Cette vieille baderne de baliverne
sucée avec délice comme crème glacée
par les conservateurs et autres traditionalistes :
la soi-disant "pastoralité" du concile Vatican II !
Je commence ce nouvel article en citant intégralement ce qui me fait l'écrire et réagir vigoureusement dans la Foi, il s'agit de la finale d'un article écrit sur LifesiteNews, site conservateur pro-vie qui, comme à peu près tous ceux de cette mouvance, vit sa Foi dans l'obscurantisme complet au niveau de la fin des temps, laquelle caractérise pourtant essentiellement l'époque que nous vivons et mourons à la fois, nous donnant, et elle seule, la clef spirituelle pour comprendre notre temps et surtout ce qui se passe dans l'Église aujourd'hui (s'en abstraire, donc, plus ou moins volontairement, est se vouer à ne rien comprendre à rien de "la crise de l'Église") :
"Vatican II se voulait «pastoral» et non «doctrinal»
"Alors que le Concile Vatican II est régulièrement et massivement cité dans le Vatican moderne et le pontificat actuel, les Papes du Concile — Jean XXIII et Paul VI — et Vatican II lui-même ont clairement déclaré que, contrairement à tous les Conciles précédents, il n’avait ni le but ni l’intention de proposer sa propre doctrine de manière définitive et infaillible.
"Dans son discours à l’ouverture solennelle du Concile, le Pape Jean XXIII a déclaré : «Le but principal de ce Concile n’est donc pas la discussion de l’un ou l’autre thème de la doctrine fondamentale de l’Église». Il a ajouté que le magistère conciliaire aurait un caractère «principalement pastoral» (11 octobre 1962).
"Entre-temps, le Pape Paul VI a dit dans son discours à la dernière session publique du Concile, que Vatican II «a fait son programme» à partir du «caractère pastoral» (7 décembre 1965). De plus, comme l’a rappelé Mgr Athanasius Schneider, une note du Secrétaire général du Concile datée du 16 novembre 1964 dit : «En tenant compte de la coutume conciliaire et du but pastoral du présent Concile, le Saint Concile ne définit comme contraignantes pour l’Église que les choses en matière de foi et de morale qu’il déclare ouvertement contraignantes»" (Pope Francis says "traditionalism" is "infidelity" to the Catholic Church and Vatican II, Michael Haynes, 12 octobre 2022, traduction par Reverso ― cf. https://www.lifesitenews.com/news/pope-francis-says-traditionalism-is-infidelity-to-the-catholic-church-and-vatican-ii/).
Tout le fond de cette finale d'article est une ânerie à l'état pur, de la quintessence d'ânerie. Une ânerie, du reste, que le rédacteur de LifesiteNews n'a pas inventé, qui n'est pas née d'hier, au contraire, les conservateurs se la répètent incontinent les uns les autres, comme perroquets sans intelligence, s'en passant le flambeau sans jamais varier, perseverare diabolicum, depuis quasi... soixante ans maintenant, depuis la fin de Vatican II, ou plus exactement depuis que le pape du concile maudit a évoqué la pastoralité de Vatican II un mois après sa clôture, dans une célèbre audience du Mercredi (... tout en y évoquant en même temps l'emploi du Magistère ordinaire & universel dans ledit concile, dans la folie la plus totale, nous allons le voir tout-à-l'heure...).
Pourquoi est-ce une ânerie complète et radicale de parler de "pastoralité" pour les Actes de Vatican II ? Pour la bonne et simple raison qu'en théologie, la "note de pastoralité" pour qualifier un document du Magistère ecclésial, N'EXISTE PAS. Puisqu'elle n'existe pas, elle ne peut donc pas, même La Palice aurait pu le dire, qualifier théologiquement un décret ecclésial... encore moins peut-elle ainsi qualifier tous les Actes d'un concile universel in globo, comme le dit le plus imbécilement du monde l'auteur de cet article...
Et pourquoi la "note de pastoralité" n'existe-t-elle pas ? Tout simplement, parce que la pastoralité, en Église, c'est tout bonnement.... "paître salvifiquement le troupeau du Christ". Est donc pastoral... TOUT acte ecclésial, quelqu'il soit, cet acte, d'enseignement doctrinal ordinaire & universel ou de définition dogmatique tous deux de soi dotés de l'infaillibilité ou encore de simple gestion du Peuple de Dieu par le magistère dit authentique de soi non-doté de l'infaillibilité, du moment qu'il soit posé, cet acte ecclésial, par les "membres enseignants" d'une génération ecclésiale donnée en union avec le pape actuel ! Par conséquent, tous les Actes de Vatican II sont certes bien évidemment pastoraux... mais pas plus ni pas moins que les Décrets les plus rigidement doctrinaux de tout concile universel, comme Latran, Trente ou Vatican 1er par exemples, appartenant au Magistère extraordinaire de définition ou à celui ordinaire & universel d'enseignement, dotés de soi de l'infaillibilité ecclésiale. Même un concile le plus rigoureusement doctrinal, n'émettant que des propositions théologiques strictes se terminant par l'anathème pour qui n'y adhère pas, anathema sit !, est... pastoral. Parce que tout ce que font les Pasteurs principaux de l'Église en direction de l'universalité des fidèles est en effet de soi... pastoral, c'est-à-dire que cela a pour but, et ne peut avoir que pour but, de paître salvifiquement le troupeau des fidèles du Christ, tout simplement !
Dire donc de n'importe quel Acte ecclésial posé par les principaux Pasteurs qu'il est pastoral, c'est en fait imiter le bourgeois gentilhomme de Molière, qui s'extasiait de faire de la prose rien qu'en parlant !
La "note de pastoralité" est donc vraiment de la poudre de perlimpinpin, elle n'existe pas pour qualifier un acte du Magistère ecclésial. Elle ne peut donc être employée à tort sur des Actes ecclésiaux que pour occulter et subvertir ce qu'ils sont véritablement, par exemple des actes du Magistère ordinaire & universel de soi doté de l'infaillibilité ecclésiale, si c'est le cas... comme ça l'est pour les Actes majeurs de Vatican II (car c'est hélas pour cette peu avouable raison que Paul VI, à la suite de Jean XXIII, a employé cette pseudo "note de pastoralité" : pour tâcher de subvertir la véritable note théologique des Actes de Vatican II...).
Mais donc, qu'en est-il bien de la véritable note théologique des Actes ecclésiaux ? Quelle est la doctrine catholique sur ce point fort important ? Et, subséquemment, pour rentrer dans la problématique cruciale et brûlante de notre temps ecclésial, puisque la "note de pastoralité" n'est qu'une fumée d'illusion pour situer théologiquement les Actes ecclésiaux, quelle note attribuer aux Actes de Vatican II ? Voici la règle générale : lorsqu'un Acte ecclésial est dûment posé par les "membres enseignants" d'une génération ecclésiale donnée una cum le pape actuel, il peut théologiquement recevoir deux notes : 1/ faire partie du Magistère extraordinaire définitionnel ou bien du Magistère ordinaire & universel de simple enseignement (dit négativement et fort dangereusement "non-définitif" en nos temps modernes mais qu'il serait beaucoup plus orthodoxe de baptiser "inchoatif"), tous deux dotés de l'infaillibilité ecclésiale ; 2/ ne pas recevoir cette qualification (parce que n'ayant pour objets formels, ni la Foi ni les Mœurs), et alors, être simplement un acte du Magistère authentique, de soi non-doté de l'infaillibilité ecclésiale (c'est le cas, par exemple, de Traditionis Custodes, qui regarde une question purement disciplinaire). Et c'est strictement tout. Il n'y a pas d'autres catégories ou départements magistériels dans l'Église (... surtout pas un stupide "Magistère pastoral" auquel on aurait donné la sublime vocation de fourrer tous les Actes ecclésiaux qui ont été dûment posés... mais sans qu'on veuille qu'ils soient posés, comme ce que les âmes à la fois pusillanimes et folles voudraient pouvoir dire des Actes de Vatican II...). Et tous ces Actes ecclésiaux de catégorie 1 & 2, de par leur nature, sont... pastoraux. J'ai bien expliqué ces différentes catégories magistérielles, il me semble, dans le tout premier article que j'écrivais sur mon site il y a plus de dix ans maintenant, le 17 mars 2012, contre les élucubrations de Mgr Brunero Gherardini, La notation "non-infaillible" du concile Vatican II selon Mgr Gherardini : du grand n'importe quoi... moderniste (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/la-notation-non-infaillible-du-concile-vatican-ii-selon-mgr-gherardini-du-grand-n-importe-quoi-moderniste?Itemid=1), auquel article on pourra se reporter si l'on en ressent le besoin.
La "pastoralité" évoquée d'abord par Jean XXIII puis par Paul VI immédiatement après la clôture de Vatican II mais encore dans le Discours de clôture du concile moderne, est juste un écran de fumée dressé devant les yeux des fidèles pour les empêcher de prendre conscience que Vatican II a dûment posé en toute réalité ecclésiale des Décrets qui sont l'expression formelle du Magistère ordinaire & universel de soi doté de l'infaillibilité ecclésiale, mais dont le contenu doctrinal, ... ô abomination de la désolation dans le Lieu-Saint !, est hérétique voire même carrément apostat, comme dans le Décret de la Liberté religieuse.
Pour mémoire, il est bon de se rappeler que commencer le catalogage des hérésies de Vatican II (ou erreurs menant vers l'hérésie, favens haeresim), c'est hélas ne pouvoir le terminer… Le Courrier de Rome, organe de presse lefébvriste, dans sa livraison de juillet-août 2002, a fait un sommaire très-impressionnant des erreurs doctrinales et pastorales contenues dans Vatican II, dont voici l’effarant listing : "Synopsis des erreurs. — A. Erreurs doctrinales. 1. Erreurs concernant la notion de la tradition et de la vérité catholique ; 2. Erreurs concernant la Sainte-Église et la Très-Sainte Vierge ; 3. Erreurs concernant la Sainte-Messe et la Sainte-Liturgie ; 4. Erreurs concernant le Sacerdoce ; 5. Erreurs concernant l'Incarnation, la Rédemption, la conception de l'homme ; 6. Erreurs concernant le Royaume de Dieu ; 7. Erreurs concernant le mariage et la condition de la femme ; 8. Erreurs concernant les membres de sectes, hérétiques et schismatiques (dits «frères séparés») ; 9. La représentation erronée des religions non-chrétiennes ; 10. Erreurs concernant la politique, la communauté politique, le rapport entre Église et État ; 11. Erreurs sur la Liberté religieuse et le rôle de la conscience morale. B. Les erreurs dans la pastorale. [pour mémoire]. Conclusion — Revenir à la vraie doctrine ou périr" (fin de citation)...!
Voilà la grande vérité ecclésiale, capitale, de notre temps tout donné, de par la Providence divine, à "la puissance des ténèbres", parce que l'Épouse-Église du Christ rentre, à partir de Vatican II pour faire court, dans l'économie de la Passion de son Époux, usque ad mortem, elle est véritablement "faite péché pour notre salut" (II Cor V, 21).
Bien sûr, il importe de dire bien vite que cesdits actes magistériaux peccamineux de Vatican II n'ont été posés in Persona Ecclesiae que matériellement, c'est-à-dire sans que les Pères du concile moderne à commencer par Paul VI, n'aient eu aucune conscience, en les posant dûment, qu'il s'agissait d'hérésies ou d'apostasie radicale, ils n'ont pas été posés formellement, c'est-à-dire en toute conscience et connaissance de cause, de la part des Pères de Vatican II, qu'il s'agissait d'hérésie ou d'apostasie (ce qui signifierait que "les portes de l'enfer auraient prévalu contre l'Église" ― je fais la démonstration théologique de cette inadvertance complète des Pères de Vatican II, qui fait le péché purement matériel, entre autres, dans cet article : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/comment-je-suis-arrive-a-la-these-de-la-passion-de-l-eglise-nouvelle-preface-de-l-impubliable?Itemid=1). Mais ces Actes vaticandeux sont bel et bien posés matériellement. Et une fois posés matériellement, ils ne peuvent absolument plus, ni les uns ni les autres... ne pas avoir été réellement posés, ne pas vraiment exister, ce que justement on voudrait pouvoir dire et faire accroire en leur donnant, dans la folie la plus totale, la pseudo-notation théologique de "pastorale", pour empêcher que l'âme fidèle prenne conscience que par eux, l'Église est crucifiée sur la croix de la co-Rédemption hic et nunc, dans Vatican II, étant ainsi, par eux, véritablement "faite péché pour notre salut" (II Cor V, 21). Paul VI surtout, derrière Jean XXIII qui n'a fait que balbutier la chose puisque les Décrets du concile n'étaient pas encore rédigés, a été le premier à vouloir poser cette "note de pastoralité" illusoire sur les Actes peccamineux de Vatican II ressortissant formellement du Magistère ordinaire & universel de soi doté de l'infaillibilité (je vais le démontrer tout-à-l'heure), les conservateurs et autres traditionalistes n'ont fait que lui emboîter le pas.
... Ainsi donc, ô combien est actuelle la dénonciation du péché capital des scribes et des pharisiens que Jésus faisait dans l'Évangile : "Malheur à vous, docteurs de la loi, parce que vous avez pris la clef de la science ; vous-mêmes, vous n'êtes pas entrés, et vous avez arrêté ceux qui voulaient entrer" (Lc XI, 52) ! Vatican II manifeste avec grand'éclat que l'Église est rentrée dans l'économie de la Passion du Christ usque ad mortem, comme Lui. Il n'y aura en effet pas de déclouement de notre situation ecclésiale crucifiée, pas de "Demain, la Chrétienté" chantée sur tous les tons non-grégoriens et contre la Volonté divine par les conservateurs de tout poil, mais au contraire il y aura le règne de l'Antéchrist-personne qui fera mourir l'Église dans son économie du Temps des nations et de Rome son centre. Et c'est cette grande vérité de notre temps, nostra aetate dirais-je caustiquement en plagiant le très-exécrable Décret vaticandeux, que les grand'clercs ont chargé la prétendue "note de pastoralité" d'obscurcir radicalement dans les âmes... fermant ainsi la porte de la connaissance quant à la vérité de "l'aujourd'hui de l'Église" pour tout le monde.
Pourquoi Paul VI, en effet, a-t-il parlé de "pastoralité" pour Vatican II, puisque c'est une note théologique... qui n'existe pas ? Tout simplement parce qu'il était coincé entre ce qu'exigeait son devoir d'enseigner la Foi aux fidèles par le Magistère ecclésial autorisé en concile universel, de soi directement et immédiatement sous mouvance du Saint-Esprit et donc doté de soi de l'infaillibilité ecclésiale, et la corruption de la Foi dans les esprits modernisés des Pères de Vatican II à commencer par le sien propre et personnel, corruption qui a abouti à la promulgation d'Actes magistériaux non seulement déficients dans la proclamation de la Foi mais carrément hérétiques voire même apostat radical comme dans Dignitatis Humanae Personae, l'abominable Décret sur la Liberté religieuse, ainsi que je vais l'établir plus loin dans mon texte. Or, se rendant confusément compte que le concile, dans certains Décrets, avait été trop loin et que certaines choses pouvaient attenter au Dépôt révélé, le pape du concile prétendit se rétracter d'avoir voulu vraiment enseigner la Foi dans Vatican II, insinuant qu'il avait seulement voulu mettre la doctrine en veilleuse voire sous le boisseau aux fins de pouvoir mieux toucher l'âme de l'homme moderne, par des formulations d'enseignement douteuses adaptées à la mentalité plus ou moins agnostique de cet homme moderne. D'où cette fumigène "note de pastoralité"...
Il y a plus de vingt-cinq ans, lorsque je rédigeais mon ouvrage de fond sur la théologie de "la crise de l'Église", L'Impubliable, je rappelais ceci : "Paul VI, le jour même de la signature de la Liberté religieuse et pour clore définitivement le concile, fit, au nom de tous les Pères conciliaires, une humble prière, fort peu connue, qui ne plaira sans doute ni aux glorificateurs de Vatican II ni, à l'opposé, aux contempteurs intégristes du pape Paul VI. La voici, cette étonnante prière : «Comme notre conscience redoute que l'ignorance ne nous ait entraînés dans l'erreur et qu'une volonté précipitée ne nous ait écartés de la justice, nous Te prions et nous Te supplions, Seigneur, si nous avons commis quelque offense pendant ce concile, de nous pardonner». Cette prière, que je n'ai pas retrouvée dans les Actes du Concile, a été rapportée à l'époque dans un grand article du journal Le Monde, signé Henri Fesquet : cf. son livre Le journal du concile, 1966, pp. 1106, sq." (L'impubliable, p. 124 & note 150).
Le problème, l'énorme problème, c'est qu'une fois un concile universel réuni autour du pape actuel, tous "membres enseignants" d'une génération ecclésiale donnée certainement légitimes, une fois qu'on a dûment fait poser dans le cadre dudit concile, par ces "membres enseignants" autorisés, des Actes contenant un enseignement doctrinal, qui appartiennent de soi au Magistère ordinaire & universel, il n'est plus possible de dire que cesdits Actes... ne sont pas ce qu'ils sont, à savoir des Actes du Magistère ordinaire & universel de soi dotés de l'infaillibilité ecclésiale. Surtout pas en invoquant qu'il s'agirait seulement d'Actes ecclésiaux... dotés de la "note de pastoralité", ce qui est de la dernière stupidité puisque, je l'ai dit en commençant ces lignes, TOUS les Actes ecclésiaux sont de soi pastoraux et que, surtout, le sens hétérodoxe qu'on veut donner à la qualification "pastorale", à savoir non-doté de l'infaillibilité ecclésiale, N'EXISTE PAS, les Actes ecclésiaux dotés de l'infaillibilité ecclésiale étant aussi "pastoraux" que ceux qui ne le sont pas...
Le rédacteur de l'article de LifesiteNews argue, dans la foulée de professer le caractère seulement "pastoral" des Actes de Vatican II, que donc, subséquemment, il n'y a eu... aucun enseignement doctrinal dans le concile moderne !!! Puisque ces Actes sont "pastoraux", alors ils ne peuvent pas donner un enseignement doctrinal, mène-t-il jusqu'au bout du toub son raisonnement radicalement à l'envers, le plus follement du monde. C'est si stupide qu'on peut légitimement se demander si ce journaleux sait lire, ou alors, plus certainement, est-on fondé à penser qu'il n'a probablement jamais lu les Décrets de Vatican II. Pas d'enseignement doctrinal à Vatican II ?!! Ce malheureux ne sait manifestement pas de quoi il parle (mais dans ce cas, on a le devoir de ne pas parler du tout, car cela trompe les âmes).
Il y a un seul Décret, sur les seize documents conciliaires, à être baptisé sans eau bénite de pastoral, il s'agit de Gaudium et Spes, intitulé Constitution pastorale, mais cela ne signifie nullement, on l'a vu, que Gaudium et Spes ne contient aucun enseignement doctrinal, comme le veut imbécilement l'auteur de l'article, puisque l'enseignement doctrinal est le niveau le plus élevé, pour les Pères d'une génération ecclésiale donnée, de la... pastoralité, de paître surnaturellement le troupeau du Christ confié à leurs soins ! Et effectivement, il y a bel et bien dans Gaudium et Spes, des enseignements doctrinaux, pas qu'un seul d'ailleurs, ... il ne pouvait du reste strictement pas en être autrement !, et ils sont loin d'être parfaitement orthodoxes. Et puis, on enregistre aussi dans Vatican II des Décrets qui sont nominalement appelés Constitutions dogmatiques (Lumen Gentium & Dei Verbum), et Dieu sait assez, ou plutôt le diable, qu'ils contiennent effectivement, eux aussi, des enseignements doctrinaux (le fameux et hérétique subsistit in pour définir l'Église catholique, se trouve par exemple dans Lumen Gentium). Toute constitution dogmatique contient en effet obligatoirement, de toutes façons, un enseignement doctrinal ! Ce serait "le royaume d'Absurdie" de supposer que des Constitutions dogmatiques pourraient ne pas contenir... d'enseignement doctrinal, puisque le propre du dogme est de manifester une doctrine théologiquement achevée, que Dom Paul Nau, dans ses articles très-savants, appelait une sententia finalis terminativa !!
La vérité, que nient si follement les conservateurs comme il appert du raisonnement complètement fou de l'auteur de l'article de LifesiteNews, c'est que tous les Décrets de Vatican II contiennent et professent un enseignement doctrinal, peu ou prou. Il est d'ailleurs complètement impossible qu'il en soit autrement, sinon on serait tout-de-même obligé de se demander pourquoi tous les "membres enseignants" de la génération ecclésiale de Vatican II se seraient réunis ensemble una cum le pape Paul VI à Rome, au Vatican, pour écrire des Décrets... qui ne contiendraient pas d'enseignements doctrinaux !!! Imaginer cela, c'est vraiment une folie totale, on se demanderait bien à quoi servent pape et évêques, qui ne seraient alors plus que du sel affadi puisque le seul et unique rôle et fonction dans l'Église des "membres enseignants", est... d'enseigner doctrinalement !!!
En vérité, faut-il que nous soyons rendu en pleine folie totale pour être forcé de dire de pareilles et honteuses lapalissades...
La thèse de l'auteur de l'article est donc une folie totale de plus, que j'aurai pu rajouter dans mes articles À la foire aux fous (au pluriel). Mais elle ne fait que continuer la folie totale de Vatican II, de poser en soi des actes d'enseignements doctrinaux tout en voulant dire, par le biais de l'inexistante "note de pastoralité", qu'ils ne sont pas... des actes d'enseignements doctrinaux...
Or, une fois qu'on a compris que les Décrets de Vatican II sont de vrais enseignements doctrinaux, il n'y a plus qu'à tirer la chevillette du syllogisme théologique pour voir choir la bobinette, la conclusion obligée : tout enseignement doctrinal dûment émis et promulgué dans un concile universel sous l'autorité du pape actuel ressort de soi du Magistère ordinaire & universel, toujours doté de l'infaillibilité ecclésiale dont le Christ a pourvu son Épouse-Église.
C'est ce qu'avait fort bien dit, à sa façon, le cardinal Garrone, un cardinal de Paul VI qui s'était opposé violemment à Mgr Lefebvre dans "l'été chaud 1976" : "Comme tous les autres, ce Concile [Vatican II] était dans l'ordre de l'autorité doctrinale un sommet et une valeur suprême. (...) Certains ont estimé qu'en se déclarant «pastoral», le Concile signifiait qu'il ne voulait pas être doctrinal. C'est là une ABSURDITÉ" (50 ans de vie d'Église, cardinal Garrone, Desclée 1983).
Il n'y a en effet, pour réaliser ecclésialement un véritable enseignement doctrinal autorisé doté de soi de l'infaillibilité ecclésiale, inhérent au Magistère ordinaire & universel, aucune condition constitutive surérogatoire complémentaire, soit d'intention explicitée de ceux qui posent l'acte, soit d'obligation de croire intimée dans l'acte aux fidèles, etc., qui ne sont que des fumisteries que les modernistes de l'après-Vatican 1er se sont inventées (et que les conservateurs et autres traditionalistes ont adopté stupidement à leur suite réprouvée, ... eux qui se prennent pour des anti-modernistes surtout ceux de la Fsspx !, sans même se rendre compte que, ce faisant, ils empruntaient le chemin réprouvé du modernisme), pour empêcher la manifestation simple dans l'Église de l'enseignement doctrinal inhérent au Magistère ordinaire & universel (j'en ai fait la démonstration théologique complète, magistrale et exhaustive, dans ma réfutation de la thèse lefébvriste, aux pp. 51-66, que je regrette énormément, pour une question de longueur, de ne pas pouvoir reproduire ici, dans mon présent article, mais que j'invite très-fort le lecteur à lire : http://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/RefuteLefebvrismeMisEnForme.pdf).
Après le cardinal Garrone, plus près de nous dans le temps, Mgr Ocáriz, lors de ses démêlés doctrinaux avec une Fsspx lefébvriste parfaitement hérétique quant à ne pas vouloir prendre bon acte de l'emploi du Magistère ordinaire & universel dans Vatican II, ne manquera pas de leur opposer la règle de Foi en la matière, de cette magistrale et lapidaire manière : "Le charisme de vérité et l'autorité magistérielle y furent [à Vatican II] certainement présents, au point que les refuser à l'ensemble de l'épiscopat réuni cum Petro et sub Petro pour apporter un enseignement à l'Église universelle, ce serait nier une partie de l'essence même de l'Église". On ne saurait mieux dire.
Mais la plus belle formule que j'ai trouvée pour définir Vatican II sous le rapport de l'autorité magistérielle, est celle signée par un "rallié", l'abbé Christian Gouyaud, qui, sous le titre L'autorité du magistère actuel, a écrit dans La Nef 158 (2004) : "On peut donc dire que l'Église, à Vatican II, a usé d'une forme magistérielle extraordinaire (un concile œcuménique) pour un contenu ordinaire (le Concile s'étant abstenu de proposer des définitions dogmatiques infaillibles en bonne et due forme). Cette assemblée, constitutive d'«une communion en acte» des successeurs des apôtres avec le successeur de Pierre, mettait singulièrement en valeur l'aspect universel du magistère ordinaire". On ne saurait mieux résumer la question. La forme de Vatican II fut bel et bien extraordinaire quand son contenu, son fond, fut l'expression certaine du Magistère ordinaire & universel, infaillible de soi dès lors qu'il y eût enseignement simple de la Foi enté sur la Parole de Dieu, par une telle assemblée universelle autorisée, ce qui, soit dit ici en passant, fut éminemment le cas pour le Décret de la Liberté religieuse. Là aussi, c'est singulièrement bien vu et tout aussi bien dit.
Et c'est pourquoi il ne faut pas s'étonner de voir notre inénarrable pape François, bien rappeler lui aussi, dans sa lettre explicative de Traditionis Custodes envoyée aux évêques du monde entier, cette grande vérité, en ce qui concerne Vatican II : "Douter du Concile, signifie douter des intentions mêmes des Pères, qui ont exercé leur pouvoir collégial de façon solennelle cum Petro et sub Petro au concile œcuménique, et, en dernière analyse, c’est douter de l’Esprit-Saint lui-même qui guide l’Église". Mais, mais... très-précisément !, pour une fois François a tout-à-fait raison, ... ce qui est fort rare !, un Magistère solennel (= ce qualificatif est employé ici par le pape au sens théologique du terme, c'est-à-dire comme signifiant l'Assistance directe et immédiate du Saint-Esprit, et non pas dans un sens simplement profane, comme signifiant par exemple l'apparat et l'éclat extérieurs plus ou moins mondains) ne peut qu'être doté de l'infaillibilité ecclésiale, en l'occurrence de Vatican II, par le mode ordinaire & universel, il ne peut absolument pas être non-doté de l'infaillibilité ecclésiale, comme nous le disent le plus stupidement du monde ceux qui veulent s'imaginer que cedit Magistère SOLENNEL serait juste... pastoral, dans le sens complètement fou et hétérodoxe de ne contenir aucun enseignement doctrinal.
Et François ne fait ici que suivre Paul VI. On a trop dit que le pape de Vatican II voulait mettre son concile sous mode "pastoral" sans voir qu'en même temps qu'il parlait de la pastoralité du concile, il mettait à parité, comme je vais l'expliquer plus loin, d'une manière complètement folle il faut bien le dire, les exigences de l'obéissance au Magistère ordinaire & universel de l'Église. Ainsi par exemple, dans le fameux Consistoire secret du 24 mai 1976 où Paul VI condamnait la "révolte" de Mgr Lefebvre, il invoquait très-sévèrement l'obligation stricte pour tous les fidèles de suivre "les enseignements du Concile lui-même, son application et les réformes qui en dérivent, son application graduelle mise en œuvre par le Siège Apostolique et les Conférences épiscopales, sous Notre autorité, voulue par le Christ" (Osservatore Romano des 24-25 mai 1976). Pas la moindre trace ici, faut-il le dire, de relativiste voire laxiste... pastoralité !
... Comme nous sommes loin, lorsqu'on accepte de voir la vérité vraie en vérité de la situation théologique de Vatican II, d'un concile universel qui, le plus impossiblement du monde, ne contiendrait... aucun enseignement doctrinal !!!, comme le dit, on espère sans réfléchir, ce journaleux de LifesiteNews, qui ne connaît manifestement pas la théologie, qui se contente juste de répétouiller, d'ânonner les mensonges de ténèbres, les erreurs graves qu'il a entendus dire par les conservateurs, ses mauvais Pères dans la Foi ! Et malheureusement, Mgr Athanasius Schneider, qu'il cite, n'est pas du tout un bon guide sur cette question, il raconte à peu près n'importe quoi sur la notation théologique des Actes de Vatican II... jusqu'à devoir être repris par Mgr Viganò (cf. mes deux articles : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/le-survol-tres-superficiel-de-mgr-vigano?Itemid=1 & https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/la-tres-moderniste-argumentation-historiciste-des-conservateurs-brandmuller-brambilla-schneider-etc?Itemid=1).
Mais vous voulez maintenant, ami lecteur, que je vous donne un exemple concret d'enseignement doctrinal à Vatican II. Éh bien !, mais allons résolument ensemble au pire du pire, prenons l'enseignement doctrinal contenu dans le Décret de la Liberté religieuse.
Et tout d'abord, tordons le cou à un sophisme spécieux que mettait en avant, par exemple, feu l'abbé de Nantes, à savoir : le contenu doctrinal de Dignitatis est une erreur grave ; or, le seul objet théologiquement possible d'un Acte d'enseignement doctrinal est une vérité de Foi ; mais puisque Dignitatis a pour objet une erreur grave, une non-vérité de Foi, ce Décret ne peut donc pas recevoir la note d'enseignement doctrinal.
Oh !, que Satan est habile à tourner à l'envers les raisonnements ! En vérité vraie, nous sommes là en présence d'un pur sophisme, que le dictionnaire définit ainsi : "Captieux, faux ; le sophisme est un argument, un raisonnement faux, malgré une apparence de vérité (implique généralement la mauvaise foi)" (Petit-Robert). L'erreur de cette objection est en vérité bien grossière et bien facile à réfuter : puisque, en effet, tout objet doctrinal d'un Décret ecclésial autorisé ne peut qu'être une vérité de Foi, alors l'objet doctrinal du Décret Dignitatis Humanae Personae, effectivement, n'est nullement, comme se l'imagine en se trompant notre sophiste, l'hérésie de la Liberté religieuse, doctrine qui N'EXISTE PAS, pas plus que les ténèbres par rapport à la Lumière, c'est la vérité de Foi connue infailliblement dans l'Église dont elle est le négatif formel, l'hérétique contradictoire formelle, cette vérité résumée par le célèbre aphorisme "Hors de l'Église, point de salut" (qui s'applique non pas seulement pour le for privé, mais pour le for public, ce que nie expressément quant au for public l'anti-doctrine de la Liberté religieuse).
Une hérésie, effectivement, N'est PAS une doctrine, ça n'est que la négation d'une doctrine. Or, pour poser la notation théologique d’un Acte ecclésial, seule rentre en compte la doctrine positive, non celle négative. Autrement dit, l'objet doctrinal formel du Décret Dignitatis n'est nullement l'hérésie de la Liberté religieuse, comme le voulait croire faussement l'abbé de Nantes, c'est le dogme "Hors de l'Église, point de salut" dont la Liberté religieuse est la contradictoire hérétique formelle. En conséquence, les Pères de Vatican II, en parlant de la Liberté religieuse NE pouvaient donc, normalement, QUE la condamner, puisque, en en parlant, ils parlaient en réalité du dogme "Hors de l'Église, point de salut", c'est-à-dire de la doctrine positive qui seule existe théologiquement et non point de la doctrine négative qui n'existe pas, et donc, ils étaient dans le cadre de l'infaillibilité de par le mode magistériel ordinaire & universel, précisément à cause de l'objet dogmatique du Décret. Faut-il avoir à le rappeler, que l'Église soit l'unique Arche de salut pour tous les humains, non pas seulement au for privé mais encore au for public, que donc la proposition doctrinale exactement inverse quant au for public ou Liberté religieuse soit formellement HÉRÉTIQUE, a été infailliblement définie, après le travail des Pères apostoliques jusqu'à saint Grégoire-le-Grand, par bien des conciles et des papes (Innocent III au IVe Concile de Latran, Boniface VIII dans sa célèbre bulle Unam Sanctam, le concile de Florence, etc.), et Pie IX en a tiré infailliblement la proposition condamnant formellement la Liberté religieuse, dans Quanta Cura.
Après avoir bien montré que l'objet doctrinal formel du Décret Dignitatis est un dogme, rien de moins, et que donc tout ce qui sera dit concernant sa contradictoire formelle ou Liberté religieuse rentre de soi dans le cadre d'un enseignement doctrinal, rentrons à présent dans le concret des § dudit Décret.
Commençons par relire, pour mémoire, le § 2 définitionnel de Dignitatis : "Ce Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être exempts de toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres". Par conséquence théologique immédiate d'une telle doctrine, mais les Pères modernes ne le verront pas, cette liberté donnée absolument à tout homme de professer SA religion même fausse, non pas seulement au for privé mais encore au for public supprime ipso-facto la Liberté de Dieu et de son Église de régner sur tout homme dans ce même cosmos de for public. De donner en effet la liberté totale à l'homme dans le for public de professer sa religion, ne supprime pas seulement l'illégitime contrainte venant des hommes sur l'homme, dont se sont obnubilés les Pères modernes, mais encore et en même temps, ipso-facto, elle supprime la très-légitime contrainte du Droit de Dieu de régner sur l'homme... et là, est l'hérésie et même l'apostasie.
En fait, les Pères de Vatican II se sont anthropocentriquement tellement obnubilés de l'homme, l'homme et encore l'homme, qu'ils n'ont même plus compris que la dignité humaine ne pouvait exister que par la Présence de Dieu dans l'homme, par sa divine grâce, et donc par la Révélation en lui de sa Religion véritable autant au for privé qu'au for public. Car en effet, l'homme ne peut absolument pas être digne en-dehors de Dieu, de sa Religion vraie et de son Christ, la dignité humaine est juste le surcroît du Royaume de Dieu. C'est-à-dire que contrairement à ce qu'osent professer d'une manière scandaleusement apostate les Pères modernes dans la Liberté religieuse, il n'y a pas de dignité humaine sans le Dieu vrai à la source de cette dite dignité ; une dignité humaine qui prétendument se source ontologiquement sur elle-même, par une immanence vitale très-moderniste, n'existe tout simplement pas.
Ainsi donc, pour manifester la dignité humaine véritable, tout ce que définissent les Pères modernes dans cet hérétique-apostat § 2 n'est vrai que pour la Religion véritable, et pour aucune de toutes les autres religions fausses, comme hélas ils osent le professer. Les Pères modernes veulent que l'homme doit être absolument libre en matière de religion, et pour cela, ils anathématisent toute contrainte de la part des hommes sur d'autres hommes. Mais en même temps, et par le fait même, et quoiqu'ils ne le disent pas car ils n'en ont pas conscience, leur esprit est aveuglé sur cela, ils soustraient l'homme à la Contrainte du Règne de Dieu, de son Christ et de son Église, qui procure la vraie liberté à l'homme et sa vraie et authentique dignité. Ils n'oublient incroyablement qu'une chose capitale : la véritable liberté et dignité de l'homme consiste à se mettre... sous le joug dont parle le Christ dans l'Évangile, le joug de la Vérité qui est Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur et Sauveur, le joug d'un Dieu "doux et humble de cœur" qui donne immédiatement "le repos pour vos âmes" et la libération véritable (car en fait et en pratique, le Joug de Dieu n'en est pas vraiment un, pour l'homme, c'est, plus justement dit, un épanouissement de sa nature vraie et réelle libérée du péché). La doctrine de la Liberté religieuse exprimée à Vatican II est donc une hérésie à caractère formel en cela précisément qu'elle prétend soustraire l'homme, tout homme, à la Contrainte libératrice du Règne de Dieu, de son Christ et de son Église, sur l'homme, tout homme, au for public.
Nous sommes donc là, avec la Liberté religieuse, en présence d'un enseignement doctrinal qui est même pire qu'une hérésie à caractère formel, c'est une APOSTASIE, un oubli radical de Dieu : dans le raisonnement théologique de la Liberté religieuse, des prolégomènes à la conclusion, LE VRAI DIEU EST ABSOLUMENT ET RIGOUREUSEMENT EXCLU.
J'ai bien écrit, en effet, on ne s'est pas trompé en me lisant : Dignitatis Humanae Personae est une proclamation d'APOSTASIE de la part de tous les "membres enseignants" d'une génération ecclésiale donnée una cum le pape légitime, cum Petro et sub Petro (elle est heureusement seulement matérielle, comme je l'ai expliqué plus haut, sinon on serait rigoureusement obligé d'en conclure que "les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Église"). Or, cette apostasie qu'on trouve doctrinalement dans le § 2 définitionnel du Décret, se trouve on pourrait dire encore plus clairement visible lorsque les Pères, après avoir défini leur anti-doctrine dans l'énoncé du § 2 définitionnel, en feront l'application pratique dans les § 4 & § 5 dudit Décret. Comme disait Mgr Duchesne : "Il n'y a rien de plus pratique qu'un principe". Éh bien !, voyons ensemble à quoi aboutit le principe apostat de la Liberté religieuse dans la pratique, en continuant à lire Dignitatis Humanae Personae :
"4. Liberté des groupes religieux. ― La liberté ou absence de toute contrainte en matière religieuse qui revient aux individus doit aussi leur être reconnue lorsqu’ils agissent ensemble. Des communautés religieuses, en effet, sont requises par la nature sociale tant de l’homme que de la religion elle-même.
"Dès lors, donc, que les justes exigences de l’ordre public ne sont pas violées, ces communautés sont en droit de jouir de cette absence de contrainte afin de pouvoir se régir selon leurs propres normes, honorer d’un culte public la divinité suprême, aider leurs membres dans la pratique de leur vie religieuse et les sustenter par un enseignement [... hérétique au niveau de la croyance, ou scandaleux quant aux Mœurs...], promouvoir enfin les institutions au sein desquelles leurs membres coopèrent à orienter leur vie propre selon leurs principes religieux".
En vérité, l'apostasie du Dieu vrai et véritable, Père, Fils & Saint-Esprit, est si claire, si criante, si palpable et évidente, dans cet abominable § 4, que toute démonstration en devient, ... hélas !, parfaitement inutile. DIEU EST VRAIMENT COMPLÈTEMENT ABSENT, RÉPUTÉ ABSOLUMENT INEXISTANT DANS CE § 4, D'UNE MANIÈRE CRUE PRESQUE INCROYABLE. Les Pères nous parlent sans gêne aucune de "groupes religieux", comme s'il pouvait exister en-dehors de l'Église catholique des associations religieuses qui ne soient pas autre chose que des SECTES, menant, peu ou prou, dans la voie de la damnation (mais l'appellation ici choisie par les Pères de Vatican II cautionne une fois de plus le sens œcuméniste héthérodoxe par trop présent dans les enseignements doctrinaux du concile moderne, à savoir que l'Esprit-Saint pourrait être, de quelque manière, présent dans ces sectes, ... oh pardon !, dans ces "groupes religieux").
Les Pères osent nous parler aussi de la... "Divinité suprême" qu'adorent cesdits "groupes religieux", sans rougir de honte jusqu'à la crête de leur APOSTASIE du vrai Dieu, ainsi sémantiquement manifestée d'une manière si impudente et même théologiquement si impudique, par cette appellation catholiquement scandaleuse de "Divinité suprême", que ne répudieraient pas les pires des franc-maçons.
Les Pères modernes osent nous parler encore des "justes exigences de l'ordre public" dans ce § 4, ils nous avaient en effet déjà parlé d'un "ordre public juste" dans le § 3 du Décret, dans lequel sont censés devoir et pouvoir grouiller ensemble les individus comme les groupes religieux normés par la Liberté religieuse (comme asticots sur morceau de viande avarié). Mais dès lors que les Pères modernes ont ôté LE JUSTE, l'HOMME-DIEU, JÉSUS-CHRIST du for public, par la doctrine de la Liberté religieuse, comment peuvent-ils oser avoir l'impudence blasphématoire de parler d'un ordre public juste... qui exclue par principe LE JUSTE, LE SEUL JUSTE PARMI LES ENFANTS DES HOMMES, JÉSUS-CHRIST, seul et unique géniteur dudit ordre public juste ?!? Cet ordre public juste ne peut tout simplement pas exister sans le Christ, pas plus que "l'ordre moral objectif" dont ils glosent dans le § 7 de la Liberté religieuse, l'objectivité étant en effet un apanage exclusif de Dieu... qu'on a exclu par principe dans le cosmos de la Liberté religieuse.
Au passage, les Pères modernes, dans ce § 4, légitiment par la Liberté religieuse l'hérétique liberté de la presse, anathématisée dans des termes très-sévères par les papes du passé, notamment dans la crise protestante, tant il est vrai que les hérésies s'engendrent entre elles : "Les communautés religieuses ont aussi le droit de ne pas être empêchées d’enseigner et de manifester leur foi publiquement, de vive voix et par écrit".
... Plus on lit Dignitatis Humanae Personae, plus hélas on est obligé de prendre conscience que nous sommes en pleine et révoltante APOSTASIE, à tous les mots, toutes les lignes...
Après l'application de l'enseignement doctrinal apostat de la Liberté religieuse aux "groupes religieux" dans le § 4, le § 5 s'occupe, quant à lui, d'en faire l'application aux familles. Il n'est pas moins apostat. D'après l'anti-doctrine de la Liberté religieuse, en effet, tout parent a le droit "primordial" (§ 5) d'enseigner son enfant "selon ses propres convictions religieuses" (§ 5), même lorsqu'il a passé l'âge de raison. Alors que, premièrement, le droit primordial n'est que l'apanage du vrai Dieu, non-transmissible...
Ainsi donc, le père musulman a le droit d'enseigner son enfant qui a passé l'âge de raison, que Jésus n'est pas Dieu, que la Trinité divine est une abomination religieuse "pire que l'excrément et l'urine" (une sourate du Coran le dit), etc. Il est trop clair dans ce genre de raisonnement que, pour les Pères de Vatican II, DIEU N'EXISTE PLUS, L'HOMME SEUL EXISTE. Or, la vérité catholique pour l'éducation religieuse de l'enfant, bien rappelée par saint Thomas d'Aquin lorsqu'il traite de la question, c'est que, une fois passé l'âge de raison, un seul droit existe quant à l'enfant, le Droit de Dieu de sauver l'enfant qui, ayant passé l'âge de raison, doit être mis dans la voie du salut pour qu'il puisse éviter la damnation. Ainsi donc, le seul Droit qui existe pour l'enfant ayant passé l'âge de raison, est le Droit d'être éduqué dans la Religion catholique qui révèle le vrai Dieu, afin de le mettre dans la voie du salut. Et les premiers à devoir mettre en oeuvre cedit Droit PRIMORDIAL de Dieu de sauver tout enfant, sont les instruments naturels que Dieu a choisis pour éduquer l'enfant, à savoir ses propres père et mère. Comprenons bien, ce Droit de Dieu PRIMORDIAL (car le droit des familles n'est pas primordial, comme le disent hérétiquement les Pères modernes) est si fort qu'il s'applique même aux parents non-catholiques, qui n'ont qu'un seul droit, en matière d'éducation religieuse de leurs enfants : les éduquer selon la Foi catholique. Les parents musulmans, par exemple, qui enseignent leurs enfants ayant passé sept ans dans la foi coranique, pèchent donc très-réellement en ne leur enseignant pas le vrai Dieu, car ce Droit de Dieu qui consiste en ce que tout enfant doit être enseigné dans la vraie Religion, est aussi un devoir formel pour tout parent. C'est cette doctrine catholique que professe très-clairement saint Thomas d'Aquin (cf. l'exposé que j'en fais dans l'article suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/non-saint-thomas-d-aquin-n-est-pas-pour-la-tres-heretique-liberte-religieuse?Itemid=1).
Les Pères de Vatican II vont nous dire tout le contraire de cette doctrine catholique, dans ce § 5 de Dignitatis Humanae Personae. Car, nous l'avons vu avec le § 2 définitionnel de la Liberté religieuse : le vrai Dieu n'existe pas pour les Pères de Vatican II, Il est réputé être radicalement absent du for public normé par la Liberté religieuse. C'est pourquoi, quant à l'éducation des enfants, ils osent professer leur radicale apostasie en ces termes :
"5. Liberté religieuse de la famille. ― Chaque famille, en tant que société jouissant d’un droit propre et primordial [...!], a le droit d’organiser librement sa vie religieuse à la maison, sous la direction des parents. À ceux-ci revient le droit de décider, selon leur propre conviction religieuse, de la formation religieuse à donner à leurs enfants. C’est pourquoi le pouvoir civil doit leur reconnaître le droit de choisir en toute liberté les écoles ou autres moyens d’éducation, et cette liberté de choix ne doit pas fournir prétexte à leur imposer, directement ou indirectement, d’injustes charges. En outre, les droits des parents se trouvent violés lorsque les enfants sont contraints de suivre des cours ne répondant pas à la conviction religieuse des parents ou lorsque est imposée une forme unique d’éducation d’où toute formation religieuse est exclue".
On croit franchement rêver, ou plutôt cauchemarder, de lire un manifeste aussi clair d'apostasie, de la part de tous les "membres enseignants" d'une génération ecclésiale donnée una cum le pape actuel, celle de Vatican II... mais hélas, la vérité est là, dans cet abominable et affreux constat. Oh ! Comme la Vierge bénie avait bien parlé à La Salette : "L'Église aura une crise affreuse", elle est bien affreuse en effet...
Mais peut-être certains esprits, acculés à la vérité vraie en vérité de notre situation ecclésiale depuis Vatican II, mais ne voulant pas encore se rendre, voudront objecter que tout enseignement doctrinal dans un concile universel n'est pas forcément un Acte du Magistère ordinaire & universel de soi toujours doté de l'infaillibilité ecclésiale.
Alors, pour ces esprits sophistiques, je commence par rappeler ce qu'est le Magistère ordinaire & universel, tels que les Pères de Vatican 1er l'ont infailliblement défini : "Est à croire de Foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la Parole de Dieu ou écrite ou transmise, et que l'Église, soit par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire & universel, propose à croire comme divinement révélé" (DS 3011). Or, ce mode magistériel ordinaire & universel s'exerce dans l'Église d'une manière extrêmement simple, contrairement aux graves mensonges hérétiques qui ont été soutenus sur la question, très-notamment par les lefébvristes qui ont tâché de la sophistiquer d'une manière retorse presque diabolique, pour ne pas vouloir prendre acte de la "si grande contradiction" que manifeste Vatican II, s'autorisant par-là à fuir hérétiquement "LA PASSION DE L'ÉGLISE".
Il faut, pour qu'un acte magistériel d'Église ressortisse formellement du mode ordinaire & universel de soi doté de l'infaillibilité, il faut et il suffit, de voir toute l'Église Enseignante théologiquement réunie una cum le pape actuel, cum Petro et sub Petro (qu'elle soit rassemblée en concile universel ou dispersée dans l'orbe catholique n'a strictement aucune importance, c'est seulement l'union morale des évêques autour du pape actuel qui est exigée), professer en direction de l'universalité des fidèles, une doctrine en l'originant sur le Dépôt révélé. ET C'EST STRICTEMENT TOUT. C'est surtout l'universalité de l'enseignement, tant en amont qu'en aval, qui confectionne le Magistère ordinaire &... universel, comme l'avait fort bien exposé Dom Paul Nau dans ses remarquables et très-savants articles. Il n'y a, comme je l'ai dit plus haut, aucun autre constituant extrinsèque pour confectionner un acte du Magistère ordinaire & universel, comme par exemples une déclaration d'intention de faire un acte infaillible ou une déclaration d'obligation à la croyance pour les fidèles, qui ne sont que des fumisteries inventées par les modernistes pour tâcher d'empêcher l'actuation simple en Église d'un acte dudit Magistère ordinaire & universel. Le Père Héris, o.p., résume fort bien la question ainsi : "Pour reconnaître les cas où l'infaillibilité de l'Église est engagée, il suffit de se rappeler que toute doctrine enseignée universellement par les pasteurs chargés de conduire le troupeau du Christ, et donnée manifestement comme appartenant directement ou indirectement à la Révélation, est infaillible" (L'Église du Christ, Le Cerf 1930, pp. 44-45).
Or, c'est exactement le cas pour les Décrets majeurs de Vatican II, très-notamment celui de la Liberté religieuse : 1/ Tous les Pères actuels de l'Église, una cum le pape, cum Petro et sub Petro, réalisant l'universalité de l'Église Enseignante comme JAMAIS dans toute l'Histoire de l'Église depuis le Christ elle ne fut ainsi réalisée (aucun concile universel, en effet, ne réunit plus de 2 500 évêques comme à Vatican II !), ont professé une doctrine en direction de l'universalité des fidèles ; 2/ cette doctrine de la Liberté religieuse, pour en rester à elle qui a valeur d'exemplaire pour toute la problématique théologique de Vatican II, fut explicitement entée par eux sur le Dépôt révélé, en deux endroits du très-peccamineux Décret, que voici : "Le Concile du Vatican déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l'a fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même" (§ 2) ; "Qui plus est, cette doctrine de la liberté [religieuse] a ses racines dans la révélation divine, ce qui, pour les chrétiens, est un titre de plus à lui être saintement fidèles [!!!]" (§ 9). Les deux SEULES conditions nécessaires pour faire un acte d'enseignement doctrinal par le Magistère ordinaire & universel sont donc bien réunies dans le Décret Dignitatis Humanae Personae, il s'agit bel et bien d'un acte dudit Magistère de soi couvert par l'infaillibilité ecclésiale.
... Nous sommes en vérité, comme on le voit, à quelques années-lumière du concile "pastoral", donc non-infaillible !!
Ainsi donc, dans Dignitatis Humanae Personae, il n'y a pas moyen, si l'on veut rester honnête et droit avec son âme, d'éviter la conclusion d'une crucifixion parfaite de l'Église entre des principes théologiques fondamentaux absolument contraires. D'un côté, un acte magistériel de soi doté de l'infaillibilité par le mode ordinaire & universel d'enseignement, et de l'autre côté, un contenu doctrinal pire qu'hérétique, carrément apostat, dans la Liberté religieuse.
"Voilà les termes du problème", comme disait un expert progressiste juste après Vatican II...
Avant de finir mon article, il importe de bien recueillir et cerner la pensée du pape du concile moderne, Paul VI, quant à la note théologique qu'il attribuait aux Décrets de Vatican II, ce sera tout l'objet de ce chapitre.
Le pape du concile a parlé à deux reprises de la note théologique qu'il fallait donner aux Actes conciliaires, à savoir dans le Discours de clôture du concile, en décembre 1965, et aussi un mois après seulement ladite clôture, dans une Audience du Mercredi, en janvier 1966. Or, il est curieux qu'on retienne surtout ce que le pape a dit dans l'Audience du Mercredi, car en fait, quand on lit les deux déclarations de Paul VI, ce n'est qu'un écho parlé, beaucoup plus flou, moins clair, que ce qu'il avait dit de précis un mois auparavant en clôturant le concile, et qui est consigné dans les écrits officiels de Vatican II. En fait, je crois que dans cette dite Audience du Mercredi, Paul VI citait seulement de mémoire, et donc imparfaitement, ce qu'il avait dit dans le Discours de clôture : la structure des deux phrases est la même, mais la ressemblance s'arrête là, les mots de l'Audience sont visiblement cités de mémoire et dans le flou (bien peu artistique) en pensant au Discours de clôture. Il faut donc, pour une bonne, juste, éclairante, appréciation de la pensée de Paul VI sur son concile, privilégier ce qu'on lit dans le Discours de clôture. Pour qu'on en juge ensemble sur pièce, voici ce qui, dans ces deux déclarations pontificales, intéresse notre sujet :
― "Mais il est bon de noter ici une chose : le magistère de l'Église, bien qu'il n'ait pas voulu se prononcer sous forme de sentences dogmatiques extraordinaires, A ÉTENDU son enseignement AUTORISÉ à une quantité de questions qui engagent aujourd'hui la conscience et l'activité de l'homme ; il en est venu, pour ainsi dire, à dialoguer avec lui ; ET TOUT EN CONSERVANT TOUJOURS L'AUTORITÉ ET LA FORCE QUI LUI SONT PROPRES, il a pris la voix familière et amie de la charité pastorale" (Discours de clôture du concile, décembre 1965).
― "Étant donné le caractère pastoral du Concile, celui-ci a évité de proclamer selon le mode extraordinaire des dogmes dotés de la note d'infaillibilité… CEPENDANT, le Concile a attribué à ses enseignements l'autorité du magistère suprême ORDINAIRE, lequel est si manifestement authentique qu'il doit être accueilli par tous les fidèles selon les normes qu'a assignées le Concile, compte tenu de la nature et du but de chaque document" (Audience du Mercredi, janvier 1966).
Je me suis permis, dans ces textes cités, de mettre simplement quelques majuscules parce qu'elles permettent de bien cerner la pensée de Paul VI. Je ne ferai ici qu'une simple observation préliminaire concernant la fameuse et surtout fumeuse "note de pastoralité" du concile, qui a fait, et donc, fait toujours (...!), phantasmer moult âmes superficielles qui veulent s'imaginer que Paul VI notait tous les actes du concile de "pastoralité", c'est-à-dire de non-infaillibilité : en vérité, les textes en témoignent, Paul VI disait seulement que la motivation des Pères de Vatican II était pastorale (ce qui par ailleurs est juste une lapalissade, comme je l'ai dit au début de ces lignes, puisque tout ce que font les Pères de l'Église pour le troupeau du Christ est de soi... pastoral !). il ne disait nullement que les Actes conciliaires avaient une "note de pastoralité", en ce sens parfaitement imbécile de non-infaillible qu'on a voulu follement lui attribuer, note qui d'ailleurs, je l'ai déjà rappelé, … n'existe pas en théologie.
Que bien penser de ces deux déclarations de Paul VI ? Tout d'abord, comme je viens de le dire, je ne retiendrai pas la seconde partie de la phrase prononcée dans l'Audience du Mercredi, visiblement en écho parlé, par Paul VI, un mois après le concile, car il est évident qu'il parle là de mémoire, et de mémoire imparfaite, sur ce qu'il avait dit beaucoup plus clairement dans le Discours de clôture. C'est le Discours de clôture qui nous livre avec clarté le fond de sa pensée. Que nous y dit-il ? Avançons pas à pas en suivant humblement Paul VI. Excluant d'emblée formellement l'emploi du Magistère extraordinaire, Paul VI nous parle d'un "enseignement autorisé". Que veut dire "autorisé", sinon : "qui a autorité" ? Donc, Paul VI nous dit que l'enseignement du concile est un "enseignement qui a autorité". C'est déjà beaucoup dire, et c'est loin d'être tout puisque le pape du concile nous précise que cet enseignement "qui a autorité" a "étendu" son champ d'application normal à des domaines qui jusque là n'étaient pas visités par cet "enseignement autorisé" du Magistère. Nous sommes donc déjà, pour normer théologiquement les Actes de Vatican II, avec "un enseignement autorisé étendu, expansé", Paul VI dixit. C'est déjà extrêmement dire. Surtout qu'en plus l'acteur capital de la mise en oeuvre de l'infaillibilité dans l'Église prend bien soin de préciser que cet "enseignement autorisé expansé" "conserve toujours l'autorité et la force qui lui sont propres"... On est déjà un peu loin du "pastoral", là...
Maintenant, tout cela, évidemment, nous presse très-fort vers la grande question, la seule importante, qui, naturellement, est celle-ci : de quelle autorité s'agit-il à Vatican II, quelle est sa nature ? Puisque l'autorité du Magistère extraordinaire, d'emblée, est exclue, s'agit-il de l'autorité inhérente au Magistère ordinaire & universel de soi doté de l'infaillibilité (qui, contrairement à ce que professent faussement les lefébvristes, peut fort bien être employé par "l'Église rassemblée" dans le cadre d'un concile universel) ? Ou bien alors, s'agit-il de l'autorité du Magistère authentique, de soi non-doté de l'infaillibilité mais seulement d'une assistance large de la part du Saint-Esprit et du Christ-Époux, et qui donc pourrait être faillible ? Le nœud de la question cruciale se dénoue presque tout seul, rien que par l'exposé de la doctrine catégorielle du Magistère en Église : l'objet formel des modes magistériels ordinaire et extraordinaire, dotés de l'infaillibilité, est la Foi et les Mœurs ; l'objet formel du mode magistériel dit authentique, non-doté de l'infaillibilité, est tout ce qui n'est pas la Foi et les Mœurs. Ce qui signifie que pour décider si, par exemple, le décret de la Liberté religieuse est l'expression du Mode ordinaire & universel infaillible, ou bien du Mode authentique non-infaillible, convient-il seulement de procéder à l'examen théologique de son objet : concerne-t-il la Foi ou ne la concerne-t-il pas ? Poser la question, c'est évidemment y répondre, et j'y ai répondu plus haut. Hélas oui, Dignitatis Humanae Personae a malheureusement la Foi pour objet formel, nous l'avons vu plus haut dans la réfutation du sophisme spécieux de l'abbé de Nantes. L'objet doctrinal formel dudit Décret, est en effet le dogme "Hors de l'Église, point de salut", dont la Liberté religieuse est la contradictoire formelle. L'objet formel de Dignitatis Humanae Personae est donc un objet de Foi. Conclusion : ce Décret Dignitatis Humane Personae est un acte du Magistère ordinaire & universel doté de l'infaillibilité, et nullement un acte du Magistère authentique, non-doté de l'infaillibilité. Mais pour en rester à la question du jour, Paul VI donc, quand il nous parle pour tout le concile moderne in globo d'un "enseignement autorisé expansé" qui "conserve toujours l'autorité et la force qui lui sont propres", ne peut qu'évoquer le Magistère ordinaire & universel doté de l'infaillibilité, puisqu'il parle de l'autorité d'un concile œcuménique universel qui professe des enseignements doctrinaux ayant trait formellement à la Foi ou au Moeurs... et que ce cadre-là est très-précisément celui dudit Magistère.
Certains, affolés de cette conclusion, tâchent d'ergoter sur les formules absconses, abstruses, confusionnelles, employées par Paul VI, surtout dans l'écho parlé de l'Audience du Mercredi (formules franchement déplorables et honteuses, en effet, il faut bien le dire, de la part de la plus haute autorité ecclésiastique...). Relisons ses dites formules alambiquées, effectivement bien peu claires, et même malheureusement erronées, qui, à très-juste titre, avaient fait rugir en son temps le bouillant et sédévacantiste Père Noël Barbara. Le pape du concile nous parle d'une étrangoïde "autorité du magistère suprême ordinaire, lequel est si manifestement authentique, etc."… Pardon...?, mais, tuediable, que signifie... cette bouillie immangeable ?? Je crois que là, il faut se rendre compte que le pape Paul VI s'est hélas, pardon encore, mélangé les pinceaux, tout simplement. Car de deux choses l'une : ou bien le pape parle du Magistère ordinaire, c'est-à-dire celui universel doté de l'infaillibilité (ne manquons pas de prendre bonne note que le pape emploie bien le terme "ordinaire" pour le qualifier, l'affublant même d'un superlatif, "suprême", dont, en vérité, on n'a… que faire, le terme "ordinaire" suffisant à dire qu'il s'agit du Magistère doté de l'infaillibilité), ou bien alors le pape nous parle du Magistère authentique non-doté de l'infaillibilité (affublé lui aussi d'un superlatif, "si manifestement", dont, en vérité, on n'a pas plus à faire qu'avec le premier ; Paul VI voulait-il dire par-là que l'acte magistériel ainsi noté de "si manifestement authentique" est tellement authentique, qu'il est… ordinaire & universel ?! Il semble bien que ce soit là justement la pensée de fond de Paul VI). En tout état de cause, il ne peut pas s'agir… des deux à la fois !
En vérité, je crois que le pape Paul VI avait voulu embrasser tellement de choses dans son concile magmatique, qui avaient trait formellement à la Foi quand d'autres n'y avaient pas formellement trait, qu'il ne s'y est plus vraiment retrouvé quand il s'est agi pour lui de donner in globo la note théologique aux Actes conciliaires… Sa formule de l'Audience du Mercredi montre en effet qu'il mélange complètement et inextricablement les deux notions "ordinaire" et "authentique". Une autre raison pourrait plus encore être évoquée, me semble-t-il, et expliquer le propos biscornu de Paul VI : tout Vatican II a eu comme base morale un amour plus ou moins immodéré et désordonné de l'homme moderne avec lequel le pape veut se mettre à rang d'égalité, un homme moderne que Paul VI courtise et dont il ne faut surtout pas blesser la susceptibilité bien connue quant à n'accepter aucune autorité au-dessus de lui, parce que, le pape le sait, il "a rejeté la transcendance" comme il dira ; et donc, Paul VI ne voulait plus parler de, ni invoquer, l'autorité de l'Église pour imposer un enseignement infaillible à cet homme moderne... quand bien même il avait, en tant que pape, bien conscience de faire dans Vatican II un enseignement doctrinal ordinaire & universel de soi doté de l'infaillibilité. D'où le fait que quand il devrait parler d'infaillibilité à propos de la note attachée aux Actes conciliaires de Vatican II, et il sait bien qu'il devrait le faire, il ne le fait quand même pas… tout en suggérant très, très, très fort à son lecteur ou auditeur, par l'emploi qu'il fait de superlatifs outrés, d'avoir à penser le mot et la chose (= "magistère suprême ordinaire", "si manifestement authentique")…! Ces deux raisons donc, surtout je pense la seconde, me semblent expliquer l'imprécision, le confusionnel, voire même le caractère vraiment erroné de son propos, quand il donne la note théologique des Actes conciliaires.
Ces formules, "magistère suprême ordinaire", "si manifestement authentique", etc., me font penser quant à moi aux hérétiques ariens : eux aussi voulaient bien voir en Jésus-Christ un homme parfait, le plus parfait de tous, c'est cela, oui, oui, un homme suprême, si manifestement authentique, mais… surtout, surtout pas le Dieu incarné. Ici aussi, on nous parle d'un "Magistère suprême ordinaire", auquel on veut bien donner tous les superlatifs qu'on voudra (il est non seulement authentique, non même seulement manifestement authentique, mais il est "si manifestement authentique"…!), mais surtout, surtout, sans lui reconnaître la note théologique qui est la sienne, à savoir celle du Magistère ordinaire & universel exposé à Vatican 1er, avec l'infaillibilité y attachée… Ô malice humaine qui ne veut pas de la vérité de la Foi ! Et malheureusement Mgr Lefebvre s'appuiera sur cette "tradition"-là, qui subvertit hérétiquement le mode magistériel ordinaire & universel doté de l'infaillibilité, trompé lui aussi, prenant cette "tradition" d'obscurcissement du Magistère ordinaire & universel pour celle catholique… "Rome perdra la Foi" : cela s'applique donc aussi au Magistère ordinaire & universel infaillible, de la part des plus hautes autorités de l'Église, ou, à tout le moins, c'est très-évident avec Paul VI, ils ne savent plus dire toute la Foi dans cedit Magistère doté de l'infaillibilité, clairement et simplement.
... Alors, que s'est-il donc bien passé, à Vatican II ?
En fait, les Pères modernes se sont comportés comme deux jeunes tourtereaux séduits par le monde qui, en sortant du cinéma, ont "fait l'amour", sans bien sûr vouloir d'enfant : neuf mois après, merde alors, "l'enfant paraît" comme disait Victor Hugo. Ils ont eu beau penser à tout sauf à lui en forniquant comme des bêtes, il est là, rien de rien de rien à faire ; ils ont beau chanter maintenant mordicus, sur tous les tons non-grégoriens et à tout le monde, qu'ils ont "fait l'amour"... seulement pastoralement, c'est-à-dire sans vouloir d'enfant, L'ENFANT EST LÀ. À Vatican II, c'est exactement la même chose : les Pères ont, très-notamment dans la Liberté religieuse, infailliblement "fait l'amour", c’est-à-dire qu’ils ont fait un acte doté de l'infaillibilité ecclésiale. C'est immédiat, cela n'attend pas neuf mois : l'enfant est là tout-de-suite, "en naissant, il vomit des blasphèmes, il a des dents, en un mot, c'est le diable incarné", comme dit terriblement le Secret de La Salette pour désigner l'Antéchrist-personne. Pour mieux tromper les catholiques, on l'a appelé et diaboliquement baptisé : Dignitatis Humanae Personae. Il est maudit, il est hérétique, il est même apostat ; mais il est divinement couvert par l'infaillibilité de l'Église. Et toutes les déclarations de "pastoralité" n'y changeront rien. Parce que, entre autres, cette "note de pastoralité" n'a théologiquement aucune valeur. Nous sommes donc en présence d'un Acte d'Église à la fois doté de l'infaillibilité et contenant une formelle hérésie et même apostasie. Heureusement, nous avons vu plus haut que cette "si grande contradiction" (He XII, 3), n'est pas formelle mais simplement matérielle, comme signifiant la sainte crucifixion de l'Église-Épouse, révélant qu'elle vit désormais l'économie de "LA PASSION DU CHRIST" (car si elle était formelle, cette contradiction, elle signifierait que "les portes de l'enfer ont prévalu contre elle").
... Dignitatis Humanae Personae ! Ô tromperie affreuse et abominable des âmes, que le titre satanique donné à ce Décret qui promeut parmi les enfants des hommes l'apostate Liberté religieuse ! Alors que la véritable dignité de la personne humaine est de vivre dans la Vérité, c'est-à-dire dans la vraie Religion, que les fausses religions avilissent de toutes les façons possibles et imaginables l'être humain, le faisant vivre indignement, on intitule le Décret promouvant la Liberté religieuse : De la dignité de la personne humaine ! Ceci me rappelle que le franc-maçon Dr Pierre Simon, pour promouvoir la loi sur l'avortement, avait écrit en 1979 un livre à sensation intitulé : De la vie avant toutes choses, dans lequel il faisait l'apologie de… l'avortement, l'euthanasie, etc. ! Le titre réel aurait donc dû être : De la mort avant toutes choses. De la même manière, le Décret sur la Liberté religieuse aurait dû recevoir comme titre : Indignitatis Humane Personae, De l'indignité de la personne humaine.
Qui ne voit Satan à visage découvert dans ces inversions et tromperies absolument radicales donnant la mort sous couleur de vie, ne le verra jamais et nulle part.
Il me reste juste à réfuter quelques erreurs grossières et flagrantes, à moins qu'elles ne soient flagrantes et grossières, dans le texte de notre journaleux de LifesiteNews.
Soit disant, selon lui, le concile Vatican II "n’avait ni le but ni l’intention de proposer sa propre doctrine de manière définitive et infaillible".
Premièrement, les Pères de l'Église, à quelque époque ils vivent, ne sont pas habilités, de par leur mandat ecclésial, à enseigner dans le cadre d'un concile universel leur propre doctrine au fidèles, mais seulement et uniquement celle du Christ et de l'Église. Il est complètement idiot de supposer que la génération des "membres enseignants" de Vatican II avait une doctrine propre à proposer, détachée de celle du Christ et de son Église ! Et puis, et surtout, secondement, notre piètre théologien a l'air d'ignorer superbement qu'il y a deux modes d'infaillibilité dans l'Église : 1/ celui définitionnel, dogmatique extraordinaire, qu'il cite ; et 2/ celui non-définitif, ou théologiquement plus exactement nommé : inchoatif, ordinaire & universel. Or, pour démontrer que l'infaillibilité n'est pas employée à Vatican II, il ne suffit pas de dire, comme le fait notre journaleux, que le mode définitionnel, dogmatique extraordinaire, n'y a pas été employé, ce qui est parfaitement vrai, tout le monde le sait fort bien, et Paul VI, on l'a vu, le dit lui-même, il faut encore montrer que le mode ordinaire & universel n'a pas été, lui non plus, employé. Et c'est là le grand hic et le grand hoc pour la thèse conservatrice, car ce dernier mode, ordinaire & universel, lui aussi doté de soi de la note d'infaillibilité exactement au même titre que le dogmatique extraordinaire, a bel et bien été employé dans le concile moderne, ce qu'on sait formellement de deux manières : d'abord, par la forme de Vatican II, qui voit la réunion de l'unanimité des "membres enseignants" d'une génération ecclésiale donnée una cum le pape actuel poser des actes d'enseignements doctrinaux entés sur la Révélation, dont on a vu que c'est la condition nécessaire et suffisante pour confectionner formellement un acte du Magistère ordinaire & universel, puis ensuite, par la déclaration du pape Paul VI, qui entérine cet emploi du mode magistériel ordinaire & universel dans Vatican II, en parlant de "magistère suprême ordinaire". Ainsi donc, c'est tout le contraire de ce que dit notre journaleux, qui est vrai : le concile, s'il n'en a eu l'intention au départ, a cependant par après très-concrètement bien posé ses principaux Actes dans le cadre formel du mode ordinaire & universel, ce qui signifie formellement qu'ils sont donc de soi dotés de l'infaillibilité.
Autre erreur non moins flagrante et grossière, à moins qu'elle ne soit elle aussi grossière et flagrante : notre rédacteur évoque, par ailleurs à la remorque d'un Mgr Schneider très, très mal inspiré sur la question de la théologie des Actes de Vatican II (... pour parler par euphémisme), une soi-disant nécessité de déclaration explicite d'obligation à croire la doctrine proposée, faite par les "membres enseignants" dans l'acte, aux fidèles, la tirant d'une note du Secrétariat du Concile (preuve, soit dit en passant, que les plus hautes autorités de l'Église moderne ne connaissent même plus, derrière Paul VI, la vraie doctrine catégorielle quant au Magistère ecclésial...) : "Le Saint Concile ne définit comme contraignantes pour l’Église que les choses en matière de foi et de morale qu’il déclare ouvertement contraignantes". Or, ce prétendu constituant extrinsèque soi-disant nécessaire pour confectionner un acte du Magistère doté de l'infaillibilité, est une pure invention moderniste, une fumisterie, je l'ai déjà dit plus haut dans mon texte, il n'existe pas.
À en croire les conservateurs et autres lefébvristes en effet, un élément constitutif sine qua non d'un acte du Magistère ordinaire & universel infaillible serait la déclaration d'obligation faite aux fidèles par les promulgateurs de l'acte de croire à la doctrine y professée : si le pape oblige explicitement les fidèles à la croyance dans l'acte d'enseignement magistériel, alors, c'est infaillible, mais pas autrement, soutiennent-ils sottement, dans l'inintelligence complète de la question. Or, cet argument n'est que de la poudre de perlimpinpin lancée dans les yeux, et pas autre chose. Car la vérité, c'est que lorsque le pape parle en tant que docteur universel de tous les chrétiens, le fidèle est par le fait même, ipso-facto, automatiquement obligé de suivre sa doctrine, sans que l'explicitation de cette dite obligation d'y croire ait à être formulée le moins du monde par le pape : le caractère d'obligation est implicite et non explicite, il découle de la nature intrinsèque de l'autorité divine infaillible de tout acte magistériel ordinaire & universel, et non d'une formule préceptive extrinsèque surérogatoire.
C'est dès les Actes que cette doctrine est connue, saint Pierre l'affirmera magistralement au premier concile général de l'histoire de l'Église, l'an 51, en ces termes lapidaires : "Dieu m'a choisi parmi vous afin que par ma bouche, les Gentils entendent la Parole de l'Évangile, ET QU'ILS CROIENT" (Act XV, 7). Que les conservateurs et les lefébvriste veuillent bien lire à genoux et avec soin : les Gentils ont l'obligation de croire dès lors qu'ils entendent la Parole de Dieu sortir de la bouche de Pierre. C'est automatique (= d'où l'emploi de la conjonction "ET" -qu'ils croient-). Le premier pape en effet ne dit pas et sous-entend encore moins : " … et qu'ils croient, seulement si je leur en fais explicite obligation". La formule des Actes est en vérité remarquable dans sa simplicité lumineuse.
À la vérité, il n'y a d'ailleurs pas besoin d'être docteur in utroque pour comprendre le ridicule voire même le blasphème de cette objection : lorsque Dieu parle à l'homme, et, nous venons de le voir, c'est ce qui se passe à tout coup lorsque les "membres enseignants" usent du Magistère ordinaire & universel d'enseignement, Dieu n'a pas besoin de dire : "Bon, Je te parle, et Je te fais obligation de M'écouter". Non, cette obligation de L'écouter sous peine de réprobation découle et résulte du fait que Dieu est Dieu et que moi, je suis sa créature. Dès lors que je sais que c'est Dieu qui me parle, automatiquement, j'ai l'obligation de L'écouter. Cette même règle s'applique évidemment quand il s'agit de l'Église Universelle qui parle, puisque la Foi m'enseigne qu'elle est le canal transparent de Dieu par le Christ dès lors qu'elle enseigne la Foi à l'universalité des fidèles, "qui vous écoute, M'écoute" (Lc X, 16). Or, ceci étant bien compris, que diriez-vous d'un petit enfant qui refuserait d'écouter son père qui l'enseignerait à bien faire, sous prétexte qu'il ne lui aurait pas fait obligation explicite de l'écouter !? Ce serait la fessée déculottée, non ?! Car de plus, et combien plus, Dieu est AMOUR. Or, dès que l'Amour se manifeste, il faut le suivre. IL SUFFIT QUE L'AMOUR PARLE POUR… OBLIGER. Alors, que les conservateurs et autres lefébvristes veuillent bien cesser de considérer l'Église comme une caserne de saint-cyriens ou de sapeurs-pompiers, c'est parfaitement indigne d'elle (toute la dignité suréminente de l'Église du Christ sur toute institution humaine, justement, est là : dans l'Amour qui est le moteur premier de sa Vie, et qui, partant, est le fondement essentiel de tout raisonnement théologique, des prémisses à la conclusion formelle…).
Conclusion : pour confectionner authentiquement un document du Magistère ecclésial infaillible, il n'y a pas de constituants extrinsèques (comme l'est une formule préceptive d'obligation), il n'y a, encore une fois je vais le redire, qu'UN seul constituant intrinsèque : que Dieu parle à l'homme par son Église Universelle, c'est-à-dire par les "membres enseignants" d'une génération ecclésiale donnée, que sont le pape et les évêques actuels unis à lui. Et alors, c'est automatiquement sous le couvert de l'infaillibilité. Ce devrait être une évidence pour tout le monde (nous sommes là, remarquons-le, dans la simplicité des choses, toute divine et certaine), mais ça ne l'est pas pour les âmes qui ont décidé intérieurement de fuir "LA PASSION DE L'ÉGLISE" et qui cherchent à s'inventer des échappatoires.
Ce que j'expose là simplement était expliqué en termes savants par l'abbé Bernard Lucien, ainsi :
"Le concile [Vatican 1er] donc affirme d'abord l'existence d'une obligation de poser des actes de foi : fide divina et catholica ea omnia credenda sunt : «[est] à croire», «il faut croire», «on doit croire»... et le fondement de cette obligation est indiqué : on doit croire «ce qui est contenu dans la parole de Dieu». C'EST LE CARACTÈRE RÉVÉLÉ (PAR DIEU) QUI EST LA SOURCE DE L'OBLIGATION DE POSER UN ACTE DE FOI. On retrouve donc très-exactement, au début de ce paragraphe Porro fide divina, l'enseignement donné par le concile au commencement du chapitre III qui le contient : «Puisque l'homme dépend totalement de Dieu comme son Créateur et Seigneur et que la raison créée est complètement soumise à la Vérité incréée, nous sommes tenus, lorsque Dieu se révèle, de lui présenter par la foi la soumission plénière de notre intelligence et de notre volonté» (D. 1789). Telle est la substance des choses, la «métaphysique» de l'obligation liée à la Révélation et à la Foi. La source, le motif formel, la cause propre et adéquate de cette obligation, c'est la Vérité incréée qui se révèle, c'est la Véracité divine, ou encore, comme le dit la suite du texte que nous venons de citer (D. 1789), «l'autorité de Dieu lui-même se révélant, qui ne peut ni se tromper ni nous tromper». Comme on le voit, toute la question de «l'obligation» est réglée, substantiellement, avant et en-dehors de l'intervention de l'Église. Quel est donc ici son rôle ? L'intervention infaillible de l'Église, a pour fonction de déterminer avec précision l'objet matériel de la foi : c'est-à-dire de faire savoir avec certitude quelles sont en détail les vérités révélées. Le rôle propre de l'Église n'est donc nullement d'obliger à croire ; il est de certifier infailliblement que telle proposition appartient au donné révélé. En bref, le magistère comme tel n'oblige pas à croire, mais PROPOSE ce qui est à croire comme divinement révélé.
"C'est ainsi que les choses sont présentées par le texte de Vatican 1er. L'exercice du magistère infaillible, comme tel, ne comporte pas d'affirmer une obligation, mais de faire connaître le caractère révélé d'une proposition : «quae (...) tamquam divinitus revelata credenda proponuntur» ; ce que (l'Église) «propose à croire comme divinement révélé» ou «propose à notre foi comme des vérités révélées par Dieu». En vertu de ce texte de base de Vatican 1er, l'acte propre du magistère infaillible comporte seulement d'affirmer le caractère révélé d'une proposition ; ET ALORS, IPSO-FACTO, L’OBLIGATION LIE LE CROYANT : ON DOIT CROIRE. Non pas parce que l'Église créerait une obligation, mais parce que le fidèle connaît, par suite de l'affirmation infaillible de l'Église que telle proposition est révélée et qu'ainsi il se trouve lié par l'obligation générale de croire ce qui est révélé s'appliquant à ce cas particulier. Il est vrai que l'autorité de l'Église exerce souvent son pouvoir de juridiction conjointement au pouvoir magistériel, en frappant de peines ecclésiastiques ("anathèmes" ou autres) ceux qui refusent extérieurement son enseignement. Mais l'acte du pouvoir de juridiction est formellement et réellement distinct de celui du pouvoir magistériel. Cela est manifeste d'après le texte de Vatican 1er que nous venons d'analyser, et qui ne mentionne pas l'intervention du pouvoir de juridiction.
"Et cela a été clairement exposé par le Père Kleutgen, dans les justifications théologiques jointes au schéma réformé sur l'Église (cf. pp. 15-16) : «Dans ces décrets, il est nécessaire de distinguer l'interdiction (ou le commandement) de la définition (ou du jugement sur la doctrine). D'abord, en effet, l'Église définit que telles opinions sont mauvaises ; ensuite, elle les interdit comme telles, et elle établit des peines contre les contumaces. Or, on doit la soumission de l'esprit à l'Église qui définit, même si elle n'ajoute aucun précepte. Puisqu'en effet Dieu nous a donné l'Église comme mère et maîtresse pour tout ce qui concerne la religion et la piété, nous sommes tenus de l'écouter quand elle enseigne. C'est pourquoi, si la pensée et la doctrine de toute l'Église apparaît, nous sommes tenus d'y adhérer, même s'il n'y a pas de définition : combien plus donc si cette pensée et cette doctrine nous apparaissent par une définition publique ?» (M. 53, 330 B).
"Cet exposé doctrinal de l'un des théologiens de la Députation de la Foi à Vatican 1er est en pleine concordance avec le texte de Dei Filius que nous avons expliqué. L'interdiction ou le commandement (et donc l'explicitation de l'obligation) ne sont nullement constitutifs de l'acte infaillible : ni pour le magistère ordinaire (en-dehors d'une définition au sens strict), ni pour le magistère extraordinaire ("définition"). Dans tous les cas, l'acte du magistère garanti par l'infaillibilité est le «jugement sur la doctrine» (conformité ou désaccord avec la Révélation). Et alors les fidèles doivent adhérer, dans le même acte, et à la doctrine enseignée, et au jugement de l'Église, toujours à cause de l'autorité de Dieu qui révèle : qui révèle, et telle doctrine en particulier, et qu'il assiste infailliblement l'Église dans son enseignement. Bien entendu, si l'interdiction, ou le commandement, ou les peines canoniques ne sont pas constitutifs de l'acte infaillible, ils peuvent en être le signe. Tel est le cas bien connu des «canons avec anathème» des conciles œcuméniques, spécialement de Trente et de Vatican 1er. Dans le canon, seule la peine d'excommunication contre ceux qui disent telle doctrine est explicitée. Mais tous les catholiques reconnaissent que c'est le signe certain du jugement infailliblement porté par l'Église sur la doctrine elle-même" (L'infaillibilité du magistère ordinaire et universel de l'Église, pp. 133-135, Annexe II — Infaillibilité et obligation).
Et donc, s'il est possible d'admettre qu'il n'y a dans la rédaction conciliaire de Dignitatis Humanae Personae aucune formule d'obligation stricte (rappelons en effet les termes conclusifs de ce Décret, signés par le pape Paul VI : "Tous et chacun des articles édictés dans cette déclaration ont plu aux pères du sacro-saint Concile. Et Nous, par le pouvoir apostolique que Nous avons reçu du Christ, un avec les Vénérables Pères, Nous l'approuvons dans l'Esprit-Saint, Nous le décrétons et le statuons, et Nous ordonnons de promulguer pour la Gloire de Dieu ce qui a été ainsi statué synodalement. À Rome, près Saint Pierre, 7 décembre 1965, Paul, Évêque de l'Église catholique" ; et la notation générale que donne Paul VI à tous les Actes du Concile dans son Bref de clôture In Spiritu Sancto est de semblable facture), cela, de toutes façons, n'a aucune espèce d'incidence sur la qualification d'infaillibilité du Décret, qui, étant un enseignement du Magistère ordinaire & universel, n'en a nullement besoin pour en bénéficier. Le constituant d'obligation est en effet intrinsèque à tout enseignement doctrinal universel doté de l'infaillibilité, et non extrinsèque.
J'en ai fini.
Conclusion générale. Je résume pour vous, cher ami lecteur, le fruit de tout mon "discours de la méthode" :
Premièrement, Vatican II a promulgué des Actes ecclésiaux qui s'inscrivent formellement dans le cadre du Magistère ordinaire & universel, de soi toujours doté de l'infaillibilité. C'est par exemple éminemment le cas de Dignitatis Humanae Personae, le décret sur la Liberté religieuse.
Deuxièmement, cesdits Actes dotés de l'infaillibilité ecclésiale contiennent contradictoirement une doctrine hérétique ou même apostate ; ce qui, ainsi qu'on a été affligé de le constater, est très-clair dans le Décret de la Liberté religieuse.
Ces deux premiers constats nous montrent qu'on se trouve donc devant une contradiction dans les principes rentrée dans l'Église. Mais, comme je l'ai expliqué au début de ces lignes, il existe deux sortes de contradictions, l'une, simplement matérielle, signifiant "LA PASSION DE L'ÉGLISE", l'autre, formelle, signifiant que "les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Église".
En présence de quelle contradiction Vatican II nous met-il ? Matérielle ou formelle ?
Mon troisième constat va nous le dire :
Troisièmement, les Pères de Vatican II, en promulguant ces Actes dont le contenant est doté de l'infaillibilité quand le contenu est hérétique voire même apostat, n'ont eu aucune conscience du caractère hérétique encore moins du caractère apostat desdits Actes. Autrement dit, les Pères de Vatican II, au nom et pour le compte de l'Église Universelle, n'ont professé ces hérésies ou apostasies que matériellement.
Considérons bien que puisque l'acte de la Liberté religieuse, pour en rester à lui qui synthétise toute la problématique théologique de Vatican II (d'où l'accent fort que je mets dans cet article, sur lui), est doté de l'infaillibilité ecclésiale, alors, c'est le Saint-Esprit qui veut cet acte, par l'organe immaculé de l'Église. Mais que veut donc dire le Saint-Esprit à nos âmes fidèles, puisque cet acte ecclésial est un péché matériel d'hérésie endossé par l'Église Universelle ? La réponse est toute simple. Le Saint-Esprit, par-là, nous dit, nous montre, qu'Il met Lui-même (c'est ce que signifie la note d'infaillibilité) l'Église du Christ dans l'économie de la Passion, puisque le péché matériel en est la caractéristique essentielle, le signe topique, et que cet acte le manifeste formellement. Voilà le sens profond de cette infaillibilité dont sont dotés ces actes de péchés matériels commis par l'Église Universelle à Vatican II...
À Vatican II, les Pères modernes, certes, crucifient la Foi de l'Église par un péché matériel d'hérésie, la font donc rentrer par-là même dans l'économie de la Passion du Christ, car ils agissent à Vatican II in Persona Ecclesiae, mais ils ne renient pas la Foi de l'Église par un péché formel d'hérésie (croyez bien que c'est la même chose pour le pape François : il n'a nulle conscience de professer l'hérésie...).
Conclusion finale : L'ÉGLISE-ÉPOUSE EST MISE, PAR VATICAN II, DANS L'ÉCONOMIE DE LA PASSION DU CHRIST.
La seule thèse théologique qui rend compte catholiquement de "la crise de l'Église" manifestée par Vatican II, est donc bien celle que le Bon Dieu me fait "l'honneur ignominieux" d'exposer sur mon site et dans mes livres, depuis plus de vingt-cinq ans maintenant, à savoir celle de "LA PASSION DE L'ÉGLISE".
Quel sera le sort de cette vérité parmi les enfants des hommes, parmi les catholiques surtout ?
"Il est des choses qu'il faut dire même si l'on ne trouve presque personne pour les écouter ; raison de plus pour parler quand on voit croître de jour en jour le nombre [de ceux qui ne les écoutent pas]" (Au-delà du nationalisme ― Avant-propos, p. 13).
Car, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le prophète, et tout homme qui a mission de vérité est un prophète, ne fonctionne pas devant les hommes mais devant le Trône de Dieu.
Et cela lui suffit. Parce que, quant au prophète qui a bien fait son devoir, cela suffit au Bon Dieu.
Cela Lui suffit aussi, au Bon Dieu, pour juger, miséricordieusement ou au contraire très-sévèrement, à son Aune divine, ceux qui, par inadvertance ou hélas en toute connaissance de cause, refusent les vérités du Bon Dieu dont le prophète s'est fait le serviteur.
J'en profite pour féliciter ici les belles âmes qui, depuis déjà longtemps, me lisent et apprécient ces vérités que le Bon Dieu me fait dire, qui m'édifient, mais qui, certes, toutes, tiendraient ensemble sous un pommier, tellement elles sont peu nombreuses, tellement la vérité vraie en vérité qui révèle Jésus-Christ n'intéresse que très-peu d'âmes, de nos jours...
En la fête de sainte Marie Salomé,
mère des apôtres Boanergès,
assistant le Christ mis en croix,
ce 22 octobre 2022.
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
(Église sainte Marie Salomé, Saint-Jacques-de-Compostelle
― Archives personnelles)