Dignitas infinita, un document magistériel
bien catholique sur la dignité humaine...?
Præambulum
Dimanche 14 avril écoulé, le curé moderne de l'église paroissiale où je satisfais désormais à mon devoir dominical a chaleureusement évoqué, à la fin de la grand'messe dont il était l'officiant, le dernier document magistériel émané du Vatican, Dignitas infinita, daté du 2 avril, signé par le cardinal Fernandez et approuvé officiellement par le pape François. Il en a qualifié la doctrine, traitant de l'infinie dignité de la personne humaine, d'"exposé lumineux" (sic), et a fortement conseillé aux fidèles de la paroisse, dont je suis dans le contexte de "la crise de l'Église", de le lire.
... Mais pourquoi pas ?, me suis-je dit, interpellé, voilà qui en effet est une excellente idée. Chacun sait d'ailleurs assez, parmi mes lecteurs, à quel point je mets l'obéissance au pape et au prêtre par-dessus tout, ... du moins c'est ce que j'aimerai pouvoir faire sans arrière-pensée !, pouvoir m'en remettre à eux sans réserve sur le plan spirituel pour guider mon âme vers le Bon Dieu comme dans les temps ecclésiaux normaux, en tâchant d'oublier l'inoubliable "crise de l'Église" !..., pour ne point douter que, à peine rentré chez moi, je me suis empressé de suivre dévotement ce conseil. J'ai donc téléchargé sur Internet le document et l'ai lu avec attention. J'aimerai vraiment pouvoir dire avec dévotion, mais hélas, ce sera tout-à-fait impossible. Ce fut bien au contraire avec des sentiments de plus en plus profonds d'anathème Boanergès que, me forçant presque, je suis péniblement parvenu jusqu'à la dernière ligne, constatant une fois de plus, une fois encore, comme je ne pouvais certes que m'y attendre, ... et je le savais bien sûr !, l'hétérodoxie de ce nouveau document magistériel moderne, Dignitas infinita.
Misérablement trompé dans l'innocence de mon désir spirituel, je décidai alors, mû par une sainte-colère et le zèle de la Maison de Dieu, de porter à la connaissance de mon curé moderne ma condamnation de Dignitas infinita, en tant que catholique, suivant ainsi le conseil de l'Introït du IXème dimanche après la Pentecôte (vetus ordo) : "Détournez sur mes ennemis le mal qu'ils veulent me faire, et selon votre vérité, dispersez-les, ô Dieu mon protecteur !" Il me fallait vraiment empaler énergiquement le mal de Dignitas infinita sur sa racine, là où il surgissait, c'est-à-dire hélas...!, dans l'Église, pour l'occire et vaincre l'ennemi par le propre poison dont il voulait me faire mourir. Évidemment, je sais fort bien qu'il s'agira là d'une victoire seulement dans l'ordre surnaturel des choses bien sûr, mais cela signifie justement qu'elle a lieu devant le Trône éternel et tout-puissant de Dieu qui voit les plus faibles actions de justice de ses plus humbles serviteurs, un Trône divin certes considéré de nos jours comme parfaitement inexistant et qui n'intéresse plus personne... mais par Qui, il est bon de se le rappeler, tout vit et tout tient toujours dans l'existence, surtout quand on croit qu'il n'existe plus.
Ce que je fis, donc, par une lettre du 19 avril adressée à mon curé moderne seulement par courriel, c'est-à-dire, on l'a compris, sans me faire connaître personnellement. Car en effet, mon premier grand devoir, que je n'ai garde d'oublier ou mettre en arrière-plan, ce qui le mettrait gravement en danger, est de pouvoir satisfaire dans la Paix du Seigneur à mon devoir dominical tous les dimanches. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Il me faut donc, tout en faisant l'indispensable témoignage de Foi que parfois le Saint-Esprit me demande de faire, ménager mes relations ecclésiastiques cultuelles en conséquence, sans trop risquer un conflit ouvert avec le clergé, pouvant fort bien déboucher, si le combat devait trop s'engager jusqu'aux clivages de "la crise de l'Église" (... ce qui est toujours possible dès l'amorce !), sur une sorte d'excommunication majeure latæ sententiæ entre mon clergé moderne actuel et moi-même... déjà vécue avec certains clergés tradis. C'est donc pourquoi, en cette occurrence de Dignitas infinita, j'ai pris cette précaution de cacher ma personne à mon prêtre moderne actuel, la protégeant ainsi surnaturellement. Ce semble être peu glorieux et quelque peu contradictoire bien sûr puisqu'il est question de témoignage, et qu'un témoignage normalement est personnel, mais justement, c'est précisément ce genre de situation ligotée comme le Christ dans sa Passion (cf. Matth XXVII, 2 ; Jn XVIII, 24) que génère "LA PASSION DE L'ÉGLISE" bien vécue dans l'âme du fidèle, puisqu'elle est écartèlement viscéral, crucifixion, entre des principes et donc des devoirs contraires, frappés à mort de "si grande contradiction" (He XII, 3)...
Je prends d'ailleurs acte que ce courriel envoyé à mon prêtre moderne n'a reçu aucune réponse de sa part à ce jour, comme là aussi je le savais, et n'en recevra certainement aucune à présent, une quinzaine étant désormais passée et trépassée depuis son envoi. C'est, si je puis dire, normal : il va au fond des choses, comme mon lecteur ne va pas manquer de s'en rendre compte en le lisant tout-à-l'heure, il révèle l'état de péché matériel dans lequel gît l'Église contemporaine, le si affreux et terrible "être fait péché pour notre salut" (II Cor V, 21) Rédempteur et, de nos jours, ecclésialement co-Rédempteur. Et cela se fuit, onze Apôtres sur douze ayant montré... "l'exemple", lors de la première et archétypale Passion du Christ, cela se fuit disais-je, qu'on soit moderne ou tradi, tradi ou moderne (la fuite de la Passion est la seule chose sur laquelle ils sont tous en très-parfaite syntonie !). J'ai d'ailleurs l'insigne honneur de consigner ici, pour mémoire de gloire et d'opprobres, ne recevoir pas plus de réponse de la part des tradis à qui je fais le témoignage de la Foi en leur montrant leur hétérodoxie, que de la part des modernes, lesquels tradis révèlent donc par-là qu'ils ne valent pas plus chers que les modernes quoique le croyant tellement fort. En fait, si l'on récapitule, tous, quelsqu'ils soient, enclavés très-hermétiquement sur eux-mêmes et leurs gnoses ecclésiologiques respectives, veulent à toutes forces ne compter leurs écus surnaturels qu'avec des assignats chiffonnés, déchirés, foireux, des boutons de culotte cassés, qu'ils croient très-méritoires devant Dieu, lorsque je leur rappelle la bonne doctrine contre leurs thèses hérétiques et/ou schismatiques, comme je l'ai fait par exemple bien chirurgicalement à plat quant au lefébvrisme dans mes deux derniers articles............
Pour ce nouvel article, je vais donc maintenant premièrement reproduire ce courriel adressé à mon curé moderne le 19 avril dernier, puis, ensuite, dans le prolongement, en contrepoint, j'approfondirai quelque peu mon témoignage de Foi quant à Dignitas infinita, en ciblant quelques objets particuliers du texte, pour en bien faire saillir et mettre en montre toute l'hétérodoxie détestable au service de l'Antéchrist et de l'avènement prochain de son règne, maudit entre tous.
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
M. le Curé,
Père xxx,
Dimanche dernier, à la fin de la messe, vous avez invité les fidèles à prendre connaissance du tout nouveau document magistériel (encore qu'il n'émane pas directement du pape François), Dignitas infinita, paru le 2 avril dernier. J'ai suivi votre conseil, j'ai lu cette Déclaration signée par le Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Fernandez.
Je vous dois le témoignage que j'ai éprouvé, tout au long de ma lecture, mon Père, un très-grand malaise sur le plan spirituel et doctrinal, c'est d'ailleurs un euphémisme que de le dire car en fait c'est la réprobation qui traduit au mieux le sentiment de mon âme.
Je ne compte pas ici, dans ce simple courriel, vous en donner toutes les raisons, je vais préparer un article pour bien les exposer, que je vous communiquerai quand il sera rédigé, sûrement pas avant une bonne semaine.
Je vous donne ici seulement deux points cruciaux qui ont généré ce plus que grand malaise, cette réprobation spirituelle dans mon âme :
― Dignitas infinita prend comme base "spirituelle" fondamentale... la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, dès le § 2, et y revient à plusieurs reprises plus loin dans le texte. Il est tout-à-fait anormal et indigne de voir un document magistériel émanant de l'Épouse du Christ, même seulement en seconde main cardinalice, prendre comme base "spirituelle" une charte laïque venant d'un univers mondialiste rien moins que chrétien, pour enseigner les hommes, ceci étant déjà le signal fort en forme de feu rouge que la pensée de fond dudit document magistériel, basée sur elle, ne pourra qu'être hétérodoxe, comme elle l'est hélas. Un enseignement magistériel orthodoxe se base sur une Parole de Dieu, la vie d'un saint à donner en exemple (comme par ex., la magnifique Lettre apostolique du pape François sur saint Joseph, Patris corde), ou encore sur un point de doctrine crucial à enseigner aux "membres enseignés". Si elle prend comme fondement quelque chose de foncièrement hétérodoxe, alors, avouez mon Père que c'est garanti sur facture, le vin tiré et à boire sera vinaigre à jeter dans l'égout.
La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 provient en effet de milieux plus ou moins franc-maçonniques, ses deux chevilles ouvrières principales étant la femme de Franklin Roosevelt, le président franc-maçon des États-Unis au temps de Pie XII, Eleanor, activiste politique très-humaniste au sens non-chrétien du terme, et René Cassin, juriste français agnostique, tous deux rien moins que catholiques quant à leur conception des "droits de l'homme". Leur pensée humaniste de fond est en effet maçonnique, comme voulant établir les "droits de l'homme" sur l'homme en tant que tel, rigoureusement fermé et enfermé dans sa sphère et son cosmos (et surtout dans sa condition de déchéance issue du péché originel), et non point sur le Christ qui, en tant que Fils de l'Homme, Homme archétypal, a seul le pouvoir, premièrement de fonder dans le Réel les sains et saints "droits de l'homme", puis de les ouvrir et épanouir sur la Vie éternelle. C'est pourquoi Il a dit : "Sans Moi, vous ne pouvez RIEN faire" (Jn XV, 5 ― surtout pas bâtir une société universelle respectant les vrais et surnaturels "droits de l'homme", ceux qui sont nécessairement entés sur les "Droits de Dieu" sinon rien). Il s'agit en effet, pour les tenants de cette dite Déclaration de 1948 de promouvoir parmi les hommes un humanisme purement laïc, au sens le plus négatif, antichrétien et exclusivement athée du terme, et donc formellement hérétique, comme excluant dans le principe même, quoique seulement implicitement mais sournoisement, toute Transcendance divine, toute Révélation christique...
― La doctrine exprimée dans Dignitas infinita et approuvée par le pape François confirme hérétiquement ce fondement franc-maçonnique : il s'agit de baser la dignité de l'homme uniquement sur celle ontologique, en parfait accord avec la doctrine franc-maçonnique. On affirme mensongèrement dans Dignitas infinita que la dignité ontologique est la plus importante (= "Le sens le plus important [de la dignité humaine] est celui de la dignité ontologique qui concerne la personne en tant que telle par le simple fait d'exister et d'être voulue, créée et aimée par Dieu" ― § 7), alors que le sens le plus important est celui ordonné au salut éternel qui est le premier but de l'homme passant plus ou moins vite sur cette terre, mais toujours vite, à savoir celui de la dignité morale de l'homme. C'est pourquoi la dignité ontologique de l'homme n'est pas celle que retient la Foi catholique véritable, elle ne retient que la dignité morale de l'homme, c'est-à-dire que l'homme n'est vraiment et réellement digne que quand il meut in actu sa liberté et son vouloir à se conformer au Christ, à sa Volonté et à son Amour.
Mais la Rome pontificale actuelle se contente seulement, fort ignominieusement, de suivre, comme wagon sa locomotive, cette doctrine d'essence maçonnique qui consiste à ne retenir que la dignité ontologique de l'homme. Quel avilissement, quelle dégradation, quelle honte, quelle lâcheté, quelle trahison larvée de la Foi qui ne veut pas s'avouer à elle-même qu'elle est trahison, surtout. Dignitas infinita en effet fait l'apologie de la dignité humaine sous l'angle exclusivement ontologique, se contentant de suivre béni-oui-oui les mondialistes et les instances démocratiques universelles sur cela, quand bien même on fait semblant d'y rappeler (§ 7), mais seulement pour mémoire et sans en tirer aucune conséquence, qu'il y a plusieurs acceptions au terme "dignité de l'homme", dont celle morale, par laquelle on reconnaît certes théoriquement que la dignité de l'homme dépend aussi de la mise en œuvre de sa liberté vers le Bien... mais sans affirmer JAMAIS avec la Foi catholique que c'est la SEULE acception de la dignité de l'homme à retenir sur le plan surnaturel.
Cette grave déviance théologique est déjà manifestée par le décret de la Liberté religieuse, dans Vatican II, qui va même plus loin encore dans la formulation hérétique. En effet, dans un renversement des valeurs proprement antichristique, n'y est-il pas dit que "La dignité de la personne humaine est, en notre temps, l'objet d'une conscience toujours plus vive ; toujours plus nombreux sont ceux qui revendiquent pour l'homme la possibilité d'agir en vertu de ses propres options et en toute libre responsabilité" (§ 1). Les Pères parlent ici de la seule dignité ontologique de l'homme, qui donnerait donc soit disant le droit d'agir, quelle que soit la moralité de cet agir, en bien ou en mal. Et, hélas, ce n'est pas, de leur part, qu'une pétition de principe, ils ne font pas là que dire la pensée dominante du monde contemporain, ils y acquiescent eux-mêmes hérétiquement, ils la suivent... très-démocratiquement, comme le franc-maçon Lafayette qui, aux temps de la Révolution, déclarait : "Puisque nous sommes leurs chefs, suivons-les !" Dans ce décret, les Pères vont effectivement donner un prétendu droit à l'homme d'agir en matière religieuse, quelque soit l'orientation, bonne ou mauvaise, de sa liberté religieuse mise ainsi en œuvre sur la base de sa seule dignité ontologique, ce qui est parfaitement hérétique : la Foi ne donne ce droit qu'à la liberté catholique du BIEN agir religieux, ayant comme base la dignité morale de l'homme. Nous sommes donc là dans un renversement terriblement antéchristique. Il n'est pas catholique, surtout en matière de religion, de donner à l'homme la liberté d'agir de par sa dignité ontologique, donc indifféremment en bien ou en mal, pour la vraie ou pour n'importe quelle fausse religion, comme le fait le document sur la Liberté religieuse de Vatican II.
Je vais arrêter là, car je me rends compte que je commence déjà à rédiger l'article dont je vous parlais, mon Père, au début de ce courriel... que j'avais pensé être beaucoup plus court !
Loin donc de souscrire à Dignitas infinita, qui n'est qu'une resucée, un écho du décret hérétique de la Liberté religieuse dans Vatican II (qu'il cite d'ailleurs), je vous fais mon témoignage de Foi que je réprouve ce document de toutes mes forces, mon Père, avec l'énergie non pas du désespoir mais de l'Espérance chrétienne, parce qu'il véhicule une doctrine non-catholique.
Si en effet nous ne voyons plus dans l'homme que sa dignité ontologique, nous en obsédant le plus possible au point d'effacer la nécessité vitale pour l'homme d'œuvrer personnellement lui-même à sa dignité morale, alors nous tombons damnablement dans le néo-modernisme des Henri de Lubac, Karl Rahner, etc., qui professaient que la nature de l'homme présuppose intrinsèquement la Surnature divine. Ainsi donc, s'il en était ainsi, il suffirait alors juste, effectivement, de s'occuper de la dignité ontologique de l'homme, parce que celle-ci présupposerait automatiquement sa dignité morale : nous sommes là en plein modernisme, en pleine hérésie, mais avouez, mon Père, que c'est bel et bien à cela que mène à toute vapeur la doctrine de Dignitas infinita, ne faisant d'ailleurs en cela que suivre les Fratelli tutti et les Dignitatis Humanæ Personæ... pour en rester à ces seuls documents magistériels modernes.
Nous sommes donc vraiment dans un temps de très-grande "crise de l'Église" sur le plan doctrinal et moral. Et la crise n'est pas d'abord extra muros, mais essentiellement intra muros, jusqu'au Siège de Pierre. Il s'agit, pour le simple chrétien, de garder les idées claires sur la Foi, et ensuite tâcher de faire au mieux sur le plan pratique, dans la vie de sa Foi au niveau des structures ecclésiales, que celles-ci soient modernes ou tradis, sans condamner personne, surtout pas le pape actuel.
Je ne saurai finir sans vous dire que j'apprécie bien, dans son ensemble, les messes du dimanche à yyy, auxquelles j'assiste désormais depuis environ deux ans. L'important est d'entretenir une Foi simple, réelle, basique, pieuse dans les âmes, la plus fervente possible, la plus respectueuse du caractère sacro-saint des Offices également, sans rentrer dans les idéologies de la Foi scabreuses et tellement dangereuses, comme le fait hélas encore une énième fois ce nouveau document magistériel, Dignitas infinita. C'est le plus important, et je pense que vous avez ce louable souci pour vous-même et près de vos fidèles.
Avec ma prière, croyez-moi bien sincèrement et très-respectueusement vôtre, Père xxx, filialement in Christo Rege.
Un simple fidèle,
Vincent Morlier.
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
Comme promis, voyons maintenant ensemble quelques points saillants du texte de Dignitas infinita, et commençons par éplucher un peu la Présentation soignée signée par le cardinal Fernandez.
Il nous dit d'emblée que c'est un document magistériel qui a fait l'objet d'un très-gros travail, nous ne sommes pas là en présence d'un texte superficiel lancé en l'air sans réflexion. Ainsi donc, on est obligé d'en déduire que la doctrine à tout le moins favens hæresim et plus certainement hérétique qui s'y trouve n'est de toutes façons pas précisément de l'ordre du lapsus calami, juste un simple dérapage incontrôlé mais isolé et accidentel, elle est tout au contraire, de l'aveu même de ses rédacteurs, l'expression la plus profonde de la pensée vaticane aux jours d'huy : "L’élaboration du texte, qui a duré cinq ans, nous permet de comprendre qu’il s’agit d’un document qui, en raison du sérieux et de la centralité de la question de la dignité dans la pensée chrétienne, a requis un long processus de maturation pour parvenir à la version finale que nous publions aujourd’hui", explique-t-il, après avoir relaté au long le processus effectivement très-laborieux de construction du texte en question commencé en 2019.
Il nous précise de plus qu'il s'est agi pour les Pères bergogliens d'œuvrer à "la rédaction d’un texte soulignant le caractère incontournable du concept de dignité de la personne humaine au sein de l’anthropologie chrétienne et en illustrant la portée ainsi que les implications positives au plan social, politique et économique, en tenant compte des derniers développements du thème dans la sphère académique et de ses compréhensions ambivalentes dans le contexte d’aujourd’hui".
Le cardinal signataire souligne que là, dans cette phrase à longs fils et à rallonge, réside la pensée de fond motivant Dignitas infinita. Il n'a pas l'air de se rendre compte qu'elle est vraiment très-révélatrice, cette pensée de fond, ne serait-ce que par sa langue de buis ! Qui ne voit ici que le concept de fond de la dignité de la personne humaine retenu par les Pères modernes bergogliens se noie dans la mer du monde et son inconnaissabilité métaphysique, et n'est plus du tout enté sur la Vigne du Christ et la simplicité conceptuelle émanant de la grâce divine ? J'avais déjà noté ce même brouillard-brouillon conceptuel des Pères modernes en lisant le § 7 de la Liberté religieuse de Vatican II, que j'avais ainsi commenté vertement : "... Ouf, merci Aspro !! Qui ne voit, derrière cette bouillie d’enflures de mots enfilés les uns cul par-dessus tête des autres, sans véritable lien logique, mais faisant office d’écran de fumée, qu’il n’y a en fait qu’un grand et affreux vide métaphysique" (Réfutation de la thèse des "ralliés", p. 79).
Le grand dévoiement spirituel des Pères modernes bergogliens se voit donc déjà dès les prolégomènes de la pensée de fond motivant Dignitas infinita. Réfléchir la dignité ontologique de la personne humaine à partir de "ses compréhensions ambivalentes dans le contexte d'aujourd'hui", en particulier, est vraiment dire qu'on ne conçoit plus les choses dont on parle dans la simplicité conceptuelle du Réel enté sur Dieu, l'ambivalence étant en effet, tel le Janus antique à deux visages dont l'un regarde dans une direction quand l'autre regarde dans celle qui lui est radicalement opposée, de conceptualiser un être à la fois par deux notions différentes qui ne se compatibilisent pas entre elles. Le résultat, c'est qu'il n'y a donc pas moyen de fonder cet être sur un concept métaphysiquement simple, vrai et réel, le concept est dès lors inconnaissable. Autrement dit, évoquer l'ambivalence pour fonder le concept de la dignité de la personne humaine, c'est avouer qu'on le fonde et réfléchit sur l'inexistence métaphysique, le sable mouvant de la mer, qui n'a pas de lieu où exister, comme les anges damnés dont on ne peut plus trouver la place au Ciel. Et il est évident que les abstractions intellectualistes de la "sphère académique", loin de fournir et révéler ce concept réel indispensable, ne font que laisser dans l'inconnaissabilité viscérale, surtout si en plus on ratisse à la fraîche dans l'info du jour pour connaître les "derniers développements du thème", "dans le contexte d'aujourd'hui" (hier ou demain, ça ne sera donc déjà plus valable ou pas encore valable ?) !... Nous sommes là en pleine méthode moderniste d'appréhension des concepts. Cela nous est pourtant présenté comme étant la pensée de fond de Dignitas infinita pour conceptualiser la dignité humaine...
Or, c'est dans la direction exactement opposée à celle prise par nos Pères modernes bergogliens qu'il faut regarder pour connaître le vrai concept de la dignité de la personne humaine : loin qu'il faille baisser le regard vers la terre, il faut le lever vers le Ciel pour le connaître, car la dignité de la personne humaine a sa source et ses racines dans le Ciel et non sur la terre. Comme l'avait fort bien exprimé Rivarol (1753-1801) à propos des nations, mais ce qu'il en dit s'entend beaucoup mieux encore au niveau des êtres humains : "Toute nation [= toute personne humaine] est un vaisseau qui a ses ancres dans le Ciel". C'est-à-dire que la dignité humaine véritable n'a son fondement réel et subséquemment son expression spatio-temporelle que par et dans le Christ-Dieu et Homme à la fois, sinon rien. Mais dans la définition que nous en donnent les Pères modernes planchant dans Dignitas infinita, on se rend compte qu'ils la basent sur la terre, en déconnection totale avec le Ciel, c'est-à-dire déconnectée de la dignité morale de l'homme qui n'existe que lorsque le sarment humain est enté sur la Vigne du Seigneur. En vérité métaphysique vraie, la dignité humaine seulement ontologique ordonnée à la terre est juste un non-dit qui ne doit pas être mis en avant et surtout pas tout seul, il doit toujours être mis, passivement et en non-existence, derrière la dignité morale de l'homme ordonnée au Ciel, qui seule, est active et existante. C'est elle seule, la dignité morale de l'homme, qui existe et qui doit être la seule à exister.
Et c'est justement là que se situe le grand venin de Dignitas infinita ou de Fratelli tutti (cf. ma dénonciation de l'hétérodoxie de Fratelli tutti au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/mais-ou-est-donc-dieu-le-pere?Itemid=1), suivant damnablement le vaticandeux Dignitatis Humanæ Personæ : d'en rester hérétiquement à la seule dignité ontologique humaine, passive et inactive, qui, de soi, ne tient aucun compte de la dignité morale de l'homme, ceci étant le concept franc-maçonnique par excellence par lequel, en fait, en le suivant, on aboutit très-rapidement et très-certainement à la... déification de l'homme dans sa condition métaphysique actuelle, c'est-à-dire grevée et hypothéquée du péché originel.
Et c'est cela justement, le grand poison final de tout ce processus moderne, ou plutôt moderniste, épousé par la Rome pontificale depuis le Concordat napoléonien au niveau des Mœurs puis ensuite à Vatican II sur le plan de la Foi, et avec de plus en plus de perversité plus les temps avancent : finir dans l'adoration de l'homme, de tout homme, quelqu'il soit et surtout quoiqu'il fasse, PARCE QUE TOUT HOMME EST DIEU, ainsi que le grand Tentateur l'avait susurré à Ève au tout début des Temps de ce monde : "Vous serez comme des dieux" (Gn III, 5). C'est cela le grand piège à sanglier aux crocs acérés et tellement mordants, qui crochent si fort en son cœur très-profond l'âme humaine (même celle des saints n'est pas du tout exemptée de pouvoir y être mordue), caché derrière l'obnubilation forcenée de la seule dignité ontologique de l'homme que l'on fait miroiter follement dans la période moderne, si dangereusement sur le plan spirituel, obnubilation réprouvée à laquelle s'est salement et très-ignominieusement accouplée la Rome pontificale, qui, par-là même, réalise la figure prophétique de la grande Prostituée de rouge vêtue, juchée impudiquement sur la Bête elle aussi écarlate dénoncée et prophétisée par saint Jean dans l'Apocalypse pour les derniers temps du monde, "Babylone la grande, la mère des fornications et des abominations de la terre" (Apoc XVII, 5).
L'ordre à la fois naturel et surnaturel des choses veut que la dignité morale de l'homme soit toujours en-devant et par-devant sa dignité ontologique, celle-ci n'étant que dans l'état de non-dit inutile à exprimer. Et non pas l'inverse. Et surtout pas l'inverse.
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
Je vais commenter maintenant deux textes fort importants de Jean-Paul II et de François cités par le cardinal Fernandez toujours dans cette Présentation de Dignitas infinita, sur cette question de la dignité ontologique de l'homme, les voici :
"De fait, cette dignité de tous les êtres humains peut être comprise comme «infinie» (dignitas infinita), comme l’a déclaré saint Jean-Paul II lors d’une rencontre avec des personnes souffrant de certaines limitations ou handicaps, afin de montrer comment cette valeur reconnue à tous va au-delà de toutes les apparences extérieures ou des caractéristiques de la vie concrète des personnes. Dans l’encyclique Fratelli tutti, le pape François a voulu souligner avec une insistance particulière que cette dignité existe «en toutes circonstances», invitant chacun à la défendre dans chaque contexte culturel, à chaque moment de l’existence d’une personne, indépendamment de toute déficience physique, psychologique, sociale ou même morale. À cet égard, la Déclaration [Dignitas infinita] s’efforce de montrer qu’il s’agit d’une vérité universelle, que nous sommes tous appelés à reconnaître, comme une condition fondamentale pour que nos sociétés soient réellement justes, pacifiques, saines et, en fin de compte, authentiquement humaines" (Présentation).
Sortons de la métaphysique et rentrons dans la pratique des choses, nous allons tout-de-suite comprendre le fond de la question. Je prends le cas d'Adolf Hitler. Lui, qui est un homme doté de sa dignité ontologique de personne humaine comme tous les êtres humains, met en œuvre tout son agir sur un concept faussé d'ordre sociopolitique basé sur le fascisme, et non seulement il le met en œuvre personnellement mais il le fait mettre en œuvre par l'homme-État allemand tout entier. Adolf se trompe. Et, chacun le sait, ses erreurs monstrueuses vont répandre l'enfer sur la terre pendant cinq terribles années, surtout du côté des juifs. Or, après avoir entendu dire que la dignité ontologique est "infinie" pour reprendre l'expression citée de Jean-Paul II, donc aussi celle d'Hitler, après surtout lire sous la plume de François que cette dignité infinie d'Hitler existe "en toute circonstance", "dans chaque contexte culturel", donc, bien sûr de sûr, aussi dans celui sociopolitique du fascisme, "à chaque moment de l'existence d'une personne", par exemple entre 1939 et 1945, avec cette terrible précision que l'on doit "la défendre indépendamment de toute déficience même morale", dois-je en conclure, et tout le monde avec moi est-il obligé d'en conclure, qu'il était dès lors interdit d'empêcher Hitler de faire ses mauvaises actions, de par sa dignité ontologique qui doit toujours être "défendue" et dont Dignitas infinita nous dit à satiété et surtout ad nauseam, qu'elle est, comme toute dignité ontologique de tout homme, inaliénable et surtout imperdable...?
That's the question. Avant de répondre à la question posée, comprenons bien jusqu'à quel point cela va, de ne vouloir conceptualiser la dignité de la personne humaine uniquement et exclusivement que par celle ontologique, ou plus vicieusement de vouloir mettre à parité celle morale et celle ontologique, ainsi que nous en fait formel devoir la doctrine de Dignitas infinita : "Pour clarifier davantage le concept de dignité, il est important de souligner que la dignité n'est pas accordée à la personne par d'autres êtres humains, sur la base de certains dons et qualités, de sorte qu'elle pourrait éventuellement être retirée. Si la dignité était accordée à la personne par d'autres êtres humains, elle le serait de manière conditionnelle et aliénable, et le sens même de la dignité (quoique digne d'un grand respect) resterait ainsi exposé au risque d'être aboli. En réalité, la dignité est intrinsèque à la personne, elle n'est pas conférée a posteriori, elle est antérieure à toute reconnaissance et ne peut être perdue. Par conséquent, tous les êtres humains possèdent la même dignité intrinsèque, qu'ils soient ou non capables de l'exprimer de manière adéquate" (§ 15).
Entendant donc bien, de cette lecture, que la dignité humaine ontologique d'Hitler ne lui étant pas accordée par d'autres personnes, ne pouvant lui être retirée, lui étant intrinsèque, ne pouvant être jamais perdue, même s'il n'est pas capable "de l'exprimer de manière adéquate", et Dieu sait assez si ce fut le terrible cas en ce qui le concerne, doit-on pour autant en tirer la conclusion que rien, selon le "droit de l'homme" ontologique mis comme seule norme à respecter, ne pouvait lui faire obstacle lorsqu'il mettait en œuvre par exemple "la solution finale" et l'extermination des juifs...? Poser la question, c'est évidemment y répondre : NON, bien sûr, il était formellement interdit à Hitler, appuyé sur sa dignité ontologique de personne humaine moralement dévoyée, de mal faire.
Mais voilà donc qui insère dans le raisonnement une norme morale totalement absente des propos pontificaux modernes sur le sujet que nous venons de lire, qui convainc de forfaiture tout ce que viennent de nous dire Jean-Paul II puis François, car je ne trouve RIEN dans leurs propos pour relativiser et surtout subordonner la dignité ontologique de la personne humaine à sa dignité morale, comme la Foi catholique en fait formelle obligation. Vouloir, comme ils le font, s'obséder de la seule dignité ontologique de l'homme au point de vouloir tout voir par elle, c'est en effet aboutir forcément et obligatoirement à effacer la dignité morale de l'homme au nom de la dignité ontologique, implicitement ou même explicitement. Dans l'espace métaphysique et existentiel, ne peut subsister en effet que l'une OU l'autre, soit la dignité ontologique, soit la dignité morale. Il est impossible de les faire cohabiter ensemble en donnant à la fois à toutes les deux un attribut absolutiste, souverainiste, comme le veut la doctrine de Dignitas infinita. Mais de parler de la seule dignité ontologique de l'homme sans y mettre dans le propos aucun frein par la dignité morale de l'homme, comme le font les papes modernes, est une hérésie et mène in fine aux pires indignités humaines, ce qui montre et démontre l'illusionnisme voire l'hypocrisie de ceux qui ont voulu ne voir que la dignité ontologique de l'homme, comme j'ai voulu l'illustrer brutalement avec l'exemple d'Hitler. Or, malheureusement, cherchez bien dans les soixante-six articles de Dignitas infinita, vous ne trouverez AUCUN article rappelant la Foi catholique en cette matière, à savoir la nécessité théologique de subordonner intégralement la dignité ontologique de l'homme à sa dignité morale, cette dernière régulant la première et la réglant dans son entier et sans rien n'en excepter, par le haut c'est-à-dire par le Royaume de Dieu descendant du Ciel sur la terre (Apoc XXI), sans que rigoureusement rien de la dignité ontologique soit exclu du contrôle fait sur elle par la dignité morale de l'homme.
Les propos de Jean-Paul II puis de François invitent hérétiquement, tout au contraire, au concept franc-maçonnique de la dignité humaine, qui veut que celle ontologique soit en définitive la seule à exister, et par conséquence immédiate, qu'elle soit la seule à imposer ses lois universellement, à tout le monde et à tout concept, y compris celui de la dignité morale de l'homme dérivant de la Majesté de Dieu, laquelle dignité morale, que cela lui plaise ou bien non, doit alors s'incliner, de force s'il le faut, devant ses caprices ou pire, ses iniquités. Comme avait dit Jacques Chirac, alors président, contre ceux qui s'enchaînaient aux billots des avortoirs pour empêcher les avortements : "Il y a danger dans ces manifestations à ce que la loi morale prévale sur la loi légale". Loi légale qui est ordonnée à la dignité ontologique de l'homme OU loi morale qui l'est à la dignité morale de l'homme. Effectivement, c'est l'une OU l'autre. Et Chirac, bien entendu, en bon gardien de la République post-révolutionnaire, de choisir la loi légale basée sur la dignité ontologique de l'homme. Nous sommes là en pleine inversion satanique radicale, in radice, puisqu'au contraire, l'ordre à la fois naturel et surnaturel veut que ce soit la dignité ontologique qui soit entièrement soumise à la dignité morale de l'homme, et non l'inverse. Mais le problème, c'est que les papes modernes suivent au plus près la perversion idéologique révolutionnaire, et ne nous parlent plus que de la dignité ontologique de l'homme...
Par exemple, on a vu que le cardinal Fernandez cite Jean-Paul II affirmant que la dignité ontologique de l'homme est infinie (Angélus avec les personnes handicapées à l’Église cathédrale d’Osnabrück, 16 novembre 1980), d'où d'ailleurs il semble avoir été tirés les premiers mots de ce nouveau document magistériel, Dignitas infinita. Mais donc, cette infinitude de la dignité ontologique de l'homme, qui définitionnellement caractérise ce qui est absolu et sans borne, soumet-elle à sa loi souveraine la dignité morale de l'homme ? Voilà la seule question importante, la questio magna que de toute évidence nos Pères modernes ne voient absolument pas à moins qu'ils ne veulent absolument pas la voir, et donc se posent encore moins. Or, si l'on ne parle premièrement que de la dignité ontologique de l'homme et qu'en plus on lui donne l'attribut proprement divin d'infini, qui donc de soi est absolu et sans borne, comme le font les Pères modernes, alors, comment voulez-vous qu'on réponde à la question que je viens de poser autrement que par l'affirmative. Si elle seule existe, alors, puisqu'elle est de qualité infinie, elle se soumet et règle toutes choses sous sa coupe, en ce compris bien sûr aussi la dignité morale de l'homme, qui, par voie de subséquence, n'existe plus. Pour dire ces choses de métaphysique brut de décoffrage : Adolf Hitler avait donc le droit, fondé sur sa dignité ontologique de personne humaine certes dévoyée mais toujours inaliénée, imperdable, et toujours... "à défendre" (!), comme ose dire François dans Fratelli tutti, d'envoyer les juifs aux chambres à gaz.
Mais bien sûr, il n'est pas besoin de préciser que la vérité catholique est aux antipodes de cette proposition hérétique, et en voici la raison métaphysique : l'infinité ou infinitude de la dignité ontologique de l'homme dont nous entretient Jean-Paul II n'est infinie qu'intrinsèquement, mais extrinsèquement elle ne l'est plus, elle est réglée, contrôlée et régulée entièrement par la dignité morale de l'homme, et donc, extrinsèquement, elle n'est plus du tout infinitude, au sens hérétique où l'emploie Jean-Paul II, à savoir de tout plier sous elle, ayant au contraire à passer sous les fourches caudines de la dignité morale de l'homme qui lui est supérieure, et qui, elle seule, a le métaphysique attribut divin de l'infini, comme étant enté sur la grâce divine.
Pour conclure. La seule Présentation du cardinal Fernandez nous a donc déjà fort bien permis de régler la très-grave question métaphysique de fond, quant à la dignité de la personne humaine, et de dénoncer l'hétérodoxie foncière de la doctrine à saveur moderniste professée dans Dignitas infinita. Voyons à présent quelques points importants dans le corps du texte lui-même, qui vont nous permettre d'affiner voire de clarifier plus encore la question :
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
― Après avoir donné dans le § 1 sa définition de la dignité ontologique de tout homme, Dignitas infinita cite François qui invoque "Le primat de la personne humaine et la défense de sa dignité en toutes circonstances" (Laudate Deum, 4 octobre 2023, § 39). Cette proposition est, on l'a compris par tout ce que je viens d'exposer dans le chapitre précédent, parfaitement hérétique : puisque François entend parler de la dignité ontologique de l'homme, alors cette dite dignité ne doit pas être défendue "en toutes circonstances" mais seulement dans les circonstances où elle est elle-même en dépendance et adéquation, par son être et/ou par son agir, avec la dignité morale de l'homme. Ou alors cela équivaut à dire qu'il fallait "défendre" la dignité ontologique d'Hitler qu'il employait au service du nazisme avec la passion et l'enthousiasme qu'on lui sait, contre ceux qui voulaient l'empêcher d'envoyer les juifs mourir dans les chambres à gaz. "En TOUTES circonstances" est donc parfaitement hérétique.
Mais laissons à présent la doctrine catholique bien nous expliquer ces distinctions essentielles, entre dignité ontologique et dignité morale de l'homme, et commençons par saint Thomas d'Aquin : "Par le péché, l’homme s’écarte de l’ordre prescrit par la raison ; c’est pourquoi il déchoit de la dignité humaine qui consiste à naître libre et à exister pour soi ; il tombe ainsi dans la servitude qui est celle des bêtes, de telle sorte que l’on peut disposer de lui selon qu’il est utile aux autres, selon le Psaume (49, 21) : «L’homme, dans son orgueil ne l’a pas compris ; il est descendu au rang des bêtes ; il leur est devenu semblable» (2–2, q. 64, art. 2, ad 3um)". Il est clair que saint Thomas d'Aquin, suivant la Foi catholique, n'entend dans ce passage la dignité humaine qu'au niveau moral, celle par laquelle l'être de l'homme se conforme par sa libre volonté à la Personne du Christ, il ne tient aucun compte, comme effectivement il le doit, de la dignité ontologique de l'homme dont on peut au contraire prendre acte qu'il l'assimile même purement et simplement, lorsqu'elle s'émancipe peccamineusement de la dignité morale de l'homme, à la condition... des bêtes sans intelligence.
Le pape Léon XIII explicite encore mieux la question : "La liberté, cet élément de perfection pour l’homme, doit s’appliquer à ce qui est vrai et à ce qui est bon. (…) Si l’intelligence adhère à des opinions fausses, si la volonté choisit le mal et s’y attache, ni l’une ni l’autre n’atteint sa perfection, toutes deux déchoient de leur dignité native et se corrompent. Il n’est donc pas permis de mettre au jour et d’exposer aux yeux des hommes ce qui est contraire à la vertu et à la vérité, et bien moins encore de placer cette licence sous la tutelle et la protection des lois" (Immortale Dei, 1er novembre 1885, § 149). Pour le dire ici sans s'y arrêter, cette dernière phrase de Léon XIII condamne de manière flagrante, très-claire, toute la démarche des Pères de Vatican II dans la Liberté religieuse de Vatican II...
Elle condamne non moins et foudroie de plein fouet la doctrine exprimée par Dignitas infinita, qui n'est d'ailleurs rien d'autre qu'une resucée de celle de Dignitatis Humanæ Personæ, lorsqu'elle ose formuler : "Le sens le plus important [de la dignité humaine] est celui de la dignité ontologique qui concerne la personne en tant que telle par le simple fait d'exister et d'être voulue, créée et aimée par Dieu. Cette dignité ne peut jamais être effacée et reste valable au-delà de toutes les circonstances dans lesquelles les individus peuvent se trouver. (...) À cet égard, la distinction introduite ici nous aide à discerner précisément entre l'aspect de la dignité morale qui peut effectivement être «perdue» et l'aspect de la dignité ontologique qui ne peut jamais être annulée" (§ 7).
Or, faut-il le dire, c'est Léon XIII et saint Thomas d'Aquin qui ont raison contre Dignitas infinita. Lorsque l'homme, par son libre arbitre, n'est plus moralement digne parce qu'il fait un mauvais choix et qu'il le met in actu en œuvre, alors, il "déchoit de sa dignité native" (Léon XIII), "il déchoit de sa dignité humaine" (St Thomas d'Aquin), Léon XIII comme saint Thomas voulant parler là de la dignité ontologique de l'homme. Plus exactement dit : cette dignité ontologique reste certes intacte dans l'homme qui ne satisfait pas à sa dignité morale, mais elle est désormais en mode exclusivement passif, en grisé, comme, de fait, n'existant plus. Elle ne doit plus du tout être considérée comme toujours existante et active, comme le professe au moins par défaut Dignitas infinita, en formulant que "la dignité ontologique ne peut jamais être annulée (...) et reste valable au-delà de toutes les circonstances", formulation absolutiste hérétique donc, parce que, théoriquement, elle ne peut qu'intégrer la circonstance où la dignité morale de l'homme est foulée aux pieds dans son âme par l'homme lui-même.
Mgr Marcel Lefebvre, au concile, résumait lapidairement et fort bien la questio magna, lorsque, à plusieurs reprises, il avertit les Pères de Vatican II de l'hétérodoxie viscérale de la Liberté religieuse s'appuyant hérétiquement sur la seule dignité ontologique pour fonder la dignité de l'homme, au moyen de plusieurs interventions dans l'aula conciliaire dont je retiens seulement le passage lapidaire d'une d'icelles, vraiment très-édifiant, à la Foi très-forte et synthétiquement ramassée (qu'on veuille bien comprendre, soit dit en passant, que si j'ai dénoncé fermement l'hétérodoxie de son positionnement théologique dans "la crise de l'Église" dans mes deux derniers articles, je n'en ai pas moins une grande admiration pour cet évêque à la Foi vibrante, sans lequel, je le redis, s'il n'était monté vaillamment au créneau dans "l'été chaud 1976", le monde entier serait arrivé au règne de l'Antéchrist-personne sans même pouvoir se rendre compte qu'il y avait crise mortelle dans l'Église...) : "Il est impossible de parler véridiquement de liberté, de conscience, de dignité de la personne, sinon par rapport à la loi divine [c'est-à-dire selon la dignité morale de l'homme, la seule véritable]. Cette observance de la loi divine est le critère de la dignité humaine. L’homme, la famille, la société civile possèdent une dignité dans la mesure où ils respectent la loi divine" (Dixième intervention de Mgr Lefebvre au concile sur la Liberté religieuse, cf. https://laportelatine.org/formation/crise-eglise/vatican-ii/dixieme-intervention-de-mgr-lefebvre-au-concile-sur-la-liberte-religieuse-15-septembre-1965).
La dignité morale de l'homme est en fait la seule VRAIE dignité de l'homme, c'est à savoir quand l'homme, par son agir qui engage toute sa personne, conforme son être, l'image de Dieu qui est en lui, sa déité pourrions-nous dire, à la Vie et à la Personne de Jésus-Christ, qui, seule, lui révèle sa dignité véritable en acte, in actu. Car la vérité vraie est que je n'existe que parce que le Christ, Fils de l'Homme, existe, et qu'Il existe en moi par mon libre "oui, fiat" à son existence en moi ; de même, je ne suis digne que parce que le Christ est digne et que je Le fais vivre en moi, selon le célèbre mot de saint Paul : "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi" (Gal II, 20). Tout ce que je fais dans ma vie terrestre sans l'avoir basé sur la grâce du Christ est à tout le mieux œuvre morte, en espérant très-fort qu'aucun péché ne s'y glisse (ce qui, à cause de notre nature déchue, est presque impossible).
Laissons Jésus bien nous le dire par sa parabole : "Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit [ce fruit qui, dans notre affaire, est la dignité de la personne humaine], s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez en Moi [nous ne pouvons pas être digne de par nous-même, mais seulement de par le Christ]. Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en Moi, et Moi en lui, porte beaucoup de fruit [plus nous vivons du Christ, et plus nous vivons dans la dignité humaine] ; car, sans Moi, vous ne pouvez rien faire [vous ne pouvez pas acquérir la dignité humaine sans Moi, cette dignité humaine finalement de source surnaturelle et qui est substrat du salut ; c'est pourquoi :]. Si quelqu'un ne demeure pas en Moi [s'il prétend acquérir la dignité humaine en M'excluant radicalement... attitude que vont exalter damnablement les Pères modernes bergogliens dans Dignitas infinita, derrière la Déclaration universelle des droits de l'homme], il sera jeté dehors comme le sarment, et il séchera ; puis on le ramassera, et on le jettera au feu, et il brûlera" (Jn XV, 4-6).
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
― "Cette dignité ontologique et la valeur unique et éminente de chaque femme et de chaque homme qui existent dans ce monde ont été reprises avec autorité dans la Déclaration universelle des droits de l'homme (10 décembre 1948) par l'Assemblée générale des Nations unies" (§ 2).
Le mot vraiment choquant de ce § 2 est "avec autorité". Quel scandale de voir que non seulement, comme je l'ai fait remarquer à mon curé moderne dans ma lettre du 19 avril dernier, les Pères modernes bergogliens appuient leur doctrine perverse, de manière du reste fort significative, sur la franc-maçonnique Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, mais qu'en plus, ils lui attribuent et l'auréolent d'une autorité... qu'elle n'a même pas !, mais qu'ils lui inventent dans leur perversité pour lui donner mensongèrement plus de poids aux yeux des hommes, qu'ainsi ils trompent plus damnablement encore, comblant quant à eux la mesure de leur péché gravissime ! Ne les voit-on pas honorer quasi sacrilègement la date anniversaire de cette Déclaration universelle des droits de l'homme, dans ce document magistériel d'Église qu'est Dignitas infinita, y "commémorant le 75e anniversaire de ce Document" (§ 2), comme si elle était tirée d'une éphéméride ecclésiale intégrée à la grâce du Christ ?! Ce qui ne fait que montrer à quel point de trahison de la Foi ils sont rendus, comme il ressort scandaleusement de cet autre passage : "Comme l’a déjà rappelé le Pape François, «dans la culture moderne, la référence la plus proche au principe de la dignité inaliénable de la personne est la Déclaration universelle des droits de l’homme, que saint Jean-Paul II a définie comme une “pierre milliaire placée sur le chemin long et difficile du genre humain” et comme l’“une des plus hautes expressions de la conscience humaine”»" (§ 23)...!!
Cette Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 n'a pourtant, en effet, aucune autorité juridique ni politique véritable. Il n'est tout simplement que d'ouvrir l'article de Wikipedia qui lui est consacré, pour lire ceci : "Elle [la Déclaration des droits de l'homme du 10 décembre 1948] précise les droits fondamentaux de l'homme. Sans véritable portée juridique en tant que tel, ce texte est une proclamation de droits ; par conséquent, il n'a qu'une valeur déclarative" (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_universelle_des_droits_de_l%27homme). N'ayant aucune "portée juridique" et n'ayant qu'une simple "valeur déclarative", elle n'a donc aucune "autorité" devant les hommes, comme veulent le dire très-mensongèrement les Pères modernes bergogliens dans Dignitas infinita...
Et non seulement elle n'a aucune autorité réelle, mais surtout, sa doctrine est profondément athée, l'homme dont il est question dans cette Déclaration, etc., prétendant lucifériennement exister de par lui-même, avec lui-même et en lui-même, dans une liturgie antéchristique inversée, per ipsum et cum ipso, et in ipso est, sans tenir aucun compte de Dieu qui le tient dans l'existence ontologique et le fait agir, ce qu'avait dénoncé l'Osservatore Romano, dès qu'elle parut. Laissons Jean Madiran nous rappeler ces choses : "Au moment où l’ONU se préparait à proclamer sa Déclaration [1948], L’Osservatore romano en avait critiqué l’article 1er : «Tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité». Le quotidien du Saint-Siège objectait : «Ce n’est plus Dieu mais l’homme qui avertit les humains qu’ils sont libres et égaux, doués de conscience et d’intelligence, tenus de se considérer comme des frères. Ce sont les hommes eux-mêmes qui s’investissent de prérogatives dont ils pourront aussi arbitrairement se dépouiller» (15 octobre 1948). Critique fondamentale certes, objection décisive parue dans L’Osservatore romano comme un communiqué officiel et attribuée au pape Pie XII en personne. (...) Mais surtout, cette critique partielle, publiée d’ailleurs avant que la Déclaration ne soit adoptée, ne fut pas réitérée : elle aura été la dernière critique de l’Église à l’encontre des «droits de l’homme». Pie XII développa un vaste enseignement sur la doctrine du droit et des droits sans jamais mentionner la Déclaration de 1948 : silence significatif ; MAIS ENFIN, RIEN DE PLUS QU’UN SILENCE" (Les droits de l'homme, Jean Madiran, p. 40).
Un silence par ailleurs affreusement démenti par le contenu doctrinal de tous les Messages de Noël de guerre 1939-45 de Pie XII, qui épousent pratiquement la doctrine métaphysique de la Déclaration, etc., quand bien même elle n'est pas nommée, n'existant pas encore. Et c'est pourquoi, la dynamique du mal exigeant d'aller toujours plus loin, si Pie XII ne s'autorisait pas encore, après 1948, à avaliser théoriquement la Déclaration, etc., que cependant il avait pratiqué incontinent dans tous ses Noëls de guerre, le pape suivant, franchissant un nouveau palier dans l'"antéchristisation" de la fonction pontificale, s'y autorisera. Ce que Jean XXIII fit dans sa dernière encyclique Pacem in terris (11 avril 1963), dont on a dit qu'elle fut rédigée par le futur Paul VI. Jean Madiran le consignait ainsi : "... Puis le changement [constaté sous le pape Pie XII, quant au principe démocratique pontificalement accepté, tant au niveau national qu'à celui international, dans le Message de Noël 1944, premier document pontifical en effet entérinant de soi le principe démocratique qui épouse la métaphysique athée de la Déclaration, etc.] devint spectaculaire avec Jean XXIII quand, en 1963, dans l’encyclique Pacem in terris, il fit l’éloge de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en indiquant seulement que «certains points de cette Déclaration ont soulevé des objections et fait l’objet de réserves justifiées» (§ 143, 144 & 145), mais apparemment non dirimantes. Il ne mentionnait d’ailleurs point en quoi consistaient ces objections et ces réserves. Si bien qu’à partir de ce moment, on prit l’habitude d’ignorer jusqu’à l’existence de réserves et d’objections justifiées" (ibid., pp. 39-40).
Puis donc, la dynamique du mal exigeant d'aller toujours plus loin, les papes post-conciliaires non seulement louangeront la Déclaration, etc., comme l'avait fait Jean XXIII, mais la prendront carrément pour le fondement "spirituel" d'un nouvel Ordre du monde à base de gnose "chrétienne-laïque", comme on voit Jean-Paul II le dire scandaleusement, et Dignitas infinita le confirmant honteusement. Autrement dit, "valeurs laïques et valeurs chrétiennes sont appelées à se conforter pour promouvoir fraternellement la liberté et l’égalité dans la société qui naît aujourd’hui", comme blablatait l’épiscope Defois qui sévissait à la tête de l'épiscopat français dans les années 1990. C’est-à-dire que cesdites valeurs, mises sur pied d'égalité, deviennent parfaitement synonymes. Ce qui signifie que le christianisme se laïcisant de l’intérieur et le laïcisme se christianisant par l’extérieur, se rejoignent pour engendrer le monstre d'iniquité d'une société complètement antéchristisée qui sex-appeal le surgissement soudain d'un "homme providentiel" pour la diriger, "l'homme-qui-vient" (Soloviev), l'Antéchrist-personne...
Cette dynamique subversive du mal qui progresse sans cesse sur le Siège de Pierre, qu'on est bien obligé de constater, ne doit pas surprendre. Il faut bien saisir en effet que les papes ont chuté dès la fin de la période révolutionnaire française, par le Concordat napoléonien qui réputait formellement validité et légitimité à la République française constitutionnellement athée représentée par Napoléon (à cause de la structure synallagmatique de tout concordat). Or, à partir du moment où est accepté par la papauté le principe de sociétés constitutionnellement athées dans l'ordre sociopolitique national, c'est le principe laïc de ces sociétés athées qui devient le moteur énergétique du monde : ce n'est plus le Bien qui est la locomotive du monde, c'est le mal, la dynamique des choses est dans les mains du mal, de ces sociétés constitutionnellement athées auxquelles les papes, depuis Pie VII, ont scandaleusement fait béni-oui-oui, le pape n'étant plus dès lors qu'un wagon parmi les autres, pourquoi pas le premier, mais obligé de céder encore et toujours plus au mal, ce que mon petit historique ne constate que trop bien, pour finir, en notre temps, par carrément épouser la cause du règne de l'Antéchrist-personne...
Cependant, toutes ces sociétés comme l'ONU et leurs grandiloquentes et orgueilleuses déclamations basées sur les "droits de l'homme" révolutionnaires, n'ont aucune existence métapolitique.
En fait, nous nous trouvons là avec des organismes et des œuvres inexistentielles, en-dehors du réel, qui n'ont pas d'existence dans ce que Blanc de Saint-Bonnet appelait "Politique réelle", ne trouvant pas leur source et ne le voulant surtout pas, ni dans l'ordre naturel ni encore moins dans l'ordre surnaturel. Elles veulent certes à toutes mauvaises forces exister, mais n'existent pas. Filles de Lucifer qui veut supplanter le Trône de Dieu sans y arriver jamais, elles ne sont que des grand-vizirs Iznogoud voulant désespérément être calife à la place du calife sans pouvoir jamais y arriver, les califes étant, pour ce qui nous occupe, les Nations qui, seules, ont un fondement métapolitique réel comme étant originées sur Dieu, quand bien même il est parfaitement vrai qu'elles ont toutes, depuis la Révolution, prévariqué dans le démocratisme constitutionnellement athée. Les "droits de l'homme" en effet, nous venons tout juste de le voir dans le chapitre précédent, n'existent que par les Droits de Dieu dont ils sont une émanation, sinon RIEN, ils n'existent pas et jamais. Tous ces organismes extra-réels donc, qui veulent prendre les "droits de l'homme" absolument et résolument déconnectés des Droits de Dieu comme fondement pseudo-métaphysique pour exister et faire exister leurs grandiloquentes, rebelles et orgueilleuses déclamations à la face du monde entier, sont punis par-là même où ils pèchent, par leur propre péché : ils ne peuvent pas exister ! Ils ne peuvent qu'essayer de subvertir et supplanter ce qui existe déjà et antécédemment, de par Dieu et sa grâce libéralement donnée aux hommes...
J'avais déjà fort noté cela dans un article écrit il y a sept ans déjà : "Comme chacun sait, ou devrait le savoir, la non-réalité des «droits de l'homme» géniteurs de ces sociétés technocratiques opaques [je parlais dans cet article des ong, organisations non-gouvernementales], tâche de faire croire qu'elle existe au moyen d'abstractions intellectualistes et de tas de «commissions» pseudo-réalistes qui s'enchevêtrent entre elles, ou plus exactement dit, qui grouillent ensemble dans le plus grand chaos, comme asticots innombrables sur morceau de viande avariée (d'ailleurs, l'étymologie des ong le révèle bien : ces sociétés inexistentielles, en effet, dont on sait fort bien qu'elles ne sont rien d'autres que des organismes crypto-maçonniques pour faire avancer le schmilblick sociopolitique dans le sens mondialiste et antichrist, ne se définissent pas positivement mais seulement négativement, c'est-à-dire par rapport à une société qui existe, ce sont des Organisations NON-Gouvernementales).
"Nous sommes donc là les pieds en plein dans des sociétés crypto-maçonniques dont le but, épousé depuis longtemps par l'Église moderne (... et plus qu'épousé, car ladite Église moderne s'est trouvée la sublime vocation d'en être à présent le meilleur fer de lance, la locomotive «spirituelle» !), est d'arriver à instaurer dans le monde entier les «droits de l'homme» tout seuls, déconnectés absolument de Dieu. Ce qui se combine «à merveille» avec l'humanisme intégral qu'avait conçu Jacques Maritain, adopté avec un enthousiasme délirant par les papes modernes très-notamment par Paul VI, un prétendu humanisme «chrétien» à dimension universelle, aboutissement de la démocratie dite chrétienne, qui, pour le fond, épouse parfaitement le programme et les idéaux de l'ONU et de toutes ses filles ong droitdel'hommistes. Humanisme intégral cependant complètement hétérodoxe, car le Christ, qu'on prétend y professer, n'est pas censé l'innerver extrinsèquement de sa Grâce surnaturelle, c'est au contraire intrinsèquement, par voie d'immanence vitale moderniste, par la virtus de l'homme, que le Christ est censé y être révélé. En définitive, comme l'avait voulu radicalement Karl Rahner, c'est donc... l'homme qui révèle le Christ !! Et il faut bien prendre conscience que nous sommes là dans la perversion ultime, indépassable, celle de l'Antéchrist, où l'homme se fait Dieu et Christ à la fois, crime qui «perce la voûte des Cieux» (Secret de La Salette). Il est en effet bien pire de s'identifier théologiquement au Christ-Dieu, que de Le rejeter. C'est cette perversion ultime que j'ai baptisée dans mes ouvrages : la gnose «chrétienne-laïque», laquelle prétend supplanter l'Ordre du Christ basé sur la Foi «chrétienne-sacrale», renversé à la Révolution française.
"(...) Tous veulent à toutes forces, ils n'ont plus que cela en tête, allier Bélial et le Christ, croire que les «droits de l'homme» révolutionnaires, finalement, révèlent intrinsèquement les Droits de Dieu. Les «droits de l'homme» pourtant fondamentalement athées, sans-Dieu, seraient, comme disait Léon Bloy de Napoléon, «face de Dieu dans les ténèbres» ; c'est-à-dire qu'il suffirait de leur débarbouiller le visage, de les désenténébrer par la lumière chrétienne, pour que ces «droits de l'homme» révèlent les Droits de Dieu...! Depuis plus de deux siècles que la comédie infâme, impie, commencée dans l'Église au niveau des mœurs par le Concordat napoléonien, dure, les Ralliés pseudo-chrétiens aux «droits de l'homme» sont tous, papes en tête et surtout eux, devenus si fous, si insensés, si idolâtres de leur péché, à force de vouloir ériger leur folie contre la réalité théologique des choses, qu'ils ne se rendent même plus compte de leur aliénation, arrivée de nos jours avec François à son point de masturbation, de maturation et de culmination suprêmes et ultimes, celui antéchristique. Ils ne peuvent plus du tout prendre conscience que lesdits «droits de l'homme» athées, loin d'être l'aboutissement et la révélation à l'homme du Royaume de Dieu sur la terre, l'ultime achèvement orthodoxe des Droits de Dieu, en sont l'antinomique contraire, comme Lucifer l'est de Dieu, étant très-véritablement l'abomination de la désolation du grand Révolté infestant et infectant la terre toute entière" (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/non-saint-thomas-d-aquin-n-est-pas-pour-la-tres-heretique-liberte-religieuse?Itemid=1).
Eleanor Roosevelt (1884-1962)
brandissant fièrement la version anglaise de
la Déclaration universelle des droits de l'homme...
― "Dès le début de sa mission, poussée par l'Évangile, l'Église s'est efforcée d'affirmer la liberté et de promouvoir les droits de tous les êtres humains. Ces derniers temps, grâce à la voix des Pontifes, cet engagement a été formulé de manière plus explicite à travers l'appel renouvelé à la reconnaissance de la dignité fondamentale de la personne humaine" (§ 3).
Cette présentation des choses est un pur mensonge. La vérité historique est que l'Église, tout au long des siècles, s'est efforcée d'affirmer la liberté et de promouvoir les droits de tous les êtres humains qui vivent selon la dignité morale de l'homme ou qui veulent le faire. Quant aux autres êtres humains restant dans le paganisme donc dans l'indignité morale de l'homme, l'Église ne les a certes pas méprisé et laissé pour compte, loin de là, mais elle a d'abord et premièrement tâché de les convertir à cette dignité morale de l'homme qui passe obligatoirement par la pratique et la profession de Foi de la seule Religion catholique, pour ensuite, et ensuite seulement, lorsque les bœufs furent devant la charrue et non la charrue devant les bœufs, c'est-à-dire lorsqu'ils furent chrétiens, s'occuper de leurs libertés et droits fondamentaux inhérents à leur dignité ontologique d'homme. C'est cet ordre spirituel des choses enté sur Dieu que l'Épouse du Christ a suivi et respecté scrupuleusement tout au long des siècles post-Révélation pour ses enfants bien-aimés, et certes, ils le sont tous, pas seulement ceux qui sont chrétiens : s'occuper essentiellement et primordialement de promouvoir parmi les enfants des hommes leur dignité morale, et œuvrer ensuite à leur promotion humaine, sociale et politique, d'ailleurs très-souvent par le fait même, ipso-facto, de les faire vivre dans leur dignité morale, c'est-à-dire comme surcroît du Royaume de Dieu qui est donné sans presque qu'on ait vraiment à s'en occuper, pourvu qu'on met toutes ses forces, quant à soi, à s'occuper du Royaume de Dieu, Dieu donnant le surcroît Lui-même.
Mais l'Église ne s'est JAMAIS occupé de promouvoir la dignité ontologique de l'homme en première motivation de son apostolat et surtout jamais celle-ci SEULEMENT, sans s'occuper premièrement et avant de promouvoir la dignité morale de l'homme, comme le chantent mensongèrement sur ton non-grégorien les Pères bergogliens dans ce § 3.
En vérité, donc, nous le constatons une fois de plus dans ce § 3, les Pères modernes bergogliens ne veulent plus s'occuper ou plutôt s'obnubiler que de la dignité ontologique de l'homme, dans la droite ligne de la doctrine franc-maçonnique qui efface complètement et hérétiquement la dignité morale de l'homme, ne faisant du reste sur cela que suivre leurs prédécesseurs depuis Vatican II et même avant, car, la seconde phrase de ce § 3 le note, le mouvement humaniste privilégiant la dignité ontologique de l'homme sur celle morale, et même tendant à l'effacer complètement et subversivement, car il est impossible qu'il ne tende, tôt ou tard, à cet effacement, s'est amorcé déjà chez les papes post-concordataires bien avant Vatican II et François (la cause en est la corruption des Mœurs ecclésiales par le Concordat napoléonien). La note 4 de bas de page de ce § 3 de Dignitas infinita fait en effet allusion à Léon XIII, Pie XI et Pie XII, encore que ce dernier point serait à approfondir, pour confirmer ou infirmer la véracité de leur affirmation (mais les seuls Noëls de guerre 39-45 de Pie XII confirment abominablement leur affirmation, soit dit en passant).
En tous cas, nous sommes là, dans ce § 3 mensonger, en plein exposé subversif de l'Ordre surnaturel.
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
― Les § 7 & 8 ont l'ambition louable en soi de lever les "malentendus" (§ 7) que pourrait soulever la formule "dignité de la personne humaine" (§ 7), lesquels pourraient générer, horresco referens, un amoindrissement du respect dû à toute personne humaine, qui, ayons garde de l'oublier, est l'obsession furieuse de tout le document. Selon les Père modernes de Dignitas infinita, ces "malentendus" pourraient en effet générer des "contradictions qui conduisent à se demander si l’égale dignité de tous les êtres humains […] est véritablement reconnue, respectée, protégée et promue en toute circonstance" (§ 7), comme dit François avec son sans-gêne verbal brut de décoffrage bien connu, dans Fratelli tutti... Et subséquemment, pour supprimer la possibilité desdits malentendus, les Pères bergogliens de nous construire alors un Meccano ou un Lego très-compliqué ou plutôt surréaliste et brouillon mal torché, de cette façon : "Tout cela nous amène à reconnaître la possibilité d'une quadruple distinction du concept de dignité : dignité ontologique, dignité morale, dignité sociale et enfin dignité existentielle" (§ 7).
Après s'être occupé dans le § 7 de dire en quoi se distinguent la dignité ontologique et la dignité morale... mais sans jamais poser, comme je l'ai fait remarquer plus haut, que la dignité ontologique n'a plus aucun droit dès lors que la dignité morale de l'homme est répudiée par le libre-arbitre de l'homme, ce que la Foi catholique fait obligation de professer mais que donc Dignitas infinita ne professe pas, les Pères modernes bergogliens vont donner dans le § 8 le distinguo à retenir quant aux sous-tiroirs qu'ils se sont inventés, à savoir ceux de la dignité sociale et de la dignité existentielle. N'oublions pas, la pensée de fond qui a été à l'origine de Dignitas infinita nous l'a révélée dans la Présentation du cardinal Fernandez, que ses rédacteurs réfléchissent la dignité humaine de manière moderniste, à partir de la terre, se prenant les pieds dans la figure du monde qui passe et s'enfonçant dans les sables mouvants inexistentiels autour du mont St-Michel. Or donc, il appert de leur descriptif phénoménologique que ces soit disant catégories sociale et existentielle de la dignité humaine dont ils nous parlent... n'ont pas de substance en elles-mêmes, elles ne sont respectivement l'une et l'autre que des sous-tiroirs des catégories ontologique et morale, qui, toutes deux et elles seules, ont une substance : celle sociale, ainsi qu'ils la décrivent, ressort de la dignité ontologique, quand celle qu'ils baptisent existentielle ressort quant à elle de la dignité morale. Mais quand on vit dans l'homme et sa phénoménologie, on vit dans sa tête selon le principe Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, ce qu'illustrent admirablement bien ici nos chers Pères modernes bergogliens...
Pour autant de leurs faux distinguos, ils ne vont surtout pas manquer à leur devoir essentiel qui est, ... vous l'aviez déjà oublié ?, de mettre le dogme franc-maçonnique au-dessus de toute règle en la matière, que voici, fermement exprimé une nouvelle fois, une fois de plus, une fois encore, par les Pères modernes bergogliens, en guise de point d'orgue final de ces deux §§ 7 & 8 des plus amphigouriques : "Les distinctions introduites ici, en tout cas, ne font que rappeler la valeur inaliénable de cette dignité ontologique enracinée dans l'être même de la personne humaine et qui subsiste en toutes circonstances" (§ 8). Même, bien sûr, j'espère que vous l'avez compris, dans la circonstance où la dignité morale de l'homme n'est pas respectée par la personne humaine elle-même...
― Le § 9 s'occupe de sublimer philosophiquement jusqu'à l'extrême la dignité ontologique de la personne humaine, avec l'évidente intention de produire dans le lecteur une admiration sans bornes, et même le shooter dans l'extase, en contemplant, oui, vous avez deviné... la dignité ontologique de la personne humaine. Franchement, ami lecteur, si, après avoir lu ce § 9, vous n'êtes pas obsédé de la dignité ontologique de l'homme plus encore que vous pourriez l'être d'une prostituée sur le bord du trottoir, si vous visionnez autre chose dans le champ de vision de votre âme que la seule dignité ontologique de l'homme lorsqu'on vous parle de dignité humaine, alors, c'est que vous êtes vraiment irrécupérable, votre cas est tout-à-fait désespéré.
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
― Puis, les §§ 10 à 13 s'occupent de faire tout un historique du désenveloppement par l'homme de la notion de dignité ontologique de tout être humain, en partant de l'Antiquité pour continuer par l'Ancien-Testament puis le Nouveau, puis encore le Moyen-Âge, puis enfin la Renaissance et les temps modernes, aux fins massives évidentes, et surtout assommantes, de bien montrer au lecteur que tous les hommes, et les femmes aussi bien sûr, dans tous les temps de l'humanité n'ont jamais pensé qu'à un seul trucmuche, ne se sont en fait occupés que d'une seule et unique chose : la dignité ontologique de l'homme. Rien d'autre n'a existé et n'existe vraiment, ç'a été, c'est et ce sera toujours le sel de la vie... Dès lors, tout ce qu'ont fait et pensé les hommes dans tous les temps du monde quant à leur dignité humaine et que rapportent nos Pères modernes bergogliens est systématiquement passé par eux à travers la grille de lecture, la moulinette 3 Suisses de la dignité ontologique de l'homme. Ils ne se rendent même pas compte de l'aliénation complète où ils ont mis leur esprit et leur âme, par cette obnubilation tendancieuse borgne et unijambiste qui n'est pas sans faire penser à une véritable possession diabolique occulte.
... Alors qu'en fait, on peut très-bien lire ce qu'ont fait et dit les hommes (et les femmes) de tous les temps, dans ce qu'ils en citent, avec la grille de lecture de... la dignité morale de l'homme, lecture qu'excluent complètement les modernes rien que par le fait d'être obnubilés par la dignité ontologique de l'homme...
Prenons un simple exemple, pour le bien montrer. Nos Pères bergogliens citent dans Dignitas infinita le vétérotestamentaire Amos comme un prophète qui, au nom et pour le compte de Yahweh Sabaoth, aurait mis l'accent sur la dignité ontologique des hommes les plus faibles, si, si, si, et de citer de lui prétendument à l'appui de leur dire, dans le § 11, Am II, 7 ; IV, 1 ; V, 11-12. Mais si on va lire dans la bible l'entièreté des passages scripturaires évoqués avec tout leur contexte, ce n'est pas du tout cette leçon qu'on y trouve. La leçon de tous ces chapitres est la manifestation de la colère de Yahweh contre les juifs parce qu'ils ont abdiqué leur dignité morale d'homme, ayant prévariqué de multiples manières, par idolâtrie et aussi en malmenant les pauvres. Loin que le dégagement du concept de la dignité ontologique de l'homme soit la leçon à retenir de ces passages, comme veulent s'en obséder les modernes, c'est tout autre chose qui est indiqué, à savoir que le juif s'est mal comporté, qu'il a abdiqué sa dignité morale d'homme devant Dieu, et c'est cela qui fâche Yahweh, qui ne s'occupe dans ces passages que de la dignité morale que l'homme juif a laissé choir de ses mains déliquescentes et coupables, et non point du tout de la dignité ontologique. La morale de l'histoire de tous ces chapitres cités est donc en fait, et seulement, la dignité morale de l'homme, contre laquelle les juifs ont péché, et qui est la seule chose importante aux Yeux fort blessés de Yahweh, réprobation et grande indignation qu'Il exprime par son prophète Amos aux juifs qui ont failli dans leur dignité morale d'homme. Dans ces passages prophétiques, l'accent est donc mis non pas sur la dignité ontologique de l'homme, mais sur la dignité morale de l'homme, en l'occurrence, le juif. Dont acte sur papier timbré.
On ne s'étonnera pas que le même rectificatif important de lecture est à faire lorsque les Pères modernes bergogliens citent Jésus et le Nouveau-Testament dans Dignitas infinita. Tout ce qu'ils citent de passages évangéliques est à lire là aussi avec la grille de lecture de la dignité morale de l'homme et non point avec celle de la dignité ontologique de l'homme, comme ils veulent le croire et faire accroire mensongèrement. D'ailleurs, c'est Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même qui va leur enseigner magistralement cette leçon. Voyons cela ensemble, c'est fort intéressant, c'est dans la parabole du bon samaritain (Lc X, 29-37).
Le docteur de la loi, qui a l'arrière-pensée de "tenter Jésus" (Lc X, 25) nous dit l'évangéliste, pose la grande question dont il faut remarquer qu'elle nous met les pieds en plein dans notre problématique : "Qui est mon prochain ?" (Lc X, 29). Aussitôt, là, nos modernes, obsédés de la dignité ontologique de l'homme, vont s'émoustiller le cuir et rentrer en ébullition à gros bouillons, ils vont se dépêcher de traduire que Jésus, dans sa parabole, va faire l'apologie de la dignité ontologique de tout homme venant en ce monde, quelqu'il soit, surtout des plus dénués de tout et misérables, comme ce pauvre malheureux tombé dans les mains des bandits lorsqu'il pérégrinait sur la route de Jérusalem à Jéricho, ce sera ça, pour eux, la leçon primordiale, capital & accessoires, de la parabole du bon samaritain... Or, non, nenni, point ; dans la parabole, Jésus n'a pas un seul mot pour cette grille de lecture de la dignité ontologique de la personne humaine, on Le voit n'avoir de regard à la fois divin et humain que pour la dignité morale de l'homme qui a fait la charité au malheureux jusqu'à dépenser ses deniers pour lui sans compter avec l'aubergiste qu'il a chargé de le soigner, ce qui signifie que la seule chose qui intéresse Notre-Seigneur, c'est la mise en œuvre de la dignité morale de l'homme par le samaritain qui a fait la charité au malheureux. C'est en toutes lettres en effet, pour qui sait lire, lorsque Notre-Seigneur veut tirer la morale de l'histoire : "Lequel de ces trois [du prêtre, du lévite ou du samaritain] te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs ?" (Lc X, 36)
Dans cette réponse de Jésus sous forme de question et qui clôt magistralement le débat, on voit tout-de-suite un renversement total de perspective, qui d'ailleurs a été remarqué par tous les exégètes. Alors que le docteur de la loi prend le mot "prochain" dans le sens de la dignité ontologique de la personne humaine, Jésus reprend au vol le même mot en lui donnant exclusivement le sens de la dignité morale de la personne humaine : le prochain, pour Jésus-Christ, ce n'est pas quelqu'un à qui on fait la charité, c'est, enseigne-t-Il, celui qui fait la charité à ce quelqu'un, c'est lui le prochain. D'où sa formule que le samaritain est "le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs". Autrement dit, Jésus conceptualise le mot "prochain" uniquement par la dignité morale de l'homme sans évoquer le moins du monde la dignité ontologique de l'homme. L'enseignement de Jésus est magistral, il est la clef de voûte de tout ce que j'expose et exprime dans mon article en "serviteur inutile" (Lc XVII, 10) : le focus de l'appareil photo de notre âme doit zoomer non pas et jamais sur la dignité ontologique de l'homme détachée et toute seule, mais uniquement et toujours sur la dignité morale de l'homme. Comme Jésus le fait. Jésus, en effet, dans la parabole du bon samaritain conceptualise le mot "prochain" uniquement par la dignité morale de l'homme, considérant la dignité ontologique de l'homme comme un non-dit inutile à exprimer.
... Quelle bonne et fructueuse leçon pour nos Pères modernes !
Mais, me dira-t-on, que faites-vous du Jugement dernier décrit par Notre-Seigneur comme mettant l'accent sur les plus démunis des humains, un mourant de soif à qui on donne un verre d'eau, un malade, un prisonnier, un sans vêtement et tout nu, etc. ? Il s'agit bien là, argueront probablement avec hargne les modernes, de mettre en valeur la dignité ontologique de la personne dans ce qu'elle a de plus faible ! Vous n'y êtes pas du tout. Ce qui intéressera le Juge suprême, c'est-à-dire Jésus-Christ en Gloire, au grand moment du Jugement dernier, ce ne sera, là encore, pas l'objet de la charité, mais le sujet de la charité. C'est, ainsi que dans la parabole du bon samaritain, l'homme qui aura fait l'effort de mettre en œuvre la charité, ou hélas qui ne l'aura pas fait, qui sera le criterium retenu par le Juge, ce sera donc la dignité morale de l'homme qui sera retenue. Certes, pour mettre en œuvre cette charité, c'est-à-dire la dignité morale de la personne humaine, tout homme doit discerner la dignité ontologique des plus faibles. Mais là encore, le moteur spirituel qui lui permet de faire ce discernement, c'est encore et toujours la charité, qui est le moteur métaphysique et surnaturel de la dignité morale de l'homme. C'est elle qui est encore et toujours le pilote dans l'avion, tant il est vrai qu'il faut chercher uniquement le Royaume de Dieu et le reste nous sera donné par surcroît seulement, et cela signifie que c'est donc la dignité morale de l'homme qui lui fait découvrir par surcroît la dignité ontologique de l'homme, cette dernière ne devant jamais se chercher autrement que par elle, dignité morale, et surtout pas en autonomie d'elle, car c'est vouer à l'impuissance sa recherche si on ne le fait pas par la dignité morale. Et donc, cette dignité morale de l'homme mise en œuvre, et elle seule, va dévoiler à tout homme la dignité ontologique dans ses frères les hommes les plus recouverts d'indignité humaine dans leur for externe quoique étant toujours dignes, à l'instar du Christ dans sa Passion...
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
Mais j'arrive maintenant au § 22, où les Pères modernes bergogliens reprennent en l'approfondissant l'exposé qu'ils ont fait dans le § 7 sur ce qui distingue la dignité ontologique de la dignité morale. Nous revenons donc là au cœur du problème qui nous occupe... si tant est que nous l'avons jamais quitté ! Ici, il faut leur rendre justice : leur exposé sur le sujet est presque catholique, il est même assez remarquable lorsque les Pères établissent, à la suite des saints Irénée de Lyon et Jean Damascène, "une distinction entre l'image et la ressemblance dont parle la Genèse, permettant ainsi un regard dynamique sur la dignité humaine elle-même", à savoir, expliquent-ils, que l'homme est l'image de Dieu quant à sa dignité ontologique, et il est la ressemblance de Dieu quant à sa dignité morale. Rien de plus juste, en effet.
Puis, de continuer fort bien catholiquement, qu'on me pardonne ma méchanceté de dire que c'est presque surprenant : "Chaque personne est en effet appelée à manifester sur le plan existentiel et moral la portée ontologique de sa dignité dans la mesure où, avec sa propre liberté, elle s'oriente vers le vrai bien, en réponse à l'amour de Dieu. Ainsi, étant créée à l'image de Dieu, la personne humaine d’une part ne perd jamais sa dignité et ne cesse d'être appelée à accueillir librement le bien ; d’autre part, dans la mesure où la personne humaine répond au bien, sa dignité peut se manifester, grandir et mûrir librement, de manière dynamique et progressive. Cela signifie que l’être humain doit aussi s’efforcer de vivre à la hauteur de sa propre dignité. On comprend alors en quel sens le péché peut blesser et obscurcir la dignité humaine, comme un acte contraire à celle-ci, mais, en même temps, qu'il ne peut jamais effacer le fait que l'être humain a été créé à l'image de Dieu" (§ 22).
C'est globalement fort bien dit, en effet. Mais il manque la précision la plus importante sans laquelle le discours ne peut être intégralement catholique, qui n'est dit hélas ni ici ni nulle part ailleurs dans Dignitas infinita : Qu'en est-il lorsque l'homme fait défaut quant à sa dignité morale ? Est-ce que cela ne supprime pas par le fait même, ipso-facto, tout droit d'expression actif à sa dignité ontologique, qui n'existe plus en lui, dès lors, qu'en mode purement passif et inexistentiel, comme l'enseigne la Foi catholique, ainsi qu'on l'a vu avec saint Thomas d'Aquin et le pape Léon XIII ?
Or, non seulement on ne trouve pas ce capital enseignement dans Dignitas infinita, mais on y trouve l'hérétique contraire, comme je l'ai déjà souligné, à savoir que l'homme qui répudie sa dignité morale, aurait soit disant toujours le même droit d'user des attributs de sa dignité ontologique (et donc d'en abuser) parmi les hommes ses frères. Par exemple, suivant en cela son frère aîné vaticandeux de la Liberté religieuse, Dignitas infinita professe en maints endroits, citant moult fois sur le sujet Jean-Paul II, François et Benoît XVI, que, de par le droit de la dignité ontologique de l'homme, tout homme a droit de professer une fausse religion au for externe et d'en imposer les agirs à tous ses frères humains, dans le § 66 par exemple : "Aujourd'hui encore, face à tant de violations de la dignité humaine qui menacent gravement l'avenir de l'humanité, l'Église encourage la promotion de la dignité de toute personne humaine, quelles que soient ses qualités physiques, mentales, culturelles, sociales et religieuses". Ce qui est ni plus ni moins dire que l'homme, abdiquant sa liberté morale par le seul fait de choisir une fausse religion, n'en aurait cependant pas moins toujours dans ses mains les droits actifs qui lui sont donnés par sa dignité ontologique d'homme. C'est là toute l'hérésie moderne, non seulement, donc, professée par le monde pour lequel le Christ a dit qu'il ne priait pas lors de la Cène du Jeudi-Saint (Jn XVII, 9), mais désormais par l'Église, elle aussi, à sa remorque, à la remorque de la Déclaration universelle des droits de l'homme dans Dignitas infinita.
La vérité catholique est aux antipodes : lorsque l'homme ne respecte pas sa dignité morale, et le seul fait de choisir et vivre une fausse religion est abdiquer sa dignité morale, sa dignité ontologique n'a plus aucun droit actif. Laisser en effet les droits actifs à la dignité ontologique dans un homme qui attente à sa propre dignité morale, c'est attenter mortellement dans le principe et par le fait même à la dignité morale de tous les hommes ainsi qu'aux Droits salvifiques de Dieu dont elle est le canal dans tout homme, c'est soumettre la dignité morale à Satan qui est "homicide dès le commencement" (Jn VIII, 44) et qui, faisant son office maudit, va se dépêcher de la tuer au moyen des droits actifs qu'on aura laissé à la dignité ontologique de l'homme ayant dévoyé sa dignité morale.
Il manque donc à tout cet exposé théorique qui vient d'être fait par nos Pères modernes bergogliens dans ce § 22, dont il faut reconnaître qu'il est bien fait, son indispensable cuirasse surnaturelle sans défaut contre le mal, qui va garantir invinciblement la dignité morale de l'homme d'être dépouillée et mise à mort par Satan, selon la parabole de l'homme fort (Lc XI, 21-22), exposé qui donc, in fine, n'est pas catholique, car il lui manque ce qui ne saurait lui manquer pour l'être, à savoir la protection surnaturelle de la dignité morale lorsque la dignité ontologique de l'homme est dévoyée.
Si l'on scrute attentivement la pensée des Pères modernes, on se rend compte qu'ils veulent faire cohabiter à égalité parfaite, avec tous leurs droits respectifs, les deux dignités de l'homme, celle ontologique et celle morale, sans supprimer aucuns des droits de l'une et de l'autre, dans la droite ligne de la fameuse et célèbre proclamation de Paul VI dans le discours de clôture de Vatican II : "La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion (car c'en est une) de l'homme qui se fait Dieu. Qu'est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n'a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile". La religion du Dieu qui s'est fait homme regarde la dignité morale de l'homme, quand celle de l'homme qui se fait Dieu regarde l'homme qui use de sa dignité ontologique sans en référer à sa dignité morale.
La pensée de fond de Vatican II qu'on retrouve donc telle quelle dans Dignitas infinita qui n'en est qu'un écho, une émanation actualisée, est donc de dire qu'on doit faire coexister les deux dignités ensemble, avec tous leurs droits respectifs. Mais nous sommes là en pleine utopie, en pleine illusion dramatique. Le bon samaritain, en effet, dont on vient juste de méditer ensemble la parabole, fait la charité à un homme, il ne la fait pas à une mauvaise doctrine ou à un mauvais choix des mœurs qui attente à la dignité morale de l'homme, comme c'est le cas quand l'homme moderne dont s'amourache Paul VI dans son discours de clôture fait le mauvais choix (et les Pères modernes bergogliens de Dignitas infinita reconnaissent eux-mêmes honnêtement que "le libre arbitre préfère souvent le mal au bien" ― § 29). Paul VI n'avait donc pas le droit d'invoquer le bon samaritain pour cautionner la pensée moderne qu'il adoptait, à savoir d'absolutiser les droits de la dignité ontologique de l'homme, quelque choix, bon ou mauvais, que cet homme moderne fasse. Or, la situation réelle, c'est que puisque la dignité ontologique de l'homme est blessée par le péché originel souvent bougrement augmenté par les péchés actuels, si donc on la met à égalité d'existence avec la dignité morale de l'homme en lui laissant l'usage de tous ses droits quelque choix qu'elle fasse, si l'homme fait le mauvais choix, la dignité ontologique de l'homme va tuer immédiatement sa dignité morale.
C'est bien pourquoi la Foi catholique donne des droits universels et suréminents uniquement à la seule dignité morale, elle ne donne pas à égalité et équiparité les mêmes droits à la dignité ontologique et à la dignité morale comme le font les modernes : de telle manière que si l'homme fait le mauvais choix dans sa vie, il se trouvera par le fait même toujours et tout le temps soumis à la loi de la dignité morale, sous sa gouvernance ; et bien sûr s'il fait le bon choix, cette loi morale va alors épanouir sa dignité ontologique, loin de la comprimer, comme l'ont bien exprimé nos Pères modernes bergogliens dans ce § 22 de Dignitas infinita. Mais il est évident que la dignité morale de l'homme doit avoir prééminence absolu, et absolument "en toutes circonstances" pour reprendre cette fois-ci à bon escient la formule de François, sur la dignité ontologique, quelque soit le choix, bon ou mauvais, fait par l'homme. Et voilà ce que ne professe plus le moderne, infesté de modernisme, à commencer par Paul VI, voulant mettre à parité en toutes circonstances, dignité ontologique et dignité morale.
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
Je pense pouvoir m'arrêter là, n'ayant comme but, dans cet article, que de démasquer et dénoncer le caractère hérétique formel de la doctrine modern(ist)e de fond contenue dans Dignitas infinita, comme hélas dans tant d'autres actes magistériels récents depuis Vatican II. Dans la suite du document signé par le cardinal Fernandez, il en avait averti d'ailleurs dès la Présentation, il va s'agir seulement pour les Pères modernes bergogliens de "répondre à une demande spécifique du Saint-Père. Il a explicitement demandé que l’attention soit portée sur les graves violations de la dignité humaine de notre époque, dans la ligne de l’encyclique Fratelli tutti. La Section Doctrinale a donc procédé à la réduction de la partie initiale du texte [...] et développé plus en détail ce que le Saint-Père avait indiqué" (Présentation).
Ceci, qui, à partir du § 33, juste à la moitié du document, regarde seulement les entorses factuelles à la dignité ontologique de la personne humaine sous les chapitres Le drame de la pauvreté, La guerre, Le travail des migrants, La traite des personnes, Abus sexuels, Les violences contre les femmes, L'avortement, Gestation pour autrui, L'euthanasie et le suicide assisté, La mise au rebut des personnes handicapées, Théorie du genre, Changement de sexe, Violence numérique, ... nous sommes là en effet dans la plus pure rhétorique horizontaliste de François !!, n'est que la suite, dans l'ordre pratique, de la déviation moderne qui consiste à ne voir les choses que par la dignité ontologique de la personne humaine, dans l'effacement hérétique complet, au moins implicite, de la dignité morale de l'homme.
Mais si déjà la théorie moderne, hérétique, n'intéresse pas la Foi, moins encore ne l'intéresse la pratique de la théorie, que je laisse donc tomber purement et simplement.
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
Que conclure de tout cela ? De cette infâme collusion de la Rome pontificale moderne avec les milieux onusiens géniteurs de cette hérétique et franc-maçonnique doctrine de la dignité humaine émasculée de sa dignité morale, ce que montre si bien le point d'appui qu'ose prendre Dignitas infinita dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 ?
Je crois que je n'ai pas à chercher très-loin ma conclusion générale. Il va me suffire de recopier ici la méditation que je faisais dans un précédent article sur la grande Prostituée de Babylone annoncée par saint Jean dans l'Apocalypse pour les derniers temps :
"Avant de fermer le si divin et révélateur Livre de l'Apocalypse de saint Jean, je voudrai juste, à présent, dire quelque chose d'excessivement important en ce qui concerne le ch. XVII, où l'ange décrit la grande Prostituée : il y est presque révélé en filigrane à saint Jean qu'il s'agit de... la Rome pontificale catholique, devenue à la fin des temps la mère des abominations et des prostitutions de toute la terre, ce qui hélas n'est que trop confirmé par l'histoire moderne de l'Église, et cela commence dès la fin de la Révolution, dès le Concordat napoléonien (lire à ce sujet, les Réclamations, etc. des Évêques de Louis XVI et mes commentaires, dans mes deux articles y consacrés, dont voici le lien du premier : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/coup-d-il-profond-sur-lactu-qui-buzze-et-le-buzz-de-lactu-invalidit-de-la-destitution-de-mgr-strickland-par-fran-ois-comme-de-celle-des-82-v-ques-fran-ais-par-pie-vii-lors-du-concordat-napol-onien-d-fense-des-v-ques-r-clamants-?Itemid=1), pour se dégrader atrocement dans un paroxysme quasi insoutenable après Vatican II, et de plus en plus et de pire en pire (pour n'en prendre qu'un seul scandaleux exemple : cf. la prostitution concordataire de la Rome pontificale avec le régime nazi d'Hitler, que j'ai dénoncée sans voile de Noé ni ronds de jambe diplomatiques dans l'article suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/face-a-l-eglise-romaine-concordatairement-prostituee-au-iiieme-reich-d-adolf-hitler-un-heros-discret?Itemid=154).
"Commençons par remarquer que la Bête sur laquelle la grande Prostituée est assise, est... la Bête de la mer, elle est décrite de la même manière qu'elle : «Et je vis une femme assise sur une bête de couleur écarlate, couverte de noms de blasphèmes, qui avait sept têtes et dix cornes» (Apoc. XVII, 3). Prenons maintenant le descriptif de la Bête de la mer fait par saint Jean au ch. XIII : «Je vis ensuite monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème» (Apoc XIII, 1).
"La révélation qui nous est faite là est vraiment très-importante : la femme, c'est l'Église romaine, ainsi que l'Ange va le révéler tout-à-l'heure à saint Jean, mais ... ô abomination de la désolation dans le Lieu-Saint !, elle est devenue à la fin des temps la grande Prostituée de Babylone, qui est le symbole des grandes villes corrompues de la terre. Saint Jean nous montre en effet qu'elle est désormais assise sur la Bête de la mer et non plus sur le Christ qui est pourtant son Géniteur. Elle ne s'appuie donc plus sur le Principe surnaturel [et c'est pourquoi on la voit gommer la dignité morale de l'homme, ou plus vicieusement la mettre en équiparité avec la dignité ontologique de l'homme, ce qui revient au même] mais elle s'appuie sur le principe naturel vicié du péché originel augmenté des péchés actuels de tous les peuples [d'où son exaltation de la seule dignité ontologique de l'homme]. C'est-à-dire qu'elle prend désormais sa force maudite de la corruption des peuples qui vont se donner à l'Antéchrist-personne, elle prend d'eux tous toute son autorité (ce qu'on ne voit que trop bien dans l'Église contemporaine, surtout depuis Pie XII, qui fut le premier pape moderne à avaliser magistériellement la Démocratie post-révolutionnaire, de soi constitutionnellement athée, dans son scandaleux Message de Noël 1944, après avoir appelé à cors et à cris dans ses Messages de Noëls de guerre, à la création de l'ONU ; depuis, on voit l'Église, par la bouche de ses papes modernes, ne plus enseigner que ce que l'ONU enseigne... c'est très-évident avec le pontificat actuel de François).
"Être assise sur la Bête de la mer, c'est, on ne peut plus concrètement et clairement, par une métaphore des plus lapidaires, décrire ce qu'ont fait tous les papes modernes, peu ou prou, sans exception aucune (... même les plus saints, tel Pie X...), en se concordatisant-prostituant avec les sociétés politiques constitutionnellement athées issues de la Révolution satanique, dès le pape Pie VII, dès 1801, et ce, jusqu'à nos jours chinois plus qu'exécrables. Être assise sur la Bête de la mer, c'est se prostituer avec la puissance de blasphème contenue dans les peuples ne voulant plus que le Christ règne sur eux (cf. mon grand article Les Mœurs ecclésiales concordataires avec les États modernes athées, sont la cause première de "la crise de l'Église" ; la subversion de la Foi à Vatican II n'en est que le fruit pourri, au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/les-moeurs-ecclesiales-concordataires-avec-les-etats-modernes-athees-partie-1?Itemid=154).
"Cependant, il est tellement contre-nature et inouï que l'Épouse du Christ, dans son économie du Temps des nations et de Rome son centre, finisse par devenir, à la fin de sa vie militante ici-bas, la grande Prostituée de la terre (que feu l'abbé de Nantes, d'un trait inspiré, appelait le MASDU ou Mouvement d'Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle), que saint Jean lui-même, à qui l'Ange de l'Apocalypse montre cela sous forme d'images fortes et crues, ne semble pas pouvoir le comprendre, ne pas pouvoir conscientiser que le mysterium iniquitatis doive aller jusque là. Le texte inspiré nous le révèle ainsi : «Et sur son front [de la grande Prostituée] était écrit ce nom : Mystère ; Babylone la grande, la mère des fornications et des abominations de la terre. Et je vis cette femme, ivre du sang des saints, et du sang des martyrs de Jésus ; et en la voyant, je fus frappé d'un grand étonnement. Et l'Ange me dit : Pourquoi t'étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme» (Apoc XVII, 5-7).
"Et là, comme pour vaincre son innocent étonnement, l'Ange va révéler très-clairement à saint Jean qui elle est, cette femme, il lui dit, avec une précision chirurgicale qui lève toute équivoque, que la grande Prostituée siègera sur «sept montagnes sur lesquelles la femme est assise» (Apoc XVII, 9), qu'en outre elle sera le siège de la souveraineté universelle : «Et la femme que tu as vue, c'est la grande ville, qui a la royauté sur les rois de la terre» (Apoc XVII, 18). Tout cela ne laisse absolument aucun doute. La Rome antique est géographiquement entourée de sept collines (https://fr.wikipedia.org/wiki/Sept_collines_de_Rome) ; elle est effectivement aussi la «grande ville», au sens eschatologique du terme qui veut que le Temps des nations soit basé sur une seule grande ville capitale qui représente synthétiquement son économie de salut spécifique, et qui s'avère être précisément la seule Rome parmi toutes les grandes villes du monde entier en ce compris Jérusalem (à tel point que des esprits excessifs et idolâtrant agnostiquement le Temps des nations, ont pu la baptiser inintelligemment de "Rome éternelle", tel Charles Maurras) ; et enfin, le Vicaire du Christ qui y siège est, de droit divin et catholique, le Souverain universel sur tous les roys de la terre, ce qu'avait dit très-clairement le pape Boniface VIII dans sa fameuse Bulle Unam Sanctam et que symbolisait depuis le Moyen-Âge la triple-tiare que le pape revêtait lors de son intronisation-couronnement, ceci, jusqu'à... Paul VI, lequel pape moderne dégénéré, dans la logique sans faille de sa prostitution avec le principe démocrato-babylonien, la mit au rebut.
"Ce mystère d'iniquité de l'Église du Christ qui, dans son économie du Temps des nations et de Rome son centre, finit par devenir la grande Prostituée de Babylone, est si grand, si élevé, qu'il est caché à la plupart des âmes, et même aux âmes fidèles de nos jours, qui voient pourtant avec une clarté éblouissante son affreux et maudit accomplissement sous leurs yeux aveuglés, il est même caché, semble-t-il, à saint Jean, et c'est pourquoi il voit le mot «Mystère» inscrit sur la tête de la grande Prostituée, et c'est pourquoi encore on le voit s'étonner grandement du mystère de la femme qui est la grande Prostituée de Babylone..." (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/le-faux-prophete-l-antechrist-sont-une-seule-et-meme-personne-et-non-deux?Itemid=1).
... Quel étonnement, quelle stupeur, en effet, n'est-il pas, de voir la Rome catholique objet de tout l'amour des catholiques fidèles de tous les temps, devoir se transmuer en la grande Prostituée de Babylone !...
En la fête de Saint-Jean Porte Latine,
saint-Patron de mon site,
Ce 6 mai 2024
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
Saint Jean subissant son miraculeux martyre
à Rome, devant la Porte Latine