Veritatis Splendor, l'encyclique majeure de Jean-Paul II
extrêmement loin d'être catholique
enseigne l'hérésie-apostasie de l'Antéchrist
 
 
Preambulum
           
        J'ai été fort scandalisé et interpellé, ami lecteur, ami catholique, au début de ce mois de décembre, qui est le plus beau et le plus sacré des mois de l'année puisque le 25 nous fêtons l'immense joie de l'Emmanuel, Dieu avec nous, et que cette joie salvifique extraordinairement forte du salut pour toute âme de bonne volonté rejaillit un peu sur tout le mois, fort scandalisé et interpellé disais-je, de voir Benoît XVI présenter la plus importante encyclique de tout le pontificat de Jean-Paul II, Veritatis Splendor (elle est en effet plus importante que Redemptor Hominis), comme étant soi-disant "aujourd’hui le dernier rempart contre le relativisme, le lieu des certitudes et de la doctrine traditionnelle, où l’Église aide l’homme à trouver la réponse sur «ce qui est bien et ce qui est mal». Un rôle fondamental, sans lequel régnerait l’auto-certification morale du «le bien, c’est ce que je pense être bien»", ainsi que résumait la pensée ratzingérienne un quotidien italien, La Verità, dans son édition du 1er décembre ; encyclique Veritatis Splendor que d'aucuns présentent d'autre part comme le socle traditionnel, le fondement essentiel, de l'Institut Jean-Paul II, saccagé et décapité comme on sait par le libertaire et à la fois liberticide pape François.
 
        Et alors donc, on ose faire miroiter aux yeux des âmes catholiques et des simples qu'on abuse, cet é-nhaur-me mensonge que Veritatis Splendor serait, dans notre pauvre Église moderne affreusement crucifiée, une magnifique manifestation magistérielle de la tradition catholique la plus pure en matière de morale, qui, forte de la Force de Dieu (... et de saint Jean-Paul II...), permettra de renverser tôt ou tard le lâchage moral déliquescent du pontificat actuel bergoglien ! Ce mensonge est si scandaleux, si monstrueux, la vérité de la question étant en effet exactement aux antipodes, que je ne peux que monter au créneau pour le dénoncer à grands cris dans un nouvel article de mon Blog.
           
        Car la vérité vraie en vérité est que cette encyclique wojtylienne, d'une malice et d'un venin vraiment infernaux, fait certes apparemment un très-puissant rappel de la morale traditionnelle dont tout homme doit vivre pour être sauvé, mais en basant la mise en oeuvre de cette dite morale dans le cœur de l'homme non point sur la Grâce de Dieu donnant à l'homme d'en vivre par un don surnaturel tout gratuit, datis gratae, don que l'homme fils d'Adam déchu ne possède absolument pas en lui-même (doctrine catholique), mais, tout au contraire, au très-hérétique et très-antéchristique contraire, sur le fait que l'homme, ayant prétendument communication métaphysique avec la Grâce de Dieu et avec Dieu Lui-même, est censé pouvoir vivre de cette morale traditionnelle exigeante rien qu'en usant plénièrement de sa liberté ontologique épanouie au maximum, laquelle lui donne ipso-facto, par immanence vitale, cedit don de vivre la morale salvifique dans son cœur (doctrine de l'Antéchrist) ; autrement dit et pour faire court, le pape Jean-Paul II veut que ce soit l'homme qui se donne à lui-même le don d'être moralement sain et saint dans la Vérité de Dieu.
           
        La doctrine de fond de Veritatis Splendor est en effet de professer que la vie morale ordonnée à la loi naturelle et à Dieu est accessible à l'homme non par un don surnaturel de Dieu à l'homme mais par l'us et l'usage de sa raison humaine naturelle informant sa liberté, qui aurait prétendument communication théologique et surnaturelle avec la Vérité de Dieu... ce qui, prenons-en bien conscience, est ni plus ni moins professer que l'homme est Dieu ! Nous sommes là les pieds en plein dans la doctrine de l'Antéchrist. Toute l'encyclique est fondée sur le fait que raison et liberté ontologiques de l'homme, de tout homme, sont en adéquation identitaire et fondamentale avec la Vérité de Dieu, par communication immédiate des idiomes entre l'homme, tout homme, et Dieu. Veritatis Splendor professe qu'il n'y a pas, comme l'enseigne la Foi catholique, impuissance radicale de la raison de l'homme fils d'Adam pécheur de pouvoir accéder par sa propre virtus à la Vérité de Dieu, il y a tout au contraire identification consubstantielle entre les deux, raison de l'homme et Vérité de Dieu, dès lors que l'homme fait l'effort de conscientiser que le fondement de sa liberté humaine mue par sa raison est exactement de même nature ou plutôt surnature que la Vérité de Dieu ! C'est juste affaire de conscientisation, pas de conversion. On ne saurait trouver hérésie plus hérétique, car ses prolégomènes métaphysiques supposent que l'homme est Dieu en son essence : elle est celle de l'Antéchrist, la dernière et "l'égout collecteur" de toutes, elle comble la mesure du péché de l'homme, c'est vraiment l'hérésie 666. Une fois bien compris ce postulat antichristique de base qui sous-tend fondamentalement quoique très-sournoisement Veritatis Splendor, il est évident que le rappel de la morale catholique fait par Jean-Paul II dans cette encyclique ne peut susciter aucune vraie conversion de l'homme moderne à Dieu puisque c'est à partir du péché de l'Antéchrist que Jean-Paul II prétend ramener la morale catholique parmi les enfants des hommes ! C'est prendre le diable pour en faire le socle de la vertu...
           
        Devant tant de malice diabolique, car l'encyclique Veritatis Splendor veut se présenter tout au long (... très, très au long ! 186 pages !!), comme un éclatant et magnifique rappel intégral de la morale catholique en cachant soigneusement le venin antéchristique sur lequel elle la fonde plus qu'hérétiquement (en professant un bon effet enté sur une mauvaise cause ; comme d'un voleur plein de malice qui ferait miroiter à sa femme la fort grande beauté d'un bijoux de très-grand prix qu'il lui offre, mais tout en lui cachant soigneusement qu'il serait le fruit d'un vol), je ne peux que reprendre la plume ou plutôt l'ordinateur (soyons moderne !) pour la dénoncer énergiquement, à la Boanergès, le zèle de la Maison de Dieu me dévore, je dois en faire un article, un de plus, pour la défense et la manifestation publiques de la Vérité vraie en vérité qui doit régner pure et sans tache aux yeux des âmes contemporaines, hic et nunc, même et surtout sous le règne impur et satanique de "la puissance des ténèbres" ecclésiales, que donc nous vivons tous azimuts, c'est trop clair. Comme disait le pape Pie X : "Il vaut mieux mourir en ce monde plutôt que de corrompre la chasteté de la Vérité" ou de la laisser corrompre par le pape moderne. La Vérité, c'est Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur, et elle n'a rien à voir ni à glander avec Veritatis Splendor.
           
        J'ajouterai que je ne suis pas étonné, seulement affligé, triste, d'être obligé de prendre acte que le "pape émérite" Benoît XVI ne comprend nullement cette perversion antéchristique suprême contenue dans Veritatis Splendor, dont il fut d'ailleurs un des principaux artisans et rédacteurs, elle lui passe visiblement complètement au-dessus de la tête et de l'âme, et je me garderai bien de l'en juger sur cela. Malheureusement pour son âme, le constat que je suis obligé de faire est le suivant : s'il rejette avec un vrai esprit de Foi catholique et en souffrant sincèrement les pires extrémismes progressistes auxquels François nous a accoutumés et nous accoutume quotidiennement panem nostrum quotidianum, il n'en rejette cependant pas du tout le fondement théologique moderniste. Benoît XVI rejette avec horreur les effets du modernisme doctrinal sans avoir la grâce ou bien la volonté personnelle, je ne sais Dieu le sait comme dirait saint Paul, d'en rejeter les causes. J'étais bien fondé à écrire de lui, dans un de mes derniers articles, ce qui suit : "Benoît XVI est une âme attachante et émouvante. Ce bulldozer de la pensée est un allemand et, inné en lui, il a la qualité du génie catholique allemand, à savoir une spiritualité chaude et cordicole, fondée sur l'amour mystique et vécue concrètement, toute empreinte d'une ferveur simple, familiale et communicative. Malheureusement, Joseph Ratzinger est né à l'époque des faux-prophètes, et il a ingurgité, dans tout l'élan généreux et fervent de sa jeunesse sacerdotale, le poison moderne et même moderniste, qui a perverti son grand esprit, il semble bien, hélas, à jamais quant à cette terre" (Sommes-nous dans le cas d'un pape hérétique ou d'une Église hérétique...?!).
           
        ... Accrochez vos wagons, ô ami lecteur, catholique fidèle qui, par votre effort de Foi constant et méritoire, n'avez pas renié la Vérité vraie en vérité et que Dieu aime pour cela, je lance à présent à pleine vapeur la locomotive. Pour commencer, je me servirai d'un large et puissant extrait de mon grand article La canonisation de Jean-Paul II : une "si grande contradiction" (He XII, 3),  qu'on trouvera ici : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/12-la-passion-de-l-eglise/articles-fond/14-la-canonisation-de-jean-paul-ii-une-si-grande-contradiction-he-xii-3, légèrement adapté à mon présent propos.
 
 
 
À l'Enfant Jésus,
Dieu, Fils de l'Homme,
Né dans la crèche.
           
        Le pape Jean-Paul II, dans Veritatis Splendor, est parfaitement hérétique, et c'est hélas bien peu dire, car il n'y est pas, dans ladite encyclique, hérétique de n'importe quelle hérésie mais de l'hérésie la plus complète et la plus anathématisante qui puisse exister en ce très-bas monde, et qui y existera jamais, à savoir celle de l'Antéchrist, laquelle consiste principalement dans la déification de l'homme, de tout homme, en mettant la Divinité réelle et transcendante du Père, du Fils et du Saint-Esprit, derrière la déité de l'homme, c'est-à-dire derrière l'image divine qu'est tout homme. C'est pourquoi, dans un précédent ouvrage que j'avais co-écris en 1988, L'extraordinaire secret de La Salette, j'avais baptisé Jean-Paul II de "Jean-Baptiste luciférien de l'Antéchrist", l'affublant également du sobriquet de "Jean-Paul Double" ; il me souvient qu'un prêtre de la Fsspx, pour sa judicieuse part, l'avait appelé, quant à lui, "le Napoléon de la révolution conciliaire", appellation qui, sur un plan pratique, est certes très-exacte, mais elle ne va pas au fond de son hérésie, qui est d'être essentiellement antéchristique...
           
        Que son Magistère pontifical, dont Veritatis Splendor est une illustration très-représentative, soit matériellement hérétique-antéchristique, on n'en saurait guère être surpris, puisque, au préalable, c'est la pensée de Karol Wojtyla qui l'est. Or, sa pensée, qui fonde son action, agere sequitur esse, et donc aussi son action pontificale une fois élu au Souverain pontificat, est toute sous-tendue par le personnalisme subjectiviste. Cette doctrine hérétique, qui commence à pervertir le monde à partir de Descartes et est infiniment aggravée par des philosophes modernes comme Kant, puis Hegel, Fichte, Kiergegaard, Husserl, Scheler, etc., etc., etc. (car ces faux-prophètes de l'Antéchrist sont en vérité innombrables comme le sable de la mer...), est mélangée affreusement et antinomiquement par Karol Wojtyla au thomisme, dans son livre majeur écrit en 1969, dans lequel il a mis toute sa pensée mûrie, il a 49 ans, Personne & acte. En quoi consiste-t-elle, cette doctrine du personnalisme subjectiviste ?
           
        On pourrait la définir simplement, en ce que l'étalon, le primat de la connaissance est mis dans l'acte de conscientisation d'une chose par l'homme. Par exemple, c'est lorsque l'homme conscientise la Révélation pour lui, c'est-à-dire prend personnellement conscience quant à lui de la réalité de la Révélation, que la Révélation existe. Elle n'existe pas si l'homme ne la conscientise pas. Car c'est l'acte de conscientisation de l'homme qui est conçu comme réel et objectif, métaphysique, par-dessus et en avant de tout autre acte, y compris, pour suivre mon exemple, l'Acte divin du vrai Dieu Transcendant mettant en oeuvre la Révélation. Alors, lorsque l'homme conscientise une chose, c'est ce qui fait qu'elle est... réelle. Ce qui signifie, en dernière analyse métaphysique, que c'est l'homme qui est vrai, qui est vérité, qui est réel, qui donc est... Dieu.
           
        Transposez ce principe dans l'ordre religieux, et cela devient : lorsque tout homme adepte d'une fausse religion conscientise pour lui une expérience de la Divinité, même objectivement fausse, alors, pour le personnaliste subjectiviste, elle a même valeur métaphysique que lorsque l'homme catholique conscientise la vraie expérience du Dieu Transcendant, par Jésus-Christ Notre-Seigneur seul et unique Médiateur entre Dieu et les hommes. Puisque ce qui compte, ce n'est pas l'Être réel de Dieu existant extrinsèquement à l'homme, ce qui compte c'est l'être de l'homme qui fait intrinsèquement une expérience conscientisée de la Divinité. Car c'est l'acte de l'homme qui existe, et lui seul. Et il faut bien comprendre que tout homme a la puissance ontologique de faire une expérience de la Divinité puisque tout homme, même fourvoyé voire méchant, est une image de Dieu, une déité.
           
        "J'ai dit : vous êtes des dieux", rappelle Jésus dans l'Évangile, appuyant son enseignement sur le Ps LXXXII. "N'est-il pas écrit dans votre Loi : «J'ai dit : vous êtes des dieux» ? Si la Loi appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l`Écriture ne peut être anéantie, comment dites-vous à celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde : «Vous blasphémez», parce que j'ai dit : «Je suis le Fils de Dieu» ?" (Jn X, 34-36). Notons bien que les interlocuteurs à qui Jésus, maître de Vérité et Vérité incarnée Lui-même, fait cette grande révélation, sont, non pas ses Apôtres, mais des pharisiens haineux de Sa mission rédemptrice, dont on peut supposer à tout le moins que certains d'entre eux n'étaient pas en état de grâce. Ce qui signifie que Jésus, en rappelant aux pharisiens qu'ils étaient des dieux, ne faisait pas là allusion à la grâce divine résidant dans les justes, mais à la structure métaphysique de tout homme né en ce monde (ce que son propos d'ailleurs explicite très-bien : les dieux, dit Jésus, sont ceux à qui la Parole de Dieu est adressée ; donc les dieux sont tout homme, car Dieu adresse sa parole à tout homme même à celui qui ne la reçoit pas, parce qu'Il "veut que tous les hommes soient sauvés", les dieux ne sont donc pas seulement ceux qui ont accueilli surnaturellement en leur âme et conscience cette dite Parole de Dieu à eux adressée, receptus et probatus).
           
        Et c'est pourquoi, pour le pape Jean-Paul II, adepte illuminé et secrètement extrêmement passionné de ce personnalisme subjectiviste (qui au fond n'est rien d'autre que du modernisme appliqué, le personnaliste subjectiviste idolâtre cette fameuse "immanence vitale" qu'évoquait le pape saint Pie X dans son encyclique dénonçant le modernisme, Pascendi Dominici Gregis, c'est-à-dire la forme divine énergétique de l'homme qui soit disant révèle naturellement Dieu, voulant y trouver à la fois sa cause première et sa fin dernière), l'expérience religieuse par exemple du musulman et du chrétien a même valeur métaphysique.
           
        Ne nous étonnons donc point, une fois compris son angle de vue, sa gnose, de le voir n'éprouver aucun scrupule à baiser le... livre du Coran, présenté à sa vénération par des musulmans lors d'une audience pontificale : ce geste abominable, quand on sait ce que contient le Coran (qui, entre mille impiétés doublées d'âneries et triplées d'indignités, traitent dans une sourate ceux qui adorent la Très-Sainte Trinité, de gens "pires que l'excrément et l'urine"), ... et comment le pape ne le saurait-il point il serait bien le seul !!, est des plus logique, normal, et même hautement louable, quand on est un personnaliste subjectiviste. Et c'est cette doctrine hérétique à vocation antéchristique, c'est-à-dire aboutissant à combler la mesure de tout péché (lequel péché antéchristique "percera la voûte des Cieux" comme prophétisait Notre-Dame à La Salette, et déclenchera, à Son heure, la très-sainte Colère de Dieu), qui évidemment aboutira à l'œcuménisme hétérodoxe manifesté dans un mûrissement affreux lors de la réunion interreligieuse d'Assise en 1986, abomination de la désolation dans le Lieu-Saint s'il en fut jamais de mémoire historique de chrétien (par ailleurs renouvelée perseverare diabolicum les années suivantes, preuve s'il en était besoin qu'il ne s'agissait nullement de la part de Jean-Paul II d'une erreur pastorale de parcours).
           
        Même l'athée n'est plus conçu par le personnaliste subjectiviste comme ennemi de Dieu mais comme une personne qui met en oeuvre un acte de conscientisation, et qui donc, en cela, doit être absolument respecté dans ledit acte, car cet acte le met à l'égal de Dieu, quand bien même l'objet dudit acte de conscientisation n'est même pas Dieu puisque son postulat de départ est... de n'y croire pas ! Ce qui montre on ne peut mieux à quel point l'acte de conscientisation ontologique est conçu par le personnaliste subjectiviste comme le primat absolu dans l'ordre de la connaissance, un primat divinisant, puisque celui qui nie Dieu, par le simple et seul fait de poser un acte de cette nature, est mis au même rang que celui qui pose l'acte de la croyance au vrai Dieu, par Jésus-Christ son Fils Notre-Seigneur. Un certain Karol Wojtyla l'insinuera ainsi pendant... le concile, à cette époque, donc, déjà parfaitement converti à sa gnose antéchristique : "L'athéisme devrait être étudié à l'aide de la sociologie et de la psychologie, non comme négation de Dieu, mais plutôt comme état de conscience de la personne humaine" (Documentation Catholique, 28 septembre 1965, p. 1888)...
           
        Le pape Jean-Paul II a été exalté par le pape François comme étant le "saint de la famille", dans la cérémonie de sa canonisation. Mais même sous ce rapport, la doctrine qu'il prêchait était hérétique parce que toute entière sous-tendue par cette hérésie personnaliste subjectiviste : la pensée de Jean-Paul II, en effet, ne s'occupe pas de concevoir l'Ordre familial à partir de Dieu, elle conceptualise au contraire l'Ordre familial à partir de l'homme, comme un épanouissement de la personne humaine en tant que tel qui, par-là, parvient à son achèvement eschatologique, c'est-à-dire divinisant, très-notamment au moyen du couple masculin-féminin (... dont Jean-Paul II était complètement obsédé, le prouvent ses scandaleuses Audiences du mercredi...). Autrement dit, c'est la déité de l'amour humain qui intéresse Jean-Paul II, pas le fait que l'Ordre familial naturel permette à l'homme, par son us et usage, d'accéder à la Vie d'Amour substantielle de Dieu, l'amour humain n'en étant qu'une image non-substantielle, l'usage du non-être qu'est l'amour humain ne faisant que permettre d'accéder à l'Être supra-substantiel qu'est l'Amour divin...
           
        L'inversion wojtylienne est donc radicale, et hélas parfaitement et abominablement antéchristique dans son essence. L'Antéchrist-personne pourrait en effet être appelé le Grand-Supplanteur de Dieu, il adorera sa divinité d'image ou déité, tel un Lucifer terrestre, et la mettra à la place de celle du Dieu Transcendant vrai et extrinsèque à l'homme, qu'ainsi il supplantera. Et il voudra, il exigera que tout homme vivant en fasse autant. Or, l'œil de Jean-Paul II, "fixé sur une chimère" (le pape Pie X, parlant des modernistes), est, dans tous les domaines qu'il aborde, obnubilé et véritablement obsédé sur la divinisation eschatologique de l'homme plus que sur le Dieu Transcendant dont l'homme n'est qu'une image. Tout l'agir de son pontificat, écrits, paroles et actes, va dans ce sens. Et il finira par christifier la déité de l'homme, de tout homme, inéluctable aboutissement de sa perversion personnaliste subjectiviste qui lui fera épouser la doctrine de l'Antéchrist...
           
        Sa première encyclique, Redemptor Hominis, du 4 mars 1979, qui est traditionnellement celle où le nouveau pape met tout son programme de pontificat, en est une illustration dans le § III, lequel d'ailleurs se fonde sur une resucée (vomitive) du concile moderne. Jean-Paul II commence en effet par rappeler une affirmation fort équivoque de Vatican II : "Par l'Incarnation, le Fils de Dieu s'est uni en quelque sorte à tout homme" (Gaudium & Spes, 22. 2), et de dire immédiatement avec force que cette affirmation, dont il veut faire le pivot de son encyclique, est la route fondamentale de l'Église (n. 13). On ne va pas tarder à se rendre compte de ce qu'il entend par-là ; commençons par voir comment il précise longuement et fort passionnément la formule : "Jésus-Christ est la route principale de l'Église. Lui-même est notre route vers «la maison du Père», et il est aussi la route pour tout homme. Sur cette route qui conduit du Christ à l'homme, sur cette route où le Christ s'unit à chaque homme, l'Église ne peut être arrêtée par personne".
           
        Et, pour que personne ne s'y trompe, il donne ce qu'il faut entendre par la formule "chaque homme" : "Il s'agit donc ici de l'homme dans toute sa vérité, dans sa pleine dimension. Il ne s'agit pas de l'homme «abstrait», mais réel, de l'homme «concret», «historique». Il s'agit de chaque homme, parce que chacun a été inclus dans le mystère de la Rédemption, et Jésus-Christ s'est uni à chacun, pour toujours, à travers ce mystère". Et d'enfoncer le clou plus encore quelques lignes plus loin : "L'homme, tel qu'il est «voulu» par Dieu, «choisi» par Lui de toute éternité, appelé, destiné à la grâce et à la gloire : voilà ce qu'est «tout» homme, l'homme «le plus concret», «le plus réel» ; c'est cela, l'homme dans toute la plénitude du mystère dont il est devenu participant en Jésus-Christ et dont devient participant chacun des quatre milliards d'hommes vivant sur notre planète, dès l'instant de sa conception près du cœur de sa mère".
           
        Et de poursuivre avec passion : "Il s'agit de tout homme, dans toute la réalité absolument unique de son être et de son action, de son intelligence et de sa volonté, de sa conscience et de son cœur. L'homme, dans sa réalité singulière (parce qu'il est une «personne»), a une histoire personnelle de sa vie, et surtout une histoire personnelle de son âme. (...) L'homme, dans la pleine vérité de son existence, de son être personnel et en même temps de son être communautaire et social, cet homme est la première route que l'Église doit parcourir en accomplissant sa mission : il est la première route et la route fondamentale de l'Église, route tracée par le Christ lui-même, route qui, de façon immuable, passe par le mystère de l'Incarnation et de la Rédemption. (...) C'est cet homme-là, dans toute la vérité de sa vie, dans sa conscience, dans sa continuelle inclination au péché et en même temps dans sa continuelle aspiration à la vérité, au bien, au beau, à la justice, à l'amour, c'est bien cet homme-là que le Concile Vatican II avait devant les yeux lorsque, décrivant sa situation dans le monde contemporain, il allait toujours des éléments extérieurs de cette situation à la vérité immanente de l'humanité [nous sommes ici en plein modernisme...]. (...) Cet homme est la route de l'Église, route qui se déploie, d'une certaine façon, à la base de toutes les routes que l'Église doit emprunter, parce que l'homme (tout homme sans aucune exception) a été racheté par le Christ, parce que le Christ est en quelque sorte uni à l'homme, à chaque homme sans aucune exception, même si ce dernier n'en est pas conscient. (...) Cet homme étant donc la route de l'Église, route de sa vie et de son expérience quotidiennes, de sa mission et de son labeur, l'Église de notre temps doit être, de façon toujours universelle, consciente de la situation de l'homme".
           
        Une formidable et prodigieuse équivoque éclate dans l'affirmation conciliaire, et plus encore dans le prolongement "routier" qu'en fait Jean-Paul II (... carrément une autoroute à grande vitesse, où il s'agit de dépasser tout le monde, même Dieu qui, décidément, roule trop lentement...). Ainsi donc, nous dit-il, et avec quel enthousiasme délirant notons-le, tout homme est uni au Christ depuis l'Incarnation, affirmation parfois, pas tout le temps dans le texte pontifical remarquons-le soigneusement, amendée par la formule atténuatrice : "en quelque sorte". Premièrement, il faut tout-de-même bien comprendre une chose : si tout homme était uni au Christ depuis et par l'Incarnation en toute rigueur théologique des termes, sans atténuation, ce qui hélas se trouve dans le texte magistériel pontifical lui-même et à plusieurs reprises (= "sur cette route où le Christ s'unit à chaque homme", ou encore : "Jésus-Christ s'est uni à chacun, pour toujours, à travers ce mystère [de l'Incarnation-Rédemption]"), alors, c'est que tout homme serait lui aussi... le Christ, par communication immédiate et non médiate des idiomes, c'est-à-dire des identités ontologiques entre son être individuel et celui du Christ, depuis l'Incarnation ! Ce n'est vraiment que par la formule atténuatrice "Tout homme est en quelque sorte uni au Christ depuis l'Incarnation", que celle-ci pourrait, je dis bien et seulement : pourrait, recevoir un sens orthodoxe.
           
        Éh bien, retenons seulement la formule atténuatrice qui pourrait recevoir un sens orthodoxe, disais-je. Quel serait-il, ce sens orthodoxe ? Il serait que le Christ, dans l'Acte même de l'Incarnation, s'est uni mystiquement à chaque et tous les hommes. C'est-à-dire que, par la grâce du Christ-Dieu et Homme universel parfait à la fois, qui comprend toutes les individualités singulières de tous les hommes, tout homme est, depuis et par l'Incarnation-Rédemption, devenu un christ formel qui a la possibilité, en répondant "oui" au Don du Christ, par la Foi et par une vie sainte ordonnée au Christ et à son Évangile, d'être un christ sauvé dans, avec, pour et par le Christ à la fin de sa vie, et donc de pouvoir être considéré pour sa petite part singulière et particulière, comme le Christ après sa mort. Ceci est la seule acception orthodoxe possible de l'assertion conciliaire reprise et fort amplifiée par Jean-Paul II. Mais, je viens de le dire, un tout autre sens peut être donné de l'affirmation en question, à savoir que le Christ, en s'incarnant il y a 2 000 ans, s'est uni théologiquement et métaphysiquement à chaque et tous les hommes in situ, c'est-à-dire tels qu'ils sont nés avec la tare du péché originel, c'est-à-dire encore, que tout homme vivant, depuis l'Incarnation, est véritablement... le Christ Lui-même, et participe ni plus ni moins de sa Divinité comme de sa sainte-Humanité.
           
        Or, non seulement le texte conciliaire, restant à l'affirmation brute de décoffrage, ne permet pas de dire si c'est l'une ou l'autre interprétation qui est à retenir, mais les longueurs délirantes, enthousiastiques et indigestes, du pape Jean-Paul II pour bien expliquer que cette union du Christ à l'homme depuis l'Incarnation, concerne vraiment tout homme, tous les hommes et tout dans l'homme, quel qu'il soit, même celui qui ne croit pas au Christ, même celui qui n'est pas conscient de cette union au Christ, même celui qui mène une mauvaise vie au for externe, ne permettent pas plus, bien au contraire, de trancher, soit pour la première interprétation, mystique et orthodoxe, soit pour la seconde, théologico-métaphysique et hétérodoxe... Pour bien savoir quelle est la pensée profonde du pape Jean-Paul II quant à cela, il faut donc étudier son agir pontifical. En effet, l'agir ne fait pas que suivre l'être, selon l'adage antique bien connu, il en révèle aussi l'essence, la nature. Nous saurons donc la pensée profonde de Jean-Paul II sur la question par sa manière d'agir...
           
        Or donc, si Jean-Paul II use de la formule "Par l'Incarnation, le Christ s'est en quelque sorte uni à tout homme" de manière mystique et orthodoxe, alors, à cet homme-là, à tout homme donc, il continuera à lui prêcher le Christ et à exiger de lui qu'il ordonne son âme et sa vie à l'Évangile pour être sauvé ; car l'union mystique d'une âme avec le Christ, et on nous dit ici de toute âme humaine quelle qu'elle soit, ne la confirme pas en grâce, et moins encore l'identifie-t-elle métaphysiquement au Christ et au Verbe divin. Il est bien connu en effet que les âmes mystiques, même parvenues à un très-haut degré d'union avec le Christ, par "mariage mystique", comme saint Jean de la Croix par exemple, ou sainte Thérèse d'Avila, etc., n'en ont pas moins continué à être soumises absolument à l'Évangile et à toutes les lois divines et humaines (c'était l'erreur de certains hérétiques du XVème siècle, les adeptes du Libre-Esprit, de croire que l'union mystique avec Dieu affranchissait du même coup de toute loi, quelle qu'elle soit, divine ou humaine, doctrinale ou morale). Mais si le pape Jean-Paul II, ne faisant par ailleurs que continuer sur la lancée de son personnalisme subjectiviste qui déifie l'homme à partir de sa déité, use de ladite formule de manière métaphysique et hétérodoxe, voulant considérer que tout être humain depuis l'Incarnation du Christ, est lui-même le Christ, alors, il ne lui prêchera plus le Christ Jésus et son Évangile, puisque, tout homme né en ce monde étant vraiment, depuis l'Incarnation, le Christ, n'a évidemment... plus besoin d'être évangélisé.
           
        Quid ? Poser la question, c'est malheureusement y répondre. Sans équivoque possible. En présence de tous les innombrables interlocuteurs, hommes et femmes, qu'il eut en face de lui durant ses très-nombreux voyages de pèlerin (... du monde ?, ou de l'Église ?, la question se pose), souvent adeptes des religions les plus fausses et erronées voire diaboliques, Jean-Paul II a, à chaque et toutes les fois, mis la Foi du Christ dont il était l'indigne Vicaire, rigoureusement et systématiquement sous le boisseau, soumettant sans vergogne le Christ-Dieu véritable au dieu intérieur conscientisé et multiforme desdits interlocuteurs sans jamais les évangéliser de la Bonne-Nouvelle du Christ Jésus, exactement comme s'Il n'existait pas.
           
        C'est que, rappelons-nous, pour le personnaliste subjectiviste, la Révélation du Christ n'existe pas lorsque, devant lui, il a une personne qui fait une profession de foi conscientisée, puisque l'acte de conscientisation intrinsèque de la personne humaine prédomine métaphysiquement sur la Révélation extrinsèque. Et Dieu sait si l'indigne Vicaire du Christ a appliqué sans jamais faillir, tout son pontificat en a témoigné publiquement avec éclat, scandaleusement, impudemment et honteusement, ce dogme principal du personnaliste subjectiviste ! C'est pourquoi, ainsi que je l'ai dit plus haut, il baise le Coran (... accompagnant son geste d'un incroyable et monstrueux souhait de bénédiction : "Que saint Jean-Baptiste bénisse l'Islam !"...!!!!!!), parce qu'il considère que l'interlocuteur musulman qu'il a en face de lui, par son acte de conscientisation religieuse de l'Islam, est un dieu et un christ, que dis-je, est une expression immanente du Christ, une "route" christique que l'Église, donc, nous, tous les fidèles, devons emprunter, et que la vérité extrinsèque de Notre-Seigneur Jésus-Christ mort et ressuscité n'a aucune place et n'existe tout simplement plus par rapport à ce premier point ; il reçoit le tilak de la prêtresse indoue, il participe à un rite animiste, etc., etc., etc., pour la même antéchristique raison, la liste est longue (et n'a hélas nul besoin d'être développée ici, elle est connue de tous). Pour terminer, de charybde en scylla, par l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint, à savoir la cérémonie interreligieuse d'Assise, en 1986.
           
        Qu'attendre d'autre de celui qui avait déclaré : "Être libre, c'est pouvoir et vouloir choisir, c'est vivre selon sa conscience [ce qui est en complète contradiction avec ce que dit Jésus-Christ dans l'Évangile : "La vérité -et elle SEULE- vous rendra libre" ; or, depuis le péché originel, la conscience de l'homme, à laquelle le personnaliste subjectiviste rapporte tout, n'est pas du tout forcément, et il s'en faut de beaucoup, ordonnée à la Vérité, il serait même plus exact de dire qu'elle n'y est jamais parfaitement ordonnée... donc elle ne peut pas rendre "libre", comme le veut Jean-Paul II]. L'homme doit donc pouvoir faire ses choix en fonction des valeurs auxquelles il donne son adhésion. La première de ces valeurs et la plus fondamentale est toujours sa relation à Dieu exprimée dans ses convictions religieuses" (Message pour la journée de la paix, D.C. du 4 janvier 1981, p. 2).
           
        Donc, pour répondre à la question posée que dessus, quid ?, le pape Jean-Paul II, par son agir pontifical public, professe bel et bien, ou plutôt fort mal, fort hérétiquement, fort antéchristiquement, que, depuis l'Incarnation du Verbe, tout homme, qui constitue en soi "la route de l'Église", est une Incarnation théologique et métaphysique du Christ. C'est ce que son agere révèle de son esse, son agir révèle formellement que sa pensée profonde consiste à croire que tout homme est le Christ, dès lors qu'il conscientise son existence humaine et sa religion, puisqu'il ne l'évangélise jamais du Christ Jésus et de son Évangile. S'il n'est pas possible de dire si Jean-Paul II professe cette hérésie à vocation antéchristique formellement, c'est-à-dire avec malice et advertance (ce serait en effet rentrer dans un jugement au for interne, ce qui est tout-à-fait interdit, Dieu seul "sonde les reins et les cœurs"), à tout le moins, on sait à présent avec certitude qu'il la professe matériellement, qu'il y soumet tout son pontificat matériellement...
           
        On constatera sans difficulté l'évolution logique de la pensée hérétique qu'il a fait sienne : le personnaliste subjectiviste, principalement par l'outil de la conscientisation ontologique, commence par déifier tout homme, puis ensuite il le christifie, dans une inversion antéchristique radicale, qui comble la mesure de son péché. Le processus était obligé : puisque le Christ, par la Révélation, a révélé qu'Il était Dieu, alors, le personnaliste subjectiviste en déduit, dans sa perversion radicale, que puisque tout homme est dieu selon lui, cela veut donc dire que tout homme est... le Christ.
           
        Il n'est pas inutile ici de dire que le pape Jean-Paul II n'a d'ailleurs fait que pousser au bout de l'hérésie, la pensée théologique hérétique du jésuite De Lubac (... qu'il fera cardinal), dont il est imprégné, imbibé comme éponge plongée dans l'eau depuis longtemps, et qu'il ne fait que régurgiter vomitivement dans Redemptor Hominis. Le jésuite De Lubac en effet, professait "dès 1946, dans son livre Surnaturel, que l'ordre surnaturel est nécessairement impliqué dans l'ordre naturel. Il en résulte que le don de l'ordre surnaturel n'est pas gratuit puisqu'il est redevable à la nature. En fait, la nature, en raison même de son existence, s'identifie au surnaturel. Dès 1938, dans son livre Catholicisme, il n'hésitait d'ailleurs pas à écrire : «En révélant le Père, et en étant révélé par Lui, le Christ achève de révéler l'homme à lui-même [= c'est-à-dire, dans les dernières déductions théologiques : comme une surnature, un Dieu, un Christ]» (p. 295). (...) Cette conception du surnaturel nécessairement lié à la nature humaine, est aussi clairement proposée par Karl Rahner depuis les années 30.
           
        "En fait, Karl Rahner dépasse même la pensée du Père de Lubac. Fortement influencé par Hegel, «Rahner se propose surtout d'éclaircir théologiquement les conditions de la possibilité d'une incarnation», de l'aveu même de son plus fidèle disciple, Hans Küng. (...) Dans son ouvrage Teologia dall'incarnazione, écrit en 1967, Rahner affirme tout d'abord que l'essence de Dieu est la même que la nôtre : «Quand le Logos se fait homme... cet homme en tant qu'homme est précisément l'auto-manifestation de Dieu dans son auto-expression. L'essence, en effet, est la même en nous et en Lui ; nous, nous l'appelons nature humaine». D'autre part, l'union hypostatique est un évènement qui a eu lieu «dans et par la conscience humaine. (...) Cette vision immédiate et effective de Dieu, n'est autre chose que la conscience initiale, non-objective, d'être le Fils de Dieu ; et cette conscience est donnée par le seul fait que celle-ci est l'union hypostatique» (Considerazioni dogmatiche sulla scienza et autocoscienza di Cristo, Rome 1967, p. 224). Rahner enseigne même que l'acte de Foi est inutile «parce que, écrit-il dans Teologia dall'incarnazione, page 119, dans mon essence il y a Dieu ; parce que toutes les actions, c'est Dieu qui les fait. Celui qui accepte son existence, donc son humanité, celui-là, même sans le savoir, dit oui au Christ. Celui qui accepte complètement son être-homme a accepté le Fils de l'homme parce qu'en celui-ci Dieu a accepté l'homme»" (extraits cités dans Pierre, m'aimes-tu ?, abbé Le Roux, 1988, pp. 53-56).
           
        ... Cela ne vous dit rien ? Mais, ces abominables professions de foi antéchristiques sont exactement ce qu'est en train de vouloir nous dire le pape Jean-Paul II dans Redemptor Hominis lorsqu'il part de la formule vaticandeuse "Par l'Incarnation, le Christ s'est en quelque sorte uni à chaque homme", pour dire en définitive que tout homme est la "route de l'Église", en précisant bien que "sur cette route, le Christ s'unit à chaque homme", ou encore : "Jésus-Christ s'est uni à chacun, pour toujours, à travers ce mystère [de l'Incarnation-Rédemption]" ! Ces maîtres à penser dont il se nourrit et qu'il suit, qu'il admire et vénère tant, dont il fera cardinal l'un d'iceux-là (quant à l'hérétique radical que fut Rahner, il recevra des vœux personnels de Jean-Paul II, juste avant de mourir à 80 ans, en 1984...), en fait, mènent à la perversion achevée de l'Antéchrist-personne, qui n'aura rien à rajouter, je le répète, au degré de perversion de leur doctrine luciférienne absolument d'ores et déjà complète du tout. Laquelle consiste à prêcher à tout homme qu'il est Dieu, et comme l'on sait depuis la Révélation que tout Dieu dans l'homme est le Christ, Alpha et Omega de l'homme, alors, puisque tout homme est Dieu, tout homme est donc le Christ à la fois Dieu et Homme. Ni plus, c'est impossible, mais ni moins non plus. Tirez en effet la chevillette du syllogisme, et la bobinette cherra...
           
        Méditons soigneusement les concepts que ces faux-prophètes de l'Antéchrist osent nous sortir (... et dont il est fort bon et extrêmement important de prendre conscience qu'ils accomplissent une prophétie du Christ, un grand signe eschatologique pour les Temps ultimes de la fin des fins : "Alors si quelqu'un vous dit : Voici, le Christ est ici ; ou : Il est là, ne le croyez pas", Matth XXIV, 23 ; ces misérables faux-prophètes ne sont-ils pas en train de nous dire que le Christ est dans l'homme, dans tout homme, oui, oui, Il est vraiment partout, Il est ici, dans le juif déicide, Il est là, dans le musulman anti-trinitaire, Il est même dans l'athée ? MAIS NE LES CROYEZ PAS, dit le Christ). Si l'ordre surnaturel a nécessairement besoin de l'ordre naturel pour exister, comme disait De Lubac, alors, ce n'est pas compliqué, l'Incarnation du Verbe de Dieu a nécessairement besoin de la nature humaine... pour exister. L'important donc, métaphysiquement, dans l'opération de l'Incarnation, n'est plus Dieu et son Verbe-Christ, c'est... la nature humaine, et donc l'homme, tout homme, tout dans l'homme. Puisque sa nature est nécessaire à l'Incarnation. Et vous avez là, ô lecteur, le décodage profond, et affreux dans son impiété radicale, du § III d'une encyclique majeure du pape Jean-Paul II, Redemptor Hominis : en définitive, c'est l'homme qui est le sujet FORMEL de l'Incarnation, ce n'est plus le Verbe de Dieu !!
           
        Et c'est bien ce que Jean-Paul II pense, tout son agere pontifical l'a démontré et sur-démontré, sans encore oser le dire ouvertement sans voile dans son encyclique-programme. C'est-à-dire que le Christ-Dieu, en s'incarnant et prenant chair humaine véritable à la Noël, révèle à l'homme la vérité de sa nature véritable, à savoir d'être... le Christ-Dieu & Homme, sa nature humaine étant en vérité d'ordre surnaturel-divin. Voilà, pour nos antéchristiques personnalistes subjectivistes ayant mené au fond du donf leur perversion luciférienne, quelle est la première et véritable signification de l'Incarnation, son mobile métaphysique premier et capital, sa cause première et sa fin dernière.
           
        Et c'est pourquoi, dans toute l'encyclique, on note une exaltation, une exultation incroyable du rédacteur pontifical, justement là, là, dans ce passage central dont j'ai cité plus haut tout exprès de larges extraits, où il décrit cet homme touché par l'Incarnation du Verbe, comme "la route de l'Église, route qui se déploie, d'une certaine façon, à la base de toutes les routes que l'Église doit emprunter, parce que l'homme (tout homme sans aucune exception) a été racheté par le Christ, parce que le Christ est en quelque sorte uni à l'homme, à chaque homme sans aucune exception, même si ce dernier n'en est pas conscient" ; et je rappelle à nouveau que la formule atténuatrice "en quelque sorte" est parfois carrément supprimée par le pape Jean-Paul II dans son encyclique (= "sur cette route où le Christ s'unit à chaque homme", ou encore : "Jésus-Christ s'est uni à chacun, pour toujours, à travers ce mystère"), ce qui ne peut qu'avoir le sens de bien faire saisir au lecteur que pour lui, il s'agit bel et bien d'une union métaphysique et théologique du Christ avec tout homme...
           
        C'est en effet bien là le fond de sa croyance antéchristique. Ceux qui en douteraient encore n'ont juste qu'à prendre acte que si l'on peut, en vérité faussement, se croire autoriser à émettre un doute quant à la profession de foi antéchristique formelle de Jean-Paul II dans son encyclique-programme Redemptor Hominis, le doute n'est plus du tout permis quand on prend connaissance de ce qu'il ose dire dans son Homélie de Noël 1978, dans laquelle il professe absolument formellement la doctrine hérétique-antéchristique que je dénonce en lui, de manière donc cette fois-ci non seulement formelle mais beaucoup plus blasphématoire puisqu'elle était formulée le jour anniversaire même de la Naissance divino-humaine de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Voici en effet comment ce "Jean-Baptiste luciférien de l'Antéchrist" osait commenter urbi & orbi la Naissance de Jésus, ce 25 décembre 1978, son premier Noël pontifical, à peine trois mois avant la parution de Redemptor Hominis :
           
        "Ce message [de Noël] s’adresse à chaque homme, à l’homme dans son humanité. Noël est la fête de l’homme. C'EST LA NAISSANCE DE L'HOMME. L’un des milliards d’hommes qui sont nés, qui naissent et qui naîtront sur la terre. Un homme, un élément de cette immense statistique [... évidemment, si tout homme est le Christ depuis l'Incarnation, alors, la naissance de Jésus-Christ est la naissance de tout homme, Il n'est Lui-même qu'un homme parmi les milliards d'autres !!!...]. (...) Et en même temps un être unique, absolument singulier. Si nous célébrons aujourd’hui de manière aussi solennelle la naissance de Jésus, nous le faisons pour rendre témoignage au fait que chaque homme est unique, absolument singulier. (...) Ce message [de la Noël] est adressé à chaque homme, précisément en tant qu’il est homme, à son humanité. C’est en effet l’humanité qui se trouve élevée dans la naissance terrestre de Dieu. L’HUMANITÉ, LA «NATURE» HUMAINE, SE TROUVE ASSUMÉE DANS L'UNITÉ DE LA PERSONNE DIVINE DU FILS, DANS L'UNITÉ DU VERBE ÉTERNEL, DANS LEQUEL DIEU S'EXPRIME ÉTERNELLEMENT LUI-MÊME. (...) Dans la solennité de ce jour, nous nous élevons aussi vers le mystère insondable de cette naissance divine. En même temps, la naissance de Jésus à Bethléem témoigne que Dieu a exprimé cette Parole éternelle, son Fils unique, dans le temps, dans l’Histoire. De cette «expression», il a fait et il continue à faire la structure de l’histoire de l’homme".
           
        Ce que j'ai mis en rouge, et qu'à ma connaissance aucun tradi n'a remarqué en son temps, est tellement é-nhaur-me que cela passe dans les cœurs chrétiens habitués à un langage de Foi véritable de la part du pape, sans que personne ne se rende compte de la prodigieuse hérésie ici FORMELLEMENT affirmée par le pape Jean-Paul II sans qu'il soit possible de lui donner le moindre sens orthodoxe, chacun rectifiant inconsciemment cette langue antéchristique radicale pour la méditer quant à soi dans l'orthodoxie. Mais il s'en faut que la langue de Jean-Paul II soit orthodoxe, nous sommes vraiment ici en présence de la "voix de dragon" dénoncée par saint Jean dans l'Agneau de la fin des temps c'est-à-dire dans le dernier pape légitime (Apoc XIII, 11), quand il est en train de dire sans ambigüité aucune, au contraire en toute proposition hérétique formelle, que, par l'Incarnation, le Verbe s'est uni à la nature humaine en tant que telle, c'est-à-dire à TOUT homme qui a existé depuis que le monde est monde, avant le Christ, au temps du Christ, et qui existera après Son passage terrestre il y a 2 000 ans, vous, moi, ceux qui naîtront et mourront après nous !! Car bien sûr, sa proposition est totalement hérétique : non pas toutes les humanités de la nature humaine, mais SEULE l'Humanité singulière, au singulier, qui a été ineffablement donnée par Dieu à l'homme Jésus à la Noël au moyen du canal immaculé de la très-sainte Vierge Marie, son humanité particulière que les théologiens catholiques appellent à juste titre la Sainte-Humanité de Jésus-Christ, participe théandriquement à la Divinité du Verbe dans sa Personne unique ! Et strictement aucune autre humanité n'a communication théandrique avec le Verbe divin !! Or ici, le pape Jean-Paul II affirme au contraire, en prenant une formulation théologique bien connue des théologiens, que tous les hommes participent théandriquement, par la communication des idiomes, à la Divinité du Dieu Transcendant. Il n'en fallait pas tant, il s'en faut de beaucoup, extrêmement, pour que l'Inquisition sévisse, au Moyen-Âge, les impénitents finissant sur le bûcher...
           
        Dans ce premier message de Noël 1978, Jean-Paul II ose donc dire carrément que c'est TOUTE humanité existante qui se trouve unie de soi au Verbe divin, de par le fait même de l'Incarnation, et qui, par-là même, est Dieu-Verbe elle-même. Ce qui signifie donc, sans ambiguïté aucune, en toute clarté théologique... et formidablement antéchristique-hérétique !!, je le répète, que l'homme, tout homme vivant actuel, a communication métaphysiquement immédiate avec le Verbe divin, c'est-à-dire est... Dieu-Christ lui-même !!! Et c'est bien pourquoi d'ailleurs, notons-le avec soin, le texte pontifical écrit, dans la proposition théologique que j'ai soulignée en rouge : la «nature» humaine AVEC DES GUILLEMETS (j'ai été vérifier le texte sur le site officiel du Vatican : les guillemets hérétiques-antéchristiques y sont bel et bien ! http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/messages/urbi/documents/hf_jp-ii_mes_19781225_urbi.html). Parce que, comme le disait Karl Rahner, la nature humaine est une autre manière d'appellation, juste un surnom de la Nature divine... qui est la seule existante. En fait, il faut lire SURNATURE DIVINE quand on lit NATURE HUMAINE !!!
           
        Et c'est justement bien cette illumination antéchristique radicale que le pape Jean-Paul II veut communiquer, ... et avec quel enthousiasme !, ... quelle ardeur de prosélyte !, au monde entier, quand il finit son abominable Homélie de Noël 1978 : "Je m’adresse donc à toutes les communautés dans leur diversité. Aux peuples, aux nations, aux régimes, aux systèmes politiques, économiques, sociaux et culturels [dans son excitation hérétique qui confine à la folie, Jean-Paul II va jusqu'à vouloir infester de son hérésie des... idéologies ou des systèmes abstraits qui n'ont pas d'âmes et qui donc ne peuvent pas recevoir un enseignement !, ... mais pourquoi donc ne s'adresse-t-il pas aussi aux petits chiens sur les trottoirs ?!], et je leur dis : — Acceptez la grande vérité [!] sur l’homme ! — Acceptez la vérité entière [!] sur l’homme qui a été dite dans la nuit de Noël. — Acceptez cette dimension de l’homme [!], qui s’est ouverte à tous les hommes [!!] en cette sainte nuit ! — Acceptez le mystère dans lequel vit tout homme [!], depuis que le Christ est né ! — Respectez ce   mystère ! — Permettez à ce mystère d’agir [!] en tout homme ! — Permettez-lui de se développer [!] dans les conditions extérieures de son être terrestre. Dans ce mystère se trouve la force de l’humanité [!]. La force qui irradie sur tout ce qui est humain [!!]".
           
        L'Antéchrist-personne n'aura pas un autre prêche.
           
        C'est donc bien dans ce sens antéchristique radical que tout homme est le Christ-Dieu de par l'Incarnation, que Jean-Paul II veut qu'on comprenne ce qu'il dira à peine trois mois plus tard dans Redemptor Hominis, à savoir que tout homme est "la route de l'Église", c'est cela qu'il appelle "la grande vérité de l'homme", "la vérité entière sur l'homme", "la dimension de l'homme ouverte à tous les hommes", "le mystère dans lequel vit tout homme" et qu'il faut "respecter", et plus encore faire "agir", "se développer dans les conditions extérieures de son être terrestre"...!!
           
        Une fois lancé sur cette autoroute à grande vitesse, la voie large et spacieuse qui mène à l'homme terrestre et à l'enfer, car loin de monter vers le Ciel par la petite voie étroite du salut véritable, elle descend de Dieu et de l'Église vers l'homme fils d'Adam pécheur pour le diviniser-christifier et pour y rester (et dans cette nouvelle et damnable direction vers le bas, n'oublions pas que Jean-Paul II nous dit avec une hargne de diable dans Redemptor Hominis que "l'Église ne peut être arrêtée par personne"...), il ne faut pas s'étonner de voir Jean-Paul II professer la même doctrine de fond dans Veritatis Splendor, ce serait le contraire qui serait étonnant. Quinze ans après l'Homélie de Noël 1978 et Redemptor Hominis, il ne s'est nullement converti de sa gnose hérétique-antéchristique, c'est parler par euphémisme...
           
        C'est ainsi qu'il commence à présenter Veritatis Splendor aux évêques de toute l'orbe catholique (l'encyclique est adressée en effet "à tous les évêques de l'Église catholique", c'est-à-dire théologiquement à tous les "membres enseignants" d'une génération ecclésiale donnée, ce qui, soit dit en passant, accroît encore la qualification et la note d'infaillibilité pontificale attachée de soi à l'enseignement doctrinal contenue dans l'encyclique wojtylienne, de par le Magistère ordinaire & universel pontifical... ― cf. Dom Paul Nau), par une récapitulation synthétique de l'enseignement fondamental de l'encyclique, dans une formule très-ramassée que voici : "LA SPLENDEUR DE LA VÉRITE se reflète dans toutes les œuvres du Créateur et, d'une manière particulière, dans l'homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn I, 26) : la vérité éclaire l'intelligence et donne sa forme à la liberté de l'homme, qui, de cette façon, est amené à connaître et à aimer le Seigneur. C'est dans ce sens que prie le psalmiste : «Fais lever sur nous la lumière de ta face» (Ps 4, 7)".
           
        La première phrase de ce résumé synthétique de la doctrine fondamentale de Veritatis Splendor est doctrinalement atrocement incomplète, et par-là même, elle permet à l'hérésie du diable de passer : la splendeur de la Vérité qui est Dieu se reflète en effet intégralement dans l'homme AVANT le péché originel, mais... plus APRÈS. Après, elle ne s'y reflète plus qu'à l'état de vestige inconnaissable par l'homme si la grâce surnaturelle de Dieu ne la lui rend pas actuellement connaissable. Or, Jean-Paul II fait abstraction totale de ce distinguo essentiel, capital. L'homme, après le péché originel, est certes toujours créé à l'image et ressemblance de Dieu (des hérétiques le nieront), mais cette dite image et ressemblance sont devenus opaques de toute opacité en lui, ne permettant plus la révélation en l'homme fils d'Adam pécheur de la splendeur de la Vérité par voie naturelle, ce n'est désormais que par le moyen et le vecteur de la Grâce surnaturelle du Christ, extrinsèque à cet homme taré du péché originel, que cette splendeur de la Vérité peut à nouveau voir le jour en lui.
           
        Mais Jean-Paul II a rejeté cette doctrine catholique. Pour lui, il n'existe qu'une seule situation de l'homme : celle d'avant le péché originel où l'homme reflète naturellement la splendeur de la Vérité. C'est pourquoi il met deux points dans le texte pontifical après sa première phrase (grammaticalement, les deux points signifient que la proposition qui les suit est la conséquence obligée de la proposition qui les précède), pour asseoir ce qui est sa doctrine antéchristique radicale : "La vérité éclaire l'intelligence et donne sa forme à la liberté de l'homme, qui, de cette façon, est amené à connaître et à aimer le Seigneur". Comprenons bien ce que Jean-Paul II ose professer : puisque même après le péché originel la splendeur de la Vérité éclaire toujours l'homme, non seulement elle illumine salvifiquement son intelligence, mais elle est la forme de sa liberté. Nous sommes là dans le distinguo scolastique classique matière-forme. Or ce distinguo présuppose métaphysiquement que la matière est de même nature que la forme. J'en donne ici un simple exemple : nous sommes composés, nous les humains, d'une âme et d'un corps, et l'âme est la forme du corps ; mais âme et corps sont de même nature, la nature humaine, et il ne peut en être autrement, il ne pourra jamais exister un être humain composé d'un corps humain et d'une âme divine ou végétale. Si donc, comme le pape Jean-Paul II ose le dire, la splendeur de la Vérité qui est Dieu est la forme de la liberté de l'homme, alors, cela signifie, et il n'y a pas d'autre signification possible, que la liberté de l'homme, que Jean-Paul II conçoit comme matière de la splendeur de la Vérité qui est Dieu, est de même nature que celle-ci, c'est-à-dire qu'elle est d'essence... divine. Et, finalisant, bouclant la boucle de sa pensée hérétique-antéchristique, il ose affirmer que c'est "de cette façon que l'homme est amené à connaître et à aimer le Seigneur", c'est-à-dire que l'homme trouve tout simplement en lui, dans l'intrinséité de sa nature... humaine, la splendeur de la Vérité qui est... Dieu. Et la citation qu'ose faire notre "Jean-Baptiste luciférien de l'Antéchrist" du psalmiste "Fais lever sur nous la lumière de ta face", est à comprendre "dans ce sens", précise-t-il bien lui-même une seconde fois, "de cette façon", "dans ce sens", c'est-à-dire : illumine notre liberté de la splendeur de la Vérité, sous-entendu, immédiatement et naturellement comme l'était celle d'Adam avant le péché originel ; et non point : médiatement et surnaturellement par la grâce, datis gratae, du Christ auquel on ferait humblement cette prière : illumine-nous, rédime-nous, c'est-à-dire rachète-nous, sauve-nous, comme l'entend dans la vraie Foi le Psalmiste, en nous donnant la grâce, que nous ne possédons plus depuis le péché originel, que la splendeur de la Vérité illumine à nouveau notre intelligence et notre liberté. La différence est de taille. Comme entre le Christ et Bélial.
           
        Oh certes !, le moderniste intégral qu'est le pape Jean-Paul II ne rejette extérieurement rien du dogme, il fait par exemple toujours profession de croire, ou plutôt fait mine de croire, au péché originel, dans son § 1 qui suit immédiatement cette introduction synthétique. Rappelons-nous que le moderniste n'est pas, en effet, un hérétique ordinaire qui, étymologiquement, fait choix dans le dogme, gardant certains d'eux, mais en rejetant d'autres à sa convenance. Le moderniste au contraire fait profession de croire tous les points du dogme de la Foi, cependant que, pire que le simple hérétique, il en vide le contenu doctrinal catholique pour le remplacer par un contenu de son cru, de sa gnose, parfaitement hérétique. Mais, au for externe, le contenant, soit l'enveloppe extérieure, l'énoncé verbal du dogme, reste le même. Nous en avons ici une belle illustration dans le § 1 de Veritatis Splendor. Jean-Paul II fait semblant de professer le dogme du péché originel. Mais il se garde bien de lui en donner la définition catholique qu'on serait plus qu'en droit d'attendre d'un pape, à savoir que ce maudit péché supprime in radice la grâce surnaturelle dans l'homme, empêchant la splendeur de la Vérité de s'y manifester naturellement. Au contraire, il commence par l'appeler "mystérieux péché originel", comme s'il n'était pas vraiment sûr qu'il ait jamais vraiment existé (et là est le fond de sa pensée...). Il sait fort bien, et il le sent avec la haine instinctive du diable, que le dogme du péché originel, professé catholiquement, anéantit radicalement sa gnose antéchristique de vouloir que la splendeur de la Vérité illumine toujours l'intelligence de l'homme, même après ledit péché originel, au point que la liberté de l'homme soit de même nature ou plutôt surnature divine que cette splendeur de la Vérité.
           
        "Mais les ténèbres de l'erreur et du péché ne peuvent supprimer totalement en l'homme la lumière du Dieu Créateur. De ce fait, la nostalgie de la vérité absolue et la soif de parvenir à la plénitude de sa connaissance demeurent toujours au fond de son cœur. L'inépuisable recherche humaine dans tous les domaines et dans tous les secteurs en est la preuve éloquente. Sa recherche du sens de la vie le montre encore davantage". Il est parfaitement faux et mensonger de voir dans "l'inépuisable recherche humaine dans tous les domaines et dans tous les secteurs" et "la recherche du sens de la vie", des preuves que l'homme taré du péché originel recherche par-là même la Vérité de Dieu. Dire cela, c'est se tromper et tromper son prochain, et ici le prochain de Jean-Paul II est l'évêque catholique auquel s'adresse son encyclique. Toutes cesdites recherches humaines en effet peuvent très-bien avoir comme motivation première et peccamineuse, l'ambition, l'orgueil, l'amour égocentrique de soi, la soif de dominer toutes choses, bref, trouver leur assise fondamentale dans le péché de l'homme et non dans la Vérité de Dieu. Il faut en effet une véritable métanoïa dans l'homme, c'est-à-dire une conversion surnaturelle radicale de tout son être personnel, par pure grâce divine extrinsèque accordée à l'homme, pour qu'il puisse accéder, après le péché originel, à la lumière du Dieu Créateur, à la splendeur de la Vérité. Il est trop clair que dans ces explications wojtyliennes, on se retrouve toujours avec la doctrine antéchristique que l'homme pourtant fils d'Adam pécheur, peut accéder à Dieu naturellement, par sa propre virtus naturelle.
           
        Le § 2 de Veritatis Splendor expose bien l'écorce du dogme catholique, à savoir que c'est le Christ Jésus, et Lui seul, qui révèle à l'homme, tout homme, le Dieu vrai et véritable, mais... c'est pour mieux te manger mon enfant, comme disait le loup à l'innocent Petit Chaperon rouge !, mieux pénétrer l'âme fidèle, derrière cette écorce mensongère, du noyau diabolique de la doctrine antéchristique professée dans l'Homélie de Noël 1978 et dans Redemptor Hominis. Lisons-le : "De ce fait, la réponse décisive à toute interrogation de l'homme, en particulier à ses interrogations religieuses et morales, est donnée par Jésus Christ ; bien plus, c'est Jésus Christ lui-même, comme le rappelle le deuxième Concile du Vatican : «En réalité, le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. Adam, en effet, le premier homme, était la figure de Celui qui devait venir, le Christ Seigneur. Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation»". Hélas !, hélas !, on sait trop maintenant ce que veut dire, par le Noël 1978 de Jean-Paul II, les formules du genre "le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné" !, ou encore "le Christ (...) manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation" ! Dans la bouche de nos doctrinaires de l'Antéchrist, qu'il s'agisse des Pères de Vatican II ou de Jean-Paul II, cela veut dire que l'Incarnation du Christ révèle à l'homme sa nature DIVINE !! Je rappelle ici la non-équivoque et tout au contraire formelle profession de foi antéchristique de Jean-Paul II dans son incroyable Homélie de Noël 1978 : "[Par le mystère de Noël] L’HUMANITÉ, LA «NATURE» HUMAINE, SE TROUVE ASSUMÉE DANS L'UNITÉ DE LA PERSONNE DIVINE DU FILS, DANS L'UNITÉ DU VERBE ÉTERNEL, DANS LEQUEL DIEU S'EXPRIME ÉTERNELLEMENT LUI-MÊME".
           
        Le pape Jean-Paul II va d'ailleurs réaffirmer, dans Veritatis Splendor, quoique plus sournoisement, cette hérésie antéchristique radicale, lorsqu'il en vient au jeune homme de l'Évangile posant à Jésus la question : "Bon Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?" (Matth XIX, 16). Voici la réponse de Jean-Paul II : "Il convient que l'homme d'aujourd'hui se tourne de nouveau vers le Christ pour recevoir de lui la réponse sur ce qui est bien et sur ce qui est mal. Le Christ est le Maître, le Ressuscité qui a en lui la vie et qui est toujours présent dans son Église et dans le monde. Il ouvre aux fidèles le livre des Écritures et, en révélant pleinement la volonté du Père, il enseigne la vérité sur l'agir moral. À la source et au sommet de l'économie du salut, le Christ, Alpha et Oméga de l'histoire humaine (cf. Ap 1, 8 ; 21, 6 ; 22, 13), révèle la condition de l'homme et sa vocation intégrale. C'est pourquoi «l'homme qui veut se comprendre lui-même jusqu'au fond ne doit pas se contenter pour son être propre de critères et de mesures qui seraient immédiats, partiaux, souvent superficiels et même seulement apparents ; mais il doit, avec ses inquiétudes, ses incertitudes et même avec sa faiblesse et son péché, avec sa vie et sa mort, s'approcher du Christ. Il doit, pour ainsi dire, entrer dans le Christ avec tout son être, il doit "s'approprier" [!!] et assimiler toute la réalité de l'Incarnation et de la Rédemption pour se retrouver soi-même. S'il laisse ce processus se réaliser profondément en lui, il produit alors des fruits non seulement d'adoration envers Dieu, mais aussi de profond émerveillement pour soi-même»" (§ 8).
           
        C'est toujours la même méthode. Le départ, trompeur, est le rappel intégral du dogme catholique, à savoir, ici, que le Christ est la Lumière et le Sauveur de l'homme, de tout homme ; mais la seconde partie du discours qui commence par "C'est pourquoi", par laquelle le pape Jean-Paul II définit comment le Christ doit concrètement être pour tout homme la Lumière et le Salut, inverse antéchristiquement, brusquement, sans préparation, les valeurs, en faisant plus qu'insinuer que l'homme qui reçoit en lui le Christ devient lui-même à son tour... le Christ. Il est intéressant de noter que Jean-Paul II pioche dans Redemptor Hominis, au § 10, le texte de cette seconde partie qu'il cite ici dans Veritatis Splendor, preuve, s'il en était besoin, que, lorsqu'il rédige cette nouvelle encyclique en 1993, il n'a pas renié le moins du monde la doctrine antéchristique contenue dans celle de 1979. L'homme, donc, ose-t-il dire dans ce passage, doit "«s'approprier» [!!] et assimiler toute la réalité de l'Incarnation et de la Rédemption POUR SE RETROUVER LUI-MÊME [= soi-même, dans le texte originel de Redemptor Hominis...]". Tonnerre de mille diables !! Pour se retrouver... lui-même ?!? L'homme était donc... le Christ-Dieu et Fils de l'homme à la fois, avant de se... retrouver ?!? Éh oui, c'est bien de cette façon antéchristique que Jean-Paul II veut entendre la chose. Ce que confirme le complément de la phrase, ainsi : "S'il laisse ce processus se réaliser profondément en lui, il produit alors des fruits non seulement d'adoration envers Dieu, mais aussi DE PROFOND ÉMERVEILLEMENT POUR LUI-MÊME". Pardi !!, forcément !! Si l'homme découvre, au terme de la "réalisation profonde de ce processus qui consiste à «s'approprier» et assimiler toute la réalité de l'Incarnation et de la Rédemption en lui", qu'il est... le Christ-Dieu et Fils de l'Homme tout à la fois, il ne peut, certes !, certes !, qu'éprouver un profond émerveillement de cette découverte !!
           
        Jean-Paul II ne va pas manquer de venir à l'application pratique de sa doctrine antéchristique qui veut que la nature de l'homme a communication métaphysique avec le Verbe de Dieu, et donc avec la loi morale découlant de Dieu. Les travaux pratiques sont très-simples : la liberté de l'homme ne peut que vouloir cette loi morale issue de Dieu, puisque la nature de l'homme en a naturelle communication métaphysique. Voici comment il s'exprime sur la question, en son § 41 : "L'autonomie morale authentique de l'homme ne signifie nullement qu'il refuse, mais bien qu'il accueille la loi morale, le commandement de Dieu : «Le Seigneur Dieu fit à l'homme ce commandement...» (Gn II 16). La liberté de l'homme et la Loi de Dieu se rejoignent et sont appelées à s'interpénétrer [en italiques dans le texte], c'est-à-dire qu'il s'agit de l'obéissance libre de l'homme à Dieu et de la bienveillance gratuite de Dieu envers l'homme. Par conséquent, l'obéissance à Dieu n'est pas, comme le croient certains, une hétéronomie [= une loi dictée par un autre que soi et qui s'impose à soi], comme si la vie morale était soumise à la volonté d'une toute-puissance absolue, extérieure à l'homme et contraire à l'affirmation de sa liberté. En réalité, si l'hétéronomie de la morale signifiait la négation de l'autodétermination de l'homme ou l'imposition de normes extérieures à son bien, elle serait en contradiction avec la révélation de l'Alliance et de l'Incarnation rédemptrice. Cette hétéronomie ne serait qu'une forme d'aliénation, contraire à la Sagesse divine et à la dignité de la personne humaine".
           
        Or, contrairement à l'affirmation de Jean-Paul II, cette situation où la liberté de l'homme épouse parfaitement la Loi divine n'a existé que dans Adam avant qu'il commette le péché originel. Il est parfaitement hérétique de soutenir, comme Jean-Paul II le fait ici, qu'après le péché originel, l'homme continue de voir sa liberté ontologique épouser naturellement la loi morale du Vouloir divin. Mais cette proposition hérétique, je l'ai dis en mon Introduction, est absolument indispensable dans la gnose antéchristique de Jean-Paul II qui veut que la nature humaine ait communication théandrique avec le Verbe divin, comme il nous l'a dit sans fard et en toute abominable clarté dans son Homélie de la Noël 1978.
           
        Une liberté de l'homme opaque de la splendeur de la Vérité, depuis le péché originel d'Adam ? Voilà qui n'arrange certes pas du tout notre Jean-Paul II. Il veut absolument que la liberté de l'homme s'appuyant sur sa raison, conçue à la moderne, soit à rang d'égalité avec la splendeur de la Vérité. Pour arriver à concilier ces inconciliables, on va le voir, avec une sainte-colère Boanergès dans l'âme, ne pas hésiter le moins du monde, comme seuls les modernistes savent le faire, à tricher avec la sainte Écriture. Le pape Jean-Paul II va, dans la suite de Veritatis Splendor, nous citer un verset du Livre de la Sagesse, déjà invoqué par Vatican II dans Gaudium et Spes pour plaider la cause de la liberté autonome de l'homme par rapport à Dieu. Voici ce verset : "Dieu dès le commencement a créé l'homme, et Il l'a laissé dans la main de son propre conseil" (Si XV, 14). Et notre "Jean-Baptiste luciférien de l'Antéchrist" de déraper immédiatement dans "les droits de l'homme", les pieds calés avec soin dans les starting-blocks de ce verset : "Ces paroles montrent que le pouvoir de l'homme s'exerce, en un sens, sur l'homme lui-même. C'est là un aspect constamment souligné dans la réflexion théologique sur la liberté humaine, comprise comme une forme de royauté" (§ 38). Puis, le coureur, propulsé, s'élance à toutes jambes dans le stade des "droits de l'homme" : "L'enseignement du Concile souligne, d'un côté, le rôle rempli par la raison humaine pour la détermination et pour l'application de la loi morale : la vie morale suppose de la part de la personne créativité et ingéniosité, car elle est source et cause de ses actes délibérés. D'un autre côté, la raison puise sa part de vérité et son autorité dans la Loi éternelle qui n'est autre que la Sagesse divine elle-même. À la base de la vie morale, il y a donc le principe d'une «juste autonomie» de l'homme, sujet personnel de ses actes. La loi morale vient de Dieu et trouve toujours en lui sa source : à cause de la raison naturelle qui découle de la Sagesse divine, elle est, en même temps, la loi propre de l'homme" (§ 40).
           
        Donc : la loi morale est immanente à l'homme, enseigne en digne fils de l'Antéchrist, Jean-Paul II. Mais, mais, il ne peut en être métaphysiquement ainsi, que si l'homme est... Dieu. Ce que d'ailleurs le texte wojtylien qu'on vient de lire dit très-clairement, si on enlève les considérants seconds pour lire dans l'abrégé substantiel de sa doctrine : "La loi morale vient de Dieu et est en même temps la loi propre de l'homme" !! Et c'est là l'essence profonde de l'enseignement de Jean-Paul II, épousant secrètement l'hérésie de Karl Rahner, ce qu'il veut dire de plus essentiel et qu'il a ramassé dans sa formule récapitulative de toute la doctrine de Veritatis Splendor, mise en exergue de toute l'encyclique : "La splendeur de la Vérité donne sa FORME à la liberté de l'homme qui, de cette façon, est amené à connaître et à aimer le Seigneur". "De cette façon", c'est-à-dire : en trouvant intrinsèquement en lui-même, par lui-même, avec lui-même, dans sa structure ontologique personnelle, la loi morale de Dieu ; et non point en la recevant extrinsèquement par la grâce surnaturelle de Dieu via le Christ-Messie Jésus... Mais si l'homme connaît la loi morale de par lui-même, au sens biblique très-fort du verbe, c'est qu'il est Dieu. Cela, c'est l'enseignement de l'Antéchrist. C'est aussi l'enseignement de Jean-Paul II.
           
        Or, disais-je, cette perversion suprême s'appuie mensongèrement sur le verset du Siracide cité par Vatican II dans Gaudium et Spes et repris ici dans Veritatis Splendor par le pape Jean-Paul II : "Dieu a laissé l'homme à son conseil", sous-entendu par le moderniste : à sa propre raison humaine, pour qu'en usant d'icelle l'homme se sauve en puisant uniquement en elle la loi morale de Dieu qu'il va y trouver. Mais le sens exact de ce verset de la Parole de Dieu est en vérité tout autre, il signifie : Dieu a laissé l'homme au dévoiement, à la perversité de sa raison découronnée de la Sagesse de Dieu, depuis le péché originel. Depuis lors, l'homme est "livré à lui-même [dans le mauvais sens du terme], voué à un mal congénital" (Première note exégétique sur Eccl. XV, 14, par fr. Brunot Bonnet-Eymard, in CRC n° 298, janvier 1994, p. 10). Mille tonnerres de Boanergès !! Les modernistes sont vraiment d'infâmes et ignobles tricheurs sacrilèges, n'hésitant jamais à tordre la Parole de Dieu pour lui faire dire leur hérésie, et la plupart du temps lui faire dire tout le contraire, le satanique contraire, de ce qu'elle dit. Et en tromper ainsi scandaleusement les âmes. J'en ai cité un exemple, dans mon article Sommes-nous dans le cas d'un pape hérétique ou d'une Église hérétique...?!, en démasquant le contre-sens flagrant de I Jn IV, 8 fait par les Pères de Vatican II dans Nostra Aetate, et tout le monde se rappelle le mensonge éhonté des modernistes qui, dans les années 1970, pour soi-disant étayer leur idolâtrie de l'homme, citaient saint Irénée de Lyon : "La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant" ; or, saint Irénée, ce marteau des hérésies, disait exactement : "La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant en Jésus-Christ". C'est un peu différent, n'est-il pas ? La vérité de la citation allait à l'exact encontre de ce que voulaient professer les modernistes trafiquant le grand saint Irénée, qui disait : il n'y a pas de gloire de l'homme vivant en autonomie de Jésus-Christ... Mais on a vu les modernistes, dans Dignitatis Humanae Personae, faire pire encore que tricher : ils ont affirmé, aux § 2 & 9, que la doctrine de la Liberté religieuse s'appuyait sur la Parole de Dieu et l'Écriture sainte absolument gratuitement, sans même pouvoir galvauder aucun texte scripturaire, étant parfaitement incapables, à l'aveu même du P. Yves Congar avant de mourir (un des rédacteurs de Dignitatis), de trouver le moindre verset scripturaire même trafiqué, pour cautionner cette doctrine plus qu'hérétique, carrément apostate !! Ce qui ne les a nullement empêché de la professer... perseverare diabolicum.
           
        Pour en rester à Veritatis Splendor, il n'y a pas, dans l'économie des fils d'Adam pécheurs, de raison humaine connaissant naturellement la loi morale et donc de fondement d'une liberté autonome de l'homme, n'en déplaise à Jean-Paul II. Toute sa laborieuse construction pour mettre à parité Sagesse de Dieu et Raison humaine libre dans Veritatis Splendor, s'en écroule donc sur pied, et réduit à rien la pseudo-théologie de son antéchristique encyclique, comme lorsqu'on enlève une carte à la base d'un château de cartes. Veritatis Splendor s'en écroule d'un seul coup d'un seul, aussi lamentablement et irrémédiablement que les tours du Word Trade Center...
           
        ... J'arrêterai ici ma démonstration et ma dénonciation de Veritatis Splendor, bien suffisante pour tout esprit droit et de bonne volonté. Je tiens à rassurer le lecteur : je n'ai pas lu les 186 pages de l'encyclique, et tiens à dire que je ne les lirai jamais. Je doute même et suis prêt à parier gros qu'aucun des milliers d'évêques catholiques qui, en 1993, ont reçu le pondéreux document magistériel, ne l'ai fait. Toute cette encyclique est en effet un énorme matraquage verbal, un véritable lavage de cerveau, sorte de rouleau compresseur, de bloc monolithique immangeable et imbuvable, qui n'a qu'un seul but : entasser au forcing et aux forceps dans la tête du lecteur la possibilité d'un mariage contre-nature entre les bons principes de la morale catholique et la Liberté de l'homme moderne vivant des "droits de l'homme" révolutionnaires tirés des "Lumières" maçonniques... en vérité monstrueuse copulation engendrant un monstre de Frankenstein auquel aucun pape moderne ne pourra jamais, jamais, jamais, qu'il le veuille ou non, insuffler la vie !
           
        Cette encyclique est en fait un véritable pathos pseudo-théologique, héroïque à sa façon, pour faire vivre en un suprême et très-désespéré effort dans le cœur de l'homme moderne, à la fois la Révolution des "droits de l'homme" et la Vérité de Dieu, mélangeant inextricablement le vrai et le faux dans un très-savant, très-travaillé et très-étudié tricotage-fricotage, un entrechoquement incessant de mots qui soit n'ont pas de liens logiques entre eux soit même s'opposent antinomiquement, exactement à la manière dialectique de Karl Marx et des hégéliens. Quand on lit Veritatis Splendor, on ne peut s'empêcher en effet de penser à ce que Karl Marx avait écrit dans un poème satanique : "Les mots que j'enseigne sont tous mêlés dans un enchevêtrement démoniaque ; ainsi, chacun peut croire vrai ce qu'il choisit de penser". C'est le bon diagnostic à poser pour le verbiage entrelardé de Veritatis Splendor. Ainsi, le droitdel'hommiste peut se croire conforter dans sa croyance d'une liberté autonome par rapport à Dieu dans Veritatis Splendor, et de son côté, le conservateur catholique peut s'imaginer boire du p'tit lait par le copieux (et parfois même, pris isolément : édifiant !) rappel traditionnel de la morale qui y est fait. Et toutes les encycliques de Jean-Paul Double sont bâties de cette façon. Qui se souvient de Centesimus annus, encyclique du 1er mai 1991 censée raviver le souvenir de celle du pape Léon XIII, Rerum Novarum, sur la question sociale ? Personne, sûrement, et cela vaut beaucoup mieux. "Le texte est si nuancé et balancé que les journalistes ne veulent en retenir que ce qui va dans le sens de leurs opinions. C'est ce que constate avec une certaine ironie L'Express du 9 mai : «On s'arrache le Saint-Père [!!]. Rarement réactions auront été plus contrastées que celles qui ont salué Centesimus Annus. En France, tandis que Le Figaro célèbre une si "impitoyable" condamnation du marxisme, L'Humanité se félicite, sur trois pages, d'une si "vive" critique du libéralisme. En Italie, Il Manifesto, journal communiste, titre sur "Wojtyla, l'anti-capitaliste", tandis que le super-patron Carlo De Benedetti n'en revient pas d'une telle défense du marché libre»" (Bulletin paroissial, abbé Sulmont, n° 234, juin 1991) !
           
        Nous sommes là en pleine application pratique de la doctrine du personnaliste subjectiviste qui consiste en ce que la conscientisation existentialiste par l'homme d'une chose ou d'une idée EST LA VÉRITÉ. Même si les différentes "vérités de l'homme" s'opposent antinomiquement entre elles, comme capitalisme et marxisme. Mais cela présuppose métaphysiquement que l'homme est Dieu puisqu'il est vérité. Et c'est bien cette doctrine de l'Antéchrist qu'a promue sans jamais faillir Jean-Paul Double dans tout son pontificat, et dont Veritatis Splendor n'est qu'une manifestation parmi d'autres.
           
        Je ne saurai finir mon article sans tirer un chaleureux coup de chapeau au seul catholique tradi qui a montré une Foi assez forte pour dénoncer Veritatis Splendor au temps même où elle parut, avec l'énergie d'un vrai prophète, je veux nommer feu l'abbé Georges de Nantes. Il eut ce rare courage, qu'à ma connaissance aucun autre tradi n'a eu comme lui, de dénoncer comme il se doit le venin diabolique de cette encyclique wojtylienne, ce qu'il a fait dans deux numéros de la Contre-Réforme Catholique (n° 296 de novembre 1993 & n° 298 de janvier 1994 ; on pourra, sur le site actuel de la CRC, trouver un condensé de ces deux numéros, à la page suivante : https://crc-resurrection.org/toute-notre-doctrine/contre-reforme-catholique/commentaire-encycliques/lencyclique-veritatis-splendor.html). Sa dénonciation, qui épouse la mienne, m'a en partie mâché le travail et en tous cas m'a épargné beaucoup d'efforts que, peut-être, sans lui, je n'aurai pas eu le courage de faire, j'en ai été fort soulagé. Que Dieu l'en récompense avec une mesure bien tassée ! Par contre, les lefébvristes n'ont, à ma connaissance, pas eu ce courage (rien, sur leur site La porte latine, pour dénoncer l'hétérodoxie fondamentale de Veritatis Splendor, qui est cité par eux, certes, mais même pas négativement...) ; et ne parlons pas des "ralliés" qui, dès lors qu'il s'agit de dénoncer l'hétérodoxie des papes modernes, se les gèlent tout soudain immédiatement, se pétrifiant absolument comme la statue de pierre qu'on voyait à l'extérieur de certaines cathédrales, une femme représentant la religion juive... avec un bandeau sur les yeux. Les pauvres petits ne voient plus rien, ils n'entendent plus rien !
           
        Surprendrais-je mon lecteur ? J'avoue préférer à cette malice intellectuelle hypocrite et infernale, révoltante, du pape Jean-Paul II, qu'il a manifestée peu ou prou dans tout son pontificat, les pires turpitudes pastorales actuelles de notre inénarrable pape François ! Qui a été jusqu'à insérer liturgiquement la Pachamama dans une messe (c'est en effet ce qu'il a fait, donnant l'ordre à son maître de cérémonie durant la messe de clôture du synode d'Amazonie, de mettre un bol de terre sur l'autel où il célébrait ; or, dans le rituel païen de Pachamama, un bol de terre représente formellement l'idole, ce que François savait sûrement... Cf. https://gloria.tv/post/73iEYJeqHRrWAngqjPNd7ni8X) ! Je sais, c'est préférer la peste au choléra, mais tuediable ! Merci, François !! Voilà au moins un comportement intellectuellement clair et logique, qui nous délivre de, mille pardons, l'insupportable masturbation intellectuelle de Jean-Paul II. François, au moins, est logique avec sa perversion doctrinale. Ayant même perversité doctrinale que Jean-Paul II, il en développe logiquement les conséquences obligées dans sa pastorale, dans sa morale... et c'est une torture de moins à vivre pour le fidèle cloué à la croix de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" !
           
        Je finirais en disant que Veritatis Splendor ne peut en aucun cas être un barrage contre le mal moral contemporain et ecclésial. Le pape Jean-Paul II oppose en définitive une morale parfaitement humaniste, quoiqu'il s'en défende, à l'immoralisme humaniste. C'est donc peine perdue. Car si la morale ne trouve pas sa raison d'être en Dieu et en Dieu seul, non-acoquiné de Liberté de l'homme, elle n'a pas plus de valeur que l'immoralisme qui se passe de Dieu. C'est pourquoi il ne faut pas s'étonner de voir François, aussi moderniste que Jean-Paul II, renverser d'un revers de main brutal et méprisant le rappel moral de Veritatis Splendor par Amoris Laetitia, comme quelque chose de complètement incongrue, ce qui est parfaitement vrai. Si je pose comme base la doctrine de l'Antéchrist, il n'y a aucune raison de ne pas aller jusqu'au bout du toub, et renverser non seulement le dogme mais la morale. Il faut tout renverser, ou rien. Le positionnement de François est moins révoltant que celui de Jean-Paul II qui, tout en rejetant le dogme veut hypocritement garder la morale du bien. Greffer des bons fruits sur un mauvais arbre ne pourra jamais rendre l'arbre mauvais, bon. La pastorale de François, qui greffe de mauvais fruits sur un mauvais arbre renverse donc comme fétu de paille inconsistant la pastorale de Jean-Paul II prétendant greffer de bons fruits sur le même mauvais arbre. La pastorale de Jean-Paul II ne peut avoir aucune force et encore moins renverser la pastorale de François, car le bien soumis au mal ne peut avoir aucune force contre le mal qui fait le mal. Puisqu'elle est basée sur la même base de mal, Veritatis Splendor ne pourra JAMAIS renverser Amoris Laetitia.
           
        Veritatis Splendor est donc une encyclique de désespérés pour désespérés, ad usum desperados.
           
        ... Touch'pas à mon pote !, dit Benoît XVI de Jean-Paul II et de Veritatis Splendor. Hélas, il faut bien y toucher pour en pourfendre l'hérésie antéchristique et faire éclater et briller sur les âmes la Lumière de Dieu foudroyant radicalement les ténèbres "comme cire fond devant le feu" (Exorcisme de Léon XIII).
           
        Je tiens beaucoup à faire hommage de ma dénonciation de Veritatis Splendor à l'Enfant-Jésus en ce libérateur jour de la Noël, à deux genoux devant la crèche, ce que je fais en finissant mon article, comme très-humble acte de réparation de l'outrage et du blasphème inouïs d'impiété que lui a infligés le pape Jean-Paul II dans son Homélie de Noël 1978 abominablement illuminée du pire des illuminismes, celui de l'Antéchrist.
 
En la Fête de Noël 2019,
Emmanuel, DIEU AVEC NOUS,
Qui renverse l'antéchristique ténèbre,
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
 
 
 
25-12-2019 11:01:00
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