Un blasphème (sûrement inconscient)
de Mgr Richard Williamson
Oh ! Qu'on se rassure, je ne considère pas du tout Mgr Williamson comme un blasphémateur !!, mais il arrive aux pasteurs du troupeau de Jésus-Christ qui ne veulent pas aller au fond de "la crise de l'Église", comme c'est le cas de tous ceux qui refusent d'embrasser généreusement "LA PASSION DE L'ÉGLISE" (et hélas, les lefébvristes, qu'ils soient dissidents ou non, sont dans le lot), d'émettre inconsciemment des blasphèmes lorsqu'ils exposent la situation ecclésiale actuelle en faisant abstraction complète de la Passion que l'Épouse du Christ est en train présentement de vivre et de mourir. Ils ne peuvent d'ailleurs pas faire autrement, car ne pas (vouloir ?) épouser ce qu'a ordonné le Saint-Esprit pour l'Église actuelle, c'est s'exposer à blasphémer inconsidérément tôt ou tard, il ne peut, la plupart du temps dans l'inadvertance, que s'échapper des lèvres ou de la plume de celui qui fuit "LA PASSION DE L'ÉGLISE", inévitablement, des blasphèmes.
Mais je cite tout-de-suite les propos blasphématoires de Mgr Williamson qui me font écrire cela, tirés de son dernier Commentaire Eleison : "Le centre névralgique de l’épreuve actuelle de l’Église, qui est sans précédent dans toute son histoire, c’est que Vatican II (1962–1965) a séparé l’Autorité Catholique de la Vérité Catholique. Depuis déjà six papes consécutifs, la hiérarchie Catholique a abandonné la Tradition Catholique, forçant tous les Catholiques qui croient à la fois en la Vérité et en l’Autorité à devenir plus ou moins schizophrènes" (Commentaire Eleison n° 798 du 29 octobre 2022 ; cf. https://stmarcelinitiative.com/eleison-comments/?lang=fr).
Mgr Williamson n'a visiblement absolument pas conscience du blasphème qu'il profère là, en termes brutaux et lapidaires. Il suppose en effet que l'Autorité est séparée formellement de la Vérité dans l'Église moderne depuis Vatican II, une Église moderne qu'il sait par ailleurs être toujours légitime, toujours l'Épouse du Christ (elle l'est très-certainement en effet, le sédévacantisme n'est qu'une rébellion barbare orgueilleuse et profondément inintelligente, sans le moindre fondement théologique). Mais supposer cela, c'est ipso-facto dire que les Promesses d'Assistance du Christ-Dieu à son Épouse ("Et voici que Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles" ― Matth XXVIII, 20) étaient vaines, mensongères, et que, subséquemment, "les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Église" à Vatican II. Comment, en effet, le Christ pourrait-il bien être "tous les jours jusqu'à la consommation des siècles" avec l'Église, comme Il l'a promis, si l'on dit que pendant les jours du concile et du post-concile, qui se situent donc avant la consommation des siècles, l'Autorité est séparée formellement de la Vérité dans l'Église, ce qui est synonyme de sa faillite complète, radicale et définitive...?
Car si tel était vraiment le cas, en effet, alors, l'Église aurait définitivement fait faillite à Vatican II, et la chose la plus certaine serait que la Promesse du Christ serait trouvée en défaut, d'une manière radicale, définitive et irréparable. La supposition de Mgr Williamson est donc extrêmement blasphématoire, il suppose que l'Église a été vaincue par le diable à Vatican II ! Ce n'est pas tout. Non seulement il suppose cela, mais il aggrave le caractère peccamineux de son propos blasphématoire en faisant porter par les fidèles les conséquences de cette Église vaincue par le diable, il les soumet en effet sans complexe à la... schizophrénie, c'est-à-dire à un enfermement spirituel complètement verrouillé et cadenassé dans une non-logique, radicalement destructeur de l'âme fidèle, par lequel enfermement la logique de la Foi serait détruite sans retour : si le fidèle, dit-il, privilégie l'Autorité, alors, depuis Vatican II hérétique voire même apostat comme dans la Liberté religieuse, il est forcé, acculé, de détruire la Vérité dans son âme ; si au contraire il privilégie la Vérité, alors, il est obligé de désobéir dans son âme, de manière parfaitement excommunicatrice, à l'Autorité ecclésiale légitime.
Mais si Mgr Williamson en est rendu là, à faire un exposé blasphématoire de "la crise de l'Église", c'est parce que, comme tout le monde dans l'Église aujourd'hui sauf rarissime exception, il fuit, à l'instar des onze Apôtres sur douze lors de la Passion du Christ, "LA PASSION DE L'ÉGLISE". La fuyant, c'est-à-dire fuyant ce qu'ordonne le Saint-Esprit dans "l'aujourd'hui de l'Église", il ne peut donc qu'arriver au blasphème, sans même en prendre conscience.
Car "LA PASSION DE L'ÉGLISE" (cf. ici, l'exposé complet que j'en fais : https://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/ExposePassionEglise2.pdf) est ce que vit et meurt à la fois l'Épouse du Christ aujourd'hui, elle est cette clef apocalyptique "qui ouvre, et personne ne peut fermer, qui ferme, et personne ne peut ouvrir" (Apoc III, 7), elle, et elle seule, rend bon compte dans la Foi de la VRAIE situation théologique de l'Église après Vatican II, que voici : de même que l'économie de la Passion pour le Christ consiste essentiellement à ce qu'Il soit "fait péché pour notre salut" (II Cor V, 21), de même, lorsque l'Église vit sa propre et personnelle Passion à la fin des temps, ce qui est précisément le cas à partir de Vatican II (pour faire court), elle est également "faite péché pour notre salut". Remarquons bien comme saint Paul ne nous enseigne pas, parlant ici, dans II Cor V, 21, sous très-grande inspiration du Saint-Esprit, que c'est pour notre damnation que l'Église, après le Christ et à son exemple, est faite péché, mais pour notre salut. Ce qui veut dire que, à la suite du Christ de la Passion, le péché d'hérésie (voire d'apostasie dans la Liberté religieuse) dont son Épouse est configurée, formatée, depuis Vatican II, n'est qu'un péché matériel, sans coulpe aucune. S'il était en effet entaché de la moindre ombre de coulpe, alors, ce serait pour notre damnation que l'Église serait faite péché, ce qui est bien sûr impossible.
Cette vraie et véritable situation de "la crise de l'Église" nous permet de comprendre qu'il n'y a donc pas de formelle séparation entre la Vérité et l'Autorité dans l'Église d'aujourd'hui, qui vit sa Passion, comme ce serait le cas si l'Église était faite péché pour notre damnation. L'Autorité est toujours l'Autorité, elle réside dans l'Église Universelle moderne, après comme avant et pendant Vatican II, et la Vérité doctrinale, qui est la raison d'être la plus fondamentale de l'Église, n'est pas reniée par les Pères du concile moderne, comme ce serait le cas, que suppose la formulation blasphématoire de Mgr Williamson, si les hérésies voire apostasie contenues dans les Décrets majeurs de Vatican II avaient été promulguées en toute connaissance de cause hérétique par les Pères de Vatican II, en toute advertance. Cette Vérité doctrinale est simplement crucifiée mais non reniée par les Pères de Vatican II, parce qu'ils n'ont absolument pas pris conscience du venin hérétique contenu dans les Décrets de Vatican II. Et c'est justement pourquoi l'Église, par Vatican II, est "faite péché pour notre salut". À cause de l'inadvertance totale des Pères de Vatican II à commencer par Paul VI, de promulguer des Décrets à contenu hérétique, contre la Vérité.
Le nœud de la question se situe en effet dans la manière dont furent promulgués les Décrets hérétiques ou favens haeresim par les Pères conciliaires una cum Paul VI : l'ont-ils été dans la pleine connaissance du caractère hérétique formel des doctrines exposées, très-notamment dans la Liberté religieuse ? Ou bien, les Pères conciliaires les ont-ils promulgué tout au contraire dans l'inadvertance totale de ce caractère hérétique formel, leur esprit étant sous "la puissance des ténèbres" ? Ce n'est que dans le premier cas où les Pères auraient promulgué in Persona Ecclesiae les Décrets hérétiques avec pleine connaissance et plein consentement de leur caractère hérétique formel, que, comme le formule Mgr Williamson, Autorité et Vérité seraient en formelle contradiction, ce qui serait une preuve que les portes de l'enfer auraient, à Vatican II donc, prévalu définitivement contre l'Église. Mais dans le second cas, si les Pères posent ces Décrets en toute inadvertance de leur contenu doctrinal hérétique, c'est simplement une mise de l'Église dans l'économie propre de la Passion : l'Église en est certes crucifiée, mais reste sans faute, elle est, par ces Actes magistériaux, "faite péché pour notre salut", cet oxymore spirituel surnaturellement salvateur étant à la fois l'essence et le signe topique de l'économie de la Passion.
Mais voilà ce que ne pourra jamais comprendre celui qui ne veut pas rentrer dans "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Je ne saurai du reste être surpris que mes propos, pourtant clairs, pourtant répétés depuis plus de vingt-cinq ans maintenant, et de toutes les façons que j'ai pu trouver pour faire passer le message, ne soient pas compris de l'immense majorité de ceux qui me lisent, surtout s'ils sont catholiques et plus encore s'ils sont tradis, car le simple disciple que je suis, j'espère pas trop indigne, n'est pas au-dessus du Maître : si, comme nous le révèle l'Évangile dans Lc XVIII, 31-34, les apôtres et disciples de Jésus-Christ ne comprirent pas ce qu'Il leur disait lorsqu'Il leur annonçait pourtant en termes très-simples, très-explicites, sa douloureuse Passion, comment pourrais-je prétendre avoir un autre sort que celui-là, de n'être pas compris lorsque je révèle clairement à l'âme chrétienne d'aujourd'hui que l'Église vit depuis Vatican II sa Passion propre et personnelle, "LA PASSION DE L'ÉGLISE"...?
C'est en fait par orgueil humain et pharisaïsme, qu'on appréhende "la crise de l'Église" comme une contradiction obligatoirement formelle, comme le fait Mgr Williamson. On voit trop les choses par l'extérieur, à la pharisienne. Mais si nous étions plus humbles, nous comprendrions qu'il y a deux grilles de lecture possibles lorsque la contradiction touche l'Église, et pas qu'une seule. Il y a, théoriquement, deux manières, en effet, dont la contradiction dans les principes peut rentrer dans l'Église, et pas qu'une seule. L'une, formelle ; l'autre simplement matérielle. La première est synonyme de reniement des principes de la Foi par les "membres enseignants", et cela signifierait bien sûr qu'Autorité et Vérité seraient formellement opposées l'une à l'autre comme le formule Mgr Williamson, c'est-à-dire que cela, dans les dernières déductions, signifierait le triomphe complet de Satan sur l'Église, et donc sur le Christ, et donc sur Dieu, et donc sur toutes les âmes. La seconde est absolument aux antipodes, elle est synonyme de crucifixion des principes de la Foi par les "membres enseignants", mais sans reniement par eux desdits principes, et cela signifie, en dernière analyse de la question, par la mystique de la Passion, le triomphe complet de Dieu sur Satan par la co-Rédemption de l'Église, une fois que celle-ci aura fini de souffrir sa Passion propre et personnelle et qu'elle en mourra de mâlemort dans et par le règne, maudit entre tous, de l'Antéchrist-personne (... avant certes de ressusciter elle aussi, la mort et la résurrection d'Énoch & Élie dans le règne de l'Antéchrist-personne en étant la parabole certaine). Exactement comme le Christ-Dieu mort sur la croix, loin d'être vaincu, triomphe sur Satan par-là même de sa mort en croix, possédant désormais la victoire rédemptrice complète sur le monde entier. Et il va en être de même pour notre chère Église, la Dame de tout cœur catholique véritable, en train présentement de devenir co-Rédemptrice justement par la crucifixion opérée en elle principalement par et depuis Vatican II.
Mais les esprits qui ne veulent pas s'élever jusqu'à "LA PASSION DE L'ÉGLISE" ne peuvent que rester effectivement mortellement coincés, d'une manière qu'on peut certes appeler schizophrénique si ça fait plaisir, dans un clivage contre-nature, une dichotomie satanique, entre Autorité et Vérité. Et on est obligé de faire le constat qu'ils sont excessivement peu nombreux, les catholiques, même parmi les meilleurs défenseurs de la Foi, à ne pas rester clivés soit dans l'Autorité contre la Vérité, soit dans la Vérité contre l'Autorité, comme nous le dépeint pour sa part Mgr Williamson.
Il n'est, pour l'illustrer, que de lire le récit de la dramatique confrontation entre les cardinaux de Paul VI et Mgr Marcel Lefebvre, en 1975, pour se rendre compte qu'ils restent tous passionnellement, les uns et les autres, dans ce clivage dialectique téléguidé par Satan. Dans cette confrontation, on voit en effet l'Église romaine légitime se montrer très-forte de l'infaillibilité de droit dont elle jouit dans l'exercice du Magistère ordinaire & universel à Vatican II, et l'on voit aussi Mgr Lefebvre se montrer non moins fort de son côté avec la Tradition dogmatique et doctrinale. Et les uns et les autres ferraillant, ne prennent nullement conscience de la "si grande contradiction" (He XII, 3) manifestant l'écartèlement de l'Église entre ces deux grands lieux théologiques que sont l'Autorité et la Vérité, qui, dans les temps normaux de l'Église militante, ne sauraient effectivement pas être trouvées en contradiction, mais seulement, et seulement matériellement, dans les temps où l'Église vit sa Passion à la suite du Christ, vit sa propre et personnelle fin des temps.
Je relatais cette confrontation tragique mais tellement significative, tirée de la p. 507 de la biographie de Mgr Lefebvre écrite par Mgr Tissier de Mallerais, dans Pour bien comprendre la théologie de la crise de l'Église, mon abrégé de L'Impubliable, dans la note de fin de texte 1, en y apportant quelques commentaires entre crochets que je laisse pour les présentes : "... Ne soyons donc pas surpris de voir saillir très-nettement cette «si grande contradiction» lors du dramatique entretien de Mgr Lefebvre avec les cardinaux Tabera, Mayer et Garrone, le 3 mars 1975, là où les protagonistes se jettent à la figure ce qui est à la fois leurs premiers et derniers arguments : "… On en arrive à ce dialogue fondamental : Votre manifeste [la déclaration du 21 novembre 1974 de Mgr Lefebvre, indigné à si juste titre contre l'hétérodoxie doctrinale de la Rome conciliaire] est inadmissible, lance un des trois cardinaux de Paul VI, il apprend à vos séminaristes à s'en rapporter à leur jugement personnel, à la tradition telle qu'ils l'entendent. C'est du libre examen, le pire des libéralismes [en théorie, le cardinal de Paul VI n'a que trop raison : seul le Magistère du présent, dont l'organe est le pape et les évêques actuels avec lui, a mandat d'interpréter la Tradition pour les fidèles…] ! ― C'est faux, réplique le prélat [= Mgr Lefebvre], ce qui forme notre jugement, c'est le magistère de l'Église de toujours [oui, mais mis en œuvre par le magistère de l'Église du présent ! Ici, en théorie, Mgr Lefebvre a tort…] ― Vous reconnaissez le magistère d'hier, mais non pas celui d'aujourd'hui. Or, le concile [Vatican II] est magistériel [sous-entendu : couvert par l'infaillibilité du magistère ordinaire & universel en tout ce qui a trait à l'enseignement doctrinal, veut dire le cardinal de Paul VI ; et ici, combien il a raison !, je l'ai encore bien montré, il me semble, dans mon dernier article sur la soi-disant "pastoralité" de Vatican II, cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/cette-vieille-baderne-de-baliverne-suc-e-avec-d-lice-comme-cr-me-glac-e-par-les-conservateurs-et-autres-traditionalistes-la-soi-disant-pastoralit-du-concile-vatican-ii-?Itemid=191...], comme l'a écrit le souverain pontife en 1966 au cardinal Pizzardo [hélas ! hélas ! Le cardinal de Paul VI enfonce le clou avec trop de raison ! Il faudrait absolument sortir au grand jour cette lettre de Paul VI au cardinal Pizzardo à laquelle fait allusion le cardinal de Paul VI, que je ne connais pas et que je n'ai vue nulle part] ― L'Église est ainsi : elle conserve sa Tradition et ne peut rompre avec elle, c'est impossible [rétorque pour finir Mgr Lefebvre ; et cette fois-ci, c'est lui qui a raison contre les cardinaux de Paul VI !]" (fin de citation).
Ce dialogue brûlant d'épées tirées à nue, est très-révélateur de la situation théologique anormalement contradictoire de l'Église contemporaine (contradiction que, notons-le bien, ne résolvent, ni les cardinaux de Paul VI, ni Mgr Lefebvre : ils ne s'en rendent même pas compte !, chacun étant complètement obnubilé comme taureau devant chiffon rouge par le lieu théologique qu'il défend mordicus contre son adversaire, Autorité ou Vérité...), à savoir l'écartèlement-crucifixion de l'Église entre deux lieux théologiques fondamentaux de la Constitution divine de l'Église, Autorité et Vérité, qu'on ne saurait et qui ne sauraient normalement s'opposer l'un l'autre… sauf quand l'Église vit l'économie de la Passion, à l'instar de Notre-Seigneur Jésus-Christ son Époux.
Encore bien faut-il enseigner les âmes fidèles que c'est parce que l'Église est rentrée dans l'économie de sa Passion propre et personnelle, qu'elle voit dans son sein Autorité et Vérité s'opposer, mais seulement matériellement, et non pas formellement, comme l'expose blasphématoirement, au moins par manque de précision, Mgr Williamson, dans son dernier Commentaire Eleison.
Mais voilà. À l'instar des onze Apôtres fuyant la Passion du Christ, dont l'un, il est bon de s'en rappeler, est mort en odeur de damnation, les catholiques de nos jours, qu'ils soient modernes ou tradis, ne veulent absolument pas souffrir cette situation ecclésiale, cette "PASSION DE L'ÉGLISE" certes humainement insupportable (sauf à la vivre dans la Passion du Christ), où l'Autorité, sans se renier mais parce qu'elle est mise sans faute initiale de sa part sous "la puissance des ténèbres", crucifie la Vérité sans même s'en rendre compte, et devient ainsi une Autorité "faite péché pour notre salut".
Il me souvient par exemple d'une grande lettre que j'avais écrite à mes anciens coreligionnaires d'une chapelle sédévacantiste, avant de les quitter, où je leur expliquais le mauvais chemin que leur faisait prendre l'hérétique, obscurantiste et sectaire sédévacantisme. Une adepte bouillante de cette chapelle me renvoya l'exemplaire de ma lettre à elle adressée, en ayant barré toutes les pages d'un trait rageur en diagonale, avec une phrase manuscrite en 1ère page d'icelle, écrite avec hargne : "Tout ce que vous dites, on s'en fiche !" C'est exactement comme si elle avait dit : "On ne veut pas vivre «LA PASSION DE L'ÉGLISE» !"
Les modernes, je n'apprends rien à personne, ne sont pas en reste. Dimanche dernier, la seconde Lecture de la messe était II Thess II, là où il est question de la fin des temps et de l'homme d'iniquité. Or, ils ont osé pousser la malhonnêteté jusqu'à tronquer le texte en lui faisant dire... l'exact contraire de ce que prêchait saint Paul ! Voici en effet ce qu'a lu le lecteur à l'ambon : "Si l'on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre prétendant que le Jour du Seigneur est arrivé, n'allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer"... point, c'est tout ! Et, quelques minutes après, le prêtre de blablater tout naturellement sur le passage tronqué-truqué, au début de son sermon, qu'il ne fallait pas, de nos jours, s'apeurer de ce que l'on voit, c'est comme ça à toutes les époques, nous ne sommes pas à la fin des temps ! Or, saint Paul continue II Thess II, en disant : "... Que personne ne vous séduise en aucune manière ; CAR il faut que l'apostasie arrive auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme de péché, le fils de la perdition". Saint Paul donc, citait un signe eschatologique, la grande apostasie, pour marquer la fin des temps. Or ce signe est spectaculairement arrivé... de nos jours !, ce qui signifie que nous sommes à la fin des temps et que nous vivons "LA PASSION DE L'ÉGLISE" ; le prêtre aurait donc dû commenter l'épître paulinienne au début de son sermon, dans ce sens, pour nos jours apocalyptiques... si II Thess II avait été lu aux fidèles en entier !
Mon moderne menteur et tricheur dit donc intérieurement dans son âme très-exactement la même chose coupable que ma sédévacantiste engagée et surtout enragée : "On ne veut pas vivre «LA PASSION DE L'ÉGLISE» !" Tous les catholiques ou prétendus tels, le disent de nos jours, sauf rarissime exception. Et Mgr Williamson, donc, quant à lui, préfère le blasphème plutôt que de vivre et mourir à la fois "LA PASSION DE L'ÉGLISE" pour son salut et celui de ceux qui le lisent.
Par-là même, je prophétise que toutes les chapelles ou églises actuelles, des sédévacantistes les plus coincés aux modernes les plus libéraux, en passant par les lefébvristes, dissidents ou non, les "ralliés", les guérardiens, et tutti quanti des modernes, ne sont plus, aux Yeux du Seigneur, que des officines de pharisaïsme qui ne s'intéressent plus qu'à une chose : faire tourner chacune à sa manière de scribe la petite popote de Foi domestique dans les âmes, selon qu'il est convenu dans la gnose de l'Autorité sans la Vérité OU dans la gnose de la Vérité sans l'Autorité (scannez le bon QR code, selon votre goût culinaire, puis, salez-sucrez). Les âmes fidèles peuvent certes encore y trouver extraordinairement le salut, mais uniquement par la grande Miséricorde et Amour du Christ pour les âmes, par sa toute-Puissance aussi, car il en faut, de la toute-Puissance divine, pour briser le carcan d'iniquité abyssale dressé par les hommes contre la Volonté divine de faire vivre à l'Église la Passion, et aussi parce que le Christ n'a pas encore décidé de faire sentir sa sainte-Colère dans son Église devenue tous azimuts la grande Prostituée de Babylone, son Heure pour le "grand-soir" divin n'étant pas encore venue.
Mais lorsque la sainte-Colère de l'Agneau immolé et ressuscité se fera sentir, je prophétise qu'aucune des églises et chapelles actuelles ne tiendra debout devant Lui, parce qu'elles ont toutes refusé la Passion du Christ revécue en Église, "LA PASSION DE L'ÉGLISE" inhérente à la fin des temps. Il leur arrivera à toutes très-exactement ce qui est arrivé à Jérusalem, la ville sainte mais déicide reniant son Seigneur et Sauveur, "il n'en restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée" (Mc XIII, 2).
L'on me dira sans doute que ce que je dis là est trop dur, injuste, que cela ne correspond pas à la réalité spirituelle de l'Église aujourd'hui, qu'elle est quand même sainte et sanctifiante malgré tous ses errements et défauts, de bâbord ou de tribord...
Je répondrai avec Ben Ezra, un prophète oublié du temps de la Révolution, que Jérusalem, aux temps du Christ, paraissait extérieurement sainte et sanctifiante, elle aussi, et même plus sainte qu'à certaines époques idolâtres de son passé. Or, la vérité, c'est qu'elle était tellement corrompue intérieurement, qu'elle ne recula pas devant le déicide sur la Personne du Christ, son Messie, tout au contraire, elle le commit moralement avec passion et poussa de toutes ses forces pour le faire commettre par les Romains, avec une rage diabolique indicible ! Ben Ezra a une très-belle page là-dessus, et la transposition de la Jérusalem au temps du Christ à notre Rome actuelle est hélas à faire, et pour toute l'Église contemporaine, l'Église Universelle, qu'elle soit moderne ou tradi :
"Il est certain que lorsque le Messie parut à Jérusalem il n'y trouva aucune idole. Cet abominable péché, si commun dans l'ancienne Jérusalem, était, lors de Sa venue, répudié, purifié. En outre, les formes extérieures du culte, le sacrifice perpétuel, les heures de prière, les jeûnes et les fêtes solennels, tout était scrupuleusement observé. Qu'il y eût aussi des justes dans la ville, les Évangiles l'attestent [après la mort du Christ, il y eut en effet des résurrections de justes à Jérusalem]. En fait, Jérusalem s'appelait, et à raison, la ville sainte. Et même, cette désignation lui est donnée après la mort du Sauveur.
"Néanmoins, à cette époque, les conditions spirituelles de Jérusalem étaient telles, aux yeux de Dieu, que Jésus versa des larmes sur elle. Et non seulement il versa des larmes, mais il prononça contre elle cette imprécation terrible, que nous trouvons dans l'Évangile : «Viendront sur toi des jours où tes ennemis t'environneront de tranchées, t'investiront et te serreront de toutes parts ; ils te renverseront par terre, toi et tes enfants qui sont dans ton sein, et ils ne laisseront pas dans ton enceinte pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée» (Lc XIX, 43-45). Cette prophétie, tombée des lèvres du Fils de Dieu, eut son accomplissement quelques années plus tard. Mais, pour cela, il n'a été nullement nécessaire que la ville sainte se fût auparavant abandonnée à l'idolâtrie. Jérusalem fut châtiée, non pour idolâtrie, mais pour son iniquité, non pour ses péchés d'autrefois, mais pour ceux que son Messie avait dénoncés, tout spécialement les péchés de ses prêtres, dont l'Évangile nous parle clairement" (fin de citation).
... Cependant, tant que le Christ n'est pas revenu, nous avons le devoir d'aimer et fréquenter cette Église actuelle "faite péché pour le salut", car le salut, justement, se trouve toujours et encore en elle, dans tous ses morceaux disparates, tradis ou modernes, même si c'est trop souvent le parcours du combattant pour l'y trouver...
Je terminerai avec une des plus belles phrases de Mgr Williamson dans ses Commentaires Eleison, que j'ai déjà citée ailleurs : "Bénies les âmes catholiques qui savent abhorrer leurs erreurs [celles des prêtres modernes, disiez-vous dans votre article dont je tire cette phrase, Monseigneur ; mais auxquelles il faut rajouter les erreurs non moins grandes des prêtres et... évêques tradis...], sans cesser d’honorer leur office" (Problème profond, 17 novembre 2012).
En la très-grande fête de la TOUSSAINT,
remplie d'Espérance surnaturelle,
ce 1er novembre 2022,
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
Légende de la vignette inter-§ :
Bas-relief du maître-autel
de l'église d'Argentré-du-Plessis
(Archives personnelles)
Addenda. ― Lettre à Mgr Williamson, ce 6 novembre 2022.
Sujet : Votre nouveau Commentaire Eleison n° 799,
Monseigneur Williamson,
Avec tout le respect que je dois à votre caractère épiscopal, je dois aussi mettre le doigt sur le raisonnement blasphématoire que vous soutenez dans vos derniers Commentaires Eleison.
Comment osez-vous enseigner que "l’essence de l’épreuve actuelle de l’Église consiste en la scission à Vatican II entre l’Autorité catholique et la Vérité catholique, scission opérée lorsque les plus hautes autorités de l’Église, réunies en Concile, ont officiellement abandonné la Tradition de l’Église" (sic, dans votre dernier n° 799 d'hier, 5 novembre 2022) ?
Ne comprenez-vous donc pas que dire cela, c'est blasphématoirement supposer que l'Église légitime, dans la plus haute mise en œuvre de son Magistère, de soi doté de l'infaillibilité par le mode ordinaire & universel, a fait hara-kiri, s'est elle-même suicidée en corps d'Institution, qu'elle a donc radicalement cessé d'exister à Vatican II et depuis lors...? Montrant par-là même que les Promesses d'Assistance du Christ-Dieu à son Épouse, très-notamment pour qu'elle n'abandonne jamais sa Tradition, étaient mensongères, vaines, controuvées...? Que donc le Christ n'est pas Dieu...? Ni son Père qui nous L'a envoyé...? Et pas plus le Saint-Esprit qui L'aurait assisté... pour nous mieux tromper...? Selon votre théologie lefébvriste (car si vous avez quitté la Fsspx, vous professez toujours sa théologie hétérodoxe de "la crise de l'Église", basée sur le rejet de l'infaillibilité du Magistère ordinaire & universel formellement mise en œuvre à Vatican II, au moins dans ses Actes majeurs), il ne resterait donc plus que le règne de Satan à exister et triompher sur cette terre à partir de Vatican II, l'Épouse du Christ ayant définitivement et irréparablement prévariqué et fait défaut dans le concile moderne...
Car il est théologiquement impossible de supposer que l'Église légitime fondée par le Christ puisse "abandonner sa Tradition", sans remettre en cause ipso-facto le caractère divin de l'Institution ecclésiale catholique. Si le fait ecclésial de facto semble montrer cet abandon formel de la Tradition par l’Église à Vatican II, ce n'est qu'une apparence, puisque le droit théologique fondamental de jure interdit de poser cette conclusion par laquelle est reniée radicalement la Foi catholique (= la solution, c'est d'expliquer le fait vaticandeux sans attenter au droit de la Foi ; et cela, seule la thèse de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" que le Bon Dieu me fait "l'honneur ignominieux" de professer quasi seul dans le monde catholique, peut le faire, thèse que votre serviteur a sommairement encore exposée une nouvelle fois dans son dernier article, à votre spéciale intention et attention, Monseigneur Williamson (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/Un%20blasph%C3%A8me%20(s%C3%BBrement%20inconscient)%20%20de%20Mgr%20Richard%20Williamson?Itemid=191).
Si votre théologie lefébvriste de "la crise de l'Église" vous mène à cette conclusion blasphématoire de dire que l'Église légitime a "abandonné sa Tradition", alors, cela vous montre avec une grande évidence qu'elle est hérétique puisqu'elle vous mène à conclure que "les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Église" à Vatican II.
... Aurez-vous le bon courage, Monseigneur, de vous remettre en cause quant à cela, pour ne plus attenter à la Foi et ainsi risquer de scandaliser les âmes fidèles, comme vous y invite mon dernier article, à vous envoyé, auquel, jusqu'à présent, vous n'avez fait aucun retour (mais il est vrai qu'il ne date que de quelques jours) ?
Je ne peux terminer qu'avec le bout rimé en forme d'alexandrin de votre nouveau Commentaire Eleison n° 799 (= "Pourquoi de «braves» Clercs se trompent-t-ils autant ? Parce qu’ils respirent un air modernisant"), légèrement revu et corrigé :
Pourquoi tant de clercs tradis, tellement... déconnent ?
Parce qu’ils respirent, un peu trop, l'air d'Écône.
Avec tout mon respect et ma prière, Monseigneur Williamson.