La Passion de l'Église

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  • La canonisation de Jean-Paul II : une "si grande contradiction" (He XII, 3).

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Le blog de Vincent MORLIER

"La crise de l'église"

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Mise au point sur les Jeux Olympiques en général, avec zoom sur la cérémonie d'ouverture de ceux de Paris 2024. Ou : l'art de mettre les bons boulons dans les bons écrous, et arrêter de raconter n'importe quoi dans le n'importe quoi...

 
 
 
 
Mise au point sur les Jeux Olympiques en général,
avec zoom sur la cérémonie d'ouverture de ceux de Paris 2024.
Ou : l'art de mettre les bons boulons dans les bons écrous,
et arrêter de raconter n'importe quoi dans le n'importe quoi...
 
 
 
            "Ô génération incrédule et perverse,
jusques à quand serai-Je avec vous ?
jusques à quand vous souffrirai-Je ?"
(Matth XVII, 16)
 
        J'ai vraiment une affreuse honte des catholiques de mon époque, qu'ils soient par ailleurs tradis ou modernes, les uns ne valant pas plus chers que les autres en effet. Ils sont méprisables à un point effroyablement inouï, celui de leur reniement effroyablement inouï de la Foi, certes formidablement inavoué mais hélas plus formidablement encore réel et avéré, qu'ils cachent hypocritement dans leur tréfonds intérieur secret derrière une façade des plus pharisaïques. On ne peut plus dès lors s'étonner que d'une seule chose : c'est que le Feu vengeur du Ciel n'est pas encore tombé sur ce ramassis infâme de culs-de-jatte de l'âme, ensoutanés ou non. Car, "quant à l'échéance, elle est surabondamment indiquée par ceci qu'il n'y a presque plus moyen d'attendre, et que l'holocauste va empuantir l'univers, s'il n'est pas bientôt consumé" (Le fils de Louis XVI, Léon Bloy, ch. II).
           
        Cette honte indicible que j'en éprouve se double d'une sainte-colère Boanergès dans mon cœur, une réprobation générale, un anathème latæ sententiæ de ce monde catholiquement interlope de faux-culs de première, qui ne savent plus s'échauffer l'âme et la bile que pour des faux-combats superficiellement à fleur de peau et parfaitement à côté de la Foi, mais jamais pour le vrai bon combat de la Foi saintement viril ordonné au Saint-Esprit, pour la raison extrêmement simple qu'ils ont répudié dans leur âme la Vérité qui est Jésus-Christ. Oh, certes !, certes !!, ils mettent leur point d'honneur ou plutôt de déshonneur à faire semblant de réagir au nom de la Foi, ils en cherchent même fébrilement les occasions, mais ils pissent tellement à côté du pot et ça se voit tellement même par les aveugles, qu'ils ne font que montrer à tout le monde, et surtout, pour leur malheur, à Dieu qui voit tout et qui les juge, qu'ils n'ont en vérité rien dans le fond du pantalon, que leur motivation profonde n'est pas du tout la Foi comme ils ont l'hypocrite audace de vouloir le faire croire, mais uniquement et seulement de paraître catholique aux yeux du monde. Leur criterium ultime et fondamental est en effet, si l'on gratte le vernis des apparences religieuses trompeuses, le monde maudit, et non Dieu ni son Christ ni son Église.
           
        Comme je comprends le plus grand des petits prophètes modernes, Léon Bloy (1846-1917), pour lequel j'ai une sainte vénération, ayant du reste même vocation que lui, lorsqu'il s'écriait : "La pitié que j'éprouve pour mes contemporains ne peut éteindre en moi la colère que j'en ressens, parce qu'elle est fille d'un pressentiment infini". Ce pressentiment infini du prophète, c'est évidemment de deviner dans les âmes chrétiennes contemporaines ce sentiment réprouvé qui est le plus condamnable de tous les mauvais sentiments et de tous les péchés, à savoir le refus de la Croix du Seigneur, le refus de l'économie de la Passion du Christ, donnée extraordinairement à vivre et à mourir dans notre contemporanéité par le Saint-Esprit au moyen de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", qui a commencé bien avant Vatican II puisqu'il faut remonter au Concordat napoléonien pour en palper la sinistre et triste origine, et qui sera de plus en plus à vivre et à mourir jusqu'à l'ouverture du règne, maudit entre tous, de l'Antéchrist-personne. C'est ce coupable refus de la Passion du Christ contemporaine incarnée dans l'Église, adoré très-secrètement au plus profond de l'âme et élevé au rang de péché mignon (on veut bien se convertir de tout, sauf de lui), qui est le fondement de tous ces comportements hypocrites adoptés par les cathos contemporains...
           
        Or, Dieu allume la sainte-Colère dans l'âme du prophète face au refus de la Passion (ce n'est pas en effet le prophète qui en fait de l'auto-allumage dans son âme, c'est Dieu qui l'y allume), sainte-Colère dont il est fort bon de se ressouvenir qu'Il l'a éprouvée, Lui, Dieu, en Jésus-Christ Notre-Seigneur, lorsque saint Pierre, pas tellement saint à ce moment-là, eut l'audace de Lui demander de tirer un trait annihilateur sur sa Passion, laquelle Jésus venait d'annoncer aux Apôtres comme devant avoir lieu très-prochainement (= "Retire-toi de moi, Satan, tu m'es un sujet de scandale, tes pensées sont celles du monde, non celles de Dieu" ― Matth XVI, 23 ; anathème le plus cinglant et sanglant que contient tout l'Évangile, que pas même les pharisiens déicides n'entendront à ce degré, notons-le bien...).
           
        C'est pourquoi les chrétiens contemporains étaient pour Léon Bloy, comme pour moi du reste, qui ai hélas, de par Dieu, affaire à leurs fils et petits-fils moralement au moins aussi dégénérés qu'eux sinon plus, surtout quand ils sont curés, évêques, cardinaux ou papes, "à peine dignes de rincer les pots de chambre d’hôpital ou de racler le gratin des latrines d’une caserne d’infanterie allemande" (n'oublions pas que Léon Bloy avait fait la guerre de 1870, y signalant d'ailleurs sa bravoure)... Ils font mine d'aimer la Vérité, mais ils n'aiment qu'eux-mêmes.
 
Leon Bloy
Léon Bloy (1846-1917)
           
            C'est d'une seule voix que nos culs-de-jatte de l'âme actuels étiquetés catholiques sur le bocal ont fait haro et taille haut sur un tableau de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, des plus coincés sédévacs naturellement jusqu'aux évêques modernes de l'église de France (... ce qui est beaucoup plus surprenant de la part de ces épiscopes débiles ayant acquiescé béni-oui-oui sans broncher à Fiducia supplicans, bien autrement scandaleux, et pontificalement scandaleux, que le tableau incriminé dans cette cérémonie d'ouverture...!), en passant par les lefébvristes, et tutti quanti. En gros, tout le monde catho d'aujourd'hui s'est engouffré dans ce faux-combat de faux-culs où la Foi n'a strictement rien à voir au premier degré en termes de blasphème ou de sacrilège, sauf sans doute quelques exceptions confirmant la règle générale, que je n'ai pas l'honneur de connaître.
           
        C'est ahurissant. Je ne crois pas qu'on puisse trouver un seul autre exemple d'un combat catho aussi absolument unanime comme un seul homme depuis "la crise de l'Église", depuis Vatican II, où l'on voit toute la masse très-impure des modernes et des tradis se réunir cul et chemise ensemble dans une putain d'union sacrée pour se jeter à corps perdus, gonfanon glorieusement fiché au haut-pic de la lance, dans une bataille rangée qui n'est rien d'autre qu'un très-risible et fort ridicule... coup d'épée dans l'eau !!! Car il n'y a eu en effet aucun blasphème direct contre la Foi dans ce tableau bien décodé, il y a seulement eu atteinte indirecte contre la Foi et les Mœurs, tout simplement parce que ledit tableau est intégré à la mystique divino-païenne des Jeux Olympiques, comme je vais le montrer plus loin. En vérité vraie, et il est fort important de le bien comprendre, ce sont les Jeux Olympiques EUX-MÊMES qui sont, au premier degré, une atteinte mortelle à la Foi et aux Mœurs, ce tableau certes répréhensible n'en étant qu'une expression parmi beaucoup d'autres...
           
        Nos allumés voudraient en effet qu'il y aurait eu, dans ce tableau, blasphème et volonté de blasphème contre l'Institution de la Sainte-Eucharistie, donc contre la Religion catholique, ledit tableau, où des drag-queens entourent une reine d'entr'icelles auréolée autour d'une table en long, aurait prétendument été une sacrilège parodie de la Cène du Jeudi-Saint mise en peinture par Léonard de Vinci. Or, rien n'est plus faux que cette assimilation. Ce qui veut dire qu'il vaut mieux savoir de quoi qu'on cause quand on cause. Et ne pas prendre mauvais feu sur de faux combats de faux-culs parce que cela ne fait que montrer l'hypocrisie de ceux qui les mènent. C'est le monde et son prince Satan en effet, qui motivent fondamentalement ces faux-combats de faux-culs prétendument menés pour la Foi.
           
        Mais c'est visiblement, chez nos culs-de-jatte cathos actuels, à qui prendra prétexte de ce tableau pour s'empresser de faire valoir aux yeux d'un monde pour lequel le Christ n'a pas prié (cf. Jn XVII, 9), sa grande Foi de combattant du Seigneur, sans peur et sans reproche, "plus blanc que blanc" (Coluche). C'est en effet, parmi eux, à qui criera le plus fort au scandale, à qui s'y jettera à bras raccourcis, croyant par-là prouver ainsi sa vaillance et sa haute valeur de résistant aux yeux du monde, certains activistes agit'prop auraient même, paraît-il, l'intention d'intenter un procès en bonne et due forme contre les responsables de cette cérémonie d'ouverture. Malheureusement pour eux, il n'y a juridiquement PAS de délit contre la Religion catholique dans le tableau incriminé. Ce qui ne fait que prouver la fausseté de leur combat, et qu'ils ne sont que des hypocrites. Car si jamais procès il y a, il sera, et ce, à fort juste titre et très-objectivement, et je ne parle même pas là en prophète, très-facilement et très-rapidement rangé dans les non-lieux, ce qui couvrira de confusion nos faux-culs qui font semblant de combattre pour la Foi.
           
        ... TOP !, TOP !!, TOP !!! Aux toutes dernières nouvelles de la marée à la fraîche et alors même que je suis en train de rédiger cet article, j'apprends que le Vatican vient de se fendre lui aussi d'une condamnation de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, le 3 août au soir, de manière d'ailleurs parfaitement floue, flasque et molle, comme à son habitude dès lors qu'il lui faut défendre la Foi face au monde, n'étant désormais plus surnaturellement, depuis tellement longtemps, qu'une holothurie (il paraît que le pape aurait été poussé à cela par... Erdogan, le président turc !!!). Je crois vraiment rêver ou plutôt cauchemarder d'une telle sottise collective par hallucination non moins collective, à laquelle souscrivent cette fois-ci vraiment TOUS les cathos, en ce compris, donc, le Vatican. Elle me fait irrésistiblement penser à l'affaire Dreyfus au temps de Léon Bloy. Là aussi, ces cons de français et de cathos, de cathos et de français, s'étaient dressés les uns contre les autres, les passions chauffées à rouge et à blanc, pour ou contre. C'était à qui empoignera qui pour prouver que le juif Dreyfus était coupable, ou bien non.
           
        Voici comment Léon Bloy commentait l'affaire, renvoyant dos-à-dos tous ces faux-culs de première, enfourchant là aussi des faux-combats pour ou contre, aux seules fins de prouver à tout le monde leur suréminente valeur, là étant l'unique but du jeu : "Point essentiel. Je ne suis, je ne veux être ni dreyfusard, ni antidreyfusard, ni anti-sémite. Je suis anti-cochon simplement et à ce titre, l'ennemi, le Vomisseur de tout le monde [des anti Dreyfus autant que des pro]" (Journal inédit, t. II, lettre à Y. Berthou du 29 août 1899, p. 603). Et quelques jours plus tard, d'écrire, infiniment agacé (comme je le comprends !) : "Y eut-il jamais rien de plus manifeste que la volonté formelle, absolue, antérieure à tout débat, de condamner cet israélite [Dreyfus] ? Voilà donc un homme, inexplicablement [souligné dans le texte] situé au centre d'un réseau d'iniquités, absolument privé de tout secours efficace et même de toute consolation, n'ayant pour le défendre que des gens épouvantables, ennemis de la splendeur comme s'ils étaient des démons et identiques par leur infamie aux réprouvés honorables qui l'accusent ; ne sachant pas mieux, pour se défendre lui-même que de tourner en gémissant vers la sotte terre un morne regard" (ibid., p. 618, 7 septembre 1899). Il rééditera ce jugement vrai dans Je m'accuse !, en parlant, toujours à propos de Dreyfus, "des deux sortes de chiens qui se disputent la France à coups de gueule".
           
        Mais par le bruit et le tapage haineux de cette fausse dialectique, autant dans l'affaire Dreyfus que dans la nôtre, il n'y a plus que le MENSONGE à rester debout sur la place publique, à savoir, quant à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, qu'il y a eu dans ledit tableau plagiat de la Sainte-Cène, si !, si !!, si !!!, les uns, cathos, étant contre, les autres étant pour, un mensonge de Satan qui, en riant sardoniquement, souffle sur les braises et les étincelles, et qu'à ma toute petite place le Bon Dieu va me faire l'honneur de dénoncer dans cet article, juste pour la Gloire de la Vérité qui est Jésus-Christ, étant, comme à l'accoutumée, à l'instar de Léon Bloy à son époque, seul à le faire (... avec le Saint-Esprit, cependant, et faut-il le dire, cela me suffit bien et amplement : "je me fous du monde entier", comme dit Édith Piaf dans son Hymne à l'amour...!!), sachant d'avance par trop bien, au reste, que je n'ai rigoureusement strictement aucun espoir de rétablir la vérité parmi "les deux sortes de chiens qui se disputent à coups de gueule" sur cette affaire...
 
CombatDeCoqs
Pif...! Paf...! Vlan...!
J'ai gagné !! Non, c'est moi !!
           
        Avant de descendre dans l'arène, je ne crois pas qu'il me soit beaucoup besoin de préciser, surtout pour les lecteurs qui me connaissent bien par les écrits de mon site, mais je vais le préciser quand même, ne serait-ce que pour les nouveaux lecteurs, que ce n'est pas parce que je défends ce tableau de l'accusation de blasphème au premier degré contre la Religion catholique, que je me range parmi les adulateurs et les glorificateurs hystériques de cette abominable cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, truffée et bourrée de symbolisme initiatique et illuministe menant à Satan, comme par exemple avec ces individus encapuchonnés dont on ne voit pas les traits de figure, qui sont une allusion évidente aux Instructeurs inconnus des gnoses lucifériennes, missionnés pour endoctriner les hommes de leurs mortelles et ténébreuses lumières de l'enfer. J'ai à peine besoin de protester que cette cérémonie, en effet, fut globalement une ignoblerie, une infamie sans nom dans son ensemble, prophétisant par trop bien le futur règne de l'Antéchrist-personne (... mais il est capital de bien saisir que ceci n'est rien d'autre que l'aboutissement de la mystique divino-païenne des Jeux Olympiques entée sur les faux dieux de l'Olympe, comme je vais le montrer tout-à-l'heure : si en effet, dans notre monde moderne, on veut ressusciter les Jeux Olympiques de l'Antiquité, le pape Pie X y donnant imbécilement avec enthousiasme la main comme nous le verrons, et tous ses successeurs sur le Siège de Pierre le suivront sur cela, alors il faut aller jusque là, jusqu'au règne de l'Antéchrist-personne...).
           
        Sur les 4 H de sa longue durée, la seule prestation digne et décente, positive, fut, en finale et sur quelques bien trop courtes minutes seulement, l'interprétation formidable et admirable de l'Hymne à l'amour d'Édith Piaf, chanson certes très-sentimentale, par Céline Dion, soit dit en passant généalogiquement très-française, autant par son père que par sa mère ("elle est de lointaine ascendance normande et bretonne par ses deux parents ; ces origines remontent, des deux côtés, au XVIIème siècle" ― Wikipedia), après quatre ans d'interruption de chanter en live et en public dûe à sa terrible maladie. 3mn30 de qualité artistique si touchante, profonde et vraie, et, au demeurant, tellement purement française, c'était soudain une grande bouffée d'oxygène, d'air pur, complètement inattendue, ... quelle divine surprise !, dans un poisseux et collant brouillard d'enfer. Tout le reste, soit quasi 99 %, ne fut qu'une vitrine tout ce qu'il y a de plus dégradée et dégradante, affreusement vomitive, de la dégénérescence abominable des mœurs françaises perverties, souillées et avilies par le républicanisme athée pro-antéchristique depuis plus de deux siècles, qui, certes, a culminé, mais sans intention de blasphémer la Religion catholique nous l'allons voir sans tarder, dans le tableau des drag-queens incriminé.
           
        La plupart des tableaux de la cérémonie étaient faits de danses névrotiques, souvent érotiques, impudiques, qui, loin de mériter le nom de danse, n'étaient que trémoussements nerveux dans tous les sens, gesticulations malsaines, contorsions insensées et indécentes du corps, presque épileptiques, en tous cas sans aucune beauté gestuelle quoique bien entendu à très-haute prétention chorégraphique. Ce qui ressortait hélas de plus clair de ces "danses", c'est que ceux qui s'y livrent n'ont plus conscience qu'ils ont une âme et encore moins qu'elle est à sauver, ils ne sont plus manifestement que corps, chair et matière périssables (... que Dieu ait cependant pitié d'eux tous !!, selon l'admirable prière de Fatima, qu'il faut, nous autres catholiques et même si on ne l'est pas, réciter de plus en plus souvent et avec de plus en plus de ferveur à la fin des dizaines de nos chapelets, plus le monde se pervertit et plus on approche du règne de l'Antéchrist-personne, pour aider à mettre en branle la toute-Puissance salvatrice du Cœur immaculé de Marie : "Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer, et prenez au Ciel toutes les âmes, SURTOUT celles qui ont le plus besoin de votre Miséricorde").
 
NotreDamùeFatima
Notre-Dame de Fatima (1917)
           
        Cette cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 fut donc moralement affligeante au dernier degré, d'une manière générale et dans son ensemble dominé par l'idéologie woke anti-tout... anti-militariste, anti-capitaliste, anti-clérical, anti-patriarcal, etc., n'arrêtait pas de répéter avec délice la (censuré) de speakerine commentant les tableaux de cette ouverture..., ainsi que par le luciférianisme représenté par la flamme olympique omniprésente durant les 4H, cette même flamme des "droits de l'homme" (qui ne sont rien d'autres que les lumières de Lucifer) également brandie par la statue de la liberté à New-York (encore qu'on pourrait y voir une simple allusion aux Jeux antiques : des messagers sillonnaient en effet en tous sens le monde grec pour annoncer les dates d'ouverture des Jeux, demandant et obtenant l'arrêt des guerres en cours pour permettre aux athlètes et aux grecs de se rendre à Olympie, instituant une véritable trêve sacrée). Le tableau certainement le plus répréhensible fut celui du "Ça ira" contenant une injure et une offense gravissimes à la dernière reine de France, dont la personne et la courte vie furent d'une haute valeur, qualité et dignité morales, jusqu'au martyre, ce qui ne peut évidemment plus être compris par les dégénérés modernes 2024 contaminés antichristiquement, dont le curseur sur le spectre moral est certainement positionné extrêmement plus près des animaux et des bêtes que de la reyne Marie-Antoinette...
 
 
 
Céline Dion 
 
  
      Édith Piaf                                    Mireille Mathieu 
 
  ... ÇA, C'EST DE L'ART, des vrais artistes !,
purement, authentiquement,
merveilleusement FRANÇAIS !
 
        Le nœud gordien à dénouer se situe donc sur l'interprétation à faire de ce fameux tableau des drag-queens, intitulé "Festivité", qu'on voit d'abord à 1H53mns, et à ce moment-là les participants sont rangés de part et d'autre d'un très-long couloir qui ne va pas servir dans l'immédiat de table-banquet mais uniquement de podium pour un défilé de mode qui va durer longtemps, reparaissant en flashs rapides le long de la cérémonie (on se demande franchement ce que vient faire un putain de défilé de mode, ... et quelle mode !, prétendument française !, dans une cérémonie d'ouverture de Jeux Olympiques...) ; mais le tableau subit une transformation et reparaît à 2H37mns, et cette fois-ci, une petite portion seulement du très-long podium est visuellement découpée pour servir de table-banquet pendant 1mn20s seulement (soit 0,50 % du temps total de la cérémonie), ledit tableau ne repassant plus ensuite.
           
        S'il est indiscutable qu'à 1H53mns, le couloir ne servant pas de table-banquet mais seulement de podium, ce tableau "Festivité" ne peut rigoureusement pas être une parodie de la Cène du Jeudi-Saint, peut-on dire que lorsqu'à 2H37mns une petite portion dudit long couloir est transformée en table-banquet avec les drag-queens derrière, il pourrait signifier une parodie blasphématoire et sacrilège de la Cène du Jeudi-Saint, via la représentation picturale qu'en a faite Léonard de Vinci (1452-1519)...? Mais ce tableau à 2H37mns n'est-il pas seulement et uniquement une allusion au repas des dieux antiques de l'Olympe mis en peinture par Jan Harmensz van Bijlert (1597-1671), vers 1635-1640...?
           
        Pour répondre à la questio magna, commençons par reproduire les objets du débat :
 
TableauDyonisos1
 
Ce tableau de la cérémonie d'ouverture
des JO de Paris 2024, est-il censé signifier :
 
 
CèneLéonardDeVinci
 
... Ceci (la Cène, de Léonard de Vinci) ?
 
 
 
FestinDesDieuxBijlert
 
... Ou cela (le Festin des dieux, de Bijlert) ?
 
       
        En vérité, il faut toute la puissance d'aveuglement que suscite une mauvaise passion chauffée à rouge et à blanc jusqu'à bêtabloquer complètement le raisonnement, pour voir dans ce tableau incriminé une parodie sacrilège de la Cène du Jeudi-Saint mise en peinture par Léonard de Vinci.
           
        Ce qui montre à l'évidence cet aveuglement insensé et si révélateur du combat de faux-culs de ceux qui le soutiennent, c'est qu'autour de la table-banquet et de la drag-queen principale, il y a bien plus que... douze participants, en fait, on en compte au moins vingt-deux, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous. Or, bien évidemment, s'il s'était agi pour les concepteurs de ce tableau de parodier sacrilègement la Cène du Jeudi-Saint, la première chose qu'ils auraient faite aurait été, bien sûr, d'entourer la drag-queen principale censée représenter le Christ par douze figurants seulement, censés représenter quant à eux les douze Apôtres du Seigneur ! Mais on est vraiment très-loin du compte, voyez plutôt :
 
TableauDyonisos2        
 
        Il n'est pas difficile de voir que le nombre des participants autour de la drag-queen principale est presque... une foule (j'en ai compté vingt-deux, mais par défaut de vue panoramique globale, il y en avait sûrement plus), laquelle foule, faut-il avoir à le dire, n'a vraiment rien à voir avec les... douze Apôtres. Et c'est là justement, dans ce simple mais décisif constat, qu'on comprend l'idée du concepteur de ce tableau, à savoir de représenter les nombreux dieux de l'Olympe grec festoyant dans le Festin des dieux, lesquels dieux-démons de la mythologie grecque, je vais l'exposer tout-à-l'heure, sont le fondement métaphysique des Jeux Olympiques.
           
        Laissons le musée qui héberge cette toile de peinture de la post-Renaissance du Festin des dieux bien nous l'expliquer : "Sur l’Olympe, les dieux sont rassemblés pour un banquet célébrant le mariage de Thétis et Pélée. À gauche se tiennent Minerve, Diane, Mars et Vénus accompagnés de l’Amour. Flore, la déesse du printemps, se trouve derrière eux. Apollon couronné, identifiable à sa lyre, préside au centre de la table. On reconnaît plus loin Hercule avec sa massue et Neptune avec son trident. À l’extrême-droite, Éris a déposé sur la table la pomme de la discorde. Certains dieux manquent, probablement en raison de la coupure dont la toile a souffert sur la partie gauche ; la présence du paon de Junon le laisse penser" (cf. https://musee-magnin.fr/collection/objet/le-festin-des-dieux).
           
        C'est donc bien du Festin des dieux de Bijlert, que s'est inspiré le concepteur de ce tableau, au moins génériquement. Le musée Magnin, qui héberge la toile, a des précisions intéressantes : "Le Festin des dieux a souvent été représenté par les artistes hollandais du début du XVIIe, avec Dionysos au premier plan et un satyre à côté. Raphaël ou des peintres nordiques l’ont aussi représenté. Après, on n’a aucune information sur les circonstances dans lesquelles il a été peint. Tout juste sait-on que le collectionneur Maurice Magnin, à l’origine du musée éponyme fondé en 1938, l’avait baptisé dans son premier catalogue «Festin olympien»" (https://www.leparisien.fr/jo-paris-2024/ceremonie-douverture-la-sequence-comparee-a-la-cene-est-elle-en-fait-inspiree-du-tableau-festin-des-dieux-29-07-2024-AQYWKEWNTBH25MUIESL4JRL2EI.php).
           
        Il était en effet vraiment impossible de voir une parodie de la Cène du Jeudi-Saint dans ce tableau puisque son concepteur, à la toute première seconde dudit tableau, fait sortir d'une cloche (... à fromage ?), sur la portion de table-banquet, au plus près de toutes ces drag-queens et surtout de celle qui les préside, un figurant représentant explicitement un dieu de l'Antiquité, Dyonisos : tout le monde pouvait donc voir parce que cela crevait les yeux que l'inspiration du concepteur dudit tableau se référait fondamentalement au Festin des dieux de l'Antiquité, et nullement à la Cène sacro-sainte du Jeudi-Saint... même un enfant de cinq ans pourrait le comprendre ! A-t-on vu, en effet, un dieu de l'Antiquité s'inviter à la sacro-sainte Cène du Jeudi-Saint il y a 2 000 ans !!? Léonard de Vinci en a-t-il représenté un sur sa toile ??! En vérité, tout le monde voyant un acteur figurant un dieu de l'Antiquité dans ce tableau, la vraie et incroyable question qui se pose est celle-ci : mais comment donc a-t-il bien pu naître cette interprétation ridicule et pathologique, mais plus encore pas trop logique, que ce tableau était... une parodie de la Cène du Jeudi-Saint ?!?
           
        Quand la passion haineuse va jusqu'à supprimer l'évidence évidente des choses dans une âme, c'est que le Saint-Esprit y est banni, et le Saint-Esprit étant banni, alors, seul le diable, père du MENSONGE, reste et y règne. Que dire, donc, quand nos yeux éberlués voient que c'est tout le monde catho actuel, sauf sans doute quelques rares exceptions, qui se jette comme un seul homme dans ce trouble obsessionnel compulsif (toc) victimaire de vouloir croire que ce tableau "Festivité" parodie la Sainte-Cène ??? En ce compris, maintenant, donc, depuis quelques jours, même le Vatican (et ne parlons pas de ceux qui ne sont même pas chrétiens, souvent de hautes autorités politiques, et qui s'y jettent, eux aussi) !!! Mais que doit-on conclure lorsqu'on est obligé de constater que le monde catho tout entier a "des yeux et ne voient point" (Matth XIII, 13)...? Convenons que le diagnostic ne peut qu'être très-sévère sur un syndrome aussi bougrement pharisaïque, hélas tellement révélateur d'une apostasie secrète dans l'âme catho collective comprenant jusqu'à celle de la papauté...
           
        D'autres énergumènes de l'analyse pro domo catholica ont voulu voir dans la bizarroïde auréole couronnant la drag-queen principale, la preuve qu'elle était censée représenter le Christ, les autres drag-queens n'en ayant point (je passerai sur les imbéciles très-distingués qui ont voulu y voir la grande hostie du prêtre à la messe...). Certes, l'auréole couronnant une personne signifie au moins une prééminence fondamentale de celle-ci sur ses semblables, voire même une divinisation de l'être (c'est pourquoi les saints sont communément représentés avec une auréole). Mais là encore, il est bien facile de constater que le Christ de la Cène de Léonard de Vinci... n'a pas d'auréole, et que, par contre, l'Apollon, dieu antique principal qui préside le Festin des dieux de Bijlert... a une auréole. Si l'on veut donc être un tout petit peu logique avec ce que nos yeux voient, on est là encore invité par le tableau "Festivité" lui-même à conclure que la drag-queen principale, loin d'imiter la Cène de Léonard de Vinci, imite le Festin des dieux de Bijlert.
           
        Quelques autres choses pourraient être rajoutées, mais cela devient inutile.
 
 
Giampietrino Last Supper ca 1520copie 1 FestinDesDieuxZoomSurApollon
Pas d'auréole                                      Avec une auréole
 
        Le principal organisateur de la cérémonie d'ouverture de ces Jeux Olympiques de Paris 2024, Thomas Jolly, ainsi que l'acteur Philippe Katerine jouant le rôle de Dyonisos, vont d'ailleurs très-clairement dire leur intention de représenter un festin des dieux antiques quant à ce tableau "Festivité", laissons-les, tout-de-même, s'exprimer :
           
        "L’interprète de Louxor J’adore [Philippe Katerine] a ensuite bien reprécisé qu’il y avait eu une méprise généralisée sur l’inspiration de cette séquence du tableau «Festivités» qui incluait d’autres personnalités comme la DJ Barbara Butch. «Ils comprendront qu’il s’agissait surtout d’un malentendu, sur la religion, le tableau de la Cène. Non, il était question de Dyonisos». Au lendemain de la cérémonie, Thomas Jolly lui-même était revenu sur l’origine réelle de ce tableau, pour écarter celle du tableau de Léonard de Vinci, La Cène. «L’idée était plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe…» avait avancé le réalisateur sur le plateau de BFMTV" (https://fr.news.yahoo.com/philippe-katerine-demande-pardon-%C3%A0-074259771.html?guccounter=1).
           
        Ailleurs, Thomas Jolly précise : "JO de Paris : Thomas Jolly explique pourquoi La Cène n’a pas été son inspiration pour ce passage de la cérémonie d’ouverture. ― Durant la cérémonie d’ouverture, de nombreux spectateurs pensaient avoir reconnu un hommage au célèbre tableau de Léonard de Vinci. Il n’en est rien. Attaqué sur une supposée réinterprétation du tableau «La Cène», Thomas Jolly affirme avoir voulu rendre hommage aux symboles de l’olympisme, pas du catholicisme. La Cène ? Ce n’était «pas mon inspiration», a-t-il répondu, presque amusé par la confusion. «Je crois que c’était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table. Il est là, pourquoi, parce qu’il est dieu de la fête (...), du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve», a-t-il ajouté au micro de BFMTV ce dimanche 28 juillet. «L’idée était plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe… Olympe… Olympisme», poursuit-il" (https://www.huffingtonpost.fr/jo-paris-2024/video/jo-de-paris-thomas-jolly-explique-pourquoi-la-cene-n-a-pas-ete-son-inspiration-pour-ce-passage-de-la-ceremonie-d-ouverture_237577.html).
           
        Et quand bien même Thomas Jolly semble ne pas avoir pensé à prendre le Festin des dieux de Bijlert comme seule référence de son tableau "Festivité", de toutes façons, lui-même le dit, "l'idée était de faire une grande fête païenne relié aux dieux de l'Olympe" (supra), et c'est pourquoi "l'interviewé explique avoir voulu rendre un hommage au tableau Festin des Dieux, sans préciser s'il s'agit de celui commencé par le peintre italien Giovanni Bellini en 1514 puis retouché par Titien, un autre artiste italien en 1529, ou d'un autre, du même nom, peint par Jan Harmensz van Bijlert, vers 1635-1640" (https://www.marieclaire.fr/l-histoire-du-festin-des-dieux-le-tableau-qui-a-inspire-thomas-jolly-pour-cette-sequence-culte-des-jo,1478977.asp). Ce qui d'ailleurs est une évidence évidente avec le dieu Dyonisos sur la table-banquet, comme je l'ai souligné, "grande fête païenne relié aux dieux de l'Olympe" que la peinture de Bijlert synthétise à merveille (c'est la raison pour laquelle, dans mon article, je la prends comme contre-preuve formelle pour réfuter ceux qui veulent voir dans le tableau incriminé un plagiat de la Cène). Par ailleurs, il est bon de noter que Patrick Boucheron, co-auteur avec Thomas Jolly de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, "réaffirme que l’intention première de Thomas Jolly, directeur artistique de l’événement, était plutôt de «jouer des connotations dionysiennes», assimilant cette grande table au Festin des dieux [de Bijlert], tableau exposé au musée Magnin de Dijon" (https://www.lefigaro.fr/sports/jeux-olympiques/polemique-sur-la-ceremonie-d-ouverture-des-jo-patrick-boucheron-parle-de-cene-subliminale-20240730).
           
        Ce tableau de Bijlert est donc de toutes façons, a minima, bien représentatif de l'intention profonde des concepteurs du tableau incriminé dans cette cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, à savoir de représenter un festin des dieux antiques, géniteurs des Olympiades.
 
MonumentCIO
Monument en face du siège du CIO,
à Lausanne (Suisse)
           
        Une étude de la forme de ce tableau incriminé de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 montre donc d'une manière formelle que loin d'avoir pensé à une parodie blasphématoire de la Sainte-Cène, le concepteur n'a rien voulu d'autre que faire allusion aux dieux de l'Antiquité grecque païenne, géniteurs des Jeux Olympiques, lesquels, sans eux, n'auraient tout simplement pas existé, ainsi que nous allons l'établir maintenant.
           
        Précisément, nous allons passer à présent à une étude du fond métaphysique des Jeux Olympiques, qui prouvera infiniment plus encore ce qu'a déjà prouvé la forme, à savoir que le tableau "Festivité" des drag-queens ne pouvait que représenter les dieux de l'Antiquité, puisqu'ils sont géniteurs des Jeux Olympiques : la cérémonie d'ouverture ne pouvait donc qu'y faire allusion, dans l'un ou l'autre tableau, et ce fut celui-là.
           
        Et là, je dirai que nous allons sortir de l'épiphénomène épidermique des choses et des crises d'urticaire mentale victimaire chez les cathos culs-de-jatte actuels (et chez des hommes politiques avec beaucoup d'arrière-pensées non-transparentes, rien moins que pures...), pour rentrer dans le fondement même de cesdites choses. Et cela va nous faire voir que ce sont les Jeux Olympiques eux-mêmes, leur fondement métaphysique, qui sont abominables et réprouvés en soi, comme menant l'homme au très-grand péché de l'idolâtrie (rappelons-nous que c'est le péché le plus puni par Yahweh chez les juifs de l'Ancien-Testament), une idolâtrie du reste non pas seulement des faux dieux-démons grecs mais de lui-même, homme, dans l'effort héroïque pseudo-divinisant de leur ressembler, qui est tout le fond moral tellement mauvais des Jeux Olympiques. Les papes modernes, lorsque ces très-païens Jeux Olympiques voulurent ressurgir dans le monde sous l'impulsion de Pierre de Coubertin (1863-1937) au tout début du XXème siècle, auraient immédiatement dû réagir et condamner solennellement et très-énergiquement cette damnable résurgence divino-païenne, comme le firent les empereurs romains une fois convertis au christianisme avec Constantin-le-Grand (272-337), Théodose 1er (347-395), son successeur, interdisant rigoureusement les Jeux Olympiques pour raison de paganisme, au lieu de voir le tout premier d'entre eux qui en fut interpellé dans les temps modernes s'en enthousiasmer très-imbécilement et sans réflexion aucune, à savoir le pape Pie X, comme nous l'allons voir plus loin.
           
        Car, je l'exprimerai mieux tout-à-l'heure, ce n'est pas parce que les dieux-démons de l'Antiquité sont gommés au for externe dans les Jeux modernes, que ceux-ci en deviennent bons et innocents : les mœurs des Jeux modernes, en effet, sont occultement autant inspirées et formatées par la théologie païenne que les mœurs des Jeux antiques, lorsque les dieux-démons grecs recevaient explicitement un culte extérieur et public...
           
LOlympe
L'Olympe
           
        "Le site d’Olympie était au cœur de la civilisation grecque. Ce lieu sacré, régulièrement utilisé pour des cérémonies religieuses, accueillait les Jeux Olympiques de l’Antiquité. (...) À la base, les Jeux Olympiques de l’Antiquité étaient une fête religieuse, organisée dans un sanctuaire sacré.
           
        "Il n’était donc pas uniquement question de sport. Le site lui-même tenait une place essentielle dans le concept de l’événement. Olympie se trouvait dans le quart nord-ouest du Péloponnèse. Niché au pied d’une colline escarpée et entouré d’eau sur ses trois autres côtés, ce grand centre religieux offrait un spectacle extraordinaire aux visiteurs. Avec ses platanes et ses oliviers sauvages, ce lieu était exclusivement consacré aux dieux et à leur adoration... jusqu’à l’arrivée des Jeux Olympiques [mais une fois les Jeux terminés, cesdits lieux reprenaient instantanément leur fonction cultuelle, qu'ils n'avaient d'ailleurs jamais perdus, même quand les Jeux s'y déroulaient ; il est trop exact de dire que, les dieux-démons grecs ne quittant nullement ces lieux pendant les Jeux Olympiques, ceux-ci s'y déroulaient en étant en fait adombrés par eux, c'est-à-dire littéralement possédés corporellement par ces dieux-démons...].
           
        "Zeus, roi des dieux grecs, aurait élu résidence à Olympie vers 1 200 av. J.-C., à l’époque où les anciens Éléens ont conquis les régions avoisinantes. L’histoire raconte que Zeus aurait marqué son ascension en lançant la foudre dans le bois sacré, depuis le sommet du Mont Olympe. C'est pourquoi ces jeux avaient pour but d'honorer le dieu Zeus. De la première édition en 776 av. J.-C. jusqu’à 550 av. J.-C., les Jeux se sont déroulés dans le sanctuaire proprement dit. L’olivier sacré de Zeus, à partir duquel les couronnes des vainqueurs étaient tressées, marquait la ligne d’arrivée de toutes les courses. Le premier stade tirait simplement mais habilement parti des talus voisins, afin de respecter les limites de la zone sanctifiée. 
           
        "En un peu plus d’un millénaire de Jeux Olympiques [dans les temps antiques], le site d’Olympie n’a cependant rien perdu de sa puissance religieuse. Les Grecs étaient des polythéistes convaincus. Olympie était consacrée à Zeus, mais nous savons qu’il n’était pas le seul dieu adoré ici. On a dénombré plus de 70 autels différents. En venant sur le site, vous pouviez vous adresser à pratiquement n’importe qui [n'importe quel dieu de votre choix]. Les Éléens n’ont jamais quitté Olympie, comme en témoignent leurs sacrifices mensuels" (Paul Christesen, professeur d’histoire de la Grèce antique au Dartmouth College, États-Unis, sur le site https://olympics.com/cio/jeux-olympiques-antiquite/histoire).
           
        "Selon le mythe le plus ancien, les Jeux Olympiques seraient l'invention d'Héraclès de l'Ida, l'un des Dactyles. Selon d'autres mythes, les Jeux auraient été institués par Zeus lui-même, en mémoire de sa lutte avec Kronos pour le trône de l'Olympe. Ailleurs, l'institution des Jeux Olympiques est attribuée au demi-dieu Héraclès, qui les aurait organisés à Olympie pour honorer Zeus, après son expédition victorieuse contre Augias, roi d'Élide" (https://olympics.com/cio/jeux-olympiques-antiquite/la-mythologie).                 
           
        Il est bien facile de voir, maintenant que nous étudions la métaphysique des Jeux Olympiques, que, dans la pensée fondamentale des concepteurs de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, le fameux tableau incriminé "Festivité" fait référence évidente à cette genèse et à ces origines divino-païennes... des plus réprouvés.
           
        Car qui sont donc ces dieux de l'Antiquité gréco-romaine présidant aux Jeux Olympiques, et les adombrant, les possédant spirituellement non moins que corporellement ? Qui sont par exemple les Dactyles, dont nous venons de lire qu'Héraclès, l'un d'entre eux, serait l'inventeur des Jeux Olympiques ?
           
        "Dans la mythologie grecque, les Dactyles sont des divinités mineures, localisées autour du Mont Ida de Troade, du Mont Ida de Crète et d'Olympie. Les dactyles avaient enseigné les cérémonies théurgiques des mystères à Orphée [héros de la mythologie grecque, fils du roi de Thrace Œagre et de la muse Calliope, qui les porta en Grèce].
           
        "Le mythe et sa signification. Ils [les Dactyles] étaient fils d'Hélios et d'Héra selon les uns, de Cronos et d'Alciope selon d'autres. On les dit même fils de Zeus et de la nymphe Ida, car ce dieu ayant ordonné à ses nourrices de jeter derrière elles un peu de poussière prise de la montagne, il en résulta les Dactyles [!]. Hommes industrieux, ils offraient à Rhéa, en qualité de prêtres, des sacrifices dans lesquels ils portaient des couronnes de chêne. Après leur mort, ils furent honorés comme des dieux protecteurs ou dieux Lares. On les appelait «les Doigts du mont Ida» parce qu'ils avaient leurs forges dans cette montagne, et qu'ils étaient dix, comme les doigts des mains. Ces êtres mythiques sont en étroit rapport avec les origines de la magie, ce qui signifie qu'ils travaillaient les métaux et connaissaient l'usage du fer. Pour l'étude des formes primitives de la religion grecque, ils permettent d'entrevoir des confréries, des sortes de sociétés secrètes, jalouses de leurs secrets de métier dont les origines se rattachent aux débuts de la métallurgie ; c'est dans ce milieu qu'il faut chercher l'origine des clans sacerdotaux que leur désignation, à l'époque historique, qualifiait encore comme dotée d'un pouvoir sur les phénomènes atmosphériques ; les initiés de ces confréries acquéraient, par leurs danses rituelles, le gouvernement de la nature" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Dactyles).
           
        Les Dactyles, tout ce qu'il y a de plus sorciers, magiciens, sont donc à la fois des "divinités mineures" mais aussi des "hommes industrieux". Il faut remarquer avec grand'soin que dans la mythologie grecque, il n'y a pas de séparation marquée entre les dieux et les hommes, les dieux célestes, qui sont d'ailleurs de plusieurs rangs, peuvent avoir une vie toute humaine, régner sur des villes, épouser des humains... et surtout des humaines, et, à l'opposé, les hommes eux-mêmes peuvent accéder par leur héroïsme, en vénérant très-notamment le dieu Éros, au statut divin. Les héros mythologiques grecs sont en effet des hommes au départ, mais après leur mort, les grecs leur rendent un culte divin. Par exemple, "Hercule était le fils de Zeus, roi des dieux, et de la mortelle Alcmène. Zeus, qui était un séducteur impénitent, prit un soir l'apparence d'Amphitryon, époux d'Alcmène, et rendit visite à cette dernière dans son lit. C'est ainsi que naquit Hercule, un demi-dieu doué d'une force et d'une endurance prodigieuses" (Wikipedia).
           
        "Les spécialistes de la religion grecque antique ont longtemps considéré que les cultes rendus aux héros différaient nettement, par leurs modalités, des cultes rendus aux divinités ; de la même façon, on a d'abord interprété les cultes héroïques comme des cultes chtoniens, c'est-à-dire liés à la terre (de même qu'il existe des divinités grecques chtoniennes). Par la suite, plusieurs études ont montré que le culte des héros a souvent recours aux mêmes rites, cérémonies et célébrations que le culte des divinités. De même, les héros sont invoqués dans les prières comme des puissances divines sur le même plan que les autres, afin de rendre des oracles, d'apporter la guérison, de protéger la communauté, de punir les criminels, etc." (https://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_h%C3%A9ro%C3%AFque_grec).
           
        Et nous touchons là précisément à la mystique fondamentale non moins que réprouvée des Jeux Olympiques concernant l'homme, qu'ils soient ceux de l'Antiquité ou ceux... modernes : EN FAIRE DES DIEUX SANS LA GRÂCE SURNATURELLE DU VRAI DIEU, transmuer, à l'aide des dieux célestes, les hommes en autant de dieux par le dépassement de soi-même, par le culte de l'héroïsme du dieu-démon Éros, qui est ce qui caractérise le plus le monde grec (mais c'est oublier que le dieu Éros est la racine étymologique autant de l'héroïsme que de... l'érotisme).
 
Zeus
Zeus dans son temple...
           
        Et c'est pourquoi les athlètes des Jeux Olympiques invoquent explicitement et rituellement les dieux. Il y a en effet de grandes invocations cultuelles incluant des sacrifices avant que les Jeux antiques commencent, par lesquelles les athlètes invoquent les dieux-démons grecs pour gagner le premier prix, se mettant sous leur protection et donc sous leur emprise.
           
        "Trois jours avant l'ouverture des Jeux, les athlètes, leur entourage et les magistrats se rendent en procession à Olympie. Les hellanodices [officiers présidant les Jeux Olympiques] se livrent peu avant l'arrivée à une purification rituelle, puis le cortège se rend au bois de l'Altis, emplacement du sanctuaire de Zeus, pour une hécatombe [= sacrifice de cent bœufs !, il n'y avait sans doute pas un tel nombre d'animaux à chaque fois] accompagnée de chants sacrés, puis de musique et de danse. (...) Après le sacrifice, les athlètes prêtent le serment olympique devant la statue de Zeus Horkios (Zeus garant des serments), située dans le bouleutérion. Ils jurent, dit Pausanias, «qu'ils ne violeront en rien l'ordre établi dans les jeux Olympiques (…), qu'ils se sont exercés avec le plus grand soin durant dix mois sans interruption». À l'époque romaine, ils demandent à Zeus de leur accorder «la couronne ou la mort» et invoquent la protection d'Héraclès. Le serment est prêté sur les morceaux découpés (tomia) d'un sanglier sacrifié, rituel particulièrement solennel qu'on retrouve par exemple dans les procès pour meurtre à Athènes ou au moment de la signature des traités. (...) La veille des jeux, une procession se rend du prytanée, où résident les hellanodices, au foyer d'Hestia. De nouveaux sacrifices ont lieu" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_olympiques_antiques).
           
        On voit à quel point les Jeux Olympiques sont conçus par les grecs comme une célébration religieuse avant même d'être sportive, à laquelle les dieux-démons sont conviés le plus solennellement et officiellement possible, lesdits Jeux leur étant dédiés.          
           
        Or, tous ces dieux-démons grecs auxquels les Jeux Olympiques sont voués et auxquels les athlètes se vouent pour devenir eux-mêmes des dieux, autant les dieux célestes vénérés comme tels à l'origine que les hommes héros devenus dieux, sont des fornicateurs, incestueux, pédérastes, voleurs et homicides, ils commettent les pires et plus graves crimes et méfaits, n'ayant tous, sinon comme attribut principal du moins comme trait dominant de leur caractère, que les plus mauvaises et vilaines passions qui dominent les hommes déchus depuis le péché originel, et, surtout, y succombant comme si c'était chose la plus normale du monde, et sans jamais aucun remords.
           
        Pour n'en donner que quelques exemples, Kronos, fils d'Ouranos (le Ciel nocturne étoilé) et Gaïa (la Terre), qui est le roi des Titans, tranche le sexe de son père avec une faux, son attribut principal, pour pouvoir régner à sa place, puis il jette ce sexe mutilé dans la mer... ce qui va faire naître des dieux ! ; ou encore, il est marié avec sa sœur Rhéa, mais "c'est là le moindre de mes défauts" pourrait-il dire avec le fabuliste, car Kronos... mange ses enfants !! Zeus, le patriarche des dieux grecs, que d'aucuns exégètes, peu doués du côté de la cervelle, ont voulu voir ressembler à Dieu le Père, est lui aussi marié avec sa sœur, et par ailleurs, complètement érotomane, il n'arrête pas de s'accoupler avec des humaines... Zest !, un putain d'chaud lapin, ce sacré Zeus !!! De leur côté non moins infâme, on ne compte pas les "héros" grecs adultes pédérastant avec des mineurs, c'était même une institution, l'on voit par exemple Pélops, héros grec, demandant l'aide de son ancien éraste pour vaincre le roi Œnomaos dans une course-combat à mort de chars ("Dans la Grèce classique, l’éraste était un homme adulte engagé dans un couple pédérastique avec un adolescent, appelé son éromène" ― https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89raste). Car bien entendu, les mœurs vraiment affreuses des dieux grecs, à commencer par le roi de leurs dieux, Zeus, sont vertueusement imitées par les hommes qui les vénèrent. "Quoi de plus naturel en somme", comme chantait Michel Polnareff dans les seventies...
           
        ... Ça, des dieux...?!? Mais que l'humain est donc dégénéré pour l'avoir cru, à commencer par les grecs et les romains de l'Antiquité !! Comme l'on comprend que de nombreux martyrs chrétiens, dans les premiers siècles persécuteurs, aient pu, juste avant de subir leur martyre pour refuser d'adorer de tels "dieux", se moquer vertement des juges païens qui voulaient les faire sacrifier à ces dieux infâmes de pacotille, purs produits illusoires de l'imaginaire humain déchu, de l'homme pécheur voulant non seulement s'absoudre par transfert de culpabilité sur un dieu de son imaginaire, mais ensuite divinisant carrément sa déchéance par ce truchement pseudo-divin. Les prendre pour dieux et comme modèles, comme le firent les grecs et les romains, qui mirent leurs Jeux de l'Olympe sous leur présidence, c'était donc se vouer soi-même à devenir mauvais sujets. Mais voici le sort des mauvais sujets : "De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende !" (Matth XIII, 40-43)
           
        En fait, on pourrait dire que les dieux de la mythologie grecque, qu'ils soient des dieux célestes natifs si je puis dire ou bien des héros humains devenus dieux, sont tous, peu ou prou, assimilables à Bélial, le dieu-démon des mauvais sujets. "Le terme «bélial» figure vingt-sept fois dans la Bible, [il est] composé de deux termes : bĕli = «sans» et yaʿal = «valeur». Ce qualificatif péjoratif désigne des personnes à la vie dissolue, des gens qui portent de faux témoignages. Dans la Bible, il est souvent utilisé dans une forme composée telle que fils de bélial ou homme de bélial. Il est souvent traduit par vaurien" (https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9lial#:~:text=B%C3%A9lial%20ou%20B%C3%A9liar%20est%20un,et%20certains%20de%20ses%20serviteurs).
 
Belial
Bélial, le grand dieu-démon du mal,
entouré de ses mauvais sujets...
           
        J'en arrive maintenant là où il faut arriver. Si on fait le récapitulatif de toute la problématique que nous sommes en train d'étudier, autant du fond que de la forme, on ne peut que se rendre compte que les concepteurs de cette cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 n'ont en définitive été que très-fidèles à l'esprit divino-païen qui préside viscéralement à tous Jeux Olympiques, qu'ils soient antiques ou modernes... et ce, surtout, surtout, dans le tableau qui a fait pschiiiiiiiiit.
           
        Nous sommes là en effet, avec ce tableau "Festivité", tout-à-fait dans le plagiat libre d'un Festin des dieux, géniteurs et protecteurs de tous Jeux Olympiques dignes de ce nom, qu'ils soient antiques ou modernes. Mais on voudrait reprocher à l'acteur peint en bleu, qui représente Dyonisos ("Dionysos est, dans la religion grecque antique, le dieu de la vigne, du vin, de la fête et de ses excès. Il est une figure majeure de la religion grecque et un dieu de première importance" ― https://fr.wikipedia.org/wiki/Dionysos), d'être quasi tout nu...? Palsambleu, morbleu (c'est le cas de le dire), il n'y faut surtout point penser ! Là encore, on est dans la plus "pure" (pardon) tradition antique des Jeux Olympiques ! Félicitons-nous au contraire que dans cette cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, il n'y eut... que lui à être nu, puisqu'une des grandes règles des Jeux Olympiques grecs était que tous les athlètes devaient concourir complètement, absolument... nus (c'est sans doute la raison pour laquelle, d'ailleurs, les femmes grecques, non seulement ne pouvaient participer à ces Jeux grecs très-misogynes, mais n'avaient pas même le droit de les regarder... sous peine de mort ! ; le monde grec antique était vraiment un monde d'hommes, et on ne saurait s'étonner que l'homosexualité a longtemps été appelé "le péché grec") !! Alors, il aurait été parfaitement fondé pour les organisateurs et concepteurs de cette cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, d'y mettre... beaucoup plus de nudité.
           
        Les grenouilles de bénitier n'auraient même pas pu coasser.
 
 Dionysos Louvre Ma87 n2  AthlètesJOcourantNus
 
― (à gauche) Statue romaine de Dionysos,
IIème siècle (Paris, musée du Louvre)
... Ben zut alors !, il n'a même pas de cache-sexe,
celui-là, comme le figurant bleu du tableau incriminé en a un !
― (à droite) Athlètes grecs concourant complètement nus
 
        Parvenu ici dans l'exposé complet de la question, il n'est pas bien difficile, pour les âmes honnêtes, de comprendre que ce sont les Jeux Olympiques eux-mêmes et en soi qui sont très-condamnables, à vouer à tous les anathèmes et au feu de l'enfer, étant intrinsèquement pervers et menant les âmes sur la voie de la damnation. Le vrai et viril combat à mener par les catholiques actuels, le paulinien bonum certamen certavi, consiste donc à militer pour abolir radicalement au for public les Jeux Olympiques eux-mêmes, les interdire rigoureusement par des lois, comme Théodose 1er, l'un des premiers empereurs chrétiens du monde romain, l'avait fait, afin de les enterrer à nouveau six pieds sous terre, d'où ils n'auraient jamais dû, au grand jamais, ressortir. Si nous avions autre chose parmi les catholiques actuels, papes modernes y compris et surtout eux, à commencer par Pie X, que des faux-culs tout juste capables de se créer un faux-combat et de s'exciter fallacieusement la tribounette sur un faux-problème complètement à côté de la plaque et faisant par-là même diaboliquement écran de fumée sur le vrai grand combat à mener, je ne me trouverai pas, comme d'habitude, le seul à le mener, comme c'est le cas.
           
        Mais, comme Léon Bloy en son temps, et il en avait pris l'habitude et moi aussi, je serai une fois de plus, une fois encore, le seul à aller jusqu'au bout intégral de la Vérité des choses. Après tout, puisque comme dans ces Jeux Olympiques il n'est question que de gloire humaine, alors la mienne n'en sera que plus grande, et elle le sera non pas auprès des faux dieux-démons grecs mais devant le Trône du vrai Dieu, gloire à valoir du reste dès ici-bas, en avancement d'hoirie sur l'Éternité bienheureuse. Puisque je suis donc le seul, je remporterai donc le... premier prix ! Pourquoi donc voudriez-vous que je m'en attriste et m'en plaigne...? En vérité vraie de Dieu, nul sort plus enviable que le mien, et je ne l'abandonnerai pas pour toutes les médailles d'or du monde.
           
        Mais je pressens par trop facilement l'objection que les amoureux des vérités diminuées haïes par le Saint-Esprit dans la Sainte- Écriture, débiles de l'esprit et surtout de l'âme, vont faire, j'y réponds donc tout-de-suite. Ils vont dire que les Jeux Olympiques modernes ressuscités par Pierre de Coubertin sont, aux antipodes de ceux de l'Antiquité, complètement émasculés de toute mystique païenne et des faux dieux grecs. Toute cette théologie païenne n'existe absolument plus dans les Jeux Olympiques modernes, il n'est désormais plus question que de compétition sportive, que du corps de l'homme, que de L'HOMME TOUT SEUL, sans aucune théologie sulfureuse sous-jacente. Il ne s'agit plus que d'épanouir les qualités de l'homme, le don positif de soi, l'esprit de sacrifice, la saine émulation entre les humains dans une roborative atmosphère de respect mutuel universel, à vocation tellement positive de bâtir la paix mondiale (un des buts principaux de Pierre de Coubertin, soit dit en passant, lorsqu'il veut ressusciter les Jeux Olympiques dans la période moderne...), que de magnifier concrètement toutes les plus belles vertus humanistes épanouissant de soi l'homme... Oh ! comme l'homme est donc habile à se tromper avant de tromper son prochain pour continuer à pérégriner dans la voie large, facile et spacieuse qui descend vers l'enfer !
           
        C'est juste oublier le plus important, c'est à savoir que tous ces efforts personnels de dépassement sublimant l'homme demandés aux athlètes dans et par les Jeux Olympiques, exactement de même nature, cesdits efforts personnels, pour ceux de l'Antiquité comme pour ceux des temps modernes, ne se basent absolument pas sur la grâce surnaturelle de Dieu, mais uniquement sur une volonté de l'homme purement naturelle et toute tournée pour l'homme, avec l'homme et en l'homme, dans une pseudo-liturgie inversée, per ipsum et cum ipso et in ipso, qui, après ne s'être nullement appuyée sur la grâce divine, ne fait pas plus retour sur le Dieu véritable, comme Lui redonnant les dons qu'Il distribue libéralement aux hommes. Ces efforts non-mûs par la grâce surnaturelle, ni en amont ni en aval, purement naturalistes, peuvent donc mener au pire du pire puisqu'ils sont basés, consciemment dans les temps antiques et inconsciemment dans nos temps modernes, sur le culte d'Éros, le dieu non seulement de l'héroïsme mais de l'érotisme.
           
        Il est donc par trop exact de dire que si la théologie païenne qui a formaté les mœurs des Jeux antiques comme étant un effort agnostique et réprouvé de divinisation de l'être humain est gommée au for externe des Jeux modernes, les mœurs des Jeux modernes n'en sont pas moins identiquement ordonnées et formatées implicitement mais très-réellement à cette religion païenne, car l'effort héroïque de dépassement de soi par ses propres forces humaines, à vocation divinisante, est absolument identique dans les deux athlètes, ceux des temps antiques comme ceux des temps modernes. Ainsi donc, le jouteur des Jeux modernes, quand bien même il n'en a nulle conscience, est lui aussi occultement adombré par les dieux-démons de l'Antiquité grecque, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas, qu'on en ait conscience ou bien non.
           
        L'effort héroïque qui est demandé à l'homme dans les Jeux Olympiques, qu'ils se déroulent dans l'Antiquité ou dans les temps modernes, absolument identique dans l'un ou dans l'autre cas, est en effet métaphysiquement chtonien, c'est-à-dire exclusivement ordonné à la terre et à l'intérieur de la terre, il est formaté pour que l'homme devienne dieu par ses propres forces, de manière très-pélagienne. Or, je le répète, les Jeux modernes ne suppriment nullement ce formatage originel réprouvé lorsqu'ils ressuscitent les Jeux antiques, bien au contraire, c'est très-exactement la même mystique non-surnaturelle de vouloir se dépasser voire se déifier par ses propres forces humaines qui habite autant l'athlète de l'Antiquité que celui des Jeux Olympiques modernes. Ce substrat fondamental purement naturaliste de l'effort fourni par l'athlète, identiquement dans celui de l'Antiquité comme dans celui des temps modernes, est donc, consciemment ou non, ordonné aux dieux-démons, ceux-ci d'ailleurs peuvent revêtir une toute autre forme et dénomination que dans les temps antiques, en adéquation avec les temps modernes, et le fait que dans les Jeux modernes, ce n'est plus d'une manière consciente que ce substrat fondamental y est ordonné n'empêche nullement qu'il n'y soit au moins virtuellement et inchoativement... toujours ordonné. Théologiquement, cet effort héroïque non-surnaturel fourni par l'athlète est en effet la matière d'une adoration des dieux-démons. Quand bien même cette adoration n'est pas, dans la très-grande majorité des athlètes des Jeux modernes, consciente.
           
        En conclusion, quand bien même elle est effacée au for externe, toute la mystique païenne est donc toujours sous-jacente dans les Jeux Olympiques modernes, exactement comme dans ceux originels de l'Antiquité grecque, le venin mortel pour l'âme de l'homme y est autant présent. Les dieux-démons sont certes enlevés au regard de l'homme moderne, mais les mœurs des athlètes participant aux Jeux Olympiques modernes les présupposent formellement et on pourrait même dire que ces mœurs les invoquent subliminalement dans le cœur des athlètes modernes, inconsciemment certes mais obligatoirement et très-réellement, exactement comme s'ils étaient toujours invoqués explicitement, cultuellement, rituellement, comme le faisaient les athlètes de l'Antiquité. Et c'est évidemment très-grave, très-préjudiciable au salut éternel des athlètes... et de ceux qui s'entichent des Jeux Olympiques modernes.
 
Surhomme
Le surhomme nietzschéen...
           
        En fait, les mœurs des jeux Olympiques sont extrêmement voisines de la mystique du surhomme nietzschéen et de la conception nazie de l'homme, et il ne faut surtout pas s'étonner qu'un certain Adolf Hitler vénérait avec enthousiasme les Jeux Olympiques, considérés comme rassemblant heureusement le faisceau des forces humaines positives, autant d'ailleurs à l'intérieur de soi qu'à l'extérieur de soi, avec ses semblables (ce qui sera baptisé par les nazis Volksgemeinschaft, c'est-à-dire communion sociopolitique fasciste de tout un peuple), à vocation de construire ensemble la paix mondiale par le fascisme. Ne soyons donc pas surpris d'apprendre que Pierre de Coubertin était fervemment reconnaissant à Hitler d'entrer en sympathie, en syntonie profonde, avec les Jeux Olympiques, on ne saurait s'en étonner. Lorsque la XIème Olympiade eut lieu, celle qui se déroula à Berlin en 1936, Coubertin remercia chaleureusement les dirigeants nazis dans un discours : "«Que le peuple allemand et son chef soient remerciés pour ce qu’ils viennent d’accomplir». Interrogé sur ce soutien, Coubertin répond[it] : «Comment voudriez-vous que je répudie la célébration de la XIe Olympiade ? Puisque aussi bien cette glorification du régime nazi a été le choc émotionnel qui a permis le développement qu’ils ont connu». Pour le journaliste et critique littéraire Daniel Bermond (1951-2014), collaborateur de la revue l’Histoire, aucun doute n’est possible : Coubertin admire intensément Hitler" (https://450.fm/2023/07/30/valeurs-de-lolympisme-valeurs-maconniques/).
           
        Qui se ressemble, s'assemble, en effet... Si Pierre de Coubertin n'est pas un nazi déclaré, ni non plus officiellement un franc-maçon (le site 450.fm, journal de la FM sous tous ses angles, récuse qu'il ait été initié à quelque Loge que ce soit), il n'en est pas moins, ce que tout son parcours de vie et ses amours rigoureusement ordonnés au seul laïcisme, au seul naturalisme, ne prouvent que trop, un franc-maçon sans tablier, c'est-à-dire que sans l'être officiellement, il en véhicule toutes les idées avec une ferveur et un allant que tous les franc-maçons avec tablier n'ont pas forcément. Rien de plus dangereux que ce genre d'individu, pour subvertir la Civilisation très-chrétienne.
           
        Oui, rien donc de plus DANGEREUX pour la société toute entière que l'idéologie et les mœurs de ces Jeux Olympiques, qui ne peuvent que formater l'homme, consciemment ou non, pour un projet totalitaire fasciste, même sous couverture démocrate hypocrite, ou sous couverture non moins hypocrite de construire ensemble la paix mondiale dans une grande fraternité, qui fut sans cesse exaltée dans la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, notons-le bien, et... qui va nous faire aboutir au règne de l'Antéchrist-personne. Ce n'est pas pour rien, en effet, que cette cérémonie d'ouverture a beaucoup fait allusion à la paix mondiale, à la nécessaire union fraternelle entre tous les hommes pour y arriver...
           
        Toute cette mystique et cette théologie en définitive infernales des Jeux Olympiques avaient fort bien été perçues par les papes bien catholiques des temps anciens (contrairement aux nôtres, à commencer par Pie X et à continuer très-notamment par Pie XII), et par les empereurs romains, une fois que ceux-ci furent, et tout l'Empire avec eux, convertis au Christ Jésus, à la fois Dieu véritable et Homme-Héros archétypal comprenant universellement tous les hommes de tous les temps, seul et unique véritable Héros-Dieu digne de ce nom que doit imiter tout homme pour être sauvé éternellement, qui donne libéralement la grâce surnaturelle de Dieu pour que l'homme Lui ressemble en devenant le seul héros qui existe sur cette terre, à savoir... le saint (les autres héros, tous les autres, en effet, ne sont rien d'autre que des... zéros-zorros), puis, à la fin de sa vie terrestre, pour qu'il soit élevé à la co-Divinité dans la récompense éternelle d'avoir fait l'effort surnaturel d'être saint, c'est-à-dire héros véritable, dans l'ici-bas et souvent dans l'ici-très-bas. C'est pourquoi, je l'ai déjà rappelé, l'empereur Théodose 1er interdit rigoureusement les Jeux Olympiques dans tout l'Empire :
           
        "En 393 après J.-C., l’empereur Théodose 1er a pris une décision radicale qui allait changer le cours de l’histoire : l’interdiction des Jeux Olympiques. Cette décision, loin d’être anodine, était motivée par des raisons religieuses (...). À son accession au pouvoir, Théodose s’est vigoureusement attaché à consolider l’unité de l’empire sous le christianisme, qui était devenu religion d’État sous son prédécesseur, Constantin 1er. Les Jeux Olympiques, avec leurs racines profondément ancrées dans le paganisme et leur dévotion envers les dieux de l’Olympe tels que Zeus, étaient perçus comme incompatibles avec les valeurs chrétiennes que l’empire cherchait désormais à promouvoir. Le décret de Théodose faisait partie d’une série de mesures visant à éradiquer les pratiques païennes à travers l’empire. Cela incluait la fermeture des temples païens, l’interdiction des sacrifices et des rituels païens, et la promotion du christianisme comme la seule foi autorisée. En interdisant les Jeux Olympiques, Théodose visait à couper un lien important avec un passé que l’Église considérait comme idolâtre et immoral. (...) Ainsi, la décision de Théodose de mettre fin aux Jeux Olympiques n’était pas simplement un acte d’autorité ; c’était une manifestation de la transformation profonde de l’identité et de la culture de l’Empire romain, reflétant un tournant majeur dans l’histoire de l’Occident" (https://www.lejdd.fr/sport/pourquoi-theodose-interdit-les-jeux-olympiques-144172).
 
Theodose1er
L'empereur Théodose 1er (347-395)
           
         Le pape Pie X (1903-1914), par contre, ne prit pas le moins du monde acte de l'immoralisme et surtout, sur le plan religieux, du paganisme extrêmement dangereux des Jeux Olympiques, au moins aussi dangereux pour les âmes que le modernisme contre lequel il lutta, lorsque Pierre de Coubertin voulut les remettre au goût du jour, au tout début du XXème siècle. C'était pourtant, au regard de la Foi, tellement basique, élémentaire mon cher Watson... puisque même un laïc, l'empereur romain, s'en était rendu compte. Il fallait donc être pape moderne pour ne s'en point rendre compte...
           
        Avant de le voir ensemble, il est bon de remarquer que ce pape post-concordataire à l'esprit aussi obscurci sur les fondements de "la crise de l'Église" que tous ses prédécesseurs depuis Pie VII et ceux qui le suivront sur le Siège de Pierre jusqu'à notre inénarrable François, n'eut même pas l'intelligence de comprendre que sa fameuse formule par laquelle il prétendait faire revivre dans le monde entier la Foi intégrale, instaurare omnia in Christo, ne pouvait strictement pas se compatibiliser avec les sociétés politiques issues de la Révolution, toutes constitutionnellement athées. En vérité, quelle stupidité, quel imbécilisme, et même quelle folie diabolique, de prétendre vouloir restaurer le Règne du Christ dans le cadre de pouvoirs politiques donnés constitutionnellement à Satan !! Mais c'est à cet imbécilisme, à cette stupidité, à cette folie diabolique, que nous ont soumis tous les papes concordataires et post depuis Pie VII, sans exception aucune, dont Pie X n'était certes qu'un exemplaire parmi les autres. C'était prétendre vouloir faire régner la pureté dans un bordel tout en s'engageant à respecter et faire respecter de tous les règles fondamentales du bordel.
           
        Le problème des tradis, c'est qu'ils prendront Pie X comme une statue parfaite à adorer plus qu'à vénérer (le péché d'idolâtrie se cache parfois le plus catholiquement du monde, en effet...), prenant d'instinct comme saint-patron ce pape à l'esprit mélangé, étant eux-mêmes, ainsi que lui, mitigés comme les robinets entre l'eau chaude et l'eau froide, alors que Pie X n'était effectivement qu'un pauvre pape post-concordataire n'ayant pas eu grâce d'état dans son for public pontifical pour redresser véritablement la barre, ce qui aurait consisté essentiellement et principalement à dénoncer premièrement l'invalidité des sociétés politiques post-révolutionnaires constitutionnellement athées, et subséquemment à anathématiser toute pratique concordataire pourrissant très-concrètement les Mœurs de l'Église, avec lesdites sociétés politiques, ces "filles de Babylone" (Louis Veuillot) toutes données à Satan et sex-appelant ardemment le règne de l'Antéchrist-personne, en commençant par dénoncer tous les concordats existants avec cesdites sociétés politiques de l'enfer.
           
        Pie X ne fut rien d'autre qu'un pauvre pape rallié en effet, c'est-à-dire faisant copuler l'Église avec les États politiques post-révolutionnaires constitutionnellement athées. Mais ce pourrissement des Mœurs de l'Église ne pouvait tôt ou tard que pourrir sa Foi, ce qui, au bout de quelque un siècle et demi, aboutit à voir crever l'abcès à Vatican II, révélant ce pourrissement occulte de la Foi par les Mœurs pourris. Œuvrant donc indiscutablement pour sa part au pourrissement des Mœurs qui engendrera celui de la Foi, rien que par le fait de cautionner le ralliérisme, Pie X ne fut donc en définitive très-concrètement, dans son for public pontifical, qu'un artisan d'iniquité responsable de Vatican II.
           
        Mais la mouvance la plus importante des tradis (ne suivez pas mon regard), loin de prendre conscience de la grave défaillance concordataire de ce pape qui touchait hérétiquement aux Mœurs de l'Église, ne fera rien d'autre, un bandeau d'aveuglement fatidique de papolâtrie sur les yeux, que suivre encore et toujours cette défaillance concordataire gravissime sponsorisée par les papes modernes depuis Pie VII, et l'on verra par exemple Mgr Lefebvre, dans le dernier livre qu'il écrivit en 1991 avant de quitter cette terre, Ils L'ont découronné, avoir le bougre imbécilisme d'en intituler un chapitre final : Jésus-Christ, roi des républiques. Suivant d'ailleurs en cela non seulement Pie X mais Pie XI qui en avait rajouté une couche. Mais... comment donc Jésus-Christ pourrait-il bien être le roi des républiques actuelles, toutes issues de la Révolution et constitutionnellement athées...?!? C'est la questio magna que nos grand'clercs aveugles, conducteurs d'autres aveugles, n'auront même pas la simple et tellement basique présence d'esprit de se poser, ce qui montre avec une grande évidence l'état de folie où ils sont tous, quos vult perdere Jupiter dementat. Tout cela ne peut fonctionner et ne fonctionne donc, en effet, depuis plus de deux cent ans fatidiques, que dans la folie la plus totale.
           
        Ce n'est pas tout, quant à Pie X, il s'en faut de beaucoup, extrêmement. Ce pape, donc, qui ne fut qu'une fort triste et bien pauvre lumière sur le plan politique constitutionnel quand il ne fit rien d'autre que continuer le Ralliement de Léon XIII, lequel n'était qu'une réactivation musclée de l'apostat plus encore qu'hérétique concordatisme de Pie VII avec les sociétés politiques constitutionnellement athées issues de la Révolution, fut le pape post-concordataire qui commit dans son for public pontifical LE PLUS GRAND ET GRAVE PÉCHÉ jamais commis par tous ces papes modernes post-concordataires dégénérés, de Pie VII à François, à savoir celui de rejeter l'incarnation de la Prophétie divine pour notre temps, dont le grand Signe eschatologique majeur est le Retour moderne des juifs en terre d'Israël, "la terre que J'ai donnée à vos pères" (Ez XXXVI, 28).
           
        "On est en effet contraint d'enregistrer, la mort dans l'âme et le rouge de la honte au front, que le tout premier pape interpellé par le grand Retour des juifs à Jérusalem et en terre d'Israël, à savoir Pie X, adoptera immédiatement le positionnement anti-prophétique et agnostique des pharisiens au temps du Christ. Dans l'enténèbrement et l'aveuglement de l'esprit le plus complet et le plus incroyable. Ne prenant aucunement en compte les raisons exégétiques et théologiques adoubant de par Dieu ce grand Retour. Qui l'auraient empêché de proférer à Theodor Herzl, cet homme charismatique si visiblement établi prophète des temps modernes pour tout le peuple juif par Yahweh, son abominable «non possumus», qui n'arrête pas de résonner en blasphème sacrilège à tous les échos prophétiques de notre temps ("Non, l'Église ne peut pas aider les juifs à réintégrer la terre d'Israël, parce qu'ils ne sont pas chrétiens", osera-t-il lui dire en substance dans une audience privée, en 1904), prenant là l'exact et satanique contre-pied de l'attitude qu'il devait prendre, puisque ledit Retour était le... premier et nécessaire jalon, justement, de cette Conversion finale du juif au Christ en corps de nation, prophétisée par le Saint-Esprit dans l'Ancien et le Nouveau Testament excusez du peu, et que l'anathématiser était donc empêcher cette dite Conversion juive eschatologique finale, se tourner contre le Plan de Dieu. Et qu'il fallait donc tout faire pour aider les juifs à se réintégrer dans «la terre que J'ai donnée à vos pères», surtout quand on s'appelait le Vicaire du Christ, en leur expliquant qu'un tel miracle de Dieu (car le grand Retour, commencé à la fin du XIXème siècle, est un fait historique absolument inexplicable, humainement, sociologiquement parlant), était fait pour eux aux fins de les amener à leur conversion à «Celui qu'ils ont transpercé» (Za XII, 10 ; rappelé dans Jn XIX, 37), etc.
           
        "Le pape Pie X se positionnait donc ainsi immédiatement, dès la naissance en ce monde du plus grand signe prophétique de notre temps, le signe eschatologique juif, résolument et très-sataniquement contre l'accomplissement de la Prophétie divine à l'Heure de Dieu, très-exactement comme, au temps du Christ, les pharisiens le firent damnablement. Ce qui, ayons garde de l'oublier, est le plus grand et SEUL péché reproché in capite aux pharisiens par Jésus, lorsqu'Il prononce contre eux ses anathèmes : «Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes, et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-Je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses petits sous ses ailes, et tu ne l'as pas voulu ! Voici que votre maison vous sera laissé déserte. Car Je vous le dis, vous ne Me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez : Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur» (Matth XXVII, 37-39). C'est donc Pie X, commettant le péché pharisaïque dans son for public pontifical, quant au grand Retour prophétique juif des temps modernes, qui mérite ainsi à l'Église du temps des nations, plus qu'aucun autre pape moderne dégénéré, strictement la même condamnation usque ad mortem que celle de la Synagogue, et exactement pour la même raison du rejet de l'accomplissement prophétique divin. «Voici que votre maison vous sera laissé déserte», prophétise Jésus-Christ comme châtiment de rejeter la Prophétie. Et Dieu sait que l'Église catholique est en effet spirituellement déserte, n'apportant plus qu'un vestige de grâce surnaturelle aux âmes, depuis ce rejet de la Prophétie divine de notre temps, essentiellement incarnée dans le grand Retour juif en terre d'Israël, refusée, rejetée, par le pape Pie X...
           
        "On ne peut plus s'étonner, dès lors, de voir lesdits papes modernes suivant en cela Pie X (autant du reste, il est bon de le dire, ceux d'avant Vatican II comme ceux d'après, le clivage tradi/moderne étant ici dépassé), ayant rejeté le Plan divin sur «la question juive», aller se jeter dans les bras de la prostituée (de Babylone), en épousant les pires plans mondialistes onusiens sur la question (internationalisation de Jérusalem pour en faire une ville libre universelle, à base de révolutionnaire et impie Liberté religieuse ; création d'un surréaliste et contre-nature État palestinien en terre d'Israël, etc.)" (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/12-la-passion-de-l-eglise/articles-fond/6-le-retour-des-juifs-a-jerusalem).
           
        Pourtant, le pape Pie X avait fort bien vu, dès son avènement au Souverain Pontificat, que nos temps modernes étaient les derniers. Ne s'écrie-t-il pas, dans sa première encyclique, ce qui fut fort remarqué, que "... En revanche, et c'est là, au dire du même Apôtre, le caractère de l'Antéchrist, l'homme, avec une témérité sans nom, a usurpé la place du Créateur, en s'élevant au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu. C'est à tel point que, impuissant à éteindre complètement en soi la notion de Dieu, il secoue cependant le joug de sa majesté et se dédie à lui-même le monde visible en guise de temple, où il prétend recevoir l'adoration de ses semblables, monstrueuse et détestable iniquité propre au temps où nous vivons et par laquelle l'homme se substitue à Dieu" (E Supremi Apostolatu, 4 octobre 1903).
           
        Mais alors, alors, ô pape Pie X, pourquoi, après avoir si bien vu la perversité antichrist de l'homme révolutionnaire et post dès le début de votre Souverain Pontificat, vous êtes-vous acoquiné de la société politique qu'il construisait avec ses semblables révoltés comme lui contre Dieu et l'Église, ainsi qu'il ressort très-clairement de ce que vous dites lors de la crise de la Séparation de l'Église et de l'État, quelqu'un an seulement après E Supremi Apostolatu, en 1905 : "... Ce que vont être, contre Notre présent décret et Nos ordres, les récriminations des ennemis de l’Église, il n’est point difficile de le prévoir. Ils s’efforceront de persuader au peuple que Nous n’avons pas en vue uniquement le salut de l’Église de France ; que Nous avons eu un autre dessein, étranger [!] à la religion ; que la forme de République en France Nous est odieuse, et que Nous secondons, pour la renverser, les efforts des partis adverses ; que Nous refusons aux Français ce que le Saint-Siège a, sans difficultés [...!!], accordé à d'autres [à savoir, concrètement, de créer et de choisir leur constitution politique moderne, bien sûr républicaine-démocrate basée sur les "droits de l’homme"... athées !, donc non-ordonnée constitutionnellement au droit divin et au Bien commun !, puis, comme Napoléon l'a fait avec Pie VII, d'aller ensuite et par après demander un concordat et un coup de goupillon à l’Église pour la vernir frauduleusement de légitimité ! ; ce que l’Église… accepte SANS DIFFICULTÉ, Pie X, donc, ose le dire !!]. Ces récriminations et autres semblables (…), Nous les dénonçons d’ores et déjà et avec toute Notre indignation, comme des faussetés" (Pie X, essai historique, P. Fernessole, t. II, p. 393).      
           
        Pie X donc, dénonce avec indignation, c’est lui qui le dit, le fait qu’on veut lui imputer que la constitution républicaine ATHÉE en France lui est odieuse. Mais si elle ne lui est pas odieuse, elle lui est donc... agréable, elle lui plaît, placet ! Il ose déclarer étranger aux sollicitudes de l’Église ce qui concrètement est la non-ordonnance constitutionnelle au droit divin et à la poursuite du Bien commun des gouvernements adoptée dans les nations après la Révolution, il ose se féliciter des concordats d’essence napoléonienne impie passés avec les gouvernements des autres nations, dont les constitutions, elles non plus, ne sont pas plus ordonnées au droit divin et à la poursuite du Bien commun que celle française post-révolutionnaire. Tu quoque, filii…
           
        ... Ô mystère d'iniquité permis par la Providence divine, mysterium iniquitatis ! Comme tu es grand et bouleversant lorsqu'on te voit sur le Siège de Pierre !       
           
        Mais, on me dira : Pie X est... un saint ! Éh oui, braves gens, c'est ça le paradoxe presque insupportable de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" formatée dans la... "si grande contradiction" (He XII, 3) de l'économie de la Passion du Christ : c'est que ces papes, saints au for privé, nul ne le nie et surtout pas moi, complètement aveuglés par une disposition particulière de la Providence divine aux fins d'opérer par-là "LA PASSION DE L'ÉGLISE", n'en œuvrent pas moins dans leur for public pontifical à l'avènement de l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint ! On a aussi, maintenant, saint Jean-Paul II, saint Jean XXIII, saint Paul VI... et bientôt, l'on pourrait avoir saint... Pie VII, oui-da !, celui qui a commis dans son for public pontifical le péché originel de "la crise de l'Église" en signant le Concordat napoléonien en 1801 avec, donc, un État constitutionnellement athée, pour la première fois dans toute l'histoire de l'Église ! Sous le pape Benoît XVI en effet, a été introduite la cause de canonisation de Barnabé Chiaramonti-Pie VII le plus canoniquement du monde...
           
        Mais j'en reviens maintenant au sujet spécifique de mon article, les Jeux Olympiques, et l'on comprendra aisément que j'avais besoin de déboulonner la fausse statue que dans le mensonge le plus total les tradis ont dressé du pape Pie X, avant d'exposer son comportement répréhensible quant aux Jeux Olympiques. On va voir en effet Pie X et son alter ego le cardinal Merry del Val recevoir chaleureusement Pierre de Coubertin, et approuver avec enthousiasme son projet de ressusciter les Jeux Olympiques... Tuediable ! Que n'a-t-il reçu avec autant de chaleur Theodor Herzl !!! Voici comment VaticanNews expose le sujet :
           
        "Pie X, le premier Pape promoteur des Jeux Olympiques.― Les Jeux Olympiques de Paris 2024 se sont ouverts ce vendredi 26 juillet dans la capitale française, au cours d'une cérémonie le long de la Seine. Si aucune délégation vaticane n'a été envoyée, le Saint-Siège soutient depuis plus d'un siècle le développement de cette compétition internationale. Dès le début du XXe siècle, le Français Pierre de Coubertin avait reçu le soutien du Pape Pie X pour promouvoir les premiers JO et la pratique sportive.
           
        "Entre 1893 et 1903, Giuseppe Sarto, alors patriarche de Venise, se plait à encourager les régates de ses gondoliers, entre les canaux de la cité des Doges. Il offrait même des prix à l’occasion de ces courses. Ainsi, celui qui sera élu Pape sous le nom de Pie X promeut déjà l’activité sportive, et ne méprise absolument pas l’activité physique, comme a pu le faire avant lui une certaine tradition catholique, estimant que le corps n’était que l’élément matériel de l’âme humaine.
           
        "Le soutien à Pierre de Coubertin.― Le saint sera le premier des Papes à encourager l'aventure des Jeux olympiques modernes, restaurés par le Français Pierre de Coubertin. Après la mort de son ami prêtre Henri Didon, un dominicain qui a beaucoup fait pour intégrer le sport comme une partie à part entière de l’éducation à la fin du XIXe siècle, Pierre de Coubertin décide de rencontrer Pie X.
           
        "Élu à l’été 1903, le jeune Pape de 68 ans lui fait très bon accueil, tout comme son Secrétaire d’État, le cardinal Merry del Val. Ce dernier, fils d’ambassadeur, a notamment été influencé par le mouvement «Muscular Christianity» (chrétienté musculaire) qui se développait notamment en Grande-Bretagne. En effet, dans les écoles fréquentées par les fils de bonne famille, les leçons de cricket, de kayak et de régate se multiplient. En effet, les chrétiens anglais, principalement les anglicans, sont les fervents promoteurs du sport. Ainsi, quand Pierre de Coubertin vient demander le soutien du Saint-Siège pour la promotion du sport en général et des Jeux olympiques en particulier, il est très bien reçu. «Pie X, dont on dit toujours qu’il était très conservateur et antimoderniste, s’est ouvert vers le sport, ce qui était très novateur», souligne Dries Vanysacker, professeur à la faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université catholique de Louvain en Belgique.
           
        "Les olympiades au Vatican.― Dès 1904, Pie X décide d’organiser des olympiades au Vatican avec des courses olympiques, «dans la cour de Belvédère, pour un concours de vitesse athlétique dans les jardins du Vatican, une course cycliste de 100 kilomètres à travers les rues de Rome ou encore une course à pied de 20 kilomètres», énumère Dries Vanysacker. Toutefois, Rome qui devait accueillir les Jeux olympiques en 1908 se verra remplacée par Londres, notamment pour des raisons économiques. La jeune République italienne en conflit avec le Pape depuis 1870 n’a pas été jugée assez solide pour organiser la compétition internationale.
           
        "Les Papes au long du XXe siècle.― Après l’intuition de saint Pie X, les différents Papes ont soutenu l’attention particulière de l’Église catholique envers le sport en général, notamment avec Pie XI, alpiniste chevronné qui a gravi le Mont Blanc mais surtout avec Pie XII. En 1956, il est le premier à diffuser un message officiel aux athlètes des Jeux Olympiques de Melbourne, et a eu plus d’une vingtaine de messages, assure Dries Vanysacker. Pie XII cherchera aussi à promouvoir le sport pour attirer les gens vers le catholicisme. Après Jean XXIII et les Jeux olympiques de Rome en 1960, c’est surtout le Pape Jean-Paul II qui va «changer le visage du sport parce qu'il était aussi un inspirateur d'une nouvelle anthropologie théologique», estime le professeur belge [... Ah ouiche !!!, en effet !, et quelle anthropologie théologique du corps wojtylienne !, qui menait carrément à un érotisme pseudo-mystique ! Mais c'est à ça que mène le sport, le body building...]. En effet, pour le Pape polonais, l'homme est conçu non comme une dualité entre corps et esprit, mais comme un être holistique. «L’esprit est incarné et on ne peut pas voir l’homme comme une dualité», souligne Dries Vanysacker.
           
        "Cependant, saint Jean-Paul II n’écrira jamais de synthèse de la doctrine de l’Église catholique sur le sport et ce sont ses successeurs, d’abord Benoit XVI, puis François, qui le feront avec plusieurs documents comme «Donner le meilleur de soi-même»" (https://www.vaticannews.va/fr/podcast/les-dossiers-de-la-redaction/2024/07/pie-x-jeux-olympiques-saint-siege.html?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=NewsletterVN-FR).
           
        Mais puisqu'on nous parle du Message que Pie XII envoya aux athlètes catholiques des Jeux Olympiques en 1956, voyons comment il le termine : "Qu'il [ce Message] vous soit une nouvelle marque de l'intérêt que Nous portons à une saine pratique du sport et notamment à ces pacifiques compétitions internationales [des Jeux Olympiques], qui, au sein d'un monde en proie à tant de divisions, favorisent, dans un esprit de fraternelle émulation, la connaissance réciproque et l'entente entre les peuples" (https://www.vatican.va/content/pius-xii/fr/messages/pont-messages/documents/hf_p-xii_mes_19561024_atleti-olimpiadi.html). J'avais déjà noté dans les analyses que j'ai faites des Messages de Noël de Pie XII durant toute la seconde guerre mondiale 39-45, que ce pape moderne considérait l'unité des peuples comme pouvant être réalisée par les seules forces naturelles de l'homme, alors que la Foi catholique enseigne que c'est seulement par une grâce surnaturelle du Christ que les conséquences du péché originel parmi les enfants des hommes, auxquelles sont intégrées la désunion, la mésentente entre les peuples, peuvent être réparées, sous peine de terminer comme les rebelles impies de la tour de Babel. Nous retrouvons donc ici, chez Pie XII, dans ce Message aux sportifs catholiques des Jeux Olympiques de Melbourne en 1956, cette même déviance grave, théologiquement, tellement moderniste, qui veut que quelque chose de naturel puisse produire un effet surnaturel : les Jeux Olympiques, en effet, qui ne tiennent en rien de la grâce divine, ne peuvent rigoureusement pas produire, ni même aider à produire, la véritable entente entre les peuples, c'est-à-dire celle d'essence surnaturelle, qui est une réparation d'un effet du péché originel, contrairement à ce que dit Pie XII, il y a ici un pénible et hétérodoxe cafouillage entre nature et surnature... Bien d'autres choses hétérodoxes seraient à relever, dans ce Message de Pie XII aux athlètes catholiques des Jeux Olympiques de Melbourne de 1956...
           
        Mais arrivons au debriefing sur ce chapitre. Pie X fut donc le premier pape de toute l'histoire de l'Église à cautionner les sports, les compétitions sportives, les Jeux Olympiques, suivi en cela par tous ses successeurs, en aval. Mais, mais... en amont, avant le pape Pie X, il est fort important de prendre note et de bien remarquer qu'aucun pape pendant dix-neuf siècles n'a jamais parlé du sport et encore moins des compétitions sportives, et encore encore moins des Jeux Olympiques, comme de quelque chose qui serait positif en soi dans la vie chrétienne, comme quelque chose pouvant apporter une aide dans le grand'œuvre de la sanctification des âmes. Et si l'on prend la multitude des saints et des saintes pendant dix-neuf siècles, ce même message est infiniment plus amplifié encore : aucun saint, aucune sainte, n'a pris le body building, se construire un corps sain, athlétique, musclé, comme un élément important favorisant la sanctification des âmes, selon l'adage très-faux et mensonger mens sana in corpore sano entendu à la manière moderne ou plutôt moderniste. C'est Pie X, pape post-concordataire et par-là je veux dire, qui s'acoquine des mœurs du monde, qui commence la grande déviance sur ce chapitre...
           
        Je viens de citer cette fameuse maxime mens sana in corpore sano. Il faut faire une incise sur cela. Les modernes lui on donné un sens complètement perverti, pervers et hérétique, qui d'ailleurs habille très-bien l'hétérodoxe remise en valeur des Jeux Olympiques. "Cette citation est extraite de la Dixième des seize Satires de Juvénal (90-127) et prend place dans un ensemble plus large qui permet d’en fixer le sens plus précisément : «Alors faut-il que les hommes ne fassent jamais de vœux ?… Ce qu’il faut alors implorer, c’est un esprit sain dans un corps sain» (Juvénal, Satires, 10, 346-366, trad. Henri Clouard). Ce que voulait dire Juvénal, c’est qu’il faut cesser d’implorer vainement les Dieux, qui n’écoutent pas les hommes. La seule chose à leur demander, c’est la santé physique et mentale" (http://www.morbleu.com/mens-sana-in-corpore-sano/). C'est-à-dire, dans la pensée de Juvénal, il faut demander aux dieux l'une et l'autre santé, celle de l'âme et celle du corps, et c'est tout ce qu'il dit, sans établir aucunement de relation de cause à effet entre la santé du corps et la santé de l'âme, sans qu'il soit aucunement question pour l'auteur antique d'établir qu'il est nécessaire d'avoir un corps sain pour avoir une âme saine, sens hérétique totalement faux qu'ont inventé perversement les modernes qui professent qu'il est absolument nécessaire d'avoir un corps sain, d'où l'importance de faire du sport, etc., pour pouvoir avoir une âme saine, pour avancer dans la sanctification de l'âme, mélangeant ainsi, de manière très-moderniste, la nature et la surnature... perversion dont on voit Pie X, le grand pourfendeur du... modernisme, la prendre à son compte, au moins pratiquement, et être le premier pape moderne à le faire !
           
        Mais s'il en était ainsi, alors, comment n'a-t-on pas remarqué, comment Pie X n'a-t-il pas vu, et Pie XII encore moins, que cela condamne toute la pratique corporelle ascétique des saints et des saintes de tous les temps passés ?!, lesquels, inspirés de Dieu, bien au contraire de cet enseignement moderne pervers, ont fait de la mortification de leur corps, le soumettant souvent à de grandes pénitences et privations, ce qui n'était pas vraiment œuvrer pour... un corps sain, une nécessité spirituelle sine qua non précisément pour avoir... une âme saine !! Très-exactement contrairement donc à ce qu'enseignent les modernes, tous les saints du passé, inspirés de Dieu, ont enseigné très-précisément le contraire, à savoir que c'est d'avoir un corps mortifié, non-épanoui dans ses puissances, qui permet de conquérir plus facilement la sainteté, c'est-à-dire, on l'a deviné, d'avoir... une âme saine ! Voyez par exemple saint Paul nous dire : "Je châtie mon corps, et je le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé" (I Cor IX, 27).
 
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Saint Paul, Apôtre
           
        Mais justement, certaines âmes superficielles voudront soutenir que l'effort tout confiné au physique des sportifs des Jeux Olympiques est en soi assimilable à l'effort chrétien pour devenir saint, c'est le même effort à fournir, puisque saint Paul dans la première épître aux Corinthiens dont je viens de citer seulement un verset... le dit : alors, bien sûr, les Jeux Olympiques en sont donc... sanctifiés et sanctifiants !! Fort bien ! Citons donc tout le passage paulinien dont je viens de citer seulement un verset, avant de réfuter cette imbécilité : "Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Or, tous ceux qui combattent dans l'arène s'abstiennent de tout ; et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, pour une incorruptible. Moi donc, je cours, et non comme au hasard. Je combats, et non comme frappant l'air ; mais je châtie mon corps, et je le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé" (I Cor IX, 24-27).         
           
        Saint Paul n'est d'ailleurs pas le seul à prendre cette comparaison entre l'effort fourni par le sportif de haut niveau et l'effort fourni par le chrétien pour devenir un saint, que certains Pères de l'Église prendront également. Dimanche dernier à la messe, j'ai eu grand'plaisir, pour parler par antiphrase, d'entendre la majeure partie du sermon de mon prêtre moderne porter sur cet effort ascétique du sportif de haut niveau des Jeux Olympiques, qui serait soit disant à prendre en exemple par nous, chrétiens, pour faire identiquement notre même effort de sainteté...
           
        Mais voilà qui, hérétiquement, fait complètement abstraction que les deux genres d'efforts à fournir par l'un et par l'autre, par l'athlète et par le chrétien, sont de nature complètement et radicalement différente !! Car si, seulement dans le for externe des choses, la somme et le nombre d'efforts à fournir par le chrétien et par l'athlète pour parvenir à leurs buts respectifs, l'un corruptible quand l'autre est incorruptible, sont effectivement identiques et assimilables, et c'est seulement cela que saint Paul et certains Pères de l'Église ont voulu dire en prenant cette comparaison, la nature de cesdits efforts est radicalement différente dans l'un et l'autre cas, un abîme infranchissable les séparant : les efforts fournis par le sportif appartiennent au seul ordre naturel des choses, quand ceux fournis par le chrétien appartiennent quant à eux au seul ordre surnaturel des choses, ils sont exclusivement du ressort surnaturel, issus de la grâce divine, du suc surnaturel que le sarment va prendre dans la vigne qui est le Seigneur. On n'a pas besoin de préciser que saint Paul ne suppose nullement dans son épître que les efforts du chrétien et de l'athlète sont de même nature, comme se l'imaginent faussement et sans réflexion aucune nos objecteurs en se mélangeant grave les pinceaux, rentrant là, ... hélas à la suite de Pie X !, de Pie XII !, dans une confusion très-moderniste et fort dangereuse pour la Foi, entre nature et surnature...
           
        Alors que l'effort du chrétien pour être saint est entièrement de l'ordre surnaturel pour un but exclusivement surnaturel, celui de l'athlète pour conquérir son prix est radicalement de l'ordre naturel pour un but exclusivement naturel. C'est si vrai, cela, qu'on peut tout-à-fait assimiler l'effort naturel de l'athlète à... la quête franc-maçonnique. Laissons un franc-maçon nous le dire dans son article intitulé, pour que nul n'en ignore : Valeurs de l'olympisme, valeurs maçonniques ?
           
        "Revenons sur l’Olympisme qui dépasse largement le cadre des Jeux [rien de plus vrai, en effet : il ne s'agit nullement que de sport, dans les Jeux Olympiques, il s'agit beaucoup plus encore d'une idéologie et même d'une religion moulant automatiquement les mœurs des hommes qui y participent, à commencer par les athlètes et à continuer par ceux qui prennent goût à ces Jeux Olympiques, si l'on va au fond des choses, comme je tâche de le faire dans mon article]. Avec des valeurs qui ne sont pas étrangères aux valeurs et pratiques maçonniques.
           
        "La Charte olympique en résume le propos dans son préambule : «L’Olympisme est une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation, l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple, la responsabilité sociale et le respect des principes éthiques fondamentaux universels» [les italiques sont de l'auteur franc-maçon].
           
        "Les trois valeurs fondamentales.― Aujourd’hui, l’Olympisme s’articule autour de trois valeurs fondamentales : l’excellence, l’amitié et le respect. (...) Chacune de ces trois valeurs trouve son expression dans l’un ou l’autre des symboles de l’Olympisme et du mouvement olympique. (...) La devise olympique, depuis 2021, est composée des quatre mots latins «Citius, Altius, Fortius – Communiter», dont la traduction officielle est «Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble»" (https://450.fm/2023/07/30/valeurs-de-lolympisme-valeurs-maconniques/).
           
        Inutile de souligner l'humanisme profond et athée, claquemuré, verrouillé sur lui-même, interdisant toute échappée vers une window du Ciel, vers la Vie éternelle en Dieu, ainsi que le naturalisme hermétiquement réducteur jusqu'à l'asphyxie spirituelle mortelle, de tout ce qui compose l'esprit de l'Olympisme, tellement identique au franc-maçonnisme en effet, c'est fort criant, le rédacteur franc-maçon de cet article l'a parfaitement bien compris.
           
        L'Olympisme, les Jeux Olympiques, peuvent se définir en fait comme un para-maçonnisme, un para-fascisme à vocation mondialiste, universaliste.
           
        Quelle honte et quelle vilenie, quel scandale pour la Foi surtout, de voir les papes modernes, à commencer par Pie X, s'en enticher avec engouement...!!!
           
        ... Je crois que Léon Bloy seul est digne d'apporter la conclusion générale à un tableau d'ensemble si funeste, qui, ... ô combien !, dépasse en gravité l'épidermique et épiphénoménique faux-combat de faux-culs catho épinglé au commencement de mon article sur le buzz de l'actu et l'actu qui buzze :      
           
        "Tout ce qui n’est pas exclusivement, éperdument catholique, n’a d’autre droit que celui de SE TAIRE".
           
        De fermer son claque-merde et sa gueule de con, autrement dit.
 
En la fête du Bienheureux Franz Jägerstätter,
ce martyr du nazisme... et de l'Église concordataire,
ce 9 août 2024.
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
 
 
 PHOTO LUI MÊME
 Franz Jägerstätter (1907-1943)
           
           
        POST-SCRIPTUM (12 septembre 2024) : J'ai donc dénoncé, dans cet article sur les Jeux Olympiques, l'esprit profondément pervers qui préside à cette manifestation internationale, esprit de ténèbre dont la grande majorité ne prend pas conscience, y compris les cathos contemporains (à commencer par les papes modernes et le premier d'entre eux qui fut interpellé par les Jeux Olympiques, à savoir Pie X), esprit réprouvé de la tour de Babel qui consiste, via le vecteur du sport, à prétendre établir l'universelle paix du monde par l'homme, avec l'homme et en l'homme, dans une pseudo-liturgie sataniquement inversée, per ipsum, et cum ipso, et in ipso, en y excluant systématiquement Dieu et sa grâce divine, de manière certes implicite mais absolument formelle. Sous des dehors riants, fallacieusement libérateurs et épanouissants, tellement trompeurs, se cache en réalité un des plus graves et des plus grands péchés que peut commettre l'homme contre Dieu... et finalement contre lui-même : prétendre réparer les effets du péché originel d'Adam et Ève, dont la désunion entre les peuples est un des principaux, par les seules forces de la nature... déchue, ce qui est rien moins que le but profond à la fois du franc-maçonnisme et du fascisme. C'est bien pourquoi je terminai mon propos, dans cet article dénonciateur de la métaphysique des Jeux Olympiques, par cette phrase : "L'Olympisme, les Jeux Olympiques, peuvent se définir en fait comme un para-maçonnisme, un para-fascisme à vocation mondialiste, universaliste" (supra).
           
        Dès lors, on ne peut guère s'étonner que les grands medias pourrisseurs des peuples démocratisés s'en donnent à cœur joie de les pervertir sur ce chapitre des Jeux Olympiques et de l'idéologie qui se cache derrière, qui est celle du mondialisme initiatique. En voici un exemple très-récent. Dans Ouest-France, grand quotidien mainstream s'il en est (dont le logo est légendé ainsi, pour que nul n'ignore son soubassement d'esprit franc-maçonnique, avec ou sans tablier : "Une publication de l'Association pour le Soutien des Principes de la Démocratie Humaniste"... ce qui est en effet vraiment tout dire, pour ceux qui sont habitués au décryptage des mots hypocrites de l'homme moderne !), on peut lire, dans l'éditorial première page de sa livraison des 7 & 8 septembre écoulé (n° 24427), signé par son rédacteur en chef, un encensement dévotionnel, un dithyrambe délirant glorifiant on ne peut mieux, si j'ose dire, ce péché extrême et sacrilège de l'homme moderne d'idolâtrer l'Olympisme et le sport, idolâtrie qui ne peut cependant qu'appeler très-certainement les foudres vengeresses de Dieu sur l'humanité.
           
        Ledit rédacteur commence par choisir un titre dans lequel, de manière vraiment lapidaire, il met toute sa fierté et son orgueil à glorifier l'hérésie fondamentale du péché moderne quant aux Jeux Olympiques : "LE POUVOIR DE CHANGER LE MONDE" (...!!!). Rien moins, vous avez bien lu... Puis, pour qu'on ne s'imagine surtout pas qu'il ne s'agit là que d'une hyperbole lyrique, d'un superlatif qui n'a pas de base réelle, on le voit prendre à tâche et s'échiner à en donner les soi-disant preuves par de multiples exemples concrets, en étalant indécemment l'idéologie babelesque perverse de l'Olympisme dans des phrases impies, dont voici quelques extraits, je cite en vrac : "Le sport, dans ce qu'il a de plus beau, a prouvé sa capacité à rendre le monde meilleur. Depuis des années, les Nations Unies ont vu en lui un outil puissant à l'échelle de la planète pour engendrer un effet bénéfique sur la paix, etc."... Les Nations-Unies étant la Babel moderne, la boucle est donc bien bouclée dans l'idolâtrie babelesque, en effet... mais ce serait beaucoup demander au rédacteur en chef de Ouest-France de s'en rendre compte ! Puis, de poursuivre sur cette si belle lancée : "Ces jeux paralympiques et olympiques ont illustré la capacité du sport à changer le regard".
           
        Ne nous y trompons pas. Derrière ces mots chattemites et apparemment bénins, il y a là une pensée incroyablement révolutionnaire, hérétique, profondément perverse et blasphématoire envers le vrai Dieu. L'homme moderne, dont le rédacteur de Ouest-France ne fait que résumer la pensée apostate (n'étant en effet rien d'autre, quant à lui, qu'un vil faux-prophète que les modernes corrompus se donnent en quantité innombrable ― ... Quel mépris cinglant, soit dit en passant, dans cette formule de saint Paul ! : "Un temps viendra [l'Apôtre des nations fait là allusion à la fin des temps] où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais ils se donneront une foule de docteurs, suivant leurs convoitises et avides de ce qui peut chatouiller leurs oreilles ; ils détourneront l'ouïe de la vérité, et ils la tourneront vers des fables" ― II Thim IV, 3-4), l'homme moderne disais-je, nous affirme qu'une chose appartenant à l'ordre de la nature, à savoir le sport, a en soi le pouvoir de transformer l'homme intérieurement, dans son essence même, de le convertir, l'amener à une radicale métanoïa de son âme, c'est-à-dire à une transformation fondamentale qui pourtant ne peut être le fruit que de la seule grâce divine, évidemment surnaturelle. D'où ses formules hérétiques qu'on vient de lire : "changer le regard", "engendrer un effet bénéfique sur la paix", "capacité à rendre le monde meilleur". Nous sommes là en plein modernisme où l'homme se prétend être à la fois sa cause et sa fin salvifiques ultimes, et donc divinisantes...
           
        C'est pourquoi, continue de manière insensée notre faux-prophète que donc les gens animalisés de la fin des temps se donnent en foules innombrables, "le sport, comme instrument de paix, a une portée universelle qui permet de transcender les cultures". Toujours le même message d'un pouvoir surnaturel attribué à ce qui n'est pourtant rien d'autre qu'une chose en soi purement naturelle, le sport. Étymologiquement en effet, l'essence de la transcendance, sur le plan philosophique, est absolument surnaturelle, c'est là où l'on trouve la Cause première des choses, Dieu, autrement dit. Attribuer donc au sport, à l'Olympisme, le pouvoir de "transcender les cultures", c'est le créditer d'un pouvoir d'essence surnaturelle, un pouvoir divin. Car, sans qu'il le dise explicitement, c'est bien là la pensée de fond de l'homme moderne.
           
        Éh bien alors, forçons l'homme moderne à aller jusqu'au fond de sa perversité : s'il en est vraiment ainsi, l'Olympisme est donc au-dessus des religions, en ce compris bien sûr la seule véritable, celle du Christ...? Sans aucun retour salutaire sur lui-même, l'homme moderne le reconnaît, l'admet, il n'hésite absolument pas à aller jusque là, à tirer les marrons de son feu infernal d'enfer, c'est-à-dire à professer son... apostasie, laquelle, puisqu'elle est globalement le fait de tout le monde, est donc la grande Apostasie dénoncée par saint Paul comme signe topique de l'avènement du règne de l'Antéchrist-personne ("car il faut que l'apostasie arrive auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme de péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu, ou qui est adoré, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se faisant lui-même passer pour Dieu" ― II Thess II, 3-4).
           
        L'Olympisme, métaphysiquement supérieur à la religion, qu'elle soit vraie ou fausse. Le rédacteur en chef de Ouest-France ne le dit pas lui-même mais il le fait dire par un athlète, ou plutôt, pour être plus exact, faut-il parler d'un ancien athlète reconverti avec passion dans l'initiation perverse des masses à l'idéologie olympique, un certain Joël Bouzou (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jo%C3%ABl_Bouzou) : "Ce qui est fabuleux avec le sport, c'est la nature même du sport, qui est universel, comme l'a souligné Joël Bouzou, médaillé de bronze aux JO en 1987. On partage une règle, tous de la même façon, quelles que soient les origines ethniques, sociales, religieuses". Même, évidemment ça va sans dire, si ces "origines religieuses" sont catholiques, c'est-à-dire appartiennent à la seule vraie Religion qui existe en ce très-bas monde, qui nous met en relation avec le seul vrai Dieu. Ce qui signifie, obligeons l'homme moderne à aller jusqu'au bout du bout de sa perversité, que le sport, l'Olympisme, transcende même la Religion catholique. Mais s'il en est ainsi, cela signifie que l'Olympisme est considéré par l'homme moderne comme au-dessus et supérieur à la Religion véritable. Et on ne peut bien entendu être supérieur à la vraie Religion qu'en étant soi-même... religion supérieure. Il n'y a plus que quelques toutes petites étapes métaphysiques à franchir, et je laisse mon lecteur le faire lui-même, pour aboutir à la conclusion finale, réprouvée non moins qu'inéluctable et obligatoire, que l'Olympisme est, dans la pensée de l'homme moderne et dans les dernières déductions obligées de la méthode, UNE DÉIFICATION DE L'HOMME. Lucifériennement, l'homme moderne, par le vecteur de l'Olympisme, se croit supérieur à Dieu et à sa Religion, ou plus exactement dit, les supplante sacrilègement, tel Lucifer prétendant ériger son trône au-dessus de Celui de Dieu ("Je monterai au ciel, j'établirai mon trône au-dessus des astres de Dieu, je m'assiérai sur la montagne de l'alliance, aux côtés de l'aquilon ; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut" ― Is XIV, 13-14).
           
        C'est pourquoi, continuant dans sa pensée apostate à réfléchir aux assises métaphysiques profondes de l'Olympisme, l'homme moderne n'est pas effrayé intérieurement, dans sa perversité antichristique, d'y voir, et c'est hélas parfaitement bien vu, de... "nouvelles églises", plus encore qu'une idéologie. Mais d'aboutir à cela, à une telle impiété, n'effraie pas notre homme moderne, ... loin s'en faut !, on se demande même s'il comprend ce qu'il dit tellement il est dégénéré sur le plan spirituel, infiniment plus près, sous ce rapport, de l'animal que de l'homme créé par Dieu. Continuons donc à n'être point du tout surpris de voir le rédacteur en chef de l'édito de Ouest-France n'éprouver aucune honte de vanter au contraire une telle perversité de la pensée moderne : "Marlee Bower, professeur à l'université de Sydney, y voit même [dans les organisations sportives ou olympiques] «de nouvelles églises» [... sic !, ... en gras dans le texte !!], et pas uniquement cathodiques".
           
        Il ne reste alors plus qu'à tirer la chevillette pour faire choir la bobinette, de préférence en langue petit-nègre, le parler ou l'écrit de l'homme moderne ne pouvant qu'épouser tout naturellement, comment s'en étonner, le barbarisme animalisé de sa pensée : "L'une des idées de génie de ces Jeux aura été de permettre à ce monde des amateurs et à celui des champions de faire communion sous ces anneaux olympiques, au marathon pour tous". Les cérémonies olympiques étant conçues comme de vraies liturgies auto-salvifiques, sous les auspices des anneaux olympiques représentant les cinq continents auxquels on donne même rôle et fonction que la Croix du Christ dans les liturgies catholiques, on ne peut guère être surpris que les communautés sportives qui mettent en branle cesdites cérémonies soient elles-mêmes conçues par l'homme moderne pervers comme des... églises. "Quoi de plus naturel en somme", comme chantait Michel Polnareff dans les seventies. Parce que, comme le dit notre faux-prophète mainstream, toujours dans ce tellement détestable abrégé petit-nègre qui fait injure à la belle langue française, "la pratique du sport au quotidien fait communauté". Et que la communauté fait communion dans le panem nostrum quotidianum, ce qui est la définition même d'une église.
           
        Une Ecclesia, une communauté vivant quotidiennement une pseudo-vie de la grâce, une communion inter-personnelle ; l'Olympisme, pensé véritablement, en définitive, comme un sacrement salvifique, qui sauve l'homme. Nous sommes bel et bien là en présence d'une pseudo-religion rédemptrice, c'est bien ainsi que l'homme moderne dégénéré spirituellement veut absolument concevoir l'Olympisme, au bout réprouvé de sa pensée apostate, poussé dans cette direction à toutes forces dans le vide par les franc-maçons et autres fils de Bélial, ce dieu-démon des mauvais sujets et des vauriens "marqués au fer rouge dans leur propre conscience" (I Thim IV, 2). Mais la communion sacramentelle de l'Olympisme n'est plus au Corps du Christ, elle est au corps de... tout le monde. Quand je vous disais, dans un précédent article, que l'homme moderne sex-appeal l'Antéchrist-personne de toutes ses forces, autant par ses mœurs que par sa doctrine. Et il le désire si fort, si damnablement fort, cet homme qui récapitulera en lui tout le mal et l'iniquité des six mil ans du monde post-péché originel, comme nous l'enseigne le grand saint Irénée de Lyon dans son magistral Contra Hæreses, que le Bon Dieu, pour châtier les impies et purifier les justes, ne pourra que lui permettre, à cet homme de toute iniquité, d'apparaître ici-bas, plutôt tôt que tard, désormais (notons bien en effet, dans II Thess II cité plus haut, que pour saint Paul, il y a concomitance entre la grande Apostasie et l'avènement du règne de l'Antéchrist-personne...). Il enclenchera ainsi, par sa réprouvée venue sur la terre, le premier palier de l'Apocalypse, qui, une fois commencée, ne pourra que se dérouler jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la Parousie glorieuse du Christ instaurant universellement le Millenium, après que le Déluge de feu, lui aussi universel, aura précipité l'Antéchrist-personne, accompagné de tous ceux qui l'auront suivi avec malice, dans les abîmes infernaux : "Alors, l'eau et le feu purifieront la terre et consumeront toutes les œuvres de l'orgueil des hommes, et tout sera renouvelé : Dieu sera servi et glorifié" (Secret de La Salette).
           
        Derrière, donc, les mots doux-saints et cauteleux, matois et papelards, très baiser Lamourette et si gentils, de cet édito du journal Ouest-France glorifiant l'Olympisme, se discerne en fait la formidable et implacable révolte, pleine d'orgueil luciférien, de l'homme moderne contre Dieu. Combien le philosophe espagnol Donoso Cortès (1809-1853) avait raison lorsqu'il disait dans les années 1840, beaucoup plus en prophète qu'en philosophe, je rappelle certes, dans mes écrits, sans cesse sa formule parce qu'elle est si inspirée : "De tous les péchés possibles, aucun n'égale celui par lequel l'homme veut se substituer à Dieu, ou prétend réaliser, à d'autres fins et de diverse manière, ce que Dieu s'est proposé. Deux fois, l'homme a succombé à cette tentation satanique : la première, quand il a cherché à ériger la Tour de Babel ; la seconde, pas plus tard qu'aujourd'hui, où une démocratie insensée essaie de mener à bien, pour son compte, l'unité du monde".
           
        Cette démocratie insensée, à laquelle les papes modernes depuis Pie VII se sont acoquinés damnablement, et singulièrement Pie X quant aux Jeux Olympiques, trouve donc un vecteur de tout premier choix dans l'Olympisme pour commettre son péché "qui perce la voûte des cieux" (Secret de La Salette), parce qu'il a vocation très-certaine d'aller jusqu'à faire advenir l'Antéchrist-personne et son règne, maudit entre tous...
           
        Sans en faire un nouvel article, il m'est apparu important de faire de ce méprisable édito antéchristique de Ouest-France idolâtrant indécemment en première page l'Olympisme, des... prolongations métaphysiques.
 
 
 
 
09-08-2024 13:27:00
 

"ÉVIDEMMENT ENSEMBLE" (le pape Jean-Paul II, à propos de la redéfinition de la fonction pontificale suprême par toutes les églises chrétiennes, catholique ou non, dans le cadre antichrist de l'œcuménisme hérétique initié à Vatican II...)

 
 
 
"ÉVIDEMMENT ENSEMBLE"
(le pape Jean-Paul II, à propos de la redéfinition
de la fonction pontificale suprême
par toutes les églises chrétiennes, catholique ou non,
dans le cadre antichrist de l'œcuménisme hérétique
initié à Vatican II...)
 
 
 
"Voici, Je viens bientôt ; 
tiens ferme ce que tu as reçu, 
afin que personne ne prenne
ta couronne" (Apoc III, 11)
 
        Je fais allusion ici, dans mon titre, à la Préface signée par le cardinal Kurt Koch dans un nouveau "document d'étude 2024", sulfureux s'il en fut jamais, intitulé L'ÉVÊQUE DE ROME ― Primauté et synodalité dans les dialogues œcuméniques et dans les réponses à l'encyclique Ut unum sint, livré au public le 13 juin dernier par le Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens et approuvé par le pape François.
             
        Le but du vilain jeu joué dans L'évêque de Rome, etc. est ni plus ni moins de refondre de fond en comble la fonction pontificale suprême instituée de droit divin par le Christ, en partenariat avec toutes les églises chrétiennes hétérodoxes de l'univers qui la... rejettent, hérétiquement et/ou schismatiquement : "CONTRIBUTIONS SIGNIFICATIVES À LA RÉFLEXION SUR LA PRIMAUTÉ [PONTIFICALE]. 1. Les documents de dialogue et les réponses [desdites églises chrétiennes hétérodoxes] à Ut unum sint ont apporté [depuis 1995, année de sa parution] une contribution significative à la réflexion sur la question de la primauté [pontificale]. Les dialogues théologiques œcuméniques se sont révélés être le contexte approprié pour réexaminer la forme de la papauté et l’exercice de son autorité au service de la communio ecclesiarum. À une époque où les résultats de l’engagement œcuménique sont souvent considérés comme maigres ou insignifiants, les résultats des dialogues théologiques –internationaux et nationaux, officiels et non officiels– démontrent la valeur de leur méthodologie, c’est-à-dire d’une réflexion faite «évidemment ensemble», comme l’a demandé Jean-Paul II dans Ut unum sint. Il est particulièrement remarquable que cette réflexion se soit intensifiée au cours des dernières décennies et qu’elle ait impliqué presque toutes les traditions chrétiennes dans un esprit œcuménique nouveau et positif, avec d’importantes contributions de groupes locaux et non officiels, donnant lieu à une convergence théologique significative et croissante" (pp. 118-119).
           
        Dès lors, même un enfant de sept ans sortant de la sacristie après sa toute première leçon de catéchisme pourrait comprendre que le résultat de ce très-scandaleux "évidemment ensemble" ne pourra bien entendu qu'être radicalement destructeur de l'Intention divine du Christ quant à la papauté, puisque les hétérodoxes auxquels on fait appel pour redéfinir avec eux et surtout pas sans eux la fonction pontificale... ne professent pas la papauté telle que le Christ l'a instituée, qu'ils soient orthodoxes russes, anglicans ou protestants luthériens, calvinistes, presbytériens, vaudois... et tutti quanti !
           
        Mais le cardinal Koch n'éprouve visiblement aucune honte de trouver géniale l'abominable formule de Jean-Paul II, "évidemment ensemble", tirée du § 95 de Ut unum sint, son encyclique sur l'œcuménisme (25 mai 1995), qui pose elle-même les pieds sur le décret vaticandeux hétérodoxe Unitatis redintegratio (21 novembre 1964) planchant sur le même sujet œcuménique réprouvé, il y revient au contraire avec une passion non-dissimulée le plus souvent possible dans L'évêque de Rome, etc., dès qu'il le peut, dans les carrefours cruciaux, avec la manifeste et très-vicieuse intention de s'en servir comme d'un mantra, d'une panacée réponse-à-tout et guérit-tout, plus vulgairement dit à la française (à l'usage des garde-champêtres pompettes), comme d'un... sirop Typhon censé tout arranger ("Buuuuuvons, buvons, buvons - Le sirop Typhon, Typhon, Typhon - L'universelle panacée, Éh ! éh ! - À la cuillère - Ou bien dans un verre - Rien ne pourra nous résister"https://www.youtube.com/watch?v=fr-YwTkhSwA)...
           
        Évidemment ensemble... RIEN NE POURRA NOUS RÉSISTER. C'est-à-dire que l'Institution pontificale de Pierre ne pourra qu'être crucifiée, mise dans l'économie de la Passion du Christ (ses caractères de droit divin seront toujours existants, mais dans l'incapacité radicale de se manifester, complètement subvertis, comme le Christ dans son Couronnement d'épines), par le fait même d'être donnée en pâture aux hérético-schismatiques par ceux-là même qui ont nom catholique, pape moderne actuel en tête, mais qui, affreusement infestés, infectés de modernisme et trahissant le Christ aussi grièvement que Judas le fit, n'ont aucune honte de se montrer diaboliquement heureux de se joindre aux hétérodoxes pour la subvertir radicalement.
           
        ... Alors, effectivement, humainement parlant, rien ne pourra leur résister...
 
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Antique Siège de Pierre en bois ―
Basilique Saint-Pierre de Rome
           
        Ce qui m'a vraiment beaucoup choqué dans la formule de Jean-Paul II reprise avec tellement d'enthousiasme par le cardinal Koch (... et le pape François derrière lui), c'est le mot évidemment. Trouver évident qu'on doit redéfinir la fonction pontificale suprême avec les hérético-schismatiques pour subvertir la divine catholicité de la fonction pontificale suprême, est, au regard de la Foi léguée par le Christ, absolument scandaleux au plus haut degré, cela manifeste en plein le péché contre le Saint-Esprit. Cet "évidemment ensemble" de Jean-Paul II inclut en effet la matière d'un péché contre l'Esprit-Saint, dont Jésus-Christ nous avertit qu'il ne sera remis ni en ce monde, ni en l'autre, s'il est commis formellement.
           
        Cette formule montre en effet affreusement à quel point de perversion de la Foi sont rendus les papes modernes. Il ne leur suffit pas, en effet, d'entretenir le désir déjà tellement réprouvé de travailler au projet directement antichrist de refondre la fonction pontificale instituée de droit divin par le Christ, ensemble avec les églises chrétiennes séparées hérétiquement et/ou schismatiquement de la seule Épouse du Christ qu'est l'unique Église catholique, apostolique et romaine, comme le rappelait Pie XII dans l'encyclique Mystici corporis Christi (29 juin 1943), il leur faut en outre, de surcroît, en plus, combler jusqu'à l'excès la mesure de leur péché en osant trouver évident d'avoir à le faire et de le faire, rajoutant donc là le blasphème contre l'Esprit-Saint à leur péché œcuménique hétérodoxe initial. Car oser dire que mettre en œuvre un tel projet damnable est évident est implicitement dire qu'on estime ce projet être du domaine du Saint-Esprit, la Troisième Personne de la Sainte-Trinité étant le Dieu de l'Évidence.
           
        Et c'est bien là la pensée blasphématoire des grands-clercs et des papes modernes : oser attribuer au Saint-Esprit le grand-œuvre de cette refondation œcuménique de la fonction pontificale suprême avec les hétérodoxes, par le vecteur et le truchement du synodalisme, dans une démarche pneumatologique radicale, c'est-à-dire qu'on veut croire être mue par le Saint-Esprit. "On parle de pneumatologie, en histoire des religions, voire en histoire des idées, chaque fois qu'il s'agit de caractériser l'immanence du Souffle divin, le divin comme spirituellement présent à l'intérieur de l'homme" (Olivier Clément). C'est, veulent-ils s'éblouir les mirettes de l'âme, l'ultime et supérieure révélation du Saint-Esprit réservée à notre temps plus fort que midable de vouloir reformater une Église nouvelle dont le moteur premier sera pneumatologique, au-delà et au-dessus de l'économie de salut du Christ et n'en tenant plus aucun compte, la (pseudo) Charité étant mise à la place de la Foi, ultime révélation pneumatologique qui, bien sûr, définira une nouvelle universalité de l'Église incluant les hétérodoxes, qu'ils baptisent en latin mais sans eau bénite de "communio ecclesiarum" (p. 118), avec forcément une structure de papauté nouvelle pour chapeauter le tout. Tout sera nouveau, car la Troisième Personne de la Sainte-Trinité ne peut que tout refaire à son image... Pneumatologie insensée, en vérité, par laquelle ils veulent s'imaginer blasphématoirement que la grâce du Saint-Esprit effacera le dogme du Christ révélé évangéliquement, par exemple quant à l'Institution de la papauté.
           
        Ils ne se rendent pas compte qu'ils livrent là perversement leurs âmes à une anticipation luciférienne du Millenium, anticipation toute donnée à Satan et ne prenant rien de Dieu, encore moins du Saint-Esprit, comme ils se l'imaginent frauduleusement à grand'tort et à grand'renfort de méthode Coué. Il ne s'agit rien moins, pour eux, que de vouloir mettre en œuvre UNE NOUVELLE ÉCONOMIE DE SALUT, ... comme s'il était jamais au pouvoir de l'homme de le faire !, projet luciférien et antéchristique que j'ai déjà dénoncé dans mon article du 24 juin 2022 condamnant la théologie liturgique de Mgr Arthur Roche, préfet de la Congrégation pour le culte divin, devenu depuis cardinal (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/la-conception-liturgique-pseudo-millenariste-de-mgr-arthur-roche-prefet-de-la-congregation-pour-le-culte-divin-anticipation-vaticandeuse-luciferienne-d-une-nouvelle-economie-de-salut-1?Itemid=1).
           
        Dans cet article, j'écrivais notamment ceci : "Le seul problème si je puis dire, c'est que nous n'y sommes pas, dans le Règne du Saint-Esprit, encore dit Millenium, et que Dieu seul peut faire en sorte que nous y soyons (et Dieu ne donnera pas le Millenium par une solution de continuité humaine, dans l'Histoire ou pour finir l'Histoire, mais après l'Histoire, après la Parousie et une cassure universelle apocalyptique marquée par un Déluge de feu comparable au Déluge d'eau de Noé).
           
        "Il y a donc péché gravissime de supplantation ecclésiale à vouloir instaurer une nouvelle économie de salut, une nouvelle Ecclesia, que Dieu n'a pas encore instaurée, comme le font les modernes, car : «Voici, Je viens bientôt ; tiens ferme ce que tu as reçu, afin que personne ne prenne ta couronne» (Apoc III, 11). Le Christ en Gloire vient bientôt, Lui, par qui tout a été fait et par qui tout sera fait, c'est Lui le dispensateur du Millenium, Il (re)vient pour nous donner le Millenium. Mais tant qu'Il n'est pas venu pour nous donner le Millenium, Il veut qu'on tienne ferme ce qu'on a reçu, c'est-à-dire l'économie de salut en cours dans laquelle Il nous a placés présentement, et c'est celle dite du Temps des nations et de Rome son centre, avec, donc, un droit divin de la papauté qui n'a rien à prendre dans la synodalité.
           
        "Ce n'est qu'à cette condition de rester ferme dans l'économie de salut en cours, que notre couronne de gloire et de salut nous sera donnée, en attendant en toute humilité et sainte-patience que le Dieu de toute dispensation nous donne le Millenium. Le Psalmiste, dans le Ps. XXXIX, exprime fort bien quelle doit être l'attitude du vrai fidèle : en attendant j'ai attendu le Seigneur, expectans expectavi Dominum, et si je sais me tenir avec fidélité dans l'attente sainte, alors, au bout du bout, Dieu fera attention à moi, et intendit mihi, Il me donnera le Millenium. Si par contre, au rebours réprouvé du conseil divin, nous abandonnons l'économie de salut en cours pour courir en impie dans les nuages après une autre économie de salut que Dieu n'a pas encore instaurée, et Lui seul peut le faire, alors, notre couronne risque fort de nous être prise, ôtée, au grand péril du salut éternel de notre âme. Les modernes n'ont pas conscience qu'ils encourent ce terrible risque : en n'attendant pas saintement, Dieu ne fera pas attention à eux, Il ne leur donnera pas le Millenium. C'est à cela que fait allusion Isaïe, lorsqu'il s'écrit : «Il a commis l'iniquité dans la terre des Saints, et il ne verra pas la gloire du Seigneur» (Is XXVI, 10). Ayant péché contre l'économie de salut du Temps des nations, il ne lui sera pas donné d'accéder au Millenium" (fin de citation).
 
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        Or, cette tentation d'anticiper lucifériennement le Plan divin de l'instauration d'une nouvelle économie de salut, projet réprouvé s'il en est, n'est pas du tout nouvelle et réservée à la dernière génération ecclésiale qui se croit tellement inspirée de nos grand'clercs actuels, contrairement à ce qu'ils veulent s'imaginer orgueilleusement dans une vision progressiste et très-illuminée de la chose. Sous terminologie fort peu différente, le réprouvé projet dont ils se gargarisent pieusement les amygdales tous les matins avant de prendre leur petit déj', n'est rien d'autre que du recuit réchauffé, il existe déjà... dès la Révolution française, dans l'idée de fond de la Constitution civile du Clergé de 1789, foudroyée et anathématisée radicalement en son temps par le pape Pie VI (... mais désormais promue avec enthousiasme par le pape François).
           
        Cette idée de fond en effet est le Richérisme, du nom de son auteur Edmond Richer (1559-1631). Voici ce que j'en disais dans mon article sur les Évêques Réclamants du temps de Louis XVI : "Qu'est-ce que le richérisme ? C'est tout simplement vouloir que l'Autorité dans l'Église parte de la base pour remonter vers le haut, aux antipodes radicales mêmes de la structure hiérarchique voulue par le Christ pour son Épouse, qui part du haut pour descendre vers le bas, et que la théologie a cristallisé par les termes «membres enseignants» et «membres enseignés». Le richérisme, c'est, sous terminologie différente du synodalisme actuel, théoriser une Église... synodale, prétendant ainsi revenir à une soi-disant pureté de l'Église primitive. Le principe essentiel d'Edmond Richer, était en effet celui-ci : «Chaque communauté a droit immédiatement et essentiellement de se gouverner elle-même, c’est à elle et non à aucun particulier que la puissance et la juridiction a été donnée» (cherchez où est l'erreur, avec la doctrine actuelle professée par le Synode sur la synodalité...!).     
           
        "«La doctrine entend appliquer le principe de gouvernement des communautés à tous les niveaux de l’organisation ecclésiale. Au niveau supérieur, le richérisme se confond avec la doctrine gallicane qui considère que le Pape est soumis, en termes d’autorité temporelle et dogmatique, au Concile, donc à l’ensemble des évêques représentant le peuple chrétien. Mais la doctrine n’en reste pas à ce premier niveau. Ainsi de la même manière, l’évêque est soumis, au synode diocésain, donc à l’ensemble des curés représentant le peuple chrétien du diocèse. On comprend que le richérisme recueillait les faveurs du bas-clergé. Et enfin au troisième niveau, le curé est soumis à l’assemblée paroissiale, donc à l’ensemble du peuple chrétien de la paroisse. Très influents à l’Assemblée constituante, les partisans du richérisme orientèrent la réorganisation de l’Église gallicane, tant à l’égard de la constitution civile du clergé qu’à l’égard de la constitution ecclésiastique, autour du principe de gouvernement démocratique des communautés paroissiales et diocésaines dont le système de Richer avait fourni l’une des premières théorisations» (https://fr.wikipedia.org/wiki/Edmond_Richer)" (cf. https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/coup-d-il-profond-sur-lactu-qui-buzze-et-le-buzz-de-lactu-invalidit-de-la-destitution-de-mgr-strickland-par-fran-ois-comme-de-celle-des-82-v-ques-fran-ais-par-pie-vii-lors-du-concordat-napol-onien-d-fense-des-v-ques-r-clamants-?Itemid=1).
           
        Mais nos illuminés actuels voudront sans doute se défausser du caractère hérétique de leur projet en voulant soutenir, comme ils le font, qu'ils ne suppriment pas la primauté du pape, comme les richéristes le font hérétiquement, puisque cette dite primauté pontificale est seulement mise par eux en symbiose, théologiquement, avec le synodalisme. Écoutons-les bonimenter leur boniment par lequel ils veulent abuser et tromper follement leurs âmes : "5. Les dialogues théologiques sur la question de la primauté ont de plus en plus démontré que la primauté et la synodalité ne sont pas deux dimensions ecclésiales opposées, mais plutôt deux réalités qui se constituent et se soutiennent mutuellement, et qui devraient donc être abordées ensemble. Comme l’a fait remarquer le Pape François à un groupe œcuménique de théologiens, «nous comprenons mieux que primauté et synodalité dans l’Église ne sont pas deux principes concurrents à maintenir en équilibre, mais deux réalités qui se constituent et se soutiennent au service de la communion. De même que le primat présuppose l’exercice de la synodalité, ainsi la synodalité inclut l’exercice du primat» (Pape François, Discours au groupe mixte de travail orthodoxe-catholique Saint Irénée, 7 octobre 2021)" (p. 121). Un autre mantra ou sirop Typhon souvent répété par le cardinal Kurt Koch, est en effet le suivant : "La primauté doit être exercée de manière synodale, et la synodalité exige la primauté".
           
        Mais, mais, voyons, si "le primat présuppose l'exercice de la synodalité", cela signifie métaphysiquement qu'il n'est plus réellement primat, il est devenu autre chose qu'un primat pontifical théologiquement vrai et authentique. La pensée de nos grand'clercs modernes est en effet que la synodalité est élément constitutif du primat, et que le primat ne saurait s'exercer sans elle, c'est ainsi qu'ils l'entendent. Alors, si au lieu d'abuser de leur cervelle en rabotant et rognant frauduleusement les concepts comme des insensés impies pour prétendre valider leur projet, nos grand'clercs voulaient rester les pieds dans le Réel, ils pourraient encore comprendre que si la synodalité, qui est, à la manière richériste, l'autorité dévolue au bas, est dite constitutive du primat, alors le primat ainsi constitutivement synodalisé ne peut plus être réellement primat, précisément pour autant, peu ou prou, qu'il est synodalisé. Vouloir qu'il en soit autrement, c'est juste mettre ses pieds plats dans la folie, vouloir marier au forcing et aux forceps l'eau et le feu dans un même ensemble. Mais soit l'eau étouffera et fera mourir le feu si elle est en quantité importante et que le feu est ténu, soit ce sera le contraire, le feu, si son volume de chauffe est grand, évaporera et anéantira complètement l'eau. En aucun cas le feu ne pourra tenir avec l'eau ensemble, vivre avec elle, encore moins composer avec elle une symbiose active et positive où les deux seront mélangées ensemble, comme nous le disent en purs insensés nos grand'clercs modernes en parlant de "deux réalités qui se constituent et se soutiennent mutuellement", à propos du primat pontifical, qui est Autorité venant du haut, et de la synodalité, qui se veut autorité venant par le bas. Impossible, pour qui veut raison garder, de les faire vivre ensemble, sans que, peu ou prou, l'un phagocyte immédiatement et automatiquement l'autre, ou l'autre, l'un. Nous sommes là, en vérité, dans une perversité diabolique des concepts fondamentaux par échauffement très-impur de cervelle...
           
        Fièvre malsaine des concepts qui n'est pas née d'hier. Rappelons-nous par exemple l'image prise par le pape François dans les toutes premières années de son pontificat, en 2015, pour définir ce que devrait être, selon lui, la papauté dans "l'aujourd'hui de l'Église" contemporaine. Le blog Aleteia relevait ainsi son propos, émis dans le cadre d'un discours sur ce qu'est le Synode dans l'Église : "La nécessité et l’urgence d’une conversion de la papauté ― «Une Église synodale est une Église de l’écoute, de la conscience qu’écouter c’est plus qu’entendre». Tout finit au niveau du Pape, «appelé à se prononcer comme pasteur et docteur de tous les chrétiens», «non à partir de ses propres convictions mais comme témoin suprême». La manière dont le Pape exerce son ministère au sein de l’Église s’apparente donc à une «pyramide renversée où le sommet se trouve sous la base» [!!!]. Une position qui souligne le service que doit le Pape à tous. «Hier, aujourd’hui et toujours, l’unique autorité est l’autorité du service, l’unique pouvoir est le pouvoir de la croix». Le pape François souligne «la nécessité et l’urgence de penser à une conversion de la papauté», expliquant que le Pape n’est pas au-dessus de l’Église mais à l’intérieur, en tant que premier serviteur" (cf. http://fr.aleteia.org/2015/10/19/francois-appelle-leglise-a-plus-de-decentralisation/?utm_campaign=NL_fr&utm_source=topnews_newsletter&utm_medium=mail&utm_content=NL_fr-Oct%2019,%202015%2002:37%20pm).
           
        Saisissons bien ce que veut nous dire le pape François, par ces mots doux-saints, à peine touchés du bout de la plume, mais en vérité formidablement révolutionnaires. Selon lui, le pape, dans la nouvelle Ecclesia, serait alors conçu non plus comme "le serviteur des serviteurs de Dieu", le Servus servorum Dei entendu à la manière très-orthodoxe du pape saint Grégoire-le-Grand (540-604), c'est-à-dire comme faisant servir son Autorité suprême intacte et plénière, non-synodalisée, au profit des plus humbles fidèles du Christ, mais comme l'expression moderniste et immanentiste de tout le peuple de Dieu réuni synodalement, en vérité vrai ET SEUL détenteur de l'Autorité suprême, expression qu'il ne ferait que manifester dans et par sa fonction et sa personne, ce qui est hétérodoxe au plus haut point. À ce stade, on pense immédiatement à la boutade ironique de Lafayette (1757-1832), ce militaire franc-maçon du temps de la Révolution qui aida à la propager en Amérique : "Puisque nous sommes leurs chefs, suivons-les !"
           
        ... Oh ! comme ce penser plus qu'hérétique, vraiment antichristique, convient à merveille pour réduire en esclavage radical l'Institution divine de la papauté donnée par Jésus-Christ à l'homme pour son salut, pour la mettre pieds et poings liés sous le diktat de la pensée universaliste du monde dont, bien entendu, l'Antéchrist-personne sera le grand-commis idéal, lorsque la Providence de Dieu le laissera posséder le Siège de Pierre, dans l'acception la plus diabolique du verbe, selon la prophétie lapidaire de Notre-Dame à La Salette, "Rome perdra la Foi et deviendra le Siège de l'Antéchrist" ! (Car il est évident que le Siège de Rome qui perd la Foi, c'est le Saint-Siège, le Siège de Pierre)
           
        On conçoit sans peine qu'une fonction pontificale ainsi esclavagisée, démocratisée à outrance et à l'extrême par le truchement du synodalisme, crucifiée au modernisme et à l'immanentisme illuminé jusqu'à la paralysie et l'asphyxie totales, exactement comme le Christ en croix juste avant de mourir, conviendra comme chaussure au pied à l'Antéchrist-personne ; on conçoit à quel point il sera facile pour lui de ramasser par-terre voire en-dessous la terre, puisque le pape François ose nous dire qu'elle est "sous la base de la pyramide", une fonction pontificale suprême rabaissée ainsi par ses derniers détenteurs modernes "antéchristisés", mise en-dessous de tout et de tous, MAIS toujours fonction pontificale suprême, c'est-à-dire possédant toujours ses caractères de droit divin, et cela, dans le Plan divin de co-Rédemption, afin de vivre et mourir "LA PASSION DE L'ÉGLISE" pour que l'Écriture s'accomplisse, pour que la fonction de Vicaire du Christ subisse elle aussi la crucifixion puis la mort du Christ en croix...
 
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Antique Siège de Pierre en bois ―
Basilique Saint-Pierre de Rome
            
        ... Le péché de ce nouveau document L'évêque de Rome, etc., hypocritement adoubé par le pape moderne actuel, François, est donc, ô lecteur, si grand, si impie, il "perce la voûte des cieux" (secret de La Salette) si damnablement, que je n'ai pas l'intention de l'éplucher rigoureusement, il est vraiment trop méprisable. La lecture que j'en ai faite par pénitence, parfois dans les grandes diagonales, m'a rempli de consternation, de goût de cendre, de mort, de sainte-colère Boanergès aussi, dans tous les mots lus, sans qu'un seul passage puisse y faire exception. La logorrhée gnostique qui sert de texte dès la première phrase et jusqu'à la dernière en est par trop repoussante et insupportable. L'œcuménisme hétérodoxe en est le substrat fondamental, nous sommes sans cesse en présence, dans ce document, de la gnose moderniste qui consiste à mettre l'homme au-dessus et en avant de Dieu. Tout y est bâti sur le mensonge et la folie, c'est du pur luciférianisme où la créature, qui plus est créature cléricale, prétend, avec un orgueil inouï qui "oublie" complètement Dieu et son Christ (manifestant ainsi la grande Apostasie annoncée par saint Paul comme devant être signe topique de l'arrivée imminente de l'Antéchrist-personne), refaire, reconstruire, réinventer, ce que Dieu par son Christ a fait initialement et divinement par son Sacrifice sanglant, en faisant naître ineffablement son Épouse mystique l'Église du Côté de son Cœur Sacré transpercé sur la croix, ex corde scisso Ecclesia, Christo jugata, nascitur (hymne de la messe du Sacré-Cœur, vetus ordo), naissance surnaturelle de l'Église qui inclut bien évidemment l'Institution divine de la papauté fondée sur Pierre.
           
        Prenons bien conscience que nous sommes là en présence du plus grand péché qui puisse être commis par l'homme. Laissons le philosophe espagnol Donoso Cortès (1809-1853) nous le dire : "De tous les péchés possibles, aucun n'égale celui par lequel l'homme veut se substituer à Dieu, ou prétend réaliser, à d'autres fins et de diverse manière, ce que Dieu s'est proposé. Deux fois, l'homme a succombé à cette tentation satanique : la première, quand il a cherché à ériger la Tour de Babel ; la seconde, pas plus tard qu'aujourd'hui, où une démocratie insensée essaie de mener à bien, pour son compte, l'unité du monde". Donoso Cortès en restait là à la question sociopolitique, mais que dire quand c'est cette même "démocratie insensée" que les grand'clercs prennent à damnable tâche de mettre dans l'Église !, voulant comme on l'a vu, instaurer par eux-mêmes le Millenium !
           
        Je ne commenterai donc que quelques passages de L'évêque de Rome, etc., pour en bien faire saillir et jaillir le pus, comme d'un abcès purulent qu'on presse.
 
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        "2. La lecture des documents du dialogue [initié avec les chrétiens hérético-schismatiques depuis 1995, date de parution de l'encyclique Ut unum sint de Jean-Paul II] atteste que la question de la primauté pour toute l’Église, et en particulier le ministère de l’évêque de Rome, ne doit pas être considérée seulement comme un problème mais aussi comme une opportunité pour une réflexion commune sur la nature de l’Église et sa mission dans le monde. Le traitement de ce sujet a permis une analyse plus approfondie de certains thèmes ecclésiologiques essentiels tels que : l’existence et l’interdépendance de la primauté et de la synodalité à chaque niveau de l’Église ; la compréhension de la synodalité comme une qualité fondamentale de toute l’Église, y compris la participation active de tous les fidèles ; et la distinction et l’interdépendance de la collégialité et de la synodalité.
           
        "3. Cette réflexion commune a apporté une contribution significative à la théologie catholique. Comme l’a déclaré le Pape François, «le chemin œcuménique a permis d’approfondir la compréhension du ministère du Successeur de Pierre, et nous devons avoir confiance qu’il continuera d’agir dans ce sens aussi à l’avenir» (Pape François, Homélie pour les vêpres de la solennité de la Conversion de saint Paul apôtre, 25 janvier 2014)" (p. 119).
           
        ― "comme une opportunité pour une réflexion commune sur la nature de l’Église et sa mission dans le monde". Quel orgueil inouï dans ces seuls mots. Il est carrément question ici d'élaborer une réflexion pour réinventer "la nature de l'Église et sa mission dans le monde". Comme si le Christ n'y avait pas pensé ! Comme si les hommes, a fortiori ceux d'Église, n'avaient pas à vivre cette nature et cette mission ecclésiales ainsi que le Christ les a formées dans son Cœur Sacré du haut de la Croix du salut, un point, c'est tout !! Car il s'agit bien ici de refaire selon des vues toute humaines ce que le Christ a déjà fait, et divinement fait... Nous sommes là dans le summum du péché dénoncé par Donoso Cortès.
           
        ― "l’existence et l’interdépendance de la primauté et de la synodalité à chaque niveau de l’Église". Il s'agit bien ici, dans la folie la plus totale, comme on l'a vu plus haut, de prétendre marier dans un ensemble primauté pontificale et synodalité, et en outre, de le faire à tous les niveaux de vie de l'Église...
           
        Mais voyons à présent à quel point de folie totale nos grand'clercs illuminés veulent marier l'eau et le feu, le primat pontifical et la synodalité organe du Peuple de Dieu. Loin de vouloir se mettre devant les yeux l'antinomie théologique des deux, ils sont allés, dans leur vice intellectuel et leur perversité diabolique, jusqu'à vouloir professer que c'est la synodalité mise en œuvre qui... donne vie à... la primauté pontificale, lui donne la faculté d'exister et de se manifester !! La synodalité est donc théologiquement antécédente à la primauté pontificale, dans leur projet luciférien... Je me suis frotté les yeux, j'ai relu, c'est bien ça, c'est presque incroyable de lire ça mais il faut s'astreindre à le faire pour bien prendre conscience de leur blasphème impie et de leur folie intégrale :
           
        "6. Puisque la communion synodale, comprise comme l’articulation du «tous», «quelques-uns» et «un», inclut l’exercice de la primauté [!!!], le dialogue théologique sur la primauté, d’un point de vue méthodologique, devrait commencer par une réflexion sur la synodalité [... c'est la synodalité qui engendre et donne le jour à la primauté pontificale : on croit rêver... En fait, si on va au fond de la perversion de leur pensée, la seule chose à exister vraiment, constitutivement, dans leur nouvelle Église, c'est bel et bien la synodalité du Peuple de Dieu... la primauté pontificale n'est plus rien du tout ; nous sommes donc bel et bien là dans une démocratisation complètement hérétique de la Constitution divine de l'Église...]. Comme l’a déclaré le Pape François dans le même discours (Pape François, Discours au groupe mixte de travail orthodoxe-catholique Saint Irénée, 7 octobre 2021), «la synodalité dans l’Église catholique, au sens large, peut être comprise comme l’articulation de trois dimensions : “‘tous’, ‘quelques-uns’ et ‘un’”». Dans cette approche, «le ministère primatial [pontifical] est intrinsèque à la dynamique synodale, de même que l’aspect communautaire qui inclut tout le Peuple de Dieu et la dimension collégiale relative à l’exercice du ministère épiscopal. C’est pourquoi une approche fructueuse du primat [pontifical] dans les dialogues théologiques et œcuméniques ne peut que se fonder sur une réflexion sur la synodalité : il n’y a pas d’autre voie». Dans le même ordre d’idées, le Rapport de synthèse de la première session de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques affirme : «La dynamique synodale apporte également une lumière nouvelle sur le ministère de l’Évêque de Rome. La synodalité, en effet, articule de façon symphonique les dimensions communautaire (“tous”), collégiale (“quelques-uns”) et personnelle (“un”) de l’Église aux niveaux local, régional et universel. Dans une telle perspective, le ministère pétrinien de l’Évêque de Rome est inhérent à la dynamique synodale, tout comme l’aspect communautaire qui inclut l’ensemble du Peuple de Dieu et la dimension collégiale du ministère épiscopal» (pp. 121-122).
           
        On ne saurait mieux détruire de fond en comble la Constitution divine hiérarchique de l'Église, telle qu'elle a été constituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ il y a 2 000 ans, pour être valable dans tous les temps post-christiques, jusques et y compris à la fin des temps, c'est-à-dire, n'en déplaisent à nos grand'clercs abominablement pervertis, en ce compris notre temps présent. Mais comme si ce qui précède ne suffisait pas à la détruire radicalement, in radice, nos grand'clercs illuminés croient devoir emprunter le concept sociopolitique de subsidiarité pour en rajouter une couche. Continuons à les lire dans la joie et la bonne humeur :
           
        "PRINCIPES ET PROPOSITIONS POUR UN EXERCICE RENOUVELÉ DE LA PRIMAUTÉ [PONTIFICALE]. 13. Considérant les différents niveaux ecclésiaux, de nombreux dialogues œcuméniques mentionnent la subsidiarité comme un principe important pour l’exercice de la primauté et de la synodalité. Développé initialement dans le contexte de la doctrine sociale de l’Église, ce principe signifie qu’aucune question pouvant être correctement traitée à un niveau inférieur ne doit être portée à un niveau supérieur (cf. Compendium de la doctrine sociale de l’Église, §§ 185-188). Appliqué à l’ecclésiologie, l’ambiguïté et les origines sociologiques de ce principe (qui présuppose que l’autorité est déléguée vers le bas à partir du niveau supérieur) doivent être gardées à l’esprit afin d’éviter une approche purement administrative de la vie ecclésiale. Néanmoins, son intention et son contenu pourraient contribuer, dans un contexte ecclésial, à un exercice synodal de la primauté en assurant la participation de l’ensemble du Peuple de Dieu au processus de prise de décision, en particulier pour les questions qui le concernent directement" (p. 125).
           
        Inutile de préciser à mon lecteur intelligent (ils le sont tous), que nous sommes là pratiquement en plein richérisme nouveau look 2024, il l'a bien sûr déjà deviné... Car en effet, dans l'esprit pervers de nos grand'clercs, le principe de subsidiarité de leur nouvelle Église pneumatologique est un principe d'autorité qui existe dans le haut et qui peut se transmettre dans le bas parce qu'il existe déjà dans le bas, et non pas parce qu'il n'y existe pas encore, comme dans le concept de subsidiarité entendu sociopolitiquement. C'est donc du pur richérisme relooké pneumatologiquement, frauduleusement déguisé sous vêtement du Saint-Esprit, ainsi qu'on peut le constater dans le passage suivant :
           
        "10. Le dialogue théologique, ou «dialogue de la vérité», entre les Églises ne devrait pas seulement réfléchir sur leurs différences doctrinales du passé, mais aussi interpréter théologiquement leurs relations actuelles. Depuis Vatican II, le développement du «dialogue de la charité» et du «dialogue de la vie», par la prière et le témoignage communs, les accords pastoraux, l’échange fraternel de lettres et de dons, les visites réciproques entre responsables chrétiens à tous les niveaux, est œcuméniquement très éloquent et a fourni de nouvelles perspectives théologiques pour la question de la primauté. Depuis l’époque de l’Église primitive, de tels gestes ont été considérés comme des signes authentiques et des moyens de communion. Comme l’affirme le Pape François : «Ces gestes, enracinés dans la reconnaissance de l’unique Baptême, ne sont pas de simples actes de courtoisie ou de diplomatie, mais ils ont une signification ecclésiale et peuvent être considérés comme de véritables loci theologici. […] En ce sens, je suis convaincu que le ‘dialogue de la charité’ ne doit pas être entendu uniquement comme une préparation au ‘dialogue de la vérité’, mais comme une ‘théologie en action’, capable d’ouvrir de nouvelles perspectives sur le chemin de nos Églises. À un moment où, grâce à Dieu, les relations entre nous s’intensifient, il me semble beau de relire notre tissu de relations en développant une ‘théologie du dialogue dans la charité’» (Pape François, Discours aux membres de la Commission mixte internationale de dialogue théologique entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes orientales, 26 janvier 2024)" (pp. 123-124).
           
        Autrement dit : surtout, ne restons pas aux dogmes qui délimitent clairement la séparation ecclésiologique entre l'orthodoxie et l'hétérodoxie, ne tenons plus compte que de la (prétendue) Charité sans tenir plus aucun compte de la Foi et de ses exigences ecclésiales. C'est le prétexte pneumatologique qui leur sert pour supprimer la Constitution divine de l'Église... Il est ici fort hérétiquement construit par le pape François qui veut pouvoir dire que le "dialogue de la charité" est, en lui-même et déconnecté du "dialogue de la vérité", une vraie "théologie en action", c'est-à-dire, dans son esprit, carrément un... lieu théologique ! Nous sommes là en pleine hérésie, où l'on prétend que la Charité n'a pas besoin de la Vérité pour exister théologiquement...
           
        Et puis, et puis, pour abuser et tromper le lecteur, les rédacteurs emploient le plus qu'ils peuvent une langue soufflée et boursouflée, ampoulée et sophistiquée, complexifiant volontairement la technicité des mots employés par une syntaxe abstruse pour jeter de la poudre de perlimpinpin dans les yeux, en faisant croire que leurs travaux intellectuels sont prodigieusement pointus dans l'appréhension exacte des choses étudiées, située très, très, très haut dans le ciel. Mon lecteur commence à me connaître, j'adore finir l'exposé par l'humour. Voici un exemple de la langue de buis emberlificotée, embrouillée, tarabiscotée et brumeuse, embarbouillant comme à plaisir sans cesse, et souvent en continu, le texte de L'évêque de Rome, etc. :
           
        "4. L’ampleur et la profondeur de la réflexion œcuménique sur la primauté [pontificale] ces derniers temps sont remarquables et semblent indiquer que le moment est venu de franchir de nouvelles étapes dans les dialogues œcuméniques. Il est certain qu’une meilleure connexion est nécessaire entre les dialogues –locaux et internationaux, officiels et non officiels, bilatéraux et multilatéraux, et en particulier entre les dialogues orientaux et occidentaux–. Par exemple, les méthodes œcuméniques du consensus différencié et de l’œcuménisme réceptif, déjà adoptées par certains dialogues théologiques, pourraient être utiles pour s’entendre sur un exercice accepté d’un ministère d’unité pour l’ensemble de l’Église" (p. 120).
           
        ... Y'a bon Banania !!! Capish ? Moi pas capish. Notons cependant, dans ce charabia incompréhensible, la blasphématoire et pertinace volonté présente dans tout le document réprouvé, hélas parfaitement compréhensible quant à elle, et clairement manifestée ici, d'œuvrer pour "l'exercice d'un ministère [de primat pontifical] d'unité pour l'ensemble de l'Église", comprise bien entendu de manière œcuménique, c'est-à-dire, mais ce n'est même pas la peine de le dire, avec les églises chrétiennes hérético-schismatiques qui rejettent le vrai ministère d'unité pétrinien ainsi qu'il a été confectionné par Jésus-Christ...
 
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        On pourrait se poser maintenant la question de savoir quand donc ce processus de destruction de la primauté pontificale instituée par le Christ, sous couverture œcuménique, a commencé à être mis en œuvre, non pas dans les marges sulfureuses de l'Église mais sur le Siège de Pierre...? Le cardinal Koch est visiblement très-fier d'y répondre dans sa Préface. Reprenons le document au début :
           
        "«TROUVER UN MOYEN D’EXERCER LA PRIMAUTÉ» : CONTRIBUTIONS PAPALES. 1. La compréhension et l’exercice du ministère de l’évêque de Rome sont entrés dans une nouvelle phase avec le Concile Vatican II [... il fallait s'y attendre]. Le fait même de convoquer un concile, dont l’un des objectifs principaux était l’unité des chrétiens et auquel participaient d’autres chrétiens, indiquait déjà l’approche de saint Jean XXIII quant au rôle de l’évêque de Rome dans l’Église. (...) Le décret Unitatis redintegratio a marqué l’entrée officielle de l’Église catholique dans le mouvement œcuménique et a ouvert la voie à l’établissement de dialogues théologiques, dont beaucoup allaient aborder la question de la primauté [pontificale].
           
        "2. Pendant et après le Concile, les papes successifs ont apporté des contributions significatives à cette évolution. Convaincu que «le Pape [...] est sans aucun doute l’obstacle plus grave sur la route de l’œcuménisme» (Pape Paul VI, Discours au Secrétariat pour la promotion de l’unité des chrétiens, 28 avril 1967), saint Paul VI, par ses gestes et ses déclarations, a contribué à bien des égards à une nouvelle compréhension du ministère papal. Déjà dans son encyclique Ecclesiam suam, il exprimait la conviction que sa charge pastorale d’unité «ne veut pas constituer une suprématie d’orgueil spirituel et de domination humaine, mais une supériorité de service, de ministère et d’amour» (§ 114). À travers de nombreuses rencontres, il développa des relations fraternelles avec d’autres leaders chrétiens, ce qui contribua à établir l’Église catholique au sein de la communauté des communions chrétiennes. Conscient que la crédibilité œcuménique de l’Église catholique dépend de sa capacité interne de renouvellement, Paul VI, donnant suite à une proposition des évêques à Vatican II, a institué en 1965 le Synode des évêques, afin de prévoir un mode plus collégial d’exercice de la primauté [pontificale] pour le bien de toute l’Église (voir Motu Proprio Apostolica sollicitudo, 1965), et a rendu obligatoires les conférences épiscopales (Motu proprio Ecclesiæ sanctæ, 1966, § 41).
           
        "3. Saint Jean-Paul II a non seulement réaffirmé ce chemin œcuménique, mais il a également invité officiellement les autres chrétiens à réfléchir à l’exercice du ministère de l’évêque de Rome. Dans son importante lettre encyclique Ut unum sint (1995), il a utilisé la notion biblique d’ «episkopein» veiller») pour décrire ce ministère (§ 94), dont la primauté est définie comme un ministère d’unité (§ 89) et un service d’amour (§ 95). Assumant sa responsabilité œcuménique particulière et «écout[ant] la requête qui [lui] est adressée», le Pape Jean-Paul II a reconnu la nécessité de «trouver une forme d’exercice de la primauté ouverte à une situation nouvelle, mais sans renoncement aucun à l’essentiel de sa mission [vœu qu'on veut bien croire être pieux, qu'on veut bien croire sincère, mais complètement démenti dans la réalité puisque la primauté pontificale de leur nouvelle Ecclesia est définie par lui comme étant intrinsèquement pénétrée de synodalité, ce qui, comme je l'ai expliqué plus haut, anéantit radicalement sur le plan théologique son droit divin voulu par le Christ]» (§ 95). Convaincu qu’un ministère d’unité mutuellement acceptable ne peut être défini unilatéralement, il a lancé une invitation ouverte à tous les pasteurs et théologiens des différentes traditions ecclésiales, réitérant une demande déjà formulée en 1987 dans la basilique Saint-Pierre, en présence du Patriarche œcuménique Dimitrios 1er : «Je prie l’Esprit Saint de nous donner sa lumière et d’éclairer tous les pasteurs et théologiens de nos Églises [chrétiennes, catholique... ou bien hérético-schismatiques], afin que nous puissions chercher, évidemment ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère [pontifical suprême du pape] pourra réaliser un service d’amour reconnu par les uns et par les autres [par les catholiques... et par les hérético-schismatiques]» (§ 95). Grâce à cette distinction entre la nature de la primauté et les formes temporelles dans lesquelles elle s’exerce [mensonge historiciste primaire par lequel on veut faire croire que ce qui est défini par exemple à Vatican 1er quant à la Charge pontificale n'est tel que dans un contexte historique particulier, mais que cela peut changer dans d'autres contextes... par exemple, si la prétendue nécessité œcuménique devient urgente], on espérait qu’à travers «un dialogue fraternel et patient», se dévoilerait la «volonté du Christ pour son Église» (§ 96).
           
        "4. Le Pape Benoît XVI, dans son premier discours, a parlé de lui-même en assumant «comme premier engagement de travailler sans épargner ses forces à la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les fidèles du Christ» (Pape Benoît XVI, Missa Pro Ecclesia, 20 avril 2005). Il a (...) encouragé le dialogue théologique sur la relation entre primauté et synodalité, en particulier avec l’Église orthodoxe. Sa démission de la fonction papale en 2013, la première démission d’un Pape dans les temps modernes, reconnaissant «[s]on incapacité à bien administrer le ministère qui [lui] a été confié» (Pape Benoît XVI, Declaratio, 11 février 2013), a contribué à une nouvelle perception et compréhension du ministère de l’évêque de Rome.
           
        "5. Le Pape François a réitéré à plusieurs reprises l’invitation du Pape Jean-Paul II à trouver une nouvelle manière d’exercer la primauté (Pape François, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, § 32 ; Discours lors de la célébration œcuménique dans la basilique du Saint-Sépulcre (Jérusalem), 25 mai 2014 ; Discours à l’occasion du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques, 17 octobre 2015), reconnaissant que «nous avons peu avancé en ce sens» (Evangelii gaudium, § 32). (...) Pour le Pape François, «aujourd’hui, on ne comprendrait pas pleinement le service pétrinien sans y inclure cette ouverture au dialogue avec tous les croyants dans le Christ» (Pape François, Homélie pour les vêpres de la solennité de la Conversion de saint Paul Apôtre, 25 janvier 2014). Faisant de la synodalité un thème clé de son pontificat, le Pape François souligne l’importance d’une synodalité fondée sur le sensus fidei du Peuple de Dieu «infaillible in credendo» (§ 119), essentiel pour une compréhension et un exercice renouvelés du ministère pétrinien, comme il l’a déclaré dans son discours pour le 50e anniversaire du Synode des évêques : «dans une Église synodale, même l’exercice du primat pétrinien pourra recevoir une plus grande lumière».
           
        "En effet, «le Pape ne se trouve pas, tout seul, au-dessus de l’Église, mais en elle comme baptisé parmi les baptisés et dans le Collège épiscopal comme évêque parmi les évêques, appelé en même temps –comme Successeur de l’apôtre Pierre– à guider l’Église de Rome qui préside dans l’amour toutes les Églises» (Pape François, Discours à l’occasion du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques, 17 octobre 2015). L’engagement du Pape François à construire une Église synodale à tous les niveaux «est plein d’implications œcuméniques», tout d’abord parce que la synodalité est un don que nous pouvons apprendre des autres chrétiens (voir Evangelii gaudium, § 246), et aussi parce que la synodalité et l’œcuménisme sont tous deux des chemins à «parcourir ensemble». Le Pape François considère la pratique renouvelée du Synode des évêques, y compris une consultation plus large de l’ensemble du peuple de Dieu, comme une contribution «au rétablissement de l’unité entre tous les chrétiens» et en soi une réponse au «souhait formulé voilà des années par Jean-Paul II» dans Ut unum sint (Constitution apostolique Episcopalis communio 2018, § 10). Les nombreuses références aux enseignements de la conférence épiscopale dans ses documents magistériels (Evangelii gaudium, Amoris lætitia, Laudato si’) témoignent également de son engagement synodal. Enfin, dans la ligne de la pratique pastorale de ses récents prédécesseurs, l’accent mis par le Pape François sur son titre d’«évêque de Rome» dès le début de son pontificat, les autres titres pontificaux étant désormais répertoriés comme «historiques» (voir Annuario Pontificio 2020), contribue également à donner une nouvelle image du ministère pétrinien" (pp. 3-7).   
           
        Le pape François a fait allusion à l'infaillibilité in credendo dont sont dotés les simples fidèles. Alors, le zèle de la Maison de Dieu me dévorant après lecture de tant d'impiétés et de blasphèmes, je jette solennellement l'anathème latæ sententiæ sur L'évêque de Rome, etc., précisément en usant de cette infaillibilité in credendo.
           
        Je ne saurai finir sans faire remarquer quelque chose. Le pape François est donc un obsédé de la synodalité ecclésiale. Or, il faut bien noter qu'il la met déjà en route, sans plus attendre. Les deux derniers documents émanant du Saint-Siège, pourtant doctrinalement très-importants, à savoir Dignitas infinita sur la dignité de la personne humaine (cf. mon dernier article dénonçant l'hétérodoxie viscérale de ce document, au lien suivant : https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/dignitas-infinita-un-document-magist-riel-bien-catholique-sur-la-dignit-humaine-?Itemid=154), et donc, le présent L'évêque de Rome, etc., sur le statut du primat pontifical, auraient dû normalement, étant donné leur importance doctrinale, être promulgués officiellement par le pape, par exemple dans une encyclique, mais on les voit au contraire être livrés aux fidèles par de simples Congrégations romaines représentées par un cardinal : Dignitas infinita est "promulgué" par le cardinal Victor Manuel Fernandez, et L'évêque de Rome, etc. est "promulgué" par le cardinal Kurt Koch, c'est-à-dire de manière... synodale. Quand bien même c'est la doctrine du pape actuel, ce n'est pas lui qui les promulgue, mais seulement des congrégations cardinalices, auxquelles, ayons bien garde de n'en prendre point bonne note, on donne une autorité qu'on veut synodalement égale à celle du pape, magistérielle et infaillible...
 
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        La perversité diabolique des grand'clercs pour changer le statut du pape étant plus qu'avérée et abominablement montrée dans ce nouveau document L'évêque de Rome, etc., je ne peux manquer maintenant de poser une excessivement grave question, à la fin de mon article qui en prend acte sur papier timbré.
           
        Si les grand'clercs, pape actuel en tête, veulent changer le statut du Vicaire du Christ et n'en plus faire qu'un évêque de Rome, alors, qu'en sera-t-il de la validité de la prochaine élection pontificale lorsque François aura quitté ce monde pour rendre ses comptes à Dieu et qu'un nouveau pape sera élu...?
           
        Je ne compte pas répondre tout-de-suite à fond à cette question, je me réserve de le faire lorsque le pape François décèdera. Je vais juste donner ici les pistes de réflexion, les waypoints que j'emprunterai dans l'article que je ferai paraître alors... si Dieu me prête vie à moi-même (car nous pouvons tous mourir n'importe quand, "le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin" ― Mc XIII, 35), lorsque François aura quitté ce monde et que tout s'émoustillera pour la prochaine élection pontificale conclavique.
           
        En fait, il y a deux questions différenciées dans cette question fondamentale que je viens de poser, qu'il ne faut pas mélanger. Premièrement, le statut du pape de droit divin, tel que le Christ l'a confectionné, pourra-t-il toujours exister dans une fonction pontificale réduite synodalement à l'évêque de Rome...? Cette première question est la plus importante. Et secondement, une élection pontificale faite dans le cadre de ce nouveau statut pourra-t-elle être toujours valide et légitime, eu égard à la Constitution divine de l'Église...?
           
        Je crois que j'avais fort bien répondu à la première question lorsque je rédigeai et signai le 8 décembre 2015 mon grand article sur l'Antéchrist-personne, émettant la thèse qu'il pourrait bien être le dernier pape LÉGITIME de l'Église catholique (cf. http://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/AntechristDernierPapeLEGITIMEMisEnForme.pdf) : la transformation de la fonction pontificale par le synodalisme ne touche pas aux caractères de droit divin qui conceptualise cette dite fonction. Celle-ci, par le synodalisme, est seulement réduite en esclavage, subvertie, ligotée pieds et mains liés, mais non-supprimée. En fait et en droit, la primauté pontificale subit la Passion, elle est plongée dans l'économie mystiquement anéantissante de la Passion, mais n'est pas plus supprimée que le Christ n'était déjà mort par le seul fait de vivre sa Passion. Jésus va mourir certes, in fine, mais lorsqu'Il vit sa Passion, Il n'est pas encore mort. Ainsi en sera-t-il de même de la primauté pontificale subvertie par le synodalisme qui la crucifie à mort, mais ne produit pas encore la mort en elle.
           
        Cette fonction pontificale sera à terre, voire en-dessous la terre, puisque le pape François ose nous dire qu'une fois synodalisée, elle est "sous la base de la pyramide", elle est donc rabaissée ainsi, comme elle ne peut l'être plus, par ses derniers détenteurs modernes "antéchristisés", elle est mise en-dessous de tout et de tous, MAIS toujours fonction pontificale suprême, c'est-à-dire possédant toujours ses caractères de droit divin. Et cela, pour accomplir le Plan divin de co-Rédemption, afin de vivre et mourir "LA PASSION DE L'ÉGLISE" pour que l'Écriture s'accomplisse, pour que la fonction de Vicaire du Christ subisse elle aussi la crucifixion puis la mort du Christ en croix...
           
        Donc, la réponse à la première question Le statut du pape de droit divin, tel que le Christ l'a confectionné, pourra-t-il toujours exister dans une fonction pontificale réduite synodalement à l'évêque de Rome...?, cette réponse est OUI, il existera toujours, mais dans l'état de crucifixion radicale engendrant à terme sa mort, ne pouvant que l'engendrer.
           
        Quant à la seconde question, Une élection pontificale faite dans le cadre de ce nouveau statut pourra-t-elle être toujours valide et légitime, eu égard à la Constitution divine de l'Église...?, la réponse est là encore OUI, sans aucun doute possible.
           
        L'ai-je assez exposé dans mes nombreux écrits, la règle prochaine d'une élection pontificale conclavique valide et légitime, consiste essentiellement et premièrement, d'abord dans la pacifica universalis ecclesiæ adhæsio, encore dite acte de Reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de pape actuel sur un tel, ordinairement posé par le Sacré-Collège cardinalice dans sa majorité canonique des deux/tiers plus un (on pourra lire avec fruits mon article, qui étudie à fond l'articulation de ce lieu théologique des plus fondamentaux appartenant au Magistère ordinaire & universel infaillible, au lien suivant : https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/o-se-situe-lacte-de-droit-divin-qui-fait-certainement-le-pape-actuel-chez-les-cardinaux-qui-l-lisent-canoniquement-dans-le-conclave-ou-chez-les-v-ques-de-lorbe-catholique-qui-approuvent-a-posteriori-l-lection-des-cardinaux-?Itemid=1). Une fois cet acte, toujours de l'ordre du fait dogmatique doté de soi de l'infaillibilité, dûment posé par la majorité canonique des cardinaux, on a la certitude absolue d'avoir affaire à un pape certainement légitime.
           
        Dès lors, l'équation à résoudre devient très-simple : est-ce que les cardinaux actuels, nommés la plupart soit par Benoît XVI soit par François, sont légitimes, sont certainement cardinaux de la sainte Église romaine ? Il n'y a pas le moindre moyen d'en douter. Puisque, c'est la majeure du syllogisme, Benoît XVI et François sont papes certainement légitimes, alors les cardinaux qu'ils ont créés ne peuvent qu'être, à leur tour, certainement légitimes.
           
        Ce qui signifie que quand ils poseront l'acte de reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de pape actuel sur le nouvel élu au Siège de Pierre après la mort de François, ce nouveau pape ne pourra qu'être CERTAINEMENT pape légitime.
           
        La fonction pontificale de ce nouveau pape sera certes synodalisée tout ce qu'on veut, il n'en sera pas moins certainement vrai pape, verus papa. Ce nouveau pape synodalisé verra la fonction pontificale suprême de droit divin être complètement crucifiée en lui, dans l'état mystique du Couronnement d'épines, et "LA PASSION DE L'ÉGLISE" se déroulera jusqu'à ce que l'Antéchrist-personne surgisse soudain et brutalement pour terrasser et mettre à mort une fonction pontificale ayant désormais à vivre puis mourir l'anéantissement complet de la Passion du Christ. Tout en se l'appropriant sacrilègement pour augmenter son pouvoir. Le tout, selon l'oracle salettin tellement inspiré : "Rome perdra la Foi et deviendra le Siège de l'Antéchrist".
           
        Cela révulse le sensus fidei, certes, dans un premier temps de réflexion catholique trop basé sur l'apparence des choses, mais là est la vérité, dans ce que j'exprime. C'est précisément à cette situation que fait allusion la fameuse formule scripturaire Abomination de la désolation dans le Lieu-Saint, ce Lieu-Saint étant en l'occurrence la fonction pontificale suprême. C'était une formule mystérieuse restée très-peu éclairée par les Pères de l'Église et les théologiens des temps passés, justement parce qu'elle reçoit tout son sens uniquement quand la prophétie de ce qu'elle annonce et dénonce, s'accomplit dans le hic et nunc. Et c'est nous qui voyons et allons voir cet accomplissement ; qui voyons, d'abord par la synodalisation de la fonction pontificale, puis, une fois celle-ci anéantie mystiquement jusqu'à une kénose radicale, qui allons voir sa mise à mort par l'Antéchrist-personne se faisant élire dernier pape du Temps des nations, ou à tout le moins, recueillant ses éléments essentiels de droit divin tombés à terre et susceptibles de pouvoir être piétinés par les plus vils des hommes, lorsque l'homme de toute iniquité paraîtra en ce très-bas monde pour sa punition radicale.
           
        Ceux qui ne veulent pas souffrir "LA PASSION DE L'ÉGLISE" en union avec le Christ vivant mystérieusement la sienne "jusqu'à la fin des temps" (Bossuet), ainsi que je viens de la décrire quant à la papauté, ne pourront que prendre de mauvais chemins de rébellion, d'orgueil, de zélotisme, de refus de la Passion, à l'instar des onze Apôtres sur douze lors de la première Passion archétypale du Christ (dont il est toujours bon de se rappeler que l'un d'entre eux, Judas, est mort en odeur de damnation).
           
        C'est par exemple le cas de tous les sédévacantistes. Pour éviter d'avoir à vivre salutairement l'économie de la Passion dans la fonction pontificale moderne et ce, jusqu'à l'ouverture du règne de l'Antéchrist-personne qui la fera mourir, alors ils se retirent du bon combat de la Foi, bonum certamen certavi, en professant l'invalidité des élections pontificales modernes et l'illégitimité subséquente des papes post-vaticandeux, en particulier de François.
           
        On voit où cette réaction sédévacantiste d'orgueil a mené le dernier sédévac en date qui fait quelque bruit, à savoir Mgr Carlo-Maria Viganò : à donner des armes contre lui aux ennemis de la Foi qui ont beau jeu alors, mais c'est de sa faute, de le déclarer schismatique et passible de l'excommunication. Puis, à se faire rejeter brutalement par les lefébvristes qui ne veulent pas de ce P. Barbara redivivus qui, sans complexe, déclare mener le même combat doctrinal que Mgr Lefebvre... ce qui est faux, puisque Mgr Lefebvre rejetait au for public le sédévacantisme. Et nos lefébvristes actuels, outrés dans leur fierté idolâtrique de Mgr Lefebvre, se sont dépêchés de dénoncer cette assimilation entre le premier et le second archevêque, et de rejeter, avec hauteur et horreur, le combat doctrinal impur de Mgr Viganò... quand bien même, de leur côté lefébvriste impénitent, étant occultement ecclesiovacantistes, ils sont doctrinalement bien pires que ne le sont les simples sédévacantistes, comme je l'ai montré dans deux articles récents (cf. https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/les-tr-s-graves-erreurs-de-labb-gleize-porte-plume-th-ologique-de-la-fsspx-et-de-labb-pagliarani-actuel-sup-rieur-g-n-ral-de-ladite-fsspx-quant-leur-expos-sur-le-magist-re-ordinaire-universel-et-son-infaillibilit-inh-rente?Itemid=1 & https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/labb-gleize-porte-plume-th-ologique-de-la-fsspx-persiste-et-signe-des-deux-mains-et-des-deux-pieds-credo-je-crois-lh-r-sie-lef-bvriste-perseverare-diabolicum?Itemid=1) !
           
        Par ailleurs, j'avais noté chez Mgr Vigano que prendre cette voie sédévacantiste orgueilleusement rebelle au Plan divin de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", le faisait utiliser l'arme du mensonge, toujours tirée du sein de Satan, ce qui, soit dit en passant, est bien révélateur de ce qu'est le sédévacantisme dans le fond du fond. Rejetant la règle prochaine de la légitimité pontificale qui consiste, je viens de le rappeler, en la pacifica universalis ecclesiæ adhæsio, il a osé dire que le premier antipape du grand-schisme d'Occident, Clément VII, avait été approuvé par l'Église Universelle, ce qui, donc, l'Église Universelle se trompant puisque Clément VII était un antipape, prouvait que cette grande loi était fausse. Or, nous sommes là en plein mensonge éhonté. L'antipape Clément VII, en effet, c'est historique, ne bénéficia jamais de la pacifica universalis ecclesiæ adhæsio, comme j'en donne les preuves dans mon article dénonçant ce mensonge sédévac de Mgr Viganò, La Foi très-schismatique de Mgr Carlo-Maria Viganò, etc. (cf. https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/la-foi-tr-s-schismatique-de-mgr-carlo-maria-vigan-pr-cis-dhistoire-sur-le-grand-schisme-doccident-do-lon-tire-que-lanti-pape-cl-ment-vii-ne-fut-pas-approuv-par-l-glise-universelle-mgr-vigan-sabusant-fort-en-disant-le-contraire?Itemid=1).
           
        Je dois de plus prendre note qu'un échange de courriels avec Mgr Viganò m'a montré son refus systématique et plutôt arrogant, bien sédévacantiste au demeurant, de reconnaître les moindres de ses erreurs...
 
        ... Voulez- vous savoir où mène l'orgueil sédévacantiste toujours couplé à l'ignorance théologique, tant il est vrai que l'orgueil est toujours sot ? On voit les plus endurcis des sédévacs actuels s'aveugler l'âme jusqu'à s'autocréer eux-mêmes une Église, leur Église, qui évidemment n'est plus celle du Christ car ils n'ont reçu aucun mandat divin de Jésus-Christ pour en fabriquer une de leurs propres mains. Pour s'autocréer une Église, c'est très-simple, il faut tout simplement se faire un pape, car le pape est comme le résumé théologique de toute l'Église. C'est ce que n'ont pas été rebutés de faire ces sectaires à œillères d'âne très-fermées du Patriarcat Catholique Byzantin, en pseudo-élisant pape... Carlo-Maria Viganò ! Oui, vous avez bien lu, ils l'ont "élu" pape le 14 octobre 2019, dans un "conclave" composé uniquement d'évêques ou plutôt de simples chorévêques, ce qui, théologiquement, est parfaitement invalide (cf. mon article dénonçant cette folie, ici : https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/...%20HABEMUS%20PAPAM%20!!!?Itemid=1). Mgr Viganò n'a certes pas accepté il y a cinq ans cette pseudo-élection pontificale, mais, aux toutes dernières nouvelles à la fraîche, ces fanatiques sédévacs byzantins qui ne veulent pas vivre "LA PASSION DE L'ÉGLISE" se dépêchent d'en remettre une couche et de le relancer fervemment, maintenant que l'archevêque sédévac est excommunié officiellement, espérant que cette excommunication va le pousser à accepter (... enfin !) sa pseudo-élection pontificale de 2019.
               
        J'ai lu ailleurs que d'autres sédévacs coincés sont en train de s'imaginer, en se chauffant très-fort la cervelle, que les évêques tradis pourraient bien avoir... la juridiction universelle, rien que par le fait d'être théologiquement en possession de la plénitude sacerdotale, de par leur épiscopat. Or, suivez leur regard en coin qui se croit très-malin, qui a juridiction universelle a bien entendu de soi pouvoir... de faire un pape ; il suffirait donc de réunir les évêques tradis pour faire un... conclave pontifical ! C'est-à-dire, subséquemment, là encore, cqfd, de refaire en self-made l'Église catholique, apostolique et romaine.
               
        Voilà où mène le zélotisme sectaire, le refus orgueilleux de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" !! Les sédévacs, en fait, ont la prétention impie de déclouer le Christ en croix dans son Église vivant la crucifixion co-rédemptrice de nos jours. Mais ne pas vouloir que le Christ meurt en croix, c'est ne pas vouloir de la Rédemption ; et de même, ne pas vouloir que l'Église-Épouse crucifiée de nos jours meurt sous la main de l'Antéchrist-personne dans le cadre (très ?)-prochain de son règne maudit entre tous, c'est ne pas vouloir de la co-Rédemption. "Qu'Il descende de la croix, et nous croirons en Lui !" (Matth XXVII, 42-43), blasphémaient les pharisiens au pied de la croix du salut il y a 2 000 ans. Les sédévacs actuels, fils spirituels des pharisiens, en disent autant lorsque l'Église-Épouse est de même crucifiée de nos jours qui marquent la fin des temps. Mais eux, ils vont encore plus loin que leurs pères... ils agissent ! Loin de laisser l'Église se déclouer toute seule comme les antiques pharisiens voulaient que le Christ crucifié le fasse, ils la déclouent eux-mêmes en prétendant se fabriquer d'abord un pseudo-pape puis, subséquemment, une pseudo-Église de leur cru...
           
        Combien, donc, apparaît détestable l'attitude sectaire, haineuse et orgueilleuse de Mgr Viganò !, et combien, en comparaison, est tellement édifiante, spirituellement méritante, épousant si bien la Volonté de Dieu, l'attitude de Mgr Strickland, qui comprend quant à lui, à l'opposé du rebelle et orgueilleux fidèle sédévacantiste, qu'il faut rester DANS l'Église, pour souffrir sa Passion avec elle !! Il serait tout-de-même bien lamentable que les catholiques de nos jours ecclésialement crucifiés, surtout quand ils sont tradis, ne comprennent pas ce qu'un évêque moderne persécuté a compris, un évêque invalidement destitué par le pape François : "... Je veux vous dire ceci à tous aujourd'hui : ne quittez jamais, jamais, jamais l'Église ! Elle est l'Épouse du Christ ! Elle est en train de vivre sa Passion, et vous devez vous résoudre à vous tenir résolument à la croix !" (Lettre ouverte aux fidèles, 27 novembre 2023). On ne saurait mieux dire. Je remets ici encore une fois le lien de l'exposé approfondi que je fais de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/13-la-passion-de-l-eglise/7-la-passion-de-l-eglise-2.
 
Minolta DSC
Antique Siège de Pierre en bois ―
Basilique Saint-Pierre de Rome
       
        Mais je conclue à présent mon article ayant comme sujet cet abominable document L'évêque de Rome, etc.. Voilà donc où nous en sommes : la papauté actuelle est toujours papauté de droit divin, même quand elle subit une synodalisation forcenée, mais elle est désormais parfaitement crucifiée, dans l'impuissance de plus en plus complète de manifester son droit divin et l'attente de sa mort co-Rédemptrice sous le règne de l'Antéchrist-personne, à l'instar du Christ en croix.
           
        Chers amis, mettons-nous plus que jamais dans le Cœur du Bon Dieu, pour puiser là sa Force bienfaisante et toute-puissante, pour reposer nos âmes dans sa Paix divine qui surpasse tout sentiment, afin de ne pas perdre pied dans cette situation ecclésiale qui dépasse l'entendement humain, comme le Ciel dépasse la terre.
           
        Suite au prochain numéro.........................
 
En la si belle fête de la Visitation
de la très-sainte Vierge Marie,
(qui est aussi mon anniversaire !),
ce 2 juillet 2024.
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
 
 
 Visitation Marie Elisabeth
Visitation de Notre-Dame à sa cousine Élisabeth
(auteur inconnu)
 
 
 
02-07-2024 10:10:00
 

Dignitas infinita, un document magistériel bien catholique sur la dignité humaine...?

 
 
 
Dignitas infinita, un document magistériel
bien catholique sur la dignité humaine...?
 
 
 
Præambulum
 
        Dimanche 14 avril écoulé, le curé moderne de l'église paroissiale où je satisfais désormais à mon devoir dominical a chaleureusement évoqué, à la fin de la grand'messe dont il était l'officiant, le dernier document magistériel émané du Vatican, Dignitas infinita, daté du 2 avril, signé par le cardinal Fernandez et approuvé officiellement par le pape François. Il en a qualifié la doctrine, traitant de l'infinie dignité de la personne humaine, d'"exposé lumineux" (sic), et a fortement conseillé aux fidèles de la paroisse, dont je suis dans le contexte de "la crise de l'Église", de le lire.
        ... Mais pourquoi pas ?, me suis-je dit, interpellé, voilà qui en effet est une excellente idée. Chacun sait d'ailleurs assez, parmi mes lecteurs, à quel point je mets l'obéissance au pape et au prêtre par-dessus tout, ... du moins c'est ce que j'aimerai pouvoir faire sans arrière-pensée !, pouvoir m'en remettre à eux sans réserve sur le plan spirituel pour guider mon âme vers le Bon Dieu comme dans les temps ecclésiaux normaux, en tâchant d'oublier l'inoubliable "crise de l'Église" !..., pour ne point douter que, à peine rentré chez moi, je me suis empressé de suivre dévotement ce conseil. J'ai donc téléchargé sur Internet le document et l'ai lu avec attention. J'aimerai vraiment pouvoir dire avec dévotion, mais hélas, ce sera tout-à-fait impossible. Ce fut bien au contraire avec des sentiments de plus en plus profonds d'anathème Boanergès que, me forçant presque, je suis péniblement parvenu jusqu'à la dernière ligne, constatant une fois de plus, une fois encore, comme je ne pouvais certes que m'y attendre, ... et je le savais bien sûr !, l'hétérodoxie de ce nouveau document magistériel moderne, Dignitas infinita.
        Misérablement trompé dans l'innocence de mon désir spirituel, je décidai alors, mû par une sainte-colère et le zèle de la Maison de Dieu, de porter à la connaissance de mon curé moderne ma condamnation de Dignitas infinita, en tant que catholique, suivant ainsi le conseil de l'Introït du IXème dimanche après la Pentecôte (vetus ordo) : "Détournez sur mes ennemis le mal qu'ils veulent me faire, et selon votre vérité, dispersez-les, ô Dieu mon protecteur !" Il me fallait vraiment empaler énergiquement le mal de Dignitas infinita sur sa racine, là où il surgissait, c'est-à-dire hélas...!, dans l'Église, pour l'occire et vaincre l'ennemi par le propre poison dont il voulait me faire mourir. Évidemment, je sais fort bien qu'il s'agira là d'une victoire seulement dans l'ordre surnaturel des choses bien sûr, mais cela signifie justement qu'elle a lieu devant le Trône éternel et tout-puissant de Dieu qui voit les plus faibles actions de justice de ses plus humbles serviteurs, un Trône divin certes considéré de nos jours comme parfaitement inexistant et qui n'intéresse plus personne... mais par Qui, il est bon de se le rappeler, tout vit et tout tient toujours dans l'existence, surtout quand on croit qu'il n'existe plus.
        Ce que je fis, donc, par une lettre du 19 avril adressée à mon curé moderne seulement par courriel, c'est-à-dire, on l'a compris, sans me faire connaître personnellement. Car en effet, mon premier grand devoir, que je n'ai garde d'oublier ou mettre en arrière-plan, ce qui le mettrait gravement en danger, est de pouvoir satisfaire dans la Paix du Seigneur à mon devoir dominical tous les dimanches. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Il me faut donc, tout en faisant l'indispensable témoignage de Foi que parfois le Saint-Esprit me demande de faire, ménager mes relations ecclésiastiques cultuelles en conséquence, sans trop risquer un conflit ouvert avec le clergé, pouvant fort bien déboucher, si le combat devait trop s'engager jusqu'aux clivages de "la crise de l'Église" (... ce qui est toujours possible dès l'amorce !), sur une sorte d'excommunication majeure latæ sententiæ entre mon clergé moderne actuel et moi-même... déjà vécue avec certains clergés tradis. C'est donc pourquoi, en cette occurrence de Dignitas infinita, j'ai pris cette précaution de cacher ma personne à mon prêtre moderne actuel, la protégeant ainsi surnaturellement. Ce semble être peu glorieux et quelque peu contradictoire bien sûr puisqu'il est question de témoignage, et qu'un témoignage normalement est personnel, mais justement, c'est précisément ce genre de situation ligotée comme le Christ dans sa Passion (cf. Matth XXVII, 2 ; Jn XVIII, 24) que génère "LA PASSION DE L'ÉGLISE" bien vécue dans l'âme du fidèle, puisqu'elle est écartèlement viscéral, crucifixion, entre des principes et donc des devoirs contraires, frappés à mort de "si grande contradiction" (He XII, 3)...
        Je prends d'ailleurs acte que ce courriel envoyé à mon prêtre moderne n'a reçu aucune réponse de sa part à ce jour, comme là aussi je le savais, et n'en recevra certainement aucune à présent, une quinzaine étant désormais passée et trépassée depuis son envoi. C'est, si je puis dire, normal : il va au fond des choses, comme mon lecteur ne va pas manquer de s'en rendre compte en le lisant tout-à-l'heure, il révèle l'état de péché matériel dans lequel gît l'Église contemporaine, le si affreux et terrible "être fait péché pour notre salut" (II Cor V, 21) Rédempteur et, de nos jours, ecclésialement co-Rédempteur. Et cela se fuit, onze Apôtres sur douze ayant montré... "l'exemple", lors de la première et archétypale Passion du Christ, cela se fuit disais-je, qu'on soit moderne ou tradi, tradi ou moderne (la fuite de la Passion est la seule chose sur laquelle ils sont tous en très-parfaite syntonie !). J'ai d'ailleurs l'insigne honneur de consigner ici, pour mémoire de gloire et d'opprobres, ne recevoir pas plus de réponse de la part des tradis à qui je fais le témoignage de la Foi en leur montrant leur hétérodoxie, que de la part des modernes, lesquels tradis révèlent donc par-là qu'ils ne valent pas plus chers que les modernes quoique le croyant tellement fort. En fait, si l'on récapitule, tous, quelsqu'ils soient, enclavés très-hermétiquement sur eux-mêmes et leurs gnoses ecclésiologiques respectives, veulent à toutes forces ne compter leurs écus surnaturels qu'avec des assignats chiffonnés, déchirés, foireux, des boutons de culotte cassés, qu'ils croient très-méritoires devant Dieu, lorsque je leur rappelle la bonne doctrine contre leurs thèses hérétiques et/ou schismatiques, comme je l'ai fait par exemple bien chirurgicalement à plat quant au lefébvrisme dans mes deux derniers articles............
        Pour ce nouvel article, je vais donc maintenant premièrement reproduire ce courriel adressé à mon curé moderne le 19 avril dernier, puis, ensuite, dans le prolongement, en contrepoint, j'approfondirai quelque peu mon témoignage de Foi quant à Dignitas infinita, en ciblant quelques objets particuliers du texte, pour en bien faire saillir et mettre en montre toute l'hétérodoxie détestable au service de l'Antéchrist et de l'avènement prochain de son règne, maudit entre tous.
 
 Pelican6corrigé
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
           
        M. le Curé,           
        Père xxx,
        Dimanche dernier, à la fin de la messe, vous avez invité les fidèles à prendre connaissance du tout nouveau document magistériel (encore qu'il n'émane pas directement du pape François), Dignitas infinita, paru le 2 avril dernier. J'ai suivi votre conseil, j'ai lu cette Déclaration signée par le Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Fernandez.
        Je vous dois le témoignage que j'ai éprouvé, tout au long de ma lecture, mon Père, un très-grand malaise sur le plan spirituel et doctrinal, c'est d'ailleurs un euphémisme que de le dire car en fait c'est la réprobation qui traduit au mieux le sentiment de mon âme.
        Je ne compte pas ici, dans ce simple courriel, vous en donner toutes les raisons, je vais préparer un article pour bien les exposer, que je vous communiquerai quand il sera rédigé, sûrement pas avant une bonne semaine.
        Je vous donne ici seulement deux points cruciaux qui ont généré ce plus que grand malaise, cette réprobation spirituelle dans mon âme :
        Dignitas infinita prend comme base "spirituelle" fondamentale... la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, dès le § 2, et y revient à plusieurs reprises plus loin dans le texte. Il est tout-à-fait anormal et indigne de voir un document magistériel émanant de l'Épouse du Christ, même seulement en seconde main cardinalice, prendre comme base "spirituelle" une charte laïque venant d'un univers mondialiste rien moins que chrétien, pour enseigner les hommes, ceci étant déjà le signal fort en forme de feu rouge que la pensée de fond dudit document magistériel, basée sur elle, ne pourra qu'être hétérodoxe, comme elle l'est hélas. Un enseignement magistériel orthodoxe se base sur une Parole de Dieu, la vie d'un saint à donner en exemple (comme par ex., la magnifique Lettre apostolique du pape François sur saint Joseph, Patris corde), ou encore sur un point de doctrine crucial à enseigner aux "membres enseignés". Si elle prend comme fondement quelque chose de foncièrement hétérodoxe, alors, avouez mon Père que c'est garanti sur facture, le vin tiré et à boire sera vinaigre à jeter dans l'égout.
        La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 provient en effet de milieux plus ou moins franc-maçonniques, ses deux chevilles ouvrières principales étant la femme de Franklin Roosevelt, le président franc-maçon des États-Unis au temps de Pie XII, Eleanor, activiste politique très-humaniste au sens non-chrétien du terme, et René Cassin, juriste français agnostique, tous deux rien moins que catholiques quant à leur conception des "droits de l'homme". Leur pensée humaniste de fond est en effet maçonnique, comme voulant établir les "droits de l'homme" sur l'homme en tant que tel, rigoureusement fermé et enfermé dans sa sphère et son cosmos (et surtout dans sa condition de déchéance issue du péché originel), et non point sur le Christ qui, en tant que Fils de l'Homme, Homme archétypal, a seul le pouvoir, premièrement de fonder dans le Réel les sains et saints "droits de l'homme", puis de les ouvrir et épanouir sur la Vie éternelle. C'est pourquoi Il a dit : "Sans Moi, vous ne pouvez RIEN faire" (Jn XV, 5 ― surtout pas bâtir une société universelle respectant les vrais et surnaturels "droits de l'homme", ceux qui sont nécessairement entés sur les "Droits de Dieu" sinon rien). Il s'agit en effet, pour les tenants de cette dite Déclaration de 1948 de promouvoir parmi les hommes un humanisme purement laïc, au sens le plus négatif, antichrétien et exclusivement athée du terme, et donc formellement hérétique, comme excluant dans le principe même, quoique seulement implicitement mais sournoisement, toute Transcendance divine, toute Révélation christique...
        ― La doctrine exprimée dans Dignitas infinita et approuvée par le pape François confirme hérétiquement ce fondement franc-maçonnique : il s'agit de baser la dignité de l'homme uniquement sur celle ontologique, en parfait accord avec la doctrine franc-maçonnique. On affirme mensongèrement dans Dignitas infinita que la dignité ontologique est la plus importante (= "Le sens le plus important [de la dignité humaine] est celui de la dignité ontologique qui concerne la personne en tant que telle par le simple fait d'exister et d'être voulue, créée et aimée par Dieu" ― § 7), alors que le sens le plus important est celui ordonné au salut éternel qui est le premier but de l'homme passant plus ou moins vite sur cette terre, mais toujours vite, à savoir celui de la dignité morale de l'homme. C'est pourquoi la dignité ontologique de l'homme n'est pas celle que retient la Foi catholique véritable, elle ne retient que la dignité morale de l'homme, c'est-à-dire que l'homme n'est vraiment et réellement digne que quand il meut in actu sa liberté et son vouloir à se conformer au Christ, à sa Volonté et à son Amour.  
        Mais la Rome pontificale actuelle se contente seulement, fort ignominieusement, de suivre, comme wagon sa locomotive, cette doctrine d'essence maçonnique qui consiste à ne retenir que la dignité ontologique de l'homme. Quel avilissement, quelle dégradation, quelle honte, quelle lâcheté, quelle trahison larvée de la Foi qui ne veut pas s'avouer à elle-même qu'elle est trahison, surtout. Dignitas infinita en effet fait l'apologie de la dignité humaine sous l'angle exclusivement ontologique, se contentant de suivre béni-oui-oui les mondialistes et les instances démocratiques universelles sur cela, quand bien même on fait semblant d'y rappeler (§ 7), mais seulement pour mémoire et sans en tirer aucune conséquence, qu'il y a plusieurs acceptions au terme "dignité de l'homme", dont celle morale, par laquelle on reconnaît certes théoriquement que la dignité de l'homme dépend aussi de la mise en œuvre de sa liberté vers le Bien... mais sans affirmer JAMAIS avec la Foi catholique que c'est la SEULE acception de la dignité de l'homme à retenir sur le plan surnaturel.
        Cette grave déviance théologique est déjà manifestée par le décret de la Liberté religieuse, dans Vatican II, qui va même plus loin encore dans la formulation hérétique. En effet, dans un renversement des valeurs proprement antichristique, n'y est-il pas dit que "La dignité de la personne humaine est, en notre temps, l'objet d'une conscience toujours plus vive ; toujours plus nombreux sont ceux qui revendiquent pour l'homme la possibilité d'agir en vertu de ses propres options et en toute libre responsabilité" (§ 1). Les Pères parlent ici de la seule dignité ontologique de l'homme, qui donnerait donc soit disant le droit d'agir, quelle que soit la moralité de cet agir, en bien ou en mal. Et, hélas, ce n'est pas, de leur part, qu'une pétition de principe, ils ne font pas là que dire la pensée dominante du monde contemporain, ils y acquiescent eux-mêmes hérétiquement, ils la suivent... très-démocratiquement, comme le franc-maçon Lafayette qui, aux temps de la Révolution, déclarait : "Puisque nous sommes leurs chefs, suivons-les !" Dans ce décret, les Pères vont effectivement donner un prétendu droit à l'homme d'agir en matière religieuse, quelque soit l'orientation, bonne ou mauvaise, de sa liberté religieuse mise ainsi en œuvre sur la base de sa seule dignité ontologique, ce qui est parfaitement hérétique : la Foi ne donne ce droit qu'à la liberté catholique du BIEN agir religieux, ayant comme base la dignité morale de l'homme. Nous sommes donc là dans un renversement terriblement antéchristique. Il n'est pas catholique, surtout en matière de religion, de donner à l'homme la liberté d'agir de par sa dignité ontologique, donc indifféremment en bien ou en mal, pour la vraie ou pour n'importe quelle fausse religion, comme le fait le document sur la Liberté religieuse de Vatican II.
        Je vais arrêter là, car je me rends compte que je commence déjà à rédiger l'article dont je vous parlais, mon Père, au début de ce courriel... que j'avais pensé être beaucoup plus court !
        Loin donc de souscrire à Dignitas infinita, qui n'est qu'une resucée, un écho du décret hérétique de la Liberté religieuse dans Vatican II (qu'il cite d'ailleurs), je vous fais mon témoignage de Foi que je réprouve ce document de toutes mes forces, mon Père, avec l'énergie non pas du désespoir mais de l'Espérance chrétienne, parce qu'il véhicule une doctrine non-catholique.
        Si en effet nous ne voyons plus dans l'homme que sa dignité ontologique, nous en obsédant le plus possible au point d'effacer la nécessité vitale pour l'homme d'œuvrer personnellement lui-même à sa dignité morale, alors nous tombons damnablement dans le néo-modernisme des Henri de Lubac, Karl Rahner, etc., qui professaient que la nature de l'homme présuppose intrinsèquement la Surnature divine. Ainsi donc, s'il en était ainsi, il suffirait alors juste, effectivement, de s'occuper de la dignité ontologique de l'homme, parce que celle-ci présupposerait automatiquement sa dignité morale : nous sommes là en plein modernisme, en pleine hérésie, mais avouez, mon Père, que c'est bel et bien à cela que mène à toute vapeur la doctrine de Dignitas infinita, ne faisant d'ailleurs en cela que suivre les Fratelli tutti et les Dignitatis Humanæ Personæ... pour en rester à ces seuls documents magistériels modernes.
        Nous sommes donc vraiment dans un temps de très-grande "crise de l'Église" sur le plan doctrinal et moral. Et la crise n'est pas d'abord extra muros, mais essentiellement intra muros, jusqu'au Siège de Pierre. Il s'agit, pour le simple chrétien, de garder les idées claires sur la Foi, et ensuite tâcher de faire au mieux sur le plan pratique, dans la vie de sa Foi au niveau des structures ecclésiales, que celles-ci soient modernes ou tradis, sans condamner personne, surtout pas le pape actuel.
        Je ne saurai finir sans vous dire que j'apprécie bien, dans son ensemble, les messes du dimanche à yyy, auxquelles j'assiste désormais depuis environ deux ans. L'important est d'entretenir une Foi simple, réelle, basique, pieuse dans les âmes, la plus fervente possible, la plus respectueuse du caractère sacro-saint des Offices également, sans rentrer dans les idéologies de la Foi scabreuses et tellement dangereuses, comme le fait hélas encore une énième fois ce nouveau document magistériel, Dignitas infinita. C'est le plus important, et je pense que vous avez ce louable souci pour vous-même et près de vos fidèles.
        Avec ma prière, croyez-moi bien sincèrement et très-respectueusement vôtre, Père xxx, filialement in Christo Rege.
Un simple fidèle,
Vincent Morlier.
 
 Pelican6corrigé
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
       
        Comme promis, voyons maintenant ensemble quelques points saillants du texte de Dignitas infinita, et commençons par éplucher un peu la Présentation soignée signée par le cardinal Fernandez.
           
        Il nous dit d'emblée que c'est un document magistériel qui a fait l'objet d'un très-gros travail, nous ne sommes pas là en présence d'un texte superficiel lancé en l'air sans réflexion. Ainsi donc, on est obligé d'en déduire que la doctrine à tout le moins favens hæresim et plus certainement hérétique qui s'y trouve n'est de toutes façons pas précisément de l'ordre du lapsus calami, juste un simple dérapage incontrôlé mais isolé et accidentel, elle est tout au contraire, de l'aveu même de ses rédacteurs, l'expression la plus profonde de la pensée vaticane aux jours d'huy : "L’élaboration du texte, qui a duré cinq ans, nous permet de comprendre qu’il s’agit d’un document qui, en raison du sérieux et de la centralité de la question de la dignité dans la pensée chrétienne, a requis un long processus de maturation pour parvenir à la version finale que nous publions aujourd’hui", explique-t-il, après avoir relaté au long le processus effectivement très-laborieux de construction du texte en question commencé en 2019.
           
        Il nous précise de plus qu'il s'est agi pour les Pères bergogliens d'œuvrer à "la rédaction d’un texte soulignant le caractère incontournable du concept de dignité de la personne humaine au sein de l’anthropologie chrétienne et en illustrant la portée ainsi que les implications positives au plan social, politique et économique, en tenant compte des derniers développements du thème dans la sphère académique et de ses compréhensions ambivalentes dans le contexte d’aujourd’hui".
           
        Le cardinal signataire souligne que là, dans cette phrase à longs fils et à rallonge, réside la pensée de fond motivant Dignitas infinita. Il n'a pas l'air de se rendre compte qu'elle est vraiment très-révélatrice, cette pensée de fond, ne serait-ce que par sa langue de buis ! Qui ne voit ici que le concept de fond de la dignité de la personne humaine retenu par les Pères modernes bergogliens se noie dans la mer du monde et son inconnaissabilité métaphysique, et n'est plus du tout enté sur la Vigne du Christ et la simplicité conceptuelle émanant de la grâce divine ? J'avais déjà noté ce même brouillard-brouillon conceptuel des Pères modernes en lisant le § 7 de la Liberté religieuse de Vatican II, que j'avais ainsi commenté vertement : "... Ouf, merci Aspro !! Qui ne voit, derrière cette bouillie d’enflures de mots enfilés les uns cul par-dessus tête des autres, sans véritable lien logique, mais faisant office d’écran de fumée, qu’il n’y a en fait qu’un grand et affreux vide métaphysique" (Réfutation de la thèse des "ralliés", p. 79).
           
        Le grand dévoiement spirituel des Pères modernes bergogliens se voit donc déjà dès les prolégomènes de la pensée de fond motivant Dignitas infinita. Réfléchir la dignité ontologique de la personne humaine à partir de "ses compréhensions ambivalentes dans le contexte d'aujourd'hui", en particulier, est vraiment dire qu'on ne conçoit plus les choses dont on parle dans la simplicité conceptuelle du Réel enté sur Dieu, l'ambivalence étant en effet, tel le Janus antique à deux visages dont l'un regarde dans une direction quand l'autre regarde dans celle qui lui est radicalement opposée, de conceptualiser un être à la fois par deux notions différentes qui ne se compatibilisent pas entre elles. Le résultat, c'est qu'il n'y a donc pas moyen de fonder cet être sur un concept métaphysiquement simple, vrai et réel, le concept est dès lors inconnaissable. Autrement dit, évoquer l'ambivalence pour fonder le concept de la dignité de la personne humaine, c'est avouer qu'on le fonde et réfléchit sur l'inexistence métaphysique, le sable mouvant de la mer, qui n'a pas de lieu où exister, comme les anges damnés dont on ne peut plus trouver la place au Ciel. Et il est évident que les abstractions intellectualistes de la "sphère académique", loin de fournir et révéler ce concept réel indispensable, ne font que laisser dans l'inconnaissabilité viscérale, surtout si en plus on ratisse à la fraîche dans l'info du jour pour connaître les "derniers développements du thème", "dans le contexte d'aujourd'hui" (hier ou demain, ça ne sera donc déjà plus valable ou pas encore valable ?) !... Nous sommes là en pleine méthode moderniste d'appréhension des concepts. Cela nous est pourtant présenté comme étant la pensée de fond de Dignitas infinita pour conceptualiser la dignité humaine...
           
        Or, c'est dans la direction exactement opposée à celle prise par nos Pères modernes bergogliens qu'il faut regarder pour connaître le vrai concept de la dignité de la personne humaine : loin qu'il faille baisser le regard vers la terre, il faut le lever vers le Ciel pour le connaître, car la dignité de la personne humaine a sa source et ses racines dans le Ciel et non sur la terre. Comme l'avait fort bien exprimé Rivarol (1753-1801) à propos des nations, mais ce qu'il en dit s'entend beaucoup mieux encore au niveau des êtres humains : "Toute nation [= toute personne humaine] est un vaisseau qui a ses ancres dans le Ciel". C'est-à-dire que la dignité humaine véritable n'a son fondement réel et subséquemment son expression spatio-temporelle que par et dans le Christ-Dieu et Homme à la fois, sinon rien. Mais dans la définition que nous en donnent les Pères modernes planchant dans Dignitas infinita, on se rend compte qu'ils la basent sur la terre, en déconnection totale avec le Ciel, c'est-à-dire déconnectée de la dignité morale de l'homme qui n'existe que lorsque le sarment humain est enté sur la Vigne du Seigneur. En vérité métaphysique vraie, la dignité humaine seulement ontologique ordonnée à la terre est juste un non-dit qui ne doit pas être mis en avant et surtout pas tout seul, il doit toujours être mis, passivement et en non-existence, derrière la dignité morale de l'homme ordonnée au Ciel, qui seule, est active et existante. C'est elle seule, la dignité morale de l'homme, qui existe et qui doit être la seule à exister.
           
        Et c'est justement là que se situe le grand venin de Dignitas infinita ou de Fratelli tutti (cf. ma dénonciation de l'hétérodoxie de Fratelli tutti au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/mais-ou-est-donc-dieu-le-pere?Itemid=1), suivant damnablement le vaticandeux Dignitatis Humanæ Personæ : d'en rester hérétiquement à la seule dignité ontologique humaine, passive et inactive, qui, de soi, ne tient aucun compte de la dignité morale de l'homme, ceci étant le concept franc-maçonnique par excellence par lequel, en fait, en le suivant, on aboutit très-rapidement et très-certainement à la... déification de l'homme dans sa condition métaphysique actuelle, c'est-à-dire grevée et hypothéquée du péché originel.
           
        Et c'est cela justement, le grand poison final de tout ce processus moderne, ou plutôt moderniste, épousé par la Rome pontificale depuis le Concordat napoléonien au niveau des Mœurs puis ensuite à Vatican II sur le plan de la Foi, et avec de plus en plus de perversité plus les temps avancent : finir dans l'adoration de l'homme, de tout homme, quelqu'il soit et surtout quoiqu'il fasse, PARCE QUE TOUT HOMME EST DIEU, ainsi que le grand Tentateur l'avait susurré à Ève au tout début des Temps de ce monde : "Vous serez comme des dieux" (Gn III, 5). C'est cela le grand piège à sanglier aux crocs acérés et tellement mordants, qui crochent si fort en son cœur très-profond l'âme humaine (même celle des saints n'est pas du tout exemptée de pouvoir y être mordue), caché derrière l'obnubilation forcenée de la seule dignité ontologique de l'homme que l'on fait miroiter follement dans la période moderne, si dangereusement sur le plan spirituel, obnubilation réprouvée à laquelle s'est salement et très-ignominieusement accouplée la Rome pontificale, qui, par-là même, réalise la figure prophétique de la grande Prostituée de rouge vêtue, juchée impudiquement sur la Bête elle aussi écarlate dénoncée et prophétisée par saint Jean dans l'Apocalypse pour les derniers temps du monde, "Babylone la grande, la mère des fornications et des abominations de la terre" (Apoc XVII, 5).
           
        L'ordre à la fois naturel et surnaturel des choses veut que la dignité morale de l'homme soit toujours en-devant et par-devant sa dignité ontologique, celle-ci n'étant que dans l'état de non-dit inutile à exprimer. Et non pas l'inverse. Et surtout pas l'inverse.
 
 Pelican6corrigé
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
       
        Je vais commenter maintenant deux textes fort importants de Jean-Paul II et de François cités par le cardinal Fernandez toujours dans cette Présentation de Dignitas infinita, sur cette question de la dignité ontologique de l'homme, les voici :
 
        "De fait, cette dignité de tous les êtres humains peut être comprise comme «infinie» (dignitas infinita), comme l’a déclaré saint Jean-Paul II lors d’une rencontre avec des personnes souffrant de certaines limitations ou handicaps, afin de montrer comment cette valeur reconnue à tous va au-delà de toutes les apparences extérieures ou des caractéristiques de la vie concrète des personnes. Dans l’encyclique Fratelli tutti, le pape François a voulu souligner avec une insistance particulière que cette dignité existe «en toutes circonstances», invitant chacun à la défendre dans chaque contexte culturel, à chaque moment de l’existence d’une personne, indépendamment de toute déficience physique, psychologique, sociale ou même morale. À cet égard, la Déclaration [Dignitas infinita] s’efforce de montrer qu’il s’agit d’une vérité universelle, que nous sommes tous appelés à reconnaître, comme une condition fondamentale pour que nos sociétés soient réellement justes, pacifiques, saines et, en fin de compte, authentiquement humaines" (Présentation).
           
        Sortons de la métaphysique et rentrons dans la pratique des choses, nous allons tout-de-suite comprendre le fond de la question. Je prends le cas d'Adolf Hitler. Lui, qui est un homme doté de sa dignité ontologique de personne humaine comme tous les êtres humains, met en œuvre tout son agir sur un concept faussé d'ordre sociopolitique basé sur le fascisme, et non seulement il le met en œuvre personnellement mais il le fait mettre en œuvre par l'homme-État allemand tout entier. Adolf se trompe. Et, chacun le sait, ses erreurs monstrueuses vont répandre l'enfer sur la terre pendant cinq terribles années, surtout du côté des juifs. Or, après avoir entendu dire que la dignité ontologique est "infinie" pour reprendre l'expression citée de Jean-Paul II, donc aussi celle d'Hitler, après surtout lire sous la plume de François que cette dignité infinie d'Hitler existe "en toute circonstance", "dans chaque contexte culturel", donc, bien sûr de sûr, aussi dans celui sociopolitique du fascisme, "à chaque moment de l'existence d'une personne", par exemple entre 1939 et 1945, avec cette terrible précision que l'on doit "la défendre indépendamment de toute déficience même morale", dois-je en conclure, et tout le monde avec moi est-il obligé d'en conclure, qu'il était dès lors interdit d'empêcher Hitler de faire ses mauvaises actions, de par sa dignité ontologique qui doit toujours être "défendue" et dont Dignitas infinita nous dit à satiété et surtout ad nauseam, qu'elle est, comme toute dignité ontologique de tout homme, inaliénable et surtout imperdable...?
           
        That's the question. Avant de répondre à la question posée, comprenons bien jusqu'à quel point cela va, de ne vouloir conceptualiser la dignité de la personne humaine uniquement et exclusivement que par celle ontologique, ou plus vicieusement de vouloir mettre à parité celle morale et celle ontologique, ainsi que nous en fait formel devoir la doctrine de Dignitas infinita : "Pour clarifier davantage le concept de dignité, il est important de souligner que la dignité n'est pas accordée à la personne par d'autres êtres humains, sur la base de certains dons et qualités, de sorte qu'elle pourrait éventuellement être retirée. Si la dignité était accordée à la personne par d'autres êtres humains, elle le serait de manière conditionnelle et aliénable, et le sens même de la dignité (quoique digne d'un grand respect) resterait ainsi exposé au risque d'être aboli. En réalité, la dignité est intrinsèque à la personne, elle n'est pas conférée a posteriori, elle est antérieure à toute reconnaissance et ne peut être perdue. Par conséquent, tous les êtres humains possèdent la même dignité intrinsèque, qu'ils soient ou non capables de l'exprimer de manière adéquate" (§ 15).
           
        Entendant donc bien, de cette lecture, que la dignité humaine ontologique d'Hitler ne lui étant pas accordée par d'autres personnes, ne pouvant lui être retirée, lui étant intrinsèque, ne pouvant être jamais perdue, même s'il n'est pas capable "de l'exprimer de manière adéquate", et Dieu sait assez si ce fut le terrible cas en ce qui le concerne, doit-on pour autant en tirer la conclusion que rien, selon le "droit de l'homme" ontologique mis comme seule norme à respecter, ne pouvait lui faire obstacle lorsqu'il mettait en œuvre par exemple "la solution finale" et l'extermination des juifs...? Poser la question, c'est évidemment y répondre : NON, bien sûr, il était formellement interdit à Hitler, appuyé sur sa dignité ontologique de personne humaine moralement dévoyée, de mal faire.
           
        Mais voilà donc qui insère dans le raisonnement une norme morale totalement absente des propos pontificaux modernes sur le sujet que nous venons de lire, qui convainc de forfaiture tout ce que viennent de nous dire Jean-Paul II puis François, car je ne trouve RIEN dans leurs propos pour relativiser et surtout subordonner la dignité ontologique de la personne humaine à sa dignité morale, comme la Foi catholique en fait formelle obligation. Vouloir, comme ils le font, s'obséder de la seule dignité ontologique de l'homme au point de vouloir tout voir par elle, c'est en effet aboutir forcément et obligatoirement à effacer la dignité morale de l'homme au nom de la dignité ontologique, implicitement ou même explicitement. Dans l'espace métaphysique et existentiel, ne peut subsister en effet que l'une OU l'autre, soit la dignité ontologique, soit la dignité morale. Il est impossible de les faire cohabiter ensemble en donnant à la fois à toutes les deux un attribut absolutiste, souverainiste, comme le veut la doctrine de Dignitas infinita. Mais de parler de la seule dignité ontologique de l'homme sans y mettre dans le propos aucun frein par la dignité morale de l'homme, comme le font les papes modernes, est une hérésie et mène in fine aux pires indignités humaines, ce qui montre et démontre l'illusionnisme voire l'hypocrisie de ceux qui ont voulu ne voir que la dignité ontologique de l'homme, comme j'ai voulu l'illustrer brutalement avec l'exemple d'Hitler. Or, malheureusement, cherchez bien dans les soixante-six articles de Dignitas infinita, vous ne trouverez AUCUN article rappelant la Foi catholique en cette matière, à savoir la nécessité théologique de subordonner intégralement la dignité ontologique de l'homme à sa dignité morale, cette dernière régulant la première et la réglant dans son entier et sans rien n'en excepter, par le haut c'est-à-dire par le Royaume de Dieu descendant du Ciel sur la terre (Apoc XXI), sans que rigoureusement rien de la dignité ontologique soit exclu du contrôle fait sur elle par la dignité morale de l'homme.
           
        Les propos de Jean-Paul II puis de François invitent hérétiquement, tout au contraire, au concept franc-maçonnique de la dignité humaine, qui veut que celle ontologique soit en définitive la seule à exister, et par conséquence immédiate, qu'elle soit la seule à imposer ses lois universellement, à tout le monde et à tout concept, y compris celui de la dignité morale de l'homme dérivant de la Majesté de Dieu, laquelle dignité morale, que cela lui plaise ou bien non, doit alors s'incliner, de force s'il le faut, devant ses caprices ou pire, ses iniquités. Comme avait dit Jacques Chirac, alors président, contre ceux qui s'enchaînaient aux billots des avortoirs pour empêcher les avortements : "Il y a danger dans ces manifestations à ce que la loi morale prévale sur la loi légale". Loi légale qui est ordonnée à la dignité ontologique de l'homme OU loi morale qui l'est à la dignité morale de l'homme. Effectivement, c'est l'une OU l'autre. Et Chirac, bien entendu, en bon gardien de la République post-révolutionnaire, de choisir la loi légale basée sur la dignité ontologique de l'homme. Nous sommes là en pleine inversion satanique radicale, in radice, puisqu'au contraire, l'ordre à la fois naturel et surnaturel veut que ce soit la dignité ontologique qui soit entièrement soumise à la dignité morale de l'homme, et non l'inverse. Mais le problème, c'est que les papes modernes suivent au plus près la perversion idéologique révolutionnaire, et ne nous parlent plus que de la dignité ontologique de l'homme...
           
        Par exemple, on a vu que le cardinal Fernandez cite Jean-Paul II affirmant que la dignité ontologique de l'homme est infinie (Angélus avec les personnes handicapées à l’Église cathédrale d’Osnabrück, 16 novembre 1980), d'où d'ailleurs il semble avoir été tirés les premiers mots de ce nouveau document magistériel, Dignitas infinita. Mais donc, cette infinitude de la dignité ontologique de l'homme, qui définitionnellement caractérise ce qui est absolu et sans borne, soumet-elle à sa loi souveraine la dignité morale de l'homme ? Voilà la seule question importante, la questio magna que de toute évidence nos Pères modernes ne voient absolument pas à moins qu'ils ne veulent absolument pas la voir, et donc se posent encore moins. Or, si l'on ne parle premièrement que de la dignité ontologique de l'homme et qu'en plus on lui donne l'attribut proprement divin d'infini, qui donc de soi est absolu et sans borne, comme le font les Pères modernes, alors, comment voulez-vous qu'on réponde à la question que je viens de poser autrement que par l'affirmative. Si elle seule existe, alors, puisqu'elle est de qualité infinie, elle se soumet et règle toutes choses sous sa coupe, en ce compris bien sûr aussi la dignité morale de l'homme, qui, par voie de subséquence, n'existe plus. Pour dire ces choses de métaphysique brut de décoffrage : Adolf Hitler avait donc le droit, fondé sur sa dignité ontologique de personne humaine certes dévoyée mais toujours inaliénée, imperdable, et toujours... "à défendre" (!), comme ose dire François dans Fratelli tutti, d'envoyer les juifs aux chambres à gaz.
           
        Mais bien sûr, il n'est pas besoin de préciser que la vérité catholique est aux antipodes de cette proposition hérétique, et en voici la raison métaphysique : l'infinité ou infinitude de la dignité ontologique de l'homme dont nous entretient Jean-Paul II n'est infinie qu'intrinsèquement, mais extrinsèquement elle ne l'est plus, elle est réglée, contrôlée et régulée entièrement par la dignité morale de l'homme, et donc, extrinsèquement, elle n'est plus du tout infinitude, au sens hérétique où l'emploie Jean-Paul II, à savoir de tout plier sous elle, ayant au contraire à passer sous les fourches caudines de la dignité morale de l'homme qui lui est supérieure, et qui, elle seule, a le métaphysique attribut divin de l'infini, comme étant enté sur la grâce divine.
           
        Pour conclure. La seule Présentation du cardinal Fernandez nous a donc déjà fort bien permis de régler la très-grave question métaphysique de fond, quant à la dignité de la personne humaine, et de dénoncer l'hétérodoxie foncière de la doctrine à saveur moderniste professée dans Dignitas infinita. Voyons à présent quelques points importants dans le corps du texte lui-même, qui vont nous permettre d'affiner voire de clarifier plus encore la question :
 
Pelican6corrigé
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
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        ― Après avoir donné dans le § 1 sa définition de la dignité ontologique de tout homme, Dignitas infinita cite François qui invoque "Le primat de la personne humaine et la défense de sa dignité en toutes circonstances" (Laudate Deum, 4 octobre 2023, § 39). Cette proposition est, on l'a compris par tout ce que je viens d'exposer dans le chapitre précédent, parfaitement hérétique : puisque François entend parler de la dignité ontologique de l'homme, alors cette dite dignité ne doit pas être défendue "en toutes circonstances" mais seulement dans les circonstances où elle est elle-même en dépendance et adéquation, par son être et/ou par son agir, avec la dignité morale de l'homme. Ou alors cela équivaut à dire qu'il fallait "défendre" la dignité ontologique d'Hitler qu'il employait au service du nazisme avec la passion et l'enthousiasme qu'on lui sait, contre ceux qui voulaient l'empêcher d'envoyer les juifs mourir dans les chambres à gaz. "En TOUTES circonstances" est donc parfaitement hérétique.
           
        Mais laissons à présent la doctrine catholique bien nous expliquer ces distinctions essentielles, entre dignité ontologique et dignité morale de l'homme, et commençons par saint Thomas d'Aquin : "Par le péché, l’homme s’écarte de l’ordre prescrit par la raison ; c’est pourquoi il déchoit de la dignité humaine qui consiste à naître libre et à exister pour soi ; il tombe ainsi dans la servitude qui est celle des bêtes, de telle sorte que l’on peut disposer de lui selon qu’il est utile aux autres, selon le Psaume (49, 21) : «L’homme, dans son orgueil ne l’a pas compris ; il est descendu au rang des bêtes ; il leur est devenu semblable» (2–2, q. 64, art. 2, ad 3um)". Il est clair que saint Thomas d'Aquin, suivant la Foi catholique, n'entend dans ce passage la dignité humaine qu'au niveau moral, celle par laquelle l'être de l'homme se conforme par sa libre volonté à la Personne du Christ, il ne tient aucun compte, comme effectivement il le doit, de la dignité ontologique de l'homme dont on peut au contraire prendre acte qu'il l'assimile même purement et simplement, lorsqu'elle s'émancipe peccamineusement de la dignité morale de l'homme, à la condition... des bêtes sans intelligence.
           
        Le pape Léon XIII explicite encore mieux la question : "La liberté, cet élément de perfection pour l’homme, doit s’appliquer à ce qui est vrai et à ce qui est bon. (…) Si l’intelligence adhère à des opinions fausses, si la volonté choisit le mal et s’y attache, ni l’une ni l’autre n’atteint sa perfection, toutes deux déchoient de leur dignité native et se corrompent. Il n’est donc pas permis de mettre au jour et d’exposer aux yeux des hommes ce qui est contraire à la vertu et à la vérité, et bien moins encore de placer cette licence sous la tutelle et la protection des lois" (Immortale Dei, 1er novembre 1885, § 149). Pour le dire ici sans s'y arrêter, cette dernière phrase de Léon XIII condamne de manière flagrante, très-claire, toute la démarche des Pères de Vatican II dans la Liberté religieuse de Vatican II...
           
        Elle condamne non moins et foudroie de plein fouet la doctrine exprimée par Dignitas infinita, qui n'est d'ailleurs rien d'autre qu'une resucée de celle de Dignitatis Humanæ Personæ, lorsqu'elle ose formuler : "Le sens le plus important [de la dignité humaine] est celui de la dignité ontologique qui concerne la personne en tant que telle par le simple fait d'exister et d'être voulue, créée et aimée par Dieu. Cette dignité ne peut jamais être effacée et reste valable au-delà de toutes les circonstances dans lesquelles les individus peuvent se trouver. (...) À cet égard, la distinction introduite ici nous aide à discerner précisément entre l'aspect de la dignité morale qui peut effectivement être «perdue» et l'aspect de la dignité ontologique qui ne peut jamais être annulée" (§ 7).
           
        Or, faut-il le dire, c'est Léon XIII et saint Thomas d'Aquin qui ont raison contre Dignitas infinita. Lorsque l'homme, par son libre arbitre, n'est plus moralement digne parce qu'il fait un mauvais choix et qu'il le met in actu en œuvre, alors, il "déchoit de sa dignité native" (Léon XIII), "il déchoit de sa dignité humaine" (St Thomas d'Aquin), Léon XIII comme saint Thomas voulant parler là de la dignité ontologique de l'homme. Plus exactement dit : cette dignité ontologique reste certes intacte dans l'homme qui ne satisfait pas à sa dignité morale, mais elle est désormais en mode exclusivement passif, en grisé, comme, de fait, n'existant plus. Elle ne doit plus du tout être considérée comme toujours existante et active, comme le professe au moins par défaut Dignitas infinita, en formulant que "la dignité ontologique ne peut jamais être annulée (...) et reste valable au-delà de toutes les circonstances", formulation absolutiste hérétique donc, parce que, théoriquement, elle ne peut qu'intégrer la circonstance où la dignité morale de l'homme est foulée aux pieds dans son âme par l'homme lui-même.
           
        Mgr Marcel Lefebvre, au concile, résumait lapidairement et fort bien la questio magna, lorsque, à plusieurs reprises, il avertit les Pères de Vatican II de l'hétérodoxie viscérale de la Liberté religieuse s'appuyant hérétiquement sur la seule dignité ontologique pour fonder la dignité de l'homme, au moyen de plusieurs interventions dans l'aula conciliaire dont je retiens seulement le passage lapidaire d'une d'icelles, vraiment très-édifiant, à la Foi très-forte et synthétiquement ramassée (qu'on veuille bien comprendre, soit dit en passant, que si j'ai dénoncé fermement l'hétérodoxie de son positionnement théologique dans "la crise de l'Église" dans mes deux derniers articles, je n'en ai pas moins une grande admiration pour cet évêque à la Foi vibrante, sans lequel, je le redis, s'il n'était monté vaillamment au créneau dans "l'été chaud 1976", le monde entier serait arrivé au règne de l'Antéchrist-personne sans même pouvoir se rendre compte qu'il y avait crise mortelle dans l'Église...) : "Il est impossible de parler véridiquement de liberté, de conscience, de dignité de la personne, sinon par rapport à la loi divine [c'est-à-dire selon la dignité morale de l'homme, la seule véritable]. Cette observance de la loi divine est le critère de la dignité humaine. L’homme, la famille, la société civile possèdent une dignité dans la mesure où ils respectent la loi divine" (Dixième intervention de Mgr Lefebvre au concile sur la Liberté religieuse, cf. https://laportelatine.org/formation/crise-eglise/vatican-ii/dixieme-intervention-de-mgr-lefebvre-au-concile-sur-la-liberte-religieuse-15-septembre-1965).
           
        La dignité morale de l'homme est en fait la seule VRAIE dignité de l'homme, c'est à savoir quand l'homme, par son agir qui engage toute sa personne, conforme son être, l'image de Dieu qui est en lui, sa déité pourrions-nous dire, à la Vie et à la Personne de Jésus-Christ, qui, seule, lui révèle sa dignité véritable en acte, in actu. Car la vérité vraie est que je n'existe que parce que le Christ, Fils de l'Homme, existe, et qu'Il existe en moi par mon libre "oui, fiat" à son existence en moi ; de même, je ne suis digne que parce que le Christ est digne et que je Le fais vivre en moi, selon le célèbre mot de saint Paul : "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi" (Gal II, 20). Tout ce que je fais dans ma vie terrestre sans l'avoir basé sur la grâce du Christ est à tout le mieux œuvre morte, en espérant très-fort qu'aucun péché ne s'y glisse (ce qui, à cause de notre nature déchue, est presque impossible).
           
        Laissons Jésus bien nous le dire par sa parabole : "Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit [ce fruit qui, dans notre affaire, est la dignité de la personne humaine], s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez en Moi [nous ne pouvons pas être digne de par nous-même, mais seulement de par le Christ]. Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en Moi, et Moi en lui, porte beaucoup de fruit [plus nous vivons du Christ, et plus nous vivons dans la dignité humaine] ; car, sans Moi, vous ne pouvez rien faire [vous ne pouvez pas acquérir la dignité humaine sans Moi, cette dignité humaine finalement de source surnaturelle et qui est substrat du salut ; c'est pourquoi :]. Si quelqu'un ne demeure pas en Moi [s'il prétend acquérir la dignité humaine en M'excluant radicalement... attitude que vont exalter damnablement les Pères modernes bergogliens dans Dignitas infinita, derrière la Déclaration universelle des droits de l'homme], il sera jeté dehors comme le sarment, et il séchera ; puis on le ramassera, et on le jettera au feu, et il brûlera" (Jn XV, 4-6).
 
Pelican6corrigé
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
        
   
        ― "Cette dignité ontologique et la valeur unique et éminente de chaque femme et de chaque homme qui existent dans ce monde ont été reprises avec autorité dans la Déclaration universelle des droits de l'homme (10 décembre 1948) par l'Assemblée générale des Nations unies" (§ 2).
           
        Le mot vraiment choquant de ce § 2 est "avec autorité". Quel scandale de voir que non seulement, comme je l'ai fait remarquer à mon curé moderne dans ma lettre du 19 avril dernier, les Pères modernes bergogliens appuient leur doctrine perverse, de manière du reste fort significative, sur la franc-maçonnique Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, mais qu'en plus, ils lui attribuent et l'auréolent d'une autorité... qu'elle n'a même pas !, mais qu'ils lui inventent dans leur perversité pour lui donner mensongèrement plus de poids aux yeux des hommes, qu'ainsi ils trompent plus damnablement encore, comblant quant à eux la mesure de leur péché gravissime ! Ne les voit-on pas honorer quasi sacrilègement la date anniversaire de cette Déclaration universelle des droits de l'homme, dans ce document magistériel d'Église qu'est Dignitas infinita, y "commémorant le 75e anniversaire de ce Document" (§ 2), comme si elle était tirée d'une éphéméride ecclésiale intégrée à la grâce du Christ ?! Ce qui ne fait que montrer à quel point de trahison de la Foi ils sont rendus, comme il ressort scandaleusement de cet autre passage : "Comme l’a déjà rappelé le Pape François, «dans la culture moderne, la référence la plus proche au principe de la dignité inaliénable de la personne est la Déclaration universelle des droits de l’homme, que saint Jean-Paul II a définie comme une “pierre milliaire placée sur le chemin long et difficile du genre humain” et comme l’“une des plus hautes expressions de la conscience humaine”»" (§ 23)...!!
           
        Cette Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 n'a pourtant, en effet, aucune autorité juridique ni politique véritable. Il n'est tout simplement que d'ouvrir l'article de Wikipedia qui lui est consacré, pour lire ceci : "Elle [la Déclaration des droits de l'homme du 10 décembre 1948] précise les droits fondamentaux de l'homme. Sans véritable portée juridique en tant que tel, ce texte est une proclamation de droits ; par conséquent, il n'a qu'une valeur déclarative" (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_universelle_des_droits_de_l%27homme). N'ayant aucune "portée juridique" et n'ayant qu'une simple "valeur déclarative", elle n'a donc aucune "autorité" devant les hommes, comme veulent le dire très-mensongèrement les Pères modernes bergogliens dans Dignitas infinita... 
 
        Et non seulement elle n'a aucune autorité réelle, mais surtout, sa doctrine est profondément athée, l'homme dont il est question dans cette Déclaration, etc., prétendant lucifériennement exister de par lui-même, avec lui-même et en lui-même, dans une liturgie antéchristique inversée, per ipsum et cum ipso, et in ipso est, sans tenir aucun compte de Dieu qui le tient dans l'existence ontologique et le fait agir, ce qu'avait dénoncé l'Osservatore Romano, dès qu'elle parut. Laissons Jean Madiran nous rappeler ces choses : "Au moment où l’ONU se préparait à proclamer sa Déclaration [1948], L’Osservatore romano en avait critiqué l’article 1er : «Tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité». Le quotidien du Saint-Siège objectait : «Ce n’est plus Dieu mais l’homme qui avertit les humains qu’ils sont libres et égaux, doués de conscience et d’intelligence, tenus de se considérer comme des frères. Ce sont les hommes eux-mêmes qui s’investissent de prérogatives dont ils pourront aussi arbitrairement se dépouiller» (15 octobre 1948). Critique fondamentale certes, objection décisive parue dans L’Osservatore romano comme un communiqué officiel et attribuée au pape Pie XII en personne. (...) Mais surtout, cette critique partielle, publiée d’ailleurs avant que la Déclaration ne soit adoptée, ne fut pas réitérée : elle aura été la dernière critique de l’Église à l’encontre des «droits de l’homme». Pie XII développa un vaste enseignement sur la doctrine du droit et des droits sans jamais mentionner la Déclaration de 1948 : silence significatif ; MAIS ENFIN, RIEN DE PLUS QU’UN SILENCE" (Les droits de l'homme, Jean Madiran, p. 40).
 
        Un silence par ailleurs affreusement démenti par le contenu doctrinal de tous les Messages de Noël de guerre 1939-45 de Pie XII, qui épousent pratiquement la doctrine métaphysique de la Déclaration, etc., quand bien même elle n'est pas nommée, n'existant pas encore. Et c'est pourquoi, la dynamique du mal exigeant d'aller toujours plus loin, si Pie XII ne s'autorisait pas encore, après 1948, à avaliser théoriquement la Déclaration, etc., que cependant il avait pratiqué incontinent dans tous ses Noëls de guerre, le pape suivant, franchissant un nouveau palier dans l'"antéchristisation" de la fonction pontificale, s'y autorisera. Ce que Jean XXIII fit dans sa dernière encyclique Pacem in terris (11 avril 1963), dont on a dit qu'elle fut rédigée par le futur Paul VI. Jean Madiran le consignait ainsi : "... Puis le changement [constaté sous le pape Pie XII, quant au principe démocratique pontificalement accepté, tant au niveau national qu'à celui international, dans le Message de Noël 1944, premier document pontifical en effet entérinant de soi le principe démocratique qui épouse la métaphysique athée de la Déclaration, etc.] devint spectaculaire avec Jean XXIII quand, en 1963, dans l’encyclique Pacem in terris, il fit l’éloge de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en indiquant seulement que «certains points de cette Déclaration ont soulevé des objections et fait l’objet de réserves justifiées» (§ 143, 144 & 145), mais apparemment non dirimantes. Il ne mentionnait d’ailleurs point en quoi consistaient ces objections et ces réserves. Si bien qu’à partir de ce moment, on prit l’habitude d’ignorer jusqu’à l’existence de réserves et d’objections justifiées" (ibid., pp. 39-40).
       
        Puis donc, la dynamique du mal exigeant d'aller toujours plus loin, les papes post-conciliaires non seulement louangeront la Déclaration, etc., comme l'avait fait Jean XXIII, mais la prendront carrément pour le fondement "spirituel" d'un nouvel Ordre du monde à base de gnose "chrétienne-laïque", comme on voit Jean-Paul II le dire scandaleusement, et Dignitas infinita le confirmant honteusement. Autrement dit, "valeurs laïques et valeurs chrétiennes sont appelées à se conforter pour promouvoir fraternellement la liberté et l’égalité dans la société qui naît aujourd’hui", comme blablatait l’épiscope Defois qui sévissait à la tête de l'épiscopat français dans les années 1990. C’est-à-dire que cesdites valeurs, mises sur pied d'égalité, deviennent parfaitement synonymes. Ce qui signifie que le christianisme se laïcisant de l’intérieur et le laïcisme se christianisant par l’extérieur, se rejoignent pour engendrer le monstre d'iniquité d'une société complètement antéchristisée qui sex-appeal le surgissement soudain d'un "homme providentiel" pour la diriger, "l'homme-qui-vient" (Soloviev), l'Antéchrist-personne...
       
        Cette dynamique subversive du mal qui progresse sans cesse sur le Siège de Pierre, qu'on est bien obligé de constater, ne doit pas surprendre. Il faut bien saisir en effet que les papes ont chuté dès la fin de la période révolutionnaire française, par le Concordat napoléonien qui réputait formellement validité et légitimité à la République française constitutionnellement athée représentée par Napoléon (à cause de la structure synallagmatique de tout concordat). Or, à partir du moment où est accepté par la papauté le principe de sociétés constitutionnellement athées dans l'ordre sociopolitique national, c'est le principe laïc de ces sociétés athées qui devient le moteur énergétique du monde : ce n'est plus le Bien qui est la locomotive du monde, c'est le mal, la dynamique des choses est dans les mains du mal, de ces sociétés constitutionnellement athées auxquelles les papes, depuis Pie VII, ont scandaleusement fait béni-oui-oui, le pape n'étant plus dès lors qu'un wagon parmi les autres, pourquoi pas le premier, mais obligé de céder encore et toujours plus au mal, ce que mon petit historique ne constate que trop bien, pour finir, en notre temps, par carrément épouser la cause du règne de l'Antéchrist-personne...
       
        Cependant, toutes ces sociétés comme l'ONU et leurs grandiloquentes et orgueilleuses déclamations basées sur les "droits de l'homme" révolutionnaires, n'ont aucune existence métapolitique.    
       
        En fait, nous nous trouvons là avec des organismes et des œuvres inexistentielles, en-dehors du réel, qui n'ont pas d'existence dans ce que Blanc de Saint-Bonnet appelait "Politique réelle", ne trouvant pas leur source et ne le voulant surtout pas, ni dans l'ordre naturel ni encore moins dans l'ordre surnaturel. Elles veulent certes à toutes mauvaises forces exister, mais n'existent pas. Filles de Lucifer qui veut supplanter le Trône de Dieu sans y arriver jamais, elles ne sont que des grand-vizirs Iznogoud voulant désespérément être calife à la place du calife sans pouvoir jamais y arriver, les califes étant, pour ce qui nous occupe, les Nations qui, seules, ont un fondement métapolitique réel comme étant originées sur Dieu, quand bien même il est parfaitement vrai qu'elles ont toutes, depuis la Révolution, prévariqué dans le démocratisme constitutionnellement athée. Les "droits de l'homme" en effet, nous venons tout juste de le voir dans le chapitre précédent, n'existent que par les Droits de Dieu dont ils sont une émanation, sinon RIEN, ils n'existent pas et jamais. Tous ces organismes extra-réels donc, qui veulent prendre les "droits de l'homme" absolument et résolument déconnectés des Droits de Dieu comme fondement pseudo-métaphysique pour exister et faire exister leurs grandiloquentes, rebelles et orgueilleuses déclamations à la face du monde entier, sont punis par-là même où ils pèchent, par leur propre péché : ils ne peuvent pas exister ! Ils ne peuvent qu'essayer de subvertir et supplanter ce qui existe déjà et antécédemment, de par Dieu et sa grâce libéralement donnée aux hommes...
           
        J'avais déjà fort noté cela dans un article écrit il y a sept ans déjà : "Comme chacun sait, ou devrait le savoir, la non-réalité des «droits de l'homme» géniteurs de ces sociétés technocratiques opaques [je parlais dans cet article des ong, organisations non-gouvernementales], tâche de faire croire qu'elle existe au moyen d'abstractions intellectualistes et de tas de «commissions» pseudo-réalistes qui s'enchevêtrent entre elles, ou plus exactement dit, qui grouillent ensemble dans le plus grand chaos, comme asticots innombrables sur morceau de viande avariée (d'ailleurs, l'étymologie des ong le révèle bien : ces sociétés inexistentielles, en effet, dont on sait fort bien qu'elles ne sont rien d'autres que des organismes crypto-maçonniques pour faire avancer le schmilblick sociopolitique dans le sens mondialiste et antichrist, ne se définissent pas positivement mais seulement négativement, c'est-à-dire par rapport à une société qui existe, ce sont des Organisations NON-Gouvernementales).
           
        "Nous sommes donc là les pieds en plein dans des sociétés crypto-maçonniques dont le but, épousé depuis longtemps par l'Église moderne (... et plus qu'épousé, car ladite Église moderne s'est trouvée la sublime vocation d'en être à présent le meilleur fer de lance, la locomotive «spirituelle» !), est d'arriver à instaurer dans le monde entier les «droits de l'homme» tout seuls, déconnectés absolument de Dieu. Ce qui se combine «à merveille» avec l'humanisme intégral qu'avait conçu Jacques Maritain, adopté avec un enthousiasme délirant par les papes modernes très-notamment par Paul VI, un prétendu humanisme «chrétien» à dimension universelle, aboutissement de la démocratie dite chrétienne, qui, pour le fond, épouse parfaitement le programme et les idéaux de l'ONU et de toutes ses filles ong droitdel'hommistes. Humanisme intégral cependant complètement hétérodoxe, car le Christ, qu'on prétend y professer, n'est pas censé l'innerver extrinsèquement de sa Grâce surnaturelle, c'est au contraire intrinsèquement, par voie d'immanence vitale moderniste, par la virtus de l'homme, que le Christ est censé y être révélé. En définitive, comme l'avait voulu radicalement Karl Rahner, c'est donc... l'homme qui révèle le Christ !! Et il faut bien prendre conscience que nous sommes là dans la perversion ultime, indépassable, celle de l'Antéchrist, où l'homme se fait Dieu et Christ à la fois, crime qui «perce la voûte des Cieux» (Secret de La Salette). Il est en effet bien pire de s'identifier théologiquement au Christ-Dieu, que de Le rejeter. C'est cette perversion ultime que j'ai baptisée dans mes ouvrages : la gnose «chrétienne-laïque», laquelle prétend supplanter l'Ordre du Christ basé sur la Foi «chrétienne-sacrale», renversé à la Révolution française.
           
        "(...) Tous veulent à toutes forces, ils n'ont plus que cela en tête, allier Bélial et le Christ, croire que les «droits de l'homme» révolutionnaires, finalement, révèlent intrinsèquement les Droits de Dieu. Les «droits de l'homme» pourtant fondamentalement athées, sans-Dieu, seraient, comme disait Léon Bloy de Napoléon, «face de Dieu dans les ténèbres» ; c'est-à-dire qu'il suffirait de leur débarbouiller le visage, de les désenténébrer par la lumière chrétiennepour que ces «droits de l'homme» révèlent les Droits de Dieu...! Depuis plus de deux siècles que la comédie infâme, impie, commencée dans l'Église au niveau des mœurs par le Concordat napoléonien, dure, les Ralliés pseudo-chrétiens aux «droits de l'homme» sont tous, papes en tête et surtout eux, devenus si fous, si insensés, si idolâtres de leur péché, à force de vouloir ériger leur folie contre la réalité théologique des choses, qu'ils ne se rendent même plus compte de leur aliénation, arrivée de nos jours avec François à son point de masturbation, de maturation et de culmination suprêmes et ultimes, celui antéchristique. Ils ne peuvent plus du tout prendre conscience que lesdits «droits de l'homme» athées, loin d'être l'aboutissement et la révélation à l'homme du Royaume de Dieu sur la terre, l'ultime achèvement orthodoxe des Droits de Dieu, en sont l'antinomique contraire, comme Lucifer l'est de Dieu, étant très-véritablement l'abomination de la désolation du grand Révolté infestant et infectant la terre toute entière" (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/non-saint-thomas-d-aquin-n-est-pas-pour-la-tres-heretique-liberte-religieuse?Itemid=1).
           
Eleanor Roosevelt Déclaration de 1948
 
Eleanor Roosevelt (1884-1962)
brandissant fièrement la version anglaise de
 la Déclaration universelle des droits de l'homme...
           
        ― "Dès le début de sa mission, poussée par l'Évangile, l'Église s'est efforcée d'affirmer la liberté et de promouvoir les droits de tous les êtres humains. Ces derniers temps, grâce à la voix des Pontifes, cet engagement a été formulé de manière plus explicite à travers l'appel renouvelé à la reconnaissance de la dignité fondamentale de la personne humaine" (§ 3).
           
        Cette présentation des choses est un pur mensonge. La vérité historique est que l'Église, tout au long des siècles, s'est efforcée d'affirmer la liberté et de promouvoir les droits de tous les êtres humains qui vivent selon la dignité morale de l'homme ou qui veulent le faire. Quant aux autres êtres humains restant dans le paganisme donc dans l'indignité morale de l'homme, l'Église ne les a certes pas méprisé et laissé pour compte, loin de là, mais elle a d'abord et premièrement tâché de les convertir à cette dignité morale de l'homme qui passe obligatoirement par la pratique et la profession de Foi de la seule Religion catholique, pour ensuite, et ensuite seulement, lorsque les bœufs furent devant la charrue et non la charrue devant les bœufs, c'est-à-dire lorsqu'ils furent chrétiens, s'occuper de leurs libertés et droits fondamentaux inhérents à leur dignité ontologique d'homme. C'est cet ordre spirituel des choses enté sur Dieu que l'Épouse du Christ a suivi et respecté scrupuleusement tout au long des siècles post-Révélation pour ses enfants bien-aimés, et certes, ils le sont tous, pas seulement ceux qui sont chrétiens : s'occuper essentiellement et primordialement de promouvoir parmi les enfants des hommes leur dignité morale, et œuvrer ensuite à leur promotion humaine, sociale et politique, d'ailleurs très-souvent par le fait même, ipso-facto, de les faire vivre dans leur dignité morale, c'est-à-dire comme surcroît du Royaume de Dieu qui est donné sans presque qu'on ait vraiment à s'en occuper, pourvu qu'on met toutes ses forces, quant à soi, à s'occuper du Royaume de Dieu, Dieu donnant le surcroît Lui-même.
           
        Mais l'Église ne s'est JAMAIS occupé de promouvoir la dignité ontologique de l'homme en première motivation de son apostolat et surtout jamais celle-ci SEULEMENT, sans s'occuper premièrement et avant de promouvoir la dignité morale de l'homme, comme le chantent mensongèrement sur ton non-grégorien les Pères bergogliens dans ce § 3.
           
        En vérité, donc, nous le constatons une fois de plus dans ce § 3, les Pères modernes bergogliens ne veulent plus s'occuper ou plutôt s'obnubiler que de la dignité ontologique de l'homme, dans la droite ligne de la doctrine franc-maçonnique qui efface complètement et hérétiquement la dignité morale de l'homme, ne faisant du reste sur cela que suivre leurs prédécesseurs depuis Vatican II et même avant, car, la seconde phrase de ce § 3 le note, le mouvement humaniste privilégiant la dignité ontologique de l'homme sur celle morale, et même tendant à l'effacer complètement et subversivement, car il est impossible qu'il ne tende, tôt ou tard, à cet effacement, s'est amorcé déjà chez les papes post-concordataires bien avant Vatican II et François (la cause en est la corruption des Mœurs ecclésiales par le Concordat napoléonien). La note 4 de bas de page de ce § 3 de Dignitas infinita fait en effet allusion à Léon XIII, Pie XI et Pie XII, encore que ce dernier point serait à approfondir, pour confirmer ou infirmer la véracité de leur affirmation (mais les seuls Noëls de guerre 39-45 de Pie XII confirment abominablement leur affirmation, soit dit en passant).
           
        En tous cas, nous sommes là, dans ce § 3 mensonger, en plein exposé subversif de l'Ordre surnaturel.
 
Pelican6corrigé
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
  
         
        ― Les § 7 & 8 ont l'ambition louable en soi de lever les "malentendus" (§ 7) que pourrait soulever la formule "dignité de la personne humaine" (§ 7), lesquels pourraient générer, horresco referens, un amoindrissement du respect dû à toute personne humaine, qui, ayons garde de l'oublier, est l'obsession furieuse de tout le document. Selon les Père modernes de Dignitas infinita, ces "malentendus" pourraient en effet générer des "contradictions qui conduisent à se demander si l’égale dignité de tous les êtres humains […] est véritablement reconnue, respectée, protégée et promue en toute circonstance" (§ 7), comme dit François avec son sans-gêne verbal brut de décoffrage bien connu, dans Fratelli tutti... Et subséquemment, pour supprimer la possibilité desdits malentendus, les Pères bergogliens de nous construire alors un Meccano ou un Lego très-compliqué ou plutôt surréaliste et brouillon mal torché, de cette façon : "Tout cela nous amène à reconnaître la possibilité d'une quadruple distinction du concept de dignité : dignité ontologique, dignité morale, dignité sociale et enfin dignité existentielle" (§ 7).
           
        Après s'être occupé dans le § 7 de dire en quoi se distinguent la dignité ontologique et la dignité morale... mais sans jamais poser, comme je l'ai fait remarquer plus haut, que la dignité ontologique n'a plus aucun droit dès lors que la dignité morale de l'homme est répudiée par le libre-arbitre de l'homme, ce que la Foi catholique fait obligation de professer mais que donc Dignitas infinita ne professe pas, les Pères modernes bergogliens vont donner dans le § 8 le distinguo à retenir quant aux sous-tiroirs qu'ils se sont inventés, à savoir ceux de la dignité sociale et de la dignité existentielle. N'oublions pas, la pensée de fond qui a été à l'origine de Dignitas infinita nous l'a révélée dans la Présentation du cardinal Fernandez, que ses rédacteurs réfléchissent la dignité humaine de manière moderniste, à partir de la terre, se prenant les pieds dans la figure du monde qui passe et s'enfonçant dans les sables mouvants inexistentiels autour du mont St-Michel. Or donc, il appert de leur descriptif phénoménologique que ces soit disant catégories sociale et existentielle de la dignité humaine dont ils nous parlent... n'ont pas de substance en elles-mêmes, elles ne sont respectivement l'une et l'autre que des sous-tiroirs des catégories ontologique et morale, qui, toutes deux et elles seules, ont une substance : celle sociale, ainsi qu'ils la décrivent, ressort de la dignité ontologique, quand celle qu'ils baptisent existentielle ressort quant à elle de la dignité morale. Mais quand on vit dans l'homme et sa phénoménologie, on vit dans sa tête selon le principe Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, ce qu'illustrent admirablement bien ici nos chers Pères modernes bergogliens...
           
        Pour autant de leurs faux distinguos, ils ne vont surtout pas manquer à leur devoir essentiel qui est, ... vous l'aviez déjà oublié ?, de mettre le dogme franc-maçonnique au-dessus de toute règle en la matière, que voici, fermement exprimé une nouvelle fois, une fois de plus, une fois encore, par les Pères modernes bergogliens, en guise de point d'orgue final de ces deux §§ 7 & 8 des plus amphigouriques : "Les distinctions introduites ici, en tout cas, ne font que rappeler la valeur inaliénable de cette dignité ontologique enracinée dans l'être même de la personne humaine et qui subsiste en toutes circonstances" (§ 8). Même, bien sûr, j'espère que vous l'avez compris, dans la circonstance où la dignité morale de l'homme n'est pas respectée par la personne humaine elle-même...
           
        ― Le § 9 s'occupe de sublimer philosophiquement jusqu'à l'extrême la dignité ontologique de la personne humaine, avec l'évidente intention de produire dans le lecteur une admiration sans bornes, et même le shooter dans l'extase, en contemplant, oui, vous avez deviné... la dignité ontologique de la personne humaine. Franchement, ami lecteur, si, après avoir lu ce § 9, vous n'êtes pas obsédé de la dignité ontologique de l'homme plus encore que vous pourriez l'être d'une prostituée sur le bord du trottoir, si vous visionnez autre chose dans le champ de vision de votre âme que la seule dignité ontologique de l'homme lorsqu'on vous parle de dignité humaine, alors, c'est que vous êtes vraiment irrécupérable, votre cas est tout-à-fait désespéré.
 
Pelican6corrigé
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
       
        ― Puis, les §§ 10 à 13 s'occupent de faire tout un historique du désenveloppement par l'homme de la notion de dignité ontologique de tout être humain, en partant de l'Antiquité pour continuer par l'Ancien-Testament puis le Nouveau, puis encore le Moyen-Âge, puis enfin la Renaissance et les temps modernes, aux fins massives évidentes, et surtout assommantes, de bien montrer au lecteur que tous les hommes, et les femmes aussi bien sûr, dans tous les temps de l'humanité n'ont jamais pensé qu'à un seul trucmuche, ne se sont en fait occupés que d'une seule et unique chose : la dignité ontologique de l'homme. Rien d'autre n'a existé et n'existe vraiment, ç'a été, c'est et ce sera toujours le sel de la vie... Dès lors, tout ce qu'ont fait et pensé les hommes dans tous les temps du monde quant à leur dignité humaine et que rapportent nos Pères modernes bergogliens est systématiquement passé par eux à travers la grille de lecture, la moulinette 3 Suisses de la dignité ontologique de l'homme. Ils ne se rendent même pas compte de l'aliénation complète où ils ont mis leur esprit et leur âme, par cette obnubilation tendancieuse borgne et unijambiste qui n'est pas sans faire penser à une véritable possession diabolique occulte.
           
        ... Alors qu'en fait, on peut très-bien lire ce qu'ont fait et dit les hommes (et les femmes) de tous les temps, dans ce qu'ils en citent, avec la grille de lecture de... la dignité morale de l'homme, lecture qu'excluent complètement les modernes rien que par le fait d'être obnubilés par la dignité ontologique de l'homme...
           
        Prenons un simple exemple, pour le bien montrer. Nos Pères bergogliens citent dans Dignitas infinita le vétérotestamentaire Amos comme un prophète qui, au nom et pour le compte de Yahweh Sabaoth, aurait mis l'accent sur la dignité ontologique des hommes les plus faibles, si, si, si, et de citer de lui prétendument à l'appui de leur dire, dans le § 11, Am II, 7 ; IV, 1 ; V, 11-12. Mais si on va lire dans la bible l'entièreté des passages scripturaires évoqués avec tout leur contexte, ce n'est pas du tout cette leçon qu'on y trouve. La leçon de tous ces chapitres est la manifestation de la colère de Yahweh contre les juifs parce qu'ils ont abdiqué leur dignité morale d'homme, ayant prévariqué de multiples manières, par idolâtrie et aussi en malmenant les pauvres. Loin que le dégagement du concept de la dignité ontologique de l'homme soit la leçon à retenir de ces passages, comme veulent s'en obséder les modernes, c'est tout autre chose qui est indiqué, à savoir que le juif s'est mal comporté, qu'il a abdiqué sa dignité morale d'homme devant Dieu, et c'est cela qui fâche Yahweh, qui ne s'occupe dans ces passages que de la dignité morale que l'homme juif a laissé choir de ses mains déliquescentes et coupables, et non point du tout de la dignité ontologique. La morale de l'histoire de tous ces chapitres cités est donc en fait, et seulement, la dignité morale de l'homme, contre laquelle les juifs ont péché, et qui est la seule chose importante aux Yeux fort blessés de Yahweh, réprobation et grande indignation qu'Il exprime par son prophète Amos aux juifs qui ont failli dans leur dignité morale d'homme. Dans ces passages prophétiques, l'accent est donc mis non pas sur la dignité ontologique de l'homme, mais sur la dignité morale de l'homme, en l'occurrence, le juif. Dont acte sur papier timbré.
           
        On ne s'étonnera pas que le même rectificatif important de lecture est à faire lorsque les Pères modernes bergogliens citent Jésus et le Nouveau-Testament dans Dignitas infinita. Tout ce qu'ils citent de passages évangéliques est à lire là aussi avec la grille de lecture de la dignité morale de l'homme et non point avec celle de la dignité ontologique de l'homme, comme ils veulent le croire et faire accroire mensongèrement. D'ailleurs, c'est Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même qui va leur enseigner magistralement cette leçon. Voyons cela ensemble, c'est fort intéressant, c'est dans la parabole du bon samaritain (Lc X, 29-37).
           
        Le docteur de la loi, qui a l'arrière-pensée de "tenter Jésus" (Lc X, 25) nous dit l'évangéliste, pose la grande question dont il faut remarquer qu'elle nous met les pieds en plein dans notre problématique : "Qui est mon prochain ?" (Lc X, 29). Aussitôt, là, nos modernes, obsédés de la dignité ontologique de l'homme, vont s'émoustiller le cuir et rentrer en ébullition à gros bouillons, ils vont se dépêcher de traduire que Jésus, dans sa parabole, va faire l'apologie de la dignité ontologique de tout homme venant en ce monde, quelqu'il soit, surtout des plus dénués de tout et misérables, comme ce pauvre malheureux tombé dans les mains des bandits lorsqu'il pérégrinait sur la route de Jérusalem à Jéricho, ce sera ça, pour eux, la leçon primordiale, capital & accessoires, de la parabole du bon samaritain... Or, non, nenni, point ; dans la parabole, Jésus n'a pas un seul mot pour cette grille de lecture de la dignité ontologique de la personne humaine, on Le voit n'avoir de regard à la fois divin et humain que pour la dignité morale de l'homme qui a fait la charité au malheureux jusqu'à dépenser ses deniers pour lui sans compter avec l'aubergiste qu'il a chargé de le soigner, ce qui signifie que la seule chose qui intéresse Notre-Seigneur, c'est la mise en œuvre de la dignité morale de l'homme par le samaritain qui a fait la charité au malheureux. C'est en toutes lettres en effet, pour qui sait lire, lorsque Notre-Seigneur veut tirer la morale de l'histoire : "Lequel de ces trois [du prêtre, du lévite ou du samaritain] te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs ?" (Lc X, 36)
           
        Dans cette réponse de Jésus sous forme de question et qui clôt magistralement le débat, on voit tout-de-suite un renversement total de perspective, qui d'ailleurs a été remarqué par tous les exégètes. Alors que le docteur de la loi prend le mot "prochain" dans le sens de la dignité ontologique de la personne humaine, Jésus reprend au vol le même mot en lui donnant exclusivement le sens de la dignité morale de la personne humaine : le prochain, pour Jésus-Christ, ce n'est pas quelqu'un à qui on fait la charité, c'est, enseigne-t-Il, celui qui fait la charité à ce quelqu'un, c'est lui le prochain. D'où sa formule que le samaritain est "le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs". Autrement dit, Jésus conceptualise le mot "prochain" uniquement par la dignité morale de l'homme sans évoquer le moins du monde la dignité ontologique de l'homme. L'enseignement de Jésus est magistral, il est la clef de voûte de tout ce que j'expose et exprime dans mon article en "serviteur inutile" (Lc XVII, 10) : le focus de l'appareil photo de notre âme doit zoomer non pas et jamais sur la dignité ontologique de l'homme détachée et toute seule, mais uniquement et toujours sur la dignité morale de l'homme. Comme Jésus le fait. Jésus, en effet, dans la parabole du bon samaritain conceptualise le mot "prochain" uniquement par la dignité morale de l'homme, considérant la dignité ontologique de l'homme comme un non-dit inutile à exprimer.
           
        ... Quelle bonne et fructueuse leçon pour nos Pères modernes !
           
        Mais, me dira-t-on, que faites-vous du Jugement dernier décrit par Notre-Seigneur comme mettant l'accent sur les plus démunis des humains, un mourant de soif à qui on donne un verre d'eau, un malade, un prisonnier, un sans vêtement et tout nu, etc. ? Il s'agit bien là, argueront probablement avec hargne les modernes, de mettre en valeur la dignité ontologique de la personne dans ce qu'elle a de plus faible ! Vous n'y êtes pas du tout. Ce qui intéressera le Juge suprême, c'est-à-dire Jésus-Christ en Gloire, au grand moment du Jugement dernier, ce ne sera, là encore, pas l'objet de la charité, mais le sujet de la charité. C'est, ainsi que dans la parabole du bon samaritain, l'homme qui aura fait l'effort de mettre en œuvre la charité, ou hélas qui ne l'aura pas fait, qui sera le criterium retenu par le Juge, ce sera donc la dignité morale de l'homme qui sera retenue. Certes, pour mettre en œuvre cette charité, c'est-à-dire la dignité morale de la personne humaine, tout homme doit discerner la dignité ontologique des plus faibles. Mais là encore, le moteur spirituel qui lui permet de faire ce discernement, c'est encore et toujours la charité, qui est le moteur métaphysique et surnaturel de la dignité morale de l'homme. C'est elle qui est encore et toujours le pilote dans l'avion, tant il est vrai qu'il faut chercher uniquement le Royaume de Dieu et le reste nous sera donné par surcroît seulement, et cela signifie que c'est donc la dignité morale de l'homme qui lui fait découvrir par surcroît la dignité ontologique de l'homme, cette dernière ne devant jamais se chercher autrement que par elle, dignité morale, et surtout pas en autonomie d'elle, car c'est vouer à l'impuissance sa recherche si on ne le fait pas par la dignité morale. Et donc, cette dignité morale de l'homme mise en œuvre, et elle seule, va dévoiler à tout homme la dignité ontologique dans ses frères les hommes les plus recouverts d'indignité humaine dans leur for externe quoique étant toujours dignes, à l'instar du Christ dans sa Passion...
 
Pelican6corrigé
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
       
        Mais j'arrive maintenant au § 22, où les Pères modernes bergogliens reprennent en l'approfondissant l'exposé qu'ils ont fait dans le § 7 sur ce qui distingue la dignité ontologique de la dignité morale. Nous revenons donc là au cœur du problème qui nous occupe... si tant est que nous l'avons jamais quitté ! Ici, il faut leur rendre justice : leur exposé sur le sujet est presque catholique, il est même assez remarquable lorsque les Pères établissent, à la suite des saints Irénée de Lyon et Jean Damascène, "une distinction entre l'image et la ressemblance dont parle la Genèse, permettant ainsi un regard dynamique sur la dignité humaine elle-même", à savoir, expliquent-ils, que l'homme est l'image de Dieu quant à sa dignité ontologique, et il est la ressemblance de Dieu quant à sa dignité morale. Rien de plus juste, en effet.
           
        Puis, de continuer fort bien catholiquement, qu'on me pardonne ma méchanceté de dire que c'est presque surprenant : "Chaque personne est en effet appelée à manifester sur le plan existentiel et moral la portée ontologique de sa dignité dans la mesure où, avec sa propre liberté, elle s'oriente vers le vrai bien, en réponse à l'amour de Dieu. Ainsi, étant créée à l'image de Dieu, la personne humaine d’une part ne perd jamais sa dignité et ne cesse d'être appelée à accueillir librement le bien ; d’autre part, dans la mesure où la personne humaine répond au bien, sa dignité peut se manifester, grandir et mûrir librement, de manière dynamique et progressive. Cela signifie que l’être humain doit aussi s’efforcer de vivre à la hauteur de sa propre dignité. On comprend alors en quel sens le péché peut blesser et obscurcir la dignité humaine, comme un acte contraire à celle-ci, mais, en même temps, qu'il ne peut jamais effacer le fait que l'être humain a été créé à l'image de Dieu" (§ 22).
           
        C'est globalement fort bien dit, en effet. Mais il manque la précision la plus importante sans laquelle le discours ne peut être intégralement catholique, qui n'est dit hélas ni ici ni nulle part ailleurs dans Dignitas infinita : Qu'en est-il lorsque l'homme fait défaut quant à sa dignité morale ? Est-ce que cela ne supprime pas par le fait même, ipso-facto, tout droit d'expression actif à sa dignité ontologique, qui n'existe plus en lui, dès lors, qu'en mode purement passif et inexistentiel, comme l'enseigne la Foi catholique, ainsi qu'on l'a vu avec saint Thomas d'Aquin et le pape Léon XIII ?
           
        Or, non seulement on ne trouve pas ce capital enseignement dans Dignitas infinita, mais on y trouve l'hérétique contraire, comme je l'ai déjà souligné, à savoir que l'homme qui répudie sa dignité morale, aurait soit disant toujours le même droit d'user des attributs de sa dignité ontologique (et donc d'en abuser) parmi les hommes ses frères. Par exemple, suivant en cela son frère aîné vaticandeux de la Liberté religieuse, Dignitas infinita professe en maints endroits, citant moult fois sur le sujet Jean-Paul II, François et Benoît XVI, que, de par le droit de la dignité ontologique de l'homme, tout homme a droit de professer une fausse religion au for externe et d'en imposer les agirs à tous ses frères humains, dans le § 66 par exemple : "Aujourd'hui encore, face à tant de violations de la dignité humaine qui menacent gravement l'avenir de l'humanité, l'Église encourage la promotion de la dignité de toute personne humaine, quelles que soient ses qualités physiques, mentales, culturelles, sociales et religieuses". Ce qui est ni plus ni moins dire que l'homme, abdiquant sa liberté morale par le seul fait de choisir une fausse religion, n'en aurait cependant pas moins toujours dans ses mains les droits actifs qui lui sont donnés par sa dignité ontologique d'homme. C'est là toute l'hérésie moderne, non seulement, donc, professée par le monde pour lequel le Christ a dit qu'il ne priait pas lors de la Cène du Jeudi-Saint (Jn XVII, 9), mais désormais par l'Église, elle aussi, à sa remorque, à la remorque de la Déclaration universelle des droits de l'homme dans Dignitas infinita.
           
        La vérité catholique est aux antipodes : lorsque l'homme ne respecte pas sa dignité morale, et le seul fait de choisir et vivre une fausse religion est abdiquer sa dignité morale, sa dignité ontologique n'a plus aucun droit actif. Laisser en effet les droits actifs à la dignité ontologique dans un homme qui attente à sa propre dignité morale, c'est attenter mortellement dans le principe et par le fait même à la dignité morale de tous les hommes ainsi qu'aux Droits salvifiques de Dieu dont elle est le canal dans tout homme, c'est soumettre la dignité morale à Satan qui est "homicide dès le commencement" (Jn VIII, 44) et qui, faisant son office maudit, va se dépêcher de la tuer au moyen des droits actifs qu'on aura laissé à la dignité ontologique de l'homme ayant dévoyé sa dignité morale. 
           
        Il manque donc à tout cet exposé théorique qui vient d'être fait par nos Pères modernes bergogliens dans ce § 22, dont il faut reconnaître qu'il est bien fait, son indispensable cuirasse surnaturelle sans défaut contre le mal, qui va garantir invinciblement la dignité morale de l'homme d'être dépouillée et mise à mort par Satan, selon la parabole de l'homme fort (Lc XI, 21-22), exposé qui donc, in fine, n'est pas catholique, car il lui manque ce qui ne saurait lui manquer pour l'être, à savoir la protection surnaturelle de la dignité morale lorsque la dignité ontologique de l'homme est dévoyée.
           
        Si l'on scrute attentivement la pensée des Pères modernes, on se rend compte qu'ils veulent faire cohabiter à égalité parfaite, avec tous leurs droits respectifs, les deux dignités de l'homme, celle ontologique et celle morale, sans supprimer aucuns des droits de l'une et de l'autre, dans la droite ligne de la fameuse et célèbre proclamation de Paul VI dans le discours de clôture de Vatican II : "La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion (car c'en est une) de l'homme qui se fait Dieu. Qu'est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n'a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile". La religion du Dieu qui s'est fait homme regarde la dignité morale de l'homme, quand celle de l'homme qui se fait Dieu regarde l'homme qui use de sa dignité ontologique sans en référer à sa dignité morale.
           
        La pensée de fond de Vatican II qu'on retrouve donc telle quelle dans Dignitas infinita qui n'en est qu'un écho, une émanation actualisée, est donc de dire qu'on doit faire coexister les deux dignités ensemble, avec tous leurs droits respectifs. Mais nous sommes là en pleine utopie, en pleine illusion dramatique. Le bon samaritain, en effet, dont on vient juste de méditer ensemble la parabole, fait la charité à un homme, il ne la fait pas à une mauvaise doctrine ou à un mauvais choix des mœurs qui attente à la dignité morale de l'homme, comme c'est le cas quand l'homme moderne dont s'amourache Paul VI dans son discours de clôture fait le mauvais choix (et les Pères modernes bergogliens de Dignitas infinita reconnaissent eux-mêmes honnêtement que "le libre arbitre préfère souvent le mal au bien" ― § 29). Paul VI n'avait donc pas le droit d'invoquer le bon samaritain pour cautionner la pensée moderne qu'il adoptait, à savoir d'absolutiser les droits de la dignité ontologique de l'homme, quelque choix, bon ou mauvais, que cet homme moderne fasse. Or, la situation réelle, c'est que puisque la dignité ontologique de l'homme est blessée par le péché originel souvent bougrement augmenté par les péchés actuels, si donc on la met à égalité d'existence avec la dignité morale de l'homme en lui laissant l'usage de tous ses droits quelque choix qu'elle fasse, si l'homme fait le mauvais choix, la dignité ontologique de l'homme va tuer immédiatement sa dignité morale.
           
        C'est bien pourquoi la Foi catholique donne des droits universels et suréminents uniquement à la seule dignité morale, elle ne donne pas à égalité et équiparité les mêmes droits à la dignité ontologique et à la dignité morale comme le font les modernes : de telle manière que si l'homme fait le mauvais choix dans sa vie, il se trouvera par le fait même toujours et tout le temps soumis à la loi de la dignité morale, sous sa gouvernance ; et bien sûr s'il fait le bon choix, cette loi morale va alors épanouir sa dignité ontologique, loin de la comprimer, comme l'ont bien exprimé nos Pères modernes bergogliens dans ce § 22 de Dignitas infinita. Mais il est évident que la dignité morale de l'homme doit avoir prééminence absolu, et absolument "en toutes circonstances" pour reprendre cette fois-ci à bon escient la formule de François, sur la dignité ontologique, quelque soit le choix, bon ou mauvais, fait par l'homme. Et voilà ce que ne professe plus le moderne, infesté de modernisme, à commencer par Paul VI, voulant mettre à parité en toutes circonstances, dignité ontologique et dignité morale.
 
Pelican6corrigé
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
       
        Je pense pouvoir m'arrêter là, n'ayant comme but, dans cet article, que de démasquer et dénoncer le caractère hérétique formel de la doctrine modern(ist)e de fond contenue dans Dignitas infinita, comme hélas dans tant d'autres actes magistériels récents depuis Vatican II. Dans la suite du document signé par le cardinal Fernandez, il en avait averti d'ailleurs dès la Présentation, il va s'agir seulement pour les Pères modernes bergogliens de "répondre à une demande spécifique du Saint-Père. Il a explicitement demandé que l’attention soit portée sur les graves violations de la dignité humaine de notre époque, dans la ligne de l’encyclique Fratelli tutti. La Section Doctrinale a donc procédé à la réduction de la partie initiale du texte [...] et développé plus en détail ce que le Saint-Père avait indiqué" (Présentation).
           
        Ceci, qui, à partir du § 33, juste à la moitié du document, regarde seulement les entorses factuelles à la dignité ontologique de la personne humaine sous les chapitres Le drame de la pauvreté, La guerre, Le travail des migrants, La traite des personnes, Abus sexuels, Les violences contre les femmes, L'avortement, Gestation pour autrui, L'euthanasie et le suicide assisté, La mise au rebut des personnes handicapées, Théorie du genre, Changement de sexe, Violence numérique, ... nous sommes là en effet dans la plus pure rhétorique horizontaliste de François !!, n'est que la suite, dans l'ordre pratique, de la déviation moderne qui consiste à ne voir les choses que par la dignité ontologique de la personne humaine, dans l'effacement hérétique complet, au moins implicite, de la dignité morale de l'homme.
           
        Mais si déjà la théorie moderne, hérétique, n'intéresse pas la Foi, moins encore ne l'intéresse la pratique de la théorie, que je laisse donc tomber purement et simplement.
 
Pelican6corrigé 
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
       
        Que conclure de tout cela ? De cette infâme collusion de la Rome pontificale moderne avec les milieux onusiens géniteurs de cette hérétique et franc-maçonnique doctrine de la dignité humaine émasculée de sa dignité morale, ce que montre si bien le point d'appui qu'ose prendre Dignitas infinita dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 ? 
           
        Je crois que je n'ai pas à chercher très-loin ma conclusion générale. Il va me suffire de recopier ici la méditation que je faisais dans un précédent article sur la grande Prostituée de Babylone annoncée par saint Jean dans l'Apocalypse pour les derniers temps :
           
        "Avant de fermer le si divin et révélateur Livre de l'Apocalypse de saint Jean, je voudrai juste, à présent, dire quelque chose d'excessivement important en ce qui concerne le ch. XVII, où l'ange décrit la grande Prostituée : il y est presque révélé en filigrane à saint Jean qu'il s'agit de... la Rome pontificale catholique, devenue à la fin des temps la mère des abominations et des prostitutions de toute la terre, ce qui hélas n'est que trop confirmé par l'histoire moderne de l'Église, et cela commence dès la fin de la Révolution, dès le Concordat napoléonien (lire à ce sujet, les Réclamations, etc. des Évêques de Louis XVI et mes commentaires, dans mes deux articles y consacrés, dont voici le lien du premier : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/coup-d-il-profond-sur-lactu-qui-buzze-et-le-buzz-de-lactu-invalidit-de-la-destitution-de-mgr-strickland-par-fran-ois-comme-de-celle-des-82-v-ques-fran-ais-par-pie-vii-lors-du-concordat-napol-onien-d-fense-des-v-ques-r-clamants-?Itemid=1), pour se dégrader atrocement dans un paroxysme quasi insoutenable après Vatican II, et de plus en plus et de pire en pire (pour n'en prendre qu'un seul scandaleux exemple : cf. la prostitution concordataire de la Rome pontificale avec le régime nazi d'Hitler, que j'ai dénoncée sans voile de Noé ni ronds de jambe diplomatiques dans l'article suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/face-a-l-eglise-romaine-concordatairement-prostituee-au-iiieme-reich-d-adolf-hitler-un-heros-discret?Itemid=154).
           
        "Commençons par remarquer que la Bête sur laquelle la grande Prostituée est assise, est... la Bête de la mer, elle est décrite de la même manière qu'elle : «Et je vis une femme assise sur une bête de couleur écarlate, couverte de noms de blasphèmes, qui avait sept têtes et dix cornes» (Apoc. XVII, 3). Prenons maintenant le descriptif de la Bête de la mer fait par saint Jean au ch. XIII : «Je vis ensuite monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème» (Apoc XIII, 1).
           
        "La révélation qui nous est faite là est vraiment très-importante : la femme, c'est l'Église romaine, ainsi que l'Ange va le révéler tout-à-l'heure à saint Jean, mais ... ô abomination de la désolation dans le Lieu-Saint !, elle est devenue à la fin des temps la grande Prostituée de Babylone, qui est le symbole des grandes villes corrompues de la terre. Saint Jean nous montre en effet qu'elle est désormais assise sur la Bête de la mer et non plus sur le Christ qui est pourtant son Géniteur. Elle ne s'appuie donc plus sur le Principe surnaturel [et c'est pourquoi on la voit gommer la dignité morale de l'homme, ou plus vicieusement la mettre en équiparité avec la dignité ontologique de l'homme, ce qui revient au même] mais elle s'appuie sur le principe naturel vicié du péché originel augmenté des péchés actuels de tous les peuples [d'où son exaltation de la seule dignité ontologique de l'homme]. C'est-à-dire qu'elle prend désormais sa force maudite de la corruption des peuples qui vont se donner à l'Antéchrist-personne, elle prend d'eux tous toute son autorité (ce qu'on ne voit que trop bien dans l'Église contemporaine, surtout depuis Pie XII, qui fut le premier pape moderne à avaliser magistériellement la Démocratie post-révolutionnaire, de soi constitutionnellement athée, dans son scandaleux Message de Noël 1944, après avoir appelé à cors et à cris dans ses Messages de Noëls de guerre, à la création de l'ONU ; depuis, on voit l'Église, par la bouche de ses papes modernes, ne plus enseigner que ce que l'ONU enseigne... c'est très-évident avec le pontificat actuel de François).
           
        "Être assise sur la Bête de la mer, c'est, on ne peut plus concrètement et clairement, par une métaphore des plus lapidaires, décrire ce qu'ont fait tous les papes modernes, peu ou prou, sans exception aucune (... même les plus saints, tel Pie X...), en se concordatisant-prostituant avec les sociétés politiques constitutionnellement athées issues de la Révolution satanique, dès le pape Pie VII, dès 1801, et ce, jusqu'à nos jours chinois plus qu'exécrables. Être assise sur la Bête de la mer, c'est se prostituer avec la puissance de blasphème contenue dans les peuples ne voulant plus que le Christ règne sur eux (cf. mon grand article Les Mœurs ecclésiales concordataires avec les États modernes athées, sont la cause première de "la crise de l'Église" ; la subversion de la Foi à Vatican II n'en est que le fruit pourri, au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/les-moeurs-ecclesiales-concordataires-avec-les-etats-modernes-athees-partie-1?Itemid=154).
           
        "Cependant, il est tellement contre-nature et inouï que l'Épouse du Christ, dans son économie du Temps des nations et de Rome son centre, finisse par devenir, à la fin de sa vie militante ici-bas, la grande Prostituée de la terre (que feu l'abbé de Nantes, d'un trait inspiré, appelait le MASDU ou Mouvement d'Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle), que saint Jean lui-même, à qui l'Ange de l'Apocalypse montre cela sous forme d'images fortes et crues, ne semble pas pouvoir le comprendre, ne pas pouvoir conscientiser que le mysterium iniquitatis doive aller jusque là. Le texte inspiré nous le révèle ainsi : «Et sur son front [de la grande Prostituée] était écrit ce nom : Mystère ; Babylone la grande, la mère des fornications et des abominations de la terre. Et je vis cette femme, ivre du sang des saints, et du sang des martyrs de Jésus ; et en la voyant, je fus frappé d'un grand étonnement. Et l'Ange me dit : Pourquoi t'étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme» (Apoc XVII, 5-7).
           
        "Et là, comme pour vaincre son innocent étonnement, l'Ange va révéler très-clairement à saint Jean qui elle est, cette femme, il lui dit, avec une précision chirurgicale qui lève toute équivoque, que la grande Prostituée siègera sur «sept montagnes sur lesquelles la femme est assise» (Apoc XVII, 9), qu'en outre elle sera le siège de la souveraineté universelle : «Et la femme que tu as vue, c'est la grande ville, qui a la royauté sur les rois de la terre» (Apoc XVII, 18). Tout cela ne laisse absolument aucun doute. La Rome antique est géographiquement entourée de sept collines (https://fr.wikipedia.org/wiki/Sept_collines_de_Rome) ; elle est effectivement aussi la «grande ville», au sens eschatologique du terme qui veut que le Temps des nations soit basé sur une seule grande ville capitale qui représente synthétiquement son économie de salut spécifique, et qui s'avère être précisément la seule Rome parmi toutes les grandes villes du monde entier en ce compris Jérusalem (à tel point que des esprits excessifs et idolâtrant agnostiquement le Temps des nations, ont pu la baptiser inintelligemment de "Rome éternelle", tel Charles Maurras) ; et enfin, le Vicaire du Christ qui y siège est, de droit divin et catholique, le Souverain universel sur tous les roys de la terre, ce qu'avait dit très-clairement le pape Boniface VIII dans sa fameuse Bulle Unam Sanctam et que symbolisait depuis le Moyen-Âge la triple-tiare que le pape revêtait lors de son intronisation-couronnement, ceci, jusqu'à... Paul VI, lequel pape moderne dégénéré, dans la logique sans faille de sa prostitution avec le principe démocrato-babylonien, la mit au rebut.
           
        "Ce mystère d'iniquité de l'Église du Christ qui, dans son économie du Temps des nations et de Rome son centre, finit par devenir la grande Prostituée de Babylone, est si grand, si élevé, qu'il est caché à la plupart des âmes, et même aux âmes fidèles de nos jours, qui voient pourtant avec une clarté éblouissante son affreux et maudit accomplissement sous leurs yeux aveuglés, il est même caché, semble-t-il, à saint Jean, et c'est pourquoi il voit le mot «Mystère» inscrit sur la tête de la grande Prostituée, et c'est pourquoi encore on le voit s'étonner grandement du mystère de la femme qui est la grande Prostituée de Babylone..." (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/le-faux-prophete-l-antechrist-sont-une-seule-et-meme-personne-et-non-deux?Itemid=1).
           
        ... Quel étonnement, quelle stupeur, en effet, n'est-il pas, de voir la Rome catholique objet de tout l'amour des catholiques fidèles de tous les temps, devoir se transmuer en la grande Prostituée de Babylone !...
 
En la fête de Saint-Jean Porte Latine,
saint-Patron de mon site,
Ce 6 mai 2024
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
 
 
saint jean devant la porte latine 
 
Saint Jean subissant son miraculeux martyre
à Rome, devant la Porte Latine
 
 
 
06-05-2024 12:00:00
 

L'abbé Gleize, porte-plume théologique de la Fsspx, persiste et signe des deux mains et des deux pieds : CREDO, je crois à l'hérésie lefébvriste, perseverare diabolicum

 
 
 
L'abbé Gleize, porte-plume théologique de la Fsspx,
persiste et signe des deux mains et des deux pieds :
CREDO, je crois à l'hérésie lefébvriste, perseverare diabolicum
 
           
        C'est en effet ce qui ressort du tout dernier n° 674 du Courrier de Rome (avril 2024), dans lequel le cher abbé écrit de manière intempérante et fort prolixe (il est d'ailleurs pratiquement le seul à remplir désormais les rubriques du Courrier de Rome, depuis un assez long temps...), n° tout juste sorti du four, encore chaud devant. Le soufflé de son nouvel article, que l'illusion seule tient gonflé dans la superbe comme la grenouille de la fable avant qu'elle n'éclate ("La chétive pécore s'enfla si bien qu'elle creva", nous apprend Jean de La Fontaine), n'a pas encore eu le temps de retomber misérablement sur lui-même, comme on sait de science et savoir certains qu'il le doit faire infailliblement, puisqu'il ne tient que sur l'erreur, la folie et l'hérésie...
           
        ... Affligés, atterrés, remplis d'une grande tristesse devant la vilenie morale de l'homme, on ne peut en effet que constater une chose dans le monde catholique actuel : les raisonnements les plus insensés pour expliquer "la crise de l'Église" sont très-fièrement brandis comme gonfanons de combat par ceux qui les soutiennent, avec un entêtement à œillères fermées absolument invincible, de manière militante, agressive et vindicative, leurs adeptes les fermant et les cadenassant rigoureusement de manière schizophrénique et/ou autiste sur eux-mêmes, surtout contre ceux qui en montrent et démontrent l'inanité, sans aucune réflexion salutaire de leur part sur l'évidence la plus criante de leurs pires errements. On assiste véritablement, sur le plan intellectuel, à un vent de folie satanique qui souffle sur le monde entier et plus encore dans l'Église, possédant, au sens le plus diabolique du terme, les esprits, les cœurs, les âmes. C'est à qui appuiera farouchement son zélotisme sur une raison insensée, de préférence la plus folle et absurde possible, ce qui sera justement la preuve, s'imaginera-t-il, de sa... supériorité sur les autres folies qui, avec elle, compètent en compétition...! J'avais déjà fait remarquer cette apocalypse morale en rédigeant il y a plus de deux ans mon article À la foire aux fous (au pluriel) !!! (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/a-la-foire-aux-fous-au-pluriel-1?Itemid=1).
           
        En voici un exemple parmi beaucoup d'autres. On voit certains professer que la Passion de l'Église consiste dans un dernier pape souffrant. C'est la souffrance d'un dernier Vicaire du Christ certainement légitime qui serait l'essence même de la Passion de l'Église, qui est le fond de notre "crise de l'Église". Or, ce raisonnement est folie complète : la souffrance, en l'occurrence celle d'un pape, ne peut, en tout état de cause, pas être la cause première de la Passion de l'Église, puisque, métaphysiquement, la souffrance est seulement... un effet d'une cause. Il est donc évident, pour qui n'a pas perdu raison, qu'un effet ne pourra jamais être la cause, l'essence, d'une chose, et surtout pas celle de l'économie de la Passion... L'important, donc, à considérer, quant à la Passion de l'Église, c'est non pas la souffrance qu'elle y endure et qui n'est qu'un effet, mais ce qui cause cette souffrance : qu'est-ce qui fait souffrir l'Église ayant à vivre (et mourir) la Passion ?, quelle est la cause de cette souffrance ? Et de le savoir révèlera la cause de la Passion, et celle-ci seulement sera à prendre en compte, en considération, en tant qu'essence de la Passion. Or, la cause de la souffrance de l'Église vivant sa Passion, c'est le "être fait péché pour notre salut" (II Cor V, 21) rédempteur, enseigné divinement par le grand saint Paul comme étant l'essence de l'économie de la Passion. C'est donc, quant à notre "crise de l'Église" contemporaine qui manifeste la Passion, parce que l'Épouse du Christ est, à Son exemple très-saint et immaculé, "faite péché pour notre salut" en co-Rédemptrice, qu'elle souffre. Et voilà, pour qui a gardé raison, ce qui est la cause, l'essence, de cette dite Passion.
           
        Or, ce "être fait péché pour notre salut" fatidique, qui révèle que l'Épouse du Christ vit désormais dans l'économie spécifique de la Passion, s'enregistre historiquement par les faits les plus concrets et avérés comme étant opéré dans l'Église par les papes modernes eux-mêmes, c'est-à-dire par toute une lignée de derniers papes et pas qu'un seul, lesquels sont à la fois "coupables" et victimes de cette mise de l'Épouse du Christ dans l'économie de la Passion voulue par la Providence de Dieu, lesdits papes modernes en étant en effet les simples instruments, les suppôts passifs du Saint-Esprit, dans l'inadvertance totale quant à eux, d'où les guillemets que je mets à "coupables".
           
        On est donc aux antipodes mêmes, dans la vérité vraie des choses de "la crise de l'Église" moderne, de cet obscurantisme mensonger d'une grande et honteuse superficialité, petit-bourgeois, mondain, sentimental, dans lequel s'entretiennent les adeptes de cette fausse thèse qui consiste à vouloir voir à la fin de tous les temps ecclésiaux un pape tout blanc comme sa soutane de pape, souffrant la persécution de la part d'ennemis extra muros de l'Église, thèse dont s'est caressée et se caresse encore la tiédeur molle de certains chrétiens de préférence tradis, hélas entretenus dans cette illusion très-malsaine par certaines révélations privées plus ou moins douteuses, en tous cas spirituellement très-mensongères et fort impures, surtout quand elles émanent de... saints. Les faits pontificaux modernes renversent comme fétus de paille inconsistants et très-indignes de la vérité, ces méprisables mensonges à l'usage des âmes tièdes et spirituellement jouisseuses, et l'on sait que contra factum, non datur argumentum, il n'y a pas d'argument qui valent contre les faits. Les responsables, en effet, qui mettent l'Épouse du Christ dans le "être fait péché pour notre salut", qui la persécutent, bien loin d'être d'abord des ennemis extra muros, sont tout au contraire premièrement des "ennemis" intra muros, ce sont les papes modernes eux-mêmes au premier chef, c'est bien le cas de le dire. Je mets là encore "ennemis" entre guillemets, comme je l'ai fait pour "coupables" plus haut, car, répétons-le, les papes modernes ne sont, dans cette mise de l'Église contemporaine dans le "être fait péché pour notre salut", que les organes passifs du Saint-Esprit. Le plus important à comprendre dans l'affaire mystique de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", effectivement, est que c'est bel et bien Lui, le Bon Dieu, qui, derrière les causes secondes qui sont ses servantes, met l'Épouse du Christ dans l'économie de la Passion, c'est SA Volonté qu'il en soit ainsi, comme elle le fut de même quant à la Passion de Jésus-Christ il y a 2 000 ans ("Non pas ma volonté, mais LA VÔTRE, ô Père", dit en effet très-clairement Jésus au jardin de Gethsémani, en parlant de la Passion qu'Il doit vivre et mourir ― Matth XXVI, 39).
           
        Ce processus mystique voulu par Dieu de mise de l'Église dans l'économie de la Passion commence et est mis en œuvre dès le pape Pie VII (1800-1823), c'est-à-dire, on l'a compris, au sortir immédiat même de la Révolution, par le Concordat napoléonien passé par ce pape au nom de l'Église avec un État constitutionnellement athée, ce qui était en soi hérétique comme attentant de plein fouet aux Mœurs de l'Église, les atteignant au cœur même. Le Concordat enregistre en effet ce tout premier "être fait péché pour notre salut" ecclésial, au niveau des Mœurs seulement, auxquelles sont inhérentes les choses de la Politique constitutionnelle (les Évêques Réclamants de Louis XVI, effrayés dans leur Foi pure et édifiante, n'en croyant pas leurs yeux de ce que Pie VII avait osé faire, lui ont fort bien dénoncé, dans leurs Réclamations, etc., avec une vigueur apostolique très-remarquable -et qui, précisément pour cette raison, ne fut point remarquée des holothuries...-, cette mise de l'Église dans le "être fait péché pour notre salut" au niveau des Mœurs par le pape lui-même ; cf. les deux articles dans lesquels j'expose et commente leur dénonciation en profondeur, dont voici le lien du premier : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/coup-d-il-profond-sur-lactu-qui-buzze-et-le-buzz-de-lactu-invalidit-de-la-destitution-de-mgr-strickland-par-fran-ois-comme-de-celle-des-82-v-ques-fran-ais-par-pie-vii-lors-du-concordat-napol-onien-d-fense-des-v-ques-r-clamants-?Itemid=1) ; puis encore, ce fatidique "être fait péché pour notre salut" ecclésial au niveau des seules Mœurs pour commencer, de par le Concordat, contaminera à son tour la Foi insidieusement, lentement, très-occultement, pendant un long temps de quelqu'un siècle et demi ; puis soudain, cette contamination de la Foi par les Mœurs corrompues étant achevée ecclésialement, cette mise de l'Église dans le "être fait péché pour notre salut" éclatera au grand jour cette fois-ci au niveau de la Foi, comme un abcès trop mûr qui perce brutalement et salement, et ce sera Vatican II bien entendu qui l'enregistrera.
           
        Et dès lors, depuis Vatican II, l'Épouse du Christ est entièrement "faite péché pour notre salut" au niveau non seulement de ses Mœurs mais de sa Foi, c'est-à-dire complètement dans tout son Être, dans toute sa Personne morale, et singulièrement, peu ou prou, dans TOUS les papes modernes qui la dirigent, de Pie VII à François (avec évidemment une aggravation dans les tout derniers papes, surtout avec François ; car il y a une dynamique du mal qui veut que s'il n'est pas arrêté, le mal ne peut que progresser, et il ne peut progresser que vers l'avènement du règne de l'Antéchrist-personne). Comme lorsque quelqu'un est contaminé non seulement au niveau de son corps (= les Mœurs), mais aussi au niveau de son âme (= la Foi), alors, TOUT est contaminé en lui.
           
        Et donc, pour conclure sur cet exemple de folie totale que je prends, le "être fait péché pour notre salut" paulinien est seulement à prendre en compte pour savoir en quoi consiste essentiellement la Passion de l'Église que nous vivons et mourons de nos jours, après avoir été il y a 2 000 ans la même et identique cause première de la Passion du Christ. Seulement ceci est à prendre en compte. Mais les adeptes illuminés de cette pensée complètement et radicalement folle d'un dernier pape souffrant par des ennemis extra muros, dans lequel résiderait soit disant l'essence de la Passion de l'Église, ne peuvent pas même le comprendre, et continuent à se pervertir l'esprit, le cœur et l'âme, de leur folie métaphysique avant même d'être théologique et d'ordre spirituel...
           
        Ceci n'est qu'un exemple de cette folie totale qui possède, au sens diabolique du terme je le répète, le monde entier, surtout quand il est catholique. On a vu dans mon dernier article (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/les-tr-s-graves-erreurs-de-labb-gleize-porte-plume-th-ologique-de-la-fsspx-et-de-labb-pagliarani-actuel-sup-rieur-g-n-ral-de-ladite-fsspx-quant-leur-expos-sur-le-magist-re-ordinaire-universel-et-son-infaillibilit-inh-rente?Itemid=191) que c'est cette même folie radicale et complète qui possède les lefébvristes, lorsqu'ils basent essentiellement leur définition du lieu théologique qu'est le Magistère ordinaire & universel sur un simple accident ou effet non-substantiel, au lieu de le faire sur une cause première ou substance, à savoir vouloir prétendument ancrer définitionnellement ledit Magistère sur la seule dispersion épiscopale universelle. C'est là encore une folie totale, aussi radicale que celle faisant consister la Passion de l'Église sur la seule souffrance d'un dernier pape... De leur côté, les "ralliés", ces frères ennemis invétérés des lefébvristes contre lesquels l'abbé Gleize tire zélotement dans son dernier article à boulets rouges avec sa grosse Bertha lefébvriste, ne sont pas en reste de cette folie intégrale, bien au contraire, ce serait les mésestimer et les calomnier gravement que de le penser, on pourrait même croire qu'ils ont la furieuse ambition de surenchérir sur leurs petits copains lefébvristes, ne les voit-on pas se masturber la cervelle, je suis confus de dire qu'il n'y a hélas pas d'autre terme idoine pour qualifier très-exactement leur folie radicale je m'en excuse, à vouloir considérer à toutes forces et très-mauvaises raisons les pires décrets de Vatican II, les plus évidemment hérétiques, tel celui de la Liberté religieuse, comme étant en adéquation avec la Tradition doctrinale, voulant appeler noir ce qui est blanc, et blanc ce qui est noir, ce qui, en cette matière sacro-sainte de Foi, confine hélas très-réellement au péché contre le Saint-Esprit, irrémissible non seulement en ce très-bas monde mais surtout dans l'autre...? 
           
        On a dit, c'est de Joseph Goebbels le ministre de la Propaganda d'Hitler, que plus le mensonge est gros mieux il passe, moins on se rend compte qu'il est mensonge. C'est exactement le même diabolique processus pour l'erreur ou l'hérésie manifestée dans toutes ces thèses plus fausses les unes que les autres, prétendant rendre compte dans la Foi de "la crise de l'Église", mais en faisant surtout radicalement abstraction de la vraie "PASSION DE L'ÉGLISE" qui consiste à "être faite péché pour notre salut", "PASSION DE L'ÉGLISE" que le Bon Dieu me fait "l'honneur ignominieux" d'exposer seul dans tout le monde entier et pas seulement catholique, Lui seul en sait la raison, moi je ne la connais pas : plus elles sont contraires à la Foi, absurdes et insensées, souvent métaphysiquement avant même de l'être théologiquement, et plus ceux qui les professent dans la folie radicale les croient suréminemment sagesse et fin mot de "la crise de l'Église".
           
        ... Oh ! Comme Satan est rusé et plein de malice pour attraper les âmes dans ses filets, surtout si elles entretiennent leur folie dans l'orgueil, comme il est fort à craindre que ce soit le cas de beaucoup de ceux qui les professent actuellement...! Et si c'est le cas, alors combien pour eux il faut trembler en lisant la prophétie de saint Paul pour les derniers temps ecclésiaux que nous vivons et mourons à la fois, qui sont ceux de l'Antéchrist, un Antéchrist d'abord légion puis personnel, venant premièrement dans l'Église "avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. C'est pourquoi Dieu leur enverra une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'auront pas cru à la vérité, mais qui auront consenti à l'iniquité, soient condamnés" (II Thess II, 10-11)...
 
Ange aux 2 trompettes Modif complète
           
        Je n'ai pu, donc, cher ami lecteur, m'empêcher de faire ces réflexions tristes, abattues, douloureuses et affligées, en lisant dans le Courrier de Rome le dernier article de l'abbé Fsspx Gleize, dont la tête est visiblement toujours bêta-bloquée dans l'hétérodoxie du lefébvrisme, duquel il ne peut visiblement pas plus sortir qu'un moderniste ne peut sortir de son modernisme. Quoique nous soyons maintenant sortis du carême et dans le temps pascal, astreignons-nous par devoir de pénitence à lire quand même quelque peu ce nouvel article de notre porte-plume théologique du lefébvrisme...
           
        Dans la première page, je vois l'abbé Gleize dénoncer en champion victorieux la grande faille des "ralliés", à savoir de ne pas pouvoir établir un lien entre les doctrines de Vatican II et la Foi traditionnelle de l'Église, auquel devoir, pourtant, les lie formellement le motu proprio de Jean-Paul II, Ecclesia Dei Afflicta du 2 juillet 1988, qui leur demande, en effet, de "mettre en lumière la continuité du Concile avec la Tradition" (§ 5, b). Et notre cher abbé lefébvriste de plastronner à son de trompette, en fier-à-bras des halles triomphant, sur cette impossibilité pour les "ralliés" d'établir cette continuité, ce qui montre évidemment tellement leur impuissance radicale à rendre compte par leur thèse de "la crise de l'Église", ceci, en effet, est parfaitement vrai...
           
        Il a cependant manqué au porte-plume théologique de la Fsspx de lire d'autres passages du motu proprio de Jean-Paul II qui dénoncent aussi fortement et invinciblement sa faille à lui, lefébvriste impénitent, faille aussi hérétique que l'est celle des "ralliés". L'abbé Gleize ici, montre qu'il est curieusement aveugle sur ces passages, dont il ne pipe mot, lesquels dénoncent sa faille lefébvriste en lui montrant son anathème. C'est tellement facile et ficelle de voir la poutre dans l'œil de son ennemi pour ne pas avoir à prendre conscience de sa propre poutre (car là, autant chez le "rallié" que chez le lefébvriste, il n'est pas question de paille mais de poutre dans chacun de leur œil) !
           
        Puisqu'il fait l'aveugle, en s'obnubilant sur la faille des "ralliés" aux fins si manifestement malignes de ne voir point la sienne et de faire obstruction pour que personne ne la voie, ouvrons-lui, encore une fois, les yeux, par miséricorde. Comme je l'ai bien démasquée dans mon précédent article, la faille des lefébvristes est de nier et ne vouloir pas professer, comme la Foi catholique leur en fait cependant obligation formelle, l'infaillibilité du Magistère ecclésial universel du présent en tant que hiérarchie légitime divinement instituée par le Christ posant l'acte d'enseignement, c'est-à-dire en toute indépendance du criterium doctrinal. Les lefébvristes font au contraire dépendre cedit Magistère monophysitement, c'est-à-dire hérétiquement, de la doctrine, alors que ledit Magistère a, dans le Mystère théandrique de l'Église qui est "Jésus-Christ continué" (Bossuet), une existence théologiquement absolument indépendante en soi, ex se, par rapport à la doctrine.
           
        C'est cela la faille des lefébvristes. Je la mets bien en face des yeux de l'abbé Gleize, pour qu'il la voie bien, sa faille à lui, pour lui enlever, par Charité vraie et miséricorde, le bandeau d'aveuglement qu'il s'est mis sur les yeux. Car il fait tout pour ne la voir point et passer muscade. Or, disais-je, le motu proprio de Jean-Paul II contient plusieurs passages qui dénoncent cette faille, lesquels passages, que pourtant notre cher abbé lefébvriste n'a pu que lire dans ledit motu proprio, dégonflent évidemment un peu beaucoup le soufflé de son article, qui, une fois passé et repassé sous leur rouleau-compresseur et aplati par eux, va ressembler plutôt à un bibendum complètement à plat. Lisons-les ensemble, ces passages dénonçant la faille lefébvriste :
           
        "Personne ne peut rester fidèle à la Tradition en rompant le lien ecclésial avec celui à qui le Christ, en la personne de l'apôtre Pierre, a confié le ministère de l'unité dans son Église" (§ 4). Affirmation magistrale et théologiquement combien vraie. Elle signifie qu'on ne saurait évoquer et invoquer la Tradition que par Pierre actuel, le Vicaire actuel du Christ représentant à lui seul toute l'Église magistérielle actuelle étant le seul à pouvoir donner, selon la Foi catholique, l'enseignement catholique de la Tradition aux fidèles du temps présent. Il aurait été tellement intéressant que notre cher abbé Fsspx Gleize commente ce passage, cela, en effet, nous aurait montré qu'il est capable d'amorcer un début de conversion de son hérésie lefébvriste, début de conversion de sa lefébvriste part qui seul intéresse le lecteur catholique, qu'il se le dise bien. Ç'aurait été tellement mieux, tellement plus instructif, tellement plus édifiant surtout, que de le voir plastronner bisque, bisque, rage, sur l'impuissance des "ralliés" à combler leur faille à eux, quant à établir le lien formel entre la Tradition et les doctrines de Vatican II, ce que, certes, ils ne peuvent point faire du tout. L'abbé Gleize nous aurait montré là qu'il commençait à réfléchir sur sa propre conversion à entreprendre, lui, lefébvriste, mais il est peu édifiant d'avoir à constater dans son nouvel article que ce n'est absolument pas le cas, qu'il n'y pense pas le moins du monde.
           
        La Tradition en effet, passe obligatoirement par Pierre actuel représentant le Magistère actuel d'une génération ecclésiale donnée, sinon rien, il n'y a pas de Tradition. C'est ainsi que Jésus-Christ Notre-Seigneur a bâti son Église et construit sa Constitution divine. Pour bien montrer qu'ici, dans son motu proprio, le pape Jean-Paul II est très-catholique, il me suffit de rappeler que le R.P. Perrone, théologien jésuite de très-grand renom sur la fin du XIXème siècle, que Vacant admirait comme je l'ai noté dans mon précédent article, nous enseigne la même catholique doctrine. Je cite à nouveau ses propos ici, pour l'abbé Gleize, qui a certainement besoin de les entendre plus d'une fois et qui voudra bien, de préférence à genoux et tête baissée, les écrire à la craie blanche sur son ardoise d'écolier :
           
        "… Il nous reste à démontrer que notre thèse [= l'Immaculée-Conception] est fondée sur le sentiment perpétuel de l'Église. Mais ce sentiment se montre dans la manifestation PRÉSENTE de cette même Église. (...) LA FOI ACTUELLE DE L'ÉGLISE EST UN CRITERIUM TRÈS-CERTAIN POUR PROUVER QUELLE A ÉTÉ LA FOI DE L'ÉGLISE À TOUS LES SIÈCLES [le concept de Tradition est ici fort bien décrit, et il est donc dit être récapitulé et révélé par la Foi magistérielle de l'Église du présent] ; (...) De là Bossuet, dans son ouv. intit. Défense de la tradition et des saints Pères, pose-t-il légitimement ce principe avec saint Augustin : "Pour juger des sentiments de l'antiquité, le quatrième et dernier principe de ce saint (Augustin) est que le sentiment unanime de toute l'Église PRÉSENTE en est la preuve ; en sorte que, connaissant ce qu'on croit dans le temps présent, on ne peut pas penser qu'on ait pu croire autrement dans les siècles passés" (Théologie dogmatique, Giovanni Perrone, t. II, pp. 423-424 & note 1 de la p. 424).
           
        Et c'est pourquoi Jean-Paul II pouvait bien illustrer cette doctrine catholique qu'il rappelait magistralement dans son motu proprio, que l'abbé Gleize a "oublié" de méditer et de mettre en exergue dans son article, par sa conclusion dénonçant la doctrine lefébvriste hétérodoxe : "Le résultat auquel a abouti le mouvement promu par Mgr Lefebvre peut et doit être une occasion pour tous les fidèles catholiques de réfléchir sincèrement sur leur propre fidélité à la Tradition de l'Église, authentiquement interprétée par le Magistère ecclésiastique, ordinaire et extraordinaire, spécialement dans les Conciles œcuméniques, depuis Nicée jusqu'à Vatican II" (§ 5). En vérité, sur le plan théorique et sur celui-là seul bien sûr, rien à redire à cet enseignement, qui est très-catholique et qui anathématise formellement le lefébvrisme.
           
        Le lefébvriste voudra par ailleurs bien noter au passage sur son ardoise d'écolier que Jean-Paul II, dans sa phrase, enseigne qu'il est tout-à-fait possible de voir le Magistère ordinaire & universel pouvoir être employé dans les Conciles œcuméniques, dont, évidemment, celui de Vatican II.
           
        Il voudra bien noter aussi, toujours au passage et toujours sur son ardoise d'écolier, que Jean-Paul II enseigne dans ce motu proprio que le "Magistère universel de l'Église appartient à l'évêque de Rome et au corps des évêques" (§ 4), sans qu'il soit aucunement question dans la formulation qu'il emploie de dispersion épiscopale universelle pour le caractériser substantiellement, cette caractéristique antonomastique accidentelle ayant été fort heureusement gommée et supprimée au fil du temps depuis Vatican 1er, sous l'inspiration du Saint-Esprit, pour une plus exacte et plus théologique définition dogmatique de ce qu'est le Magistère ordinaire & universel en Église, ainsi que je le faisais remarquer dans mon précédent article.
 
cerveau feminin
 
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
           
        ... Or bien, cher lecteur, une fois lu dans son entier le motu proprio de Jean-Paul II, avec toutes les leçons qu'il contient et pas seulement sélectivement comme le fait l'abbé Fsspx Gleize en n'en retenant qu'une seule, il en appert que nous sommes en présence de deux failles, et non point d'une seule, celle des "ralliés", comme voudrait le croire et faire accroire notre porte-plume théologique lefébvriste en donnant une lecture borgne et unijambiste dudit motu proprio. Faisons donc maintenant le point à partir de ces deux failles, ce que donc l'abbé Gleize a montré qu'il était incapable de faire, et, je le rassure, les "ralliés" n'en sont pas plus capables que lui, ce qui nous révèlera la vérité authentique de "la crise de l'Église".
           
        Si, dans le cadre de "la crise de l'Église", le fidèle catholique actuel reste à vouloir entretenir sa Foi avec la thèse "ralliée" ou avec celle lefébvriste, alors, il la vivra avec l'une de ces deux failles hétérodoxes inhérentes à cesdites thèses, "ralliée" ou lefébvriste, dialectiquement opposées entre elles et aussi impuissantes l'une que l'autre à rendre compte dans la Foi de "la crise de l'Église", ce qui signifie bien sûr que ce fidèle catholique ne pourra qu'aboutir au bout du très-mauvais compte à faire mourir sa Foi dans une impasse complète et totale, dont rien ne pourra le délivrer.
           
        Pour se donner une intelligence complète de la situation et surtout faire vivre sa Foi et non la faire mourir, il suffit pourtant seulement de mettre juste en synopse les deux failles en présence, celle du "rallié" et celle du lefébvriste, à savoir : 1/ Non-continuité doctrinale entre la Tradition et les doctrines principales de Vatican II ; 2/ Infaillibilité du Magistère ordinaire & universel actuel quant à l'enseignement doctrinal, de manière éminente dans les conciles œcuméniques, dont bien sûr Vatican II est un exemplaire. Puis d'en tirer la déduction par l'enseignement du Saint-Esprit, c'est-à-dire par le Dieu de l'Évidence. Cette déduction par l'évidence des choses, qui est toujours essentiellement simple et supérieure à tout raisonnement, nous montre ce que ne veulent voir ni les "ralliés" ni les lefébvristes, à savoir que l'Église du Christ actuelle est soumise à la "si grande contradiction" (He XII, 3-4), autre signe topique que celui du "être fait péché pour notre salut" employé par saint Paul, pour caractériser l'économie propre de "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Si en effet le Magistère d'enseignement doctrinal universel actuel est formellement doté de l'infaillibilité mais qu'un acte magistériel qui en est formellement l'expression exprime l'hérésie, ce qui est le cas de la Liberté religieuse pour en rester à celui-là, alors, effectivement, le principe de non-contradiction a sauté dans l'Église, la contradiction est rentrée dans l'Église. La vérité simple, authentique et plénière, divine pour tout dire, de "la crise de l'Église", est donc, par révélation du Saint-Esprit, que l'Église contemporaine vit et meurt depuis Vatican II sa propre et personnelle co-Passion, "LA PASSION DE L'ÉGLISE" (l'autre case à cocher, réprouvée, quant à cette contradiction constatée entre deux principes constitutifs de l'Église, serait que "les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Église", ce que la Foi nous enseigne être évidemment impossible, et qui serait le cas si ladite contradiction était formelle, et non point seulement matérielle, comme dans l'économie de la Passion).
           
        Et c'est justement pour vouloir fuir à toutes jambes cette "si grande contradiction" révélant "LA PASSION DE L'ÉGLISE", qu'on voit les lefébvristes comme les "ralliés" pareillement achopper sur des failles théologiques qu'il leur sera à tous deux tout-à-fait impossible à tout jamais de combler. Et plus le temps avancera, plus ces failles alièneront honteusement leurs esprits de manière schizophrénique et/ou autiste tant qu'ils voudront en rester, les uns et les autres chacun de leur côté et surtout l'un contre l'autre côté, à fuir "LA PASSION DE L'ÉGLISE"... véritables martyrs et prisonniers du diable en cela, enfermant leur intellect dans des ghettos mortifères qui sentent par trop la boule-à-mites et les fonds de placards.
           
        Or donc, pour vouloir en rester chacun à leur faille sans se convertir à "LA PASSION DE L'ÉGLISE", le lefébvriste et le "rallié", chacun de son côté et à partir de sa propre faille, s'épuise à vouloir prouver que la faille de l'autre est mauvaise, sans vouloir le moins du monde remettre en cause que la sienne est aussi mauvaise et hétérodoxe que celle qu'il cherche à condamner sans retour dans son adversaire.
           
        On assiste donc, et cela dure fort honteusement depuis des lustres cul par-dessus tête d'autres lustres depuis "l'été chaud 1976", et le dernier article de l'abbé Gleize en est un lamentable et très-pénible exemple, à des combats diaboliques entre eux, où chacun des combattants n'a qu'une idée en tête, tel taureau devant chiffon rouge, il n'en veut point avoir d'autre : montrer l'hétérodoxie de la faille de l'autre, à la manière zélote et satanisée des combattants juifs de l'an 70 enfermés dans l'enceinte des murs du Temple de Jérusalem qui tournaient leurs épées les uns contre les autres, se trucidant sans merci sous le regard ébahi, stupéfait, des romains de Titus qui les assiégeaient et qui concluaient du fait que, pour en arriver à une telle extrémité insensée, il fallait vraiment que Dieu les ait maudits et rejetés sans retour.
           
        Et je ne suis pas loin de penser la même chose de nos zélotes tradis actuels, qui se comportent exactement de la même manière que leurs ancêtres juifs...
           
        L'abbé Fsspx Gleize, il n'est que de lire son article vindicatif et hautain, morveux même et suffisant par endroits, n'est pas le dernier à zéloter, ... il s'en voudrait sûrement beaucoup, certes !, mais les "ralliés", le P. de Blignières par exemple, n'ont eux aussi que le même but détestable et réprouvé, la même hargne vindicative et diabolique au fond du cœur, ne visant pas plus haut que ce combat tellement mauvais et haïssable : donner et rendre des coups aux lefébvristes encore plus mortels qu'ils n'en ont reçus d'eux, leur seul et unique but à eux tous en effet étant de tuer l'adversaire, ... pif !, ... paf !, ... vlan !! Ce qui est fort grave, sur le plan spirituel, c'est qu'on ne discerne plus, devant les yeux de leurs âmes, la recherche de la Vérité qui est Jésus-Christ, ils ne L'ont plus du tout en vue, il ne s'agit plus seulement pour eux tous que d'accumuler des arguments pro domo en faveur de leurs théories d'école fausses et mensongères. On croit rêver ou plutôt cauchemarder d'une telle vilenie morale des soit disant théologiens tradis, mais il en est bien ainsi. Après avoir vu dans le début de son article l'abbé Fsspx Gleize mettre le doigt le plus qu'il peut sur la plaie des "ralliés", on voit les "ralliés" répondre en tâchant d'appuyer encore plus fort sur le bât qui blesse chez les lefébvristes. Aucun des deux, cela va sans dire, ne fait le moindre retour sur lui-même, sur son propre péché, sa propre faille, son hérésie à lui. Exactement comme si de mettre en montre le plus possible la faille de l'ennemi pouvait, par-là même, avoir la vertu efficace et fort désirée, la magie plutôt, d'effacer la leur...
           
        Ne sommes-nous pas là en présence de ce diabolique "cercle d'erreurs et de disputes, qui tourne incessamment sur lui-même" déploré par saint Hilaire de Poitiers au temps de l'arianisme...?
 
 
Vitrail Quimper
Détail d'un vitrail de la cathédrale Saint-Corentin
(Quimper, Petite-Bretagne, France)
... Une preuve, parmi tant d'autres, que nos Pères dans la Foi
pratiquaient ARDEMMENT la Liberté religieuse,
et que celle-ci plonge très-loin ses racines dans la plus pure Tradition...!
           
        Mais, après avoir brossé sur le plan moral la très-sombre toile de fond, je rentre maintenant dans la chair du sujet. Ce n° 674 du Courrier de Rome se scinde en deux parties. Dans la première partie intitulée Et schismatiques et hérétiques, le porte-plume théologique de la Fsspx se contente de résumer la thèse d'un jeune prêtre "rallié" ayant planché récemment sur la théologie de "la crise de l'Église", un certain abbé Hilaire Vernier, lequel, à voir sa photo sur le site "rallié" Claves m'a spontanément fait penser, qu'il me le pardonne, à la dernière génération, la baby division d'Hitler, qui, à la fin de son règne maudit, recrutait dans la Wehrmacht jusqu'aux jeunes adolescents... Pour autant, il faut reconnaître à notre jeune abbé qu'il a bien exposé in globo la problématique de "la crise de l'Église" sur le plan théologique, quoique à travers le prisme kaléidoscopique plus que déformant du ralliérisme, s'abreuvant à sa citerne fêlée, buvant à longs traits de ses aînés la mauvaise doctrine, pauvre jeune clerc aveugle certainement de très-bonne volonté mais conduit par d'autres aveugles et qui, s'il ne bifurque sa course vers "LA PASSION DE L'ÉGLISE" (... la solution n° 6 ci-après, cher M. l'abbé Vernier, la solution n° 6 !!...), ne pourra, lui aussi, que finir sa course, comme eux tous, dans le fossé, selon la prédiction évangélique infaillible.
           
        D'une manière classique et peu nouvelle pour les vieux routiers du traditionalisme, notre porte-plume théologique "rallié" dissèque quatre positions principales tenues par les tradis : 1/ celle des "ralliés" ; 2/ celle des lefébvristes ; 3/ celle des sédévacantistes purs et durs, dite barbaresque comme ayant pour père spirituel le P. Noël Barbara ; 4/ celle des sédévacs mitigés ou guérardiens (... mais notre jeune abbé, et l'abbé Gleize par-derrière lui, ont oublié deux autres positions, à moins, ce qui est plus probable, qu'ils ne les connaissent pas, à savoir : 5/ celle des survivantistes pontificaux voulant croire à la "survie de Paul VI", physique, ou bien à celle, seulement théologique quant à elle, de Benoît XVI, -après lui il n'y aurait plus aucun pape valide, mais que des faux-prophètes avant l'avènement de l'Antéchrist-, ledit survivantisme pontifical s'avérant être, bien décodé sur le plan théologique, un autre sous-tiroir du sédévacantisme qu'on peut connoter de prophétique ou d'illuminé, plus sûrement les deux à la fois ; mais surtout la position 6/ qui est la seule à rendre compte de "la crise de l'Église" dans la pureté et l'intégralité parfaites de la Foi, à savoir celle de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" que, Dieu sait pourquoi moi je ne le sais pas, je suis le seul à exposer dans tout le Tradiland et dans le monde entier (cf., pour l'exposé exhaustif de cette thèse, le lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/13-la-passion-de-l-eglise/7-la-passion-de-l-eglise-2).
           
        Cependant, l'originalité fort intéressante et très-inspirée de notre jeune abbé "rallié", qui, visiblement, a piqué au vif de sa plaie purulente le porte-plume théologique de la Fsspx, notre cher abbé Gleize, est qu'il considère la position 2/, celle lefébvriste, comme étant un département de la position... sédévacantiste mitigée : "Cette position [lefébvriste] est «dans les faits assimilable à notre sens à celle des sédéprivatistes [= sédévacs mitigés ou guérardiens ― Je ne peux m'empêcher, ici, de faire une remarque : chacun, donc, emploie sa terminologie pour définir les concepts, ce qui montre qu'il n'y a plus de communication entre les humains, chacun vivant dans sa gnose, et on va bientôt ressembler aux hommes rebelles au pied de la tour de Babel qui, parlant un langage différent, ne pouvaient plus se comprendre ; il me souvient d'un écrivain très-marqué par Mai 1968, Peter Handke, autrichien né en 1942, mettant en avant dans ses essais la solitude et l'incommunicabilité viscérale des hommes dans la société moderne ; en vérité, très-juste diagnostic : et la raison de cette incommunicabilité, de cette solitude, est eschatologique, c'est "parce que l'iniquité abondera, la charité d'un grand nombre se refroidira" ― Matth XXIV, 12, et que, conséquemment, le froid s'installant socialement, cela a l'effet immédiat de geler très-concrètement les rapports humains et donc d'isoler chaque humain l'un l'autre... Pardon pour cette digression], alors même que leurs tenants se targuent verbalement de reconnaître le pape et de prier pour lui ou d’accepter sa juridiction pour donner l’absolution sacramentelle». À l’en croire, cette position n° 2 serait donc une variante de la position n° 4" (p. 3).
           
        Notre jeune abbé "rallié" entend en effet, nous dit, fort réprobateur, l'abbé Fsspx Gleize, "dénoncer à son tour «l’impasse du sédévacantisme», avec évidemment, en filigrane, un reproche dirigé contre la Fraternité Saint Pie X. La conclusion de l’article prend les franches allures d’une tarte à la crème : l’attitude de Mgr Lefebvre et de ses continuateurs, implicitement stigmatisée comme un «sédévacantisme occulte, théorique ou pratique» aboutirait immanquablement à «un véritable ecclésiovacantisme». En effet, «ce n’est pas seulement le siège de Pierre qui serait vacant depuis plus de 50 ans, mais c’est l’Église catholique qui aurait cessé d’être ce qu’elle était essentiellement depuis sa fondation !» (p. 2).
           
        Évidemment, l'abbé Fsspx Gleize se récrie hautement, avec des accents outrés, déchirants, de vierge innocente violée, de l'accusation infamante d'assimiler le lefébvrisme au sédévacantisme, et pire encore, horresco referens, à l'ecclesiovacantisme radical. Mais, s'il est honnête avec lui-même, il ne peut cependant que se rendre compte d'une chose qui ne doit pouvoir, en son âme et conscience, que l'interpeller beaucoup. Sans en effet connaître de près ou de loin l'article de l'abbé Vernier, ne l'ayant jamais lu, je suis arrivé dans mon dernier article écrit il y a juste un petit mois, au terme de mon examen théologique du positionnement de la Fraternité sacerdotale saint Pie X de Mgr Lefebvre dans "la crise de l'Église", très-exactement à la même conclusion que lui au mot près, à savoir que, théologiquement, le positionnement Fsspx n'est rien d'autre que de l'ecclesiovacantisme occulte, ce qui est encore plus hérétique que d'être simplement sédévacantiste, barbaresque ou guérardien.
           
        Mon examen théologique commençait en effet par prendre acte que la Fsspx nie qu'il y a eu un vrai Magistère à Vatican II, ce qu'il prétend pouvoir professer en ne prenant en compte, d'une manière monophysite hérétique, que de la seule nature doctrinale de l'Église, apostolicitas doctrinæ, ce que l'abbé Fsspx Gleize formule et professe, très-explicitement et donc très-hérétiquement, dans tous ses articles, et je notais que l'abbé Pagliarani, l'actuel Supérieur de la Fsspx, en faisait de même. Je les cite à nouveau : "La critique des enseignements du Concile est donc possible si et seulement si il s’avère que nous n’avons pas affaire avec Vatican II à l’exercice d’un véritable magistère (infaillible ou pas)" (Du magistère vivant et de la tradition - Pour une "réception thomiste" de Vatican II ?, abbé Gleize, p. 4), et notre abbé Fsspx s'empresse d'affirmer qu'il en est bien ainsi, que Vatican II est bien un non-Magistère, dans la même page de son article : "L’acte de magistère se définit par son objet, et, comme nous l’avons expliqué plus haut, cet objet est la Révélation transmise par les apôtres c’est-à-dire le dépôt de la foi à garder saintement et à expliquer fidèlement. Et c’est pourquoi le magistère ecclésiastique est un magistère traditionnel et constant. Si, comme l’a fait Vatican II, on propose des vérités qui sont en opposition manifeste avec les vérités déjà enseignées comme révélées par l’Église, cette proposition ne peut pas être l’exercice d’un magistère digne de ce nom" (ibid., p. 4). L'abbé Pagliarani, l'actuel Supérieur de la Fsspx, n'est pas en reste, il s'en faut extrêmement, de cette profession de foi magistérielle parfaitement hérétique quant à Vatican II : "Pour sortir de cette impasse [de "la crise de l'Église"], la solution est seulement (c’est le cas de le dire) lefébvrienne : ce magistère conciliaire qui a réussi à s’imposer comme unique pierre angulaire de tout le complexe théologique, liturgique et pastoral de l’après-Concile, n’a pas eu recours aux garanties surnaturelles qui rendent le magistère de l’Église réellement tel" (L'effritement de l'autorité du concile, p. 4).
           
        Puis, le lefébvriste, après avoir posé ces prolégomènes qui font hérétiquement abstraction de la nature hiérarchique de l'Église, apostolicitas hierarchiæ, d'emprunter damnablement le chemin réprouvé qu'il s'est lui-même mis devant les yeux de l'âme : "Parce qu’ils ne sont pas l’expression d’un véritable acte de magistère, les enseignements du Concile Vatican II peuvent être jugés à la lumière du magistère de toujours, à la lumière de la Tradition immuable de l’Église" (Du magistère vivant et de la tradition - Pour une "réception thomiste" de Vatican II ?, abbé Gleize, p. 5). La boucle est effectivement bien bouclée : après avoir posé la théorie hérétique, le lefébvriste la met en pratique, sans aucun retour salutaire sur lui-même, sans vouloir saisir qu'il se met là dans un chemin aussi gravement hérétique à vocation de devenir schismatique, que l'est, pour sa damnable part, le chemin du moderniste. Puisque les Actes de Vatican II ne sont pas un vrai Magistère, veut-il donc s'imaginer être en droit de professer, alors, on peut les soumettre à un jugement ; mais malheureusement pour lui, ledit jugement ne pourra être rien d'autre hélas, les Actes de Vatican II ressortissant d'un vrai Magistère, qu'un "libre-examen" parfaitement hérétique, luthérien, reproche qui était précisément, ... t'en souvient-il, ô lefébvriste ?, celui que faisait le dominicain italien, le Père Giovanni Cavalcoli, à la Fsspx en 2011, et dont le Courrier de Rome de l'époque n'avait absolument pas pu ni su se dépêtrer dans sa réponse complètement impuissante que j'avais réfutée en son temps, et dont j'ai fait matière et contenu de ma réfutation de la thèse lefébvriste mise sur mon site, comme je l'ai dit dans mon précédent article (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/13-la-passion-de-l-eglise/8-refutation-de-la-these-lefebvriste).
           
        Or, continuant mon examen théologique du positionnement de la Fsspx à partir de ces prolégomènes hérétiques professés par eux, je ne pouvais donc formuler qu'une conclusion définitoire, à savoir que le lefébvriste faisait profession d'ecclesiovacantisme. Je recopie ici ce que je disais il y a donc à peine un mois (car apparemment l'abbé Fsspx Gleize ne l'a pas lu, ou n'a pas pris les bonnes lunettes pour le lire, quand bien même je lui ai fait de mon article un envoi charitablement personnalisé...), sans, je le rappelle, connaître de près ou de loin l'abbé Hilaire Vernier, et encore moins son article, les écrits des "ralliés", qui me sont aussi vomitifs que ceux des lefébvristes, n'étant pas vraiment en effet ma tasse de thé, it's not my cup of tea : "Ce qu'il [l'abbé Gleize] a l'air d'oublier, c'est que dire et professer, comme il le fait erronément, que Vatican II est un non-Magistère en s'appuyant sur un raisonnement monophysite hérétique uniquement basé sur la seule nature doctrinale de l'Église en faisant abstraction de la nature hiérarchique de l'Église, alors que Vatican II est un vrai Magistère de par la nature hiérarchique de l'Église, c'est exactement dire et professer la non-existence des «membres enseignants» una cum le pape actuel de toute une génération ecclésiale donnée, celle de Vatican II. Le lefébvriste tire ainsi véritablement quoique occultement un trait extrêmement brutal, radical et annihilateur, sur toute une génération ecclésiale donnée de «membres enseignants» certainement légitimes. Il y a en effet synonymie et équiparité théologiques parfaites entre les deux propositions, de professer un non-Magistère alors qu'on est en présence d'un vrai Magistère, comme le fait le lefébvriste, et de professer l'inexistence théologique du pape actuel et de tous les évêques avec lui qui actent ce soi-disant non-Magistère : or, cette dernière formulation est la définition même de l'ecclesiovacantisme. Les dernières et ultimes déductions de l'examen de la doctrine lefébvriste hétérodoxe nous montrent donc qu'ils professent l'ecclesiovacantisme. Déclarer inexistante l'Église enseignante du présent que la Providence de Dieu nous donne, certes dans un état de crucifixion atroce et total, c'est être ecclesiovacantiste. Le lefébvriste est donc un ecclesiovacantiste, qui, on l'espère de tout cœur, s'ignore" (fin de citation).
           
        ... À la place de l'abbé Fsspx Gleize, plutôt que de plastronner et de goguenarder avec hauteur et arrogance devant l'accusation d'ecclesiovacantisme que fait l'abbé "rallié" Hilaire Vernier à la Fsspx, je réfléchirai humblement, éventuellement à genoux ça aide, que quand deux auteurs complètement inconnus l'un de l'autre, de positionnement très-différent, arrivent très-exactement, dans leur examen théologique du lefébvrisme, à la même conclusion ciblée et très-pointue techniquement (le terme ecclesiovacantisme n'est pas courant en effet, même en théologie, c'est quasi un néologisme né tout ce qu'il y a de plus récemment dans le cadre de "la crise de l'Église" ; de plus, l'abbé Vernier affuble le terme ecclesiovacantisme appliqué à la Fsspx, du qualificatif occulte, et là encore, je le fais moi aussi... c'est bien dire à quel point notre verdict est rigoureusement semblable), c'est parce que cette conclusion absolument identique de ces deux auteurs qui ne se connaissent pas, dont les positions sont radicalement différentes, est sûrement, beaucoup plus que probablement, la bonne. Il sera alors en mesure de comprendre salutairement que la tarte à la crème dont il parle se voit plutôt dans les propos sophistiques, surréalistes et intellectualistes, qu'il prétend tenir pour justifier le positionnement lefébvriste... hérétique, dans la seconde partie de son double-article.
 
cerveau feminin
 
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
           
        J'en arrive donc maintenant tout naturellement à cette seconde partie de l'article de l'abbé Fsspx Gleize dans ce n° 674 du Courrier de Rome, bizarrement intitulé Tradovacantisme ?, néologisme abstrus qui n'est vraiment pas très-clair, dans laquelle il prétend réfuter l'allégation d'ecclesiovacantisme fulminée contre le lefébvrisme par l'abbé Hilaire Vernier, qu'il a exposée dans sa première partie Et schismatiques et hérétiques.
           
        Comment va-t-il s'y prendre pour démontrer la quadrature du cercle, le circularium du carré ? Quand le lefébvriste est gêné dans ses entournures théologiques, alors on le voit ordinairement se réfugier derrière de grandes théories générales et génériques dont il prétend tirer une application pratique pour la problématique particulière sur laquelle on le met au pied du mur. L'abbé Fsspx Gleize a bien garde de se soustraire à cette coutume lefébvriste, et alors, on le voit commencer sa prétendue réfutation de l'accusation d'ecclesiovacantisme dont se rend coupable la Fsspx, en faisant tout un exposé filandreux et sophistique sur la vertu d'obéissance et de prudence, dont on va voir maintenant qu'il s'avère être complètement... hors-sujet, nul et non-avenu.
           
        En effet. On ne saurait évoquer les vertus d'obéissance et de prudence pour expliquer et justifier l'attitude de Mgr Lefebvre dans "la crise de l'Église" que si, et seulement si, ces vertus étaient mises en œuvre par lui pour pallier à l'impéritie, l'incurie d'actes magistériaux erronés mais non-dotés du charisme de l'infaillibilité. L'abbé Gleize nous parle en effet sans cesse de la situation créée par Vatican II qui serait une situation d'exception où les "membres enseignants" modernes à commencer par le pape, déraillant sur le plan non seulement de la théologie dogmatique mais également sur celui de la théologie morale, il faudrait alors, pour continuer à entretenir sa Foi, les suppléer, suppléer à leur carence. Mais ce raisonnement ne peut être théologiquement valable que si le dérapage des papes modernes s'insère dans un cadre qui n'est pas infaillible. Lui-même d'ailleurs le reconnaît, ainsi qu'on l'a vu plus haut : "La critique des enseignements du Concile est donc possible si et seulement si il s’avère que nous n’avons pas affaire avec Vatican II à l’exercice d’un véritable magistère (infaillible ou pas)".
           
        Or, ce que récuse hérétiquement le lefébvriste justement, les principaux actes magistériaux de dérapage des papes modernes sont des Actes de Vatican II qui s'insèrent de soi dans un cadre magistériel tout ce qu'il y a de plus doté de l'infaillibilité ecclésiale. Il est donc rigoureusement impossible, sans attenter par-là même à la Constitution divine de l'Église, de pouvoir suppléer à ces Actes magistériaux dotés de l'infaillibilité mais professant l'hérésie, comme la Liberté religieuse, en mettant en œuvre une prétendue vertu d'obéissance à Dieu et de prudence ou de sagesse surnaturelle, comme veut le soutenir l'abbé Fsspx Gleize à propos de Mgr Lefebvre, qui va concrètement consister à les rejeter au nom de la Foi. Tout le raisonnement de fond que tient donc l'abbé Gleize, en bon lefébvriste certes, est donc nul et non avenu, caduc, radicalement hors-sujet, in radice, dès ses prolégomènes. Vouloir invoquer la vertu de prudence pour rejeter au nom de la Foi un Acte magistériel doté de l'infaillibilité, c'est premièrement soit professer implicitement que l'Église n'est pas constitutionnellement dotée de l'infaillibilité, ou bien soit qu'elle a failli là même où le Christ lui avait promis de l'assister pour qu'elle ne faillisse point, et secondement, c'est par-là même se mettre soi-même à la place de l'Église Universelle dotée de l'infaillibilité.
           
        Or, toute la démonstration de l'abbé Gleize dans cette seconde partie de son article tend à dire que, oui, c'est par vertu surnaturellement supérieure de prudence et d'obéissance à Dieu que Mgr Lefebvre et ses fils spirituels actuels déclarent que Vatican II est un non-Magistère, que, oui, le devoir catholique après Vatican II est de juger ses doctrines à la lumière de la Tradition, etc.
           
        Il montre par-là qu'il ne comprend pas que la vertu de prudence dont il parle en long et en large dans la seconde partie de son article, mais surtout en travers, ne regarde que l'homme privé dans la pratique de sa vie morale, et qu'elle ne peut nullement être mise en œuvre lorsque l'on est dans le domaine du Magistère infaillible, comme c'est crucialement le cas dans la "crise de l'Église". Car dans ce domaine très-réservé, SEUL LE PAPE ACTUEL est habilité, de droit divin, à user de cette vertu de prudence pour débiter aux fidèles la Foi actuelle de l'Église Universelle, très-immédiatement et très-directement assisté de l'Esprit-Saint pour ce faire. Ainsi donc, Mgr Lefebvre, sans s'en rendre compte bien sûr et croyant faire au mieux certainement, ... malheur à qui lui jette la première pierre !, péchait là très-grièvement contre la Constitution divine de l'Église en prenant dans ses mains et en mettant en œuvre une vertu de prudence dans l'ordre magistériel infaillible qu'il n'appartenait qu'au pape actuel de pouvoir mettre en œuvre sous la mouvance directe et immédiate du Saint-Esprit.
           
        Constatant qu'il y a effectivement hérésie à caractère formel dans le Magistère doctrinal des papes modernes doté de l'infaillibilité ecclésiale, comme c'est éminemment le cas par exemple de la Liberté religieuse, Mgr Lefebvre n'avait en effet immédiatement qu'une seule attitude à adopter, usant alors de la vraie Sagesse ordonnée au Saint-Esprit, comme tout fidèle de l'Église catholique, du plus bas rang au plus haut rang, devait également le faire : prendre acte dans la Foi que la contradiction était rentrée dans l'Église, en déduire immédiatement et formellement que Dieu mettait par-là même l'Épouse du Christ dans l'économie de la Passion par le fameux "être fait péché pour notre salut" paulinien, ce qui subséquemment signifiait bien évidemment que "la crise de l'Église" que nous vivons est donc la der des der de toutes les crises de l'Église militante dans son économie actuelle dite du Temps des nations et de Rome son centre, qu'elle est vraiment la crise apocalyptique devant finir par la Parousie en passant préalablement par la préface très-ténébreuse du règne de l'Antéchrist-personne finissant dans le Déluge de feu, ET SURTOUT NE FAIRE AUCUN AUTRE RAISONNEMENT SUR LE PLAN THÉOLOGIQUE.
           
        Surtout pas celui de prendre la place du pape actuel en exerçant une fausse vertu de prudence dans l'ordre magistériel infaillible, qu'il n'était nullement au pouvoir de Mgr Lefebvre d'y exercer. Car en le faisant, il prenait là en fait, très-concrètement quoique ne s'en rendant nullement compte, la place du pape actuel, ainsi que je l'ai noté, choqué, dans mon précédent article, à partir de ses propres mots tirés de sa bouche et rapportés sans aucune intelligence de la Foi par son fils spirituel l'abbé Fsspx Gleize : "Pour moi, pour nous, je pense, dire qu’on voit, qu’on juge les documents du Concile à la lumière de la Tradition, ça veut dire évidemment qu’on rejette ceux qui sont contraires à la Tradition, qu’on interprète selon la Tradition ceux qui sont ambigus et qu’on accepte ceux qui sont conformes à la Tradition". Et je commentais : "Ainsi donc, la surnature montrant plus encore que la nature qu'elle a horreur du vide, le monophysite lefébvriste, Mgr Lefebvre en tête, après avoir supprimé la réalité du Magistère du présent, c'est-à-dire, excusez du peu, le pape actuel et la hiérarchie légitime divinement instituée, ne peut que se prendre lui-même pour... le pape actuel et la hiérarchie légitime divinement instituée. Si en effet, en Église, on supprime le pape, c'est parce qu'on l'est soi-même. On ne peut que constater par son propos même que Mgr Lefebvre, sans vergogne, sans aucune retour sur son comportement hérétique, réagissant trop passionnellement et dialectiquement à la persécution moderniste, n'éprouva aucun scrupule, pour garder «mains propres et tête haute» dans «la crise de l'Église», à remplir la fonction du... pape dans un concile, à savoir : juger les documents du concile, rejeter ceux qui ne lui plaisent pas parce qu'il les déclare non-conformes à la Tradition (alors que, sur le plan théologique, seul le pape actuel du présent a mandat divin de dire ce qui est conforme à la Tradition ou bien non, comme l'a fort bien rappelé Jean-Paul II dans Ecclesia Dei Afflicta), donner l'interprétation des enseignements qu'on juge soi-même ambigus par rapport à la Tradition, donner son placet à ceux qu'on juge être conformes à la Tradition..." (fin de citation)
           
        Tout le fatras d'explications scolastiques superbes et prétendument très-subtiles mis en avant dans son second article par l'abbé Fsspx Gleize sur la vertu de prudence mise en œuvre de la manière soi-disant la plus sage possible par Mgr Lefebvre, fatras embarbouillé d'Aquinate, de philosophisme et que sais-je encore, s'en écroule par-là même sur pied, d'un seul coup d'un seul, sur lui-même, telles les tours du World Trade Center ou comme un château de cartes dont on retire une carte du dessous : Mgr Lefebvre n'était pas habilité à mettre en œuvre une vertu de prudence dans l'ordre magistériel infaillible inhérent à tout concile œcuménique tel Vatican II, cette mise en œuvre étant de droit divin l'apanage exclusif du pape actuel seul, sous inspiration et mouvance directe et immédiate du Saint-Esprit. Inutile donc à notre cher abbé Fsspx Gleize de faire longuement et savamment le thuriféraire, de nous balancer des volutes d'encens louangeurs étouffants qui ne sont qu'écrans de fumée et qui font tousser, en nous disant que Mgr Lefebvre fut très-sage dans cette mise en œuvre, qu'il alla même jusqu'à épouser la gnômè... c'est-à-dire carrément se hisser à la sagesse du Saint-Esprit !, oui-da, pas moins !!, puisque justement, la seule vraie sagesse dont il aurait dû faire usage en l'occurrence consistait à... ce qu'il NE mit PAS en œuvre la vertu de prudence dans le domaine du Magistère infaillible réservé au pape seul ! Ceci ne faisant hélas que prouver justement qu'il n'était... absolument pas sage du tout !, qu'il ne mettait pas en œuvre la toute première marche, le tout premier palier de la sagesse surnaturelle !, qu'il cédait, au moins négativement et passivement, à une réaction de rébellion, d'orgueil, en prenant la place du pape actuel, faisant là comme, hélas oui... le grand-vizir Iznogoud, le célèbre héros d'une BD des années 1965 (elle m'avait bien amusé dans mon jeune âge), qui voulait absolument être... calife à la place du calife !!
 
 
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Un visage peu connu de Mgr Lefebvre...???
           
        ... Mais alors, me diront peut-être l'abbé Fsspx Gleize et aussi l'abbé "rallié" Vernier, mais que faut-il donc bien faire, face à la "PASSION DE L'ÉGLISE" dont l'aspect pratique est de la voir "être faite péché pour notre salut", singulièrement dans son Magistère doctrinal, et même moral maintenant, avec Amoris Lætitia et surtout l'abominable et très-exécrable Fiducia Supplicans ?, et aux toutes dernières nouvelles de la marée à la fraîche, François en rajoutant encore une couche en voulant sublimer la dignité humaine ontologique base de la Liberté religieuse, qui n'est pas à prendre en considération dans les raisonnements de Foi, dans un tout nouveau document favorisant une fois de plus l'hérésie moderne, Dignitas infinita...?
           
        Il faut aller poser la question à saint Jean, aux saintes femmes et surtout à la très-sainte Vierge Marie, assistant Jésus au pied de la croix. Comment "être fait péché pour notre salut" sans n'y rajouter jamais aucune coulpe séparant de Dieu ? Comprenons que l'oxymore spirituel paulinien est insoluble si l'on en reste au point de vue humain ; et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle onze Apôtres sur douze ont fui la Passion du Christ. Oxymore en effet, que cette révélation de saint Paul, c'est-à-dire contradiction antinomique entre deux termes mis ensemble comme dans jour nocturne, car le péché est générateur en soi de damnation et non de salut. Pour qu'il puisse être générateur de salut Rédempteur comme l'enseigne saint Paul aux Corinthiens sous l'inspiration du Saint-Esprit, il faut bien se rendre compte que c'est donc un renversement complet de la nature des choses qui présuppose l'emploi radical et très-obligé de la toute-Puissance divine, ce qu'un autre passage de saint Paul éclaire : "Ma grâce te suffit, car c'est dans la faiblesse que ma Puissance se montre tout entière" (II Cor XII, 9). Plus donc il y a faiblesse, jusqu'à devoir aller jusqu'à l'anéantissement, la kénose, et la matière du péché ecclésial sans coulpe manifesté à Vatican II par les Pères actuels de l'Église una cum le pape manifeste cet extrême, ce summum de la faiblesse, cette kénose mystique, plus la toute-Puissance divine est nécessaire de toute nécessité pour que la vie de la grâce divine puisse toujours exister et surtout dominer et régner dans l'âme du fidèle et dans l'Église soumis à l'extrême de ladite faiblesse.
           
        Il faut donc une grâce divine très-spéciale, qu'il faut demander à Dieu tous les jours, pour tenir saintement dans l'économie de la Passion que manifeste "la crise de l'Église" contemporaine, depuis Vatican II quant à la Foi et depuis le Concordat napoléonien quant aux Mœurs, sans y faillir jamais de bâbord ou de tribord, ni dans le modernisme laxiste ni dans l'intégrisme sectaire. Inutile donc de chercher une thèse expliquant "la crise de l'Église" qui serait comme un petit nid douillet d'ermitage embaumé par un quiet, tiède et doux zéphyr, et où l'on pourrait vivre sa Foi tranquillement. Cela n'existe plus si tant est que ça a jamais existé dans l'Église militante. N'oublions surtout pas que, sur la croix, le Christ crucifié n'a aucun positionnement de repos. S'Il tire sur ses bras pour soulager ses pieds, Il agrandit la plaie des mains ; s'Il appuie sur ses pieds cloués pour soulager la plaie des mains, Il agrandit la plaie des pieds. Tout son Corps physique, Isaïe l'a bien dit, n'est plus qu'une plaie, et nous ne devons parler de cela qu'à deux genoux dans notre âme. Or, il en est exactement de même pour le Corps mystique du Christ qu'est l'Église lorsque, elle aussi, de par la Providence divine, a sa propre et personnelle Passion à vivre et à mourir à la fin des temps, et c'est nous, fidèles catholiques du temps présent, qui la vivons et mourons à la fois. Il ne saurait être question pour nous donc, de vouloir trouver dans "la crise de l'Église" qui est "PASSION DE L'ÉGLISE" une solution intellectuelle, théologique, spirituelle, de repos. Il n'y en a pas, il n'y en a plus. Tout, au contraire, est écartèlement mortifère usque ad mortem. Chaque fidèle donc, doit faire ce qu'il peut, sous l'inspiration du Saint-Esprit, pour bien vivre à son niveau la Foi en Église, en ayant toujours devant les yeux de l'âme la sainteté impeccable à mettre en œuvre dans sa vie, qui est autant le modus de la vie de l'âme lorsqu'elle a à vivre et mourir la Passion, que dans les temps ordinaires où elle n'a pas encore à la vivre et mourir.
           
        Pour faire concret dans notre "PASSION DE L'ÉGLISE", je répondrai qu'on peut tout faire au pied du Calvaire Rédempteur, ou co-Rédempteur quant à l'Église, suivre les modernes mais sans épouser leur péché, ce qui est un parcours du combattant tout ce qu'il y a de plus difficile et héroïque (que j'ai décidé d'emprunter Deo adjuvante, quant à moi, depuis le 19 mars 2018, en ayant tout-à-fait marre de la mauvaise foi et de la Foi mauvaise tout court des tradis après trente-sept ans de pratique cultuelle avec eux, d'abord avec les sédévacs puis avec les "ralliés" : cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/aux-dernieres-nouvelles-de-la-passion-de-l-eglise?Itemid=1) ; ou alors se retirer des structures officielles comme l'ont fait de facto les tradis dans leur ensemble, mais alors sans surtout, surtout, bâtir aucune contre-théologie ecclésiale ni aucune rébellion contre les modernes, et moins encore les juger en se mettant sur une prétendue hauteur doctrinale qui ne s'avèrera être que bassesse si on l'ausculte en sa profondeur et son fond, comme je le fais présentement dans cet article et dans mon précédent avec le lefébvrisme, sans cependant vouloir plus, ... Dieu m'en garde !, juger les lefébvristes, eux non plus (il m'arrive d'ailleurs de temps en temps, très-régulièrement, de prendre messe et confession chez eux).
           
        Oui, on peut tout faire au pied de la croix, et même faire surnaturellement RIEN (ce qui n'équivaut nullement à oisivement ne rien faire, Jésus-Christ faisant au contraire TOUT, plus que l'addition de tous ses agirs dans ses trois ans de vie publique, lorsqu'Il était IMMOBILE sur la croix, cloué aux deux pieds et aux deux mains), sauf bâtir une théologie hérétique pour fuir la "PASSION DE L'ÉGLISE", comme hélas il appert singulièrement de la théologie lefébvriste, mais encore de toutes celles en présence dans le Tradiland ou chez les modernes.
 
Fou chinois Lotus bleuQualitéSupérieure
           
        ... L'humour n'est jamais très-loin de l'Amour ou Charité divine. Je terminerai donc mon article sur une note d'humour tonique et topique. Il faudrait vraiment que tous les tenants hérético-schismatiques des thèses tradis, mais encore les tenants modernistes des thèses modernes, passent par le fou chinois du Lotus bleu de la BD Tintin & Milou, d'Hergé. Celui-ci, en effet, muni d'un terrible sabre de samouraï, poursuivait tout celui qui lui tombait sous la main en lui déclarant : "Lao-Tseu l'a dit : il faut trouver la voie ; l'avez-vous trouvée ? Si vous ne l'avez pas trouvée, je vais vous couper la tête, après vous la trouverez".
           
        Oui, il faut vraiment que tous les cathos actuels, qu'ils soient tradis ou modernes, se coupent la tête, c'est-à-dire s'auto-guillotinent leurs petites idées sur "la crise de l'Église", pour pouvoir vivre enfin de la seule grande Vérité de Dieu manifestée dans "l'aujourd'hui de l'Église", qui consiste essentiellement dans "LA PASSION DE L'ÉGLISE".
           
        C'est ainsi, et ainsi seulement, qu'ils pourront vivre leur Foi salvifiquement et authentiquement, dans l'espérance enthousiasmée de la Résurrection glorieuse...
           
        Amen.
 
En la fête de saint Benoît-Joseph Labre,
Plus pauvre de Jésus-Christ parmi les plus pauvres,
Image de ce que Notre-Sauveur est devenu aujourd'hui
dans le monde, dans l'Église et dans les âmes.
Ce 16 avril 2024,
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
 
 
 
 SaintBenoitJosephLabre
 
Saint Benoît-Joseph Labre (1748-1783)
 
16-04-2024 13:02:00
 

Les très-graves erreurs de l'abbé Gleize, porte-plume théologique de la Fsspx, et de l'abbé Pagliarani, actuel Supérieur général de ladite Fsspx, quant à leur exposé sur le Magistère ordinaire & universel et son infaillibilité inhérente

 
 
 
Les très-graves erreurs de l'abbé Gleize,
porte-plume théologique de la Fsspx, 
et de l'abbé Pagliarani,
actuel Supérieur général de ladite Fsspx, 
quant à leur exposé sur le Magistère ordinaire
& universel de l'Église et son infaillibilité inhérente
 
 
 
"Or voici quel est le jugement : la lumière est venue dans le monde,
et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière,
parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière,
de peur que ses œuvres ne soient condamnées.
Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière,
afin que ses œuvres soient manifestées,
parce que c'est en Dieu qu'elles sont faites"
(Jn III, 19-21)
           
        Qu'est-ce qui m'a poussé seulement les jours derniers et pas avant à feuilleter d'abord très-rapidement et comme pressé, puis, au fil de ma lecture, à éplucher de plus en plus attentivement et méticuleusement, les archives du Courrier de Rome, organe de presse de la Fraternité sacerdotale saint Pie X de Mgr Lefebvre ? Dieu le sait je ne sais, comme dirait saint Paul. C'était donc le moment où je devais le faire, je suppose.
           
        Les voies de Dieu sont vraiment impénétrables, insondables, elles se manifestent par le Saint-Esprit qui mène nos âmes par où Il veut, quand Il veut et où Il veut. "Le vent souffle où il veut ; et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va : il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit" (Jn III, 8). Dans cet enseignement lapidaire et magistral à Nicodème, Jésus, maître de Vérité, Vérité Lui-même, ne prend évidemment pas le vent par hasard. Il est assimilé dans la Sainte-Écriture au Saint-Esprit Lui-même : "Vous [ô Seigneur mon Dieu] marchez sur les ailes des vents ; et faites de vos Anges, des vents" (Ps CIII, 3-4). Et bien sûr, la Pentecôte vérifie cette assimilation : "Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils étaient tous ensemble dans un même lieu. Tout à coup il se produisit, venant du Ciel, un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis" (Act II, 1 & 2). 
           
        ... Pourquoi ne pas vous le dire, ami lecteur ? Cette assimilation du vent au Bon Dieu, au Saint-Esprit, m'avait marqué, lorsque, sur ma désormais lointaine vingtaine d'âge, je composais quelques poèmes... Avant de rentrer dans ce nouvel article qui va être technique, pointu et aride, je crois bon et ne résiste d'ailleurs pas au plaisir de vous partager celui intitulé Aux vents :
 
Le Saint-Esprit, souffle de vie,
Colombe de Dieu qui ravit,
Des artistes, Seigneur sublime,
Habite en ces vents que j'entends.
Sa douce Force les anime,
Et c'est bien Lui qui est présent.
 
Vents, bruissements, chuchotements,
Doux zéphirs, souffles violents,
Vents impétueux, brises chaudes,
Et même vents froids qui maraudent,
Tempêtes et vents mélodieux,
Révèlent l'Espace de Dieu.
 
Bruits humains qui êtes si vains,
Même toi, belle voix humaine,
Taisez-vous donc, vous n'êtes RIEN !
Rentrez en vos pauvres domaines !
Place nette à ce qui est pur,
Aux vents qui ont, de Dieu, l'allure !
 
Faites silence à bon escient.
La Force qui me rend patient
C'est Lui qui me dit en silence :
"Je Suis", dans ces vents qui balancent.
Il m'apporte Consolation,
Tendres', Amour, Jubilation...
 
Inclinez-vous en votre cœur ;
Abaissez-vous avec bonheur.
Vous adorerez comme moi
L'Esprit de Vie, le Cœur du Roy,
Dans ces vents qui vont doucement,
Ou bien qui se ruent bruyamment.
 
... Ô vents qui êtes en tous lieux !
Que donc mes oreilles saisissent
Vos enseignements merveilleux !
Ceux que vous laissez sans malice
Mais... si vittt', et comme en passant,
Sans jamais y mettre l'accent !
 
           
        Bon. J'espère que vous vous êtes un peu envolés au Ciel. Cela va nous être utile, car nous devons redescendre maintenant dans ce très-bas monde, où il nous faut sans cesse ferrailler sans relâche en des combats âpres et difficiles, implacables et rugueux, dans des prés carrés qu'il ne nous est pas permis de quitter de par Dieu, la Foi étant en cause (c'est-à-dire la Gloire de Dieu et notre salut à tous), en faisant cependant grande attention de ne pas blesser les personnes des errants engagés dans de mauvaises voies, souvent du reste des frères de combat, et plus souvent encore d'excellente et très-bonne volonté, la Charité de la Vérité incluant à égalité la Vérité de la Charité.
           
        Et là...
           
        Le lyrisme ne trouve plus place première,           
        Comme, entre frères, aux si bons jours d'hier [avant Vatican II, pardi...!].
           
        (Rien que de citer des vers actionne en moi le déclic poétique, Dieu m'en pardonne... et mon lecteur aussi ! Mais après tout, l'art poétique n'est-il pas d'enjoliver ce qui n'est pas joli...?)
 
cerveau feminin
 Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
           
        Dans les archives du Courrier de Rome, qui, sur leur site Internet, vont de 2005 à nos jours, j'ai été interpellé et me suis occupé principalement des articles qui traitent du Magistère ordinaire & universel et de son infaillibilité inhérente, parce qu'ils nous disent avec précision comment les lefébvristes le conceptualisent (très-mal). Mais, à visiter en mode hélico le Courrier de Rome, je crois utile de faire une remarque préliminaire. Dans le temps jadis, "le vieux-vieux temps" (Henri Pourrat), il y avait une revue ecclésiastique de grand renom, L'Ami du clergé, dont les rédacteurs moulaient la doctrine en de savants articles sur quelque point donné de théologie, de droit canon ou d'histoire religieuse. C'était fort utile pour les abonnés qui recevaient chaque semaine leur livraison, ceux-ci étant souvent des curés de paroisse campagnarde, qui, vaquant aux sollicitudes pastorales pratiques, n'avaient pas le temps ni surtout les moyens d'approfondir certains points délicats qu'ils avaient besoin de résoudre. Il y avait tout un système de questions-réponses, où les rédacteurs savants et bien catholiques de L'Ami du clergé répondaient aux questions que leur posaient par écrit les prêtres abonnés. La collection complète va des années 1878 à 1969, j'ai quant à moi les années 1895 à 1936 (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Ami_du_clerg%C3%A9).
           
        Je pense que le Courrier de Rome a eu un peu cette ambition de remplir le même rôle que L'Ami du clergé, mais hélas, on est obligé, en les lisant, de constater qu'il le fait à usage et application interne, exclusivement ad usum des seuls membres de la Fsspx ou sympathisants, car les articles débitent à satiété et même ad nauseam, non pas forcément la doctrine catholique basée sur la Foi, mais trop souvent les opinions erronées, partisanes et prophétiquement obscurantistes, de leurs thèses lefébvristes hétérodoxes, prétendant rendre le compte définitif de "la crise de l'Église" mais en fait n'en rendant nullement compte, laissant au contraire le lecteur dans la bouteille à l'encre ou l'usine à gaz, à la sortie desquelles l'intelligence de la Foi n'est nullement satisfaite mais au contraire fort obscurcie. La vraie Foi pure, intègre (et non intégriste), ouverte au sens apocalyptique et eschatologique, n'y trouve vraiment pas son compte. Encore qu'il serait fort injuste de ne pas rajouter que, abstraction faite de "la crise de l'Église" et de sa théologie, on puisse y trouver des articles très-intéressants.
           
        Les articles que j'ai retenus au fil de ma lecture et qui, quant au Magistère ordinaire & universel doté de l'infaillibilité, appellent vraiment de sérieux et fort graves rectificatifs pour être recadrés comme il faut dans la chasteté doctrinale de la Foi catholique, sont les suivants : À propos de saint Vincent de Lérins, abbé Gleize, février 2008 ; L'effritement de l'Autorité du Concile, abbé Pagliarani, mars 2008 ; L'état de nécessité, abbé Gleize, juillet-août 2008 ; Actualité de Franzelin, abbé Gleize, novembre 2008 ; Pour une juste réévaluation de Vatican II : la Tradition et le Magistère clairement définis, abbé Gleize, mai 2009 ; Du Magistère vivant et de la Tradition - Pour une "réception thomiste" de Vatican II ?, abbé Gleize, juillet-août 2009 ; L'Autorité du Concile Vatican II, abbé Gleize, septembre 2009. Je vais arrêter là bien sûr, car ce petit corpus doctrinal suffit à bien délimiter et comprendre toute la pensée lefébvriste hétérodoxe, les autres articles qu'on trouve dans les années suivantes des archives du Courrier de Rome ne faisant que répéter la mauvaise doctrine y professée, n'en étant qu'une resucée repetita bis, et parfois ter ou quater.
           
        Cependant, je n'aurai garde d'oublier l'article de mai 2011 du Courrier de Rome, titré Fraternité sacerdotale saint-Pie X district d'Italie ― Réponse au Rev. P. Cavalcoli O.P., non-signé, dont je m'étais occupé à fond fin 2011. Cet article prétendait réfuter les justes critiques que ce dominicain italien faisait au positionnement pseudo-théologique des lefébvristes pour expliquer "la crise de l'Église", mais c'étaient leurs soi-disant réfutations à eux, toutes étant fausses et même hérétiques, qui avaient bougrement besoin d'être réfutées, ce que je fis avec soin dans un grand article, sans leur permettre aucune échappatoire, en les suivant ligne après ligne dans le texte de ce n° 344 du Courrier de Rome. C'est principalement de cet article que je fis la page de réfutation du lefébvrisme mis à demeure sur mon site, qui y figure donc depuis plus de douze ans (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/13-la-passion-de-l-eglise/8-refutation-de-la-these-lefebvriste). Pour autant de ce travail de fond qui n'est nullement dépassé, je vais d'ailleurs en reprendre quelques parties pour les présentes, il ne me semble pas du tout inutile de redire à nouveau, sous l'angle nouveau des susdits articles du Courrier de Rome, toute la très-griève hétérodoxie de la position théologique lefébvriste dans "la crise de l'Église".
           
        C'est ce à quoi je vais m'employer maintenant, dans ce nouvel article.
           
        Je vais d'abord mettre en clair et synthétiquement, en des mots lapidaires, la thèse que les lefébvristes croient pouvoir professer pour expliquer "la crise de l'Église" et la vivre catholiquement. Puis, ensuite, je vais montrer l'hétérodoxie viscérale des principales propositions qui en sont les clefs majeures, ce qui va montrer son inanité complète et malheureusement son hérésie radicale, qui sera l'ecclésiovacantisme, c'est-à-dire inexister radicalement l'Église du présent, thèse bien autrement grave que le simple sédévacantisme qui l'est moult déjà, se contentant pour sa part, quant à lui, d'inexister le pape actuel...
           
        Thèse lefébvriste. ― Le Magistère ordinaire & universel de l'Église n'est pas acté à Vatican II, car il ne peut être mis en œuvre que dans la dispersion épiscopale universelle ; dès lors que les évêques sont rassemblés, ils ne sont plus les sujets dudit Magistère ordinaire & universel ; pour cette seule raison, la Liberté religieuse par exemple ne saurait donc être un acte dudit Magistère ordinaire & universel infaillible. En outre, l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel n'est jamais doté de l'infaillibilité, seul l'ensemble des actes de ce Magistère posés au fil du temps sur un même point de doctrine, est infaillible. Comme par ailleurs, le mode magistériel extraordinaire dogmatique n'a pas été employé, par volonté expressément formulée par les papes de Vatican II, les actes de ce Concile ne pourraient donc ressortir, théoriquement, que du Magistère authentique de l'Église, de soi non-infaillible. Enfin, comme les doctrines exprimées à Vatican II sont au moins favens hæresim si pas hérétiques, en tous cas en non-adéquation certaine avec la Foi et la Tradition doctrinale, elles ne peuvent donc jamais avoir été l'expression d'un vrai Magistère ecclésial, car c'est le criterium doctrinal, et lui seul, qui décide si le Magistère est acté ou bien non. Vatican II n'est en fait, théologiquement, qu'un Magistère authentique de soi non-infaillible ; du reste, ce n'est même pas le cas, car s'il l'était, il obligerait encore le fidèle d'assentir aux doctrines hérétiques qu'on y trouve. En conclusion, autant par la forme que par le fond, nous nous trouvons donc à Vatican II avec un non-Magistère. Une génération ecclésiale universelle donnée de "membres enseignants" avec le pape légitime actuel a eu beau se réunir comme, à beaucoup près, elle ne s'était jamais réunie aussi nombreuse auparavant depuis les assises de l'Église, elle n'a cependant pas manifesté le Magistère de l'Église catholique. Ainsi donc, Vatican II n'exprimant qu'un non-Magistère, la Constitution divine de l'Église n'en est atteinte d'aucune manière, et la solution viendra lorsqu'un bon pape envoyé par la Miséricorde de Dieu permettra de reprendre l'intégralité de la Foi. Demain, la Chrétienté, comme disait feu Dom Gérard du Barroux...
 
cerveau feminin
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
            
        1/ "Le Magistère ordinaire & universel de l'Église n'est pas acté à Vatican II, car il ne peut être mis en œuvre que dans la dispersion épiscopale universelle".
           
        Franchement, je suis et reste ébahi, stupéfait, et cela dure depuis vingt ans pour le moins, de devoir constater que des prêtres présumés intelligents, savants, sérieux, aient pu s'appuyer sur un raisonnement aussi insensé, aussi fou, que celui-là, sans en prendre le moins du monde conscience. Sur le sujet, la question primordiale de fond, questio magna, est en effet celle-ci : Depuis quand un lieu théologique, comme l'est suprêmement le Magistère ordinaire & universel, peut-il avoir pour fondement et base juste un... accident, comme l'est la dispersion épiscopale universelle ? Un lieu théologique, comme l'est le Magistère ordinaire & universel, ne peut bien évidemment avoir un accident comme fondement essentiel, mais seulement une substance. Or, les lefébvristes qui nous disent que la dispersion épiscopale universelle est le fondement dudit Magistère ordinaire & universel, à son seul défaut en effet, professent-ils, il n'y aurait pas de Magistère ordinaire & universel, le basent donc sur un accident, ce qui montre toute la fausseté de leur raisonnement, dès les prolégomènes. Ce n'est même plus la théologie mais la métaphysique élémentaire qui invalide complètement leur raisonnement.
           
        Pour le dire dès ici sans tarder, ce qui fonde premièrement et in capite le Magistère ordinaire & universel, ce sont des formes vivantes, les évêques d'une génération ecclésiale donnée una cum le pape actuel, dans n'importe quel mode d'exercice, soit rassemblé soit dispersé. Et ces formes vivantes dotés de l'Autorité divine, qui sont toute la substance du Magistère ordinaire & universel, se mettent en branle et posent l'acte spécifique du Magistère ordinaire & universel, à savoir, l'enseignement doctrinal simple et inchoatif, dit dangereusement non-définitif en nos temps modernes. La substance du Magistère ordinaire & universel, c'est donc 1) des personnes vivantes, 2) qui posent l'acte spécifique au Magistère ordinaire & universel. Lequel est un enseignement fragmenté débité par les "membres enseignants" aux "membres enseignés" selon les besoins et désirs spirituels d'une génération ecclésiale donnée, sous l'inspiration du Saint-Esprit, lequel enseignement particulier et fragmenté, épousant au fil des siècles d'autres enseignements inchoatifs de même nature sur le même point de doctrine, va finir par aboutir à ce que le bénédictin Dom Paul Nau appelle une sententia finalis terminativa, c'est-à-dire une définition dogmatique aux termes théologiquement achevés. J'ai ici bien résumé in globo le fondement substantiel du Magistère ordinaire & universel, et il serait vraiment bon que les lefébvristes en apprennent bien la leçon : un enseignement ordinaire simple et inchoatif délivré à l'universalité des fidèles par les évêques una cum le pape actuel d'une génération ecclésiale donnée, quelque soit le mode, rassemblé ou dispersé, dans lequel ils se situent pour le faire. Rien à voir, cette fois-ci, avec un accident, par définition non-substantiel. Nous sommes là les pieds dans le roc d'une substance.
           
        C'est seulement par antonomase que Pie IX, Vacant, etc., dénomment le Magistère ordinaire & universel, "les évêques dispersés", autrement dit par sa manière commune, habituelle et ordinaire d'exister, laquelle n'est, il est capital de le bien comprendre, qu'un de ses caractères accidentels dominants mais nullement substantiel. L'antonomase est une figure de style qui décrit un être par un caractère dominant de ce qu'il est, une image qui frappe, mais qui n'est pas sa substance. Je vais en prendre trois exemples pratiques, qui nous aideront à le bien comprendre. Appeler Harpagon quelqu'un d'avare, selon le nom consacré à l'avare par Molière dans sa pièce de théâtre, c'est le dénommer selon son (vilain) trait de caractère dominant ; en résulterait-il, je vous prie, que si ce quelqu'un se convertissait et cesserait d'être avare et donc Harpagon, il cesserait par le fait même d'exister ? Bien sûr que non, n'est-ce pas. Car cette appellation antonomastique basée sur son caractère dominant ne touche pas à la substance métaphysique de ce qu'il est. Il est un être humain et il continuera bien évidemment à être un être humain s'il cesse d'être avare. Second exemple. Je m'appelle Vincent Morlier, en tant qu'organiste j'ai tenu deux petites tribunes d'orgue chez les tradis. Supposons un fidèle qui ne me connaît pas personnellement, il ne sait de moi que ce qu'il me voit faire tous les dimanche à la messe dans ma fonction d'organiste, et tout naturellement, lorsqu'il parle de moi, il m'appelle "l'organiste" ; en résulterait-il, je vous prie, que si je cessais ma fonction d'organiste, je cesserai d'exister ? Évidemment non, là encore. Ce serait faire consister la substance métaphysique de ma très-auguste et respectable personne par un pur accident, ce qui est une folie totale.
           
        Mais prenons maintenant par le bras Grosjean, l'innocent du village, donnons-lui un sucre d'orge pour nous concilier ses bonnes grâces et menons-le devant un troupeau de vaches bien grasses et bien nourries, et là, on lui demande : Que vois-tu, Grosjean ? ― Des vaches, répond-il ; puis, on le mène quelques haies et talus plus loin devant un autre troupeau de vaches, mais, cette fois-ci, celles-ci sont toutes maigres, leurs os saillant sous la peau, et on lui pose la même question : Que vois-tu, Grosjean ? ― Là, il répond : Ah !, ce ne sont plus des vaches car elles sont maigres. Grosjean, mais lui c'est normal parce qu'il est idiot, a conceptualisé l'être substantiel de la vache dans un accident, consistant en ce qu'elle soit grasse et bien nourrie : donc, pour lui, si la vache est maigre, ce n'est plus une vache. Le problème, c'est qu'avec le Magistère ordinaire & universel, le lefébvriste nous régale sans sucre d'orge de la même bougre bêtise. Il s'est imaginé que ce qui caractérise substantiellement le Magistère ordinaire & universel, c'est uniquement les évêques dispersés, qui n'est pourtant qu'un mode purement accidentel. Si les évêques sont rassemblés, quoiqu'étant toujours les mêmes et substantiels sujets du Magistère ordinaire & universel habilités à en poser l'acte spécifique, qui est l'enseignement doctrinal quotidien simple et inchoatif, alors, là, les lefébvristes osent soutenir qu'ils... n'existent plus en tant qu'acteurs du Magistère ordinaire & universel !!
           
        Or, Pie IX, Vacant et les autres théologiens qui appellent le Magistère ordinaire & universel par son mode d'exister le plus commun, habituel et ordinaire, à savoir la dispersion épiscopale universelle, n'ont pas du tout prétendu, comme veulent le croire les lefébvristes, donner par cette appellation antonomastique, une substance à cette manière dispersée d'exister du Magistère ordinaire & universel, ils ont simplement appelé le Magistère ordinaire & universel par son caractère dominant et habituel d'existence, par une antonomase qui est toujours un accident. Ce qui signifie que non seulement cette appellation antonomastique ne révèle pas ce qu'est la substance du Magistère ordinaire & universel, mais qu'en plus, l'être substantiel du Magistère ordinaire & universel n'en dépendant nullement, le Magistère ordinaire & universel peut très bien exister et se manifester d'autres manières. Car je le rappelle encore, les lefébvristes montrant hélas qu'ils ont besoin d'en bien apprendre et retenir la leçon, la substance du Magistère ordinaire & universel, c'est des personnes vivantes posant l'acte spécifique du Magistère ordinaire & universel, à savoir l'enseignement doctrinal simple. Elles peuvent donc très-bien, ces personnes vivantes du Magistère ordinaire & universel qui sont les évêques et le pape actuel d'une génération ecclésiale donnée, poser l'acte spécifique du Magistère ordinaire & universel lorsque, au contraire d'être dispersées, elles sont réunies et rassemblées en un même lieu, dans le cadre d'un concile œcuménique.
           
        Quand bien même, on n'a aucune peine à le concéder, ce dernier cas de figure n'est pas ordinairement envisageable, c'est vraiment une anormalité (mais pas une impossibilité, sur le plan théologique). Les évêques rassemblés en concile œcuménique en effet, peuvent théologiquement, aussi bien que ceux dispersés dans l'orbe catholique, mettre en œuvre le Magistère ordinaire & universel, quoique ce soit un grand désordre, un désordre effectivement enregistré à Vatican II (... dans lequel il n'y a que du désordre), car les conciles œcuméniques, en principe, ne doivent acter que des actes du Magistère dogmatique extraordinaire. Mais il n'est théologiquement pas impossible du tout que le Magistère ordinaire & universel puisse être acté par les évêques rassemblés, quand bien même c'est un désordre.
           
        C'est pourquoi, donc, on voit par la suite des temps après Vatican 1er, les théologiens sérieux gommer de plus en plus cette négative et accidentelle façon d'appeler le Magistère ordinaire & universel de façon antonomastique, "les évêques dispersés", car cette appellation induit beaucoup en erreur si on a l'inintelligence grande de la prendre pour une substance comme le font les lefébvristes. À leur décharge, on peut comprendre qu'ils ont sans doute été poussés à cela par réaction passionnelle et dialectique contre des ennemis de la Foi qui voulaient les obliger à l'obéissance aux décrets hérétiques de Vatican II. Mais maintenant, il faut qu'ils se sortent de leur erreur dont on va voir qu'elle les mène dans une hérésie aussi grave, quoique de toute autre nature, que celle, moderniste, des ennemis de la Foi qui les persécutent. Il faut donc que les lefébvristes en reviennent tout naturellement, sous l'inspiration du Saint-Esprit, à bien repositionner le Magistère ordinaire & universel dans son fondement substantiel, à savoir : 1) les sujets et 2) l'objet, tous deux composant la substance du Magistère ordinaire & universel, c'est-à-dire 1) les évêques una cum le pape actuel d'abord, et 2) l'acte idoine que ces formes vivantes posent, "proposent à croire" comme dit judicieusement Pie IX dans Dei Filius (car la formule révèle que cet acte ne peut être posé que dans le Magistère du présent, la proposition de la croyance aux fidèles en effet ne peut être acté que par des formes vivantes), à savoir le simple enseignement doctrinal inchoatif, enseignement qui se débite de générations ecclésiales en générations ecclésiales. Et qu'ils ne le basent plus sur un mode d'existence et d'agir purement accidentel.
           
        Malheureusement, les lefébvristes ne l'ont pas compris et en sont restés à conceptualiser premièrement le Magistère ordinaire & universel par un simple accident d'icelui, reprochant même, dans leur aveuglement complet et d'une inintelligence rare, à ceux qui, dans une intelligente démarche théologique quant à eux, sont sortis de l'accident pour appréhender le fondement substantiel du Magistère ordinaire & universel, de ne pas en rester à... l'accident, comme on voit l'abbé Gleize le faire sans vergogne avec l'abbé Lucien dans L'autorité du concile Vatican II, le porte-plume théologique de la Fsspx endossant sans trop de complexe l'habit du donneur de leçons, sa leçon consistant à vouloir faire d'un accident une substance, alors que c'est lui, porte-plume lefébvriste privilégiant l'accident sur la substance, qui doit en recevoir une, de magistrale leçon, précisément sur le sujet sur lequel il prétend donner leçon.
 
        S'il avait eu l'humilité d'écouter l'abbé Lucien, il l'aurait apprise de lui, car ici, sur ce sujet précis, il a les pieds bien dans la doctrine catholique, tout particulièrement quant à conceptualiser théologiquement le qualificatif "universel" de manière substantielle et non point accidentelle... contrairement à l'abbé Gleize qui raconte n'importe quoi dans le n'importe quoi sur "l'universel", en prenant un accident pour une substance (certes, il faut hélas préciser que si le bon positionnement de l'abbé Lucien quant à la définition qu'il professe du Magistère ordinaire & universel est resté pérenne et identique à lui-même depuis le début de "la crise de l'Église", il en a malheureusement changé du tout au tout l'application, dans un virage radical sur lui-même à 180°, quand il a rejoint les "ralliés" : invoquant au tout début l'infaillibilité du Magistère ordinaire & universel appliqué au décret vaticandeux de la Liberté religieuse pour cautionner la thèse sédévacantiste -puisque ledit décret, hérétique, est doté de par ce Magistère de l'infaillibilité, alors cela signifie que le pape qui l'a promulgué n'a plus la forme d'un vrai pape, thèse guérardienne semi-sédévacantiste-, il l'invoque maintenant pour professer, ... à combien tort !, que la doctrine de la Liberté religieuse ne saurait point être une hérésie, tombant là de Charybde en Scylla, rejetant la peste pour embrasser le choléra ; il n'a pas pris en compte l'existence d'une troisième solution, la seule vraie, pour expliquer dans la Foi comment il se fait bien que Dignitatis Humanæ Personæ puisse être effectivement un décret doté de l'infaillibilité, ce qui est vrai, alors qu'il a comme objet une doctrine hérétique, ce qui est tout aussi vrai... solution catholique que je vais exposer en finale).
               
        Par ailleurs, dans cet article, l'abbé Gleize "oublie" un mode très-important de l'infaillibilité ecclésiale lorsqu'il les liste, mode qui aurait pu l'éclairer sur le vrai sens du mot "universel". Il en voit seulement trois, à savoir 1/ le pape faisant seul une déclaration dogmatique définitionnelle, 2/ le pape faisant cette même déclaration dogmatique non plus seul mais avec tous les évêques en union morale avec lui (et pas obligatoirement rassemblés dans une aula conciliaire, comme veut le croire l'abbé Gleize ― sur le plan théologique en effet, on pourrait tout-à-fait bien supposer, quoique sur le plan humain ce serait évidemment très-difficile à réaliser, le pape faisant une proclamation dogmatique extraordinaire avec tous les évêques dans leur mode de dispersion universelle, chaque évêque dans son diocèse faisant la proclamation dogmatique en même temps que le pape à Rome la ferait -il faudrait évidemment bien régler les pendules et les fuseaux horaires !-... Bien qu'il ne soit pas là question d'infaillibilité, la chose n'a-t-elle pas été demandée par la Vierge de Fatima pour faire la Consécration de la Russie ?), 3/ le pape et les évêques cum Petro et sub Petro faisant ensemble un simple enseignement doctrinal inhérent au Magistère ordinaire & universel... rassemblés ou dispersés, contrairement à ce que veut croire notre porte-plume lefébvriste. Mais donc, disais-je, notre porte-plume "oublie" le 4/, à savoir le pape actant tout seul le Magistère ordinaire & UNIVERSEL, dans son enseignement ordinaire quotidien, chaque jour que Dieu fait, singulis diebus, du haut de sa cathèdre romaine, mode qu'a magnifiquement développé en son temps Dom Paul Nau en deux articles très-savants et très-riches parus dans la Revue thomiste. Or, je viens de mettre le mot en majuscules, si le pape, lorsqu'il met en œuvre ce quatrième mode de l'infaillibilité est "virtuellement universel", selon le mot d'un certain P. Congar rapporté par Dom Paul Nau, cela signifie évidemment que la note d'universalité n'a rien à voir avec la dispersion épiscopale universelle. Est-ce pour cela que le porte-plume théologique de la Fsspx a fait l'impasse sur ce quatrième mode...? A-t-il "oublié" que Vacant, qu'il aime énormément au point tout-de-même excessif de faire de son article sa bible sur le sujet de l'infaillibilité ecclésiale, évoque en finale d'icelui l'emploi de l'infaillibilité du mode ordinaire & universel par le pape seul, d'une manière vraiment très-inspirée, car il écrit en 1887 et à cette époque presque immédiatement post-Vatican 1er, la notion n'était pas encore dégagée en Église ?
           
        Or, il me semble que c'est vraiment le moment de rappeler que les évêques rassemblés autour du pape participent ipso-facto à l'infaillibilité ordinaire du pape. C'est ce qu'un certain... Marcel Lefebvre apprenait lorsque, jeune encore et simple potache, il étudiait sa théologie à Rome : "Marcel Lefebvre s'inscrivit le 2 novembre 1925 au «cours majeur» de théologie de la Grégorienne. (…) Le cours insistait sur l'existence d'un magistère visible et vivant (à l'encontre du sola scriptura de Luther), sur l'infaillibilité du pape parlant ex cathedra et sur celle des conciles œcuméniques «qui participent à l'infaillibilité ordinaire du Souverain Pontife»" (Marcel Lefebvre, une vie, Bernard Tissier de Mallerais, p. 53). Or, qui sont les membres actifs des conciles œcuméniques ? Les évêques rassemblés. Et donc, ils participent à l'infaillibilité ordinaire du pape actuel. C'est très-bien dire, dans un raccourci lapidaire et complet, que les évêques cum Petro et sub Petro peuvent tout-à-fait, rien ne s'y oppose, poser des actes du Magistère ordinaire & universel dans le cadre d'un concile œcuménique, quoique ce soit un désordre.
           
        Quel dommage que Mgr Lefebvre puis ses fils spirituels n'aient pas retenu la bonne leçon qu'il avait apprise en 1925...!!
               
        D'autre part, Dom Paul Nau souligne très-bien l'importance essentielle et capitale du criterium d'universalité inhérent au mode magistériel ordinaire & universel employé par le pape seul, et il nous permet au passage de voir en quoi consiste exactement cette note en théologie en relation avec le charisme d'infaillibilité, et c'est peu dire que ça n'a rien à voir avec la dispersion épiscopale universelle. Il commence par nous dire qu'un enseignement doctrinal à l'Église universelle ne saurait être erroné, puis, continue : "Si une erreur en effet se glissait dans une proposition faite à un groupe restreint, elle n'égarerait pas nécessairement la Foi du fidèle. L'objet formel de celle-ci n'est pas la proposition particulière, mais «la Vérité première manifestée par l'enseignement de l'Église». C'est à la vérité proposée à l'Église universelle que le fidèle adhère. Mais contre une défaillance de cette proposition universelle il ne resterait plus aucun recours, les croyants seraient nécessairement égarés, et par l'autorité même qui leur parle au nom du Christ. L'erreur ne peut donc, sans faire mentir les Promesses divines, se glisser dans un enseignement donné à la totalité de l'Église [= universel ; nous avons là, la définition du terme "universel" appliqué au charisme de l'infaillibilité ecclésiale, sur le plan théologique, elle est celle à laquelle adhérait l'abbé Lucien et à laquelle doit adhérer tout bon catholique, y compris bien sûr le lefébvriste ; mais Dom Paul Nau poursuit son explication, continuons à le lire avec soin :]. Mais cette totalité, il est deux manières de la rejoindre : ou bien parce que tous les maîtres, enseignant chacun en vertu de sa mission limitée sa part du troupeau, se trouvent dans un enseignement concordant (c'est le cas des évêques pasteurs de leurs diocèses) ; ou bien parce qu'il procède d'un maître dont la mission embrasse toute l'Église (c'est le cas du souverain pontife ou des évêques agissant collégialement avec lui [… comme dans la Liberté religieuse de Vatican II, par exemple…])" (Nau, 1962, pp. 372-373).
               
        "D'après ces Promesses [du Christ], la garantie [d'infaillibilité] n'est pas promise inconditionnellement à l'autorité suprême, mais seulement à celle-ci dans sa relation à l'Église universelle, seule bénéficiaire des Promesses divines [d'infaillibilité]. (…) Les textes scripturaires qui nous témoignent de cette dernière [l'expression formelle de la volonté du Christ concernant le charisme d'infaillibilité], nous montrent ce privilège, non pas attaché à l'autorité suprême comme telle, mais à la relation de cette dernière à l'Église universelle, dont il a pour but de conserver la Foi dans son unité et son intégrité" (Nau, 1962, pp. 362 & 389-390).
           
        Il est évident qu'ici Dom Paul Nau donne la véritable définition du mot "universel" caractérisant le Magistère infaillible, et que celle-ci a trait au sens générique et nullement à la dispersion épiscopale universelle.
               
        Enfin, autre aspect très-important de la question, le qualificatif "universel" ne s'applique pas seulement aux "membres enseignants" mais aussi aux "membres enseignés" : un acte doctrinal du Magistère ordinaire & universel est infaillible non pas seulement parce que l'universalité au moins morale des membres enseignants una cum le pape le professe, mais aussi parce qu'il s'adresse à l'universalité des fidèles, et que celle-ci pose subséquemment l'acte de croyance. Un auteur, cité par Dom Paul Nau, a fort bien résumé cette question qui a une importance certaine, je le cite pour conclure : "Le premier schéma de la constitution De Ecclesia et celui de la Constitutio dogmatica secunda se sont placés, à juste titre, au point de vue de l'Église, et de l'Église Universelle, sans autre distinction. C'est en effet l'Église tout entière [= universelle] qui est l'objet de la promesse indéfectible et le bénéficiaire de l'assistance du Dieu fidèle. L'infaillibilité de l'Église n'est pas autre chose que le fruit de cette fidélité divine et de cette assistance efficace, que ne peut compromettre la faillibilité propre de la créature. Chacun des membres de l'Église croyante ou enseignante peut faillir, quand on le considère comme «personne privée». Mais lorsque l'Église, croyante ou enseignante, s'engage universellement dans la profession de sa Foi ou dans l'enseignement de cette même Foi, nous ne sommes plus en présence de personnes privées, mais de l'Église même du Christ, que le Seigneur tient fermement sur le chemin de la Vérité. C'est pourquoi la profession de Foi de l'Église Universelle [par les "membres enseignés"], aussi bien que l'enseignement de l'Église Universelle [par les "membres enseignants"], sont garantis tous deux de l'erreur. Le critère de l'infaillibilité est donc, dans chaque cas, l'universalité [= au sens de totalité de l'Église, qui n'a rien à voir avec la dispersion épiscopale universelle], comme le soulignait opportunément la Constitutio secunda, et cette universalité se réalise lors même qu'intervient le pape seul, car il enseigne alors comme le «pasteur et le docteur de tous les chrétiens», ainsi que l'a défini la Constitutio dogmatica prima" (A. Chavasse, L'ecclésiologie au concile du Vatican, dans RevSR, 1960, nn. 124-126, pp. 233-245 -p. 245-, cité par Nau, 1962, note 5 des pp. 362-363).
           
        Conceptualiser le Magistère ordinaire & universel par une antonomase accidentelle est donc une profonde erreur, métaphysique même avant d'être théologique. Si on la suit sans se rectifier, comme le font les lefébvristes, elle crée une autre erreur sur le concept "universel", comme on vient de le voir : le qualificatif "universel" regarde non pas seulement, quant au Magistère ordinaire & universel, tous les évêques uniquement dans leur dispersion, mais tous les évêques, dans quelque mode ils se trouvent être, soit dispersés soit rassemblés. Il faudrait donc arrêter d'employer cette formule d'"évêques dispersés", qui a trop fait parler d'elle, qui se situe théologiquement dans le plus qu'imparfait pour conceptualiser le Magistère ordinaire & universel. Vacant lui-même dit fort bien dans son article que donc les lefébvristes aiment énormément, au point tout-de-même excessif d'en faire le fondement essentiel voire unique de leur thèse ("étude classique qui fait autorité sur la question", nous dit l'abbé Gleize ― L'autorité du concile Vatican II, p. 4), que l'avancée des temps sous l'inspiration du Saint-Esprit permet de supprimer les formulations imparfaites du départ dans l'histoire d'un dogme, qui pourraient contenir ou orienter vers un sens favens hæresim. Puis donc de leur très-grande affection pour l'article de Vacant, je conseille aux lefébvristes de bien écouter sa leçon, justement, tirée de son article, que voici :
           
        "Nous avons vu les divergences qui tendent à se produire, soit entre les formules nombreuses dans lesquelles on essaye de faire entrer les doctrines qui ne sont pas encore entièrement élucidées ni, à plus forte raison, définies, soit entre les multiples expositions des doctrines les mieux éclaircies ; mais ce que nous n’avons pas remarqué c’est qu’il y a, en même temps, entre elles comme une lutte pour la vie, par l’effet de laquelle les formules défectueuses et les expositions imparfaites disparaissent, pour laisser peu à peu le terrain aux formules exactes et aux expositions heureuses.
           
        "Il est facile d’étudier, dans les écrits des premiers siècles, la manière dont certaines formules sur la Trinité qui favorisaient l’erreur et pouvaient lui ouvrir l’entrée de l’Église ont insensiblement fait place à des expressions plus irréprochables. C’était la réflexion, c’étaient les conclusions hérétiques que Sabellius, Paul de Samosate ou leurs partisans tiraient d’une formule, qui en montraient l’ambiguïté, l’inexactitude et le danger. Cette formule était abandonnée, puis condamnée. D’autres formules déjà anciennes ou des formules relativement nouvelles qui paraissaient plus heureuses (comme le terme consubstantiel) remplaçaient partout les expressions défectueuses. Les jugements de l’autorité ecclésiastique portaient, en même temps, des coups redoublés à ces expressions et aux erreurs qu’elles favorisaient, jusqu’au moment où une définition fixait pour jamais le langage qui avait été l’objet de tant de controverses et de travaux. Quelquefois c’était le langage qui se précisait, d’autres fois c’était la doctrine elle-même qui se développait sous l’action du magistère ordinaire.
           
        "Il n’est pas difficile de voir que cette lutte pour la vie se produit non seulement entre les formules courtes et précises qui composent nos symboles de foi et nos catéchismes, mais encore entre les ouvrages de longue haleine. Les traités où l’Église ne trouve pas sa doctrine exposée avec exactitude, clarté et netteté disparaissent ou ne sont pas employés ; au contraire, les écrits remarquables restent, se répandent dans toutes les mains, et les pasteurs y reconnaissent l’expression fidèle des enseignements du christianisme" (p. 11).
           
        On ne saurait mieux dire, Vacant est vraiment, je suis le premier à le dire, magistral. Et voilà qui concerne en plein notre sujet : il est grand'temps d'abandonner cette définition antonomastique très-imparfaite du Magistère ordinaire & universel, "évêques dispersés", pour en venir à ce qui définit substantiellement le Magistère ordinaire & universel, à savoir, je le rappelle encore un coup, les lefébvristes ont vraiment beaucoup besoin de l'entendre, d'être les évêques una cum le pape actuel d'une génération ecclésiale donnée, délivrant universellement, en amont comme en aval, un enseignement doctrinal simple et inchoatif ayant vocation de mener à l'explicitation dogmatique définitive.
           
        Vacant lui-même, d'ailleurs, dans son article très-inspirée, quoique, chronologiquement tout proche de Vatican 1er et suivant au plus près Pie IX qui en reste à la formulation définitionnelle imparfaite des "évêques dispersés" pour conceptualiser le Magistère ordinaire & universel, fait cependant déjà très-souvent, il faut que les lefébvristes le remarquent avec grande attention, spontanément et intuitivement abstraction du caractère de dispersion épiscopale universelle quand il donne des définitions du Magistère ordinaire & universel, montrant par-là qu'il est bien loin de considérer cette accidentelle dispersion épiscopale comme étant l'élément fondamental et substantiel qui définit le Magistère ordinaire & universel, ainsi que veulent le lui faire dire erronément les lefébvristes.
           
        Il commence en effet tout son article par une sorte de définition synthétique de ce qu'est le Magistère ordinaire & universel, la voici : "Ce magistère ordinaire n’est autre chose, en effet, que celui dont l’Église tout entière nous offre continuellement le spectacle, quand nous la voyons parler sans cesse par la bouche du pape et de tous les évêques catholiques, se mettre par tout l’univers à la disposition et à la portée de tous les hommes, des infidèles et des chrétiens, des ignorants et des doctes, leur apprendre à régler d’après la révélation divine non seulement leur foi, mais encore leurs sentiments, leur culte et toute leur conduite. Ce mode d’enseignement, qui s’exerce aujourd’hui partout et sur toutes choses, il est facile de montrer qu’il s’est toujours exercé de la même manière et qu’on a toujours reconnu son infaillible autorité" (p. 3).
           
        Pas trace de "dispersion épiscopale", ici, est-il besoin de le dire et de le faire remarquer aux lefébvristes, dans cette tête d'article qui a visiblement vocation d'un résumé synthétique de la doctrine que l'auteur va magistralement exposer dans tout son article. Il y a même un mot dans ce que Vacant emploie, qui renverse complètement et à la racine la conceptualisation du Magistère ordinaire & universel par la seule dispersion épiscopale universelle, c'est le mot partout : "Ce mode d'enseignement [ordinaire & universel], qui s'exerce aujourd'hui PARTOUT et sur toutes choses". Voilà qui est dire qu'il peut aussi s'exercer dans... les conciles généraux, autrement dit dans le rassemblement épiscopal una cum le pape. Partout en effet n'exclut aucun lieu, en ce compris bien évidemment même l'aula conciliaire où se réunissent les évêques rassemblés (le jésuite Perrone aura un propos de sens identique au "partout" de Vacant, lorsque, dans sa Théologie dogmatique, il traite du Magistère ordinaire & universel infaillible : "Il s'opère EN TOUT LIEU, en tout temps").
           
        Mais il s'en faut que ce passage introductif de son article soit le seul où Vacant n'évoque nullement le caractère de dispersion épiscopale en définissant le Magistère ordinaire & universel, on en répertorie beaucoup d'autres dans son article, en voici quelques-uns, qu'apparemment les lefébvristes n'ont pas su lire avec intelligence dans leur sens obvie, alors... qu'ils le fassent maintenant :
           
        ― "En outre, puisque l’infaillibilité dans l’enseignement n’appartient qu’au corps épiscopal et au Pape, c’est au corps épiscopal et au Pape que le magistère ordinaire et universel de l’Église doit sa souveraine et infaillible autorité" (p. 5). Point question ici, de dispersion épiscopale.
           
        ― "C’est ce qui explique le principe, que nous établissions tout-à-l’heure, que c’est au collège épiscopal qu’appartient, en propre et de droit divin, l’exercice du magistère ordinaire de l’Église" (p. 6). Ibidem.
           
        ― "Les signes auxquels on reconnaît une doctrine enseignée infailliblement par le magistère ordinaire et universel doivent donc montrer que cette doctrine est proposée à la croyance de l’Église par la souveraine autorité du Pontife Romain ou du corps épiscopal" (p. 16). Itou.
           
        ― "En 1863, Pie IX rappela à certains théologiens allemands que l’on doit donner sa foi et son adhésion, non seulement aux vérités imposées comme de foi par des jugements solennels de l’Église, mais encore à tous les points qu’elle déclare certains et obligatoires par son magistère ordinaire et universel" (p. 20). Ici, c'est frappant, alors que c'est dans la lettre Tuas Libenter à laquelle fait visiblement allusion Vacant dans ce passage que Pie IX décrit le Magistère ordinaire & universel sous son mode accidentel d'exercice habituel des "évêques dispersés" (= "Quand même il ne s’agirait que de la soumission due à la foi divine, on ne pourrait pas la restreindre aux seuls points définis par des décrets exprès des Conciles œcuméniques, ou des Pontifes romains et de ce Siège Apostolique ; il faudrait encore l’étendre à tout ce qui est transmis, comme divinement révélé, par le corps enseignant ordinaire de toute l’Église dispersée dans l’univers", dit Pie IX), Vacant n'y fait aucune allusion...
           
        ― "V. AUTORITÉ DOCTRINALE DE LA MAJORITÉ DES ÉVÊQUES DISPERSÉS. ― Il est temps que notre attention se porte sur l’élément principal du magistère ordinaire, sur celui qui en fait une règle infaillible et obligatoire de notre foi et de nos sentiments, je veux dire sur L’AUTORITÉ qui y préside. Cette autorité est celle du Pape et du collège épiscopal uni au Pape. C’est à ce chef, c’est à ce corps que toutes les promesses d’infaillibilité sont faites et que tous les pouvoirs sur l’Église sont donnés. Tout est dans la dépendance et sous la surveillance de cette autorité souveraine ; tous les éléments dont nous avons parlé n’entrent dans le magistère ordinaire et universel que par son action ; ils en sont les organes ou plutôt les instruments et en reçoivent toute leur vertu, comme la branche reçoit sa vie et sa nourriture du tronc de l’arbre, aussi longtemps qu’elle y reste attachée" (p. 25).
           
        Ce passage est très-révélateur. Vacant, dans son titre, en reste à parler des évêques dispersés, manière habituelle et commune, et surtout tactique et stratégique dans le contexte historique de Vatican 1er je vais mieux le dire tout-à-l'heure, de parler des sujets du Magistère ordinaire & universel. Or bien, dans l'explication qu'il donne immédiatement sous ce titre, son lecteur peut bien se rendre compte que Vacant ne parle plus du tout de "dispersion épiscopale" : ce qui signifie très-clairement que pour Vacant, les sujets formels du Magistère ordinaire & universel sont les évêques dans n'importe quel mode ils soient, soit dispersés soit rassemblés. S'il évoque sans y attacher d'importance la qualité de dispersé dans son titre, c'est, il faut le répéter, uniquement parce que c'est le mode habituel, commun et ordinaire, c'est le cas de le dire, où se trouvent quasi tout le temps les évêques pour poser un acte du Magistère ordinaire & universel. Et normalement, il n'y a pas d'autre manière pour eux de le poser. Mais cela reste toujours un accident, ça n'est jamais une substance, l'élément substantiel confectionnant essentiellement le Magistère ordinaire & universel. Et c'est tout ce qu'est autorisé à en déduire le catholique : que Vacant parle du mode de la dispersion épiscopale universelle parce que c'est juste ce mode dans lequel se situe quasi tout le temps les évêques sujets du Magistère ordinaire & universel, mode de mise en œuvre qui de toutes façons, métaphysiquement, ne peut être et n'est donc qu'un accident. Le catholique n'est pas du tout autorisé à en déduire, comme le font à tort les lefébvristes, que le mode de dispersion est un élément substantiel constitutif sine qua non des sujets épiscopaux du Magistère ordinaire & universel, à défaut duquel le Magistère ordinaire & universel ne pourrait être mis en œuvre.
           
        ― "Nous avons aussi considéré ce magistère dans les membres de l’Église enseignante. Nous avons dit que le corps épiscopal qui a reçu l’infaillibilité doctrinale, est formé du pape et des évêques qui possèdent une juridiction dans l’Église catholique ; que la majorité de ces évêques sera toujours dans la vérité et qu’elle suivra continuellement le Souverain Pontife dans l’enseignement authentique de la doctrine de Jésus-Christ, sans jamais prendre le pas sur lui" (p. conclusive 36). Aucune trace, là encore dans ce passage, de "dispersion épiscopale universelle"...
           
        ― "CONCLUSIONS. Nous avons vu que le magistère ordinaire est un mode d’enseignement infaillible, distinct des jugements solennels et employé par l’Église enseignante, dans sa vie de chaque jour, avec la même autorité qu’elle revendique pour ses jugements solennels. Examinant ensuite ce magistère plus à fond, nous avons reconnu qu’il s’exerce partout et toujours, à l’aide de nombreux ministres auxquels le pouvoir d’enseigner, donné au Pape et au corps épiscopal par Jésus-Christ, est délégué ou laissé dans des mesures diverses" (p. conclusive 36). Itou derechef...
           
        Il est aisé de remarquer que dans la conclusion où Vacant résume synthétiquement toute la doctrine exposée dans son article sur le Magistère ordinaire & universel, il n'a pas un seul mot pour évoquer le caractère de dispersion pour définir les sujets formels du Magistère ordinaire & universel, sauf une fois, de pure forme, dans ses toutes dernières lignes. C'est bien dire que dans son esprit, le caractère "épiscopal dispersé" n'a nullement la note de nécessité sine qua non pour l'exercice du Magistère ordinaire & universel qu'ont voulu lui donner les lefébvristes, dans une inintelligence complète de vouloir qu'un accident puisse conceptualiser un lieu théologique, comme l'est le Magistère ordinaire & universel...
           
        Mgr Zinelli, rapporteur de la Députation de la Foi au concile de Vatican 1er, Députation de la Foi qui, rappelons-nous, était un organe ad hoc agissant sous l'Autorité infaillible du pape et ayant pour très-haute mission d'exprimer dans l'aula conciliaire la Foi de toute l'Église à tous les évêques assemblés, et la manifestant infailliblement car en fait ils étaient la voix du pape Pie IX, Mgr Zinelli disais-je, avait déjà débouté radicalement le distinguo absurde du lefébvriste qui professe que les sujets du Magistère ordinaire & universel sont seulement les évêques dispersés : "L'accord des évêques dispersés a la même valeur que lorsqu'ils sont réunis : l'assistance a en effet été promise à l'union formelle des évêques, et non pas seulement à leur union matérielle" (Mgr Zinelli, Mansi 51, 676 A). Remarquons bien que pour Mgr Zinelli, ce qui n'est pas du tout sujet à discussion, ce qui est sûr, c'est l'Autorité magistérielle des évêques rassemblés, réunis, et non l'inverse ! Or, soutient-il, c'est parce que les évêques rassemblés sont ipso-facto revêtus de l'Autorité magistérielle, que donc les évêques dispersés le sont eux aussi ! Par ailleurs, il professe très-clairement que l'Assistance divine est l'apanage de l'union formelle des évêques, et cette union épiscopale formelle est bien sûr autant réalisée dans le mode de rassemblement que dans le mode de dispersion. Autrement dit, et comme le vrai théologien doit le professer, Mgr Zinelli n'a que faire de l'insensé accident qui nous occupe pour fonder substantiellement l'Assistance divine promise aux évêques d'une génération ecclésiale donnée, qu'il s'agisse pour eux d'acter le Magistère extraordinaire dogmatique ou celui ordinaire & universel...
           
        Pour finir ce chapitre, on ne peut de toutes façons pas manquer de se poser la question : pourquoi donc les évêques dispersés ont-il été choisis par le pape de Vatican 1er pour décrire les sujets du Magistère ordinaire & universel, ce qui, on vient de le voir, était une manière très-imparfaite de formuler le dogme du Magistère ordinaire & universel ? Je crois qu'ici, le contexte historique explique beaucoup de choses, et Dom Paul Nau en parle d'ailleurs très-clairement dans ses articles très-riches, plus encore que les Heures du duc de Berry. La très-grande affaire du concile de Vatican 1er était, pour la première fois dans toute l'histoire de l'Église, de dégager le sujet-suppôt pontifical tout seul à la face de toute l'Église et du monde entier pour manifester l'infaillibilité ecclésiale. Ce fut une très-grande lutte pour la vie, pour reprendre la très-heureuse expression de Vacant dans son article, et la bataille fut fort rude et rugueuse contre des anti-infaillibilistes extrêmement acharnés, tels Mgr Dupanloup ou le P. Gratry, Dom Guéranger réduisant à rien les arguments de ce dernier. Les anti-infaillibilistes voulaient assurément bien que le pape soit sujet de l'infaillibilité mais pas sans les évêques, à la manière très-conciliariste et/ou gallicane qui voulait que le pape soit infaillible seulement avec le consentement de l'Église, c'est-à-dire des évêques de l'orbe catholique toute entière. Il ne faudrait pas s'imaginer en effet que dégager le pape tout seul pour manifester l'infaillibilité ecclésiale fut, dans la vie de l'Église militante, une étape qui passa comme lettre à la poste, alla sans dire, tout le monde étant d'ores et déjà d'accord sur cette évidence. C'est plutôt le contraire qui est vrai, ce fut un grand combat.
           
        En fait, l'histoire de l'Église nous montre que le pape dut sans cesse lutter au cours des siècles, mais surtout après le grand-schisme d'Occident (1378-1417), contre l'étau des forces "démocratiques" voulant étouffer et subvertir épiscopalement le Tu es Petrus de la Constitution divine de l'Église. Aux temps de Jeanne d'Arc (1412-1431) par exemple, l'évêque Cauchon son persécuteur faisait partie de cette très-active camarilla franc-maçonne avant la lettre, composée de grands universitaires et d'évêques influents, qui, déjà, voulait démocratiser l'Église (lorsque la divine Pucelle inspirée du Saint-Esprit fit appel au pape de sa cause, elle atteignit ingénument, sans le savoir, l'évêque félon au cœur même de sa gnose subversive épiscopalienne). Souvenons-nous du concil(iabul)e de Bâle-Florence (1431-1441) voire même de Constance (1414-1418) à ses débuts, lesquels n'avaient rien moins en projet que de soumettre en principe le pape à tout concile général. Il suffit en effet de lire les discours conciliaristes complètement hérétiques sur cela du français Gerson (1363-1429). Ce n'est qu'à fort grand'peine si l'Église romaine réussit, notamment grâce à l'action intelligente, pondérée, inspirée et persévérante, du pape Eugène IV (1431-1447) et de sa Curie, à sauvegarder sa constitution voulue par le Christ, à savoir que l'Autorité du pape prévaut sur tout concile général.
           
        Or, depuis ces concil(iabul)es du XVe siècle, très-agressifs dans leur dernier avatar, celui de Bâle, étouffés d'extrême justesse, cette révolte contre l'Autorité pontificale ne cessa jamais : les hérésiarques parus dans l'Église depuis lors, qu'ils soient luthériens, calvinistes, hussites, et bien entendu les églises anglicanes épiscopaliennes, puis les jansénistes et enfin les modernistes, ont tous voulu battre en brèche l'autorité du Souverain Pontife, en voulant la plier démocratiquement aux voix épiscopales de l'Église, qu'on fasse résider ces voix dans des assemblées "parlementaires" d'Église, conçues comme de véritables "États généraux permanents de l'Église" tacitement reconductibles, ou bien dans des conciles nationaux, comme avec les jansénistes français. C'est cette sourde mais continuelle et formidable révolte jamais vraiment éteinte (et qu'on voit ressurgir de nos jours dans sa phase démocratique terminale incluant "le peuple de Dieu" avec la synodalité... mais cette fois-ci, le pape François se met avec les subversifs pour renverser le Tu es Petrus...!), qui a fini, tant il est vrai que les hérésies sont opportunes, opportet hæreses, par susciter la proclamation libératrice victorieuse de Pie IX en 1870, concernant l'infaillibilité du pape seul, dans son Magistère extraordinaire. Le pape le dit clairement dans Pastor Aeternus : "Mais comme en ce temps, qui exige au plus haut point l'efficacité salutaire de la charge apostolique, il ne manque pas d'hommes qui en contestent l'autorité, Nous avons jugé absolument nécessaire d'affirmer solennellement la prérogative que le Fils unique de Dieu a daigné joindre à la fonction pastorale suprême".
           
        Or, cette lutte occulte quasi pérenne au sein même de l'Église contre l'Autorité pontificale seule, apporte, semble-t-il, un éclairage sur notre problématique. Lorsque Pie IX, en 1863, sept ans avant les assises du concile Vatican 1er, en vient à définir le Magistère ordinaire & universel dans Tuas Libenter, ayant sûrement déjà en tête de proclamer l'infaillibilité du pape seul, il croit bon de mettre très-fort l'accent sur les seuls évêques de l'orbe catholique, en se faisant on pourrait dire "oublier" lui-même, pape, de façon à ce que tout le monde comprenne bien que de dégager l'infaillibilité du pape seul ne va pas être synonyme de vouloir abolir l'infaillibilité des évêques. Car notons bien que dans Tuas Libenter, il cite seulement les évêques comme étant sujets du Magistère ordinaire & universel (= la formule "le corps enseignant ordinaire de toute l’Église dispersée dans l’univers" fait en effet allusion aux seuls évêques), alors qu'en fait, les évêques tout seuls ne jouissent du charisme de l'infaillibilité que cum Petro et sub Petro, avec le pape et pas sans lui ; de plus, il prend les évêques dans la situation habituelle, commune et ordinaire, par laquelle ils peuvent normalement acter le Magistère ordinaire & universel, à savoir dans leur état de dispersion universelle (sans vouloir aucunement, comme le croient les lefébvristes, en faire une substance, mais simplement en prenant acte de l'état accidentel habituel où ils posent des actes du Magistère ordinaire & universel).
           
        Au reste, et pour conclure sur ce point, il est bon de savoir que ce distinguo entre "Église dispersée" et "Église rassemblée" n’est pas en odeur de sainteté et a poussé sur du terreau et des terres hérétiques : "Ajoutez à cela le sentiment de toute l’antiquité, qui nous apprend que les anciens Pères, comme les conciles, même œcuméniques, ignorèrent complètement la distinction que l’on a faite dans ces derniers temps entre les évêques pris distributivement [= dispersés et épars chacun dans leur diocèse, veut dire Perrone] et collectivement, distinction qui pourtant est l’unique fondement de la doctrine gallicane" (Théologie dogmatique, Perrone, t. VI, p. 16). Le distinguo retenu par les lefébvristes proviendrait en fait du gallicanisme hétérodoxe, et sans doute même plus loin, Perrone, dans un passage dont je n'ai malheureusement pas noté la référence, mille pardons, évoquant saint Augustin qui reprochait aux hérétiques pélagiens de son temps de s'appuyer eux aussi sur ce faux distinguo pour prétendument s'autoriser à professer leur hérésie...!
           
        On fera remarquer que le jésuite P. Giovanni Perrone (1794-1876), dont je tire ce passage significatif, est fort estimé par Vacant, qui, basant quelque partie de son article sur lui, l'appelle "le théologien le plus autorisé du temps"... Et c'est vrai que j'ai tiré grand'profit, quant à moi, de lire les six tomes de sa remarquable et très-catholique Théologie dogmatique. Je vais d'ailleurs le citer encore tout-à-l'heure, car il va singulièrement nous aider à faire fondre "comme cire fond devant le feu" (exorcisme de Léon XIII), l'hérésie lefébvriste...
           
        Conclusion : le lefébvriste a tout faux partout lorsqu'il veut voir dans la dispersion épiscopale universelle le fondement même du Magistère ordinaire & universel et de sa mise en œuvre.
 
cerveau feminin
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
           
        2/ "En outre, l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel n'est jamais doté de l'infaillibilité, seul l'ensemble des actes de ce Magistère posés au fil du temps sur un même point de doctrine, est infaillible".
 
        Notre porte-plume théologique de la Fsspx le dit très-formellement : "Le magistère ordinaire et universel est non un acte mais un ensemble d’actes par lesquels le pape et les évêques (Église enseignante) enseignent infailliblement les fidèles (Église enseignée)" (Pour une juste réévaluation de Vatican II : la Tradition et le Magistère clairement définis, p. 3). Évidemment, en arrière-pensée transparente de son raisonnement, le lefébvriste a bien entendu l'intention de récuser le fait que, par exemple, Dignitatis Humanæ Personæ, le décret magistériel isolé sur la Liberté religieuse dans Vatican II, puisse jamais être doté de l'infaillibilité, même si on prouvait qu'il est formellement intégré au Magistère ordinaire & universel, qu'il en est authentiquement une expression formelle...
           
        Or, là encore, le lefébvriste n'a pas su réfléchir, il se trompe grossièrement pour une raison tellement simple qu'il n'y a même pas... pensé, s'imaginant beaucoup trop, on en a la bougre d'impression à le lire dans le Courrier de Rome, que la vérité ultime des choses se trouve toujours dans sa complexification de préférence scolastique et philosophique la plus subtile et compliquée possible... voire même, c'est encore mieux, dans l'inconnaissabilité mystérieuse.
           
        Or bien, qu'il veuille donc porter toute son attention à ce qui suit : si un acte du Magistère ordinaire & universel d'une génération ecclésiale donnée pris isolément par rapport à tous les autres actes de même nature et sur le même sujet doctrinal n'est pas doté de l'infaillibilité (et donc le postulat lefébvriste signifie qu'aucun acte du Magistère ordinaire & universel pris isolément ne sera jamais doté de l'infaillibilité), comment donc l'addition de tous cesdits actes faillibles pourra-t-elle bien donner une somme infaillible, puisqu'aucun de ses éléments, pris isolément, ne sera infaillible...? A-t-on jamais vu un total infaillible n'être composé que de parties faillibles...?! Et même, il faut aller plus loin. Prenons l'exemple d'un total composé de trente éléments additionnés. Si un seul et unique élément parmi eux n'est pas infaillible, alors les vingt-neuf autres auront beau être formellement infaillibles, le total n'en sera pas moins certainement faillible. Ce qui signifie très-clairement que puisque la Foi nous enseigne de fide l'infaillibilité du mode magistériel ordinaire & universel, elle enseigne donc formellement implicitement, comme une conclusion théologique certaine, également l'infaillibilité de chacune et toutes des parties fragmentées et isolées qui composent au fil des siècles chrétiens, pour une doctrine donnée, le Magistère ordinaire & universel. Et cette conclusion théologique tirée très-immédiatement du dogme est autant à croire de Foi, de fide que le dogme lui-même.
           
        Comment ne pas voir ici le rapprochement entre cette thèse qui soutient la faillibilité de l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel et celle des gallicans hétérodoxes qui, derrière Bossuet, voulaient bien admettre que tous les papes pris en corps d'institution étaient infaillibles, mais récusaient que chaque pape venant sur le Siège de Pierre puisse l'être, lequel, disaient-ils, pouvait pour sa part particulière de pape, errer. Mais, de la même manière que pour le Magistère ordinaire & universel, comment donc tous les papes pourraient-ils bien être infaillibles en corps d'institution, si chaque pape actuel peut se tromper...?!
           
        La vérité, c'est qu'on peut effectivement trouver dans chaque acte isolé du Magistère ordinaire & universel beaucoup d'imperfections, des formules imparfaites, comme Vacant le soulignait tout-à-l'heure très-justement, qui pourraient même virtuellement faire des ouvertures vers des sens favens hæresim, mais il est rigoureusement exclu d'y trouver une contradictoire formelle contre la vérité de la doctrine en objet dudit acte isolé. Et c'est justement précisément en cela que l'infaillibilité joue pour l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel : le garantir très-fidèlement a minima d'attenter par une contradictoire formelle à la vérité de la doctrine enseignée. Alors que l'acte du Magistère extraordinaire est de dire TOUTE la vérité, synthétiquement résumée, sur une doctrine donnée, l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel est de n'en établir qu'un fragment inchoatif, sous une enveloppe souvent imparfaite qui, petit à petit, le Saint-Esprit inspirant les théologiens, les Pères de l'Église actuelle, etc., voire même le simple "peuple de Dieu" comme on s'est habitué en nos temps modernes à appeler les simples fidèles, va aboutir à une formulation de plus en plus parfaite, le temps et le Saint-Esprit décantant les scories d'imperfection. L'acte isolé du Magistère ordinaire & universel n'est pas infaillible pour dire parfaitement, dans tous les termes employés, TOUTE la vérité d'une doctrine donnée, mais il est garanti par le charisme de l'infaillibilité de ne RIEN dire de formellement contradictoire contre cette dite vérité d'une doctrine donnée. C'est uniquement en cela, le garantir de RIEN dire contre la vérité doctrinale en objet, que joue l'infaillibilité dont sont dotés tous et chacun des actes isolés du Magistère ordinaire & universel. Par contre, l'infaillibilité joue pour l'acte du Magistère extraordinaire pour empêcher qu'une moindre imperfection puisse exister dans la formulation définitive, et non seulement pour cela, mais pour faire de la formule définitive, la perfection absolue d'une doctrine donnée appuyée explicitement sur la Révélation, une "sententia finalis terminativa" (Dom Paul Nau).
           
        Cette doctrine que je rappelle n'est pas spécialement nouvelle. Les Pères de Vatican 1er ont parfaitement bien exposé ces distinctions capitales entre les deux objets différents des deux modes, que je ne fais que rappeler ici, et Dom Paul Nau, dans ses remarquables articles, les résumait de cette manière claire : "Pour parler formellement [à propos du Magistère ordinaire & universel], ce n'est pas infaillibilité, mais fidélité qu'il faudrait dire. Fidélité d'un enseignement à la Révélation qu'il a la mission de faire connaître, fidélité d'une transmission au dépôt reçu et qu'elle a la charge de communiquer [pas seulement dans l'ensemble mais dans l'acte isolé] : ut fideliter exponerent. MAIS FIDÉLITÉ GARANTIE PAR LE CHARISME, TOUT COMME L'INFAILLIBILITÉ DU JUGEMENT SOLENNEL [EXTRAORDINAIRE]. Une doctrine universellement enseignée comme révélée, alors même que n'est intervenue aucune définition, exprime nécessairement, grâce au bénéfice de cette assistance, la révélation confiée par le Christ aux Apôtres, elle est assurée de lui être fidèle ; elle est par suite la règle qui s'impose à la Foi. C'est ce qu'a défini la Constitution Dei Filius" (Nau, 1962, p. 397).
           
        Car de plus, si l'on soutenait que tous les actes isolés du Magistère ordinaire & universel, pris chacun séparément, pourraient être faillibles, alors comment bien l'enseignement du Magistère ordinaire & universel pourrait-il être infaillible tous les jours, chacun d'eux, singulis diebus, comme l'exprime fort bien Mgr d'Avanzo aux Pères de Vatican 1er, au nom de la Députation de la Foi qui était le porte-voix infaillible de Pie XI, puisque tous et chacun des jours ne sont composés que des enseignements isolés du Magistère ordinaire & universel...? Impossible, évidemment. Voici comment Mgr d'Avanzo s'exprime : "Il y a dans l'Église un double mode d'infaillibilité : le premier s'exerce par le magistère ORDINAIRE [... le PREMIER !, donc le plus important !]. C'est pourquoi, de même que le Saint-Esprit, l'Esprit de vérité demeure tous les jours dans l'Église, l'Église aussi enseigne tous les jours les vérités de la Foi, avec l'assistance du Saint-Esprit [elle n'enseigne pas tous les jours et chacun d'eux seulement la matière de la Foi, comme vont le dire hérétiquement les lefébvristes, mais la vérité de la Foi ; nous allons voir cela tout-à-l'heure]. Elle enseigne toutes les vérités soit déjà définies, soit explicitement contenues dans le dépôt de la Révélation mais non définies encore, soit enfin celles qui font l'objet d'une foi implicite. Ces vérités, l'Église les enseigne quotidiennement, tant principalement par le Pape que par chacun des Évêques en communion avec lui [... peu importe qu'ils soient dispersés dans l'orbe catholique ou tous réunis en un seul lieu, le fallacieux et hérétique distinguo lefébvriste n'est évidemment pas pris en compte par les théologiens sérieux, et notons-le avec soin, dès Vatican 1er...]. Tous, et le Pape et les Évêques, dans cet enseignement ORDINAIRE, sont infaillibles de l'infaillibilité même de l'Église. [Et c’est de cet argument théologique majeur de l'infaillibilité du Magistère ordinaire & universel, ici fort clairement et magistralement rappelé, qui, notons-le bien surtout, était admis de tous les Pères de Vatican 1er, même par ceux anti-infaillibilistes, que Mgr d'Avanzo tirait l'infaillibilité du pape seul, comme l'effet immédiat d'une cause :] Ils diffèrent seulement en ceci : les Évêques ne sont pas infaillibles par eux-mêmes, mais ont besoin de la communion avec le pape, qui les confirme, mais le Pape, lui, n'a pas besoin de rien d'autre que de l'assistance du Saint-Esprit qui lui a été promise. Ainsi, il enseigne et n'est pas enseigné [= Magistère ordinaire], il confirme et n'est pas confirmé [= Magistère extraordinaire]". Et donc, si tout acte isolé du Magistère ordinaire & universel pouvait être faillible, il serait tout-à-fait impossible que ledit Magistère enseignât les vérité de la Foi tous les jours, comme la Foi me fait obligation de le croire.
           
        Il est très-important de noter que cet exposé de Mgr d’Avanzo est doté de l’infaillibilité, car il n’exprimait pas à Vatican 1er ce point de Foi en tant que simple évêque ou théologien privé, mais au nom et pour le compte de l’Église Universelle, mandaté très-spécialement à cet effet par le pape Pie IX dans une commission ad hoc du concile. C'est officiellement au nom de toute l'Église qu'il exprime ici la Foi de toute l'Église. Dom Paul Nau souligne par ailleurs que "cette argumentation n'est pas celle du seul Mgr d'Avanzo. Reprise à près d'un mois de distance, et presque dans les mêmes termes, par un autre rapporteur (Mgr Gasser, le 11 juillet ; Mgr d'Avanzo avait parlé le 20 juin), elle exprime sûrement la pensée de la Députation. Elle reflète aussi sans aucun doute la manière de voir de l'ensemble du Concile, PUISQUE LE VOTE DE L'ASSEMBLÉE FUT EMPORTÉ PAR CES DISCOURS" (Nau, 1962, p. 393).
           
        En fait, s'il fallait donner un qualificatif théologiquement adéquat pour l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel, ce n'est pas le qualificatif dialectique non-définitif, hors-sujet et extrêmement dangereux, qu'on devrait retenir (car il tend à faire croire que le Magistère ordinaire & universel ne se définit que par rapport et en dépendance du Magistère extraordinaire, alors que la vérité se situe à l'opposé), mais le qualificatif inchoatif. Ce mot veut dire : "(1380 ; lat. inchoativus, de inchoare «commencer»). Ling. Se dit des formes verbales exprimant une action commençante, une progression" (Petit Robert). On ne saurait donc trouver qualificatif plus adéquat : le but de l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel n'est pas de débiter une doctrine dogmatiquement achevée, sententia finalis terminativa, mais de délivrer un commencement de cette dite sentence aux formes parfaitement achevées, une part inchoative plus ou moins approchée de la définition parfaite et qui, de toutes façons et dans tous les cas, va tendre obligatoirement à cet achèvement dogmatique ultime, objet du seul Magistère extraordinaire, et c'est dans cette tension obligatoire vers la définition que joue l'infaillibilité pour lui, simple acte isolé du Magistère ordinaire & universel. Car ce commencement de définition de la doctrine est théologiquement ordonné à la définition, et donc, il ne saurait lui aussi qu'être couvert par l'infaillibilité dans le sens qu'il ne saurait contenir la moindre erreur en ce qu'il dit inchoativement de la doctrine qu'il expose. Laissons Dom Paul Nau conclure : "On le voit, ces manières différentes pour le jugement solennel et le magistère ordinaire de bénéficier du «charisme de vérité et de foi jamais déficiente» (Denz., n. 1837) ne viennent pas de la condition, réunie ou dispersée, des sujets qui les exercent (et qui n'est après tout qu'une modalité accidentelle), mais de la nature même spécifiquement différente de ces deux modes de proposition doctrinale" (Nau, 1962, p. 375).
           
        Pour se jeter tout-de-suite la tête dans les travaux pratiques de "la crise de l'Église" : si la Liberté religieuse de Vatican II est un acte isolé du Magistère ordinaire & universel (comme c'est le cas, car, comme on vient d'en établir avec soin la doctrine catholique sur le sujet : 1/ tous les Pères d'une génération ecclésiale donnée l'ont acté una cum le pape actuel, 2/ son objet est un enseignement doctrinal sur un dogme déjà défini, à savoir le dogme Hors de l'Église, point de salut ― L'examen théologique de l'objet doctrinal formel de la Liberté religieuse ne saurait jamais prendre en compte, en effet, l'hérésie, donc l'anti-doctrine de la Liberté religieuse, mais uniquement le dogme de Foi dont elle est la contradictoire formelle ; ce qui signifie bien sûr que le vrai objet doctrinal du décret vaticandeux de la Liberté religieuse est le dogme Hors de l'Église, point de salut), alors, cet acte isolé du Magistère ordinaire & universel ne saurait contenir la moindre contradictoire formelle de la doctrine dont elle traite, à savoir Hors de l'Église, point de salut. Mais on ne le sait que trop, et de ce côté-là les lefébvristes l'ont parfaitement compris contre les vents et marées du monde entier, avec sûrement beaucoup de mérite devant Dieu, on ne peut que les en louer, c'est précisément ce qui est arrivé dans le décret doctrinal de la Liberté religieuse : Dignitatis Humanæ Personæ est un enseignement formellement contradictoire au dogme Hors de l'Église, point de salut quant au for public, c'est toute la doctrine exposée non seulement dans le § 2 définitionnel dudit décret, mais elle est émanée dans tout le texte magistériel, peu ou prou. C'était théologiquement impossible. Mais ce qui était théologiquement rigoureusement impossible de toute impossibilité, est cependant arrivé (pour ne pas couper le fil logique de mon exposé, je ne compte pas dire et expliquer ici comment on peut résoudre ce gravissime problème dans et par la Foi, je le ferai plus loin).
           
        Terminons avec Dom Paul Nau : "Dans la constitution Dei Filius, tout d'abord, l'affirmation qu'«il faut croire les vérités présentées comme révélées par le magistère ordinaire et universel» (Denz., n. 1792), nous est garante que cette fidélité NE PEUT FAIRE DÉFAUT, tout au moins à l'enseignement unanime de la hiérarchie. (…) «L'accord de la prédication unanime de tout le magistère de l'Église unie à son chef EST UNE RÈGLE DE FOI» (Mansi, 1216 D)" (Nau, 1962, p. 390).
           
        En conclusion sur ce chapitre : l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel peut certes contenir des scories de formulation, à laisser s'évacuer et décanter au fond de l'éprouvette par le temps, Parole ordinaire du Saint-Esprit, comme le disait plus haut Vacant, il peut également dire la vérité d'une doctrine d'une manière inchoative parfois imparfaite et très-fragmentée, il n'en reste pas moins qu'il est garanti par le charisme de l'infaillibilité de ne jamais, au grand jamais, contenir formellement une hérésie contre la doctrine en objet, là résidant, quant à lui acte isolé du Magistère ordinaire & universel, l'objet de l'infaillibilité.
           
        ... Ce qui, justement, répétons-le, pose le très-gros problème du décret vaticandeux Dignitatis Humanæ Personæ, professant la très-hétérodoxe et même carrément apostate Liberté religieuse dans le cadre formel d'un de ces enseignements isolés du Magistère ordinaire & universel...
           
        Mais il ne faut pas faire comme les lefébvristes : tricher avec la doctrine de multiples façons pour prétendre supprimer le problème, en commençant par dire qu'un concile général ne peut pas acter théologiquement un acte du Magistère ordinaire & universel, puis continuer en disant que l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel n'est pas couvert par l'infaillibilité, pour arriver à dire in fine qu'il n'y a donc PAS de problème avec Vatican II, que la Constitution divine de l'Église n'est PAS mortellement atteinte en plein cœur par ses décrets hérétiques...
           
        Ce ne sont pas là des raisonnements de théologiens catholiques sérieux, c'est du jean-foutisme de jean-foutres qui montrent, hélas, un grand mépris de la vérité.
 
cerveau feminin
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
           
        3/ "Enfin, comme les doctrines exprimées à Vatican II sont au moins favens haeresim si pas hérétiques, en tous cas en non-adéquation certaine avec la Foi et la Tradition doctrinale, elles ne peuvent donc jamais avoir été l'expression d'un vrai Magistère ecclésial, car c'est le criterium doctrinal, et lui seul, qui décide si le Magistère est acté ou bien non. En conclusion, nous nous trouvons donc à Vatican II avec un NON-MAGISTÈRE ; une génération ecclésiale universelle donnée de "membres enseignants" avec le pape légitime actuel a eu beau se réunir comme elle ne s'était jamais réunie aussi nombreuse auparavant depuis les assises de l'Église, à beaucoup près, elle n'a cependant pas manifesté le Magistère de l'Église catholique".
           
        Ainsi, menant au bout du toub, au fond du donf, son raisonnement hérétique qui consiste à nier l'emploi très-certain du Magistère ordinaire & universel dans Vatican II, le lefébvriste, au lieu de trouver la délivrance du problème vaticandeux au moyen de ses outils hérétiques, ne fait qu'aboutir, comme on ne pouvait du reste que s'y attendre, l'hérésie ne pouvant enfanter que l'hérésie, à... une très-grosse hérésie christologique qui s'était manifestée au Vème siècle chrétien de notre ère, à savoir l'eutychianisme, du nom de son auteur le moine Eutychès, ou monophysisme, appelée ainsi plus théologiquement et définitionnellement.
           
        Qu'est-ce que le monophysisme ? Cette hérésie anathématisée par le concile de Chalcédoine (451) consiste à ne vouloir professer qu'une seule nature dans le Christ, celle divine. La nature humaine n'existe plus, elle est phagocytée par celle divine. Ainsi, la Personne du Christ n'est plus composée que de sa nature divine. C'est évidemment une énorme déviance : car s'il en était ainsi, et pour n'en tirer que cette application parfaitement incompatible avec le dogme catholique, puisque le Christ mourant sur la croix n'est qu'un Dieu et non un homme, alors, la Rédemption de l'homme n'a pas pu s'opérer, le Christ ne pouvant racheter le péché de l'homme que parce qu'Il est Lui-même un homme. Le moine Eutychès (378-454), qui heureusement se convertit sur son lit de mort in extremis (il se pinça la chair du bras, et, le montrant à tous, dit à ceux qui l'entouraient : "Je ressusciterai dans cette chair"), ne put cependant empêcher que son hérésie se propagea et communiqua extrêmement, principalement et surtout dans les parties orientales du monde chrétien d'alors, et, pour ne citer ici qu'un exemple du pouvoir d'enracinement de cette hérésie, les Coptes d'Égypte actuels professent encore cette foi monophysite hérétique. Le concile de Chalcédoine rétablit donc avec une vigueur toute apostolique la pureté de la Foi catholique, quant à la Personne du Christ, dans ses décrets dont on retiendra la lapidaire formule les résumant : "Jésus-Christ est vrai Dieu, vrai homme, cependant une seule Personne".
           
        Il est bon de noter avec soin que le monophysisme ne donne pas au chrétien qui le professe une Foi assez pure et assez forte pour résister, par la grâce du Christ à la fois Fils de Dieu et Fils de l'homme (on ne compte pas dans l'Évangile, les si nombreux passages où Jésus-Christ s'appelle Lui-même le Fils de l'homme), aux persécutions des ennemis antichrétiens jusqu'au sang, jusqu'au martyre. L'historien Rohrbacher a, dans sa célèbre Histoire universelle, etc., des pages très-significatives pour le bien montrer, et va jusqu'à dire que si les chrétientés orientales du VIIème siècle, quasi toutes infestées et infectées peu ou prou de la foi eutychienne doctrinalement impure, n'ont pas su ni pu résister à l'Islam et ont été facilement vaincues et envahies par lui, c'est parce qu'elles étaient monophysites ; et que si la chrétienté occidentale, aux temps de Charles Martel (688-741), a pu vaincre avec gloire le musulman à la bataille de Poitiers (732), c'est grâce à la pureté doctrinale de sa Foi catholique.
           
        Quoiqu'il en soit de ce dernier point, approfondissons à présent la doctrine eutychienne, qu'hélas les lefébvristes vont adopter comme fondement de leur théologie de "la crise de l'Église", sans doute même sans s'en rendre le moindre compte, on l'espère très-fort pour eux. Le moine Eutychès, lorsqu'on lui demandait de résumer synthétiquement sa doctrine, privilégiait l'exemple suivant. La nature humaine, disait-il, est comme une simple goutte d'eau ; la nature divine est, quant à elle, comme l'océan de la mer. Plongez la goutte d'eau dans l'océan, elle n'existe plus en tant que goutte d'eau, elle s'est assimilée purement et simplement à l'océan lui-même. Ainsi donc, se croyait-il autorisé à conclure, il en est de même pour le Christ : avant l'union hypostatique, il y avait un Dieu, il y avait un homme, mais après l'union hypostatique, il n'existe plus qu'un Dieu.
           
        Nous comprenons bien maintenant où se situe l'hérésie eutychienne : ne vouloir conceptualiser le Mystère du Christ que sous une seule nature, celle divine.
           
        Or, cette compréhension nous permet de voir en toute clarté que le lefébvriste fait un exposé théologique eutychien et monophysite, donc parfaitement hérétique, de "la crise de l'Église".
           
        Car en effet, le Mystère théandrique du Christ, c'est-à-dire d'être à la fois Dieu et homme dans une seule Personne, est communiqué et répandu à l'Église, Épouse du Christ. C'est pourquoi, Bossuet a pu remarquablement bien dire : "L'Église est Jésus-Christ continué". L'Épouse du Christ, l'Église, est donc à la fois constituée par une nature divine et une nature humaine, qui, normalement, ne doivent toutes deux délivrer en jumelé que le même message, la même Révélation. Qu'est-ce que la nature divine dans l'Église, qui manifeste le Fils de Dieu ? C'est tout simplement la Révélation, sa doctrine infaillible, ses saintes-Écritures, sa Tradition, la Foi autrement dit, qui se transmet sans faille ni hiatus de générations ecclésiales en générations ecclésiales, et que, dans L'Église du Verbe incarné, le cardinal Journet appelle l'apostolicitas doctrinæ. Qu'est-ce que la nature humaine dans l'Église, qui manifeste le Fils de l'homme ? C'est sa hiérarchie divinement instituée par le Christ, essentiellement le pape et les évêques, "membres enseignants", que dans le même ouvrage, Journet appelle l'apostolicitas hierarchiæ et qui se transmet elle aussi sans faille ni hiatus de générations ecclésiales en générations ecclésiales, en jumelé et identiquement à l'apostolicitas doctrinæ.
           
        Or donc, puisque l'Église est elle aussi faite vrai Dieu et vrai homme dans une seule Personne (l'Église est en effet une personne morale, Canon 100 § 1), l'examen théologique de "la crise de l'Église" doit se faire impérativement, sous peine d'invalidité, par ses deux natures dérivées de celles du Christ, à savoir, pour faire court et simple, par la doctrine, mais encore et à égalité, par la hiérarchie de droit divin. Et indépendamment l'une de l'autre, l'une et l'autre n'ayant rien à se devoir réciproquement sur le plan métaphysique, étant certes viscéralement liées ensemble mais en non-dépendance l'une de l'autre, car les deux natures du Christ sont, chacune, intégrales.
           
        Pour faire par exemple l'examen théologique de Dignitatis Humanae Personae, le décret vaticandeux sur la Liberté religieuse, je dois donc l'étudier sous deux rapports, doctrinal et hiérarchique, et non pas qu'un seulement, celui doctrinal, et tout rapporter à lui seul, comme j'y vois se cantonner systématiquement le lefébvriste, voulant professer à faux et hérétiquement que l'examen doctrinal négatif de Dignitatis suffit à lui tout seul à poser la conclusion formelle et définitive qu'il n'est pas un acte du Magistère.
           
        On voit très-bien, dans ce passage, l'abbé Gleize tomber les deux pieds dans cette déviance hérétique monophysite, lorsqu'il croit réfuter l'abbé Lucien du haut de sa théologie lefébvriste... hérétique : "L’abbé Lucien nous dit que Vatican II a fait acte de magistère,... parce qu’un concile œcuménique est le sujet qui a la capacité requise pour exercer l’acte de magistère. Normalement, oui : si on a affaire à un concile œcuménique légitimement convoqué, on doit présumer, habituellement, dans des circonstances normales, que le concile va passer comme tel à l’acte, et que les enseignements qui vont être publiés par ce concile seront les enseignements d’un véritable magistère. Cependant, cette présomption est légitime pour autant que nous n’avons pas la preuve explicite et manifeste du contraire. Or, cette preuve intervient justement lorsque les enseignements du concile en question sont en contradiction manifeste avec l’enseignement du magistère ecclésiastique antérieur : c’est le fameux critère négatif qui doit nous conduire à nier qu’il y ait eu, dans le cas précis de Vatican II, l’exercice d’un véritable magistère, l’exercice d’un concile qui serait passé comme tel à l’acte" (L'autorité du concile Vatican II, p. 7).
           
        Citons-le encore, dans le même article, p. 7 également : "En cas de discontinuité au niveau de l’objet de la prédication [qui ne vérifierait pas l'adéquation qu'il doit avoir avec la Tradition doctrinale], on a le devoir de conclure que l’acte de cette prédication n’est pas l’acte du magistère de l’Église ; les hommes qui exercent cette prédication (c’est-à-dire le sujet de cet acte) restent ce qu’ils sont jusqu’à preuve indubitable du contraire : ce sont des hommes d’Église, évêques ou papes légitimes, qui possèdent la fonction et l’autorité du magistère ecclésiastique. Mais en l’occurrence ils ne peuvent pas s’appuyer sur une telle autorité pour imposer leur prédication comme celle du magistère de l’Église, car celle-ci n’est pas la prédication constante et immuable des vérités révélées par le Christ. Puisque les enseignements du concile Vatican II sont en rupture avec la Tradition bimillénaire de l’Église, au moins sur les trois points substantiels que nous avons indiqués plus haut, ces enseignements ne peuvent pas être les enseignements d’un magistère ecclésiastique proprement dit".
           
        Ce que le porte-plume théologique de la Fsspx ne comprend pas, c'est que puisque les "hommes d'Église" comme il dit sont légitimes, alors, il est théologiquement impossible de dire, sans supposer que l'Assistance divine leur ait fait défaut (ce qui est impossible, eu égard à la Constitution divine de l'Église), qu'ils aient pu poser des actes d'enseignements universels en discontinuité avec la Tradition. Quand bien même le fait vaticandeux le vérifie de facto, il est impossible de le supposer de jure, eu égard à la Constitution divine de l'Église. L'Assistance divine garantit en effet le pape légitime et les évêques unis à lui de ne jamais vouloir et acter que des enseignements doctrinaux en conformité parfaite avec le Bien-Fin de l'Église. Il n'y a donc pas à poser une déduction à partir du fait, comme l'abbé Gleize s'y emploie, que ces actes en discontinuité avec la Tradition ne sont pas des actes du Magistère, il y a juste et seulement à faire le constat d'une CONTRADICTION rentrée dans l'Église, entre d'une part la doctrine, et d'autre part le Magistère ecclésial des "hommes d'Église" légitimes.
           
        Mais le porte-plume théologique de la Fsspx ne le comprend pas, parce qu'il en reste monophysitement au seul criterium doctrinal pour poser une conclusion théologique définitive. Il soutient par exemple que Jean XXIII aurait eu une intention pastorale déviante lorsqu'il a convoqué le concile moderne (on va voir tout-de-suite que c'est faux, dans le commentaire que je vais faire de l'article de Don Pagliarani L'effritement de l'autorité du concile), ce qui "exclut que les enseignements du concile Vatican II soient des enseignements doctrinaux et proprement magistériels, ou donne du moins des raisons sérieuses d’en douter" (L'autorité du concile Vatican II, p. 6). Mais, théologiquement, il n'a rigoureusement pas le moindre droit d'en douter justement, et encore moins nier que Vatican II soit magistériel, sans être hérétique, parce que Jean XXIII est pape légitime. Étant légitime, théologiquement il ne peut donc convoquer un concile que sur une base orthodoxe ordonnée au Bien-Fin de l'Église, et donc formellement magistérielle. L'abbé Gleize n'a donc pas compris qu'il doit juger des choses de Vatican II au moyen non seulement du premier examen doctrinal ayant trait à la nature divine de l'Épouse du Christ, comme on le voit s'y cantonner monophysitement, mais encore et en même temps, et à égalité, au moyen du second examen hiérarchique qui a trait, quant à lui, à la nature humaine de l'Église.
           
        Dans un autre article, le porte-plume théologique de la Fsspx titre : "D - Une conséquence : le Magistère ecclésiastique est un magistère traditionnel" (Du Magistère vivant et de la Tradition - Pour une "réception thomiste" de Vatican II ?, p. 2). Non, M. l'abbé Gleize, vous vous trompez. Le Magistère ecclésiastique est un magistère légitime et traditionnel, pas SEULEMENT traditionnel. Si vous en restez au seul concept traditionnel pour définir le Magistère ecclésiastique, votre définition est monophysite et fausse, plus exactement dit elle est à moitié vraie autant qu'à moitié fausse, elle doit rigoureusement inclure la légitimité à parité et en même temps. En effet, un Magistère ecclésiastique qui serait seulement un magistère traditionnel sans être légitime en même temps, n'existerait pas, ne pourrait pas exister.
           
        Don Davide Pagliarani n'est pas en reste du discours hérétique de l'abbé Jean-Michel Gleize. Voici ce qu'il nous dit, après avoir résumé l'impasse dialectique de "la crise de l'Église", à savoir 1/ si nous acceptons la thèse de l'herméneutique de la rupture (école de Bologne), alors, l'église conciliaire et post est une nouvelle Église, ce qui est impossible ; 2/ si nous acceptons la thèse de l'herméneutique de la continuité ratzingérienne, alors l'Église conciliaire et post est la même église que devant, mais cette fois-ci, nous sommes en présence d'une nouvelle doctrine, en contradiction formelle avec la Tradition, ce qui est non moins impossible. "Pour sortir de cette impasse, la solution est seulement (c’est le cas de le dire) lefébvrienne : ce magistère conciliaire qui a réussi à s’imposer comme unique pierre angulaire de tout le complexe théologique, liturgique et pastoral de l’après-Concile, n’a pas eu recours aux garanties surnaturelles qui rendent le magistère de l’Église réellement tel" (L'effritement de l'autorité du concile, p. 4). Rien de plus hérétiquement faux que cette conclusion, à partir du moment où l'on sait que les papes du concile, Jean XXIII et Paul VI, sont papes légitimes, verus papa.
           
        Il n'est que trop clair à lire les écrits des lefébvristes, que leur démarche est donc parfaitement monophysite, hérétique, puisqu'ils se croient autorisés à donner une conclusion théologique définitive seulement par l'examen de la doctrine, inhérente à la nature divine de l'Église, excluant ou "oubliant" complètement que ce premier examen doctrinal n'est que la moitié de la démarche théologique à faire, et qu'ils ne sauraient rendre de conclusion théologique définitive quant au problème Vatican II que, sine qua non, si ce premier examen est complété par l'examen au niveau de la hiérarchie de droit divin, inhérente à la nature humaine de l'Église du Christ. En fait, le lefébvriste phagocyte monophysitement par-là même la hiérarchie de droit divin par la doctrine, c'est-à-dire la nature humaine de l'Église par sa nature divine, exactement de même et semblable manière hérétique que le moine Eutychès faisait en supprimant la nature humaine dans le Christ par sa Divinité, voulant que la goutte d'eau (la nature humaine) soit absorbée jusqu'à ne plus exister en tant que goutte d'eau lorsqu'elle était plongée dans l'océan de la mer (la nature divine). Dignitatis Humanæ Personæ ne satisfait pas à l'examen doctrinal ? Donc, dit le lefébvriste, il n'est pas un acte du Magistère. Il a juste fait hérétiquement l'impasse sur l'autre examen qui lui reste à faire, pour que sa conclusion théologique soit valide, véritable et vérifiée, à savoir l'examen par la hiérarchie de droit divin.
           
       La vérité, sur le plan théologique, c'est donc que sa conclusion reste complètement en suspens tant que l'autre examen n'est pas dûment fait, et qu'il soit fait en totale indépendance de l'examen doctrinal, tant il est vrai et théologiquement vrai que la nature humaine dans le Christ ne dépend métaphysiquement en rien de la nature divine, elle est intégrale en soi, subsistant dans son intégrité parfaite et parfaitement indépendante. Et lorsque ce second examen par la hiérarchie de droit divin inhérente à la nature humaine de l'Église sera fait, alors, et alors seulement, cela permettra au théologien catholique de poser la VRAIE conclusion théologique de "la crise de l'Église" en prenant en compte le résultat des deux examens théologiques, et pas que d'un seul, quelqu'il soit (notons en passant que les "ralliés" font le raisonnement exactement inverse que celui des lefébvristes, et tout aussi monophysite que le leur : ils font l'examen théologique de Dignitatis par la hiérarchie, et comme celle-ci s'avère non seulement légitime mais qu'elle pose des actes inhérents au Magistère ordinaire & universel à Vatican II, alors, le "rallié" conclue tout aussi monophysitement que le lefébvriste, mais à l'envers de lui, que la doctrine contenue dans Dignitatis ne peut être... hérétique : ce qui est tout aussi faux et hérétiquement faux que la conclusion lefébvriste posant que Vatican II enregistre un... non-Magistère). Pour l'instant, le lefébvriste ne connaît pas du tout cette conclusion théologique véritable de "la crise de l'Église", et d'ailleurs il montre malheureusement qu'il n'a pas l'air de vouloir la connaître, car on le voit s'être hérétiquement réfugié, claquemuré, cadenassé et verrouillé la tête et l'âme dans une lecture monophysite en supprimant l'examen hiérarchique.
           
        Mon lecteur l'a sûrement déjà compris, nous en sommes rendus au waypoint où il nous revient donc maintenant de faire ce que le lefébvriste n'a pas fait et ne veut pas faire, ou peut-être ne pense pas à faire, mais que le catholique sait qu'il doit faire, à savoir ce second examen de Dignitatis par la nature humaine de droit divin de l'Église, c'est-à-dire par sa hiérarchie légitime posant des actes, afin qu'une vraie conclusion théologique puisse être donnée à partir des deux examens à faire, catholiquement cette fois-ci, conclusion que seul l'examen des deux natures, divine et humaine, doctrinale et hiérarchique, est en mesure de donner.
           
        L'examen doctrinal de Dignitatis a donc montré que ce décret est recalé pour cause d'hérésie : c'est un non-Magistère. Nous allons constater que l'examen hiérarchique de Dignitatis va montrer, certes complètement anormalement et en contradiction complète avec le premier examen doctrinal, une conclusion exactement opposée, à savoir que cedit décret vaticandeux est l'expression la plus certaine du Magistère ordinaire & universel doté de l'infaillibilité ecclésiale. Je rappelle ici que l'examen hiérarchique que nous devons faire ne doit prendre aucun criterium appartenant à l'examen doctrinal : il ne s'agit pas, dans ce second examen, d'examiner la doctrine, mais seulement, et surtout en indépendance totale avec ce que nous dit le premier examen doctrinal, d'examiner si les sujets qui actent Dignitatis sont premièrement légitimes et aptes à poser un vrai acte du Magistère ordinaire & universel, et secondement, s'ils le font effectivement, s'ils posent vraiment cedit acte.
           
        Si les lefébvristes avaient bien lu à fond Vacant, ils auraient vu qu'il résume très-bien dans un passage de son article les conditions de ce second examen hiérarchique à faire quant à la nature humaine de l'Église, pour tout acte magistériel, ainsi qu'il suit : "TOUTE doctrine enseignée comme obligatoire par la majorité, et surtout par l’unanimité des évêques catholiques, est donc obligatoire pour toute l’Église dans la mesure où ils l’affirment ; car on peut être assuré qu’ils la proposent à la croyance des fidèles, en union avec le Souverain Pontife, et que, par conséquent, cette doctrine est enseignée infailliblement par le corps épiscopal tout entier, c’est-à-dire par le Pape et les évêques unis au Pape" (pp. 29-30). Vacant nous dit bien : TOUTE doctrine enseignée par les évêques unis au pape, est DE SOI obligatoire, à croire de fide par le simple fidèle, c'est-à-dire, saisissons-le bien, sans que le fidèle ait à examiner de quelque manière que ce soit le contenu doctrinal, mais seulement le contenant.
           
        Mais ne brûlons pas les étapes. Commençons l'examen hiérarchique de Dignitatis, par le commencement, c'est-à-dire par prendre acte de la légitimité des pape et évêques qui l'ont promulgué ensemble, à savoir Paul VI et les 2 500 évêques rassemblés autour de lui. Là, leur légitimité est de l'ordre de l'évidence. Les lefébvristes reconnaissent d'ailleurs sans difficulté, au moins en théorie (je vais dire tout-à-l'heure pourquoi je dis cela), la légitimité de Paul VI et des 2 500 évêques signataires du décret sur la Liberté religieuse, inutile donc d'en faire une trop longue démonstration. Il suffira de dire que Paul VI est certainement pape légitime lorsqu'il signe Dignitatis, puisque le 7 décembre 1965, date de la signature du très-peccamineux décret de la Liberté religieuse, il est désigné et reconnu par toute l'Église, acceptus et probatus, pour être le Vicaire du Christ actuel et que la pacifica universalis ecclesiæ adhæsio est la règle prochaine de la légitimité pontificale. Paul VI donc, certainement légitime, reconnaissant lui-même la légitimité de tous les évêques réunis avec lui à cette date, la question n'a pas besoin d'être creusée plus loin : ils sont tous, pape actuel et évêques unis à lui le 7 décembre 1965, les sujets légitimes d'une génération ecclésiale donnée de "membres enseignants" pouvant dûment poser un acte isolé du Magistère ordinaire & universel.
           
        Secondement, en tant que sujets formellement habilités à le faire, ils ont posé réellement avec Dignitatis un acte d'enseignement doctrinal simple émanant de l'Église Universelle enseignante et adressé à l'Église Universelle enseignée, sur la contradictoire formelle d'un dogme, Hors de l'Église, point de salut. Et, contrairement aux dénégations sophistiques et rebelles des lefébvristes, cela suffit formellement, comme vient de nous l'expliquer Vacant, pour faire de Dignitatis un acte isolé du Magistère ordinaire & universel. TOUTE doctrine enseignée par l'universalité ecclésiale enseignante est en effet DE SOI, par la nature humaine de l'Église dérivée du Christ, dotée de l'infaillibilité. Il n'est pas ici question de contenu mais de contenant.
           
        Pas question ici, dans ce second examen hiérarchique de Dignitatis, de prendre en compte le moins du monde que loin d'avoir condamné la Liberté religieuse, contradictoire formelle d'un dogme, comme ils auraient normalement dû le faire dans cet enseignement doctrinal simple qu'ils ont fait, ils l'ont au contraire exalté aux nues infernales, car, on l'a compris, ce n'est pas le sujet de ce second examen hiérarchique selon la nature humaine de l'Église de s'en occuper, lequel consiste juste à prendre acte que les "membres enseignants" légitimes d'une génération ecclésiale donnée ont débité à l'universalité des fidèles enseignés un formel enseignement doctrinal. Comme explique fort bien Vacant, je le cite de nouveau, il n'est sûrement pas inutile que les lefébvristes le relisent encore une fois : "TOUTE doctrine enseignée comme obligatoire par la majorité, et surtout par l’unanimité des évêques catholiques, est donc obligatoire pour toute l’Église dans la mesure où ils l’affirment ; car on peut être assuré qu’ils la proposent à la croyance des fidèles, en union avec le Souverain Pontife, et que, par conséquent, cette doctrine est enseignée infailliblement par le corps épiscopal tout entier, c’est-à-dire par le Pape et les évêques unis au Pape".
             
        Et, quant à Dignitatis, par l'examen hiérarchique ayant trait à la nature humaine de l'Église qu'on en fait, nous nous trouvons donc bel et bien, ou plutôt fort mal, avec un acte de cette nature décrite par Vacant, un véritable acte isolé du Magistère ordinaire & universel.
           
        Pour faire validement et authentiquement un acte isolé du Magistère ordinaire & universel, c'est en effet extrêmement simple, ce n'est pas compliqué : il faut et il suffit seulement que les "membres enseignants" que sont les évêques una cum le pape actuel d'une génération ecclésiale donnée, enseignent à l'universalité des fidèles, à l'Église Universelle enseignée, une doctrine de Foi ou de Mœurs. Un point, c'est catholiquement tout. Il n'y a pas besoin d'autres choses.
 
        Tout le reste vient du démon.
 
        Les lefébvristes ont voulu sophistiquer cette doctrine définitionnelle très-simple quant au Magistère ordinaire & universel, pour qu'elle ne puisse pas être dite employée à Vatican II. On peut comprendre qu'ils l'ont fait en réaction trop dialectique et trop passionnelle contre les modernistes, réfléchissant à tort que si Dignitatis est vraiment un acte isolé du Magistère ordinaire & universel doté de l'infaillibilité, alors, cela va les obliger à acquiescer à la doctrine hérétique y professée. Mais ce n'est pas du tout ce raisonnement qu'ils devaient faire, passionnel et dialectique, c'est un tout autre raisonnement, que je vais dire en finale de mon propos, lorsque je donnerai la vraie solution théologique de "la crise de l'Église", de par Dieu et son Saint-Esprit, vraie solution que pour l'instant le lefébvriste ne connaît pas.
 
        Il est trop facile de voir qu'ils sont dans une mauvaise voie, car leur sophistication de la doctrine du Magistère ordinaire & universel infaillible n'a fait que les faire verser dans l'hétérodoxie la plus profonde, comme nous l'allons voir à présent.
 
cerveau feminin
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
       
        Première sophistication hérétique que les lefébvristes emploient. ― Pour qu'un acte magistériel infaillible soit dûment acté, ils ont par exemple mis en avant la nécessité que les Pères de l'Église disent avoir l'intention de faire un acte infaillible, tant s'il est du mode extraordinaire que s'il est du mode ordinaire & universel, pour que ledit acte le soit vraiment. Où ont-ils été pêché cela, je me le demande. Les Pères de Vatican 1er n'ont parlé de cette nécessité de dire explicitement l'intention de faire un acte infaillible que d'une manière accidentelle et non-substantielle, à savoir lorsque le pape veut faire une définition dogmatique extraordinaire, et c'est tout. Et si les Pères de Vatican 1er veulent que le pape dise son intention de faire une définition, c'est uniquement pour que les fidèles aient bien conscience d'être en présence du Magistère extraordinaire dogmatique, pour qu'ils ne la confondent point, cette définition, avec un simple enseignement doctrinal du Magistère ordinaire & universel. Et c'est tout.
           
        Et cette dite nécessité n'est là encore qu'un accident. Elle n'est nullement constitutive de l'acte du Magistère extraordinaire, comme veulent se l'imaginer faussement les lefébvristes, à savoir que si la définition était faite sans l'explicitation de l'intention de la faire par le pape, alors, elle serait invalide. Or donc, c'est uniquement pour l'acte définitionnel extraordinaire que l'intention d'en faire un doit être dite par le pape, mais il est capital de comprendre que ce n'est qu'un simple ajout surérogatoire accidentel et non-constitutif de l'acte dogmatique infaillible, lequel l'est tout-à-fait même si cette intention n'était pas dite lors de la proclamation dogmatique. Par contre, il n'y a rigoureusement aucune nécessité, quelle qu'elle soit, même simplement accidentelle, d'expliciter l'intention de faire un acte du Magistère ordinaire & universel lorsqu'il s'agit pour les Pères actuels de faire un enseignement doctrinal simple et inchoatif. Celui-ci n'a nullement besoin que les Pères qui le posent disent avoir l'intention d'en poser un pour qu'il le soit vraiment, ce qui d'ailleurs confine à la folie, à l'absurde. Le simple fait de poser un acte d'enseignement doctrinal de la part de l'universalité de l'Église enseignante en direction de l'universalité ecclésiale enseignée, suffit en effet théologiquement à dire que... l'acte spécifique du Magistère ordinaire & universel est ipso-facto acté, puisque les conditions pour qu'il le soit sont dûment toutes remplies, à savoir d'être un enseignement doctrinal acté par les Pères enseignants universellement un avec le pape actuel, en direction de l'universalité des membres enseignés !
           
        Nous nous trouvons là en fait exactement dans ce qu'explique fort bien le P. Perrone dans sa Théologie dogmatique : "Pour éclaircir cela [= la place de l'humain dans un acte de droit divin] par un exemple familier, il arrive par l'institution divine que le pain est changé par la consécration au corps de Jésus-Christ ; il dépend cependant de la volonté du prêtre de prononcer les paroles de la consécration sur un pain plutôt que sur un autre. Mais s'il a une fois consacré un pain, il n'est au pouvoir de personne [pas même la personne du prêtre consécrateur] d'enlever la consécration à ce pain, et c'est avec vérité qu'on dirait que c'est de droit divin, ou par l'institution du Christ, que ce pain est devenu le corps de Jésus-Christ, bien que ce soit par un fait purement humain, c'est-à-dire par la volonté d'un prêtre, qu'il s'est fait que ce pain a été changé par la consécration au corps du Christ". Et Perrone, à l'appui de son propos, de judicieusement citer le cardinal Gerdil, qui professe ainsi dans son Commentarium a Justino Febronio in suam retractationem editum animadversiones, édit. cit. de ses œuvres, tome XIII, posit. 9, p. 241 : "Il y a beaucoup de choses qui, pour être et exister, requièrent préalablement un fait humain ; mais dès qu'elles ont été produites par un fait humain, elles reçoivent IMMÉDIATEMENT la consécration du droit divin". Et de conclure : "Il ne faut donc pas confondre le fait avec le droit, lequel se produit par l'institution divine DÈS QUE LE FAIT A ÉTÉ POSÉ ; il s'interpose effectivement un fait, et un fait humain ; mais ce fait une fois posé, et l'institution du Christ précédant, le droit divin se dégage et se développe".
           
        Faisons remarquer ici que Perrone, citant l'exemple de la transsubstantiation n'entend exclusivement parler à son sujet que du fait et du droit le concernant, et nullement de la théologie de l'acte sacramentel qui inclut l'intention du prêtre (théologie de l'acte sacramentel qui n'a rien à voir avec la théologie de l'acte infaillible). C'est seulement quant au fait et au droit de l'acte sacramentel qu'il en parle, excluant la question de l'intention. Son exemple emporte donc formellement la démonstration, laquelle consiste à dire ceci : une fois que l'acte humano-ecclésial théologiquement sous-tendu par le droit divin est posé, alors l'acte devient ipso-facto un acte divin irréformable, il n'appartient plus à l'humain qui l'a posé, celui-ci n'étant en cela qu'un simple suppôt passif du Saint-Esprit, exactement comme l'écrivain sacré rédacteur de la sainte-Écriture. Et c'est exactement ce qui se passe pour un acte isolé du Magistère ordinaire & universel : une fois que les Pères actuels l'ont posé, c'est-à-dire qu'ils ont fait un enseignement doctrinal en tant qu'Église Universelle enseignante en direction de l'Église Universelle enseigné, il est automatiquement un acte divin dans la Main du Saint-Esprit, de soi bien entendu irréformable, les humains qui l'ont posé n'ayant plus aucun pouvoir sur lui. Et il en est bel et bien ainsi quant à Dignitatis...
           
        Ainsi donc, c'est par trop bien assis sur les fondements théologiques, un acte doté de droit de l'infaillibilité comme l'est tout acte isolé du Magistère ordinaire & universel, c'est-à-dire "fondé sur l'institution divine" comme disent ces auteurs que je cite, est tel de soi, une fois qu'il est dûment posé par le fait humain pour qu'il le soit... Dès lors, il ne dépend plus en quelque manière que ce soit de l'humain ni de son intention, il appartient immédiatement et formellement à Dieu. Quand bien même l'intention humaine y serait devenue a-posteriori explicitement contraire, ce qui d'ailleurs supposerait de l'absurdité et même de la folie chez ceux qui poseraient ainsi un tel acte infaillible qu'ils voudraient annuler à peine posé, par exemple, suivez mon regard, en le déclarant simplement "pastoral" avec le sens très-ciblé de vouloir le connoter de non-infaillible… L'acte doté de l'infaillibilité, comme l'est tout acte isolé du Magistère ordinaire & universel donc, par exemple Dignitatis Humanae Personæ, est un acte DIVIN qui n'appartient plus à ceux qui l'ont posé, une fois dûment posé par eux, parce qu'ils n'y étaient que les organes, les suppôts passifs de Dieu, quelle que soit l'intention qu'ils en ont, non seulement postérieurement audit acte posé mais encore antérieurement également.
           
        Et, in casu, dans notre cas affreux et terrible de Dignitatis, examiné théologiquement par la nature humaine de l'Église, nous nous trouvons bel et bien, ou plutôt fort mal, avec un acte ecclésialement dûment posé et doté de l'infaillibilité le 7 décembre 1965, dès lors absolument irréformable, car appartenant immédiatement au Saint-Esprit. Il nous reste à expliquer une telle situation dans la Foi, c'est évident bien sûr, mais je l'ai déjà dit que dessus, je ne veux pas couper le fil de mon "discours de la méthode", je le dirai seulement en finale, plus loin, pour l'instant j'ai encore bien de l'hérésie lefébvriste à pourfendre de taille et d'estoc, d'outre en outre, usque ad mortem...
           
        Pour le dire en finale de ce chapitre, Don Pagliarani a voulu, dans tout son article L'effritement de l'autorité du concile, nier que les papes du concile moderne, Jean XXIII et Paul VI, aient eu l'intention de faire un enseignement doctrinal conforme à la Foi et à la Tradition dans Vatican II, notamment en tirant par les cheveux des phrases piochées dans l'autobiographie du cardinal Giacomo Biffi, qui fut très-proche de Paul VI dans ses dernières années, ils n'eurent, croit-il pouvoir postuler, que l'intention de dialoguer avec l'homme moderne, et donc, suivez son regard, sa conclusion va être de dire que n'ayant pas eu cette intention de Foi, l'Assistance divine leur fit subséquemment défaut radical, ce qui signifie donc in fine, cqfd, que Vatican II est un non-Magistère. Don Pagliarani oublie juste une chose excessivement importante sur le plan théologique : il est théologiquement radicalement impossible de toute impossibilité de supposer que des papes légitimes aient validement réuni un concile universel en union morale avec tous les évêques de l'orbe catholique sans avoir eu l'intention d'y faire au moins, a minima, un enseignement doctrinal simple inhérent au Magistère ordinaire & universel de soi couvert par l'infaillibilité, c'est-à-dire un enseignement enté sur la Foi.
           
        On peut remarquer pour commencer que l'article de Don Pagliarani est d'une manière bien significative très-déficient quant à bien différencier les deux modes, extraordinaire et ordinaire, du Magistère doté de l'infaillibilité, il n'a pas un mot pour bien différencier les deux dans tout son article (mais il ne s'en faut point trop étonner, puisque, pour le lefébvriste, le Magistère ordinaire & universel ne saurait être acté dans un concile universel !). Or, il ne suffit pas de dire comme il le fait que les papes conciliaires n'ont pas eu l'intention de faire des définitions dogmatiques, pour conclure que lesdits papes n'aient jamais eu l'intention de faire de vrais enseignements doctrinaux, toute sa thèse, péniblement embarbouillée de scolastique et de raisons philosophiques inutiles et même hors-sujet, veut affirmer qu'ils n'aient pas eu cette dernière intention. Mais comme je viens de le dire, théologiquement, cette affirmation est hérétique : impossible de postuler que les papes légitimes d'une génération ecclésiale donnée aient pu validement réunir un concile universel sans avoir l'intention d'y faire un enseignement doctrinal enté sur la Foi qui, bien entendu, étant inhérent au Magistère ordinaire & universel, sera ipso-facto, par le fait même, automatiquement couvert par l'infaillibilité dont ledit mode est doté.
           
        Secondement, cet a-priori théologique de jure que je viens de formuler est vérifié par l'a-posteriori factuel, à savoir qu'effectivement, les papes Jean XXIII et Paul VI ont bel et bien voulu faire un enseignement doctrinal conforme à la Foi et à la Tradition dans Vatican II, car ils ne pouvaient, en effet, de jure, que vouloir en faire un. Ils ne l'ont pas fait certes on ne le sait que trop mais ils ont voulu le faire. Leur seule erreur fut de vouloir compatibiliser cedit enseignement avec la pensée de l'homme moderne, ce qui était impossible certes, autant que de vouloir faire un rond carré. L'abbé Pagliarani se trompe donc et trompe son lecteur lorsqu'il dit qu'à Vatican II, le pape n'a voulu que dialoguer avec l'homme moderne, au sens très-ciblé par lui de vouloir dire, suivez son regard, qu'il n'a pas fait audit homme moderne un vrai enseignement doctrinal enté sur la Foi, de soi couvert par l'infaillibilité magistérielle, premier jalon qu'il emploie pour aboutir à sa conclusion lefébvriste réprouvée que Vatican II est un non-Magistère. Cependant, que l'actuel Supérieur général de la Fsspx veuille bien prendre conscience que ses prolégomènes sont faux : le pape a voulu certes établir un pont avec l'homme moderne, dialoguer avec lui, mais à partir de la Foi, mais en l'enseignant sur la Foi. C'était du moins son intention théologique formelle dans Vatican II, l'intention qui couvre tout le concile moderne...
           
        Il n'est pas bien difficile, dans le discours d'ouverture du Concile de Jean XXIII ou au contraire dans le discours final de Paul VI, alpha et oméga de Vatican II pour bien comprendre quelle fut leur intention d'ouvrir ce concile universel, de voir cette identique intention pontificale très-orthodoxe qu'ont les deux papes de Vatican II de vouloir enseigner la Foi à l'homme moderne. L'abbé Pagliarani, au lieu de faire des découpages pro domo pour sa thèse lefébvriste hérétique de passages cités hors-contexte, aurait tout-de-même dû s'en rendre compte. Commençons par citer cette magnifique phrase de Paul VI, dans son Discours de clôture du concile, le 7 décembre 1965 : "Pouvons-Nous dire que nous avons rendu gloire à Dieu, que nous avons cherché à le connaître et à l'aimer, que nous avons progressé dans l’effort pour le contempler, dans la préoccupation de le louer et dans l'art de proclamer ce qu'il est aux hommes qui nous regardent comme pasteurs et maîtres dans les voies de Dieu ? Nous croyons franchement que oui, notamment parce que c'est de cette intention première et profonde que jaillit l'idée de réunir un Concile. Ils résonnent encore dans cette basilique les mots prononcés lors du discours d'ouverture par Notre vénéré prédécesseur Jean XXIII, que Nous pouvons bien appeler l'auteur de ce grand rassemblement". Il y a bel et bien là l'intention du pape de "proclamer ce que Dieu est aux hommes modernes" dans le concile, donc l'intention de leur y débiter la bonne doctrine de la Foi et du salut, intention, Paul VI le dit explicitement, qui est génitrice et motivation théologique première de tout le concile. Dont acte, n'est-il pas M. l'abbé Pagliarani.
           
        Mais puisque Paul VI évoque Jean XXIII, lisons donc maintenant ensemble ce que Jean XXIII dit quant à son intention pontificale d'ouvrir le concile, et lisons-le dans la citation qu'en fait le pape Benoît XVI dans son discours aux cardinaux de son premier Noël pontifical, en 2005, ce qui aura l'avantage de bien montrer la pérennité sans faille de la pensée des papes modernes sur cette intention authentique d'enseigner la Foi à l'homme moderne, de 1962 à 2005 en passant par 1965 : "Je ne citerai ici, dit Benoît XVI, que les célèbres paroles de Jean XXIII, dans lesquelles cette herméneutique [de la continuité] est exprimée sans équivoque, lorsqu'il dit que le Concile «veut transmettre la doctrine de façon pure et intègre, sans atténuation ni déformation», et il poursuit : «Notre devoir ne consiste pas seulement à conserver ce trésor précieux [du Dépôt révélé de la Foi], comme si nous nous préoccupions uniquement de l'antiquité, mais de nous consacrer avec une ferme volonté et sans peur à cette tâche, que notre époque exige... Il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée d'une façon qui corresponde aux exigences de notre temps. En effet, il faut faire une distinction entre le dépôt de la foi, c'est-à-dire les vérités contenues dans notre vénérée doctrine, et la façon dont celles-ci sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la même portée» (S. Oec. Conc. Vat. II Constitutiones Decreta Declarationes, 1974, pp. 863-865)" (Discours à la Curie romaine à l'occasion de la présentation des vœux de Noël, 22 décembre 2005).
           
        Ainsi donc, la thèse lefébvriste exposée par l'abbé Pagliarani dans son article L'effritement de l'autorité du concile, est radicalement fausse, dans ses prolégomènes mêmes in radice qui veulent affirmer que les papes du concile moderne n'ont pas eu l'intention d'enseigner la Foi dans Vatican II à l'homme moderne. Ils ont bel et bien eu cette intention, quand bien même, hélas ce n'est que trop vrai, elle fut affreusement dévoyée par leur volonté de la compatibiliser à toutes mauvaises forces avec la pensée moderne.
           
        Et bien entendu, la conclusion que l'on doit en tirer, qui est la seule vraie, contrairement à celle très-fausse que veut tirer l'abbé Pagliarani de ses faux prolégomènes, est toute opposée à la sienne : les papes du concile ayant eu l'intention d'y faire un vrai enseignement de Foi à l'homme moderne, quand bien même répétons-le ils se sont bougrement trompés en voulant le compatibiliser avec la pensée moderne qui lui est antinomique, cedit enseignement donc, dans le cadre d'un concile œcuménique validement convoqué et assemblé, ressort automatiquement et ipso-facto du Magistère ordinaire & universel d'enseignement, de soi couvert par l'infaillibilité ecclésiale.
           
        Impossible de sortir de là sans attenter au cœur même de la Constitution divine de l'Église et de la Foi, et tomber dans l'hérésie.
 
 cerveau feminin
 Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
           
        Deuxième sophistication hérétique des lefébvristes. ― En voici une autre, par exemple, d'hérésie. Les lefébvristes, cherchant donc fébrilement et malignement à échapper à cette conclusion théologique certes terrible et affreuse à laquelle aboutit formellement l'examen hiérarchique de droit divin de Dignitatis selon la nature humaine de l'Église, à savoir que Dignitatis est formellement un acte isolé du Magistère ordinaire & universel doté de l'infaillibilité, formellement dans la Main du Saint-Esprit, invoquent le caractère d'obligation qui soi-disant doit accompagner tout acte ecclésial infaillible : s'il y a obligation faite explicitement aux fidèles de croire la doctrine enseignée, indiquée dans l'acte, alors l'acte est infaillible, à son défaut, il ne l'est pas, croient-ils pouvoir soutenir.
           
        Le lefébvriste ne va sûrement pas trouver mieux pour prétendument asseoir son objection, que d'appeler à la barre le texte de Vacant que je viens de rappeler. J'y consens volontiers, le voici donc à nouveau : "TOUTE doctrine enseignée comme obligatoire par la majorité, et surtout par l’unanimité des évêques catholiques, est donc obligatoire pour toute l’Église dans la mesure où ils l’affirment ; car on peut être assuré qu’ils la proposent à la croyance des fidèles, en union avec le Souverain Pontife, et que, par conséquent, cette doctrine est enseignée infailliblement par le corps épiscopal tout entier, c’est-à-dire par le Pape et les évêques unis au Pape".
           
        Ce que j'ai mis en gras, je suis bien certain que le lefébvriste va vouloir en faire ses choux... gras ! Vacant, croira-t-il pouvoir soutenir, invoque bien là une nécessité constitutive d'obligation pour l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel, sans laquelle ledit acte ne pourra pas l'être.
           
        Malheureusement pour le lefébvriste, cette citation ne fait que faire ressortir une imperfection de formulation chez Vacant, que je n'ai pas voulu relever tout-à-l'heure quand je l'ai cité une première fois, si l'on en tire, comme le lefébvriste veut le faire, que l'obligation est constitutive du Magistère ordinaire & universel.
           
        En effet. Comme avec l'intention, l'obligation est un simple signe topique accidentel qui accompagne ipso-facto tout acte isolé du Magistère ordinaire & universel, elle n'est nullement constitutive du Magistère ordinaire & universel : dès lors que l'Église Universelle enseignante acte un enseignement doctrinal en direction de l'Église Universelle enseignée, il y a automatiquement obligation pour le fidèle d'y adhérer, sans qu'il y ait jamais besoin d'aucune formule surérogatoire extrinsèque à rajouter pour signifier cette obligation, laquelle serait juste superfétatoire, c'est-à-dire inutile, infiniment malséante et même fort offensante envers Dieu. La raison théologique profonde en est très-simple. "Dieu est Amour" (I Jn IV, 16). Or, il suffit que l'Amour parle pour... obliger. Ce qui veut dire que le caractère d'obligation est implicite et non explicite, il découle de la nature intrinsèque de l'Autorité divine infaillible informant tout acte magistériel doté de l'infaillibilité, qu'il soit du mode extraordinaire dogmatique ou ordinaire & universel, et non d'une formule juridique extrinsèque surérogatoire. Vouloir que l'obligation de croire soit extrinsèque alors qu'elle est intrinsèque, c'est faire de l'Église une caserne de sapeurs-pompiers ou de saint-cyriens fonctionnant le-petit-doigt-sur-la-couture-du-pantalon, à la pharisienne et à la scribe, et c'est presque blasphématoire, car est-il besoin de rappeler que l'Église du Christ, c'est bien autre chose que cela !
           
        C'est dès les Actes que cette doctrine que je rappelle est connue, saint Pierre l'affirmera magistralement au premier concile général de l'histoire de l'Église, l'an 51, en ces termes non-équivoques, d'une grande clarté : "Dieu m'a choisi parmi vous afin que par ma bouche, les Gentils entendent la Parole de l'Évangile, ET QU'ILS CROIENT" (Act XV, 7). Que le lefébvriste veuille bien noter avec soin : les Gentils ont l'obligation de croire immédiatement et dès lors qu'ils entendent la Parole de Dieu sortir de la bouche de Pierre. C'est automatique (= d'où l'emploi de la conjonction "ET" -qu'ils croient-). Le premier pape en effet ne dit pas et sous-entend encore moins : " … et qu'ils croient, seulement si je leur en fais explicite obligation". La formule des Actes est en vérité lapidaire dans sa simplicité lumineuse.
           
        L'abbé Lucien, en 1984, avait fort bien déboulonné cette soi-disant nécessité d'une formule explicite d'obligation dans un acte d'enseignement magistériel pour que celui-ci soit couvert par l'infaillibilité, lisons-le attentivement : "Le concile [Vatican 1er] donc affirme d'abord l'existence d'une obligation de poser des actes de foi : fide divina et catholica ea omnia credenda sunt : «[est] à croire», «il faut croire», «on doit croire»... et le fondement de cette obligation est indiqué : on doit croire «ce qui est contenu dans la parole de Dieu». C'EST LE CARACTÈRE RÉVÉLÉ (PAR DIEU) QUI EST LA SOURCE DE L'OBLIGATION DE POSER UN ACTE DE FOI. On retrouve donc très-exactement, au début de ce paragraphe Porro fide divina, l'enseignement donné par le concile au commencement du chapitre III qui le contient : «Puisque l'homme dépend totalement de Dieu comme son Créateur et Seigneur et que la raison créée est complètement soumise à la Vérité incréée, nous sommes tenus, lorsque Dieu se révèle, de lui présenter par la foi la soumission plénière de notre intelligence et de notre volonté» (D. 1789). Telle est la substance des choses, la «métaphysique» de l'obligation liée à la Révélation et à la Foi. La source, le motif formel, la cause propre et adéquate de cette obligation, c'est la Vérité incréée qui se révèle, c'est la Véracité divine, ou encore, comme le dit la suite du texte que nous venons de citer (D. 1789), «l'autorité de Dieu lui-même se révélant, qui ne peut ni se tromper ni nous tromper». Comme on le voit, toute la question de «l'obligation» est réglée, substantiellement, avant et en-dehors de l'intervention de l'Église. Quel est donc ici son rôle ? L'intervention infaillible de l'Église, a pour fonction de déterminer avec précision l'objet matériel de la foi : c'est-à-dire de faire savoir avec certitude quelles sont en détail les vérités révélées. Le rôle propre de l'Église n'est donc nullement d'obliger à croire ; il est de certifier infailliblement que telle proposition appartient au donné révélé. En bref, le magistère comme tel n'oblige pas à croire, mais PROPOSE ce qui est à croire comme divinement révélé.
           
        "C'est ainsi que les choses sont présentées par le texte de Vatican 1er. L'exercice du magistère infaillible, comme tel, ne comporte pas d'affirmer une obligation, mais de faire connaître le caractère révélé d'une proposition : «quae (...) tamquam divinitus revelata credenda proponuntur» ; ce que (l'Église) «propose à croire comme divinement révélé» ou «propose à notre foi comme des vérités révélées par Dieu». En vertu de ce texte de base de Vatican 1er, l'acte propre du magistère infaillible comporte seulement d'affirmer le caractère révélé d'une proposition ; ET ALORS, IPSO-FACTO, L’OBLIGATION LIE LE CROYANT : ON DOIT CROIRE. Non pas parce que l'Église créerait une obligation, mais parce que le fidèle connaît, par suite de l'affirmation infaillible de l'Église que telle proposition est révélée et qu'ainsi il se trouve lié par l'obligation générale de croire ce qui est révélé s'appliquant à ce cas particulier. Il est vrai que l'autorité de l'Église exerce souvent son pouvoir de juridiction conjointement au pouvoir magistériel, en frappant de peines ecclésiastiques ("anathèmes" ou autres) ceux qui refusent extérieurement son enseignement. Mais l'acte du pouvoir de juridiction est formellement et réellement distinct de celui du pouvoir magistériel. Cela est manifeste d'après le texte de Vatican 1er que nous venons d'analyser, et qui ne mentionne pas l'intervention du pouvoir de juridiction.
           
        "Et cela a été clairement exposé par le Père Kleutgen, dans les justifications théologiques jointes au schéma réformé sur l'Église (cf. pp. 15-16) : «Dans ces décrets, il est nécessaire de distinguer l'interdiction (ou le commandement) de la définition (ou du jugement sur la doctrine). D'abord, en effet, l'Église définit que telles opinions sont mauvaises ; ensuite, elle les interdit comme telles, et elle établit des peines contre les contumaces. Or, on doit la soumission de l'esprit à l'Église qui définit, même si elle n'ajoute aucun précepte. Puisqu'en effet Dieu nous a donné l'Église comme mère et maîtresse pour tout ce qui concerne la religion et la piété, nous sommes tenus de l'écouter quand elle enseigne. C'est pourquoi, si la pensée et la doctrine de toute l'Église apparaît, nous sommes tenus d'y adhérer, même s'il n'y a pas de définition : combien plus donc si cette pensée et cette doctrine nous apparaissent par une définition publique ?» (M. 53, 330 B).
           
        "Cet exposé doctrinal de l'un des théologiens de la Députation de la Foi à Vatican 1er est en pleine concordance avec le texte de Dei Filius que nous avons expliqué. L'interdiction ou le commandement (et donc l'explicitation de l'obligation) ne sont nullement constitutifs de l'acte infaillible : ni pour le magistère ordinaire (en-dehors d'une définition au sens strict), ni pour le magistère extraordinaire ("définition"). Dans tous les cas, l'acte du magistère garanti par l'infaillibilité est le «jugement sur la doctrine» (conformité ou désaccord avec la Révélation). Et alors les fidèles doivent adhérer, dans le même acte, et à la doctrine enseignée, et au jugement de l'Église, toujours à cause de l'autorité de Dieu qui révèle : qui révèle, et telle doctrine en particulier, et qu'il assiste infailliblement l'Église dans son enseignement. Bien entendu, si l'interdiction, ou le commandement, ou les peines canoniques ne sont pas constitutifs de l'acte infaillible, ils peuvent en être le signe. Tel est le cas bien connu des «canons avec anathème» des conciles œcuméniques, spécialement de Trente et de Vatican 1er. Dans le canon, seule la peine d'excommunication contre ceux qui disent telle doctrine est explicitée. Mais tous les catholiques reconnaissent que c'est le signe certain du jugement infailliblement porté par l'Église sur la doctrine elle-même" (L'infaillibilité du magistère ordinaire et universel de l'Église, pp. 133-135, Annexe II — Infaillibilité et obligation).           
           
        Dom Paul Nau rappellera, sur ce même sujet de l'obligation intrinsèque à tout acte magistériel doté de l'infaillibilité, les propos de Mgr Martin à Vatican 1er : "On peut s'en remettre sur ce point à la conclusion de Mgr Martin, quand, exprimant la pensée de la Députation, il explique que ce dont il faut affirmer le caractère obligatoire pour la Foi, c'est «ce que Dieu a révélé et que l'Église, de quelque manière que ce soit (quomodocumque [c'est-à-dire : autant par son mode magistériel dogmatique définitionnel que par son mode ordinaire & universel]), nous propose à croire. Le motif de la Foi, en effet, à savoir l'autorité de Dieu qui parle, ainsi que l'obligation pour l'homme de le croire, s'étend à tout ce que le magistère de l'Église, de quelque manière que ce soit (quomodocumque), nous fait constater avec certitude avoir été révélé par Dieu» (Mgr Martin, 6 avril 1870, Mansi, LI, 314 A)" (Nau, 1962, p. 349 & note 3 de la même page).
           
        Et donc, pour conclure sur notre problème spécifique, s'il est possible d'admettre qu'il n'y a dans la rédaction conciliaire de Dignitatis aucune formule d'obligation stricte, cela, de toutes façons, n'a aucune espèce d'incidence sur la qualification d'infaillibilité du document, qui n'en a nullement besoin pour l'être authentiquement, comme il l’est effectivement bien, étant formellement une manifestation du Magistère ordinaire & universel (rappelons en effet les termes conclusifs de Dignitatis : "Tous et chacun des articles édictés dans cette déclaration ont plu aux pères du sacro-saint Concile. Et Nous, par le pouvoir apostolique que Nous avons reçu du Christ, un avec les Vénérables Pères, Nous l'approuvons dans l'Esprit-Saint, Nous le décrétons et le statuons, et Nous ordonnons de promulguer pour la Gloire de Dieu ce qui a été ainsi statué synodalement. À Rome, près Saint-Pierre, 7 décembre 1965, Paul, Évêque de l'Église catholique" ; et la notation générale que donne Paul VI à tous les Actes du Concile dans son Bref de clôture In Spiritu Sancto est de semblable facture).
 
cerveau feminin
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
        
        Troisième sophistication hérétique employée par le lefébvriste. ― Le lefébvriste dresse encore malignement quelques herses, qui lui sont inspirées par l'esprit malin, pour s'empêcher d'embrasser dans la Foi la simplicité conceptuelle de l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel, que je crois bon de répéter encore une fois ici à son intention, à savoir : l'enseignement doctrinal simple et inchoatif par l'Église Universelle enseignante à l'Église Universelle enseignée.
           
        Par exemple, il évoque la définition de l'infaillibilité pontificale du ch. IV de Pastor Aeternus en s'inventant une interprétation restrictive des plus fausses. Y lisant "la suprême autorité apostolique de docteur et pasteur de tous les chrétiens", il commente en disant que si le pape utilise cette dite suprême autorité apostolique, etc., alors, c'est infaillible, mais pas autrement... et bien sûr, pour lui, ce n'est pas du tout très-souvent qu'il l'emploie.
           
        Or, il appert de cette objection que le lefébvriste n'a tout simplement pas compris ce qu'il a lu. Car cette formule "suprême autorité apostolique, etc." n'est qu'un superlatif qui veut signifier que le pape parle en tant que pape, c'est-à-dire comme docteur universel de tous les chrétiens, et… c'est tout. Or, à chaque et toutes les fois que le pape parle ès-qualités, c'est-à-dire lorsqu'il s'adresse à l'universalité du monde catholique sur la question de la Foi ou des Mœurs, il est ipso-facto dans sa fonction de docteur universel, c'est-à-dire encore… "docteur et pasteur de tous les chrétiens"… et donc encore, bien sûr, à tout coup revêtu de "la suprême autorité apostolique"… et donc enfin, son prêche doctrinal s'insère et s'inscrit par le fait même (ipso-facto) dans le cadre de l'infaillibilité.
           
        Il n'y a en effet strictement aucun cas où le pape parlerait Foi ou Mœurs aux fidèles du monde entier sans le faire au nom de sa suprême autorité apostolique, sauf le cas du docteur privé (mais dans ce cas, il faudrait que le pape le dise très-explicitement et très-expressément au préalable de son prêche, et ce serait d'ailleurs un grand désordre, la Chaire de Saint Pierre n'étant pas commise au pape pour être le haut-parleur de ses opinions théologiques personnelles, petites ou grandes). Ainsi donc, lorsque le pape prêche la doctrine ès-qualités, c'est à dire en tant que docteur et pasteur de tous les chrétiens, c'est toujours au nom de sa suprême autorité apostolique et donc toujours sous le couvert de l'infaillibilité. Le lefébvriste s'imagine qu'il faut que le pape dise absolument quand il parle en tant que docteur universel, pour qu'on en soit bien sûr, et que l'infaillibilité soit employée. Mais la vérité est exactement le contraire : lorsqu'il parle à l'universalité du monde catholique, c'est automatiquement en tant que docteur universel des chrétiens qu'il le fait, et donc, il n'a nullement besoin de le dire, c'est une évidence implicite ; par contre, s'il voulait parler au monde chrétien en tant que docteur privé, alors c'est là qu'il faudrait absolument et nécessairement qu'il le dise, car autrement, puisque quand il s'adresse à l'universalité catholique, on doit croire de Foi, de fide, qu'il le fait en tant que docteur universel, on ne pourrait pas savoir qu'il a l'intention de s'exprimer sur un point de doctrine seulement en tant que docteur privé...
           
        En vérité, le lefébvriste s'est bâti là toute une contre-théologie ecclésiologique où l'Église n'est que de constitution humaine et non divine, puisque, lorsque le pape parle doctrine à l'universalité des fidèles, il professe qu'il peut très-bien le faire en tant qu'homme ou docteur privé (puisque, selon lui, il pourrait être faillible dans cedit prêche). Or, la vérité est aux antipodes : lorsque le pape parle doctrine à l'universalité des fidèles, c'est TOUJOURS en tant que christ (doté de l'infaillibilité ipso-facto). C'est ainsi que le Christ a constitué son Église : pas pour qu'elle vive la Foi, par l'organe de sa tête le pape, en pointillé et très-exceptionnellement, mais TOUS LES JOURS, tout le temps, singulis diebus comme disait Mgr d'Avanzo, rapporteur de la Députation de la Foi à Vatican 1er, que j'ai cité plus haut, c'est-à-dire chaque jour que Dieu fait, dans une longue ligne droite infranchissable par les forces du mal, et qui nous conduit au Ciel si nous la suivons. Que le lefébvriste réfléchisse enfin que s'il était vrai que le pape n'était pas tout le temps infaillible dans son prêche doctrinal universel aux fidèles, alors, l'Église ne serait qu'une construction humaine parmi tant d'autres, puisqu'imparfaite, et non divine, parfaite. Je parle là, on l'a sûrement compris, en me basant sur la théologie fondamentale de la Constitution divine de l'Église, et non pas, malheureusement, en prenant en compte la situation que nos yeux affligés voient dans l'Église aujourd'hui...
           
        Conclusion de ce chapitre : Dignitatis Humanæ Personæ, le décret vaticandeux sur la Liberté religieuse, qui sur le plan théologique a valeur d'exemplaire pour toute "la crise de l'Église", est formellement un acte du Magistère ordinaire & universel, doté de l'infaillibilité, si l'on retient, comme on doit le faire, la conclusion de l'examen hiérarchique de cet acte ayant trait à la nature humaine de l'Église qui est Jésus-Christ continué (la conclusion de l'examen doctrinal de cet acte, ayant trait à la nature divine de l'Église, dit le contraire, certes, à savoir que Dignitatis ne saurait être un acte du Magistère ordinaire & universel, et cette conclusion-là aussi, bien évidemment, il faut la retenir ; nous allons voir en finale ce qu'il faut tirer de ces deux examens théandriquement radicalement contradictoires, pour poser la solution théologique véritable de "la crise de l'Église", c'est-à-dire d'une manière catholique, en tenant compte du Mystère théandrique des DEUX examens, et non en formulant une conclusion monophysite, comme le font les lefébvristes, en ne tenant nul compte dudit Mystère théandrique dont vit l'Épouse du Christ).
 
cerveau feminin
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
 
        4/ "Vatican II n'est en fait, théologiquement, qu'un Magistère authentique de soi non-infaillible ; du reste, ce n'est même pas le cas, car s'il l'était, il obligerait encore le fidèle d'assentir aux doctrines hérétiques qu'on y trouve".
           
        Il y a une chose presque drôle, dans l'exposé du lefébvriste. Il commence par nous dire, et là il sait qu'il enfonce une porte ouverte car tout le monde en effet est d'accord sur ce point, que l'infaillibilité du mode extraordinaire dogmatique n'a pas été employée à Vatican II ; puis, continuant son examen, il croit pouvoir ajouter, mais nous venons juste de voir ensemble qu'il raisonne hérétiquement en cela, que l'infaillibilité du mode ordinaire & universel n'a pas non plus été employée au concile moderne. Il se retrouve donc alors avec... une énorme anormalité : un pape actuel et 2 500 évêque cum Petro et sub Petro dans une aula conciliaire tout ce qu'il y a de plus existante, qui ont posé des actes doctrinaux et même dogmatiques (Dei Verbum et Lumen Gentium sont en effet officiellement connotés comme étant dogmatiques), plus nombreux que les plus nombreux conciles généraux du passé depuis les assises du christianisme, Trente ou Vatican 1er par exemple ne réunissant à tout le mieux que 500 évêques ! Mais en fait, selon les lefébvristes, ces 2 500 évêques plus le pape, ... "plus le Saint-Esprit" dira le cardinal Marty l'archevêque de Paris de l'épique époque, auraient été là pour ne... RIEN dire !! Car quand bien même les Actes de Vatican II sont d'une prolixité touffue remarquable jamais vue, le lefébvriste nous dit que les Pères de Vatican II n'auraient jamais voulu enseigner doctrinalement en Apôtres les fidèles du monde entier puisque donc aucun de leurs enseignements ne seraient dotés de l'infaillibilité qui est propre au statut théologique du "membre enseignant", ni par le mode extraordinaire ni par celui ordinaire ! Ce qui veut donc vraiment dire qu'ils n'ont RIEN dit, puisque le seul dict qu'on doit retenir du "membre enseignant" porte obligatoirement sur la Foi ou les Mœurs couvert de soi par l'infaillibilité ecclésiale. Et, on en conviendra, c'est là une énorme anormalité...
           
        N'a-t-on pas vu un moine du couvent d'Avrillé, épousant alors la thèse lefébvriste, oser dire sans rire que La Liberté religieuse est un acte... conciliaire (Congrès théologique de Si, si, no, no, P. Pierre-Marie, 1996) ; et Mgr Gherardini ne trouvait rien de mieux pour connoter les Actes de Vatican II que cette tautologie qui s'écrit et s'épèle surtout... totologie de Toto de Lahurie. Voilà qui en effet rappelle bougrement le bourgeois gentilhomme de Molière, qui s'exclamait de faire de la prose rien qu'en parlant ! Le problème, c'est que si le bourgeois mis en scène par Molière pouvait être sot sans pécher, il n'en est plus du tout de même des lefébvristes qui nous disent que la Liberté religieuse est un acte... conciliaire, car ils le disent pour nier hérétiquement que ladite Liberté religieuse est un acte isolé du Magistère ordinaire & universel doté de l'infaillibilité, ce qu'il est vraiment et authentiquement.
           
        Alors, effectivement, il ne reste donc plus qu'un tiroir où le lefébvriste peut caser les Actes de Vatican II, celui dit authentique, de soi non-infaillible (je veux le suivre, ici, dans son faux raisonnement).
           
        Un article de l'Ami du Clergé cadre bien ce Magistère authentique non-infaillible quant au pape, dont il est fort important cependant de dire qu'on ne l'a vraiment mis sur le chandelier de l'Église que dans la période moderne (il n'en est absolument pas question dans Vatican 1er) : "En-dehors de là [du domaine du Magistère ordinaire et extraordinaire strictement infaillible], il y a présomption en faveur de son inerrance [au pape], à cause de l'Assistance divine qui lui est promise, et pratiquement on doit un assentiment religieux ferme et sans réserve aux décisions pontificales personnelles ou émanant des Congrégations romaines. Bien qu'elles soient réformables, elles excluent absolument tout défaut de prudence et tout mal moral ; elles sont l'autorité éclairant les doutes de la conscience pratique. Les circonstances changeant, ces décisions peuvent être modifiées ou même abolies, et il n'y a pas lieu de se scandaliser de ces changements ni d'opposer les décrets d'un pape aux décrets d'un autre ; mais cette mutabilité n'enlève rien au devoir strict que les fidèles ont de s'y soumettre" (Tables générales 1909-1923, p. 381, 2e col.).
           
        Ce magistère authentique recueille en fait tous les actes des papes et des Évêques qui ont trait à la gestion pastorale du Peuple de Dieu sans faire partie de l'enseignement ayant trait au noyau de la Foi ou des Mœurs proprement dit, sauf de manière plus ou moins éloignée. Mais cependant, là encore, donc, l'assentiment du simple fidèle à ce genre d'actes est absolument requis. On pourrait de prime abord s'en étonner puisque ce Magistère authentique n'est pas couvert par l'infaillibilité. Et pourtant, rien de plus juste, car l'Église est SAINTE. L'infaillibilité accordée à l'Église n'est en effet elle-même qu'une conséquence parmi d'autres, la plus importante certes, de l'Assistance permanente du Christ et de l'Esprit-Saint à l'Église : lors même, donc, que l'Église n'est pas dans le cadre du Magistère ordinaire ou extraordinaire infaillible, elle est quand même assistée par le Christ de telle manière que le fidèle est sûr que toutes ses directives ne peuvent que le mener dans la voie du salut, quand bien même il y aurait erreur dans l'ordre temporel ou accidentel.
           
        Le lefébvriste nous dit donc que tous les Actes de Vatican II ressortent de ce Magistère authentique, c'était d'ailleurs à peu près le message du monsignore romain, Mgr Gherardini.
           
        Cependant, même dans ce cas où il constate le non-emploi du mode magistériel extraordinaire dogmatique à Vatican II, où il y récuse aussi (hérétiquement) celui du mode ordinaire & universel, le lefébvriste n'en est pas moins obligé de prendre acte de l'impossibilité théologique que même les seuls actes du magistère authentique puissent être hérétiques ou favens hæresim, comme il appert de moult Actes du concile moderne. Je laisse le soin à l'abbé Gleize de nous le dire, il le fait très-bien : "L’acte de magistère non-infaillible et simplement authentique oblige lui aussi, au for interne : il est contraignant. Certes, il ne réclame pas un acte de foi, mais il réclame quand même un acte d’obéissance (le fameux «assentiment religieux interne») sous peine de faute grave. Le pape Pie IX va même jusqu’à dire qu’on ne peut refuser d’adhérer aux enseignements du magistère simplement authentique «sans aucun détriment aucun pour la profession de la foi catholique»" (Du magistère vivant et de la tradition - Pour une "réception thomiste" de Vatican II ?, p. 3). "La critique des enseignements du Concile est donc possible si et seulement si il s’avère que nous n’avons pas affaire avec Vatican II à l’exercice d’un véritable magistère (infaillible ou pas)" (ibid., p. 4).
           
        La seule (et abominable) porte de sortie que trouve alors le lefébvriste pour fuir cette obligation d'adhérer aux hérésies de Vatican II quand bien même ses décrets ne seraient que du ressort d'un département magistériel authentique non-infaillible, est donc de déclarer Vatican II un non-Magistère. Qu'il me pardonne de lui dire qu'il retombe là dans sa vomissure, une fois de plus : "Mais il leur est arrivé ce que dit un proverbe très vrai : Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi ; et la truie, après avoir été lavée, s'est vautrée dans la boue" (II Pet II, 22). Le porte-plume théologique de la Fsspx n'hésite pas à écrire de manière complètement monophysite, en effet, dans un aveuglement total : "L’acte de magistère se définit par son objet, et, comme nous l’avons expliqué plus haut, cet objet est la Révélation transmise par les apôtres c’est-à-dire le dépôt de la foi à garder saintement et à expliquer fidèlement. Et c’est pourquoi le magistère ecclésiastique est un magistère traditionnel et constant. Si, comme l’a fait Vatican II, on propose des vérités qui sont en opposition manifeste avec les vérités déjà enseignées comme révélées par l’Église, cette proposition ne peut pas être l’exercice d’un magistère digne de ce nom" (ibid., p. 4). Ce qui veut bien sûr dire que l'abbé Gleize ne juge Vatican II que par le seul criterium doctrinal, de manière parfaitement monophysite.
           
        Et de continuer par ces propos qui achèvent le caractère hérétique formel de son monophysisme impénitent : "Parce qu’ils ne sont pas l’expression d’un véritable acte de magistère, les enseignements du Concile Vatican II peuvent être jugés à la lumière du magistère de toujours, à la lumière de la Tradition immuable de l’Église. C’est d’ailleurs ainsi que Mgr Lefebvre concevait la critique du Concile. «Pour moi, pour nous, je pense, dire qu’on voit, qu’on juge les documents du Concile à la lumière de la Tradition, ça veut dire évidemment qu’on rejette ceux qui sont contraires à la Tradition, qu’on interprète selon la Tradition ceux qui sont ambigus et qu’on accepte ceux qui sont conformes à la Tradition" (ibid., p. 5). Ainsi donc, la surnature montrant plus encore que la nature qu'elle a horreur du vide, le monophysite lefébvriste, Mgr Lefebvre en tête, après avoir supprimé la réalité du Magistère, c'est-à-dire, excusez du peu, le pape et la hiérarchie légitime divinement instituée, ne peut que se prendre lui-même pour... le pape et la hiérarchie légitime divinement instituée. Si en effet, en Église, on supprime le pape, c'est parce qu'on l'est soi-même. On ne peut que constater par son propos même que Mgr Lefebvre, sans vergogne, sans aucune retour sur son comportement hérétique, réagissant trop passionnellement et dialectiquement à la persécution moderniste, n'éprouva aucun scrupule, pour garder "mains propres et tête haute" dans "la crise de l'Église", à remplir la fonction du... pape dans un concile, à savoir : juger les documents du concile, rejeter ceux qui ne lui plaisent pas parce qu'il les déclare non-conformes à la Tradition (alors que, sur le plan théologique, seul le pape actuel du présent a mandat divin de dire ce qui est conforme à la Tradition ou bien non), donner l'interprétation des enseignements qu'on juge soi-même ambigus par rapport à la Tradition, donner son placet à ceux qu'on juge être conformes à la Tradition...
           
        Loin donc de trouver une délivrance en connotant tous les Actes de Vatican II de simplement authentique, et donc non-dotés de l'infaillibilité, le lefébvriste est bien obligé de constater, et son porte-plume a l'honnêteté louable de le reconnaître, que son devoir de catholique reste aussi formel d'être soumis auxdits Actes, sans doute pas de la même manière que s'ils étaient dotés de l'infaillibilité de par le Magistère ordinaire & universel, mais aussi formellement. Reste donc devant les yeux du lefébvriste le mur élevé jusqu'au Ciel de l'Autorité inhérente à l'Institution hiérarchique des "membres enseignants" una cum le pape actuel, contre laquelle on ne saurait s'élever voire se rebeller sans être anathème.
           
        Mais au lieu de comprendre que cette situation ecclésiale plus qu'anormale montre une contradiction entre la nature divine et la nature humaine de l'Épouse du Christ, ce qui donc montre au regard catholique que l'Église est plongée dans l'économie de la Passion du Christ, dont saint Paul nous révèle qu'elle est "si grande contradiction" (He XII, 3), il n'y a pas d'autres déductions catholiques à faire en effet, le lefébvriste se braque en rebelle, dialectiquement et passionnellement, et refuse alors, s'anathématisant ipso-facto lui-même, de reconnaître qu'il y a eu un vrai Magistère à Vatican II. Ce qu'il a l'air d'oublier, c'est que dire et professer, comme il le fait erronément, que Vatican II est un non-Magistère en suivant un raisonnement monophysite hérétique, alors que Vatican II est un vrai Magistère, de par le mode ordinaire & universel, c'est exactement dire et professer la non-existence des "membres enseignants" una cum le pape actuel de toute une génération ecclésiale donnée. Le lefébvriste tire ainsi un trait annihilateur sur toute une génération ecclésiale donnée de "membres enseignants" certainement légitimes. Il y a en effet synonymie et équiparité théologiques parfaites entre les deux propositions, de professer un non-Magistère alors qu'on est en présence d'un vrai Magistère, et de professer l'inexistence théologique du pape actuel et de tous les évêques avec lui qui actent ce soi-disant non-Magistère.
           
        Les dernières et ultimes déductions de la doctrine lefébvriste hétérodoxe nous montrent donc qu'ils professent l'ecclesiovacantisme. Déclarer inexistante l'Église enseignante du présent que la Providence de Dieu nous donne, certes dans un état de crucifixion total, c'est être ecclesiovacantiste.
           
        Le lefébvriste est donc un ecclesiovacantiste, qui, on l'espère de tout cœur, s'ignore.
 
cerveau feminin
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
 
        5/ "En conclusion, autant par la forme que par le fond, nous nous trouvons à Vatican II avec un non-Magistère ; une génération ecclésiale universelle donnée de "membres enseignants" avec le pape légitime actuel a eu beau se réunir comme, à beaucoup près, elle ne s'était jamais réunie aussi nombreuse auparavant depuis les assises de l'Église, elle n'a cependant pas manifesté le Magistère infaillible de l'Église catholique".
           
        Proposition théologique qui, je viens de l'écrire, est exactement dire : "Je suis ecclesiovacantiste". La position sédévacantiste bien connue consiste à professer que le pape moderne seulement n'est plus pape, à partir de Jean XXIII ou Paul VI. Puis ensuite, mais ensuite seulement, réfléchissant que le pape est comme le résumé théologique de l'Église, le sédévacantiste ne peut qu'étendre son sédévacantisme à l'Église moderne toute entière, c'est une extension obligée de son sédévacantisme. Mais le lefébvriste quant à lui, est bien plus radical : derrière une profession de bouche seulement, très-affichée, de croire à la légitimité des papes modernes et de l'Église qu'ils représentent, il va en réalité carrément, radicalement et brutalement, mais comme occultement, dès les prolégomènes de son positionnement théologique dans "la crise de l'Église", à inexister en bloc toute l'Église enseignante de la génération ecclésiale de Vatican II et post, c'est-à-dire toute l'Église du présent, englobant dès le départ de son raisonnement théologique, le pape actuel légitime avec tous les évêques unis à lui dans cette inexistence. C'est hélas bien cela que signifie théologiquement sa profession de mauvaise foi de déclarer Vatican II, un non-Magistère.
           
        En fait, découvrant jusqu'à fond ce qu'il est dans son cœur, on voit que le lefébvriste est un... super-sédévacantiste !
           
        J'avais déjà fort noté et remarqué en 2011, il y a donc plus de douze ans maintenant, lors de ma réfutation du Courrier de Rome n° 344 qui prétendait répondre aux objections que lui faisait le P. Cavalcoli, dominicain italien, cette profession de foi ecclésiovacantiste très-marquée des lefébvristes. J'en recopie ici quelques passages significatifs :
           
        ... Le lefébvriste en vient à donner sa solution empoisonnée, à savoir : recourir au Magistère du passé contre le Magistère du présent, pour s'exorciser du Magistère du présent quand il est erroné. Et de s'en justifier par ces propos qui ne font que montrer à tous qu'il s'empale, qu'il s'enferre soigneusement, à son grand dam, dans les profondeurs de Satan de ses raisonnements hérétiques : "Le Père Cavalcoli ne peut pas prétendre que le recours au Magistère strictement actuel est le seul moyen de connaître infailliblement la vraie doctrine". Et pour bien montrer que le Magistère du présent ne saurait rendre compte, avec sûreté, de la Foi, le rédacteur lefébvriste prend ici à tâche de nous embarquer dans une réflexion pseudo-philosophique sur le fait que... LE PRÉSENT N'EXISTE PAS VRAIMENT ! C'est hallucinant de voir jusqu'où peut aller une âme qui ne veut pas rejeter son péché intellectuel. Je cite : "Pris dans un sens très strict, presque «mathématique», ce principe [de recourir au Magistère strictement actuel] aboutirait à une absurdité : en effet, l'enseignement que le Pape a donné il y a deux jours n'est plus «actuel» au sens strict, et encore moins l'enseignement d'un Concile qui a eu lieu il y a cinquante ans. Pour être précis, la vérité est que pour un acte de foi actuel d'un membre de l'Église, la règle prochaine est toujours un enseignement passé (au moins de quelques instants)"...!! On est là en pleine folie hérétique qui veut se rendre à elle-même raison qu'elle s'appelle sagesse.
           
        Éh bien !!!, c'est dit. Allons jusqu'au bout du raisonnement, c'est-à-dire pressons tout le pus de l'abcès lefébvriste. S'il en était ainsi du présent que le dit le lefébvriste, alors, il serait un pur fantôme, un véritable ectoplasme spirite, il n'existerait pas. Quand par exemple je prononce une phrase et que vous êtes à deux pas de moi pour l'écouter, ô lefébvriste, cette phrase sera intellectuellement inaudible par vous puisque un mot en chassant un autre immédiatement la seconde suivante, alors, si je vous dis : "Vous êtes fou", vous ne pourrez pas le comprendre. En effet, quand ma langue, juste après avoir prononcé le mot "vous" sera rendue à prononcer le mot "êtes", vous n'aurez plus conscience du "vous" antécédent qui sera déjà évanoui dans les abîmes inconnaissables du passé, et donc vous ne pourrez plus savoir que c'est vous que je considère comme étant quelque chose, et lorsque, troisième palier, ma langue prononcera le mot "fou", il viendra en suspension solitaire dans un univers incompréhensible : non seulement vous ne pourrez pas comprendre que c'est "vous" que je considère comme étant "fou", mais pire, le mot "êtes" étant déjà lui aussi évanoui, vous ne saurez pas si je veux donner une définition générale de la folie par exemple, ou bien en qualifier une personne ! À ce stade-là, où le présent n'existe plus du tout, il n'y a plus, justement, qu'à sortir les camisoles de force pour en garrotter tous les lefébvristes. Le lefébvriste, là, pour justifier son hérésie, vient de nous faire un exposé de l'... inexistentialisme !! Le problème, c'est qu'au lieu d'être un amusant divertissement, un délassement de l'esprit sans suite, un peu comme Xavier de Maistre avait écrit son Voyage autour de ma chambre, on se rend compte, atterré, que le lefébvriste professe très-sérieusement sa folie inexistentialiste quant à la Foi sur le point capital de l'infaillibilité de l'Église actuelle : "L'Église magistérielle actuelle inexiste, donc je suis", nous dit-il. Le lefébvriste est bel et bien théologiquement dans la folie d'inexister l'Église actuelle. Ses propos hélas ne nous font que par trop bien comprendre où il en est, à savoir de ne pas croire à l'Église du présent, celle que le Christ nous donne hic et nunc...
           
        Après ce dangereux vent de folie, il est bon de rappeler la vraie doctrine, catholique, concernant "le seul moyen de connaître infailliblement la vraie doctrine" comme dit le lefébvriste, ce SEUL moyen qui réside TOUT ENTIER dans le Magistère ecclésial actuel du... PRÉSENT. Qu'est-ce que le Magistère ecclésial du présent ? Le Magistère ecclésial du présent, c'est tout simplement le dernier en date, dont, sous peine d'anathème formel, je dois prendre acte et que je dois intégrer à ma croyance, parce que c'est lui qui la fait vivre. Il y a évidemment plusieurs acceptions au mot "présent", mais, in casu, l'acception la plus obvie, commune, est que ce que je dois considérer comme le Magistère du présent pour moi, c'est celui de "ma" génération ecclésiale, celui qui est le compagnon spirituel, l'ange gardien salvifique de ma courte vie terrestre au regard de la vie multiséculaire de l'Église militante, celui de "mon" pape, ou de son successeur s'il vient à mourir quand moi je vis toujours. Je suis né en 1957 ; si je meurs en 2038, le Magistère du présent sera pour moi compris entre ces deux fourchettes de dates. Ce n'est pas plus compliqué que cela.
           
        Voici donc ce que j'écrivais en 2011, dans le cadre de ma réfutation du Courrier de Rome n° 344.
           
        Mais pour clore ce débat magistralement, faisons de nouveau appel au grand théologien jésuite qu'était le P. Perrone, il va exposer on ne peut mieux cette vérité que le Magistère de l'Église du présent norme celui du passé quant à la Foi, et non l'inverse : "… Il nous reste à démontrer que notre thèse [= l'Immaculée-Conception] est fondée sur le sentiment perpétuel de l'Église. Mais ce sentiment se montre dans la manifestation PRÉSENTE de cette même Église. (...) LA FOI ACTUELLE DE L'ÉGLISE EST UN CRITERIUM TRÈS-CERTAIN POUR PROUVER QUELLE A ÉTÉ LA FOI DE L'ÉGLISE À TOUS LES SIÈCLES ; car l'Église ne peut pas changer sa foi, qu'elle tient de la Révélation divine. Il peut se faire, il est vrai, qu'à certains siècles cette foi ait été moins connue, moins nette pour les simples particuliers, mais elle a toujours été la même en soi, et elle n'a subi aucun changement, car, s'il en avait été ainsi, non seulement la promesse divine de l'infaillibilité perpétuelle péricliterait, mais il en serait même fait pour toujours. [Et d'ajouter, en note :] De là Bossuet, dans son ouv. intit. Défense de la tradition et des saints Pères, pose-t-il légitimement ce principe avec saint Augustin : "Pour juger des sentiments de l'antiquité, le quatrième et dernier principe de ce saint (Augustin) est que le sentiment unanime de toute l'Église PRÉSENTE en est la preuve ; en sorte que, connaissant ce qu'on croit dans le temps présent, on ne peut pas penser qu'on ait pu croire autrement dans les siècles passés" ; ce qu'il développe longuement dans les chapitres qui suivent ; œuv. édit. de Versailles, 1815, tom. V, p. 42" (Perrone, t. II, pp. 423-424 & note 1 de la p. 424).
           
        Je prends maintenant un autre passage tout aussi significatif sur la question d'inexister l'Église du présent, dans ma réfutation du lefébvrisme de 2011 :
           
        ... Le rédacteur du Courrier de Rome invoque maintenant pour sa thèse le fait que le Magistère ordinaire & universel du présent peut parfois contenir un exposé doctrinal plus imparfait que celui qui a été fait, sur le même sujet, dans le passé. Cette affirmation est-elle catholiquement fondée ? Approfondissons cela, qui est un sujet d'étude fort intéressant. Nous verrons tout-à-l'heure que chaque acte du Magistère d'enseignement ordinaire & universel actuel est couvert par l'infaillibilité, non en ce sens qu'il est définitif (justement, ce n'est pas son objet, celui-là, de définition, étant l'objet exclusif du Magistère extraordinaire), mais en ce sens qu'il ne saurait contenir la moindre erreur, hérésie, sur une doctrine donnée. Pour résumer lapidairement la question : un acte isolé du Magistère ordinaire & universel actuel ne dit pas TOUTE la vérité sur une doctrine donnée, mais il est capital de saisir qu'il ne peut RIEN dire contre la vérité de cette dite doctrine donnée. De plus, il est de Foi que l'enseignement isolé actuel est, sous la mouvance du Saint-Esprit, celui qui est le plus en adéquation avec le désir spirituel et le besoin salvifique des fidèles au moment où ils l'entendent de la bouche des "membres enseignants".
           
        Ceci étant bien rappelé, est-il possible d'admettre que l'acte isolé du Magistère ordinaire & universel actuel à un moment donné de la vie de l'Église militante, puisse ne pas être le plus parfait quant à son ordonnancement au désir spirituel des "membres enseignés" qui vivent au moment où cet acte d'enseignement leur est donné ? Il est absolument impossible de l'admettre. Ce serait supposer que le Saint-Esprit n'est pas "au courant" de ce qui convient exactement aux fils de l'Épouse du Christ à un moment particulier de l'Église militante.
           
        Prenons un exemple concret. Supposons un père de famille chrétien et son enfant. À 8 ans, cet enfant est témoin d'un vol dans un supermarché, là, juste devant lui, et son père est présent, et il se rend compte que son enfant l'a vu. Il est évident que, à ce moment, le père va faire un long et approfondi enseignement à son enfant sur la nature du vol, son caractère peccamineux, etc., car l'enfant en a pris conscience et doit être enseigné en profondeur. L'enfant grandit, puis, à 11 ans, au cours d'une simple promenade avec son père, il reparle évasivement de vol, sans y attacher d'importance, et pose quelques questions superficielles à son père ; le père alors, voyant le peu d'intérêt de son enfant, ne fera que des réponses courtes et peu profondes sur le vol. Donc, à 8 ans, le père aura donné à son enfant un enseignement approfondi sur le vol, et trois ans après, il ne lui donnera qu'un enseignement fragmenté et superficiel. Le lefébvriste va en conclure : "Vous voyez bien que l'enseignement du passé peut parfois être plus complet et plus riche que l'enseignement du présent". C'est parfaitement vrai dans l'absolu, on ne lui fait nulle réticence de le concéder, mais cela ne revient pas à dire que l'enfant de 11 ans a besoin, pour le salut de son âme, d'entendre l'enseignement approfondi que son père lui a donné quand il avait 8 ans.
           
        Ce qu'il faut bien saisir, c'est que l'acte isolé du Magistère actuel d'enseignement ÉPOUSE LE DÉSIR SPIRITUEL SOUS MOTION DIVINE DE L'UNIVERSALITÉ DES FIDÈLES AU MOMENT OÙ LES "MEMBRES ENSEIGNANTS" LE POSENT. Il est de Foi, de fide, qu'il est en adéquation parfaite avec lui. Si donc, sous la pure motion du Saint-Esprit, les fidèles ne sont pas dirigés vers l'approfondissement de tel point de doctrine, ledit Magistère actuel ne fera, toujours sous motion du Saint-Esprit, qu'un survol de la doctrine en question. Les Pères de Vatican 1er ont d'ailleurs clairement exprimé la chose pour les définitions de leur concile dont les propositions, disaient-ils, n'avaient en vue que de réfuter les erreurs présentes, et non de faire un exposé exhaustif ex professo. Alors, pour conclure, que penser de l'affirmation de notre auteur lefébvriste : "L'enseignement d'un Magistère antérieur [peut être] plus clair que l'enseignement d'un Magistère actuel" ? Elle est juste et licite, mais sous expresse réserve de bien comprendre que s'il en est ainsi, c'est parce que, sous motion du Saint Esprit, les fidèles du Magistère actuel n'ont pas besoin d'en entendre plus.
           
        Or, il appert de son exposé que le lefébvriste ne sait pas en rester là, qui est orthodoxe. À partir de ceci qui est licite, on le voit se laisser entraîner plus loin, beaucoup plus loin, hérétiquement trop loin, en affirmant ensuite, par un glissement très-vicieux vers l'hérésie, subreptice et plein de malice (inconsciente ? c'est à souhaiter...), que le lefébvriste voudrait insensible par amalgame : "On ne peut pas exclure dans l'absolu que, en temps de crise, les affirmations claires du passé puissent clarifier ou juger les affirmations ambiguës ou erronées d'un enseignement présent". Clarifier : oui ; juger : absolument non. Ambiguës : oui (et encore, en excluant que ladite ambiguïté pourrait recouvrir un sens qui serait favens haeresim) ; erronées : absolument non. Là, désolé d'avoir à le lui dire, on voit le lefébvriste revenir encore à sa vomissure hérétique de considérer que le Magistère du présent, non plus seulement "imparfait" comme il est orthodoxe de le dire mais "erroné" comme il est hétérodoxe d'en faire seulement la supposition, puisse avoir à être "réparé" par le Magistère du passé. On ne saurait supposer, en effet, qu'il y ait une seule fois à missionner le Magistère du passé pour réparer "les affirmations erronées d'un enseignement présent", sans attenter mortellement au droit divin du Magistère infaillible du présent, actuel. La Foi enseigne que le Magistère du passé peut certes complémenter accidentellement le Magistère du présent, mais jamais substantiellement, c'est-à-dire comme s'il manquait doctrinalement quelque chose au Magistère du présent pour être catholique. Le Magistère du passé, contrairement à ce que pense hérétiquement le lefébvriste, n'a nullement pouvoir et mandat divins de "juger" le Magistère du présent (on a vu que c'est exactement tout le contraire qui est vrai puisque l'acte de jugement est un acte vivant, que donc, seul le Magistère du... présent peut poser, mettant sous son jugement même le Magistère du... passé).
 
cerveau feminin
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
       
        Maintenant, quelques points annexes, qu'il me semble cependant important d'aborder avant de mettre le point final.
           
        À un endroit de son article, Vacant en reste à une confusion terminologique certaine quand il décrit l'objet différent des deux modes magistériels, extraordinaire dogmatique d'une part et ordinaire & universel d'autre part : "Or, il est une foule d’actes pontificaux qui se rapprochent plus ou moins, les uns des jugements solennels, les autres de l’enseignement quotidien, et, si l’on en dressait une liste complète, il serait impossible de marquer, dans cette liste, le point où le magistère ordinaire commence et celui où cessent les jugements solennels" (p. 31). L'abbé Gleize reprend sans réfléchir les obscurcissements de Vacant dans son article ("Mais il y a deux catégories de dogme : dogme de foi divine et catholique et dogme de foi divine et catholique définie" [comprenne qui pourra un tel brouillard-brouillon définitionnel !] ― Pour une juste réévaluation de Vatican II : la tradition et le magistère clairement définis, p. 4).
           
        Il ressort très-clairement de ce passage comme de quelques autres dans son texte, que Vacant ne sait pas bien définir ce qui différencie essentiellement l'objet du Magistère ordinaire & universel de l'objet du Magistère définitionnel. Il n'en faut pas vouloir à Vacant, il n'écrit, somme toute, que dix-sept ans seulement après le concile de Vatican 1er, en 1887, et la compréhension parfaite de ses énoncés fondamentaux n'est pas encore bien assimilé. Il reviendra à un bénédictin de Solesmes, Dom Paul Nau (1901-1984), déjà moult cité dans mon article, la gloire de l'avoir fait magistralement dans deux articles très-savants et d'une grande richesse, Le magistère pontifical ordinaire, lieu théologique, parues dans la Revue thomiste en 1956 et 1962. Dom Nau qui, soit dit en passant, a représenté son Père-Abbé Dom Prou à Vatican II et qui à Rome œuvrait pour le traditionnel Cætus Internationalis Patrum (il connut donc Mgr Lefebvre), bénéficie d'un recul du temps de plus de quatre-vingts ans après Vatican 1er et donc d'un apport plus grand du Saint-Esprit pour éclairer le dogme de l'infaillibilité magistérielle en Église. Il apporte dans ses deux articles des explications autrement lumineuses, qui permettent justement de bien délimiter les objets respectifs du Magistère ordinaire & universel et du Magistère extraordinaire, beaucoup mieux et clairement que ne le fait Vacant dans son article qui, certes, contient une excellente et magistrale doctrine générale sur le sujet, qui a de très-beaux passages comme celui qui inclut les simples "membres enseignés" que sont les fidèles, les prêtres, etc., dans les acteurs dynamiques et authentiques du Magistère ordinaire & universel (... pas besoin d'attendre la synodalité de François, exprimée de façon hétérodoxe, pour comprendre la place très-importante du "peuple de Dieu" dans l'expression ecclésiale du dogme !), mais dont il faut bien dire, après lecture, qu'il s'exprime de manière parfois obscure, absconse, son rédactionnel compliqué et parfois abstrus n'étant sûrement pas la qualité dominante de son article...
           
        Pour la première fois donc, quelques courtes années avant Vatican II, fut bien dégagé avec Dom Paul Nau le fondement substantiel des deux modes magistériels qui les différencie tous deux. Le moine bénédictin nous explique en des formules décisives et admirables, que le fondement substantiel du Magistère ordinaire & universel est l'enseignement doctrinal simple, non-achevé théologiquement, et qu'on a dangereusement appelé dans nos temps modernes, non-définitif, par opposition dialectique avec l'objet du Magistère extraordinaire qui, lui, a pour objet la définition dogmatique achevé théologiquement, que Dom Nau appelle une sententia finalis terminativa.
           
        Certains libéraux-modernistes voulaient soutenir qu'entre les verbes "définir" (qui regarde le Magistère extraordinaire) et "enseigner" (qui a trait au Magistère ordinaire & universel), il n'y a pas de différence substantielle, et que les deux verbes pourraient bien signifier la même chose. Dom Paul Nau en prit occasion pour bien rappeler, à partir des textes même de Vatican 1er, ce qui différencie substantiellement les deux objets des modes extraordinaire d'une part et ordinaire d'autre part, lisons-le : "Que l'acte du magistère ordinaire se présente comme distinct de la définition, le texte même de la Constitution Dei Filius le montre assez clairement. C'est en effet comme opposés l'un à l'autre qu'il introduit ces deux modes de présentations doctrinale : Sive solemni judicio, sive ordinario et universali magisterio. Mais les Pères ne se sont pas contentés de cette présentation négative. Parmi les nombreuses expressions employées par eux pour désigner les diverses formes que peut revêtir ce magistère [ordinaire], deux termes reviennent surtout dans la bouche des orateurs : Prædicatio et doctrina ; prædicat et docet. M. Caudron [l'objecteur à la pensée moderniste que Dom Paul Nau avait pris à bonne tâche de réfuter dans ses articles] pense qu'en leur sens générique, ils auraient aussi bien convenu aux définitions et aux jugements [réservés au mode extraordinaire de l'infaillibilité]. Quoiqu'il en soit de ce sens générique, ces expressions semblent bien employées ici dans le sens spécifique qu'elles ont toujours eu dans la tradition scolastique. De même que le judicium est l'acte propre du juge, de l'autorité qui prononce une sentence, la doctrina est l'acte spécifique elle aussi, du magisterium. (…) Démarche analytique, l'enseignement a pour but de faire connaître ce qui est contenu dans le principe d'une connaissance, dans la Révélation pour la connaissance de Foi, de «l'ex-poser», de «l'expliquer» pour le faire saisir à l'intelligence du disciple. Depuis les siècles, les prédicateurs apprenaient aux fidèles, comme une vérité contenue dans la Révélation, que Notre-Dame est montée au Ciel. Cette vérité, les théologiens la déduisaient de l'article de Foi à l'Incarnation et à la Maternité divine. Opération de synthèse au contraire, affirmant qu'une doctrine est réellement contenue dans son principe, le jugement achève la connaissance ou la proposition doctrinale par cette affirmation décisive : le 1er novembre 1950, Pie XII, revenant sur la doctrine couramment enseignée de l'Assomption de Notre-Dame, la confrontait avec son principe, la Révélation, pour définir que «c'est un dogme divinement révélé que Marie… a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste»" (…) De la seule affirmation qui constitue le jugement, on dira, à parler formellement, qu'elle est vraie ou fausse. De l'exposé, qui fait connaître le contenu de la Révélation, on s'exprimera plus rigoureusement en le déclarant fidèle : c'est l'expression qu'a retenue la constitution Pastor Aeternus : Ut fideliter exponerent" (Nau, 1962, pp. 364-367).
           
        Voilà pourquoi l'objet d'une définition extraordinaire est un dogme, quand l'objet du simple enseignement magistériel ordinaire & universel, est une doctrine, qu'il ne faut pas appeler dogme, comme le fait l'abbé Gleize, qui mélange là les torchons et les serviettes.
           
        ... Pourquoi ne pas oser une analogie qui, certes, comme toutes les analogies, sera boiteuse par quelque côté, mais qui aura l'avantage de donner une photo pratique de ce qu'est le Magistère en Église : l'analogie de l'Autorité parentale avec l'Infaillibilité ecclésiale.
           
        Cela peut aider à bien comprendre la différence entre l'enseignement simple et la définition dogmatique, c'est-à-dire entre le magistère ordinaire et celui extraordinaire, et surtout nous faire bien saisir que l'infaillibilité couvre autant l'un que l'autre. Lorsque les parents chrétiens ont à révéler la vérité de l'amour conjugal à l'enfant, ils ne lui diront pas "la vérité définitive" tout-de-suite, et de plus ils ne lui diront pas la même chose s'il pose question à sept, douze, ou seize ans ; cependant, à chacune de ces tranches d'âge, les parents conscients de leurs devoirs et fidèles aux bonnes mœurs chrétiennes, diront LA VÉRITÉ autant que l'enfant peut la comprendre, et ce sera là des vérités incomplètes, inchoatives, d'un Magistère ordinaire : ce qu'ils lui diront quand il a sept ans en évoquant par exemple la pollinisation naturelle des fleurs, etc., ne sera en rien un mensonge ni contraire à "la vérité définitive" qu'ils lui révèleront en une seule fois quand il sera en âge de l'entendre. Autrement dit, tout ce qu'ils lui diront à ces différents âges de sa vie, qui seront des vérités "non définitives" de leur magistère parental ordinaire, sera infailliblement ORDONNÉ à la vérité définitive, laquelle lui sera révélée en une seule fois uniquement lorsqu'il sera en âge de la comprendre, vérité définitive que, sur le plan doctrinal, on appelle une sententia finalis terminativa.
           
        Les relations entre les différents modes magistériels entre eux, sont aussi éclairées par cette analogie. En effet, la mère de famille a, on pourrait dire, l'exercice quotidien du "magistère ordinaire & universel" et tient le rôle du corpus des évêques, beaucoup plus que le père qui, quant à lui, a l'us du "magistère extraordinaire", c'est-à-dire prendre les grandes décisions dans le foyer chrétien, et tenant le rôle du pape. Lorsqu'un enfant a à obéir à la mère qui lui donne un ordre simple qui a trait au bon fonctionnement quotidien de la maison, et tous les jours cet ordre simple recommence ("Herménégilde, va acheter un pain d'une livre au boulanger !"), la nature de l'acte d'autorité est relativement inférieure seulement à celle d'un acte d'autorité posé par le père lorsqu'il prend, rarement, une grande décision donnant une nouvelle direction au foyer, infléchissant sa destinée, comme, par exemples, s'expatrier et changer de travail, faire changer d'école aux enfants, etc. Mais relativement seulement. Car notons avec soin que l'obéissance dûe par l'enfant à sa mère d'aller acheter un pain d'une livre est aussi stricte que celle qu'il doit à son père lorsqu'il prend la grande décision, "extraordinaire", de le faire changer d'école. C'est la même chose pour notre affaire : l'obéissance dûe aux actes émanant du Magistère ordinaire & universel en Église est aussi stricte que celle dûe aux actes émanant du Magistère extraordinaire… parce que tous les deux émanent aussi strictement l'un que l'autre de Dieu et sont fondés sur le droit divin, dont l'infaillibilité y attachée est le signe topique. De la même manière que l'autorité de la mère sur les enfants émane autant de Dieu, et à égalité, que celle du père de famille.
           
        Par ailleurs, ne manquons pas de noter avec soin comme le père et la mère n'ont pas l'exercice de leur autorité propre, extraordinaire et ordinaire, en séparé l'un par rapport à l'autre : bien au contraire du moindre clivage ou opposition entre eux, c'est un échange quotidien et permanent, un échange d'amour entre l'extraordinaire et l'ordinaire qui se perçoit plus encore, évidemment, en Église, on pourrait presque parler d'une circumincession de charité entre la mère et le père sur les décisions extraordinaires à prendre ou les simples ordres ordinaires à donner aux enfants. Et, par ailleurs, il n'est pas du tout exclu que le père donnât des ordres du… "magistère ordinaire" dans le foyer, et pas plus que la mère puisse exceptionnellement avoir à donner dûment un ordre du… "magistère extraordinaire", qui est une grande décision quant aux destinées du foyer, "rassemblée" avec son mari pour ce faire. Et vice-versa. Car l'un l'autre peuvent poser ces ordres ou décisions, ordinaires ou extraordinaires, ensemble ou en séparé. L'analogie peut encore être poussée plus loin : la mère comme le père, ou les deux ensemble, peuvent donner de simples conseils à l'enfant qui, sans être des ordres formels, lui indiquent la bonne direction pour sa vie, usant ainsi du… "magistère authentique". "Tu sais, Hermen', à ta place, je ferai ceci, je ferai cela, cela me semble être le bon choix pour toi dans cette situation où tu dois prendre une décision". Et l'enfant, là encore, s'il n'est pas tenu de suivre le conseil sous peine de péché grave, doit néanmoins le suivre s'il veut aller dans la bonne direction de sa vie, et il n'est pas sans péché que de ne pas le suivre. Etc.
           
        Mais j'en arrive maintenant à saint Vincent de Lérins. Le porte-plume théologique de la Fsspx en glose évidemment beaucoup dans son article À propos de saint Vincent de Lérins. Il n'a cependant pas assez retenu plusieurs choses importantes. Saint Vincent, on le sait, dans la crise arienne du Ve siècle, avait posé le premier ce principe, pour savoir ce que le catholique devait croire certainement : "Il faut croire certain ce qui a été toujours cru, par tous, et partout (quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est)", et les lefébvristes ont cru pouvoir en tirer toute leur théologie profondément hétérodoxe sur l'autorité du Magistère du passé par rapport à celui du présent, jusqu'à même annihiler ce dernier.
           
        Mais il est bon de rappeler que saint Vincent de Lérins était loin de dissocier hérétiquement le Magistère du présent de celui du passé, comme le fait le lefébvriste. C'est en effet bien à tort que le lefébvriste l'invoque comme un Père de l'Église qui aurait professé d'avoir recours au seul Magistère du passé à l'exclusion formelle de celui du présent, pour connaître de la Foi. D'autres textes qu'on lit de lui le prouvent : "Vincent de Lérins dit excellemment, dans son Livre des Instructions, n. 32 : «L'Église de Jésus-Christ est la gardienne soigneuse et attentive des dogmes qui lui ont été confiés ; elle n'y change jamais rien, elle n'en retranche rien, elle n'y ajoute rien, elle ne retranche pas les choses nécessaires, elle n'ajoute rien de superflu, elle ne perd pas ce qui lui appartient, elle n'usurpe pas ce qui appartient à autrui… Enfin, elle ne s'est jamais efforcée, dans les décrets de ses conciles, que de faire croire plus expressément ce que l'on croyait déjà simplement… Voilà, dis-je, ce qu'elle a TOUJOURS fait ; aussi, lorsqu'elle y a été poussée par les nouveautés des hérétiques, l'Église catholique, dans les décrets de ses conciles, n'a fait seulement que confier à l'Écriture, pour transmettre à la postérité, ce qu'elle avait y reçu par la Tradition seule»" (Perrone, t. 1, p. 310, note 1). Il est clair ici que saint Vincent de Lérins ne dissocie nullement la Tradition doctrinale ou Magistère du passé, de la profession de foi actuelle des Pères de l'Église d'une génération ecclésiale donnée, comme le lefébvriste trop pressé a cru pouvoir le déduire de son célèbre Commonitorium, s'appuyant à tort sur un cas d'école pensé par lui tout-à-fait… ex absurdo.
           
        C'est d'ailleurs parler par euphémisme, car la vérité, c'est que la formule lérinienne n'a jamais été considérée par l'Église comme le criterium premier et capital pour accéder à la Vérité. Perrone, dans sa Théologie dogmatique, a un passage où il réfute le fidèle qui voudrait connaître de la Foi par lui-même au moyen du principe lérinien, par ces termes : "Il ne faut pas oublier du reste que cette règle qu'enseigne Vincent n'est qu'un des criterium pour connaître la vérité catholique, mais qu'elle n'est pas le seul, et bien moins encore le principal moyen, le moyen suprême. Car l'enseignement perpétuel et toujours vivant de l'Église seule est tel [= c'est-à-dire le prêche du pape et des évêques de la génération ecclésiale du présent, veut dire le P. Perrone, en quoi consiste véritablement le Magistère ordinaire & universel] ; tous les autres lui sont soumis et en dépendent [… y compris, donc, le principe lérinien de Tradition…!]" (Perrone, t. VI, pp. 483-484).
           
        Pour finir sur l'aspect technique de mon travail, je dirai que, après beaucoup de lectures au fil de longues années, la plus belle formule que j'ai trouvée pour définir Vatican II sous le rapport de l'autorité magistérielle, est celle signée par un "rallié", l'abbé Christian Gouyaud, qui, sous le titre L'autorité du magistère actuel, a écrit dans La Nef n° 158 (2004) : "On peut donc dire que l'Église, à Vatican II, a usé d'une forme magistérielle extraordinaire (un concile œcuménique) pour un contenu ordinaire (le Concile s'étant abstenu de proposer des définitions dogmatiques infaillibles en bonne et due forme). Cette assemblée, constitutive d'«une communion en acte» des successeurs des apôtres avec le successeur de Pierre, mettait singulièrement en valeur l'aspect universel du magistère ordinaire". La forme de Vatican II fut bel et bien extraordinaire quand son contenu, son fond, fut, certes anormalement et contradictoirement aux usages, l'expression très-certaine du Magistère ordinaire & universel, infaillible de soi dès lors qu'il y eût enseignement simple de la Foi enté sur la Parole de Dieu, par une telle assemblée universelle autorisée (ce qui fut le cas, pour en rester là, de Dignitatis Humanæ Personæ). C'est singulièrement bien vu et tout aussi bien dit, cela rejoint d'ailleurs le propos judicieux de Mgr Ocariz, qui non moins magistralement, nous dit : "Le charisme de vérité et l'autorité magistérielle y furent [à Vatican II] certainement présents, au point que les refuser à l'ensemble de l'épiscopat réuni cum Petro et sub Petro pour apporter un enseignement à l'Église universelle, ce serait nier une partie de l'essence même de l'Église". Là aussi, on ne saurait mieux dire. Mais le Père Héris, o.p., affine encore la question en nous permettant de discerner ce qui est doté de l'infaillibilité magistérielle dans Vatican II et ce qui ne l'est pas : "Pour reconnaître les cas où l'infaillibilité de l'Église est engagée, il suffit de se rappeler que TOUTE doctrine enseignée universellement par les pasteurs chargés de conduire le troupeau du Christ, et donnée manifestement comme appartenant directement ou indirectement à la Révélation, est infaillible" (L'Église du Christ, Le Cerf 1930, pp. 44-45).
           
        C'est très-exactement le cas pour Dignitatis Humanæ Personæ, qui ose appuyer sa doctrine très-hérétique et même apostate sur la Parole de Dieu et la Révélation en trois endroits du très-exécrable et abominable décret ("Le Concile du Vatican déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l'a fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même" ― § 2 ; "Qui plus est, cette doctrine de la liberté [religieuse] a ses racines dans la révélation divine, ce qui, pour les chrétiens, est un titre de plus à lui être saintement fidèles [!!!]" ― § 9 ; "L'Église donc, fidèle à la vérité de l'Évangile, suit la voie qu'ont suivie le Christ et les Apôtres lorsqu'elle reconnaît le principe de la Liberté religieuse comme conforme à la dignité de l'homme et à la Révélation divine, et qu'elle encourage une telle liberté [!!!]. Cette doctrine, reçue du Christ et des Apôtres [!!!], elle l'a au cours des temps gardée et transmise" ― § 12)...
 
cerveau feminin
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
       
        Conclusion générale. ― Nous avons vu où mène l'hérésie monophysite adoptée par le lefébvriste : pour ne vouloir faire l'examen théologique de "la crise de l'Église" que par la doctrine inhérente à la nature divine de l'Épouse du Christ, on l'a vu aboutir, au fond du cul de sac, à une monstrueuse hérésie ecclésiologique : l'ecclesiovacantisme, nier en corps d'institution l'Église du présent, nier la génération ecclésiale de "membres enseignants" una cum le pape actuel vaticandeuse et post, dont pourtant, très-contradictoirement, il professe de bouche reconnaître la légitimité.
           
        ... Mais alors, où se situe la solution théologique véritable de "la crise de l'Église" ? Quelle est donc la Parole du Saint-Esprit pour l'Église de notre temps moderne ?
           
        Pour la saisir, il faut premièrement bien respecter humblement la Constitution divine de l'Église telle que l'a confectionnée Jésus-Christ Notre-Seigneur lorsqu'Il est venu "habiter parmi nous" il y a 2 000 ans, passer en courbant notre "hommerie" (Montaigne) sous les fourches caudines du Saint-Esprit. Je l'ai rappelé en commençant ces lignes, l'Église, c'est Jésus-Christ continué. Et Jésus-Christ est vrai Dieu, vrai homme, cependant une seule Personne. "La crise de l'Église" s'analyse et s'examine donc sous deux rapports, la nature divine et la nature humaine du Christ incarné ecclésialement. Seul le résultat de ce double examen fait en même temps et comparativement peut donc nous faire la révélation au sens fort de ce qu'est vraiment "la crise de l'Église".
           
        Faisons donc maintenant quant à nous, catholiques, l'examen de "la crise de l'Église" sous les deux rapports, divin et humain, où il doit être fait, en respectant le Mystère théandrique qui constitue l'Épouse du Christ, et le Saint-Esprit va tout-de-suite nous donner la solution.
           
        Premièrement, l'examen selon la nature divine de l'Église, doctrinal, nous révèle la présence d'hérésies dans les décrets de Vatican II.
           
        Secondement, l'examen selon la nature humaine de l'Église, hiérarchique, nous révèle la légitimité certaine des acteurs de Vatican II et la certitude qu'ils ont dûment posé des actes inhérents au Magistère ordinaire & universel, doté de l'infaillibilité, dans les décrets mêmes où gît l'hérésie constatée lors du premier examen.
           
        Ce que révèlent donc ces deux attendus dans la Lumière du Saint-Esprit, qu'on pourrait appeler le Dieu de l'Évidence, c'est donc que la CONTRADICTION est rentrée dans l'Église, le principe de non-contradiction a sauté ; l'Église vit depuis Vatican II un écartèlement au cœur de sa Constitution divine, qui ne peut qu'aboutir à sa mort dans son économie de salut actuelle, dite du Temps des nations et de Rome son centre.
           
        Et c'est pourquoi tout le monde, à l'instar des onze Apôtres sur douze fuyant la Passion du Christ, a voulu fuir ce simple constat, qui pourtant est si simple à faire, si absolument vrai et véridique.
           
        Les tradis, toutes mouvances confondues dont bien évidemment celle qui nous occupe présentement, celle lefébvriste, ont trop voulu une solution humainement logique à "la crise de l'Église", par laquelle le principe de non-contradiction reste debout (et eux avec), ils n'ont oublié qu'une chose, c'est à savoir qu'il peut exister une contradiction DANS l'Église sans que cela signifiât que "les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Église" irrémédiablement. Leur raisonnement fondamental, et ils ont foncé dessus comme taureau devant chiffon rouge et s'y sont très-passionnellement empalés, est qu'il ne peut y avoir contradiction dans l'Église. C'est par ce raisonnement apparemment logique que le démon des ténèbres, maître en fausses lumières, a attrapé malignement leurs esprits et qu'il leur fait épouser son mensonge total quant à "la crise de l'Église".
           
        Or, il est faux de postuler qu'il ne peut pas y avoir de contradiction dans l'Église sans que celle-ci signifiât automatiquement la victoire absolue et définitive du mal. Il peut y avoir en effet une contradiction dans l'Église sans que cela signifiât que "les portes de l'enfer ont prévalu contre elle", c'est lorsque l'Église est mise par la Providence divine dans l'économie de la Passion du Christ, laquelle est théologiquement une contradiction, synonyme d'écartèlement sur la croix, l'Église restant cependant dans cet état l'Église, identiquement à elle-même, comme le Christ mis en croix était toujours le Christ. Et cela arrive en Église lorsque nous sommes à la fin des temps de tous les temps, car évidemment cette situation de contradiction qui, à terme, verra la mort de l'Église-Épouse dans son économie de salut actuelle dite du temps des nations et de Rome son centre, à l'instar de celle du Christ mourant au terme de sa Passion, ne peut qu'être celle de la crise dernière, juste avant les grands évènements apocalyptiques devant finir par la Parousie glorieuse de Jésus-Christ Notre-Seigneur.
           
        Saint Paul nous révèle fort bien cette contradiction lorsqu'il décrit, par ses mots lapidaires et tellement inspirés, l'économie de la Passion du Christ : "Considérez, en effet, Celui qui a supporté contre Lui-même de la part des pécheurs une telle contradiction, afin que vous ne vous lassiez point, l'âme découragée" (He XII, 3). Crampon traduit le mot par "une si grande contradiction", ce qui est beaucoup plus près du sens exact du texte. J'incline à penser, d'ailleurs, que la traduction française, qu'elle soit celle de la Vulgate ou de Crampon, tend à atténuer le sens du passage, qui signifie premièrement : une contradiction qu'à la vérité aucun être humain ne peut concevoir. Le fond de la pensée du grand Apôtre des nations est bien en effet de dire que la contradiction inhérente à la Passion du Christ dépasse toutes les limites de ce qui peut être humainement conçu (... c'est bien la raison pour laquelle, précisément, quasi personne parmi les catholiques contemporains ne comprend le fond de "la crise de l'Église" qui est "PASSION DE L'ÉGLISE", pas plus les modernes que les tradis du reste, et qui inclut donc cette même apocalyptique contradiction qui dépasse la faible capacité de la nature humaine...). Et effectivement, pour tâcher de bien le saisir, méditons à deux genoux comme Jésus, Dieu Transcendant incarné qui est en même temps le Roy des rois terrestres, fut moralement foulé aux pieds par absolument tous et chacun des pécheurs qui ont existé et qui existeront sur la terre, depuis le commencement du monde jusqu'à la consommation des siècles, d'une manière infinie et radicalement inimaginable. "Considérez celui qui a supporté contre sa personne une SI GRANDE CONTRADICTION de la part des pécheurs" (He XII, 3). C'est pourquoi d'ailleurs les âmes mystiques à qui Dieu fait la grâce de vivre la Passion, en reviennent complètement bouleversées, pour le peu qu'il leur est donné de la vivre...
           
        Or, cette même si grande contradiction inhérente à la Passion rédemptrice du Christ, dont la motivation spirituelle se trouve révélée par Jésus Lui-même le soir du Jeudi-Saint lorsqu'Il dit qu'Il nous a aimés in finem dilexi (ce qui, selon le mot latin, veut dire pas seulement : jusqu'à la fin de l'Amour, mais : jusqu'à l'excès de l'Amour), est revécue in concreto duro de nos jours par l'Église, puisque, justement, le fond de notre contemporaine "crise de l'Église", c'est qu'elle revit, en tant qu'Épouse mystique, la Passion et la mort sur la croix de son divin Époux, Jésus-Christ. La revivant, elle vit donc en même temps cette si grande contradiction qui dépasse l'entendement humain, contradiction sans coulpe ni faute pour l'acteur divin qui la vit et la meurt, le Saint des saints ou son Épouse mystique, l'Église.
           
        Ainsi donc, si on veut faire l'effort d'ôter le bandeau d'une logique humaine rationnalisée inspirée par Satan, qui aveugle nos yeux, le VRAI syllogisme, quant à "la crise de l'Église", est le suivant : Les papes de Vatican II et post sont certainement légitimes (majeure) ; les Décrets vaticandeux sont, pour la plupart, dotés de l'infaillibilité du Magistère ordinaire & universel (mineure) ; ils professent peu ou prou l'hérésie voire même l'apostasie radicale comme dans Dignitatis (conclusion).
           
        Là, nous sommes dans la "si grande contradiction", certes !, mais surtout et encore dans la vérité vraie en vérité de la situation de l'Église contemporaine... qui signifie formellement que l'Église vit depuis Vatican II dans l'économie de la Passion.
           
        Je vais bien sûr tout-de-suite expliquer comment ce syllogisme de "LA PASSION DE l'ÉGLISE" peut se compatibiliser avec la Foi sans qu'elle soit trouvée le moins du monde en défaut, mais auparavant remarquons bien que c'est cedit syllogisme que ne veut pas voir le tradi, et singulièrement le lefébvriste (comme d'ailleurs tout catholique de toute mouvance ecclésiale actuelle, quelle qu'elle soit, le lefébvriste n'est certes pas le seul à fuir "LA PASSION DE L'ÉGLISE", je ne lui en veux pas à lui particulièrement) : il devient fou furieux de devoir faire le constat véridique de l'hérésie ou plutôt de l'apostasie dans le Magistère infaillible des papes modernes certainement légitimes, ne comprenant pas que, par-là même, le démon l'empêche de vivre authentiquement et salvifiquement ce que le Saint-Esprit fait vivre à l'Église contemporaine : LA PASSION DU CHRIST.
           
        ... Mais, mais, mais, me dira-t-on immédiatement, comment ne pas conclure ipso-facto du syllogisme de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" que vous venez d'énoncer, que "les portes de l'enfer ont prévalu contre elle"...?!?
           
        Tout simplement en comprenant qu'il existe deux sortes de contradictions dont l'Église, théoriquement, peut être victime : l'une, formelle, c'est-à-dire que cette contradiction serait mise en œuvre avec advertance du caractère hérétique formel contenue dans les Décrets peccamineux, par les acteurs agissant in Persona Ecclesiæ qui mettent en œuvre cette contradiction formelle, in casu, les Pères de Vatican II, et cette contradiction formelle, que la Foi nous enseigne être impossible, signifierait évidemment que "les portes de l'enfer auraient prévalu contre l'Église" ; l'autre contradiction, simplement matérielle, c'est-à-dire que les Pères de Vatican II ont certes promulgué in Persona Ecclesiæ leur hérésie et apostasie mais en toute inadvertance du caractère hérétique formel contenue dans les Décrets peccamineux (je le montre bien à propos de Benoît XVI, il me semble, dans la seconde partie de mon article écrit aux lendemains de sa mort, au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/Que%20le%20pape%20Beno%C3%AEt%20XVI,%20MALGR%C3%89%20%20TOUT,%20repose%20en%20paix%20dans%20le%20Christ?Itemid=1). Or, si la première sorte de contradiction est bien entendu rigoureusement exclue (cela va sans dire), la seconde, qui signifie la mise de l'Église dans l'économie propre à la Passion, ne l'est pas du tout. Et c'est cela qu'il fallait comprendre...
           
        Ainsi donc, le syllogisme de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" théologiquement bien désenveloppé et exposé à fond, et non plus brut de décoffrage comme je l'ai formulé plus haut, devient : Les papes de Vatican II et post sont certainement légitimes (majeure) ; les Décrets vaticandeux sont, pour la plupart, dotés de l'infaillibilité du Magistère ordinaire & universel (mineure) ; ils professent peu ou prou l'hérésie, voire même l'apostasie radicale comme dans Dignitatis, DE MANIÈRE SEULEMENT MATÉRIELLE, EN TOUTE INADVERTANCE, POUR FAIRE RENTRER L'ÉGLISE DANS L'ÉCONOMIE DE LA PASSION DU CHRIST, QUI MANIFESTE LA "SI GRANDE CONTRADICTION" (conclusion).
           
        Car c'est très-précisément de cette seconde manière seulement, c'est-à-dire par inadvertance totale, que les Pères de Vatican II ont promulgué leur hérésie et apostasie au concile moderne : c'est toute une génération ecclésiale donnée de "membres enseignants" una cum le pape actuel qui a été invinciblement aveuglée par une disposition particulière de la Providence divine sur la malice diabolique de leurs Décrets, aux fins surnaturelles supérieures de faire rentrer par elle l'Épouse du Christ, l'Église, dans l'économie de la Passion fondée sur la contradiction ou plutôt la "si grande contradiction" (He XII, 3).
           
        Il faut revenir à la Passion archétypale vécue par le Christ pour bien comprendre ce qui arrive à son Épouse mystique lorsque, elle aussi, a à vivre et mourir sa propre et personnelle Passion à la fin des fins de tous les Temps, c'est-à-dire pour comprendre ce qui nous arrive, à nous catholiques du temps présent, car c'est notre Église qui vit cette Passion terminale de nos jours. Je viens donc de poser, à la suite de saint Paul dans son épître aux Hébreux, que lorsque l'Église est mise par la Providence divine dans l'économie de la Passion, elle vit donc une "si grande contradiction", puis j'ai expliqué le sens à donner à cette contradiction, compatible avec la Foi. Saint Paul, dans une autre épître, celle aux Corinthiens, va nous révéler, dans une fulgurance transcendante dont il est coutumier, ce que signifie la "si grande contradiction". Il nous dit que lorsque l'acteur de la Passion (il parle du Christ bien sûr mais nous sommes fondés à transcrire pour l'Église), est mis dans la "si grande contradiction" simplement matérielle, cela signifie qu'Il est "fait péché pour le salut". C'est ce qu'il révèle aux Corinthiens : "Le Christ a été fait péché pour notre salut" (II Cor V, 21). C'est-à-dire qu'il nous révèle que la "si grande contradiction" est un péché matériel, à savoir sans aucune coulpe. Tout ce que l'on constate d'hérétique et d'apostat dans Vatican II relève donc du simple péché matériel sans coulpe endossé formellement par l'Église (car tous les Actes posés par les Pères du concile moderne le sont in Persona Ecclesiæ, sinon par le Magistère ordinaire & universel au moins par son Magistère authentique, l'abbé Gleize l'a bien vu), mettant ainsi l'Épouse du Christ dans l'économie de la Passion du Christ. Et c'est pourquoi, puisque être mis dans la "si grande contradiction" est en fait être "fait péché matériel" (au niveau du raisonnement, nous passons de la théologie dogmatique à la théologie morale), l'Ancien-Testament révèle que celui qui est ainsi soumis à l'économie de la Passion est donc réprouvé par la Justice de Dieu : "Celui qui est pendu au bois est maudit de Dieu" (Deut XXI, 23), il est de plus livré implacablement à "la puissance des ténèbres" (Lc XXII, 53). Et, inutile de faire un dessin surtout aux temps cala(très)miteux de François, c'est certes bien tout cela que vit et meurt à la fois notre Église contemporaine qui, depuis et par Vatican II, est "faite péché pour notre salut".
           
        Il y a donc deux écueils principaux à éviter soigneusement, devant cette situation de mise de l'Église dans l'économie de la Passion : soit nier qu'il y ait même une simple matière de péché sans coulpe dans les Actes de Vatican II, se tordant l'âme et l'esprit et, pardon, se masturbant la cervelle dans une malhonnêteté intellectuelle absolument insoutenable et insupportable à appeler blanc, le noir des décrets vaticandeux (c'est la fuite du "rallié"), soit au contraire trop voir le péché conciliaire, au point de transformer la simple matière du péché conciliaire en un péché formel, d'où il se déduirait bien sûr que "les portes de l'enfer auraient prévalu contre l'Église" si l'on en restait là, et alors, pour sortir de la contradiction, il n'y aurait plus, mais en péchant hérétiquement contre la règle prochaine de la Légitimité pontificale, qu'à nier la légitimité des Pères de Vatican II à commencer bien sûr par celle de Paul VI (c'est la fuite du sédévacantiste et du guérardien), ou encore, reconnaître de bouche seulement la légitimité des Pères de Vatican II, mais nier que cesdits Pères ont dûment mis en œuvre le Magistère ecclésial doté de l'infaillibilité à Vatican II (c'est la fuite du lefébvriste qui, derrière une très-fausse profession de bouche seulement de la légitimité des Pères de Vatican II, s'avère être bougrement ecclesiovacantiste).
           
        Le Christ a été fait péché pour notre salut ; l'Église contemporaine est faite péché pour notre salut. Notez bien que saint Paul nous plonge là en plein oxymore, c'est-à-dire dans une contradiction antinomique entre des termes mis ensemble (exemple : un jour nocturne), car le péché est en soi exclusivement générateur de damnation... et non de salut ! Mais justement, c'est là que se situe le nœud gordien de la question, un nœud de grande et salutaire mystique à dénouer, et qu'il faut bien comprendre.
           
        Pour que le Christ Rédempteur anéantisse le péché par sa Divinité, il faut nécessairement de toute nécessité théologique qu'il soit Lui-même "fait péché" RÉELLEMENT, et non simplement porter la malédiction du péché comme s'y sont frileusement cantonnés trop d'auteurs scolastiques. Or, la seule manière pour le Christ d'être "fait péché" sans que ne s'y trouve aucune espère de coulpe ou faute séparant de Dieu, tout en restant toujours le Saint des saints, est d'être "fait péché" simplement matériellement, le péché purement matériel excluant, en soi, dans le principe, toute coulpe. Et c'est exactement ce cas de figure qui arrive à notre Église à Vatican II : elle y est, elle aussi, à des fins co-Rédemptrices manifestes et évidentes, "faite péché pour notre salut".
           
        Car, faut-il le dire, saint Paul a raison de poser les choses de la Passion ainsi : l'acteur de la Passion, qu'il soit le Christ ou l'Église, est... "fait péché". Or, puisqu'il l'est pour notre salut, comme il le dit lapidairement si bien (c'était même la seule chose importante qu'il fallait qu'il dise après avoir dit que le Christ, et donc notre Église de fin des temps, est "fait péché", et c'est pourquoi, très-inspiré du Saint-Esprit, il le dit), alors, il ne peut être fait péché que d'une manière simplement matérielle, c'est-à-dire sans aucune coulpe ni advertance de la malice contenue dans le péché.
           
        Et c'est donc ce qui arrive à notre Église, depuis Vatican II (pour faire court et même extrêmement court !, car en fait il faut remonter au Concordat napoléonien si l'on veut avoir devant les yeux toute la genèse de "la crise de l'Église" et son péché originel, l'Église étant d'abord faite péché au niveau des Mœurs par le Concordat, puis, quelqu'un siècle et demi plus tard, les Mœurs corrompues ayant occultement corrompues la Foi, elle sera faite péché au niveau de la Foi elle-même, et ce sera bien sûr Vatican II qui l'enregistrera ; on lira avec grand'intérêt, si l'on aime la vérité intégrale et complète, mes deux derniers articles ; cf., pour le premier d'entre eux, au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/coup-d-il-profond-sur-lactu-qui-buzze-et-le-buzz-de-lactu-invalidit-de-la-destitution-de-mgr-strickland-par-fran-ois-comme-de-celle-des-82-v-ques-fran-ais-par-pie-vii-lors-du-concordat-napol-onien-d-fense-des-v-ques-r-clamants-?Itemid=1 ― Une chose est d'ailleurs à remarquer soigneusement, c'est que le péché de "la crise de l'Église" se commet exactement de la même manière que celui originel d'Adam et Ève : d'abord, par les Mœurs, que représente la femme, Ève, puis ensuite, par la Foi, que représente l'homme, Adam) : l'Église, par les Décrets hérétiques voire apostats de Vatican II, éminemment celui de la Liberté religieuse, est faite péché POUR NOTRE SALUT, car les Pères de Vatican II à commencer par Paul VI ont promulgué cesdits Décrets peccamineux en toute inadvertance de la malice y contenue, complètement aveuglés sur cela par une disposition particulière de la Providence divine, Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre, quos vult perdere Jupiter dementat (non d'une perdition éternelle, mais seulement temporelle, c'est ainsi qu'Il a "perdu" son Fils sur la Croix, ce qui Lui a arraché ce terrible cri de désespérance ― et non de désespoir, comme l'avait voulu Luther ―, Eli, Eli, lamma sabachtani !).
           
        ... C'est dur à comprendre ? Certes, cela dépasse complètement l'humain, et si l'on ne dépasse pas ce stade (et rappelons-nous que onze Apôtres sur douze ne le purent point du tout, dépasser ce stade humain, lors de la Passion du Christ ; on ne saurait donc s'étonner que tous les cathos de nos jours ou quasi, fuient eux aussi par le moyen des théories les plus absurdes et folles, les plus hérétiques et impies, "LA PASSION DE L'ÉGLISE"...), on ne peut pas comprendre la Passion, ni celle archétypale du Christ ni non plus celle, actuelle, de son Épouse mystique, l'Église, qui la réplique de nos jours on pourrait dire en décalcomanie. Mais il faut comprendre humblement d'avoir à s'y soumettre, à cette économie de la Passion, si l'on veut goûter le fruit du salut, c'est seulement ainsi, en s'y soumettant, qu'on peut bénéficier des fruits de la Rédemption, et, quant à notre "crise de l'Église", des fruits de la co-Rédemption en cours...
           
        ... Vous ne pouvez pas le comprendre ?, et donc prenez la décision de ne pas vouloir le comprendre ?, pas vouloir croire que le sens profond de "la crise de l'Église" contemporaine est qu'elle vit la Passion du Christ jusqu'à la mort, usque ad mortem ? Je ne saurais en être surpris ni m'en offusquer, car le (petit) disciple que je suis n'est pas au-dessus du Maître. Hélas ! La nature de l'homme est ainsi faite qu'il fuit naturellement la Passion, même quand elle est divinement rédemptrice, ou ecclésialement co-rédemptrice comme de nos jours. Quand le Christ doit vivre Sa Passion et qu'Il la prophétise clairement à ses Apôtres, l'homme, dans les Apôtres, dit qu'il "ne comprend rien à cela". Or, pourtant, le Christ la leur annonce en termes simples, faciles à comprendre, absolument non-équivoques, au surplus Sa Passion était déjà révélée dans les écrits inspirés des prophètes de Yahweh que connaissaient fort bien les Apôtres, auxquels, d'ailleurs, Jésus les renvoie explicitement ("Ensuite, Jésus prit à part les douze, et leur dit : Voici que nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l'homme s'accomplira. Car Il sera livré aux gentils, et on se moquera de Lui, et on Le flagellera, et on crachera sur Lui ; et après qu'on L'aura flagellé, on Le fera mourir ; et le troisième jour, Il ressuscitera. Mais ils ne comprirent rien à cela ; ce langage leur était caché, et ils ne saisissaient point ce qui était dit" ― Lc XVIII, 31-34 ; Luc, d'ailleurs, affine encore plus la question, en précisant dès les premiers chapitres de son Évangile, preuve soit dit en passant que Jésus avait annoncé sa Passion à ses Apôtres dès le début de sa mission publique, que "... ils ne comprenaient pas cette parole [prédisant sa Passion], et elle était voilée pour eux, de sorte qu'ils n'en avaient pas le sens ; et ils craignaient de L'interroger à ce sujet" ― Lc IX, 45).
           
        Convenons que Jésus, pourtant, la leur disait on ne peut plus clairement, cette parole de sa Passion ! En soi, donc, il n'y avait pas à... ne pas comprendre ! Il y avait juste à entendre le sens obvie, simple et non-équivoque, des mots prononcés par Jésus... Mais les Apôtres ne le purent pas, et je ne saurai me montrer surpris que la plupart de ceux qui lisent mon exposé sur "LA PASSION DE L'ÉGLISE" ne le puissent point non plus. En fait, c'est la chose en elle-même que les Apôtres ne pouvaient admettre, accepter, représentant pour lors tous les hommes dans ce refus de conscientiser la Passion. Et en effet, la Passion est tellement insupportable à l'homme, tellement contre sa nature, qu'il la rejette instinctivement, sans même y réfléchir consciemment : elle est vraiment extra-humaine, j'allais dire... extra-terrestre. Il faut d'ailleurs noter soigneusement que même la très-sainte Humanité du Christ a voulu la rejeter dans un premier mouvement, lequel premier mouvement n'est donc en soi entaché, le Christ étant parfaitement saint, d'aucune espèce de coulpe, aucun péché ("Père, s'il se peut, que ce Calice s'éloigne de Moi..."). Il ne l'a acceptée ("... cependant, non ma Volonté mais la Vôtre" ― Matth XXVI, 39), qu'après être passé par une effrayante suée de sang de tout son Corps, une hématidrose comme s'expriment les spécialistes, c'est-à-dire une sorte d'explosion interne de tout le micro-tissu sanguin sous-cutané, sous le coup d'une émotion extrêmement forte et violente, capable de faire mourir celui qui l'éprouve, un véritable tsunami métabolique, une révolte universelle irrépressible de tout le corps (certains spirituels considèrent d'ailleurs, à très-juste titre, l'Agonie du Christ au jardin des Oliviers comme une première mort : et il est parfaitement vrai que le Christ serait effectivement mort sur-le-champ s'Il n'avait été physiquement soutenu et conforté par l'ange l'assistant alors).
           
        Alors, si le Christ Lui-même ne put faire comprendre et admettre à ses Apôtres par des mots clairs et simples, dénués de toute ambiguïté, la Passion, comment pourrais-je prétendre, moi petit disciple, être mieux compris de mon prochain, lorsque je lui explique que l'Église vit en ce moment la Passion ?, tâchant pourtant le plus que je peux moi aussi, à la suite du divin Maître, d'employer pour ce faire les mots les plus simples, les plus clairs...? Je ne suis donc nullement étonné de la non-compréhension de la plupart de ceux qui me lisent, cependant que je leur dis, comme sainte Bernadette à qui lui jetait à la figure qu'il ne croyait pas aux Apparitions de Lourdes : "Je ne suis pas chargé de vous le faire croire, mais de vous le dire".
           
        ... Mais je vais m'arrêter là, dans l'exposé de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", car je me rends compte que si je continue, je vais marcher sur les brisées de mon exposé de fond, mis sur mon site au lien suivant, que j'invite fort mon lecteur catholique à bien lire, surtout s'il est lefébvriste, parce qu'il est le seul à expliquer VRAIMENT la vraie situation de l'Église contemporaine et à en apporter la solution véritable, autant sur le plan théologique que, surtout, pour la conduite et la direction spirituelle de nos âmes dans cette via crucis qui est la nôtre (il serait tout-de-même bien lamentable que les tradis ne comprennent pas ce qu'un évêque moderne persécuté a compris, j'ai bien l'honneur chrétien de citer Mgr Joseph Strickland, invalidement destitué par le pape François : "... Je veux vous dire ceci à tous aujourd'hui : ne quittez jamais, jamais, jamais l'Église ! Elle est l'Épouse du Christ ! Elle est en train de vivre sa Passion, et vous devez vous résoudre à vous tenir résolument à la croix !"Lettre ouverte aux fidèles, 27 novembre 2023) : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/13-la-passion-de-l-eglise/7-la-passion-de-l-eglise-2.
 
        Je vais terminer mon article par une boutade. Je ne crois pas aux lefébvristes rassemblés, mais je crois aux lefébvristes dispersés ! 
 
        C'est-à-dire je ne crois pas à la pensée lefébvriste sur "la crise de l'Église" partagée et admise par tous les évêques et prêtres de leur Institut, au moins par défaut et passivement, mais je crois au bon travail surnaturel qu'ils font, chaque clerc pris individuellement, isolément, près des fidèles et par rapport à l'Église Universelle. En effet, il faut quand même bien prendre acte que c'est grâce à Mgr Lefebvre et à la Fsspx que tout le monde, depuis "l'été chaud 1976", peut voir, s'il veut, que l'Église est rentrée dans sa Passion depuis Vatican II. Sans lui, sans la Fsspx, nous serions tous arrivés au règne de l'Antéchrist-personne, qui finira "la crise de l'Église" de manière apocalyptique, sans nous en rendre compte le moins du monde, ce qui aurait été très-préjudiciable pour le salus animarum... Et justement, il serait bien bon que les lefébvristes en prennent eux-même conscience, que l'Église vit désormais dans l'économie de la Passion du Christ usque ad mortem, parce que pour l'instant ils n'en prennent pas conscience, c'est-à-dire qu'ils aillent jusqu'au bout du bonum certamen certavi, puisque c'est par eux que cette grâce de conscientiser "LA PASSION DE L'ÉGLISE" a été donnée au monde !
 
        Quelle chose lamentable si ceux par qui la grâce a été donnée universellement aux âmes n'en profitaient pas eux-mêmes !!
           
cerveau feminin   
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
       
        Ô grand et bon saint Joseph, Patron de l'Église Universelle, priez le Bon Dieu et la très-sainte Vierge Marie pour tous les lefébvristes, évêques, prêtres et fidèles, priez la Mère et l'Enfant pour ceux qui liront avec bon esprit mes présentes lignes dénonçant leur hétérodoxie quant à leur positionnement théologique dans "la crise de l'Église" (et même pour ceux qui les liront avec mauvais esprit), et bien sûr, priez pour moi aussi également, petit avorton de prophète !
 
En la grande fête de Saint Joseph,
Patron de l'Église Universelle,
Ce 19 mars 2024.
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
 
 
Saint Joseph
Saint Joseph
(Guido Reni, 1635)
 
 
19-03-2024 09:48:00
 

Les Évêques Réclamants d'Angleterre réclament une seconde fois près le pape Pie VII...

 
 
 
Les Évêques Réclamants d'Angleterre
réclament une seconde fois près le pape Pie VII...
 
 
 
 
"Voici que le dominateur,
le Seigneur des armées,
va ôter de Jérusalem et de Juda
l'homme valide et l'homme fort,
toute la force du pain et toute la force de l'eau,
l'homme fort et l'homme de guerre,
le juge et le prophète, le devin et le vieillard,
le chef de cinquante et l'homme au visage vénérable,
le conseiller, les plus sages d'entre les architectes,
et ceux qui ont l'intelligence des paroles mystiques.
Je leur donnerai des enfants pour princes,
et des efféminés domineront sur eux"
(Is. III, 1-4)
           
        ... Que prophétise par-là de précis Isaïe, le plus grand des prophètes de Yahweh, et qui nous regarde si fort, tellement fort ?
           
        En ce qui concerne notre ère post-révolutionnaire, il prophétise que le Dieu de Sainteté et de Justice, qui a créé l'homme avec une colonne vertébrale sur le plan spirituel plus encore que sur celui physique, est tellement fâché de voir sa créature la plus parfaite faite "à son image et ressemblance" (Gen I, 26) consentir depuis la Révolution à s'avilir ignominieusement devant Lui, en se comportant, dans ses devoirs d'Amour et de Religion envers Dieu et envers son prochain, comme un mollusque flasque, de la gélatine molle, un ectoplasme de zombie heureux de l'être, qu'Il a décidé d'ôter de ce peuple indigne tout chef et guide qui ressemblerait à un homme avec une colonne vertébrale. Car le peuple a les chefs qu'il mérite ; et on est toujours puni par où l'on a péché et par où l'on persiste à pécher encore. Et l'on a péché et on pèche encore, depuis la Révolution, essentiellement en tuant quant au Politique et en prostituant quant au Religieux, les Institutions de salut données par Dieu à l'homme pour qu'en en usant, il vive avec une colonne vertébrale.
 
        Voilà le grand châtiment du monde des hommes venant après la Révolution, qui, en vérité, n'est plus un monde d'hommes réels mais un monde d'hommes fantomatiques : Tout gouvernant avec une colonne vertébrale, autrement dit qui sait et met en pratique que la Vie de Dieu est la source génésiaque unique de la vie de l'homme sur cette terre sinon rien, sera ôté du milieu du peuple. Comme s'était écrié Léon Bloy, le plus grand des petits prophètes modernes, il y a déjà plus d'un siècle à présent : "Après les hippopotames, nous avons droit aux tapirs !", c'est-à-dire que des invertébrés indignes à face humaine de toutes sortes, sans jamais être autre chose que des invertébrés qui ont "oublié" qu'ils sont des hommes, par ailleurs mâles ou femelles, se succèdent et se succèderont les uns après les autres pour gouverner les hommes sans colonne vertébrale, c'est-à-dire sans Dieu, tant que le châtiment post-révolutionnaire divin durera...
 
        Quant à la massa damnata, comme disait saint Augustin en parlant des foules qui suivent les maximes du monde et sa séduction, les gouvernés qui, depuis la Révolution, boivent les "droits de l'homme" comme de l'eau et sont donc en train de se damner (sans pour autant qu'il faille en conclure qu'ils se damneront certainement, Notre-Dame à Fatima nous ayant demandé de prier expressément pour qu'il n'en soit pas ainsi : "Ô mon Jésus... prenez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde"), de ces peuples indignes désormais gouvernés pour leur punition par des hommes sans colonne vertébrale, voici ce qu'on en peut dire :
           
        "[Ce peuple dégénéré et corrompu] a autant de nerf et de ressort moral qu’une holothurie [= classe d'animaux marins au corps mou et oblong, dénuée de toute structure osseuse] rejetée sur la plage et attendant flasquement la prochaine vague. Son problème est justement l’absence totale de conviction de quelque bord que ce soit, car elle n’est pas CAPABLE d’avoir des convictions. Le fait est que cette entité collective amorphe suivra mollement ce qui bouge, ce qui lui semble avoir le pouvoir, ou même parler le plus fort. Donc pour le moment elle suit les satanistes aux manettes, mais à part constituer un bloc compact mais informe et inanimé, elle ne sert à rien.
           
        "Est-ce ce poulpe mongolien que les optimistes prétendent éveiller ? Mais chers amis, ce poulpe n’a ni pensée ni mouvement propre sauf celui que lui donne la gravité terrestre : lâché d’une certaine hauteur, il tombe jusqu’à atteindre le sol, où il reste immobile. Retournez le bocal (= renversez le pouvoir actuel) et l’acquisition d’une énergie potentielle le fera tomber à nouveau, c’est à dire qu’il suivra le nouveau pouvoir. Que le terme énergie ne vous donne pas de faux espoirs le concernant, il est bien trompeur dans son cas. Il est possible qu’une partie de la masse poulpesque réagisse, autant qu’elle en est capable du moins, lorsque les tyrans [qui la gouvernent] se mettront réellement à «décompenser», comme on parle en psychiatrie, c’est à dire lorsqu’ils passeront à l’action sanglante, ce qui ne saurait guère tarder je le crains. Même là, je pense pourtant que la majorité se laissera exterminer physiquement sans guère réagir, ou tout au plus ce sera la réaction purement nerveuse, et… quelque peu tardive, du canard qui court sans sa tête.
           
        "Le paysage de notre fin des temps étant ainsi brossé, force est de constater qu’au fil de mes méditations sur ce blog, quoique par des chemins divers, je reviens toujours à la même conclusion : en ces temps probablement terminaux, ce que Dieu demande de nous est notre sanctification. Comme dans tous les autres temps de l’Histoire, me direz-vous. Certes, mais le fait que nous soyons sortis ou sur le point de sortir de l’Histoire, ne fait que rendre plus évidente cette exigence, puisqu’on peut dire en simplifiant que ce qui était jusqu’alors notre priorité est devenu par la force des événements eschatologiques notre unique but ou devoir. Dieu nous a tellement ôté toute possibilité d’œuvrer à autre chose qu’il semble difficile de ne pas le comprendre (sauf à vouloir rejoindre la montagne flasque et gluante des holothuries : Dieu nous en garde !)" (L'impuissance et l'indispensable abandon, La Mésange, 15 novembre 2021, cf. https://blogdelamesange.wordpress.com/2021/11/15/limpuissance-et-lindispensable-abandon/).
           
        Isaïe résume très-bien l'affreuse situation applicable à notre monde post-révolutionnaire, ainsi : "Jérusalem chancelle et Juda va tomber, parce que leurs paroles et leurs œuvres sont contre le Seigneur, pour provoquer les yeux de Sa majesté. L'aspect de leur visage témoigne contre eux, et ils ont publié hautement leur péché comme Sodome, et ils ne l'ont point caché. Malheur à leur âme, parce que des maux sont tombés sur eux !" (Is III, 8-9).
           
        Ce qu'Isaïe prophétise là est très-clair pour notre monde de prévarication tous azimuts depuis la Révolution : non seulement les hommes n'ont plus de colonne vertébrale depuis qu'ils ont tué ou prostitué les Institutions politique et religieuse de salut données à l'homme par Dieu et son Christ-Messie, en proclamant orgueilleusement à la Face de Dieu les "droits de l'homme" par lesquels ils prétendent subsister et se sustenter par eux-mêmes, avec eux-mêmes et en eux-mêmes, dans une pseudo-liturgie sataniquement à l'envers, per ipsum et cum ipso et in ipso (car, en effet, l'authentique droit de l'homme n'existe que parce que le Droit de Dieu existe et le fait subséquemment exister), mais en outre, "mettant leur gloire dans ce qui est leur honte" (Phil III, 19), ils montrent devant la Face de Dieu et devant leur prochain, avec une arrogance et une impudence extrêmes et extrêmement insupportables, leur fierté d'être... sans colonne vertébrale, c'est-à-dire sans vouloir plus jamais que le Principe surnaturel donnât vie, innervât, celui seulement naturel, excommuniant en leurs âmes au moins implicitement ce qui vient de Dieu, le juste et le bon, l'intelligent et le vertueux, le beau et le distingué, le divin et la stabilité éternelle, la paix joyeuse et la force virile, pour ne plus faire de ces charismes divins dans leur vie humaine dégénérée que des succédanés très-damnés.
           
        ... Évidemment, si on fait une application étroite et étriquée de cette grande prophétie d'Isaïe à l'actu qui buzze et le buzz de l'actu, comme je le faisais pour commencer le discours de fond de mon dernier article, par exemple en l'appliquant au récent remaniement ministériel du pseudo-gouvernement constitutionnellement athée qui régit actuellement la France pour la punition des français, on ne peut qu'être extrêmement frappé de sa formidable justesse de vue et précision... surtout quand on a devant les yeux la mignonnette non moins que poupinette figure de celui qui s'est et qu'on a catapulté dans le rôle de premier ministre pseudo (je crois que si on pressait le nez de cet enfant efféminé, comme dit Isaïe, sûrement il en sortirait encore du lait, car il est permis de douter qu'il soit encore sevré...).
           
        Mais est-il besoin de dire que l'application de la prophétie d'Isaïe à notre époque formatée par la Révolution est beaucoup plus large et générale. Elle ne concerne évidemment pas que la sphère politicarde, la politicaillerie basse, méprisable et sordide du moment, elle concerne surtout celle religieuse par excellence, celle catholique à son plus haut sommet pontifical, et, plus encore, en fait, elle regarde toute la sphère métaphysique de l'homme, tout son cosmos salvifique, tout le domaine de l'homme et de l'humanité ordonné à son salut.
           
        C'est en effet d'une manière vraiment universelle que, depuis la Révolution, il n'y a quasi plus d'hommes sur la terre, ni dans les gouvernants ni dans le peuple ni surtout dans l'Église, plus d'hommes tel que Dieu l'a créé avec une colonne vertébrale, comme vivant de Dieu et ayant conscience que Dieu le fait vivre, qu'il tire de Dieu sa propre vie terrestre et passagère non pas seulement lors de sa naissance mais plus encore si l'on peut dire, jour après jour, instant après instant. Et Isaïe nous dit bien pourquoi, plus loin dans sa grande prophétie, c'est dans son ch. LIX, qui se peut résumer ainsi : "Il n'y a plus d'homme parce que la Vérité est à terre".
           
        Or, la Vérité, c'est Jésus-Christ, le Verbe de Dieu incarné qui s'est déclaré "Voie, Vérité et Vie" (Jn XIV, 6), par qui "toutes choses ont été faites [tout spécialement, l'homme, bien sûr], et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans Lui. En Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes" (Jn I, 3-4). Et Jésus-Christ, Vérité incarnée qui fait vivre l'homme avec sa colonne vertébrale, a, dans son Amour ineffable pour l'homme, instauré une société en adéquation avec elle, à savoir 1/ la Société très-chrétienne sacrale, basée constitutionnellement explicitement sur le Christ, qui, pour faire court, originée à la Noël de l'an 496 par le premier roy très-chrétien, Clovis 1er, au moyen de la Sainte-Ampoule, fut détruite et assassinée radicalement au for public dans la très-sacrilège décapitation de son dernier successeur, Louis XVI, l'an 1792, et 2/ l'Église catholique, apostolique et romaine vivant intégralement au for public de la bonne Foi et dans les bonnes Mœurs, ce qui n'est plus du tout le cas depuis le Concordat au niveau des Mœurs, et encore moins depuis Vatican II, la corruption des Mœurs ayant envahi et corrompu la Foi, tout étant depuis lors entièrement corrompu au for public dans l'Église, prostitué à la Bête apocalyptique.
           
        Si en effet l'Église, contrairement à la première Institution politique de droit divin, ne fut pas radicalement détruite au for public lors de la Révolution, elle n'en fut pas moins radicalement subvertie par le principe révolutionnaire dès cette époque, tout en restant vivante, au moyen collaborationniste du Concordat napoléonien, dès 1801, ce qui la mit sous "la puissance des ténèbres" (Lc XXII, 53) et la fit rentrer, dès le sortir immédiat de la Révolution, dans l'économie de la Passion du Christ, étant dès lors "faite péché pour notre salut" (II Cor V, 21), sous le rapport des seules Mœurs pour commencer (en attendant que lesdites Mœurs corrompues corrompent la Foi, ce qui aura lieu quelqu'un siècle et demi plus tard, à Vatican II), dans l'attente de sa mort sur la croix, qui aura lieu lors du règne de l'Antéchrist-personne à la toute-fin des temps. Mort qui ne saurait plus tarder à présent, car "quant à l'échéance, elle est surabondamment indiquée par ceci qu'il n'y a presque plus moyen d'attendre, et que l'holocauste va empuantir l'univers, s'il n'est pas bientôt consumé" (Le fils de Louis XVI, Léon Bloy, ch. II).
           
        Mais seuls les hommes avec une colonne vertébrale, dignes de Dieu, vivant de la Vérité intégrale (et non intégriste), peuvent se rendre un compte exact, devant Dieu et dans le miroir de leur âme, de cette vraie situation, affreuse et surnaturellement épouvantable, tous les autres, qui ont abdiqué leur dignité d'homme vivant de Dieu, qui rampent sur la terre en avalant la poussière du sol, ne peuvent plus en prendre conscience...
 
Holothuria fuscopunctata Maldives 1024x768
Homme moderne après la Révolution...
... Oooôôôoooh pardon !! HOLOTHURIE
       
        Ces hommes avec colonne vertébrale, qui ont gardé la Foi intégralement avec les bonnes Mœurs politiques constitutionnelles, sont connus de l'Histoire, quoiqu'il faille devoir se servir d'un microscope très-puissant pour les apercevoir, et même du télescope Hubble, car, comme dit la prophétie, ils sont si peu nombreux qu'ils tiendraient ensemble sous un pommier : ce sont les anti-concordataires catholiques. Et, catholiques, eux seuls, en effet, le sont véritablement, intégralement et authentiquement. Eux seuls, effectivement, ont su garder l'intégralité de la Foi avec l'intégralité des bonnes Mœurs, entendues au sens large et complet du mot, qui inclue suréminemment le domaine Politique constitutionnel.
           
        Nous avons déjà pu nous en rendre compte en étudiant dans mon précédent article les premières Réclamations, etc., des Évêques Réclamants au pape Pie VII, par lesquelles ils dénonçaient son sacrilège attentat contre l'Ordre épiscopal fondé par le Christ c'est-à-dire en fait contre la Constitution divine de l'Église elle-même, en démissionnant de force tout le corps épiscopal national français légitime d'Ancien-Régime (sans même parler de son non moins sacrilège attentat contre le criterium paulinien de validité des sociétés politiques enseigné en Rom XIII, en osant réputer valides et légitimes les nouveaux pouvoirs politiques athées issus de la Révolution, à commencer par l'État français de Napoléon, rien qu'en acceptant comme partenaire concordataire co-contractant, un de ces pouvoirs invalides, l'État français de Napoléon, ce qui était ipso-facto le réputer être valide).
           
        Dans ce nouvel article, nous allons continuer à voir où se trouvent la vraie Foi et les bonnes Mœurs intégrales en étudiant la seconde mouture de leurs Réclamations, etc., aussi catholiquement forte, c'est le moins qu'on puisse en dire, que la première...
           
        Auparavant, cependant, avant de rentrer dans la chair du sujet, il ne me semble pas du tout inutile de méditer le descriptif que, dans le ch. LIX, Isaïe nous fait du monde des hommes sans colonne vertébrale de la post-Révolution, parce qu'ils ont tué la Vérité qui est Jésus-Christ en détruisant ou prostituant les Institutions politique et religieuse de salut qu'Il avait créées pour la faire vivre parmi les enfants des hommes. Considérons avec soin comme ce descriptif est criant de vérité sur notre situation. Jugez-en vous-même, amis lecteurs, je détache chaque verset, car ils méritent vraiment qu'on les rumine lentement, au profond et dans l'intime de nos âmes :
           
        "Ce sont vos iniquités qui ont mis une séparation entre vous et votre Dieu, et ce sont vos péchés qui Lui ont fait cacher Sa face pour ne plus vous exaucer" (v. 2).
           
        "Car vos mains sont souillées de sang, et vos doigts d'iniquité ; vos lèvres ont proféré le mensonge, et votre langue dit l'iniquité" (v. 3).
 
        "Personne n'invoque la justice, et personne ne juge selon la vérité ; mais ils se confient dans le néant et disent des vanités ; ils conçoivent l'affliction, et ils enfantent l'iniquité" (v. 4).
           
        "C'est pour cela que l'équité s'est éloignée de nous, et que la justice ne nous atteint pas. Nous attendions la lumière, et voici les ténèbres ; la clarté, et nous marchons dans l'obscurité" (v. 9).
           
        "Nous tâtonnons comme des aveugles le long des murs, nous marchons à tâtons comme ceux qui n'ont pas d'yeux ; nous nous heurtons en plein midi comme dans les ténèbres, nous sommes dans l'obscurité comme les morts" (v. 10).
           
        "Nous rugissons tous comme des ours, nous soupirons et nous gémissons comme des colombes ; nous attendions le jugement, et il n'est pas venu ; le salut et il est loin de nous" (v. 11).
           
        "Car nos iniquités se sont multipliées devant Vous, et nos péchés témoignent contre nous, parce que nos crimes nous sont présents, et nous connaissons nos iniquités :" (v. 12).
           
        "nous avons péché et nous avons menti contre le Seigneur ; nous nous sommes détournés pour ne pas marcher à la suite de notre Dieu [c'est exactement ce que la Révolution a fait faire aux enfants des hommes, abominablement cautionnés et confortés dans leur rébellion contre l'Institution de salut sociopolitique très-chrétienne par les papes modernes concordataires à partir de Pie VII], pour proférer la calomnie et la violence ; nous avons conçu et fait sortir de notre cœur des paroles de mensonge [= nos nouvelles structures politiques constitutionnellement athées sont aussi valides et légitimes que celles de l'Ordre très-chrétien, si, si !, c'est pourquoi, dira Pie VII, il faut leur faire serment d'obéissance !, c'est pourquoi il faut prier pour leur salut à l'église !, c'est pourquoi il faut attribuer à ces pouvoirs politiques athées les "droits et prérogatives" réservés à l'Ordre très-chrétien !, comme ce pape dégénéré osera le formuler dans les art. VI, VII, VIII & XVI du Concordat]" (v. 13).
           
        "Et la justice s'est retournée en arrière, et la justice se tient éloignée, parce que la vérité a été renversée sur la place publique, et que l'équité n'y a pu entrer" [Depuis la Révolution confirmée par le Concordat sacrilègement parce que religieusement, il n'y a rigoureusement plus aucune possibilité pour l'Ordre très-chrétien d'exister au for public, pour y procurer à l'homme son salut] (v. 14).
           
        "La vérité a été en oubli, ET CELUI QUI S'EST RETIRÉ DU MAL A ÉTÉ DÉPOUILLÉ [... comme cela décrit à merveille la situation faite aux Évêques Réclamants par le pape apostat de l'Ordre très-chrétien, qui leur a invalidement arraché la possession légitime de leurs églises-épouses diocésaines dans l'iniquité la plus totale !]. LE SEIGNEUR L'A VU, et Ses yeux ont été blessés de ce qu'il n'y avait plus de justice" (v. 15).
           
        "Il a vu qu'IL N'Y A PAS D'HOMME, et Il a été étonné que personne n'intervînt [non seulement pour dénoncer la sacrilège iniquité du Concordat de 1801, mais même après l'épopée napoléonienne, lors du concordat avorté de 1817 passé avec Louis XVIII, "personne n'intervînt" pour rétablir véritablement l'Ordre très-chrétien des diocèses, et surtout pas le pape Pie VII, perdu de démocratisme, comme vont excellemment bien nous le dire les Évêques Réclamants d'Angleterre, ainsi qu'on va le voir sans tarder] ; alors Son bras L'a sauvé, et Sa propre justice L'a soutenu" (v. 16).
           
        "Il S'est revêtu de la justice comme d'une cuirasse, et Il a mis sur Sa tête le casque du salut ; Il S'est revêtu de la vengeance comme d'un vêtement, et Il S'est couvert de Sa colère comme d'un manteau" (v. 17).
           
        "Il Se vengera, Il punira dans Sa colère Ses ennemis, Il rendra à Ses adversaires ce qu'ils méritent [punition des méchants et bien sûr, en parallèle implicite, récompense des justes qui auront su garder, au moins dans l'intime de leur âme humiliée et persécutée, la Foi intégrale et les bonnes Mœurs en matière de Politique constitutionnelle, Justice certes à venir, que Dieu accomplira lors de la Parousie, après la chute de l'Antéchrist-personne... car soyons bien convaincus que plus la Justice tarde, moins elle meure, plus elle est vivante, plus elle est glorieuse et forte...]" (v. 18).
           
        Après avoir bien brossé la toile de fond, nous allons donc continuer ensemble, chers amis lecteurs, dans ce nouvel article qui sera une suite directe de mon tout dernier (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/coup-d-il-profond-sur-lactu-qui-buzze-et-le-buzz-de-lactu-invalidit-de-la-destitution-de-mgr-strickland-par-fran-ois-comme-de-celle-des-82-v-ques-fran-ais-par-pie-vii-lors-du-concordat-napol-onien-d-fense-des-v-ques-r-clamants-?Itemid=191), à entretenir notre Foi avec les seuls hommes spirituels forts de la force de Dieu qui, après la Révolution, ont eu l'insigne et très-méritoire courage de manifester sa Vérité et sa Justice intégrales, à savoir les Évêques Réclamants de Louis XVI refusant le Concordat napoléonien attentant, de par la caution pontificale très-hérétique et même apostate du pape Pie VII, à la Constitution divine de l'Église quant à l'Ordre épiscopal, non moins que plongeant l'Église de France (pour commencer ; toutes les autres nations de l'univers, dans le courant du XIXème siècle et début XXème, suivront "la fille aînée de l'Église" désormais concordatairement prostituée à la Bête de l'Apocalypse, sa vocation divine de diriger les peuples au Temps des nations fonctionnant toujours à merveille, certes, car "les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance" ― Rom XI, 29, mais fonctionnant sataniquement à l'envers, "face de Dieu dans les ténèbres" dira Léon Bloy), plongeant l'Église de France disais-je, au beau milieu des ténèbres mortifères de l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint en l'obligeant sous peine de damnation à se soumettre à un pouvoir politique constitutionnellement athée, sur le plan des Mœurs (pour commencer, là encore ; cette corruption des Mœurs ecclésiales amenant infailliblement, quelqu'un siècle et demi plus tard, la corruption de la Foi, à Vatican II).
 
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        Mon lecteur se souvient sûrement que ces Évêques dont la colonne vertébrale n'était pas brisée étaient au nombre de trente-huit pour signer en 1803 la première série des Réclamation, etc., au pape Pie VII. Ce nombre d'hommes forts de l'Église réunissait là les vingt-cinq évêques de Louis XVI réfugiés en Allemagne, la plupart à Münster (... dont mes "ancêtres spirituels" si je puis dire, j'ai l'honneur insigne de nommer Messeigneurs Louis-Charles et Jean-Baptiste du Plessis d'Argentré...!), auxquels s'étaient associés treize autres, qui, quant à eux, s'étaient réfugiés en Angleterre, souvent près de Londres.
           
        Or, ceux qui étaient exilés en Angleterre rédigèrent un an après, en 1804, dans la foulée et la continuité catholiquement si forte et saintement virile des premières Réclamations, etc., une seconde série de Réclamations, etc., que cependant, pour des raisons conjoncturelles, ils ne purent faire signer par leurs pairs et frères Évêques Réclamants réfugiés en Allemagne.
           
        Mais plutôt que de faire une présentation de ces dernières, je préfère laisser parler eux-mêmes nos édifiants Pères français dans la Foi, ce sera mieux fait :
           
        "TRÈS-SAINT PÈRE,
           
        "Les Réclamations Canoniques et très-respectueuses contre différens [sic ; comme avec les premières Réclamations, etc., j'avertis que je conserverai l'orthographe vieux-françois du texte de ces secondes Réclamations, etc.] Actes relatifs à l'Église Gallicane que nous avons déjà mises aux pieds de Votre Sainteté, ont eu principalement pour objet les cinq premiers articles de la Convention conclue entre Votre Sainteté et le Gouvernement François, le 15 Juillet 1801 [= le Concordat], et ce qui a été fait ensuite pour mettre ces cinq articles à exécution.
           
        "Nous y avons représenté à Votre Sainteté, avec le profond respect qui lui est dû, et les témoignages les plus expressifs d'une soumission filiale, ce que nous avions reconnu dans l'amertume de notre âme, que, du consentement donné par Votre Sainteté à ces cinq articles et de ce qui a été fait ensuite pour les mettre à exécution, «il résulterait (contre l'intention sans doute de Votre Sainteté [... du moins, les Évêques Réclamants avaient la bonté grande et très-miséricordieuse de vouloir le croire...]) que si l'on ne se hâtait de remédier au mal [en revenant à l'ancien Ordre très-chrétien], si, par des délais, on le laissait s'enraciner, la Catholicité souffriroit un énorme préjudice ; les droits sacrés de l'Épiscopat se trouveroient anéantis ; la Constitution de l'Église se trouveroit altérée ; l'état entier de la Religion deviendroit précaire et incertain, et se verroit à la merci de tout gouvernement civil qui prétendroit dicter des lois, même en ce qui concerne les objets qui appartiennent le plus à l'ordre surnaturel» (Premières Réclamations, etc.) ; qu'enfin toutes les opérations qui avaient eu lieu jusqu'alors dans l'affaire dont il s'agit n'avaient abouti qu'à rendre l'état de la Religion Catholique en France, «plus fâcheux, et le danger de sa perte plus imminent» (Premières Réclamations, etc.).
           
        "En même temps, nous nous sommes aussi réservés «la faculté d'exposer encore d'autres griefs auxquels donnent lieu surtout la Convention conclue entre Votre Sainteté et le Gouvernement François le 15 Juillet 1801 [le Concordat] ; les Articles dits Organiques de cette Convention, publiés à Paris le 6 Avril 1802 ; et tant de faits affligeans qui ayant suivi la publication de ces deux Actes, semblent en être les fruits amers, d'où il résulte que de pernicieuses nouveautés sont introduites dans l'Église ; que la Religion de la Seconde Majesté [Notre-Seigneur Jésus-Christ et Son Église] est lésée ; qu'enfin, les droits de Dieu même et ceux des hommes sont si peu respectés que Dieu n'a plus ce que la piété lui a consacré, et que les hommes se trouvent frustrés de leurs propriétés incontestables» (Premières Réclamations, etc.) ; Griefs auxquels s'étendent nos [premières] réclamations.
           
        "Obligés, pour ne manquer à aucun de nos devoirs, de remplir cette seconde partie d'une tâche si pénible, et d'exposer ces autres griefs que, jusqu'à présent, nous n'avions fait qu'indiquer, nous commençons par celui auquel donnent lieu les articles VI, VII, Vlll, et XVI de la Convention du 15 Juillet 1801 [le Concordat]. Cette marche nous semble tracée par le rang même que les trois premiers de ces articles tiennent dans la susdite Convention. Ces articles portent :
           
        "«Art. VI ― Les Évêques, avant d'entrer en fonctions, prêteront directement, entre les mains du premier Consul, le serment de fidélité qui était en usage avant le changement de gouvernement, exprimé dans les termes suivants : “Je jure et promets à Dieu, sur les saints Évangiles, de garder obéissance et fidélité au Gouvernement établi par la Constitution de la République française. Je promets aussi de n'avoir aucune intelligence, de n'assister à aucun conseil, de n'entretenir aucune ligue, soit au dedans, soit au dehors, qui soit contraire à la tranquillité publique ; et si, dans mon diocèse ou ailleurs, j'apprends qu'il se trame quelque chose au préjudice de l'État, je le ferai savoir au Gouvernement”.
           
        "«Art. VII ― Les ecclésiastiques du second ordre prêteront le même serment entre les mains des autorités civiles désignées par le Gouvernement.
           
        "«Art. VIII ― La formule de prière suivante sera récitée à la fin de l'office divin, dans toutes les églises catholiques de France : “Domine, salvam fac Rempublicam ; Domine, salvos fac Consules” (Seigneur, sauvez la République ; Seigneur, sauvez les Consuls).
           
        "«Art. XVI ― Sa Sainteté reconnaît, dans le premier Consul de la République française, les mêmes droits et prérogatives dont jouissait près d'elle l'ancien gouvernement».
           
        "Nous nous bornerons ici à considérer les effets qu'a produits le consentement donné par Votre Sainteté à de si étonnantes stipulations. Que ces effets sont déplorables !, et qu'il nous seroit difficile de peindre la douleur profonde dont leur vue pénètre des Évêques qui regardent comme un devoir sacré la fidélité inébranlable à leur légitime Souverain.
           
        "Votre Sainteté n'ignore pas que la France a un Roi légitime : elle l'a solemnellement reconnu elle-même en écrivant à cet auguste Prince, comme aux têtes couronnées, pour lui faire part de son avènement au Siège de Saint Pierre.
           
        "En effet, le 14 Mars 1800, Votre Sainteté a adressé à Louis XVIII, Roi Très-Chrétien, une lettre dans laquelle on lit :
           
        "«La divine Providence, toujours impénétrable dans Ses jugemens, a voulu nous charger du très-pesant fardeau de régir et de gouverner son Église..... Une de nos premières pensées au milieu des sollicitudes multipliées dont nous sommes accablés dans ces premiers momens, a été de faire part nous-même à Votre Majesté de la nouvelle de notre élection..... Certes, nous n'omettrons rien pour vous faire connoître notre prédilection particulière, et nous rechercherons avec empressement les occasions de pouvoir montrer à Votre Majesté quelle est notre estime et notre amour pour elle. Nous prions votre Majesté d'être persuadée de ces sentimens intimes de notre cœur, et de croire que nous ne négligerons pas d'offrir à Dieu des vœux continuels pour Votre Majesté Très-Chrétienne, à laquelle et à sa Royale Compagne, nous donnons, avec la plus grande affection de notre cœur, la Bénédiction Paternelle Apostolique (Lettre Carissimo in Christo filio nostro Ludovico XVIII, Regi Christianissimo)».
           
        "Souverain vous-même au temporel dans vos États, Très-Saint Père, en même-temps que chef visible de la Religion seule véritable, sous ce double rapport, vous n'avez assurément voulu nuire en aucune manière aux droits que tient de Dieu le successeur légitime de tant de Monarques qui ont regardé et chéri comme les plus beaux de leurs titres les titres religieux de fils aînés de l'Église, et de Rois très-chrétiens. Cependant, les quatre articles de la Convention contre lesquels nous nous trouvons maintenant forcés de réclamer, ont fait, (contre l'intention sans doute de Votre Sainteté [... veulent toujours croire par très-grande bonté nos très-indulgents Évêques Réclamants...]) sur beaucoup d'esprits, de si funestes impressions, que ces droits incontestables et consacrés par l'autorité de Dieu même, en ont souffert un énorme préjudice" (pp. 3-9).
 
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Drapeau de la France très-chrétienne
 
        Ici, pour bien comprendre la grande justesse et la très-édifiante catholicité de la réclamation faite quant au Politique par les Évêques Réclamants au pape Pie VII trahissant abominablement la Foi par ses décrets concordataires regardant le domaine Politique constitutionnel (mais faisant mine de n'en rien faire, faisant semblant dans sa susdite lettre au roi Louis XVIII, qu'on ne peut que connoter de très-hypocrite, de reconnaître la légitimité de son pouvoir royal sur la France, bien marquée par lui au moins en filigrane ― pour simplifier, je fais ici abstraction de la mystérieuse question de la survie de Louis XVII, car de toutes façons cela ne change rien au fond de l'affaire), il est excessivement important de bien saisir le fond du problème : il regarde essentiellement une question de validité et de légitimité des sociétés politiques, comme étant constitutionnellement et structurellement aptes à procurer le salut éternel de l'homme en étant basées sur le droit divin (direct pour la France et indirect pour toutes les autres Nations), et subséquemment ordonnées à la poursuite du Bien commun, tant sur le plan surnaturel que naturel, criterium fondamental de validité des sociétés politiques enseigné par saint Paul en Rom XIII, comme je l'ai expliqué dans les premières pages de mon article précédent. Il ne s'agit nullement, qu'on le comprenne bien, d'une question de forme de gouvernement, royauté ou république, mais d'une question de fond.
           
        Qu'on saisisse donc bien que les Évêques Réclamants, ces hommes à colonne vertébrale intacte et non-brisée, ne vont pas, dans la suite de leurs Réclamations qu'on va lire maintenant, reprocher au pape Pie VII d'abandonner une forme particulière de gouvernance des peuples, à savoir la royauté, la question n'est pas du tout là, ils vont lui reprocher, à si juste et si catholique titre, à ce pape abominablement corrompu non pas même dans le républicanisme mais carrément dans le démocratisme sangniériste avant la lettre, ce dont fait (mauvaise) foi son très-exécrable sermon de la Noël 1797 (que Napoléon, l'ayant lu, qualifia de "sermon jacobin"), d'apostasier la Société politique très-chrétienne d'Ancien-Régime dans son acception large, de Clovis à Louis XVI, seule valide et légitime devant Dieu et devant les hommes jusqu'à la fin des temps (ce qu'a prophétisé l'évêque saint Rémy de Reims en sacrant Clovis), parce que basée explicitement sur le droit divin christique et ordonnée constitutionnellement et structurellement à la poursuite du Bien commun, satisfaisant donc au criterium paulinien de validité des sociétés politiques venant de Dieu, omnis potestas a Deo ; et, conséquence inévitable de cette apostasie par Pie VII de la seule Société politique valide et légitime durant tout le Temps des nations (ce qu'il ose professer dans le Concordat, en l'appelant dans l'art. XVI "l'ancien gouvernement", et déjà dans les articles IV & VI, il évoquait sans complexe le "changement de gouvernement"), ils vont lui reprocher en parallèle de réputer valide et légitime l'État français de Napoléon supplantant sataniquement en lieu et place l'Ordre très-chrétien, société politique très-assurément invalide et illégitime car rejetant formellement de se baser sur le droit divin, donc non-ordonnée au salut éternel de l'homme et ne satisfaisant nullement au criterium paulinien de validité des sociétés politiques, et subséquemment d'oser lui donner les droits juridiques fondés sur le droit divin qui n'appartiennent qu'aux sociétés politiques valides et légitimes (ce que Pie VII va oser dire dans le même art. XVI : "Sa Sainteté reconnaît, dans le premier Consul de la République française, les mêmes droits et prérogatives dont jouissait près d'elle l'ancien gouvernement").
           
        C'est en effet essentiellement une question de fond, et non de forme, dont il s'agit, il ne s'agit pas de royalisme ou de républicanisme, il s'agit de sociétés politiques constitutionnellement ordonnées à Dieu et au salut de l'homme, donc valides et légitimes, ou n'y étant pas constitutionnellement ordonnées, donc invalides et illégitimes.
           
        Voilà qui déjà déboute les calomniateurs hypocrites des Évêques Réclamants et des anti-concordataires, ces faux-culs de première qui remplissent tout le XIXème siècle, généralement ensoutanés, et même enturbannés comme le cardinal Pie l'évêque religieusement mondain de Poitiers, grand-phraseur et blablateur s'il en fut jamais, valet suffisant et infatué de lui-même de l'Église concordataire, aimant les honneurs de l'Église et d'y pontifier, ou encore le partisan, escrimailleur mais superficiel abbé Augustin Barruel, le P. de Clorivière même, et tutti quanti s'excitant comme des malades sans aucune Charité et encore moins de raisons théologiques valables contre les anti-concordataires, du haut de leur propre ou plutôt très-sale péché concordataire d'apostasie en matière Politique constitutionnelle, osant juger sans miséricorde la paille des anti-concordataires du haut de leur poutre concordataire, les accuser par exemple de rejeter le Concordat uniquement par leur attachement à une forme de gouvernement, le royalisme. Rien n'était plus faux, gravement calomniateur et mensonger. Mais je me réserve de régler le compte de tous ces "artisans d'iniquité" (Ps XXV, 4 ; Lc XIII, 27) qui se sont fendus à qui mieux mieux de raisonnements captieux contre l'anti-concordatisme, en finale de cet article...
           
        Car si les Évêques Réclamants s'attachent par la Foi à la Société politique d'Ancien-Régime conspuée et méprisée hérétiquement par le pape Pie VII, fieffé démocrate, ce n'est pas du tout par amour de sa forme royale, mais parce que cette dite Société d'Ancien-Régime, certes de forme royale, est constitutionnellement basée sur le droit divin, et que la nouvelle société post-révolutionnaire, républicaine, ne l'est constitutionnellement pas. C'est donc au nom d'une Foi très-pure qu'ils reprochent à si juste titre à Pie VII d'abandonner sacrilègement cette dite Société d'Ancien-Régime, seule légitime et valide devant Dieu et qui donc doit l'être identiquement devant les hommes jusqu'à la fin des temps.
           
        Nous en avons une fort belle preuve avec Mgr Jean-René Asseline (1742-1813), un des plus édifiants Évêques Réclamants de Louis XVI, né soit dit en passant dans les plus basses couches de la société, son père étant palefrenier de la maison d'Orléans, et s'étant élevé par son seul talent qui n'était pas petit, aidé et soutenu à cela par la bonne grâce de la famille d'Orléans, jusqu'à l'épiscopat. Considéré comme "un des plus savants prélats de son temps" et par ailleurs homme très-énergique dès qu'il s'agissait de la défense de la Religion, il est bon de savoir que c'est lui qui prit l'initiative près les Évêques exilés en Allemagne de rédiger les premières Réclamations, etc., que nous avons vues dans mon précédent article. Cependant, quoique très-attaché à la famille royale de France et à la personne de Louis XVIII ("il est en 1807, le confesseur du duc et de la duchesse d'Angoulême, sœur de Louis XVII et il succédera à l'abbé Henri Edgeworth de Firmont comme aumônier de Louis XVIII, à Mitau en Courlande. Il le suit en Suède puis en Angleterre et réside alors à Aylesbury près d'Hartwell"), lorsque celui-ci "lui demande dans une lettre, ainsi qu'à quatre autres prélats des plus distingués et des plus attachés à sa personne, son projet de confier à des prêtres d'élite la mission de ranimer et de soutenir chez les populations l'espoir et l'amour de la royauté, Mgr Asseline lui répond carrément le 31 octobre 1797 : «Il est impossible d'enseigner aux peuples que la religion catholique ne se lie bien qu'à la monarchie…, parce que la vérité est que la religion catholique se lie bien à toute forme de gouvernement légitime»" (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Ren%C3%A9_Asseline).
           
        ... Et que voilà donc là le dernier mot et en même temps le premier, le mot du début, du juste milieu et de la fin de la chose, qui crée un abîme infranchissable, sans pont ni waypoint de passage, entre cette profession de Foi catholique de l'Évêque Réclamant de Boulogne-sur-Mer, et la profession de Foi apostate des papes concordataires et post, à commencer par celle de Pie VII : le mot... LÉGITIME !! Ce qui est important, effectivement, ce n'est pas tellement d'avoir des roys, des présidents, des consuls, des basileus, des archontes, ou tout ce que vous voulez, à la tête des peuples, mais de les avoir dans un gouvernement LÉGITIME, ce qui signifie, nous l'avons vu, que le gouvernement soit fondé constitutionnellement sur le droit divin (et, il est fort important de le bien comprendre, cette fondation politique sur le droit divin inclue obligatoirement le sacre du chef de l'État de droit divin, qu'on le dénomme roi ou non, le sacre étant signe topique signifiant formellement que l'autorité politique exercée par celui qui est sacré EST CELLE DE DIEU ELLE-MÊME, il n'est que le lieutenant, le tenant-lieu de cette Autorité divine qui lui est commise pour gouverner les hommes et les peuples), et qu'il soit subséquemment ordonné au Bien commun tant surnaturel que naturel. Ce que comprenait fort le dernier évêque légitime de Boulogne-sur-Mer (son diocèse fut supprimé concordatairement)... mais plus du tout le pape Pie VII ni plus aucuns de ses successeurs pontificaux qui l'ont suivi post-concordatairement sur le Siège de Pierre jusqu'à François, même les plus saints en leur for privé.
           
        Et tout l'enténèbrement mortifère de l'Église moderne vient de là : ne plus tenir compte du droit divin qui fonde l'existence métaphysique du pouvoir politique dans les Nations après la Révélation, sinon rien...
 
JeanMarieAsseline 3
Mgr Jean-René Asseline (1742-1813)
           
        Car si mon regard courroucé de sainte-colère se tourne vers les papes concordataires et post, je ne peux que constater que c'est cette question de fond super-essentielle justement, d'une Société politique valide d'Ancien-Régime contre une pseudo-société politique invalide d'État français napoléonien née des entrailles pestilentielles et diaboliques de la Révolution, question de fond qui domine toute la problématique, que tous les papes concordataires et post évacueront systématiquement et formellement de leurs raisonnements tordus, comme si elle n'existait pas, d'une manière scandaleuse presque incroyable, complètement apostate plus encore qu'hérétique, ne voulant voir mensongèrement et le plus faussement du monde la problématique que seulement sous une fallacieuse question de forme, ce qui eut pour résultat très-certain et effet damnable de cacher sataniquement à tout regard que la seule vraie question, quant aux sociétés politiques modernes post-révolutionnaires, était la question de fond, celle de la légitimité gouvernementale fondée sur le droit divin et le Bien commun, ou bien la non-légitimité.
           
        C'est tellement vrai ce que je dis que même le "meilleur" des papes post-concordataires, à savoir Pie X (1903-1914), nous donne une illustration fort honteuse de cette attitude aveuglée et mensongère des papes modernes de vouloir voir la problématique des sociétés politiques modernes sur une question exclusivement de forme, et non de fond.
           
        Pie X, en effet, pris d'instinct comme saint-patron des tradis mitigés comme les robinets entre l'eau chaude et l'eau froide, qui se satisfont des vérités diminuées (ne suivez pas mon regard), ne s'est pas du tout montré en reste de l’hérétique discours concordataire. Il est fort éloigné de dénoncer la non-ordonnance constitutionnelle des gouvernements modernes post-révolutionnaires au droit divin et au Bien commun, et donc d'avoir à les connoter formellement d'invalides et d'illégitimes, comme la Foi catholique lui en faisait cependant devoir extrême et très-grave, en tant que Vicaire du Christ-Roy.
           
        Commençons par nous pencher sur ce qu’il écrit dans sa lettre condamnant Le Sillon : "Ce que nous voulons affirmer encore une fois après Notre prédécesseur [Léon XIII, de très-sinistre mémoire ralliériste], c’est qu’il y a erreur et danger à inféoder par principe, le catholicisme à une forme de gouvernement" (Pie X, essai historique, P. Fernessole, t. II, p. 297). Certes, Pie X dénonçait ici Marc Sangnier qui posait que le catholicisme supposait nécessairement la forme démocratique de gouvernement, et ce n'est pas notre problème. Cependant, je cite ce passage parce qu'il illustre bien que Pie X ne comprend pas le vrai problème, le problème de fond. On constate en effet déjà sans peine que dans ce que le pape Pie X dit, il manque juste... ce qu'il ne fallait absolument pas qu'il manque pour faire de son propos, un propos bien catholique en matière politique constitutionnelle : le principe de légitimité. Il manque bougrement à son propos, pourtant apparemment identique à celui tenu au roi Louis XVIII par Mgr Asseline, qu'on vient de voir (= "Il est impossible d'enseigner aux peuples que la religion catholique ne se lie bien qu'à la monarchie…, parce que la vérité est que la religion catholique se lie bien à toute forme de gouvernement légitime"), le principe de légitimité des sociétés politiques. Le propos du pape Pie X aurait été parfaitement catholique, comme celui de Mgr Asseline, s'il avait dit par exemple : "Ce que nous voulons affirmer encore une fois après Notre prédécesseur, c’est qu’il y a erreur et danger à inféoder par principe, le catholicisme à une forme de gouvernement, du moment que ledit gouvernement soit légitime, comme étant constitutionnellement basé sur le droit divin et ordonné au Bien commun". Mais on ne trouve pas cette précision indispensable pour la catholicité du propos chez le pape Pie X, qu'on est heureux de trouver en un seul mot, le si bien nommé dernier mot, chez le très-catholique Évêque Réclamant de Louis XVI, Mgr Jean-René Asseline...
           
        La vérité, c'est que le pape Pie X ne comprend pas plus que ses prédécesseurs post-concordataires (et pas plus que ceux qui le suivront, jusqu'à François), ce fond exact du problème. Arrive pour lui la grande épreuve politico-religieuse de son pontificat, la crise de la Séparation de l’Église et de l’État que ce pape dut affronter en 1904-1905. Dans un très-pénible aveuglement de l'esprit, on va voir que Pie X va y professer sans équivoque aucune le discours concordataire pontifical invariable et hérétique depuis son prédécesseur Pie VII, commun à tous les papes post-concordataires, en ce compris les plus saints en leur for privé comme c’est ici le cas, à savoir l'indifférentisme de principe quant à l'ordonnancement ou bien non des pouvoirs politiques au criterium de validité paulinien des sociétés politiques.
           
        Voyons comment il se défend, dans le feu du combat, contre les sectaires : "Ce que vont être, contre Notre présent décret et Nos ordres, les récriminations des ennemis de l’Église, il n’est point difficile de le prévoir. Ils s’efforceront de persuader au peuple que Nous n’avons pas en vue uniquement le salut de l’Église de France ; que Nous avons eu un autre dessein, étranger [!] à la religion ; que la forme de République en France Nous est odieuse, et que Nous secondons, pour la renverser, les efforts des partis adverses ; que Nous refusons aux Français ce que le Saint-Siège a, sans difficulté [...!!], accordé à d’autres [à savoir, concrètement, de créer et de choisir leur constitution politique moderne, bien sûr républicaine-démocrate basée sur les "droits de l’homme"... athées !, donc non-ordonnée constitutionnellement au droit divin et au Bien commun !, puis, comme Napoléon l'a fait avec Pie VII, d'aller ensuite et par après demander un concordat et un coup de goupillon à l’Église pour la vernir frauduleusement de légitimité ! ; ce que donc, l’Église… accepte SANS DIFFICULTÉ, Pie X ose le dire !!]. Ces récriminations et autres semblables (…), Nous les dénonçons d’ores et déjà et avec toute Notre indignation, comme des faussetés" (Pie X, essai historique, P. Fernessole, t. II, p. 393).
           
        Saint Pie X donc, dénonce avec indignation, c’est lui qui le dit, le fait qu’on veut lui imputer que la constitution républicaine ATHÉE en France lui est odieuse. Mais si elle ne lui est pas odieuse, elle lui est donc... agréable, elle lui plaît, placet ! Il ose déclarer étranger aux sollicitudes de l’Église ce qui concrètement est la non-ordonnance constitutionnelle au droit divin et à la poursuite du Bien commun des gouvernements adoptée dans les nations après la Révolution, il ose se féliciter des concordats d’essence napoléonienne impie passés avec les gouvernements des autres nations, dont les constitutions, elles non plus, ne sont pas plus ordonnées au droit divin et à la poursuite du Bien commun que celle française post-révolutionnaire. Tu quoque, filii…
           
        En vérité, comment ne point voir ici que les vicaires du Christ-... Roy, préparent de leurs propres mains pontificales les conditions politiques idéales pour le triomphe de la subversion de la Liberté religieuse à Vatican II, l’indifférentisme politique constitutionnel qu'ils théorisent et pratiquent hérétiquement sans faille et qu'ils consomment sans modération, eux et personne d'autres, depuis Pie VII et le Concordat, amenant infailliblement à l’indifférentisme religieux, étant en fait rien moins que l’indifférentisme religieux de facto, le tout devant finir par le règne de l’Antéchrist-personne.
           
        Inutile, donc, soit dit en passant, d'aller chercher, par complotisme profondément obscurantiste, à œillères mensongères et inintelligent, des ennemis extra muros de l'Église pour la subvertir, les ennemis intra muros, ... et le plus puissant d'iceux-là puisqu'il s'agit du... pape légitime !, y suffisant fort bien, suffisant bien en effet à vérifier l'adage que le poisson pourrit par la tête (par SA tête, pas par la tête des autres...).
 
Carbonarism
Les papes concordataires modernes,
infiniment plus doués que les franc-maçons
pour subvertir l'Église et le Siège de Pierre...??
 
        À ce sujet, et en contrepoint de ce qui précède, je ne peux manquer ici d'évoquer les très-mauvais raisonnements cathos tradis qui ont été faits à propos des projets franc-maçonniques des carbonari italiens, aux temps des papes Léon XII, Grégoire XVI et de Pie IX. Certes, ceux-ci, en vrais fils de Satan, prévoyaient l'invasion du Siège de Pierre dès le début du XIXème siècle, non par un des leurs mais par un pape acquis aux idéaux de la Révolution. Citons par exemples quelques extraits, significatifs sur cela, de leurs courriers tirés des archives secrètes du Vatican, dont l'authenticité est certifiée par un bref de Pie IX adressé à l'écrivain Crétineau-Joly lorsque celui-ci les fit paraître avec sa bénédiction et presque sous son ordre, au beau milieu du XIXème siècle : "Ce que nous devons demander, ce que nous devons chercher et attendre, comme les Juifs attendent le Messie, c’est un pape selon nos besoins". Ou encore : "On a chargé nos épaules d’un lourd fardeau, cher Volpe. Nous devons faire l’éducation immorale de l’Église, et arriver, par de petits moyens bien gradués quoique assez mal définis, au triomphe de l’idée révolutionnaire par un pape".
           
        Or, ces lettres ont pratiquement tout le temps été citées inintelligemment, à l'appui de thèses contre-révolutionnaires partisanes, obscurantistes et complotistes, voulant que l'ennemi soit toujours à situer à l'extérieur de l'Église, et jamais, ô grand jamais !, à l'intérieur. Mais, avec l'affaire du Concordat, nous sommes en train de nous rendre compte que les Nubius et autre Volpe, ces adeptes carbonari, étaient complètement... dépassés !, ils avaient vraiment raté le train ! En effet, il suffit de lire le sermon démocrato-sangniériste de Chiaramonti futur Pie VII pour se rendre compte qu'il est complètement converti, déjà en 1797, avant même d'être élu pape, à l'idée, maçonnique s'il en est, de la démocratie en Politique, où l'homme prétend exister en lui-même, par lui-même, pour lui-même et avec lui-même, à l'exclusion formelle de Dieu ! Il suffit aussi de prendre acte que c'est Pie VII lui-même soi-même qui faisait rentrer les ennemis dans le Sacré-Collège puisque, par l'art. XVI du Concordat, il donnait des cardinaux avec droit d'exclusive au conclave à la République française... athée !! Mais en vérité, comment donc mieux faire que le pape Pie VII le fit dans le Concordat, pour arriver à faire élire un pape acquis "à l'idée révolutionnaire", que de donner des droits d'élection active et passive dans le conclave à des cardinaux qui étaient les instruments dociles d'un pouvoir politique maçonnique constitutionnellement... athée ?!! Heureusement, sûrement par une grâce d'aveuglement de la Providence divine, les impies à la tête de l'État français post-révolutionnaire constitutionnellement athée ne se rendirent pas compte que le pape du Concordat leur avait donné un tel incroyable pouvoir sur l'élection pontificale... mais s'ils s'en étaient rendus compte, ils auraient très-bien pu actionner par le cardinal français à leur botte et dévotion ce droit d'exclusive que Pie VII avait concordatairement mis dans leurs mains, pour, sinon mettre un mauvais pape des leurs sur le Siège de Pierre, à tout le moins empêcher l'élection d'un bon pape !!!
           
        Voici en effet le détail de ces "droits et prérogatives" auxquels faisait allusion Pie VII dans l'art. XVI du Concordat, d’après Boulay de la Meurthe : «La principale est d’avoir des cardinaux [!] ; il faut aussi mentionner le droit pour le gouvernement français d’avoir à Rome un cardinal-protecteur, un auditeur de Rote, un ambassadeur avec des préséances, une juridiction et l’exclusive dans le conclave [!!], des établissement, une académie des arts et une poste particulière [dans Rome]»" (Documents, t. III, p. 758, cité par DTC, art. "Concordats", col. 753). Tuediable & morsangbleu ! Est-ce qu’on se rend bien compte de ce qu’on vient de lire ?! Le pape Pie VII, de par le Concordat, plus satanique encore en vérité que la Révolution ne le fut car elle, au moins, affichait couleurs et gonfanon de Satan, accordait en droit à la République française constitutionnellement athée, des... cardinaux ayant droit d’exclusive dans le conclave !!
           
        Donc, en fait, loin qu'il faille s'imaginer d'une manière fort malsaine, et même dangereuse pour la Foi, des complots ourdis dans la noirceur ténébreuse des arrières-loges maçonniques contre le Siège de Pierre (il en existe sans doute, mais ils sont loin d'être le facteur principal de la pénétration subversive du Saint-Siège que l'on constate de nos jours), convient-il surtout de prendre acte que ce sont les papes eux-mêmes qui se sont déjà pervertis à l'idéal maçonnico-démocratique dès le Concordat napoléonien, dès... 1801 ! C'est sans doute un peu moins glorieux, mais c'est ainsi. Un psychiatre pourrait dénoncer ici un évident transfert de culpabilité : les milieux catholiques, à commencer par les papes du reste car c'est Pie IX qui veut révéler, par l'écrivain Crétineau-Joly, ces lettres de la franc-maçonnerie italienne, ne voulaient absolument pas prendre conscience ni admettre leur propre et gravissime faute commise par le Concordat, c'est-à-dire, concrètement, leur affreuse conversion aux idéaux maçonniques dans les Mœurs politiques constitutionnelles, et c'est pourquoi ils la mettent publiquement, cette faute, pour s'en dédouaner eux-mêmes et paraître rester doctrinalement "tout blanc", sur le dos de méchants situés extra muros... C'est certes toujours plus facile de frapper sa coulpe sur la poitrine de son ennemi que sur la sienne propre...
           
        C'est donc le pape Pie IX qui lance le premier le bouchon dans l'eau, un bouchon que, par exemple, Mgr Marcel Lefebvre gobera on ne peut mieux, mordant dans l'hameçon pontifical. Léon XIII suivant Pie IX, tombera lui aussi dans ce "transfert de culpabilité" en tâchant de dire, dans son célèbre exorcisme, que c'étaient les méchants (et eux seuls) qui tâchaient de subvertir le Siège de Pierre : "L'Église, épouse de l'Agneau Immaculé, la voici saturée d'amertume et abreuvée de poison, par des ennemis très rusés ; ils ont porté leurs mains impies sur tout ce qu'elle désire de plus sacré. Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l'impiété ; en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé". La tirade est fort belle assurément, très-lyrique, presque romantique, mais un peu de mea culpa sur la poitrine pontificale n'aurait pas fait de mal, car qui donc, incontinent depuis le Concordat, subvertissait le plus le Siège de Pierre sinon le pape moderne lui-même soi-même, par la pratique concordataire pontificale avec des États constitutionnellement non-ordonnés au droit divin et à la poursuite du Bien commun, ce qui était très-concrètement pourrir les Mœurs des catholiques, à vocation certaine que cesdites Mœurs pourris pourrissent elle-même, plutôt tôt que tard, la Foi ?!?
           
        Les tradis sont donc tombés dans le panneau de ce "transfert de culpabilité". Mgr Lefebvre, pour en rester à lui, avait beaucoup retenu ces histoires de francs-maçons que l'historien Crétineau-Joly, aiguillé par le pape Pie IX, avait trouvé dans les archives secrètes du Vatican, et révélé dans son histoire L'Église romaine en face de la Révolution, ouvrage qui fut réédité comme par hasard en 1976, l'année même où Mgr Lefebvre montait au créneau pour lancer son combat contre la subversion de la Foi à Vatican II.
           
        Les méchants au reste, dans l'affaire, apparaissent comme ce qu'ils sont : de parfaits crétins complotant et supputant pour un futur qu'ils espéraient proche une subversion du Siège de Pierre qui était... déjà arrivée dans l'Église ! Ce dont, les sots, ils ne s'étaient même pas rendus comte !! "Le triomphe de l'idée révolutionnaire" sur le Siège de Pierre ? Mais c'est en effet... LE CONCORDAT NAPOLÉONIEN, tout simplement ! La suite, l'envahissement progressif de l'Église par les idéaux maçonniques, se transvasant par lentes graduations des Mœurs dans la Foi comme le rêvaient les méchants, n'en était que subséquence, conséquence, jusqu'à Vatican II qui verra crever l'abcès. Et ce ne sont pas eux, les méchants, qui l'ont fait triompher, cette "idée révolutionnaire", ce sont les papes eux-mêmes, essentiellement PAR LA PRATIQUE CONCORDATAIRE PONTIFICALE AVEC DES ÉTATS CONSTITUTIONNELLEMENT ATHÉES. Avec l'accord au moins tacite des grands-clercs de toute une génération ecclésiale, puisque, pour en rester à Pie VII, je rappelle qu'il fut élu alors que les grands électeurs près le Siège de Pierre étaient parfaitement au courant de son tristement fameux sermon démocrato-sangniériste de la Noël 1797...
           
        Mais, après cette digression importante, nécessitée par les graves erreurs de raisonnement adoptées par la généralité des cathos de préférence tradis, j'en reviens à présent au pape Pie X. Dans la question politique constitutionnelle, il n’est que trop vrai de dire qu'il fut aussi lamentable que son prédécesseur Léon XIII de mortifère mémoire ralliériste, et, au vrai, que tous les papes qui lui succèderont, jusqu'à François. Ainsi, toujours dans cette crise de la Séparation de l'Église et de l'État en 1904-1905, l’on voit Pie X réunir un consistoire secret, faire calmement devant les cardinaux le constat de l'antichristianisme virulent du gouvernement français, puis poursuivre : "… Tandis que les actes publics du Saint-Siège disent hautement qu'à ses yeux la profession du christianisme peut s'accorder parfaitement avec la forme républicaine, ceux-là [le gouvernement Combes], semble-t-il, veulent, au contraire affirmer que la République, telle qu'elle existe en France, ne peut avoir rien de commun avec la religion chrétienne. Double calomnie [!] qui blesse les Français, à la fois comme catholiques et comme citoyens" (Pie X, essai historique, P. Fernessole, t. II, p. 372).
           
        Quelle pénible chose d'avoir à commenter ici que le saint pape ne comprend rien à rien du fond vrai du problème, se trompe bougrement, complètement, voulant le plus follement possible s'en tenir à une question regardant la forme des gouvernements dans l'abstraction complète de la question de fond, et que les sectaires ont... cent mille fois raison contre lui ! Quelle humiliation de voir que les méchants crient la VÉ­RITÉ ! Et que le pape, le saint pape en plus, NE L'ENTEND ABSOLUMENT PAS ! Que lui crient-ils ? Ils lui crient que la République en France est constitutionnellement et obligatoirement antichrétienne, et ne peut qu'être ainsi (en effet, la forme gouvernementale en France ne peut être, par Volonté divine, que royale théocratique ; si donc l'on supprime les roys très-chrétiens, la république qui les supplante contre la Volonté divine ne peut évidemment qu'être... antichrétienne viscéralement, elle ne peut être donc que non-ordonnée constitutionnellement au droit divin et à la poursuite du Bien commun).
           
        Or, Pie X, la tête embarbouillée de l'utopie de Léon XIII à base d'une très-mauvaise scolastique, fait semblant de croire, ... ou malheureusement croit véritablement !, que ce n'est pas vrai, que les sectaires mentent, qu'en France, une république peut très-bien être constitutionnellement chrétienne et donc ordonnée à la poursuite du Bien commun ! Mais comment pouvait-il faire un raisonnement aussi fou et insensé par tous les côtés, puisque la République qu'il avait en face de lui, en 1905, était constitutionnellement... athée ?!?, comme toutes les républiques en France, d'ailleurs, le furent depuis l'État français de Napoléon ?!? C'était donc toujours et encore l'idolâtrie de l'en-soi politique, scolastiquement entendu, qui possédait son esprit comme celui de tous les papes modernes post-concordataires : la République de 1905 était une société constituée, un gouvernement établi, donc, elle ne pouvait QUE venir de Dieu et y ordonner son agir politique, raisonnement qui se déduit d'une lecture hérétique absolutiste de Rom XIII...
           
        Oh, combien, ici, se vérifie douloureusement une nième fois de plus que les fils des ténèbres sont plus habiles que les fils de la Lumière ! La Providence divine, cela crie dans l’occurrence, voulait réapprendre une bonne leçon au Saint-Siège défaillant depuis Pie VII et même Pie VI (je veux parler du Pie VI de 1796, celui de Pastoralis Sollicitudo, Bref dont j'ai dénoncé la doctrine abominable dans le premier de ma trilogie d'articles sur la question, cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/les-moeurs-ecclesiales-concordataires-avec-les-etats-modernes-athees-partie-1?Itemid=1). Or, l'on voit fort bien dans ce passage que Pie X sent l’aiguillon de la providentielle leçon, mais… il ne la comprend pas, il n'en tire absolument rien, lui non plus, en restant d'une manière très-obsédée à une question gouvernementale de forme, quand il s'agissait essentiellement d'une question gouvernementale de fond. La preuve, c'est sa conclusion : "double calomnie !", s’écrie-t-il, indigné. Pour lui donc, c'est une calomnie de dire qu'en France, il ne peut y avoir une république chrétienne sur une constitution post-révolutionnaire… athée !!! Avouez qu'on est vraiment là en pleine folie, en pleine folie pontificale totale...
 
ConcordatBaiserLamourette
Sous l'apparence tellement trompeuse d'une "union sacrée", 
d'un très-hypocrite baiser Lamourette entre l'Église et l'État,
TOUS les articles du Concordat étaient hérétiques et apostats...
           
        Mais il est temps que je me rabatte maintenant sur le sujet principal de mon article, revenons-en à la brebis dont on est en train de tondre la bonne laine... Je pense avoir bien montré que pour comprendre les reproches et réclamations que les Évêques Réclamants de Louis XVI vont faire au pape Pie VII, dans la première partie de leurs Réclamations, etc., dénonçant l'hétérodoxie des art. VI, VII, VIII & XVI du Concordat professant la validité de l'État français de Napoléon... invalide, il faut bien saisir que la question essentielle est la validité et la légitimité de la Société politique d'Ancien-Régime basées sur le droit divin et son ordonnance constitutionnelle à la poursuite du Bien commun, et, en parallèle, l'invalidité et l'illégitimité de toute société politique née de la Révolution, comme ne satisfaisant nullement au criterium de validité paulinien des sociétés politiques, ainsi que l'était, dans l'occurrence du Concordat, l'État français de Napoléon. Tout le reste n'a, à vrai dire, aucune importance, surtout quant à la forme de cesdits gouvernements respectifs, royaliste ou républicaine. Or, Pie VII, homme d'Église sans colonne vertébrale apostasiant réellement la Foi à la Face de Dieu et des peuples en s'abouchant et faisant s'aboucher l'Église avec la société politique issue de la Révolution, osant, dans le même acte, sacrilègement réputer aboli radicalement "l'ancien gouvernement" très-chrétien d'Ancien-Régime basé sur le droit divin, voyait, en face de lui, des Évêques Réclamants mener courageusement le bonum certamen certavi, le bon combat de la Foi, hommes à colonne vertébrale intacte qui lui rappelaient que la seule société politique à exister métapolitiquement devant Dieu et les hommes était encore et toujours celle d'Ancien-Régime basée sur le droit divin, Dieu, aux toutes dernières nouvelles à la fraîche, n'ayant donné son placet strictement à aucune autre.
           
        Dans les premières Réclamations, etc., dont les extraits principaux ont rempli mon précédent article, nos Évêques Réclamants ont fort bien montré et dénoncé l'inconstitutionalité radicale des cinq premiers Articles du Concordat, lesquels regardaient la destitution des évêques français d'Ancien-Régime en corps national ainsi que la destruction de la structure géographique diocésaine remontant aux premiers âges chrétiens de la France, et la reconstruction ex nihilo par-dessus d'une toute nouvelle réorganisation diocésaine, tant au niveau du personnel épiscopal qu'à celui géographique, véritable nouvelle Église de France formatée pour être entièrement soumise au premier Consul Napoléon et donc, derrière lui, à un État politique invalide et illégitime. Le tout par le seul, unique et exclusif moyen d'un simple motu proprio pontifical. Ce qui était théologiquement radicalement attentatoire à la Constitution divine de l'Église, de plusieurs manières et sous plusieurs chefs, comme on l'a vu.
           
        Suivons à présent nos chers Évêques Réclamants dans leurs secondes Réclamations, etc. Ils vont commencer cette fois-ci par montrer l'inconstitutionalité non moins formelle des articles concordataires suivant les cinq premiers, VI, VII et VIII, plus le XVIème, par lesquels le pape osait réputer et professer on ne peut mieux, non moins qu'hérétiquement, la validité et la légitimité de l'État français napoléonien constitutionnellement... athée, en faisant prêter aux clergés du premier et du second ordre (les évêques et les curés), obligatoire serment solennel devant Dieu d'obéissance inconditionnelle audit État... athée, assorti, s'il vous plaît, d'un formel devoir de délation audit État de tout opposant venant à leur connaissance (art. VI & VII), en faisant prier rituellement à l'église les fidèles pour le salut (!!!) dudit État... athée... très-certainement pour que le Bon Dieu, dans sa très-grande Miséricorde, accordât à cet État la grâce des grâces d'être encore plus athée qu'il ne l'était déjà (art. VIII), et en donnant les droits et prérogatives réservés à un État fondé sur le droit divin, audit État napoléonien... qui n'y était pas fondé (art. XVI).
             
        Nous avons vu, donc, que nos bons Évêques Réclamants se récrient de "si étonnantes stipulations", très-doux euphémisme, en vérité, de leur miséricordieuse part pour stigmatiser comme il convenait la véritable apostasie que constituaient cesdits articles du Concordat, se récrient d'une telle réputation de validité et de légitimité faite par le pape au nom de l'Église à un État napoléonien parfaitement invalide et illégitime, qui entraînait de soi et ipso-facto la suppression sacrilège de l'Ordre très-chrétien, et donc des droits de Louis XVIII qui en était le légitime représentant. Voyons maintenant l'exposé de leurs raisonnements imparables pour dénoncer l'hétérodoxie de cette incroyable et très-scandaleuse réputation de validité de l'État napoléonien dans le Concordat, griefs auxquels Pie VII ne fera pas plus de réponse (Pie IX le confirmera dans une lettre que nous verrons en finale des présentes lignes), pour cause d'impuissance radicale à en faire, que François n'en a fait aux Dubia des cardinaux lui reprochant l'hétérodoxie d'Amoris lætitia... :
           
        "Plusieurs de ceux qui avant le Concordat conclu entre V. S. et le Gouvernement François, regardoient ce Gouvernement comme illégitime, ainsi qu'il l'est en effet ; qui étoient bien convaincus que le descendant, l'héritier, le successeur légitime de St. Louis, avoit seul droit de régner sur le peuple que ce Saint Roi a gouverné avec tant de gloire ; qui en conséquence conservaient religieusement à leur Roi la fidélité qu'ils lui doivent, par le fait même de leur naissance, ont paru depuis la publication des quatre articles dont il s'agit [VI, VII, VIII & XVI], avoir changé d'idées et de sentiments : et dès lors, appuyés sur l'aveu qu'il leur a semblé que V. S. donnoit aux droits de la nouvelle puissance, leur conviction s'est affoiblie et ils ont cherché à se persuader que le Gouvernement actuel était légitime ; que l'héritier de St. Louis étoit déchu du droit au sceptre que ce saint Roi a porté : qu'enfin ils étaient eux-mêmes déchargés de toute obligation envers le Prince dont Dieu les a faits naître sujets ; comme si ces quatre articles se réunissoient à prouver que V. S. reconnoît que le Gouvernement actuel de la France est légitime ; que l'héritier de St. Louis n'a plus de droit à la couronne, et que les François n'ont plus de devoirs à remplir envers le successeur des Rois qui, durant tant de siècles, ont gouverné leurs pères. Hélas ! il n'a malheureusement été que trop facile d'insinuer cette fausse opinion à des esprits inconsidérés. (...) On n'a pas balancé à dire :
           
        "1° ― Sa Sainteté a consenti que les Évêques et les Ecclésiastiques du second ordre prêtassent serment de fidélité et d'obéissance au gouvernement établi par la constitution de la République Françoise, jusqu'à s'engager à faire savoir à ce gouvernement tout ce qu'ils apprendraient se traiter quelque part que ce fût, au préjudice de l'État ; mais il est hors de doute que le Gouvernement qui exige ce serment, regarde comme préjudiciable à l'État tous projets qui auraient pour but le rétablissement du Souverain légitime : que c'est nommément de ces projets, s'il s'en formoit quelques-uns, qu'il est jaloux d'être instruit ; et qu'il faudroit s'aveugler volontairement pour ne point voir que ce gouvernement, en prescrivant le serment dont s'agit, il entende qu'il s'étende auxdits projets : ainsi Sa Sainteté, qui ne peut assurément tolérer qu'aucun serment soit fait autrement que selon l'intention de celui qui l'exige, connue par celui qui le prête, a réellement consenti que Ies Évêques et les Ecclésiastiques du second ordre prêtassent serment d'obéissance et de fidélité au gouvernement établi par la Constitution de la République Françoise, jusqu'à s'engager à faire savoir à ce gouvernement, tout ce qu'ils apprendroient se projeter, quelque part que ce pût être, dans Ia vue de rétablir le Souverain légitime : mais Sa Sainteté auroit-elle pu donner un pareil consentement, si elle ne regardoit le gouvernement actuel de la France comme légitime, et l'héritier de St. Louis, comme déchu du droit au trône ?
           
        "2° ― Sa Sainteté a ordonné que dans toutes les Églises Catholiques de France, après les offices divins, on priât en ces termes : Domine, salvam fac Rempublicam ; Domine, salvos fac Consules. Seigneur, sauvez la République ; Seigneur, sauvez les Consuls.
           
        "Et par conséquent, elle a prescrit des prières publiques pour demander à Dieu la conservation de la nouvelle forme de gouvernement introduite en France : or Sa Sainteté auroit-el!e pu prescrire cette manière de prier, et en même temps considérer le gouvernement actuel de la France comme illégitime ? Seroit-ce une chose conforme à la piété que d'ordonner de prier pour la conservation d'une forme de gouvernement qu'on juge être née du crime, et porter encore, parce que rien ne l'a effacée, la tache affreuse de sa coupable origine ? Prier à cette fin, que seroit-ce, sinon demander à Dieu qu'il conserve une forme de gouvernement contraire à l'ordre qu'Il a établi, un état de choses qu'Il ne peut manquer d'avoir en horreur, puisqu'il blesse grièvement sa Souveraine Majesté ? [Considérez comme on retombe là dans les anathèmes prophétiques d'Isaïe que j'ai cités en commençant ces lignes ! : "Leurs paroles et leurs œuvres sont contre le Seigneur, pour provoquer les yeux de Sa majesté" !]. Et peut-on penser que le chef visible de l'Église ait voulu faire retentir tous nos temples d'une pareille invocation ? [Hélas oui, on peut le penser...]
           
        "3° ― Sa Sainteté a déclaré qu'elle reconnaissoit dans le premier Consul de la République Françoise les mêmes droits et privilèges dont l'ancien gouvernement jouissoit auprès du St. Siège : il est assurément impossible de se dissimuler l'étendue de cette déclaration : Sa Sainteté y reconnoît (et telle étoit aussi l'intention indubitable du gouvernement avec lequel elle traitoit) dans le premier Consul de la République Françoise, non seulement l'exercice des droits et privilèges dont les Rois Très-Chrétiens jouissoient auprès du St. Siège, mais ces droits et ces privilèges eux-mêmes [nos Évêques Réclamants voient fort bien que Pie VII n'hésite pas à aller jusqu'au fond, jusqu'au bout de son péché : il ne donne pas à Napoléon ces droits et prérogatives en effet, seulement dans le de facto, il les lui donne dans le de jure !] : or, Sa Sainteté auroit-elle pu reconnoître dans le premier Consul de République françoise ces droits et privilèges eux-mêmes si elle croyoit que l'héritier de St. Louis en est encore investi, si elle pensoit que ce Prince conserve encore quelque droit à la couronne à laquelle ces droits et ces privilèges appartiennent ?
           
        "Cette erreur sur les droits du Roi s'est répandue dans le public, et elle a été entretenue par des écrits qu'on fait paroître des Évêques nommés ensuite de la convention du 15 Juillet 1801 [le Concordat]" (pp. 10-14).
           
        On ne saurait franchement mieux dire, que ne le font ici nos Évêques Réclamants. Que ces serments, prières rituelles et attributions des droits et prérogatives des pouvoirs politiques légitimes donnés pontificalement à un pouvoir politique illégitime, que toutes ces abominations réputassent formellement non moins que sacrilègement validité et légitimité à l'État français de Napoléon constitutionnellement athée et donc invalide, je l'avais fort remarqué dans ma trilogie d'articles mentionnée dans mon précédent article, et concluais cette abomination mise hérétiquement en œuvre par le pape Pie VII, ainsi :  
           
        "Récapitulons cette multiple et abominable abomination de la désolation dans le Lieu-Saint [qu'est le Concordat]. Nous en sommes à cinq affirmations formelles de la validité de l'État français dans le Concordat, très-fort cautionnées et voulues par le pape Pie VII. 1/ l'acceptation de l'État français dans un concordat dont la forme juridique synallagmatique présuppose systématiquement et formellement la validité de tous et chacun des co-contractants concordataires acceptés ; 2/ le serment solennel obligatoire passé devant Dieu, intimé aux clergé français "du premier et du second ordre" envers la République de Napoléon (art. 6 & 7) ; 3/ les prières publiques à l’Église pour ladite République (art. 8) ; 4/ les mêmes prérogatives et droits transférés tels quels de l’ancien au nouveau gouvernement de ladite République (art. 16), dont 5/ les plus suprêmes et suréminents sont la nomination des premiers pasteurs de France accordée à l'État français de Napoléon (art. 4 & 5).
           
        "... Comment dès lors pourrait-on s'étonner, le pape criant si fortement dans le Concordat à tous les échos non pas du Ciel mais de l'enfer, à gosier ouvert et à tue-tête, la validité de l'État français de Napoléon, de voir le très-sérieux et ultramontain Dictionnaire de Théologie Catholique (DTC), écrire, tout naturellement : «LE CONCORDAT IMPLIQUAIT LA RECONNAISSANCE DE LA RÉPUBLIQUE PAR LE PAPE» (art. Concordats, col. 753)…!" (https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/les-moeurs-ecclesiales-concordataires-avec-les-etats-modernes-athees-partie-1?Itemid=1)
           
        Puis, l'on voit nos édifiants et chers Évêques Réclamants avoir la force morale (je confesse admirer leur courage, mais quant à moi, je m'honore de ne l'avoir point du tout), de citer les abominables mandements de quelques épiscopes concordataires qui, à peine nommés pour remplir les Sièges nouveaux en 1801, n'eurent rien de plus pressé, avant même d'adorer Dieu, que de se dépêcher de monter avec la plus grande hâte dans leur cathèdre épiscopale pour y éructer et débiter à leurs ouailles, avec une flamme infernale, d'insupportables flagorneries flatt'merde & lèche-cul envers Napoléon, et plus encore d'inadmissibles mensonges sacrilèges et scandaleux, à la suite apostate de Pie VII, sur la légitimité du nouveau pouvoir post-révolutionnaire de Napoléon. Désirant garder quant à moi un fond de bile à peu près sain, je n'aurai la force que d'en citer ceci, qui vaut son pesant d'assignats et plus encore de fumier :
           
        "Quelle dette est donc la nôtre, nos très-chers frères, envers le gouvernement, envers son chef suprême surtout..... En toute occasion, nous dirons aux peuples que votre autorité vient de Dieu, et nous avertirons quiconque vous résisteroit, qu'il est rebelle à l'ordre que Dieu a établi [Notons avec soin comme l'épiscope concordataire, à la suite de Pie VII, reprend là la lecture absolutiste hérétique de Rom XIII, comme quoi TOUT pouvoir politique, qu'il soit ou non ordonné constitutionnellement au Bien commun, est légitime...]. Tels sont les devoirs et la morale des Évêques et des ministres de l'intérieur du Sanctuaire. Vous êtes les évêques du dehors : c'est de ce nom que les Saints ont appelé la puissance que vous avez de protéger l'Église, et votre Épiscopat [... Napoléon : un Évêque du dehors avec un É majuscule !!!] n'est pas moins un devoir envers elle que le nôtre : elle fonde sur l'un et sur l'autre de grandes espérances (Lettre pastorale de M. de Pancemont -nommé ensuite de la Convention [le Concordat]-, Évêque de Vannes. Donnée à Vannes le Jeudi 1er Fructidor an 10 -19 Août 1802-)" (pp. 16-17). Un autre épiscope de la cuvée concordataire prostituée osera éructer très-religieusement : "... C'est comme citoyens, c'est comme fidèles, que vous devez servir un gouvernement qui se lie à tous les intérêts de l'Église, comme à ceux de la prospérité publique. Les desseins de la Providence sont remplis ; et vous devez, François et Chrétiens, servir de toutes vos facultés, environner de votre amour et de votre reconnoissance ce gouvernement protecteur, ce gouvernement légitime, à la fois national et catholique, sans lequel nous n'aurions ni culte ni patrie (Instruction pastorale de M. de Boisgelin -nommé ensuite de la convention [le Concordat]-, Archevêque de Tours, aux curés des églises paroissiales et aux desservants des Églises succursales de son Diocèse. Donnée à Tours l'an de Notre-Seigneur 1802, le 30 décembre -9 Nivôse an XI de la Rép. franç.-)" (pp. 15-16).
           
        ... Autant de mots, autant de mensonges ; autant de flagorneries, autant de sacrilèges...
           
        Loin des Évêques Réclamants, hommes si dignes, un tel avilissement ignominieux, un tel reniement sacrilège de la Foi au for public ! C'est pourquoi on les voit conclure : "À la vue de cet égarement de l'opinion [autant, donc, dans les chefs que dans les peuples, tous devenus des holothuries sans colonne vertébrale, suivant flasquement et mollement la puissance de la Bête apocalyptique, comme disait La Mésange...], de cet oubli de la Religion de la seconde Majesté [= Notre-Seigneur Jésus-Christ et son Église, dans l'Institution christique sacrée de l'Ordre très-chrétien], il nous a été impossible de garder le silence, et pour remplir les obligations que nous impose la double qualité d'Évêques et de sujets, nous avons déclaré, dans un acte dressé à cet effet, que notre très-honoré Seigneur et Roi légitime, Louis XVIII, conserve dans toute leur intégrité les droits qu'il tient de Dieu à la couronne de France, que rien n'a pu dégager les François de la fidélité qu'ils doivent à cet auguste Prince, en vertu de la loi de Dieu ; et nous avons protesté contre tous actes contraires à cette déclaration. Nous mettons aux pieds de Votre Sainteté un exemplaire de nos susdites déclaration et protestation" (p. 17).
           
        Je ne saurai dire ce qui est le plus admirable ici, chez nos si édifiants Évêques Réclamants, de leur courage à dénoncer, quasi seuls devant la massa damnata des holothuries, l'hétérodoxie formelle du Concordat professant hérétiquement la validité de l'État français de Napoléon constitutionnellement athée, ou de mettre en montre glorieusement la pérennité de l'Institution sociopolitique très-chrétienne, nullement abolie, car elle ne pourrait l'être que par Dieu qui ne l'a point fait, ni par la décapitation sacrilège de Louis XVI, ni par le Concordat napoléonien prostitué et parjure, et qui se continuait tant bien que mal avec le roi Louis XVIII.
 
(c) National Trust, Hartwell House; Supplied by The Public Catalogue Foundation
Le roi Louis XVIII (1755-1824)
 
        Je ne saurai manquer de faire remarquer qu'ils étaient très-fondés à s'appuyer sur le roi Louis XVIII (quand bien même sa Restauration n'en était pas vraiment une, au niveau du droit divin elle n'était pas du tout une reprise constitutionnelle à l'identique de l'Ancien-Régime, il s'en faut extrêmement, et c'est une des raisons principales d'ailleurs pour laquelle les anti-concordataires resteront campés sur leurs positions, même après la Restauration). Ce premier roy de la Restauration après l'évanouissement de l'épopée napoléonienne, pourtant catholiquement peu fervent en son privé paraît-il (un vieil article de L'Ami du Clergé a été jusqu'à croire devoir s'inquiéter, mais à tort, s'il avait daigné recevoir les derniers Sacrements avant de mourir), saura en effet cependant bien entrevoir un Concordat catholique avec l'Église, sur le modèle très-orthodoxe du premier Concordat ayant existé dans l'Histoire de l'Église, celui de Bologne avec François 1er, l'an 1516, infiniment plus catholique en cela que le pape, que Pie VII. Louis XVIII avait préparé à cet effet une Charte avec les français en 1814, qu'il aurait voulu voir tout naturellement se transmuer en Concordat authentique et officiel avec l'Église, mais l'affaire avorta, et, si on va au fond de la question, le principal fauteur en fut toujours et encore le très-démocrate Pie VII. Et il n'est pas bien difficile de deviner pourquoi : un vrai Concordat catholique, c'était implicitement un cinglant rappel à l'ordre pour un pape hérétiquement très-défaillant sur le chapitre, qui par ailleurs tout imbu de démocratisme sangniériste dès avant son élection au Siège de Pierre (son sermon scandaleux à ses ouailles d’Imola à la Noël 1797 le prouve suréminemment), gardait une mauvaise dent, et même deux, pour tout ce qui pouvait sentir ou ressembler à un roi très-chrétien...
           
        La Charte de 1814, passé par le roy avec les français, et que Louis XVIII voulait donc convertir en Concordat contenait certes un art. V libéral voulant donner sa part aux "droits de l’homme", ainsi rédigé : "Chacun professe sa religion avec une égale liberté et obtient pour son culte la même protection…", mais ce libéral art. V était immédiatement complété par l’art. VI suivant, ainsi rédigé : "… Cependant, la religion catholique, apostolique et romaine, EST LA RELIGION DE L’ÉTAT".
           
        Or, on ne peut pas même s'étonner de voir le pape Pie VII préférer son Concordat napoléonien athée à cette Charte catholique, qu'il ne voulut jamais convertir en Concordat, il serait plus exact de dire qu'il la haïssait sourdement ! Comparez en effet les deux formules : "Le gouvernement de la république reconnaît que la religion catholique, apostolique et romaine est la religion de la grande majorité des français" (Concordat napoléonien ― N'oublions pas que Napoléon refusa totalement de déclarer que la Religion catholique était la Religion de l'État, ce qu'accepta hérétiquement Pie VII, et qui, théologiquement, rendait parfaitement invalide son Concordat), avec : "La Religion catholique, apostolique et romaine est la Religion de l’État" (Charte de Louis XVIII, devant servir de base au nouveau Concordat), … et dites laquelle est la plus catholique !
           
        "On aboutit, après de longs pourparlers [entre le Saint-Siège et Louis XVIII], à la convention du 25 août 1816 d’après laquelle le concordat de 1516 [de Bologne, passé avec le roi François 1er] devait être rétabli. Celui de 1801 n’était ni désavoué, ni expressément révoqué, mais devait cesser de porter son effet : les Articles organiques étaient abrogés, et c’est pour obtenir ce résultat que Pie VII avait consenti à abandonner le concordat de 1801 [… seulement, donc, pour cela, et nullement parce que la nouvelle convention concordataire de Louis XVIII basée sur la Charte contenait, contrairement au Concordat napoléonien, la déclaration que le catholicisme "était Religion d’État" ! Il est affligeant de constater que ce "détail" n’a aucune importance pour le Vicaire du Christ-Roi, pour Pie VII…]. Les gallicans n’étaient cependant pas encore satisfaits, et le roi ne ratifia la convention que sous réserve «des libertés de l’Église gallicane». Devant cette nouvelle prétention, le pape refusa de ratifier le traité ; le concordat de 1801 rentrait en vigueur. De nouvelles négociations aboutirent à la conclusion du concordat du 11 juin 1817. Les propositions du pape y étaient admises en principe, mais avec des restrictions qui permettaient pratiquement de les éluder quand le roi le jugerait bon. (…) Le pape, fatigué de ces variations incessantes du gouvernement français, et peu satisfait d’ailleurs d’une convention qu’il n’avait signée que comme un pis-aller [… car même sans les outrances gallicanes hétérodoxes, Pie VII préférait en soi son Concordat athée à celui catholique proposé par Louis XVIII…], déclara par un «Proprio motu» du 23 août 1819, maintenir provisoirement le Concordat de 1801. Ce provisoire, comme il arrive souvent, devint définitif, et l’on s’en tint finalement au concordat de 1801 [qui donc, de par la volonté de Pie VII, continua à faire régner l'athéisme d'État dans les Mœurs de l'Église de France, jusqu’à sa dénonciation en 1905 par le gouvernement français sectaire]" (Histoire des papes illustrée, Gaston Castella, t. II, p. 340).
           
        Selon le DTC, "le cardinal Consalvi [cheville ouvrière, rappelons-nous, du Concordat napoléonien], redevenu secrétaire d’État, répondit [à la proposition du Concordat faite par le roi Louis XVIII] qu’il était de la dignité du pape de ne pas revenir sur l’acte de 1801 et de la dignité de l’épiscopat de ne point sembler à la merci du pape" (DTC, art. "Concordats", col. 776). Tuediable & morsangbleu !, voilà qui ne manque vraiment pas de sel !! C'est dommage que Consalvi n’ait pas pensé à la dignité des évêques de Louis XVI, bien autrement supérieure à celle des évêques concordataires prostitués à un pouvoir politique athée, lorsque le pape osa exiger brutalement d'eux, sans raison autre que satisfaire l'athéisme constitutionnel de Napoléon, leur démission en corps national d’institution…!!!
 
Concordat1801
"Un concordat est un acte entre deux parties
dans lequel chacune donne à l'autre
ce qu'elle n'a ni le droit ni le pouvoir de lui donner"
           
        Mais, après la dénonciation ô combien justifiée des art. VI, VII, VIII & XVI du Concordat, voici un autre grief d'une gravité extrême exposé par les Évêques Réclamants contre le Concordat, ils ciblent cette fois-ci son art. XIII, ainsi rédigé : "Sa Sainteté, pour le bien de la paix et l'heureux rétablissement de la Religion catholique, déclare que ni elle ni ses successeurs ne troubleront en aucune manière les acquéreurs des biens ecclésiastiques aliénés ; et qu'en conséquence la propriété de ces biens demeurera incommutable entre leurs mains ou celles de leurs ayants cause".
           
        C'était ni plus ni moins, de la part du pape, absoudre le voleur sans que celui-ci n'ait le moins du monde à reconnaître son péché de vol, dont la matière est de soi toujours grave et mortelle, ni encore moins à restituer le bien volé, ce que la loi divine non moins que celle de l'Église exige formellement pour l'absolution valide du péché de vol...
           
        Laissons nos Évêques Réclamants bien exposer la question dans toute son étendue, moralement griève et gravissime, ce qui va remplir quasi les deux/tiers de ces secondes Réclamations, etc., tellement l'affaire est importante. Ils vont commencer l'exposé de ce grief plus que fondé en citant textuellement ce qu'ose dire le pape Pie VII dans la Bulle Ecclesia Christi du 15 Août 1801, qui, souvenons-nous, parut le même jour que la promulgation du Concordat lui-même, et que voici : "Persistant dans la résolution de condescendre, pour le bien de l'unité, à tous les sacrifices auxquels il est possible de se prêter en conservant la Religion, et aussi pour coopérer, autant qu'il est en nous, à la tranquillité de la France, qui seroit de nouveau plongée dans le trouble s'il fallait revendiquer les biens ecclésiastiques aliénés, et afin (ce qui est le plus important) que l'heureux rétablissement de la Religion Catholique ait lieu, nous, suivant les exemples de nos Prédécesseurs, déclarons que ceux qui ont acquis les biens ecclésiastiques aliénés, ne seront inquiétés en aucune manière, ni par nous ni par les Souverains Pontifes nos successeurs : et en conséquence, la propriété de ces mêmes biens, les revenus et droits y attachés, demeureront incommutables entre leurs mains, et celles de leurs ayant-cause".
           
        Or, deux mois après avoir accédé au Siège de Pierre, le même pape Pie VII, par lettre-encyclique du 15 mai 1800, condamnait clairement... le vol des biens appartenant à l'Église de France, simple écho dans cette condamnation de toute la Tradition catholique en la matière, basée sur la plus élémentaire et fondamentale loi morale de justice et d'équité, comme ne vont pas manquer de le rappeler les Évêques Réclamants... au même pape Pie VII donc, soudainement défaillant sur cela quelqu'un an seulement plus tard dans le Concordat :
           
        "Votre Sainteté elle-même, dans la lettre qu'elle a adressée à tous les Évêques catholiques [de France], au commencement de son Pontificat, nous a rappelé de la manière la plus solennelle les devoirs que nous avons à remplir à l'égard des biens consacrés au Seigneur : «Qu'avons-nous à vous prescrire, Vénérables Frères (lisons-nous dans cette lettre) sur ce qui concerne le dépôt des biens de l'Église, qui sont, comme l'enseignent et le déclarent les Pères, les Conciles et les divines Écritures, des offrandes faites au Seigneur, des deniers sacrés, la subsistance des Saints, la chose de Dieu et dont l'Église se trouve aujourd'hui misérablement privée et dépouillée ? Nous ne vous enjoignons qu'une seule chose à cet égard, savoir, de n'omettre ni soins ni efforts pour que chacun comprenne et grave dans son esprit la décision courte, claire et exacte donnée autrefois par un Concile d'Aix-la-Chapelle en ces termes : Quiconque aura enlevé ou entrepris d'enlever ce que d'autres fidèles ont consacré à Dieu des biens qui leur sont échus en héritage pour les besoins de leurs âmes, pour l'honneur et la splendeur de l'Église et l'entretien des ministres, fait indubitablement servir les offrandes des autres, à mettre son âme en danger. Si nous nous déterminons à réclamer ces biens, dont il nous est ordonné d'être de prudens et fidèles dispensateurs, et certes (et nous pouvons en toute manière l'assurer, aussi bien que St. Agapet notre prédécesseur), nous ne sommes point mûs par un attachement sordide aux choses de la terre et aux intérêts temporels mais par la considération du compte qu'il en faudra rendre au jugement de Dieu».
           
        "Et en lisant ce passage de la lettre de Votre Sainteté, nous avons cru entendre retentir à nos oreilles le langage uniforme de Ia tradition de tous les siècles de l'Ère Chrétienne : c'est ainsi en effet que se sont expliqué sur cet objet les Souverains Pontifes vos prédécesseurs, les Conciles et les Évêques qui se sont rendus les plus recommandables par les services immortels qu'ils ont rendu à la Religion" (pp. 18-19).
           
        ... Comme on est hélas obligé de s'en rendre compte ici : la contradiction sur le Siège de Pierre, le tout et le contraire de tout pontificalement dit à quelque très-courts temps d'intervalle, ne prend pas date seulement au souverain Pontificat de notre inénarrable François, n'est pas seulement le fait du jésuitisme, comme on a pu le lire à son propos, Barnabé Chiaramonti futur Pie VII étant bénédictin avant de monter sur le Siège de Pierre ! Tant il est vrai que si je me consacre pour un but mauvais et œuvre pour le mal, comme hélas on voit les papes modernes le faire au for externe, je suis, avec moi-même pour commencer avant de l'être avec Dieu, en pleine contradiction, signe topique du règne de Satan dans mon âme.
           
        En tous cas, le premier positionnement adopté par Pie VII de condamner le vol des biens ecclésiastiques de France était un bel écho de toute la Tradition. Les Évêques Réclamants n'ont pas manqué de le lui dire, puis de lui rappeler pour illustration la ferme et magnifique lettre du pape Nicolas 1er (858-567), son lointain prédécesseur, sur le sujet :
           
        "Nous avons appris, dit ce pape aux habitants de l'Aquitaine, que parmi vous, quelques-uns s'élèvent contre le Seigneur, de manière..... qu'ils ne craignent point de piller les Églises et de détourner les choses qui leur appartiennent..... Il nous seroit impossible d'exprimer la douleur dont une pareille entreprise a pénétré notre âme. C'est pourquoi, nos très-chers Fils, nous avons soin de vous exhorter, pour l'intérêt de votre salut, non-seulement à mettre fin à une si étrange barbarie, mais encore à réparer un si énorme sacrilège, en rendant tout ce qu'en contravention de la loi, vous avez enlevé, ou par violence, ou de quelqu'autre manière que ce puisse être. En effet, quoique la terre et tout ce qu'elle contient soit au Seigneur, cependant on ne balance pas à regarder les biens que des princes religieux, ou d'autres personnes pieuses, quelles qu'elles soient, ont donné aux lieux-saints, comme appartenant spécialement au Seigneur, puisqu'on les voit consacrés à son culte, d'où il résulte que quiconque ose usurper ces biens, et s'en emparer d'une manière illicite, pèche indubitablement contre le Seigneur et est convaincu de lui porter préjudice..... C'est pourquoi nous vous prions et conjurons..... de rendre sans délai à chaque lieu consacré au Seigneur, ce qui est à lui..... car si tous ceux qui ravissent le bien d'autrui doivent....., à moins qu'ils ne réparent leur injustice, être punis très-sévèrement, sinon dans cette vie par le jugement des hommes, certainement dans l'autre par le jugement de Dieu, quel châtiment pensez-vous que doivent subir ceux qui sont manifestement coupables de grands maux commis contre le Seigneur lui-même.... Ainsi, parce que c'est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant, nous vous avertissons et vous exhortons à n'user d'aucun retardement ni délai pour rendre les biens des Églises que vous retenez injustement..... Que si quelqu'un d'entre vous méprise nos salutaires avis, et ne se met aucunement en peine de nous obéir....., en observant et accomplissant ce que nous nous efforçons de vous persuader....., qu'il soit entièrement privé de la communion du corps adorable et du précieux sang de Notre Seigneur Jésus Christ" (pp. 20-21).
           
        Puis dans la suite de leur édifiant texte, nos Évêques Réclamants de citer plusieurs écrits des saints Pères pour condamner le vol des biens d'Église, si enrichissants pour l'entretien de notre Foi rien qu'à les lire, ... ils sentent si bons l'odeur de Jésus-Christ, et nous la sentons si peu nous autres, de la part de nos "membres enseignants" !, mais que je ne peux trop reproduire, pour éviter les longueurs dans mon article déjà conséquent. Ils évoquent par exemple la lettre du pape Grégoire IX (1227-1241) à Frédéric roi de Sicile, où ce saint pape équivaut le vol des biens ecclésiastiques à un "outrage au Rédempteur" (p. 21), puis citent la Lettre synodale des Pères du concile de Toul aux factieux du temps de Charles-le-Chauve (823-877), où on peut lire : "Plusieurs d'entre vous, renonçant à la crainte de Dieu....., enlèvent les possessions des Églises....., qui ont été données à Dieu par ceux qui, avant vous, ont fait profession de la Religion Chrétienne, (...) et parce que Dieu ne se venge pas sur le champ, vous possédez avec une espèce de sécurité ce que vous lui avez ravi..... Ce crime énorme par lequel vous faites tort à vos contemporains et aux générations futures, Dieu s'en vengeroit dès à présent parce qu'il est juste, s'il n'étoit patient : mais qu'il est à souhaiter que la patience de Dieu conduise à la pénitence tous ceux qui en agissent ainsi..... ; que si l'on s'obstine dans des crimes de cette nature, moins on est puni maintenant, plus le châtiment que l'inflexible vengeance fera subir dans la suite, sera rigoureux : Dieu l'a dit : Je me suis tu, me tairai-Je toujours ? Cette parole signifie : je n'agis point durant cette vie, Je punirai dans l'autre" (pp. 22-23).
           
        Pour nos Pères dans la Foi qui avaient des colonnes vertébrales, l'on peut bien voir que le vol des biens ecclésiastiques est un grand crime qui, s'il n'est dûment réparé ici-bas comme il se doit, le sera terriblement dans l'Au-delà...
           
        Puis encore, de citer saint Boniface (675-754), Archevêque de Mayence, Légat du St. Siège en Allemagne, écrivant à Athelbalde, Roi d'Angleterre : "On nous a rapporté que vous aviez violé beaucoup de privilèges des Églises et des Monastères, et que vous en aviez enlevé quelques biens : Si cela est vrai, il est manifeste que c'est un grand péché, selon le témoignage de la Ste Écriture, qui porte : Celui qui dérobe quelque chose à son Père et à sa Mère, et qui dit que ce n'est pas un péché, a part au crime des homicides (Pr XXVIII, 24). Dieu sans doute est notre Père, il nous a créés : l'Église est notre Mère, elle nous a spirituellement régénérés dans le baptême : par conséquent, celui qui par fraude ou par violence s'empare des deniers de Jésus-Christ et de l'Église, sera réputé homicide en présence du juste Juge.....; celui qui ravit les deniers de son prochain, commet une injustice ; mais celui qui enlève les deniers de l'Église commet un sacrilège" (pp. 23-24). Et de rapporter pour finir, le célèbre décret du Concile de Trente (22ème session tenue le 17 septembre 1562), qui résume synthétiquement toute cette doctrine catholique quant au vol des biens ecclésiastiques, en fulminant l'anathème latæ sententiæ à tout voleur desdits biens, réservant la levée dudit anathème au seul Souverain Pontife, après restitution des biens d'Église volés.
           
        Puis enfin, de conclure : "C'est ainsi que l'Église, toujours attentive à veiller à la conservation des grands principes de morale et de justice, et animée d'un saint zèle pour le salut de ses enfans, réprime les injustices et les scandales : [Et, se remettant soudain devant les yeux l'incroyable dol et vol universels dont s'est rendu coupable la République française en s'attribuant purement et simplement la possession et la disposition de TOUS les biens ecclésiastique sis en France, sans en excepter aucun, par décret inique de l'Assemblée Nationale révolutionnaire du 2 novembre 1789, de s'exclamer devant l'énormité du crime inconnue des siècles passés :] Éh ! quelle injustice plus énorme que de faire servir, par esprit de cupidité, par force et par menaces, la spoliation entière de l'Église [de France], l'envahissement de ses ornemens précieux, jusqu'aux vases sacrés, et la vente même de ses édifices, au succès de la révolte et au triomphe de l'iniquité [Car en effet, les biens ecclésiastiques volés pendant la Révolution ne le sont pas que par de simples voleurs, ils le sont par les ennemis jurés de l'Église, qui veulent sa mort...] ! Non jamais, cette Mère tendre n'aurait pu à plus juste titre déployer sa miséricordieuse sévérité, dans la seule vue de soustraire des coupables à ce jugement sans miséricorde, qui attend tous ceux qui obstinés dans leurs injustices, auraient méprisé ses salutaires terreurs. Si cependant, des motifs de prudence et de charité l'ont empêché quelquefois d'appliquer dans toute leur rigueur les lois qu'elle a rendues contre les spoliateurs de ses biens, qui pourrait croire qu'elle voulût jamais consacrer des invasions dont l'objet est de la détruire elle-même ?" [comme n'a pas été rebuté de le faire sacrilègement le pape Pie VII en promulguant cet incroyable art. XIII dans le Concordat, aussi diabolique dans son essence que les autres...].
           
        "Ayant reçu ces renseignernens de ceux qui, pendant tant de siècles, ont été regardés comme les colonnes de l'Église elle-même, si nous réclamons aujourd'hui, et si nous rappellons l'observation des règles qui nous ont été tracées par des autorités si graves sur ce qui a rapport aux biens consacrés à Dieu, nous pouvons, d'après le témoignage de notre conscience, assurer, comme [le pape] St. Agapet, que nous ne sommes point mûs par «un attachement sordide aux choses de la terre et aux intérêts temporels» (S. Agap. pp. 1. Epist. 6 ad Cæsar. Arelat.). (...) Non, aucun sacrifice personnel ne nous coûtera, et nous embrassons volontiers la pauvreté jusqu'au tombeau, mais nous ne pouvons perdre de vue «le compte qu'il nous faudra rendre au jugement de Dieu» (St. Agapet, ibid.), du patrimoine de nos Églises ; la considération de ce redoutable jugement nous presse de ne rien omettre pour n'être exposés à aucun reproche sur la fidélité à conserver ce dépôt : enfin, de remplir autant qu'il est en nous cette partie de notre devoir :
 
PieVIISignantConcordat
Le pape Pie VII, signant le Concordat...
           
        "Premièrement, nous ne dissimulerons point à Votre Sainteté les fâcheuses impressions d'étonnement et de tristesse qu'a produites sur une multitude d'esprits, la déclaration énoncée en l'article XIII, rapporté ci-dessus, de la Convention du 15 Juillet 1801 [le Concordat], et ratifié ensuite par la Bulle Ecclesia Christi, qui pareillement a déjà été citée.
           
        "À peine cette déclaration a-t-elle été rendue publique, qu'on a entendu dire de toutes parts : Pourroit-on regarder comme un apanage de la primauté d'honneur et de juridiction dans toute l'Église, qui appartient de droit au successeur de Saint Pierre, que le Souverain Pontife puisse, de son propre mouvement et par un seuI acte de sa volonté [motu proprio], transférer en d'autres mains la propriété de tant de biens (ensemble des droits et revenus y attachés), dont se trouvent dépouillés 136 tant Archevêchés qu'Évêchés, autant de Chapitres Métropolitains et Cathédraux ; plus de 40,000 Cures ; toutes les Abbayes, Prieurés, Églises collégiales, Monastères, Congrégations ; en un mot tous les bénéfices et établissemens religieux d'un grand royaume ; et livrer à des usages profanes tous ces biens que les pieux fondateurs avaient consacrés au culte divin, à l'entretien des ministres de l'Église, au soulagement des pauvres ? [Notons soigneusement comme là encore, le pape outrait derechef et outrepassait scandaleusement dans l'abus son pouvoir pontifical en prenant cette mesure de l'art. XIII de liquider les biens ecclésiastiques de France par simple "motu proprio" pontifical, sans aucunement en référer aux évêques français, alors qu'il n'en avait rigoureusement pas plus le droit que de destituer les Évêques de Louis XVI ou de détruire tous les diocèses d'Ancien-Régime en employant toujours et encore le même seul et théologiquement insuffisant procédé du "motu proprio" pontifical, comme vont maintenant, à juste droit, le lui souligner en gras de gras et en rouge vif les Évêques Réclamants :]
           
        "Pourrait-on regarder comme un apanage de la Primauté, que le Souverain Pontife puisse faire une opération d'une aussi grande conséquence ?
           
        "1° ― À l'insu des Évêques légitimes qui, par leur titre même, ont le droit incontestable et sont dans l'indispensable obligation de veiller à la garde de tous les biens consacrés à Dieu dans leurs Diocèses respectifs ?
           
        "2° ― À l'insu du Souverain légitime protecteur-né de ces biens, et qui de plus représente ses glorieux Ancêtres, qui ont fondé dès l'origine, ou augmenté par des donations postérieures, une si grande partie de ces établissemens de piété ?
           
        "3° ― Au préjudice des intérêts spirituels d'une multitude de fondateurs qui avoient donné une partie de leurs biens pour s'assurer à eux-mêmes, à leurs auteurs, et à leurs descendans des prières dont tous se trouvent désormais privés ?
           
        "4° ― Au préjudice des intérêts temporels de beaucoup d'héritiers frustrés de biens, dont les saisiroit la volonté toujours inviolable des fondateurs ? Il y a en effet beaucoup de fondateurs qui ont expressément stipulé, dans les actes même de fondation, que si la bonne œuvre pour laquelle ils donnoient leurs biens cessoit un jour d'avoir son exécution, ces mêmes biens retourneroient alors à leurs héritiers. C'est à cette condition que lesdites fondations ont été faites et acceptées : et malgré cet engagement sacré, beaucoup d'héritiers voient aujourd'hui attribuer à d'autres la propriété incommutable de biens, dont selon toutes Ies lois, la volonté si respectable de leurs auteurs les saisissoit comme seuls légitimes propriétaires.
           
        "5° ― Sans avoir pris aucune précaution efficace pour assurer la subsistance des titulaires de bénéfices, des membres actuels de monastères, de congrégations ?
           
        "6° ― Enfin, pour faire servir ces biens au maintient de la rébellion et au renversement de l'Autel et du Trône ? [En effet ! La République française n'est pas seulement un simple voleur, c'est un voleur qui vole pour anéantir l'Église, le but de son vol est la destruction de l'Église elle-même !, ce qui aggrave considérablement son péché... et celui de Pie VII qui s'en rend complice !]
           
        "Non, les annales de la Religion ne fournissent aucun trait semblable : non, durant ce long espace de dix-huit siècles qui se sont écoulés depuis l'établissement de l'Église, aucun Souverain Pontife n'a rien entrepris de pareil, aucun ne s'est attribué un pouvoir si exorbitant. (...) Telles sont, disons-nous, les réflexions qui ont été faites de toutes parts, et qui donnent assez à connoître les impressions fâcheuses d'étonnement et de tristesse qu'a produite sur une multitude d'esprits cet article [XIII] qui déclare que la propriété des biens ecclésiastiques aliénés, les droits et revenus y attachés demeureront incommutables entre les mains des acquéreurs de ces mêmes biens, ou de leur ayant cause.
           
        "En second lieu, nous sommes forcés de mettre sous les yeux de Votre Sainteté une autre considération qui, par son importance, demande à être, de préférence à toutes les autres, attentivement pesée : c'est que, si l'on a égard surtout aux circonstances qui ont précédé et suivi la convention conclu entre Votre Sainteté et le Gouvernement François le 15 Juillet 1801 [le Concordat], il est visible que l'article XIII de cette Convention, que votre Sainteté s'est déterminée à confirmer, dans la vue de procurer l'heureux rétablissement de la Religion Catholique en France (Bulle Ecclesia Christi), y a porté au contraire à cette Religion sainte, le plus grand préjudice, et même un coup mortel, si le présent ordre des choses subsiste.
           
        "Ceux qui avoient formé le funeste projet de dépouiller l'Église de France, et de lui ôter absolument toutes les ressources temporelles, n'ont pas trouvé de moyen plus propre à les conduire aux fins criminelles qu'ils s'étaient proposées, que de faire décréter par I'Assemblée Nationale, que les biens Ecclésiastiques étoient à la disposition de la Nation : aussi les a-t-on vus, dès qu'ils eurent réussi à faire donner à cette erreur, une apparence de loi (L'Assemblée Nationale déclare que tous les biens ecclésiastiques sont à la disposition de la Nation. Décret, 2 novembre 1789), envahir aussitôt tout ce qui avoit été consacré a Dieu durant une si longue suite de siècles ; l'usurper, s'en emparer, et en disposer de la manière la plus arbitraire, avec une entière indépendance, et sans connoître à cet égard d'autre règle que leur volonté. Certes, il suffit de jeter un coup d'œil sur les vénérables monumens de la tradition pour juger combien une assemblée politique qui s'est saisie de la force, abuse de cette force, dont elle s'est emparée, lorsqu'elle ne craint point d'afficher ce prétendu droit, et qu'au mépris de toutes les règles, elle se permet d'exercer.
           
        "En effet, de tous les gouvernemens Chrétiens, Monarchiques ou Républicains, quelqu'étendue qu'ils aient donné au droit de haut domaine sur les propriétés de leurs sujets, aucun n'a jamais érigé en principe le droit d'en disposer à son gré, de quelque nature que fussent ces propriétés. C'est cependant ce principe monstrueux que l'Assemblée Nationale n'a pas craint de proclamer à l'égard des propriétés ecclésiastiques, par ce décret qui porte : Les Biens Ecclésiastiques sont à la disposition de la Nation.
           
        "Il est vrai qu'on a vu des puissances abuser de leurs forces, et, sans établir le droit en principe [comme l'a fait sacrilègement la Révolution], dépouiller l'Église et ses ministres de toutes leurs propriétés [de facto seulement, comme l'a fait par exemple le petit-fils de Charlemagne, Charles-le-Chauve au IXème siècle] ; mais ces spoliations universelles rappellent toujours le temps des factions, les divisions dans l'État, les guerres civiles, Ies persécutions, et la détermination de détruire la Religion, dont on usurpoit les possessions. Jamais on n'auroit imaginé que le sacrifice entier de ces biens, fait aux spoliateurs, fût un moyen de rétablir la Religion [comme osait le dire le pape Pie VII dans sa Bulle Ecclesia Christi complétant le réprouvé art. XIII du Concordat]" (pp. 25-33)
           
        Une chose en effet est que ces spoliations ecclésiastiques soient toujours considérées comme un mal, comme ce fut le cas dans tous les siècles chrétiens du passé, les spoliateurs restant toujours des spoliateurs obligés, tôt ou tard, à rendre les biens spoliés, tout autre chose est de connoter in fine comme un bien ces spoliations, ainsi que le faisait Pie VII en déclarant incommutables dans les mains des spoliateurs les biens ecclésiastiques volés sous prétexte que c'était pour le Bien du rétablissement de la Religion en France. Comme si un vol non-absous, un péché de soi mortel, pouvait jamais servir au Bien de la Religion !, ce que font remarquer à si juste titre nos Évêques Réclamants. Un fondement essentiel de la théologie morale, en effet, n'est-il pas qu'il n'est jamais permis de faire un mal pour obtenir un bien ? Pie VII, comme pour tout le reste, l'avait donc "oublié".
           
        En tous cas, on ne saurait mieux dire ni poser la question dans la vérité vraie de la chose que ne le font nos chers et bons Évêques Réclamants. Des gens à courte vue, comme il n'en manque jamais chez les holothuries, ... et, O tempora, O mores !, y a-t-il désormais une autre race sur cette terre depuis la Révolution où tout le monde, chefs et peuples, s'est cassé la colonne vertébrale...?, veulent croire superficiellement que ce n'est pas si mal que ça que les bâtiments ecclésiastiques appartiennent à l'État après la Révolution, car c'est lui qui est obligé de financer leur coûteux entretien. Ils n'oublient qu'une chose, la plus importante, c'est à savoir que celui qui est plein-propriétaire d'un bien, comme donc l'État français s'est formellement réputé l'être sacrilègement depuis la Révolution des biens ecclésiastiques de France, peut juridiquement lui donner la destination qu'il veut. Pour l'instant certes, les bâtiments d'églises qui donc n'appartiennent plus à son légitime propriétaire, la Sainte Église de Jésus-Christ mais à leur spoliateur et voleur, l'État républicain français, ont une destination cultuelle, mais si l'État constitutionnellement athée voulait tout-à-coup leur donner une autre destination non-cultuelle et non-catholique, il serait juridiquement parfaitement fondé à le faire, libre et autorisé, en droit (républicain), de le faire.
           
        Car n'oublions pas que l'État athée post-révolutionnaire n'a passé en France un Concordat avec la Religion catholique que parce qu'elle est la Religion "de la majorité des français" (art. 1er). Alors, ce n'est pas compliqué : si demain c'était la religion athée (car c'en est une, comme le disait l'ancien ministre Vincent Peillon), plus encore que la religion musulmane, qui devenait la religion de "la majorité des français", ... mais que dis-je bien, demain !!, puisque c'est déjà le cas aujourd'hui !, alors, suivant la loi qu'il a posée dans l'art. 1er du Concordat, c'est-à-dire prenant comme criterium premier et très-démocratique "la religion de la majorité des français", l'État athée changerait comme tout naturellement et à son gré, sans même besoin de faire de nouvelles lois, juste en suivant son (pseudo-)droit républicain, la destination catholique des bâtiments d'églises qui lui "appartiennent" par spoliations et vols approuvés par le pape Pie VII dans l'art. XIII du Concordat... "pour l'heureux rétablissement de la Religion en France" (Bulle Ecclesia Christi), en en faisant des centres culturels, des musées, des, pourquoi pas, boîtes de nuit, des salles de gymnastiques, ou les vendant à des hommes d'affaires qui en feraient des hôtels-restaurants de luxe, comme cela s'est déjà vu, etc. ... comme du reste ladite République l'avait déjà fait en pleine période révolutionnaire après 1789, en faisant des églises de France, autant d'écuries, de granges à foin, d'étables et magasins de fourrage pour l’armée, de temples de la Raison, etc.
           
        Et nos Évêques Réclamants de faire remarquer dans leur suite, justement, la différence essentielle entre l'inique Concordat et les temps très-chrétiens où le Principe de justice et d'équité restait debout, quand bien même il pouvait y avoir parfois des atteintes aux biens ecclésiastiques, car les méchants existent de tout temps :
           
        "Qu'ils ont été différens [de ceux de Pie VII] les sentimens du Prince et de l'État lorsqu'ils ont été animés du désir sincère de rétablir la Religion et de réparer ses pertes ! Leur premier soin a été de remettre en vigueur des principes oubliés et des droits foulés aux pieds, dans des temps d'anarchie, où l'on ne connoissoit d'autres lois que celles de la force et du brigandage [contrairement donc à Pie VII qui sacrifie sacrilègement ces droits et ces principes... fondés sur le droit divin]. La Nation, et son auguste Souverain, Charlemagne, nous en offrent un bel exemple dans Ia requête que le peuple présenta à l'Empereur sur cet objet au Concile de Worms, et dans la réponse que l'empereur fit à cette requête de son peuple :
           
        "«Nous savons que les biens de l'Église sont consacrés à Dieu : nous savons que ce sont des offrandes faites par les fidèles pour la rémission de leurs péchés : c'est pourquoi, si quelqu'un les enlève aux Églises à qui ils ont été donnés par les fidèles pour être consacrés à Dieu, il est hors de doute qu'il commet un sacrilège : il faudroit être aveugle pour ne pas le voir : en effet, quiconque d'entre nous donne ses biens à l'Église, les offre et consacre au Seigneur Dieu et à ses Saints, et non à aucun autre : car voici ce qu'il dit, voici ce qu'il fait : Il dresse un acte énonciatif des objets qu'il désire donner à Dieu, et tenant en main cet acte devant ou au-dessus de l'autel, il dit aux prêtres et aux gardiens du lieu : J'offre et consacre à Dieu tous les objets mentionnés dans le présent acte, pour la rémission de mes péchés, de ceux de mes parens et de mes enfans, (ou pour quelqu'autre motif que ce puisse être qui le détermine à cette offrande), afin qu'ils servent à Dieu pour les sacrifices, pour les solemnités des messes, pour les prières, pour le luminaire, pour l'entretien des pauvres et des clercs, et pour l'avantage de cette Église : Que si quelqu'un (ce que je ne crois nullement) les enlève, il deviendra coupable de sacrilège et en rendra un compte très-sévère au Seigneur, à qui je les offre et consacre..... Si prendre quelque chose à son ami, c'est un vol ; frustrer l'Église de ce qui lui appartient, c'est incontestablement un sacrilège : c'est pourquoi les Saints Canons, qui ont été faits avec l'assistance de l'esprit de Dieu, portent : Si quelqu'un veut recevoir ou donner hors de l'Église, ce qui a été offert à l'Église, et en agir ainsi sans l'aveu de l'Évêque ou de celui à qui ces fonctions sont commises..... qu'il soit anathème. Afin donc que tout ceci soit observé dans les temps à venir avec une entière exactitude, par vous et par nous, par vos successeurs et par les nôtres, ordonnez qu'il en soit fait mention dans vos Capitulaires».
           
        "À des représentations si religieuses et si équitables [de son peuple] l'Empereur répondit : «Nous octroyons ce que vous avez demandé... Nous savons que la chute de plusieurs Royaumes et de leurs Rois a eu lieu, parce qu'ils ont dépouillé les Églises, qu'ils en ont ravagé, aliéné, pillé les biens; et qu'ils les ont enlevé aux Évêques et aux Prêtres, et qui plus est, à leurs Églises. Et afin que ce que vous venez de nous demander soit plus religieusement observé dans la suite, nous ordonnons et enjoignons que personne, soit de nos jours, soit dans les temps à venir, ne demande jamais, soit à nous, soit à nos successeurs, sans le consentement et la volonté des Évêques respectifs, les biens des Églises, et n'ose entreprendre de les envahir, de les ravager, ou de les aliéner de quelque manière que ce puisse être. Que si quelqu'un le fait, qu'il soit de notre temps et du temps de nos successeurs, soumis aux peines du sacrilège : qu'il soit légalement puni par nous, nos successeurs et nos juges, comme sacrilège, comme homicide, comme voleur sacrilège, et qu'il soit excommunié par nos Évêques» (Cap. Franc., Tom. 1)" (pp. 34-36).
           
        Puis, après avoir rappelé ce qu'étaient capables d'édicter les peuples et les rois qui avaient une colonne vertébrale, vivant avec le droit de Dieu précisément pour vivre authentiquement et concrètement leur droit de l'homme vrai et véritable, les Évêques Réclamants de conclure :
           
        "Il n'est, en effet, aucun gouvernement qui n'ait senti qu'ériger en principe le droit de disposer à son gré des biens consacrés à Dieu, comme de sa propriété, étoit commettre un attentat contre l'ordre social et renverser toutes les idées de justice et de Religion, pour leur substituer une erreur manifestement contraire à la gloire de Dieu, parce qu'elle tend à faire disparoître de dessus la terre l'éclat des honneurs qui lui sont dus. Les fabricateurs de ce mensonge (Jb XIII, 4) veulent éteindre la gloire du temple du Seigneur et de son autel (Est XIV, 9). Cette erreur détourneroit infailliblement les hommes d'aimer la beauté de la maison du Seigneur. On ne les verroit plus rien entreprendre, faire aucun sacrifice pour la splendeur du culte divin : et qui voudra jamais consacrer une partie de ses biens à la subsistance des ministres, à la pompe des solemnités, à l'entretien des temples, à la décoration des autels, s'il est reçu que cette destination si sainte peut être changée au gré de la force séculière ; que celle-ci peut arbitrairement s'emparer de ces biens, et sans aucun égard à la volonté des pieux donateurs, les employer à des usages profanes, peut-être même, comme nous avons eu le malheur de le voir, les faire servir à la ruine de la Religion, dont ils étoient le patrimoine ?
           
        "Aussi, le prédécesseur immédiat de Votre Sainteté, Pie VI, s'est-il élevé avec une grande force contre ce décret de l'Assemblée Nationale. «Nous passons maintenant (écrivoit cet illustre Pontife, dans sa lettre Apostolique donnée à Rome, à St.-Pierre, le 10 Mars 1791), à l'envahissement des biens Ecclésiastiques, autre erreur de Marsille de Padoue..... condamnée par une constitution de Jean XXII, et long-temps avant, par cette décision du Pape St. Boniface 1er : Il n'est permis à personne d'ignorer que ce qui a été une fois donné au Seigneur, lui demeure irrévocablement consacré, et appartient au droit des prêtres : c'est pourquoi l'on est inexcusable d'enlever, de ravager, d'envahir ou de piller ce qui est à Dieu ou à l'Église : et quiconque se rend coupable de pareils délits doit être regardé comme sacrilège jusqu'à ce qu'il se soit amendé et qu'il ait satisfait à l'Église : et celui qui refuse de s'amender doit être excommunié..... mais que ceux qui participent à l'usurpation dont il s'agit lisent la vengeance que Dieu a tirée d'Héliodore et de ses complices, parce qu'ils avaient entrepris d'enlever du temple des trésors qui y étaient déposés. L'Esprit de Dieu s'est fait voir d'une manière bien sensible pour réprimer leur audace, en sorte que tous ceux qui avaient osé obéir à Héliodore étant renversés par une vertu divine, furent tout d'un coup frappés d'une terreur qui les mit hors d'eux-mêmes. Qu'il est aisé de voir que dans cet envahissement des biens Ecclésiastiques [fait par la Révolution en France] on s'est proposé, entr'autres choses et on a eu en vue de profaner les saints temples, d'attirer le mépris général sur les ministres de l'Église, et de détourner les autres de s'engager désormais dans la milice du Seigneur ! Car à peine avoit-on commencé à envahir ces biens que l'abolition du culte de Dieu s'en est aussitôt suivie ; les temples ont été fermés ; les ornemens sacrés ont été enlevés ; et il a été prescrit de cesser dans les Églises Ie chant des divins office" (Lettre apostolique, 10 mars 1791).
 
BiensNationauxTalleyrand
Le diable inspirant de Talleyrand-Périgord,
de proposer à l'Assemblée nationale de nationaliser
les biens ecclésiastiques, le 2 novembre 1789...
           
        "Cependant, Ie gouvernement avec lequel Votre Sainteté a conclu la convention déjà tant de fois mentionnée, du 15 Juillet 1801 [le Concordat], professe hautement cette même erreur dans laquelle avaient donné ceux qui les premiers ont décrété que les biens consacrés à Dieu étaient à la disposition de la Nation" (pp. 35-39).
           
        Et de citer Portalis, ce misérable impie très-actif dans les hauts-rouages juridiques de l'État napoléonien, blabateur pseudo-philosophique orgueilleux, franc-maçon très-distingué qui, tout au service de la cause révolutionnaire, trompait avec astuce et mensonge ceux qui avait la sottise de l'écouter, dans une langue très-hypocrite, fielleuse et mielleuse, un Portalis que Napoléon avait fait son ministre des cultes (notez bien le pluriel), mais qu'il complimentait en l'appelant "notre plus grand orateur de France s'il avait su s'arrêter".
           
        Qu'on juge de l'ignoblerie du personnage par ce qu'il ose dire sur notre sujet, et qu'on veuille bien noter comme cet impie caresse avec grande tendresse Pie VII, comme aidant tellement et si bien à l'impiété révolutionnaire qu'il défend et cautionne pour sa réprouvée mais pontificale part : "Nous avons dit que, dès les premières années de la révolution, le Clergé Catholique fut dépouillé des grands biens qu'il possédait : le temporel des états, étant entièrement étranger au ministère du Pontife de Rome, comme à celui des autres Pontifes [... par exemples, les Évêques diocésains où ces biens étaient sis, leurs seuls légitimes propriétaires !], l'intervention du Pape n'était certainement pas requise pour consolider et affermir la propriété des acquéreurs des biens ecclésiastiques : les ministres d'une Religion qui n'est que l'éducation de l'homme pour une autre vie, n'ont point à s'immiscer dans les affaires de celle-ci : mais il a été utile que la voix du Chef de l'Église, qui n'a point à promulguer des lois dans la société, pût retentir doucement dans les consciences [!!!], et y apaiser des craintes et des inquiétudes que la loi n'a pas toujours le pouvoir de calmer [!!!]. C'est ce qui explique la clause [le très-exécrable non moins que sacrilège art. XIII du Concordat] par laquelle le Pape, dans sa convention avec le Gouvernement, reconnoît les acquéreurs des biens du Clergé comme propriétaires incommutables de ces biens" (Discours prononcé par le citoyen Portalis, orateur du Gouvernement, dans la séance du Corps Législatif du 15 Germinal an X, sur l'organisation des Cultes)" (pp. 39-40).
           
        Puis, nos bons Évêques Réclamants, pleins de justice et de vérité, font remarquer que l'État napoléonien a pris des mesures pour empêcher juridiquement que les possesseurs de biens ecclésiastiques qui s'en sont rendus peccamineusement acquéreurs mais qui en éprouvent un juste remord, puissent ultérieurement jamais les redonner, sous forme déguisée de fondation libre, à l'Église de France, leur propriétaire légitime, invoquant à cet effet... le droit des familles à ne pas être dépossédées d'un bien acquis...!
           
        "Et nous ne pouvons nous empêcher d'observer ici, qu'il a été pris un parti bien funeste aux acquéreurs des biens ecclésiastiques, quand on leur a ôté la faculté d'effectuer maintenant la restitution de ces biens, dont au dernier jour il leur faudra rendre compte au Souverain Juge. Qu'il est a craindre, en effet, que tant qu'ils auront en possession ces biens mal acquis, Dieu ne leur soit point propice, et ne répande point sur eux ses bénédictions ! Non, jamais les dépouilles des Églises et des pauvres n'ont présagé des événemens favorables..... Jésus-Christ, qui est la souveraine justice, ne souffre pas que ces spoliateurs aient une heureuse issue. Voilà donc à quoi expose les acquéreurs ce déplorable article XIII du Concordat, qui leur persuade, contre l'intention de Votre Sainteté, que les fruits de l'iniquité deviennent légitimes entre leurs mains, et cette mesure plus déplorable encore du Gouvernement qui met obstacle aux restitutions que leur conscience, mieux éclairée, pourroit leur suggérer. Est-ce donc en perpétuant l'injustice que l'heureux rétablissement de la Religion aura lieu ? Comment la raison d'État peut-elle mettre obstacle à ces restitutions qui, n'étant commandées que par le cri de la conscience, loin de troubler l'État, rendent à la patrie des citoyens probes et religieux. La Religion est tellement inséparable de la Justice, que c'est s'abuser que de croire qu'à la faveur des décrets du Gouvernement et des renonciations alléguées, les spoliateurs puissent revenir sincèrement à Dieu" (pp. 43-45).
           
        Puis encore, nos Évêques Réclamants font judicieusement remarquer que le scandale de l'art. XIII est beaucoup plus grand et peccamineux que s'il regardait seulement les biens de l'Église : car en effet, dès qu'il a été appris que le pape l'avait signé et promulgué pour les biens ecclésiastiques, il a aussitôt été fait la réflexion que les biens nationaux vendus mais n'appartenant ni de près ni de loin à l'Église, seulement à des particuliers, souvent aux français qui avaient émigré et qui, ayant été déclarés "ennemis de la République", s'étaient vus spolier par l'État tous leurs biens, que ces biens nationaux non-ecclésiastiques disais-je, devaient recevoir le même traitement que ceux ecclésiastiques. Car si le pape passait l'éponge sur le dol et le vol des biens ecclésiastiques qui de soi sont sacrés, déclarant propriétaires incommutables leurs acquéreurs, a fortiori devait-il donc en être de même pour les biens nationaux non-sacrés, comme appartenant simplement à des particuliers...! Et cela, en invoquant, plus scandaleusement encore sur le plan moral, "l'heureux rétablissement de la paix en France", une paix décidément diabolique, basée sur le dol et le vol des révolutionnaires. Si, pour la tranquillité de la France, Pie VII exigeait qu'on n'inquiétât pas les acquéreurs des biens nationaux ecclésiastiques, tout le monde en France ne pouvait que suivre l'exemple de celui qui a la plus haute autorité morale au monde, mais cette fois-ci pour les biens non-ecclésiastiques "parce que d'un côté, ces biens, qui n'appartenoient ni aux Églises ni à aucun autre établissement de piété, n'étoient assurément pas plus sacrés que les biens ecclésiastiques eux-mêmes : et que de l'autre, la tranquillité de la France demandoit que les uns et les autres, qui ont été aliénés par la même autorité ne fussent point redemandés aux acquéreurs. Cependant, qu'une pareille assertion est opposée aux véritables règles de la justice !" (pp. 45-46)
           
        Par cet abominable art. XIII, le pape cautionnait moralement, donc, en réalité, par rebond, TOUT le vol des biens, à la fois ecclésiastiques et non-ecclésiastiques, dont la Révolution s'était rendue coupable envers les prêtres et les simple français rejetant la Révolution, qui donc majoritairement étaient des gens de bien attachés à l'Ordre très-chrétien, en envahissant les biens très-notamment des émigrés... mais pas que, il s'en faut de beaucoup, extrêmement même. Avant les émigrés, avant même ceux qu'on déclarait mensongèrement émigrés pour pouvoir s'emparer de leurs biens, et ces malheureux ne furent pas peu nombreux, il y avait en effet ceux que la Révolution guillotinait et dont les tribunaux révolutionnaires ne rougissaient pas d'avouer souvent que c'était pour remplir le Trésor national, leur seul crime étant en fait de... posséder des biens. Combien furent guillotinés uniquement pour que leurs biens deviennent biens nationaux !
           
        Il y a donc derrière ce blanchissement de sépulcres qu'est l'appellation "biens nationaux" non seulement le péché de vol et de dol mais au moins à égalité avec lui, l'infiniment plus grave péché encore, de crime et d'homicide, de calomnie et de mensonge, notamment en déclarant "émigré" des particuliers qui demeuraient encore en France, tous péchés de malice infernale et de passion ténébreuse dans le crime... Et voilà donc maintenant, depuis l'art. XIII du Concordat, la lâcheté et la trahison tellement coupable du pape Pie VII, tous ces biens tout ce qu'il y a de plus mal acquis, "odieux amas de rapines" (p. 50), devenus des biens déclaré possessions légitimes... pour "la tranquillité et le rétablissement de la paix en France" !! Comme commentaient, horrifiés, les Évêques Réclamants : "Qui pourra jamais entendre sans horreur proclamer le meurtre comme un titre en vertu duquel on acquiert Ia propriété des biens de celui à qui l'on a fait subir une mort injuste ? Qui peut, au contraire, ignorer le terrible jugement que Dieu Lui-même a porté contre Achab et Jézabel après que cette reine impie eût fait lapider Naboth, afin de pouvoir s'emparer de sa vigne et par-là satisfaire la convoitise du Roi son époux (cf. I Reg XXI) ?" (p. 52)
           
        Formidable, affreux délit, en vérité, de la part de Pie VII, que cet art. XIII du Concordat, dont il devra rendre compte rigoureux à Dieu...
           
        Mais ce pape concordataire, qui avait décidé de manger avec le diable sans longue cuillère, ne peut que se contredire lui-même, vivre dans la contradiction, comme on en a déjà noté deux tout-à-l'heure, puisqu'il suit un mauvais chemin (comme l'on voit : le pape François n'est pas le premier à nous abrutir de contradictions...). Ainsi, ne le voit-on pas, lorsque les armées de la République envahissent les États Pontificaux et se mettent à y "acquérir" des biens, eux aussi appelés Nationaux, condamner pro domo ces agissements ! Nos Évêques Réclamants le lui font remarquer : "Obligés par notre ministère de conserver dans toute son intégrité le dépôt non seulement de la foi, mais aussi de la morale évangélique, sur laquelle tout l'ordre social porte comme sur la base la plus solide, nous ne pouvons nous empêcher d'élever la voix pour réclamer contre une aussi pernicieuse altération des principes de la Justice [à laquelle mène l'abominable art. XIII du Concordat, qui renverse radicalement toute idée de propriété, de justice, abolissant le péché de vol, etc.]. En remplissant cette partie de nos devoirs, nous avons pour guide Votre Sainteté elle-même durant ces temps orageux qui ont aussi pesé sur la souveraineté temporelle de Votre Sainteté. Il s'y est fait de semblables aliénations de biens qui ont de même été appelés : Nationaux ; et, après un mûr examen, Votre Sainteté par un édit solemnel a déclaré que les acquéreurs de ces sortes de biens ne pouvoient légitimement, ni en retenir la possession, ni exercer sur eux aucun droit de propriété, parce que l'un et l'autre est contraire aux règles, soit du droit public, soit de la justice particulière (Editto daro delle Stanzo del Quirinale, questo di 24 octobre 1801)" (pp. 48-49)...!!
           
        Mais il faut suivre jusqu'au bout de l'infamie nos Évêques Réclamants dans leur dénonciation des conséquences les plus damnables de ce révoltant art. XIII. Puisque donc le pape l'avait promulgué, il ne restait plus aux prêtres, quels qu'ils soient, qu'à le suivre. Jusqu'à déclarer propriétaires incommutables, non seulement les acquéreurs des biens ecclésiastiques, mais aussi ceux qui avaient acquis des biens NON-ecclésiastiques, c'est-à-dire ceux des émigrés, des guillotinés, etc !! Il est par ailleurs à peine besoin de préciser que les nouveaux Évêques concordataire se donnèrent à cette tâche... apostolique que leur assignait le pape, presque... à cœur joie. Ne s'agissait-il point, mes très-chers frères, de travailler à "l'heureux rétablissement de la paix et de la tranquillité en France", comme disait Pie VII...?
           
        "Les Ecclésiastiques requis par les possesseurs de biens nationaux de déclarer s'ils peuvent les retenir, sont obligés de répondre, afin que la paix publique et l'ordre social ne soient point troublés [!], que personne ne peut s'opposer aux lois existantes rendues par le gouvernement souverain, relativement à ces biens, et qu'en conséquence, ils peuvent légitimement retenir la possession de ces mêmes biens [qu'il s'agisse de biens ecclésiastiques OU NON-ECCLÉSIASTIQUES !] ; et plusieurs Évêques nommés d'après le Concordat, l'ont publiée ; en attribuant à Son Eminence le Cardinal Légat a latere de Votre Sainteté et du St. Siège Apostolique, et enjoignant de la manière la plus pressante aux Ecclésiastiques de s'y conformer, comme on le voit par ce qui suit : «Le Cardinal Légat nous a transmis une décision sur l'aliénation des biens nationaux qu'il importe de vous communiquer..... Son Éminence..... veut, sans aucune distinction, que les prêtres, interrogés par les acquéreurs des biens nationaux, leur répondent qu'ils peuvent légitimement retenir la possession de ces biens» (Extrait d'une lettre de M. Cambacérès -appelé Archevêque de Rouen, suivant la nouvelle circonscription-, contenant diverses instructions pour les Ecclésiastiques de son Diocèse).
           
        "«Nous sommes informés que plusieurs d'entre vous, nos chers Coopérateurs, se permettent de troubler les consciences des acquéreurs des biens nationaux..... Ils prétendent que la possession n'en est pas légitime, qu'ils ont été usurpés sur les propriétaires, qu'ils sont mal acquis, et qu'on ne peut, sans crime, en conserver la possession..... Ces plaintes ont été d'autant plus sensibles pour nous, que les dispositions des prêtres qui les ont occasionnées, annoncent qu'ils sont dirigés par des principes contraires aux lois de l'Église et de l'État, et qu'ils sont animés d'un zèle exagéré, et point assez éclairé. Cependant, nous vous avons transmis dans le rescrit du Légat a latere la règle de conduite que vous aviez à tenir à l'égard des acquéreurs des biens nationaux : nous avions donc droit d'attendre de vous, nos chers Coopérateurs, que vous vous y conformeriez..... Nous sommes infiniment peinés d'avoir à reprocher à des prêtres, qui doivent l'exemple de la soumission, une infraction aux lois de l'Église et de l'État : notre devoir et la sagesse de nos principes ne nous permettent pas de nous taire plus long-temps sur une pareille conduite..... Nous vous déclarons que ceux des ecclésiastiques de notre Diocèse qui ne se conformeront pas à l'avenir aux lois de l'Église et de l'État, perdront notre confiance, et encourront les peines que le gouvernement ne manquera pas de leur infliger» (Metz, le 15 Février de l'an de N. S. 1803, 26 Pluviôse an XI de la République) [Il est à peine besoin de faire remarquer ici que l'épiscope concordataire, sans sûrement s'en rendre compte lui-même, unifie comme si elles n'étaient qu'une, les lois de l'Église et de l'État, un État constitutionnellement... athée !, les lois athées étant donc celles, aussi, de l'Église... concordatisée, comme il fallait s'y attendre]
           
        "On voit même, continuent nos Évêques Réclamants, cette décision appuyée sur votre autorité par M. Rousseau (appelé Évêque de Coutances, suivant la nouvelle circonscription) dans sa lettre adressée à un acquéreur de biens laïcs qui le consulte, et qui est conçu en ces termes : «Je suis, Monsieur, édifié de la délicatesse de votre conscience [!!], et je m'empresse de la tranquilliser. Le Souverain Pontife a déclaré que les acquéreurs des biens nationaux en étaient détenteurs légitimes : ainsi l'on peut les posséder religieusement [!!!] sans aucune inquiétude» (Signé : Claude-Louis, Évêque de Coutances, 9 Pluviôse an XI).
           
        "Qui pourrait néanmoins, sans être pénétré de la plus vive douleur, penser aux maux que cette décision à déjà occasionnés ?
           
        "Avertis par les remords de leur conscience, plusieurs de ceux qui ont acquis des biens laïcs dits Nationaux, avoient reconnu les droits des propriétaires légitimes ; la justice et la paix allaient s'embrasser, lorsque tout-à-coup la décision dont nous parlons [celle de Votre Sainteté dans l'art. XIII du Concordat, confirmée et mise concrètement en œuvre par Votre Légat a latere] a détruit ces heureuses dispositions, apaisé les remords, et anéanti toutes les idées de justice. Les acquéreurs des biens dits Nationaux, qui n'appartenoient ni aux Églises, ni à aucuns autres établissements de piété, ayant une fois reçu cette décision qui flatte leur cupidité, l'ont regardée comme un oracle d'après lequel ils pouvoient, sans aucun scrupule, retenir la possession desdits biens : en conséquence, les légitimes propriétaires, frustrés de l'espérance qu'ils avoient conçue, n'ont que trop senti que cette même décision leur portoit un énorme préjudice, puisqu'elle leur arrachoit l'adoucissement de leur malheureux sort, au moment où il leur sembloit être sur le point de l'obtenir. Ainsi cette funeste décision a, tout à la fois, retiré les uns des sentiers de la justice dans lesquels ils rentroient, et replongé les autres dans les angoisses de la pauvreté d'où ils alloient sortir" (pp. 56-60)
           
        Et nos Évêques Réclamants de citer une lettre écrite au pape Pie VII par quelques émigrés dépossédés de leurs chez eux français : "Il restoit encore une étincelle de justice dans le cœur de ceux qui ont acquis nos biens..... Déjà plusieurs nous avoient écrit pour nous proposer un accommodement..... ainsi nous avons vu luire l'espérance de pouvoir au moyen des arrangemens qui nous étoient offerts, recouvrer une partie de nos propriétés..... et par-là pourvoir à nos besoins..... mais cet espoir, si consolant pour nous, est devenu bien éloigné lorsque..... tout récemment il a été décidé qu'il ne falloit plus contester la légitimité de la détention de nos biens, et que les prêtres ne pouvoient pas refuser d'absoudre sous prétexte de leur injuste détention..... Si une pareille décision pouvoit subsister, il n'est, Très-Saint Père, aucun homme sage qui ne voie, qu'au mépris des commandemens de Dieu, il faudroit dire avec des philosophes novateurs qu'un crime heureux cesse d'être crime : c'est pourquoi, ayant à nous plaindre d'un sort si énorme qui nous a été fait, nous nous prosternons humblement aux pieds de Votre Sainteté, et la supplions de ne pas permettre qu'une pareille décisions subsiste" (p. 60).
           
        ... Las !, pauvres malheureux !, c'était Pie VII lui-même soi-même qui, principalement par l'art. XIII du Concordat, avait pris cette décision ! Comment voulez-vous qu'il la rapporte, cette décision, puisque, fort loin d'ailleurs de la regretter, il s'y était engagé et y avait engagé tout son pouvoir pontifical devant tous les peuples et tous leurs chefs, surtout celui, Napoléon, dont il était littéralement obsédé, et ce, le plus publiquement possible !
           
        ... Dieu !!!, alors, quelle trahison inouïe dès 1801 sur le Siège de Pierre, sous tout rapport !! Et, considérant, affligés, atterrés, interdits, le pape Pie VII et tous les papes qui le suivront pendant tout le XIXème siècle puis le XXème, qui de plus aggraveront considérablement leur cas à partir de Vatican II, y corrompant la Foi par la corruption concordataire des Mœurs, jusqu'à François, considérant disais-je, tout cet amas d'iniquités pontificales, combien le redoutable mystère de Judas, mysterium iniquitatis, s'impose soudain à la réflexion catholique !
           
        Pour finir l'exposé de leurs justes et catholiques griefs faits au pape Pie VII quant à l'affaire du Concordat, par trop bien fondé en Église et dans la Foi, les Évêques Réclamants sortent du Concordat à proprement parler, pour dénoncer quelques propositions hérétiques et antichrétiennes du Code civil napoléonien, dont la cheville ouvrière principale fut le franc-maçon Portalis, sur la question du mariage ; ce qui prouve outre-mesure, s'il était encore besoin de le faire mais il n'en est nul besoin, que l'État français de Napoléon (et de toutes les Républiques post-révolutionnaires qui le suivront) n'était pas ordonné constitutionnellement à la poursuite du Bien commun, condition essentielle et fondamentale pour la validité du pouvoir politique comme l'enseigne saint Paul, condition subséquente, je le rappelle, pour avoir le droit d'être accepté validement dans un Concordat passé avec l'Église du Christ...
 
portalis
Jean-Étienne Portalis (1746-1807)
âme doctrinaire damnée de Napoléon
           
        Nos Évêques Réclamants n'ont aucun mal à montrer que le Code Civil attaque très-hérétiquement les décrets du concile de Trente ainsi que les commentaires plus qu'autorisés qu'en a donnés le grand canoniste qu'était le pape Benoît XIV (1740-1758), sur beaucoup de points regardant le mariage, tel qu'il a été rétabli dans sa pureté originelle par Notre-Seigneur Jésus-Christ, à savoir :
           
        1/ Donner à l'État le pouvoir de faire des dispenses d'empêchements dirimants, consanguinité ou autres (ce misérable impie plein d'orgueil qu'était Portalis osera par exemple dire : "Dans l'ancienne jurisprudence, les dispenses étaient accordées par les ministres de l'Église, mais en ce point, dans tout ce qui concernait le contrat, les ministres de l'Église n'étaient que les vice-gérens de la puissance temporelle" ― p. 69) ;
           
        2/ Donner à l'État le pouvoir de faire la validité du mariage et l'enlever à l'Église ("Le mariage est un contrat qui, comme tous les autres, est du ressort de la puissance séculière à laquelle seule il appartient de régler les contrats..... Il est donc évident qu'il doit être défendu aux ministres du culte d'administrer le sacrement de mariage toutes les fois qu'on ne leur justifiera pas d'un mariage civilement contracté" ― p. 68...! Étonnez-vous, cher lecteur, qu'après ce sacrilège empiètement de l'État républicain athée sur les Droits de l'Église dérivant de ceux divins de Notre-Seigneur Jésus-Christ quant aux unions matrimoniales, fort bien acté comme on le voit dès les années 1800 du Code Civil, étonnez-vous disais-je, de la répartie de Colette Capdevieille, députée socialiste de la 5ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques, montant au créneau pour faire passer la loi Taubira : "Le mariage est une institution républicaine, et grâce à ce texte [la loi Taubira] il le deviendra encore davantage. Mais le mariage n’est pas sacré [!!!], sauf à considérer que le principe de laïcité est devenu caduc" ― Intervention de la ci-devant ci-derrière à l'Assemblée nationale, le 30 janvier 2013) ;
           
        3/ Et bien entendu, donner à l'État le pouvoir d'introduire le divorce dans les mœurs matrimoniales des français (Une autre mauvaise herbe que Portalis, de commenter superbement, au nom du Gouvernement : "Le divorce ne doit pas être signalé comme un mal, s'il peut être un remède quelquefois nécessaire..... Dans les maux physiques, un artiste habile est forcé quelquefois de sacrifier un membre pour sauver le corps entier ; ainsi des législateurs admettent le divorce pour arrêter des maux plus grands : puissions-nous un jour par de bonnes institutions en rendre l'usage inutile !