Pot-pourri dans un pourrissoir ecclésial...
Pot-pourri : mélange de morceaux de viandes variées formant un plat. Dans notre cas de mélange ecclésial, j'ai concocté un ragoût composé de morceaux de viandes hélas non seulement variés mais... avariés. Parce que, malheureusement, on ne peut rien trouver d'autre dans notre apocalyptique et affreuse "crise de l'Église". Le pire du pire est désormais notre lot quotidien, comme fiel et vinaigre qu'on présentait à Jésus sur la croix ; j'ai la tentation, pardon mon Dieu, de dire : panem nostrum quotidianum.
Même les réactions de Foi des conservateurs contre les pires vilenies de François, laissent un mauvais goût fadasse dans la bouche, inodore, incolore et finalement sans saveur. On a par exemple beaucoup parlé des Dubia des quatre cardinaux conservateurs mettant le doigt sur la mauvaise doctrine du pape actuel en matière de mœurs dans Amoris laetitia, mais que valent ces Dubia cardinalices qui ne remontent pas à la source du mal, comparés aux Dubia autrement musclés de Mgr Lefebvre attaquant, en 1985, la subversion ecclésiale à la racine dogmatique du mal, en dénonçant la Liberté religieuse ? (http://laportelatine.org/vatican/sanctions_indults_discussions/premieres_discussions_jeanPaulII/dubia_lefebvre_06_11_1985.pdf) ? Or, ces quatre cardinaux conservateurs, signataires des Dubia seconde mouture qui en restent aux mœurs en faisant l'impasse sur la doctrine, professent, au moins par défaut, la très-hérétique Liberté religieuse... laquelle est pourtant, si l'on va au fond des choses, la cause formelle du relativisme des mœurs contenu dans la très-sulfureuse Amoris laetitia. Identiquement, on voit, dans l'actualité la plus récente, certains évêques et prêtres francs-tireurs dénoncer l'hérésie du pape François. Mais qui se souvient encore qu'il y a quelque cinquante ans, juste après la clôture du concile Vatican II, des abbé de Nantes et des Père Barbara, et d'autres prêtres avec eux, avaient fait ensemble, place saint Pierre à Rome s'il vous plaît et publiquement, une monition au pape Paul VI pour cette même accusation gravissime d'hérésie sur le Siège de Pierre ? Or, ces premières monitions tradis contre-nature (car normalement, une monition est faite par un "membre enseignant" à un "membre enseigné", et non l'inverse...), s'attaquaient également, comme les Dubia de Mgr Lefebvre, à la racine conciliaire du mal, ce qui n'est pas du tout le cas desdits évêques et prêtres actuels attaquant l'hérésie de François sans remonter à Vatican II...
Et tout est à l'avenant, pour peu que l'on satisfasse au "devoir de mémoire" tradi, afin de ne pas ressembler à l'insensé "qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s'être regardé, s'en va, et oublie aussitôt quel il était" (Jac I, 23-24) : toutes les critiques actuelles contre la subversion de l'Église à partir du Siège de Pierre, ont déjà été faites, et surtout mieux faites, dès le début de la réaction traditionaliste. Nos yeux attristés et abattus ne voient de nos jours qu'une ombre d'écho falote et pâlotte, fort amoindrie et débile, des réactions catholiques qui s'étaient manifestées avec une toute autre vigueur dès les immédiats lendemains du concile moderne hétérodoxe... Il est trop clair que les prêtres qui réagissent actuellement, petits ou grands, quand bien même ils peuvent être et sont effectivement, pour la plupart, d'excellente volonté, ne vivent plus de la grâce de la Foi intégrale et forte, dogmatiquement bien assise. Et l'explication n'est pas à chercher au loin : ces prêtres et prélats de bonne volonté sont tous de deuxième voire troisième génération ecclésiale après Vatican II, tous ont été formatés dans le moule du concile moderne qu'on leur a enseigné à prendre comme parole d'Évangile.
C'est pourquoi, pour résoudre le gravissime problème ecclésial d'un pape hérétique magistériellement (et non pas : hérétique en tant que docteur privé), on les voit, par défaut de formation solide, émettre des "solutions" qui, ne serait-ce le contexte dramatique, prêteraient à beaucoup rire... pour ne pas avoir à beaucoup pleurer.
J'en prendrai un simple exemple dans l'actualité récente. Don Alessandro Minutella est un jeune curé italien de très-bon esprit catholique, certainement, bien qu'il ait reçu sa formation sacerdotale sous le pontificat de Jean-Paul II, dont, nous dit-il franchement non moins que naïvement, le "charisme" (!) a enthousiasmé sa vocation. Ce qui prouve en tous cas son bon esprit catholique, c'est qu'il a vertement critiqué Amoris laetitia du pape François, dénonçant publiquement son caractère hérétique, favens haeresim. En conséquence de quoi, son évêque l'a brutalement... excommunié ! Don Minutella n'a pas été long à réagir à cette excommunication inique, avec certes un grand esprit de Foi surnaturel, édifiant ("Je dirais que je ressens fort ce que saint Paul appelait «thlipsis», c'est-à-dire le tourment «tribolazione», non pas l'amer tourment du monde, mais celui qui vient de Dieu, qui jaillit du mystère de la croix et qui, finalement, rend fécond tout apostolat"), mais hélas, avec aussi.... le peu d'assise doctrinale qu'il a pu trouver dans le terreau Jean-Paul II, malgré les deux doctorats de théologie dont il est bardé. Ce jeune prêtre donc, dont certaines réactions hélas outrées et théologiquement incohérentes ne sont pas sans faire penser à feu l'abbé de Nantes, c'est-à-dire d'être un peu en l'air de tous les côtés, n'a rien trouvé de mieux qu'opposer à son évêque excommunicateur... la "survie de Benoît XVI" en tant que vrai pape quoique occulté, face à un illégitime François dont l'élection pontificale serait invalide !! Et donc, François n'étant pas pape, va sans dire que notre intrépide et fougueux jeune curé italien ne tient aucun compte de l'excommunication que son évêque bergoglien lui a infligée...
... Mais voilà qui n'est pas sans mettre abruptement le doigt sur des choses fort graves, fort troublantes. Réflexion faite, on est en effet extrêmement obligé de prendre acte que cette "survie théologique du pape Benoît XVI" est insinuée, apparemment, par... l'intéressé lui-même soi-même, puisque, dans les jours même où j'écris ces lignes, Benoît XVI vient d'autoriser l'édition d'écrits inédits de lui, sous le titre Par amour, et que sur la couverture du livre figure, placardée en montre et en grand apparat, son entière signature pontificale "Benedictus PP XVI", exactement comme s'il était... toujours pleinement pape. Ce n'est pas tout. Un autre livre de Benoît XVI vient de paraître en cette année 2019, et, au début de l'ouvrage intitulé Juifs et chrétiens, on lit une brève déclaration de Mgr Georg Gänswein, secrétaire personnel de Benoît XVI, qui écrit : "Le Pape Benoît m’a chargé de remercier, etc.". L’adjectif "émérite" est absent !
Or, les amis, ce n'est pas d'hier que date cette volonté ratzingérienne de s'afficher comme pleinement pape, après, pourtant, sa renonciation officielle au Souverain Pontificat du 28 février 2013. Nous ne sommes en effet pas là dans le simple et innocent lapsus calami, l'étourdi ou l'éphémère. Rappelons-nous qu'il y a trois ans, le 20 mai 2016, le secrétaire particulier de Benoît XVI avait déjà parlé, en son nom, dans une mémorable conférence tenue dans le grand amphithéâtre de l'Université pontificale grégorienne, du pontificat de Benoît XVI comme d'un pontificat d'exception, c'est-à-dire, ... attention !, selon le terme allemand soigneusement choisi par Mgr Gänswein, Ausnahmepontifikat, un pontificat manifestant... un état d'exception. Et un canoniste italien commentant cette conférence de Mgr Gänswein, d'expliciter et définir ainsi les choses, assez extraordinairement : "C'est le moment très grave de l’Histoire où les règles ordinaires cessent d’être en vigueur. Ce qui caractérise [un état d'exception], c’est plutôt une compétence illimitée par principe, c’est-à-dire la suspension de tout l’ordre établi. Si une telle situation se produit, alors il est clair que l’État [ou l'Église] continue à subsister, tandis que le droit disparaît. «Aus-nahme» signifie, littéralement, «en dehors de la loi». Un état de choses qui ne peut pas être réglementé a priori et qui par conséquent, s’il se produit, oblige à suspendre toute l’organisation juridique. Par conséquent, un «Ausnahmepontifikat» serait un pontificat qui suspend, d’une certaine manière, les règles ordinaires de fonctionnement du ministère pétrinien. Et, si l’on veut poursuivre l’analogie, cette suspension serait justifiée, ou plutôt imposée, par une situation d’urgence impossible à affronter autrement" (sic ; cf. mon analyse de cette remarquable conférence, aux pp. 56, sq. de mon article "Réfutation de la thèse survivantiste -le pape Paul VI serait toujours en vie-", au lien suivant : http://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/RefuteSurviePaul6MisEnForme.pdf)... C'est quasi dire clairement que la suite pontificale, après Benoît XVI, ne vaut théologiquement rien, François n'étant pas pape du tout, puisque "les règles de fonctionnement du ministère pétrinien" s'arrêtent à... Benoît XVI.
... Une "survie théologique de Benoît XVI" pour solutionner l'apocalyptique (et humainement insupportable) problème de "la crise de l'Église", cristallisé essentiellement dans un pape actuel magistériellement hérétique ! Je ne suis franchement surpris que d'une chose : c'est qu'on n'ait pas encore pensé à émettre la thèse guérardienne d'un Benoît XVI pape materaliter et d'un François pape formaliter (n'en parlons surtout pas à l'abbé Ricossa, cela risquerait de lui donner des mauvaises idées). Voilà qui, en tous cas, n'est pas sans faire penser aux adeptes attardés de "la survie du pape Paul VI", qui, donc, se trouvent maintenant dépassés par la survie d'un... successeur de Paul VI.
Malheureusement, sur le plan théologique, nous sommes là les pieds dans de sérieuses balivernes, de graves loufoqueries, qui précipitent les âmes qui s'y fourvoient dans une sorte d'illuminisme des plus funestes, les empêchant de vivre ce que le Saint-Esprit fait vivre à l'Église de nos jours, à savoir "LA PASSION DE L'ÉGLISE"...
Ces thèses de survivance théologique d'un pape précédent pour annihiler la validité d'un pape hérétique actuel, sont en effet balayées comme rognures et mauvaises poussières par la règle prochaine de la légitimité de toute élection pontificale, à savoir : la reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de Pontife romain sur un tel, actée par les SEULS cardinaux de la sainte Église romaine en corps d'institution, dans leur majorité canonique ; cet acte cardinalice, une fois posé, est toujours de l'ordre du fait dogmatique, et donc, en tant que tel, toujours doté de l'infaillibilité. Or, cet acte a dûment été posé sur tous les Pontifes romains succédant auxdits papes antécédents dont on nous parle, qu'il s'agisse de Benoît XVI ou de Paul VI, ce qui invalide in radice ces thèses de survivance pontificale puisque la Foi nous oblige à croire formellement que ces papes postérieurs sont certainement papes et que, d'autre part, il ne peut y avoir qu'un seul pape à la tête de l'Église, selon sa divine Constitution.
En cette matière de Légitimité pontificale, que j'ai traitée dans les grandes profondeurs dans mes écrits, je rappelle ici seulement le point essentiel à ne jamais perdre de vue, à savoir que seuls les cardinaux sont habilités de droit divin à acter, positivement ou négativement, la légitimité pontificale appliquée à telle personne concrète de pape. Ils sont vraiment, et eux seuls ont cette habilitation dans l'Église, les "membres enseignants" de la Légitimité pontificale. Les papes Pie IX, et après lui Léon XIII, expriment la chose ainsi : "Le droit d'élire le Pontife romain appartient uniquement et personnellement aux cardinaux de la Sainte Église romaine, en excluant absolument et en éloignant toute intervention de n'importe quelle autorité ecclésiastique ou de toute puissance séculière, de quelque degré ou condition qu'elle soit" (Pie IX, const. In hac sublimi, 10 des calendes de septembre 1871 & Consulturi, 10 octobre 1877 ; Léon XIII, const. Praedecessores Nostri). Or, bien entendu, qui a pouvoir, et lui seul, pour élire le Pontife romain, a ipso-facto pouvoir, et également lui seul, de dire qui est le légitime pape actuel et qui ne l'est pas.
Ainsi donc, et pour faire l'application pratique de la règle prochaine de la Légitimité pontificale que je viens de rappeler aux thèses de la survivance théologique de papes antérieurs, pour que Ratzinger-Benoît XVI soit toujours vrai et pleinement pape en 2019, il aurait fallu premièrement, de toute nécessité sine qua non, que les cardinaux dans leur majorité canonique n'aient pas accepté sa démission du Souverain Pontificat lorsqu'il l'a soumise à l'Église le 28 février 2013. Et ce, publiquement et à la face de toute l'Église, par déclaration cardinalice commune dûment et canoniquement enregistrée dans les annales ecclésiastiques. Or, tout le monde le sait, non seulement la majorité canonique cardinalice a accepté la démission de Benoît XVI, mais on n'enregistre même pas un seul cardinal pour s'y être opposé. Ainsi donc, de par l'acquiescement des cardinaux dans leur majorité canonique à la démission de Benoît XVI, il est théologiquement CERTAIN de toute certitude que Benoît XVI n'est plus pape après le 28 février 2013. Ce qui, du reste, est de l'ordre de l'évidence, puisque les cardinaux, toujours dans leur majorité canonique, ont postérieurement, depuis la démission de Benoît XVI, dûment acté une autre infaillible reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de Pontife romain sur une autre personne, celle de Bergoglio : s'ils reconnaissent infailliblement un pape après Benoît XVI, cela a la très-immédiate signification que Benoît XVI ne l'est plus, nonobstant le fait que, de droit divin, il ne peut y avoir qu'un seul pape à la tête de l'Église catholique. Quant à remonter à la survivance théologique de Montini-Paul VI, elle est foudroyée par, excusez du peu, plusieurs actes infaillibles de reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de Pontife romain sur d'autres personnes, de Luciani à Bergoglio... quatre personnes, quatre papes ayant l'un après l'autre bénéficié de la reconnaissance ecclésiale universelle infaillible de leur qualité certaine de Pontife romain, par le Doigt du Saint-Esprit se manifestant par les cardinaux, digitus Dei est hic...
Il est de Foi, de fide, que c'est chronologiquement la dernière personne en date à avoir bénéficié sur elle de la reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de pape, qui est le Vicaire actuel du Christ : or, cette personne actuelle, nul n'en ignore et ne peut prétendre en ignorer, s'appelle Jorge-Mario Bergoglio sous le nom pontifical de François. Donc celui qui oserait récuser le fait dogmatique de la légitimité certaine du pape François, s'exclurait de lui-même de l'Église, s'anathématiserait lui-même ipso-facto par le péché de schisme formel.
... Dès lors, devant une problématique qui se résout d'une manière finalement extrêmement simple et parfaitement décisoire, on peut se demander ici pourquoi de sincères catholiques voulant garder la Foi dans "la crise de l'Église", ... mais apparemment Benoît XVI lui-même soi-même avant eux tous !, se fourguent la tête et l'âme dans de telles impasses insensées, presque ridicules, pour peu qu'on se place sur le plan théologique...? Car évidemment, ce n'est pas parce qu'on a l'énorme problème à résoudre d'un pape actuel hérétique dans son Magistère, que cela autorise à s'inventer des "solutions" dans le grand n'importe quoi, en supprimant les lois les plus fondamentales de la Constitution divine de l'Église, comme l'est éminemment la règle prochaine de la Légitimité pontificale.
Le canoniste italien qui a commenté cette mémorable conférence du secrétaire particulier de Benoît XVI de 2016 dont j'ai parlé tout-à-l'heure, va nous mettre sur la piste et nous permettre de comprendre le fondement spirituel de ces thèses de "survivance théologique de papes antécédents" pour (prétendument) contrer et solutionner le problème d'un pape actuel magistériellement hérétique. Voici ses propos éclairants, sur l'attitude plus qu'affichée de Benoît XVI d'être toujours considéré comme pape, même après sa démission très-officielle (il revêt par exemple toujours la soutane blanche, usuellement réservée au seul Souverain Pontife actuel ; et, à la question inquisitrice d'un journaliste ayant osé lui demander pourquoi il ne revêtait pas une soutane noire ou rouge depuis qu'il avait démissionné du Souverain Pontificat, il répondit : "C'est parce que je n'en ai pas d'autres, je n'en ai trouvé que des blanches dans mon armoire"...! ― tout-à-fait dans le même ordre d'idée, Benoît XVI, après sa renonciation au Siège de Pierre, a catégoriquement refusé de changer son thème héraldique, gardant dans ses armoiries les deux clefs signifiant bien sûr un règne pontifical actuel...) : "Peut-être une indication est-elle donnée par l’affirmation de Gänswein selon laquelle Benoît XVI a «enrichi» la papauté «par la ‘centrale’ de sa prière et de sa compassion, placée dans les jardins du Vatican». La compassion (par les temps qui courent, il est bon de le rappeler), n’est pas la miséricorde. En théologie ascétique ou mystique, elle est le fait de s’unir aux souffrances du Christ crucifié, chacun s’offrant soi-même pour la sanctification de son prochain. UN SERVICE DE COMPASSION APPORTÉ PAR LE PAPE DEVIENT NÉCESSAIRE (d'après moi) SEULEMENT LORSQUE L'ÉGLISE SEMBLE VIVRE PERSONNELLEMENT LE VENDREDI SAINT. Lorsqu’il faut faire réentendre les paroles très amères de Jésus en Luc 22, 53 : «C’est votre heure et le règne des ténèbres»" (fin de citation).
Ainsi donc, la question s'éclaire. Si certains font toujours vivre le pape antérieur par-dessus le pape actuel, c'est parce qu'ils le voient être sujet choisi de la Passion du Christ endurée par son Épouse, l'Église, et que, selon eux, seul le pape qui vit et meurt la Passion de l'Église, a réelle existence et valeur ; c'est, selon leur thèse, parce que, pendant le cours de son pontificat, "la puissance des ténèbres" a tout-à-coup prévalu sur la grâce magistérielle pétrinienne, par un mystérieux décret de la Providence divine et pour que l'Écriture s'accomplisse pour l'Épouse comme pour l'Époux, lui faisant vivre invinciblement l'économie de la Passion, ce qui a eu pour effet immédiat de rendre radicalement impossible l'exercice normal du pouvoir des clefs (c'est là le sens profond du fameux Ausnahmepontifikat, pontificat manifestant un état d'exception). C'est une situation dans laquelle le "doux christ en terre", comme sainte Catherine de Sienne appelait le pape, est entièrement subverti par les forces du mal, exactement comme le Christ durant sa Passion. Ce qui bien sûr permet aux méchants de le supplanter sans qu'il puisse s'en défendre, en élisant un des leurs pour apparaître comme le vrai Pontife suprême de l'Église catholique, alors qu'en vérité il ne l'est d'aucune manière, car c'est le pape antécédent mystiquement annihilé qui est toujours le vrai pape actuel. C'est toujours le pape qui souffre la Passion qui est le vrai pape, mais il l'est dans un anéantissement absolument complet, une kénose radicale, aux yeux du monde et même de l'Église. C'est bien pourquoi, d'une manière très-pratique, sans même trop rentrer en ce qui le concerne dans la mystique de la Passion, Don Alessandro Minutella, clonant radicalement le sédévacantisme le plus rigoriste et schismatique, va jusqu'à affirmer l'invalidité des messes actuelles dites en union théologique avec François, una cum famulo tuo Papa nostro Francesco, les seules messes valides étant pour lui celles qui sont dites en union théologique avec Benoît XVI, una cum famulo tuo Papa nostro Benedetto...!
Et nos illuminés posant ainsi les choses pontificales-ecclésiales actuelles, nous disent qu'une telle situation est celle de l'époque, qui donc est la nôtre, de la Passion-fin des temps de l'humanité et de l'Église, juste avant le règne de l'Antéchrist-personne, qui lui-même sera suivi très-rapidement par la Parousie du Christ revenant en Gloire (qui aura pour premier et capital effet de délivrer l'Église du mysterium iniquitatis). Le canoniste italien que j'ai cité tout-à-l'heure, analysant la pensée de Benoît XVI qui, quoique démissionnaire, se croit toujours pape, un pape compatissant aux souffrances de l'Église nous dit son secrétaire Mgr Gänswein, l'a bien compris, en commentant qu'un tel cas de figure n'est envisageable que si l'Épouse du Christ "semble vivre personnellement le Vendredi-Saint". Or, évidemment, le Vendredi-Saint, c'est la MORT qui intervient et qui "triomphe" dans la figure du monde qui passe, mort donc de l'Église dans son économie de salut actuelle dite du Temps des nations avec Rome son centre, mort qui aura lieu dans un cadre apocalyptique-eschatologique sous le règne de l'Antéchrist-personne. Mais le Vendredi-Saint est suivi très-rapidement par le Dimanche de Pâques, c'est la RÉSURRECTION qui vainc la mort du Vendredi-Saint, qui aura lieu elle aussi dans un cadre apocalyptique-eschatologique, par la Parousie du Christ qui ressuscitera l'Épouse du Christ glorieusement (sur cela, nos illuminés ont certes parfaitement raison : nous sommes dans ce temps ultime de la fin des fins, mais ils se trompent complètement sur la manière de vivre ecclésialement et pontificalement ce temps ultime).
Donc, une fois bien compris la pensée spirituelle de fond qui motive ces thèses de "survivance théologique de papes antérieurs", on voit qu'elles s'assimilent purement et simplement à la thèse mystique bien connue qui veut que le tout dernier pape de l'Église doit souffrir in Persona Ecclesiae la Passion du Christ. Nos illuminés, surtout ceux de la "survie théologique de Paul VI", en font pratiquement un dogme de Foi : le dernier pape avant la Parousie doit souffrir obligatoirement la Passion du Christ dans son Église. Et la thèse semble confortée invinciblement par le fait que le pape postérieur actuel supplantant le pape antécédent de la Passion de l'Église est magistériellement hérétique voire même carrément apostat quant à François (sa déclaration d'Abu-Dhabi comme quoi "la diversité des religions est une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains", est en effet rien moins qu'un pur acte d'apostasie radicale, elle fait encore monter, très-brutalement, d'un cran jamais vu jusque là même sous Jean-Paul II, l'antéchristisation sur le Siège de Pierre...). Comment mieux prouver, pensent-ils, le bien-fondé de la thèse survivantiste du dernier pape de la fin des temps vivant la Passion de l'Église, quand il est supplanté par un anti-pape crucifiant l'Église et donc le crucifiant en même temps lui-même...!?
Or, malheureusement pour nos illuminés, leur raisonnement est radicalement faux et controuvé, dans ses prolégomènes même, dans sa base elle-même : cette thèse mystique qui veut que le dernier pape de la fin des temps doive obligatoirement souffrir dans sa personne pontificale la Passion du Christ au nom et pour le compte de l'Église Universelle, n'est qu'une invention humaine pieusarde, c'est juste de la "pieusarderie" comme aurait dit Joris-Karl Huysmans, strictement sans aucun fondement théologique, ni dans la Sainte-Écriture, ni dans la Foi. Mais il est vrai que cette thèse illuministe est très-fortement ancrée dans une certaine mémoire collective populaire pseudo-mystique. Le philosophe russe Soloviev lui-même croyait au dernier pape souffrant persécution sous l'Antéchrist, il brosse tout un roman-feuilleton surréaliste là-dessus dans son par ailleurs fort inspiré Court récit sur l'Antéchrist, et bien sûr, la fausse Prophétie des papes de Malachie véhicule elle aussi cette fausse thèse du dernier pape souffrant la Passion du Christ ; sans parler de très-nombreuses révélations privées qui y font allusion, souvent signées par des saints. Il n'en est pas moins certain que nous sommes là en présence de purs rajouts humains à la doctrine de la Foi, qui ne sont pas sans ressembler fortement aux prescriptions humaines que les pharisiens inventaient et rajoutaient à la religion mosaïque, et que, l'Évangile nous l'apprend, Jésus-Christ condamne très-sévèrement.
Non seulement, en effet, il n'est pas du tout de Foi que le dernier pape souffrira personnellement la Passion du Christ au nom et pour le compte de l'Église Universelle, mais la règle prochaine de la Légitimité pontificale prouve la fausseté radicale de cette thèse, comme je vais le montrer tout-de-suite ; et plus encore est-ce prouvé par l'infaillible prophétie scripturaire sur les derniers temps de l'Église et du monde, en parfait et significatif accord, donc, avec ce qu'enseigne la théologie remarquons-le, prophétie divine qui, nous allons le voir, nous prédit le contraire, très-exactement le contraire, à savoir que le dernier pape de l'Église catholique sera... la Bête de la terre, l'Antéchrist-personne lui-même soi-même.
La règle prochaine de la Légitimité pontificale invalide radicalement cette thèse illuministe, disais-je. Elle interdit en effet formellement de croire que Montini-Paul VI (s'il était toujours vivant) ou bien Ratzinger-Benoît XVI (qui, lui, est toujours certainement vivant), puissent être encore, l'un ou l'autre, vrai pape : l'acte de reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de Pontife romain a en effet été infailliblement posé par les cardinaux unanimes sur la personne de Luciani-Jean-Paul 1er (ce qui interdit de supposer que Paul VI vivant serait toujours pape), puis, sur celle de Bergoglio-François 1er (ce qui interdit de supposer que Benoît XVI serait toujours pape). Dès lors en effet qu'est dûment actée la légitimité pontificale sur un pape postérieur, il n'est évidemment plus possible de croire qu'un pape antérieur puisse être encore vrai pape actuel... même le marquis de La Palice pourrait le dire (mais nos illuminés ne se montrent pas à la hauteur, hélas, du marquis de La Palice) ! La déduction théologique est excessivement simple : pour nos jours d'aujourd'hui, le catholique sait donc de Foi certaine, par le fait dogmatique, que François est certainement le pape actuel légitime de l'Église catholique, apostolique et romaine. Pour que la thèse de la survivance théologique de Benoît XVI ou de Paul VI, dont on nous affirme que l'un ou l'autre est "pape compassionniste", soit trouvée vérifiée par la règle prochaine de la Légitimité pontificale, il aurait fallu absolument que le Saint-Esprit empêchât toute reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de Pontife romain sur tout candidat au Siège de Pierre après Paul VI, ou après Benoît XVI si l'on ne croit à cette thèse survivantiste que pour Benoît XVI, tel Don Minutella. Il n'en fut rien, on le sait, l'infaillible reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de Pontife romain ayant été dûment actée par les cardinaux canoniquement unanimes sur Luciani et Wojtyla, puis sur Bergoglio...
François est donc le pape actuel de l'Église catholique. Cette déduction théologique est fort importante pour avancer dans la voie de la Vérité ecclésiale-pontificale de notre temps. Car ce premier pas qu'humblement le catholique fidèle actuel fait l'effort de poser dans le chemin de la vérité met aussitôt son âme dans la Voie du Saint-Esprit et donc dans la vérité vraie en vérité de la situation réelle du Souverain Pontificat de notre temps de la fin des fins. Si François est en effet le Vicaire actuel du Christ, et c'est donc une vérité à croire de Foi, de fide, par le fait dogmatique actuel, sous peine de s'anathématiser soi-même ipso-facto il faut le répéter, alors, puisque nous vivons les temps de la fin des fins, la véritable figure du Pontife suprême de l'Église catholique aux temps de la fin nous est montrée par le Saint-Esprit sous un tout autre aspect que ne se l'imaginent nos illuminés, un aspect complètement opposé à ce qu'ils veulent croire de manière pieusarde.
Car évidemment, faut-il en apporter l'indécente précision, le pape François a tous les profils qu'on veut... sauf celui du dernier pape souffrant vivant en compassionniste la Passion de l'Église. Puisque, tout au contraire, c'est lui qui crucifie l'Église, qui lui fait vivre la Passion, non certes pas en compassionniste, mais en bourreau ! Mais comme nous sommes dans le temps de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" et que le pape de cette Passion est certainement François, la règle prochaine de la Légitimité pontificale en fait foi formelle, il est par-là même prouvé la fausseté de la thèse qui veut que le pape vivant au temps de cette dite Passion ecclésiale, doit personnellement et pontificalement la vivre lui-même. En fait, nos survivantistes ne se trompent que sur un point, mais il est fort important : aux temps de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", c'est l'Église-Épouse du Christ elle-même, en tant que "personne morale" (Canon § 100), qui souffre cette dite Passion, nullement le pape qui accompagne ce temps ecclésial ultime et affreux.
François n'est certes pas encore le tout dernier pape de la fin des temps (la fin des temps est en effet une longue période, dans laquelle plusieurs papes se succèdent, sans que le dénouement final n'intervienne encore), mais il le précède certainement de très-peu et en tous cas il le préfigure presque parfaitement. Ce qui permet donc à l'âme fidèle de comprendre quel il sera, ce dernier pape de la fin des temps que donnera le Saint-Esprit à l'Église vivant sa Passion : le personnage pontifical de François, l'un des tout derniers papes de la fin des temps de l'Église avant le dernier, prophétise que, loin que ce dernier pape soit dans son for externe magistériel un saint et un martyr consommé dans la Foi, il achèvera tout au contraire dans un paroxysme indépassable de mal l'antéchristisation de la fonction pontificale, à laquelle n'ont que trop bien œuvré, et de plus en plus, tous les papes modernes antéchristisés depuis Vatican II, et certes singulièrement François l'apostat ; le dernier pape achèvera le mysterium iniquitatis en faisant mourir l'Épouse du Christ dans le cours de son règne pontifical dernier, lui donnant le coup fatal, commettant ce crime qui "percera la voûte des cieux" (Secret de La Salette), et déclenchera par-là même l'Intervention parousiaque du Christ Glorieux, l'Époux de cette Épouse mise à mort, pour la ressusciter. Or, cette oeuvre maudite entre toutes est réservée par la Providence de Dieu à l'Antéchrist-personne, et c'est donc lui qui sera le dernier pape, parce qu'il aura réussi à se faire élire légitimement au Souverain Pontificat, amené comme tout naturellement sur le Siège de Pierre par la longue trahison et complicité des papes modernes avec les forces du mal, de plus en plus grave et attentatoire à la vie de l'Église militante, plus les temps ecclésiaux avancent vers la fin de la fin. C'est alors qu'apparaîtra en pleine clarté et simplicité l'extraordinaire oracle du Secret de La Salette : "Rome perdra la Foi, et deviendra le siège de l'Antéchrist".
Voilà donc ce que nous annonce prophétiquement la situation pontificale vraie de nos jours de fin des temps, avec un vrai pape François pleinement pape mais "antéchristisé" à fond du donf dans son Magistère : le tout dernier pape de la fin des temps, que François préfigure et annonce d'une abominable et presque parfaite manière, fera mourir l'Église dans son économie du Temps des nations et de Rome son centre. Très-exactement, notons-le avec soin, de la même manière que Caïphe, dernier "pape" de l'Église juive aux temps du Christ, qui, excommuniant solennellement le Messie en la personne de Jésus la nuit du Jeudi-Saint, fit, par cette excommunication même, mourir lui-même, grand-Pontife, l'Église, dans son économie synagogale-mosaïque dont il était le chef suprême, mort de l'Église synagogale qui est intervenue dès immédiatement le lendemain, Vendredi-Saint, lors du déchirement du grand rideau du Temple laissant voir à tout regard le Saint des saints désormais vide de la Grâce divine, lors de la mort du Christ en croix.
Voilà la vérité prophétique de notre temps qui, bien entendu, détruit complètement le mysticisme pieusement réconfortant, roboratif, mais frelaté, illusionniste, de la thèse du dernier pape souffrant la Passion de l'Église en martyr de la Foi, absolument pur de toute hérésie, tout blanc comme sa soutane de pape. Le Saint-Esprit nous oblige à voir tout au contraire la figure du dernier pape de la fin des temps comme devant être l'Antéchrist-personne lui-même, que François préfigure actuellement presque parfaitement comme artisan principal de la crucifixion de l'Église, en versant sans cesse dans son sein immaculé le venin de l'hérésie voire même de l'apostasie radicale, comme à Abu-Dhabi. Exactement à l'inverse donc, de ce que voudrait la thèse mystique de nos illuminés. Or, puisque c'est le Saint-Esprit qui nous montre en François le vrai pape actuel, par l'infaillible actuation sur lui de la règle prochaine de la Légitimité pontificale, Il nous montre donc par-là même en prévisionnel son Dessein final quant à la papauté, Il nous révèle qu'Il a, dans sa Providence divine très-sainte, prévu et voulu que le mysterium iniquitatis à son sommet le plus haut sera manifesté par le dernier pape, dans lequel cohabitera en quelque sorte à la fois le mal et le Bien ; ce que nous montre très-bien, sans aucune équivoque possible, la prophétie de saint Jean dans l'Apocalypse, qui décrit la Bête de la terre, c'est-à-dire l'Antéchrist-personne lui-même, comme un "Agneau à la voix de dragon" : "Je vis une autre bête montant de la terre ; elle avait deux cornes semblables à celle de l'Agneau, et elle parlait comme le dragon" (Apoc XIII, 11).
L'image scripturaire infaillible de "l'Agneau à la voix de dragon" nous indique en effet sans aucune espèce d'ambiguïté un principe spirituel LÉGITIME. L'Agneau est figure d'un grand-prêtre légitime, et non figure d'un usurpateur illégitime ou d'un anti-pape. Si en effet l'Antéchrist-personne ne faisait, à la toute-fin du processus d'iniquité, qu'usurper illégitimement la fonction pontificale, l'Antéchrist-personne n'étant donc en fait que l'ultime et dernier antipape de tous les temps historiques de l'Église, alors, il ne pourrait pas être appelé un "Agneau", c'est-à-dire un prêtre légitime, et donc le Saint-Esprit n'aurait pas pris cette image pour le désigner dans la sainte-Écriture. Et saint Jean continue en nous révélant que cet Agneau parlera comme un dragon, c'est-à-dire professera des mauvaises doctrines ou mœurs.
Nous sommes ici, certes, dans un grand mystère. Les papes sont "antéchristisés" complètement depuis le concile moderne, qui a rajouté à la perversion pontificale des mœurs commencée au sortir immédiat de la Révolution par l'infâme concordat napoléonien, la perversion pontificale de la Foi, très-notamment par l'hérétique Liberté religieuse. Par ce néologisme "antéchristisé", je veux essentiellement dire que tous les papes modernes, depuis Pie VII le concordataire mais singulièrement plus depuis Paul VI le conciliaire, sont déjà matériellement des "Agneaux à la voix de dragon", mais, c'est trop évident, ils ne le sont pas formellement, c'est-à-dire en toute conscience et advertance du caractère hérétique formel de la Liberté religieuse ou de la collusion complice avec le principe démocratique onusien universel ; tous les papes modernes depuis Pie VII le premier pape "antéchristisé" jusqu'à l'avant-dernier pape "antéchristisé", peuvent même être parfaitement saints en leur for privé (nous en avons d'ailleurs plusieurs canonisés). Un seul pape moderne sera formellement "l'Agneau à la voix de dragon", et ce sera le tout dernier, et lui seulement, l'Antéchrist-personne. Pour autant, il n'est que trop vrai qu'une longue liste de papes matériellement "antéchristisés" sur le Siège de Pierre depuis le concordat de 1801, et de plus en plus "antéchristisés" plus les temps avancent, avec un formidable bond en avant depuis Vatican II (car il y a une dynamique du mal qui veut que si le mal n'est pas expurgé radicalement, il ne reste pas statique, il progresse), mène, tout naturellement si je puis dire, à un pape formellement "antéchristisé", c'est-à-dire mène à l'Antéchrist-personne. Après tous les antépénultièmes papes antéchristisés sur le Siège de Pierre depuis Pie VII, l'actuel François est peut-être le pénultième ultime et dernier pape "antéchristisé" seulement matériellement, c'est-à-dire l'avant-dernier de tous les papes, avant l'affreuse et épouvantable irruption sur le Siège de Pierre du tout dernier pape de la fin des temps, l'Antéchrist-personne lui-même, évidemment formellement antéchristisé quant à lui, c'est-à-dire antéchristisé en toute advertance et malice de son antéchristisation, en son for externe magistériel et en son for interne.
Ne manquons d'ailleurs pas de remarquer que si nous acceptons de voir avec le courage et l'intelligence de la Foi, comme nous le devons, la vérité vraie en vérité de la figure du dernier pape de l'Église catholique, à savoir qu'il sera l'Antéchrist-personne lui-même soi-même, cela décode du même coup dans la Lumière du Saint-Esprit le signe eschatologique de l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint, dont il est scripturairement et infailliblement prédit qu'il doit s'opérer à la toute-fin des temps ecclésiaux du Temps des nations et de Rome son centre. Cette redoutable et fort mystérieuse prédiction, très-sûre, certes, à laquelle Jésus-Christ Lui-même fait allusion en citant le prophète Daniel, était jusque là non-décryptée, semblait ne jamais pouvoir être éclaircie à fond, ni par les premiers Pères de l'Église ni par les théologiens qui leur ont succédé durant les deux mil ans de temps historiques de l'Église. Or, le principe exégétique est bien connu : la prophétie divine devient claire lorsqu'elle s'accomplit. Mais précisément : puisque nous vivons les temps derniers de l'Église, ce signe eschatologique laisse tomber toutes ses obscurités et se décode d'une manière presque facile, pour qui, du moins, tel l'aigle qui regarde le soleil en face, ne refuse pas de voir ce que ses yeux voient : c'est par l'Antéchrist-personne qui sera vrai et dernier pape, que se réalisera l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint. Et donc le Lieu-Saint dont il est question dans la Prophétie sera la fonction pontificale de droit divin elle-même, dans un pape actuel vrai et légitime. Voilà le fond du fond du mysterium iniquitatis, révélé dans le désenveloppement complet de cette grave prophétie des temps de la fin : l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint. Tout cela, je l'ai déjà expliqué le mieux que j'ai pu, je crois, dans mon grand article http://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/AntechristDernierPapeLEGITIMEMisEnForme.pdf.
Mais alors, diront sans doute les adeptes de la "survivance théologique de papes antérieurs" dialectiquement opposés au pape actuel reconnu par l'Église Universelle et donc certainement pape, et certainement seul vrai pape, s'il en est ainsi, nous devons donc faire allégeance à un pape magistériellement hérétique, François pour l'occurrence extrêmement détestable, un François qui, pontificalement, ressemble de plus en plus, et pour cause, au personnage maudit entre tous, de l'Antéchrist-personne ?
C'est bien justement cela, la sainte-crucifixion du chrétien de nos jours, par laquelle, j'oserai dire à la suite éminente de Benoît XVI, il peut compatir véritablement, unir sa compassion au mystère de l'Église crucifiée, à "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Le vrai chrétien, au lieu de se fabriquer un petit cocon sédévacantiste douillet bien confortable mais hors de l'Église, extra muros, en refusant de professer la légitimité pontificale de François, doit participer intra muros à la crucifixion-passion de l'Église sa Mère, et il ne peut le faire qu'en professant à la fois que François est pape et en même temps sans rien lâcher de sa Foi. Et c'est évidemment l'écartèlement suprême. Seule la prière à la très-sainte Vierge, à saint Jean et aux saintes femmes, se tenant au pied de la croix, TOUS DEBOUTS, stabat Mater dolorosa, peuvent nous aider à "tenir ferme ce que nous avons reçu [la Foi] jusqu'à ce que Je revienne" (Apoc III, 11), en purgeant toute impureté de Foi, comme l'est la thèse illuministe du dernier saint pape martyr de la fin des temps.
Mais je reviens un peu aux temps de Pie VII. On lit, dans l'histoire de ce pape qui commit la première faute pontificale attaquant mortellement la Foi et la Constitution divine de l'Église par le concordat de 1801, autrement dit qui commit le premier acte pontifical "antéchristisé", que les anticoncordataires refusaient de croire que Pie VII avait signé cet abominable traité solennel avec Napoléon, réputant pour la première fois dans toute l'Histoire de l'Église, via la structure juridique synallagmatique de tout concordat, légitimité et validité à une société politique constitutionnellement... athée. Ils refusaient de le croire, par motif de Foi et de respect de la fonction pontificale suprême instituée par le Christ pour garder la Foi dans toute l'Église. Non, non, ce n'était pas possible, qu'on ne nous raconte pas d'histoire, disaient-ils, il est impossible, voyons, que le pape, que notre bien-aimé Pie VII dont nous avons accroché une image au-dessus de notre lit et devant laquelle, à genoux, nous faisons nos prières du soir (c'est ce que faisaient, dans les débuts, les chouans anticoncordataires), ait pactisé dans un traité solennel avec la Bête de la Révolution !
Ils n'ont pas évoqué un sosie du pape, ni non plus professé l'invalidité de l'élection pontificale de Chiaramonti-Pie VII, et pas plus parlé d'un "pape chambré", comme certains l'ont fait pour refuser l'antéchristique Ralliement sous le pape Léon XIII, mais eux aussi, eux les premiers, comme nos illuminés actuels, ont refusé de voir le réel ecclésial de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" qui commençait à s'incarner à leur époque, à savoir : qu'un pape vrai pape puisse attenter dans sa fonction pontificale, à la Foi et à la Constitution divine de l'Église. Non pas formellement certes, car c'est impossible sans supposer ipso-facto que cedit pape soit déjà l'Antéchrist-personne lui-même, mais matériellement, c'est-à-dire que les papes qui font cet attentat le font sans avoir conscience de le faire, en toute inadvertance de la malice de la faute commise, qui fait le péché formel. Mais cela n'en a pas moins le terrible effet de plonger l'Église dans l'économie de la Passion, en la crucifiant. Hélas ! Hélas ! Il en était bien ainsi, quant au concordat napoléonien. Avec Pie VII, c'était la première fois, non la dernière, qu'un pape, dans le plus solennel de sa fonction, faisait quelque chose d'absolument incompatible avec le Donné fondamental de la Foi et de la Constitution divine de l'Église ; et malheureusement, sans en avoir aucunement conscience. Et c'est cela qui révulse la Foi ordinaire des fidèles. Qu'un pape ou qu'une série de papes puissent être les artisans principaux de la mise à mort de l'Église, dans son économie de salut actuelle.
C'est tout le fond de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" d'en donner l'explication à la fois théologique, spirituelle, mystique et prophétique, qui prémunisse le fidèle du scandale de sa Foi, "PASSION DE L'ÉGLISE" que j'ai pris à tâche d'exposer le mieux possible sur mon site www.eglise-la-crise.fr, et dont on trouvera une synthèse explicative dans l'article suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/ExposePassionEglise2.pdf.
Parler du concordat napoléonien me mène tout naturellement à parler du concordat chinois, dont les termes sont tellement abominables à la Foi qu'ils ont été volontairement tenus dans le plus grand secret, concordat chinois qui cependant n'est rien d'autre, pour le fond, qu'une décalcomanie pour copie conforme du concordat napoléonien. J'avais d'ailleurs promis, en commençant ces lignes, de mettre plusieurs morceaux de viande dans mon ragoût, dégoûtant plutôt que ragoûtant, je l'avoue, avarié plutôt que varié... En voici donc un autre : le concordat chinois. Je n'en parlerai cependant que succinctement, pour ne pas rallonger. Sur le sujet, que peut-on reprocher de plus à François qu'on ne devrait reprocher pareillement à son concordataire prédécesseur Pie VII ? Je me le demande. On reproche à François de pactiser avec un État communiste absolument athée et qui n'a pas du tout l'intention de se convertir à la Foi ? Mais Napoléon refusait radicalement, lui aussi, d'intervenir au concordat en tant que représentant un État catholique ; que dis-je !, non seulement il ne voulait pas que l'État français soit catholique mais il ne voulait pas plus faire déclaration de catholicité en tant que chef d'État, en son nom personnel. Il y eut, sur cela, un fort houleux débat qui dura plusieurs heures entre Napoléon et le cardinal Consalvi, représentant le Saint-Siège pour la signature du Concordat, dans lequel Napoléon finit par imposer sa volonté de non-catholicité étatique et personnelle (cf. J'accuse le Concordat !, au lien suivant : http://www.eglise-la-crise.fr/images/stories/users/43/JaccuseLeConcordat.pdf).
Et qu'on ne dise surtout pas que Napoléon ne persécuta plus la Religion catholique en France après le concordat, contrairement à ce que fait actuellement le gouvernement communiste chinois ! Certes, Napoléon ne persécuta pas extérieurement le catholicisme en France après le concordat, mais il fit bien pire : il corrompit la Religion catholique en France, tacitement d'accord avec un pape complètement inconscient de ce qu'il faisait ou plutôt laissait faire, en l'obligeant à se prostituer à la Liberté religieuse, désormais loi nationale obligatoire après le Concordat. Que les têtes sans cervelles qui se regardent dans un miroir et qui l'instant d'après oublient comment elles sont faites, veuillent bien se ressouvenir qu'en même temps que Napoléon signait un concordat avec l'Église catholique, il en signait d'autres avec les juifs, les protestants, et... les franc-maçons. Son but, auquel il arriva avec un formidable succès auquel il ne croyait pas pouvoir arriver lui-même, "grâce" à l'incroyable trahison et veulerie du pape Pie VII, était de s'asservir toutes les puissances spirituelles de la nation, la vraie mélangée aux fausses, pour les mettre à la botte du seul pouvoir politique, agissant ainsi en véritable précurseur de l'Antéchrist-personne. Mais introduire, avec l'appui formel du pape, la Liberté religieuse dans les mœurs de l'Église, en France d'abord puis très-rapidement ensuite dans le monde entier (car le concordat napoléonien eut vocation d'essaimer dans toutes les nations du monde, ce qu'il fit durant tout le XIXème siècle et début XXème), était introduire occultement un venin mortel dans les veines de l'Église, bien autrement pire pour le principe surnaturel de l'Église qu'une persécution ouverte à la chinoise.
L'Église, depuis ce diabolique concordat initié par Pie VII, commença d'abord par pratiquer au niveau des mœurs la très-hérétique Liberté religieuse, et, imbibée d'elle pendant un long siècle et demi, finit, comme éponge qui serait plongée dans l'eau depuis tellement longtemps qu'elle ne saurait plus décider si elle est éponge ou eau, par s'y convertir résolument et la proclamer comme loi d'Église au niveau de la Foi dans le concile Vatican II, osant, plus mensongèrement encore qu'hérétiquement ce qui n'est pas peu dire, la déclarer, par le truchement de la dignité humaine, "appuyée sur la Parole de Dieu" (Dignitatis, § 2) !!! Ce qui est une véritable déclaration d'apostasie universelle de toute l'Église en corps d'institution, un blasphème intégral lancé à la Face de Dieu, par lequel l'Église du Temps des nations avec Rome son centre s'est engagée dans la voie de mériter sa mortelle condamnation, qui sera prononcée prochainement par l'Antéchrist-personne légitimement assis sur le Siège de Pierre en tant que dernier pape.
Il me semble inutile d'en dire plus sur le concordat chinois, qui d'ailleurs n'existe pas en tant que pièce juridique officielle, morceau de viande avarié qui prouve en tous cas on ne peut mieux l'antéchristisation de la fonction pontificale en la personne de François.
Dernier morceau de viande : on accuse François d'être pour le mondialisme. Le conseil de saint Jacques, de ne pas oublier comment son propre visage est fait après s'être regardé dans un miroir, s'impose, d'emblée, furieusement, ici. Il serait facile au pape François, s'il le voulait, de répondre à cette accusation qu'il ne fait rien d'autre, sur cela, que suivre une déjà fort longue tradition pontificale chez les papes modernes, il ne fait guère que finir les phrases que Pie XII et Jean XXIII ont commencées, pour ne parler que d'eux...
Le mondialisme est ardemment désiré par Jean XXIII dans Pacem in terris, sa dernière encyclique (1963) : "De nos jours, le bien commun universel pose des problèmes de dimensions mondiales. Ils ne peuvent être résolus que par une autorité publique dont le pouvoir, la constitution et les moyens d'action prennent eux aussi des dimensions mondiales et qui puisse exercer son action sur toute l'étendue de la terre. C'est donc l'ordre moral lui-même qui exige la constitution d'une autorité publique de compétence universelle" (§ 137) ; "Cet organisme de caractère général, dont l'autorité vaille au plan mondial et qui possède les moyens efficaces pour promouvoir le bien universel, doit être constitué par un accord unanime" (§ 138).
Et le pape Jean XXIII ne faisait là que finir les phrases que le pape Pie XII avait, plus ardemment encore que lui, commencées, dans tous ses Noëls pro-onusiens de guerre, de 1939 à 1944. Singulièrement dans son Message de Noël 1944, Pie XII appelle, avec un enthousiasme incroyable, à la création d'une "société des peuples" au-dessus de l'autorité de chaque et toutes les nations ! Commençant par exalter le principe de "l’unité du genre humain et de la famille des peuples", il ose dire : "De la reconnaissance de ce principe dépend l’avenir de la paix. Si cette exigence morale trouvait sa réalisation dans une société des peuples qui saurait éviter les défauts de structure et les faiblesses des solutions précédentes [Pie XII faisait là allusion à la défunte SDN], alors, la majesté de cet ordre réglerait et dominerait également les délibérations de cette société et l’application de ses moyens de sanction. Pour la même raison, on comprend que l’autorité d’une telle société des peuples devra être réelle et effective sur les États qui en sont les membres, de manière pourtant que chacun d’entre eux conserve un droit égal à sa souveraineté RELATIVE"...!!
Est-ce qu'on se rend bien compte jusqu'à quelle perversité antéchristique allait le pape Pie XII, dans ce passage !? L'indigne Vicaire du Christ osait déclarer là, ni plus ni moins, aboli l'économie du Temps des nations, et militait de toutes ses forces pour que soit mis en place ce qui doit la remplacer, une nouvelle économie pseudo-millénariste où tous les peuples se gèreront démocratiquement ensemble et entre eux. Autrement dit, c'était carrément vouloir "changer les temps et les lois" (Dan VII, 25) comme prophétisait Daniel de ce que voudra faire l'Antéchrist-personne dans son règne. Car dire de la souveraineté des nations qu'elle ne doit plus être que relative, c'est la supprimer tout simplement, et donc supprimer la nation elle-même qui ne peut vivre et exister que par sa souveraineté absolue, sinon rien : la souveraineté en effet, comme d'ailleurs le dit très-bien l'étymologie du mot, est absolue ou... n'existe pas. Parler d'une souveraineté relative, c'est un oxymore puissant et surtout absurde. Mais Pie XII, dans tous ses Noëls de guerre, est tellement enthousiasmé et entiché de la nouvelle économie de salut politique internationale basée sur un pseudo-Millenium de nature antéchristique, qu'il ne voit même plus l'absurdité de son propos.
Il ose continuer son Message de Noël 1944 ainsi : "C’est seulement de cette manière [... donc : en supprimant la souveraineté pleine et entière des États-nations, par l'érection d'une société des peuples !!] que l’esprit d’une saine [!!!] démocratie pourra pénétrer également dans le domaine vaste et épineux de la politique extérieure". Et de conclure par ce que l’on peut appeler son idée fixe en matière de politique internationale, à laquelle il se dit attachée... plus que personne : "Formation d’un organisme commun pour le maintien de la paix.— Les décisions connues jusqu’ici des Commission internationales [celles qui aboutiront, suivez le guide pontifical, aux... très-maçonniques accords de Yalta !!] permettent de conclure qu’un point essentiel de tout aménagement futur du monde serait la formation d’un organisme pour le maintien de la paix ; d’un organisme investi de commun accord d’une autorité suprême [Comme s'il était au pouvoir de l'homme de s'autorevêtir d'une autorité légitime suprême pour régler la paix du monde, pouvoir qui n'appartient qu'à Dieu et à Lui seul !! Et c'est le pape qui ose s'accoupler à un tel projet impie qui était celui des hommes de la tour de Babel et qui sera demain celui de l'Antéchrist-personne lui-même !!] et qui aurait aussi dans ses attributions d’étouffer dans son germe toute menace d’agression isolée ou collective.
"PERSONNE ne pourrait saluer cette évolution AVEC PLUS DE JOIE que celui [le pape Pie XII ici, se nomme] qui a défendu DEPUIS LONGTEMPS le principe que la théorie de la guerre comme moyen apte et proportionné de résoudre les conflits internationaux, EST DÉSORMAIS DÉPASSÉE [… Ah bon ?! Nous sommes donc, ô pape inconséquent et irréfléchi, dans une nouvelle économie de salut ?? Là encore, comme pour l’unité des peuples, la paix universelle entre les peuples est une réparation des effets du péché originel que SEUL Dieu peut opérer en instaurant le Millenium... SEUL Dieu peut engendrer une nouvelle économie de salut où les effets collectifs du péché originel seront abolis dans l’humanité : voyez comme les gens de la tour de Babel ont été punis d’avoir voulu réparer par eux-mêmes les effets du péché originel ! Il y a donc là, dans ces propos pontificaux incroyables, un orgueil et une impiété inqualifiables, inconcevables, de la part d’un… pape !!, qui épouse carrément l'impiété et l'orgueil qui sera celui de l'Antéchrist-personne, avec un enthousiasme affiché dont se glorifie impudemment l'indigne pape, mettant sa gloire dans ce qui fait sa honte, qui fait frémir de sainte-colère, de la part d'un... pape :], (...) PERSONNE ne saurait souhaiter plus ardemment plein et heureux succès à cette collaboration commune, qui est à entreprendre avec un sérieux d'intention inconnu jusqu'ici, que celui [= Pie XII] qui s'est employé consciencieusement à amener la mentalité chrétienne et religieuse à réprouver la guerre moderne et ses monstrueux moyens de lutte. (...) Et si s’ajoute la menace d’une intervention juridique des nations et d’un châtiment infligé à l’agresseur par la Société des États, en sorte que la guerre se sente toujours sous le coup de la proscription et toujours sous la surveillance d'une action préventive, alors l’humanité pourra sortir de la nuit obscure où elle est restée si longtemps submergée [... quel lyrisme châteaubriandesque !] ; elle pourra saluer l’aurore d’une nouvelle et meilleure époque de son histoire.
"(...) Il y a une chose que Nous savons, c’est que le moment viendra, et peut-être plus tôt qu’on ne pense, où les uns et les autres reconnaîtront que, tout considéré, il n’y a qu’un moyen de sortir du réseau embrouillé dans lequel la lutte et la haine ont enlacé le monde, c’est le retour à une solidarité trop longtemps oubliée, à une solidarité ne se limitant pas à tels ou tels peuples, mais universelle, fondée sur la connexion intime de leurs destinées et sur les droits qui appartiennent également à chacun d’eux" [... Mon Dieu, mon Dieu !, mais quelle fougue ! mais quel enthousiasme ! mais quelle ferveur non-dissimulée ! mais quel éclat illuminé dans cet œil pontifical FIXÉ SUR LA CHIMÈRE DU RÈGNE DE L'ANTÉCHRIST-PERSONNE ! Le Vicaire du Christ ne se souvenait-il donc plus que le meilleur moyen d'attirer les châtiments apocalyptiques sur le monde, est d'œuvrer pour une fausse paix humaniste dans le monde, que les hommes se donnent à eux-mêmes sans Dieu ? Saint Paul nous révèle à quel point cela déclenche la juste Colère de Dieu : "QUAND LES HOMMES DIRONT «PAIX & SÉCURITÉ», SUBITEMENT LA CATASTROPHE LES SAISIRA COMME LES DOULEURS PRENNENT LA FEMME QUI VA ENFANTER, ET ILS N'ÉCHAPPERONT PAS" (I Thess V, 3)]" (Noël 1944, extraits).
En tous cas, il est facile de voir que le mondialisme et l'immigrationnisme "tous frères" de l'actuel pape François s'appuie sur une longue tradition pontificale moderne... antéchristique. Ici, le clivage avant Vatican II-après Vatican II, les bons avant, les méchants après, cher aux esprits obscurantistes des sédévacantistes notamment, vole en éclats, n'a plus aucune consistance, comme il appert clairement des documents pontificaux les plus officiels : les papes sont "antéchristisés" bien avant Vatican II, et ceux qui viennent après ne font que finir les phrases que ceux d'avant Vatican II avaient commencées...
... Les fidèles catholiques qui veulent garder la vraie Foi de nos jours sont au Calvaire, au pied de la croix, où est lamentablement pendue l'Épouse du Christ, l'Église, se tordant de douleur ignominieusement et dans l'opprobre. Stabat Mater dolorosa. Et l'âme fidèle qui veut garder la Foi jusqu'à la fin doit prendre de plus en plus et de mieux en mieux conscience que là est son Lieu mystique actuel, dorénavant, et nulle part ailleurs. Il n'y a plus aucun espoir sur le plan humain, et il faut y inclure surtout, hélas, le plan humain-ecclésial. Aucun homme d'église, petit ou grand, ne peut déclouer l'Épouse du Christ que l'on voit, là, abominablement crucifiée par les papes modernes, fichée sur le pieu d'infamie, sous le coup de la Justice divine. Plus aucun espoir dans l'ordre humain. L'Église du Christ, dans son économie de salut actuelle dite du Temps des nations et de Rome son centre, va donc mourir.
Or, c'est précisément quand il n'y a plus aucun espoir du côté de la terre, que c'est le grand moment de l'Espérance. Puisque tout est quasi mort quant au salut, sur la terre, c'est précisément là où il y a le plus grand espoir de Résurrection surnaturelle. Spem contra spem, c'est-à-dire l'Espérance contre l'Espérance même, nous enseigne saint Paul à propos de la situation "désespérante" d'Abraham devant sacrifier son seul fils, Isaac, après la mort duquel il ne devait plus lui rester aucun espoir de postérité de laquelle devait, Yahweh l'avait pourtant promis, naître le Salut incarné.
Le formidable Hymne pascal nous met cette Espérance surnaturelle dans l'âme avec une force extraordinaire : L'auteur de la Vie est mort, dux vitae mortuus, commence-t-il. Éh bien ! C'est fini. Qu'attendre, lorsque le chef de la Vie est mort ? Logiquement, de cette logique humaine dont Dieu rit, il n'y a plus rien à attendre puisque le principe de la Vie est mort !, puisque la seule chose qui pouvait vaincre la mort a été vaincue par elle ! Et cependant, imperturbable, l'Hymne pascal continue sans hiatus, comme si la mort n'avait RIEN fait mourir : L'auteur de la Vie est mort, ET VIVANT, IL RÈGNE !, dux vitae mortuus, REGNAT VIVUS !
Ainsi en sera-t-il de notre Église, la Dame aimée de tout cœur digne et droit : lorsqu'elle mourra de mâlemort sous la main maudite de l'Antéchrist-personne, et il n'y en a certainement pas pour très-longtemps maintenant, c'est, à quelques "secondes eschatologiques" près, le moment où elle ressuscitera pleine de gloire, en co-Rédemptrice, revêtue de la Gloire du Christ venant régner sur la terre, ainsi que nous l'annonce le Saint-Esprit dans l'Apocalypse : "Et moi, Jean, je vis la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, qui descendait du Ciel, d'auprès de Dieu, prête comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Et j'entendis une voix forte venant du trône, qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et Il habitera avec eux ; et ils seront Son peuple, et Dieu Lui-même sera avec eux, comme leur Dieu" (Apoc XXI, 1-3).
Je terminerai le propos très-prophétique de mon présent article, par la prière de saint Jean de Damas : "Mais, Seigneur, allège le lourd fardeau de mes péchés qui T'ont gravement offensé ; purifie mon esprit et mon cœur. Conduis-moi par le juste chemin (Ps XXII, 3), comme une lampe qui m'éclaire. Donne-moi de dire hardiment Ta parole ; que la langue de feu de ton Esprit (Act II, 3) me donne une langue parfaitement libre, et me rende toujours attentif à Ta présence. Sois mon berger, Seigneur, et sois avec moi le berger de tes brebis, pour que mon cœur ne me fasse dévier ni à droite ni à gauche. Que ton Esprit bon me dirige sur le droit chemin pour que mes actions s'accomplissent selon Ta volonté : jusqu'au bout !" (Exposé de la Foi orthodoxe, I).
En la fête de Notre-Dame de Fatima,
ce 13 Mai 2019,
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
Addenda ― 10 juin 2019. Il y a vraiment un courant dans l'Église qui voudrait que Benoît XVI, pourtant fort âgé, soit toujours le vrai pape actuel, le vrai Vicaire du Christ, avec évidemment l'arrière-pensée transparente de ne pas avoir à reconnaître François comme le pape actuel, ce qui permettrait de pousser un libérateur et formidable ouf de soulagement...
Voici par exemple une association de catholiques, Veri Catholici, à vocation universelle, qui s'est récemment créée "suite à l'exhortation faite par Mgr Athanasius Schneider de préserver la foi éternelle enseignée par notre Seigneur Jésus-Christ, transmise au sein de l’Église catholique au cours des siècles". Or, pour mieux lutter contre les hérésies et apostasie magistérielles du pape François, ces catholiques militants vont jusqu'à soutenir très-sérieusement la thèse de l'invalidité canonique de la démission de Benoît XVI. Pour cela, ils ergotent sur deux mots : ministerium ; munus.
Le droit canon, rappellent-ils, autorise effectivement la démission de la Charge pontificale, mais à la seule et expresse condition que le pape qui s'en démet déclare abandonner le munus de la fonction pontificale ; or, ergotent-ils, Benoît XVI, lorsqu'il a déclaré le 28 février 2013 abdiquer la fonction pontificale suprême, n'a fait allusion qu'au ministerium de ladite Charge suprême et non à son munus. Mais puisque le droit canon n'autorise un pape régnant à démissionner que s'il renonce expressément au munus de sa charge pontificale, alors, Benoît XVI ne l'ayant pas fait, il est donc toujours... pape : "il ne s’agit pas d’une démission papale, mais simplement d’une retraite du ministère actif" (sic). Parce que le munus est l'entier de la Charge pontificale, quand le ministerium est seulement l'exercice actif du munus. Donc, puisque Benoît XVI n'a pas démissionné du munus de la Charge pontificale, ce serait toujours lui le pape actuel de l'Église catholique, quand bien même il aurait renoncé à l'exercice actif du Souverain pontificat...
Mais, dans ce cas de figure... que serait donc François ? La réponse est bien sûr simplissime : puisqu'il ne peut y avoir qu'un seul pape dans l'Église catholique, c'est en effet une loi de droit divin, François ne serait donc pas pape du tout, puisque c'est Benoît qui l'est encore et toujours. François ne ferait qu'exercer, théologiquement au nom et pour le compte de Benoît XVI, le ministère actif de la Charge pontificale, il ne serait rien d'autre que la... longue-main de Benoît ! Qui serait toujours le seul et unique pape de l'Église catholique, aux jours d'annhuy 2019...
Dieu, que d'aberrations. Qu'on me pardonne, mais nous sommes là à mon avis devant une fuite de la réalité en allant chercher d'illusoires distinguos, du genre : si une mouche tombe dans un bénitier et y meurt noyée, est-ce que c'est la mouche qui est bénite, ou est-ce que c'est l'eau qui perd sa bénédiction ?!
Cette thèse (pas celle de la mouche, celle de Veri Catholici) n'a aucune valeur. Il est en effet théologiquement rigoureusement impossible que François ne soit pas le pape actuel de l'Église catholique à l'heure où j'écris ces lignes, et donc, puisqu'il ne peut y avoir qu'un seul pape dans l'Église, il est théologiquement rigoureusement certain que Benoît ne l'est plus. C'est le droit divin qui le veut ainsi formellement, comme je vais l'expliquer tout-de-suite, et on ne saurait opposer des raisons tirées du droit canon pour annihiler le droit divin : c'est en effet le droit divin qui fonde le droit canon, non l'inverse. À supposer, par extraordinaire presque impossible, qu'il y aurait des raisons de droit canonique censées invalider un acte d'Église normé sur le droit divin, elles seraient réparées sanatio in radice par ledit droit divin : aucune raison d'ordre canonique ne saurait invalider un acte ecclésial fondé sur le droit divin. Or, nous sommes bien dans ce cas de figure avec notre affaire :
Premièrement, ce qui sert de base fondamentale à cette thèse originale de Veri Catholici, c'est uniquement le droit canon.
Deuxièmement, l'élection de François au Siège de Pierre est formellement basée sur le droit divin. Le droit divin en matière de légitimité pontificale, l'aurais-je assez répété, est en effet fondé essentiellement sur l'acte de reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de pape sur un tel, acte dont les sujets sont les seuls cardinaux de la sainte Église romaine agissant in Persona Ecclesiae dans leur majorité canonique. À partir du moment où ce droit divin ainsi acté intervient dûment dans une élection au Siège de Pierre, on ne saurait plus invoquer aucune raison contre la validité de cette dite élection pontificale, le droit divin étant au-dessus de toute loi en ce comprises bien sûr celles du droit canon. Or, la personne de Jorge-Mario Bergoglio a formellement été le sujet de l'acte de reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de Vicaire du Christ par le Sacré-Collège cardinalice dans sa majorité canonique : l'élection de François est donc fondée sur le droit divin.
La conclusion théologique est certaine, et doit être professée par tous les catholiques, sous peine de... ne l'être plus : même si des raisons canoniques existaient pour invalider la démission de Benoît XVI du Souverain Pontificat, elles seraient réparées sanatio in radice par le droit divin inhérent à l'acte de reconnaissance ecclésiale universelle de la qualité de pape qui a été posé sur la personne de François après cette dite démission. François étant, de par le droit divin, certainement pape, Benoît XVI ne peut donc plus l'être, c'est-à-dire que sa démission ne peut qu'être valide, à tout le moins à partir du moment où l'élection de François au Siège de Pierre fut dûment et théologiquement approuvée par l'Église Universelle, au moyen du Sacré-Collège dans sa majorité canonique.
Même en effet si l'on considérait que la différence entre munus et ministerium est théologiquement fondée (on me permettra d'en douter, car le mot latin munus signifie charge, fonction, et peut très-bien, étymologiquement, avoir le même sens fondamental que le mot ministerium), le fait que l'élection de François au Siège de Pierre a été faite en étant approuvée par l'Église Universelle représentée par la majorité canonique des cardinaux montre que c'est une élection pontificale couverte par le droit divin : c'est donc un fait dogmatique en effet que François est le pape actuel de l'Église catholique, et donc le seul pape, puisque, eu égard à sa constitution divine, il ne peut y avoir dans l'Église qu'un seul et unique pape. Et ce premier fait dogmatique en engendre donc ipso-facto un autre, à savoir que Benoît XVI n'est plus pape.
Car dès lors que le droit divin fonde un acte d'Église, on ne saurait plus invoquer aucune raison, d'ordre canonique ou autre, pour l'annihiler, l'invalider.
Ce qui signifie que François est le pape actuel de l'Église catholique. Formellement. Indubitablement. Le munus avec le ministerium, le ministerium avec le munus...
Ce qui, évidemment, nous plonge dans "LA PASSION DE L'ÉGLISE", pieds et mains cloués et saignants sur la sainte-Croix ecclésiale du salut...
Car c'est le pape François qui frappe à coups redoublés sur les clous...