Lettre ouverte à Mgr Jean Bondu,
évêque auxiliaire de mon diocèse de Rennes
― & divers brimborions tirés du sac de l'actu ecclésiastique
(Document final sur la synodalité, encyclique sur le Sacré-Cœur, etc.)
"Mais à qui comparerai-Je cette génération ?
Elle est semblable à des enfants assis sur la place publique,
et qui, criant à leurs compagnons, leur disent :
Nous avons chanté pour vous, et vous n'avez pas dansé ;
nous avons poussé des lamentations,
et vous n'avez pas pleuré" (Matth XI, 16-17).
Præambulum
Qui est Monseigneur Jean Bondu ? Consacré le 22 janvier 2023, c'est le jeune évêque donné comme auxiliaire à Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo.
Et pourquoi est-ce que j'ai éprouvé le besoin de lui écrire ? Parce que, ayant assisté récemment à une messe où il donnait le sacrement de Confirmation, j'ai eu envie, le Bon Dieu me l'inspirant ainsi, d'aider sa Foi, voyant de la bonne volonté en lui. Ce qui, concrètement, consiste à faire surnaturellement poser les pieds par terre à un évêque moderne s'imaginant trop, ... tellement trop !, que tout va bien dans l'Église, surtout sur le plan spirituel, qu'il n'y a juste qu'à vivre tous ensemble l'Alleluia perpétuel de la gloire des saints devant le Trône de Dieu... reprenez avec moi tous en chœur, comme dirait Eddy Mitchell.
... Mon Dieu, mon Dieu, mais que pourrais-je bien lui dire, à cet épiscope moderne pareil à tous ses confrères, quand ils montrent tous tellement qu'ils ne savent pas écouter la Parole de Dieu dans "l'aujourd'hui de l'Église", qui est Parole prophétique de fin des temps apocalyptiques ?, quoique n'arrêtant pas de dire à tout vent et en fermant leurs ouïes, qu'ils écoutent tout et tout le monde ? J'avais trop conscience de mon impuissance absolue, radicale, quand me vint à l'esprit mon dernier article. Oh !, mais oui bien sûr, me dis-je, c'est très-simple, je n'ai pas à faire plus qu'à lui envoyer le lien internet de mon dernier texte très-charpenté sur le sens apocalyptique fondamental des temps modernes, révélé par la Reine des prophètes dans l'Apparition de La Salette. Rien de mieux pour lui dessiller les yeux de l'âme, pour qu'il puisse suivre le conseil du Saint-Esprit : "Oins tes yeux d'un collyre, afin que tu voies" (Apoc III, 18). Ainsi, mon Dieu, j'aurai bien fait la b.a. que Tu me demandes...
Chose pensée, chose faite en quelques clics de souris, en passant par le secrétariat de l'archevêché.
Le lendemain même de mon envoi, je reçois déjà, quelque peu surpris, une fort longue lettre de ce Mgr Jean Bondu, très-argumentée, commentant en profondeur mon article et surtout le critiquant.
Certes, je ne vais pas, la loi légale française l'interdisant, citer le contenu de sa missive, cependant, ce que je peux dire, c'est que, le lendemain du lendemain, je commençais sans tarder à rédiger une réponse, un rectificatif à ses critiques et commentaires. Tout ce botus et mouche cousue que la loi légaliste m'oblige à respecter est d'ailleurs pur secret de Polichinelle, tout le monde le comprend bien. On devine évidemment, sans que je trahisse quoi que ce soit, quelle put être la réaction, complètement négative ça va sans dire, d'un évêque moderne quand il lui est dit que nous sommes à la fin de tous les temps ecclésiaux historiques qui voit l'Épouse du Christ être "faite péché pour notre salut" (II Cor V, 21), vivant "LA PASSION DE L'ÉGLISE" dans la période apocalyptique précédant immédiatement la Parousie... même quand c'est la très-sainte Vierge Marie qui le lui dit, comme elle le fait indubitablement à La Salette, et en pleurant en plus, ce que, mon lecteur fidèle le sait, je soulignais bien fort et fort bien je crois, dans mon dernier article du 3 octobre dernier, Lettre ouverte aux Pères missionnaires de La Salette, etc. (cf. https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/lettre-ouverte-aux-p-res-missionnaires-de-la-salette-suite-mon-p-lerinage-des-19-20-septembre-2024?Itemid=154), en pur "serviteur inutile" (Lc XVII, 10). Il faut d'ailleurs préciser, pour être juste, que les modernes ne sont certes pas les seuls à adopter cette attitude de rejet de la "PASSION DE L'ÉGLISE", quand les tradis fuient non moins damnablement et aussi fortement qu'eux cette Parole de Dieu dans "l'aujourd'hui de l'Église" (ils la rejettent même sans doute plus damnablement qu'eux, puisqu'ils sont "meilleurs" que les modernes, du moins le croient-ils, selon l'adage antique Corruptio optimi pessima, la corruption du meilleur est la pire...). En fait, il est trop vrai qu'on les voit tous se fourrer plus ou moins jouissivement, se nicher sans vergogne ni honte aucune dans des créneaux petit-bourgeois pour vivre "la crise de l'Église", parfaitement unis sur ce seul point de se draper sectairement dans une gnose ecclésiologique qu'ils s'inventent pour fuir cette "PASSION DE L'ÉGLISE", à chacun la sienne bien entendu, anathématisant implicitement ou explicitement celle du voisin.
Oh ! Comme il résonne bien fort aux oreilles de l'âme, ce reproche de Jésus-Christ aux juifs de son temps qui sont les catholiques du nôtre : "... Quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites : Il fera chaud ; et cela arrive. Hypocrites, vous savez apprécier l'aspect du ciel et de la terre ; comment donc n'appréciez-vous pas ce temps-ci ?" (Lc XII, 55-56). C'est-à-dire que les signes eschatologiques, soit messianiques aux temps du Christ soit apocalyptiques en notre temps, étant advenus aux yeux des hommes aussi certainement et aussi visiblement que les signes météorologiques, ceux qui fuient ce qu'ils annoncent ne peuvent qu'être de très-parfaits hypocrites, réprouvés de Dieu, révèle Jésus-Christ. C'est dans le même sens que le plus grand des prophètes, saint Jean le Baptiste, fulmine : "Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui va venir ?" (Matth III, 7). Il n'est que trop vrai qu'en rejetant plus ou moins consciemment "LA PASSION DE L'ÉGLISE", les tradis et les modernes actuels tombent tous, ensemble cul et chemise, en corps d'institution, qu'ils appartiennent à la grande Église ou à des petites bâtardes nées dans la crise, sous le couperet de ces anathèmes prophétiques et divins en forme de guillotine...
... Mais soudain, en plein début de travail, sans que je comprenne rien à ce qui est arrivé, soit mauvaise manipulation bien étrange de ma part (je n'ai pas souvenir que cela me soit arrivé auparavant), soit bug informatique, soit plus probablement... sale tour du diable, le courriel de Mgr Bondu... disparut de mon ordinateur. Je n'avais donc plus ni son long texte ni son adresse-courriel, alors que je n'avais que commencé ma réponse. Vous devinez mon plaisir. Je n'avais plus qu'à demander à Mgr Bondu de bien vouloir me le renvoyer, ce que je fis, toujours en passant par le secrétariat diocésain. Mais, au bout d'une semaine, je vis qu'il ne le fit point, et compris qu'il ne le ferait pas...
Cependant, ayant déjà sérieusement commencé à travailler cette réponse que je faisais à son texte lorsque sa disparition abracadabrantesque arriva, je décidai, par respect pour mon travail, de la finir. Je pouvais le faire car, heureusement, je me souvenais fort bien des points essentiels de ses critiques... et, curieusement, son adresse-courriel me revint alors clairement en mémoire. Je finis donc assez rapidement mon travail de réponse, et le lui ai envoyé directement, par son courriel perso. Je suis certain que Mgr Bondu l'a reçu, car mon envoi ne m'est pas revenu informatiquement en fin de non-recevoir, comme il arrive quand on se trompe dans l'énoncé de l'adresse-courriel ou quand celle-ci est périmée, j'avais donc bien mémorisé son adresse.
Voici maintenant les deux pièces du dossier, finalement intéressant, car cet échange bancal m'a permis, une fois de plus certes, de bien faire le point sur le sens apocalyptique fondamental, viscéral, de notre époque, qui mène l'Épouse du Christ à sa Passion propre et personnelle usque ad mortem, autrement dit jusqu'à la mort de son économie de salut actuelle dite du Temps des nations et de Rome son centre sous le règne de l'Antéchrist-personne, précédant de fort peu le Retour parousiaque en Gloire de Notre-Seigneur, bien faire ce point disais-je, en réfutant les palinodies vicieuses et les malignités pharisaïques de ceux qui ne veulent pas de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", c'est-à-dire de ce que Dieu agit et fait hic et nunc dans son Église aujourd'hui, qu'ils soient tradis ou modernes, les uns ne valant certes pas plus chers que les autres sur cela.
Car le scandale pharisien actuel, universellement générationnel, dont se rendent coupables in globo tous les catholiques, scandale qui, lui aussi, tout autant sinon plus que les iniquités diaboliques des impies, "perce la voûte des cieux" (Secret de La Salette), dépasse infiniment une seule personne, fut-elle épiscopale, ce scandale concerne en effet, toutes tendances tradis et modernes confondues, toute une génération prétendument et hypocritement catholique, "méchante et adultère" (Matth XII, 39), "très-mauvaise" (Matth XII, 45), "incrédule et perverse" (Matth XVII, 16), "adultère et pécheresse" (Mc VIII, 38).
Argentré-du-Plessis, Ce 5 décembre 2024.
Bonjour Mgr Jean Bondu,
On a dû vous transmettre, je pense, la demande que je vous faisais, de bien vouloir me renvoyer votre courriel commentant mon article sur La Salette, car hélas il s'est effacé de mon ordinateur.
Vous ne l'avez pas fait, c'est votre choix bien sûr.
Quant à moi, j'avais commencé à travailler une réponse à vous faire. Il n'est pas bon de travailler dans le vide, sur le plan spirituel, c'est pourquoi j'ai fini ce travail en me remémorant de tête les points forts de votre courriel, et vous le livre ci-dessous (je me suis rappelé aussi de votre adresse-courriel, assez facile à mémoriser). Pour une présentation plus soignée et une lecture plus facile, je vous mets cette réponse également en format .pdf, en pièce jointe.
Croyez que c'est par Charité que je fais tout cela, Monseigneur Bondu, je n'ai pas d'autres pensées !
Avec tout mon respect et ma prière à vos intentions devant Dieu,
Bonjour Monseigneur Jean Bondu,
Merci pour votre long et substantiel commentaire de mon dernier article (cf. https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/lettre-ouverte-aux-p-res-missionnaires-de-la-salette-suite-mon-p-lerinage-des-19-20-septembre-2024?Itemid=191), je n'en ai certainement pas reçu autant des Pères de La Salette.
Ainsi que je l'ai d'ailleurs fait avec eux, je vais continuer à parler avec franchise, simplicité, au cœur-à-cœur, c'est sans doute la meilleure preuve concrète d'une Charité vraie et humble envers son prochain, a fortiori envers son évêque, que je n'oublie certes pas lorsque je proclame à qui veut l'entendre la vérité prophétique de notre temps dans mes écrits, comme vous semblez le croire (sinon, je garderai cette vérité pour moi tout seul...). Comprenez-moi bien : il n'est nullement question dans ce qui va suivre de jugement sur votre personne épiscopale (Dieu m'en garde !), j'ai noté d'ailleurs, édifié, bien de la ferveur spirituelle dans plus d'un passage de votre sermon aux confirmands, mais, précisément en retour de Charité de ma part pour votre âme, il est question pour moi de vous démasquer l'illusionnisme très-périlleux de votre ecclésiologie de moderne, dont vous n'avez nulle conscience, c'est par trop visible. Puisse ce courriel vous y aider, il n'a pas d'autre but.
J'ai envie de vous dire, Monseigneur, que, comme tous les modernes, vous vivez votre Foi avec une théologie tout-à-fait... HORS-SOL. Vivre la Foi de nos jours avec les pieds de l'âme bien dans la terre du Réel, c'est-à-dire du Royaume de Dieu, c'est d'abord et premièrement prendre conscience que nous sommes crucifiés in concreto duro en et par l'Église Universelle, "faite péché pour notre salut" (II Cor V, 21).
Vous voudriez, dans le principe de la question, pouvoir récuser cette comparaison que je fais entre la Passion du Christ et la Passion que l'Église doit vivre à la fin des temps (et c'est nous qui la vivons et mourons en même temps), en me disant que seul le Christ a été fait péché pour notre salut, mais pas l'Église. C'est, semble-t-il, oublier deux choses, toutes deux fondamentales. Premièrement, que l'Église-Épouse du Christ est "Jésus-Christ continué", comme l'exprime le merveilleux raccourci lapidaire de Bossuet, ce qui signifie qu'Il revivra mystiquement dans et par son Épouse sa Passion telle qu'Il l'a vécue il y a 2 000 ans, c'est-à-dire en étant "fait péché pour notre salut", lorsque l'Église aura à embrasser sa propre et personnelle Passion-fin des temps précédant de peu la Parousie.
Et deuxièmement, c'est oublier que la formule scripturaire "fin des temps" ou "derniers temps" a deux acceptions fondamentales, à savoir : 1/ balisés par la première Venue du Christ ― selon cette première acception, les "derniers temps" commencent en fait à la Résurrection du Christ et se continuent pendant tous les temps de l'Église, comme vous le rappelez ; 2/ balisés par une brève période apocalyptique qui sera située à la toute-fin des temps ecclésiaux, en soi "très-courte" par rapport aux 2 000 ans suivant la Révélation du Christ ― si, comme le disait Dom Guéranger, "l'humanité est l'homme multiplié", les mêmes règles fondamentales régissant donc l'homme collectif comme l'homme individuel, on pourrait comparer cette seconde acception du terme "fin des temps" aux derniers moments terrestres de la vie d'un homme atteint d'une maladie mortelle incurable et en phase terminale, son corps souffrant les affres d'une passion corporelle, et, subséquemment, son âme vivant une passion spirituelle, dont le terminus ne peut de toutes façons être, à plus ou moins brève échéance, que la mort.
Or, il ne serait tout simplement pas catholique de professer comme le font les modernes et comme vous semblez le faire vous-même Monseigneur, qu'il n'y a qu'une seule acception à entendre de la formule scripturaire "fin des temps" ou "derniers temps", celle générique embrassant tous les temps historiques surnaturellement illuminés par la Venue du Christ. En vérité, la seconde acception est tout aussi fondée, dans la doctrine catholique, que la première. Et c'est cette période de fin des temps selon la seconde acception que "l'aujourd'hui de l'Église" vit dans l'horreur, sur le plan spirituel, depuis, je dirai, le Concordat napoléonien quant aux Mœurs, et depuis Vatican II quant à la Foi, avec une montée paroxystique vraiment terrifiante vers le règne de l'Antéchrist-personne plus les temps avancent, de plus en plus prégnante et subversive, que ne fait que trop sentir le dramatique pontificat du pape François.
Vos propos me montrent que vous n'avez pas l'air d'être convaincu que cette seconde acception du terme "fin des temps" que je rappelle est une doctrine à croire autant de Foi, de fide, que la première. Pourtant, je la trouve fort bien exposée dans le Catéchisme de l'Église Catholique (CEC), ouvrage qui n'est pas précisément tradi, en ces termes non-équivoques : "L'Épreuve ultime de l'Église. ― Avant l'Avènement du Christ, l'Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la Foi de nombreux croyants. La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre, dévoilera le «mystère d'iniquité» sous la forme d'une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes, au prix de l'apostasie de la vérité. L'imposture religieuse suprême est celle de l'Anti-christ, c'est-à-dire celle d'un pseudo-messianisme où l'homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair" (§ 675).
Refusant d'appréhender la réalité de cette épreuve eschatologique ecclésiale ultime qui nous concerne tous en plein, puisque nous la vivons et mourons en même temps, je vous vois donc, poursuivant la lecture de votre commentaire, être très-logique avec vous-même Monseigneur, lorsque vous ne voulez lire l'Apoc de saint Jean qu'avec les lunettes de la première acception du terme "fin des temps" : pour vous donc, et là encore vous épousez bien la pensée éludée, pasteurisée, vaporisée, diluée des modernes, très-amoureuse des "vérités diminuées" haïes par le Saint-Esprit dans la Ste-Écriture, l'Apoc johannique ne serait qu'un excellent sermon roboratif pour stimuler les premiers chrétiens à vivre leur Foi le plus saintement possible, en ce compris jusqu'au martyre, ou encore vous admettriez volontiers qu'il puisse s'agir d'un panorama visuel historique sur les "derniers temps" de l'Église, entendus bien évidemment selon la première acception générique du terme qui embrasse l'entièreté des 2 000 ans ecclésiaux. Mais vous récusez de même manière que l'Apoc johannique puisse avant tout autre sens interprétatif être une prophétie des "derniers temps" ecclésiaux selon la seconde acception du terme, à savoir un descriptif inspiré de la "courte" persécution finale de l'Église, voyant sa propre et personnelle Passion avant de mourir de mâlemort sous la main de l'Antéchrist-personne, juste avant la Parousie...
Or, Monseigneur, le Dictionnaire de Théologie Catholique (DTC) nous apprend que les premiers Pères de l'Église ne lisaient l'Apoc de saint Jean... que selon cette seconde acception du terme "fin des temps". Si vous aimez les "retours aux sources de la primitive Église", c'est donc vraiment le moment des travaux pratiques. Il s'agissait en effet pour les premiers Pères uniquement d'une prophétie regardant les tout derniers moments cataclysmiques de l'Église militante en ce très-bas monde avant la Parousie. La lecture allégorique ou morale, ou encore historiciste, de l'Apoc de saint Jean ne se greffe sur cette première lecture fondamentale qui a trait à la seconde acception du terme "fin des temps" que bien des siècles après. Dans le cadre d'un de mes articles, j'avais résumé ce que nous apprend le DTC sur l'Apoc de saint Jean, je vous en fait ici la copie :
"... Mais, au fait, écrivais-je alors, d'où vient ce penser profondément hérétique sur l'Apocalypse de saint Jean, qu'on émascule radicalement de son sens premier et obvie, qui est de prophétiser les tout derniers temps de l'Église avant la Parousie ? Une petite étude des systèmes interprétatifs de l'Apocalypse faite à partir du Dictionnaire de Théologie Catholique (DTC), va nous aider à mieux comprendre les choses (je mettrai entre guillemets «» les citations que j'en prendrai). Et tout d'abord, commençons par dire le plus important : la plus ancienne et plus catholique tradition d'interprétation de l'Apocalypse, celle des «commentateurs grecs et latins» des tout premiers siècles chrétiens, est de voir l'Apocalypse de saint Jean comme une prophétie décrivant la fin des temps de l'Église militante juste avant la Parousie, «avec les idées eschatologiques et millénaristes qui avaient cours de leur temps». Quasi tous les grands et saints auteurs connus de cette primitive époque des IIème et IIIème siècles, se rangent dans cette antique tradition d'interprétation... et, au fait, il n'en est absolument point connu d'autre.
"Mais dès le IVème siècle, ce qui coïncide avec l'abandon ou l'oubli des doctrines eschatologiques apostoliques tel le millénarisme (des doctrines en effet, la plupart venant de Yahweh par le canal juif, et non point des idées comme dit le rédacteur du DTC, ce qui laisse à penser que cela viendrait de l'homme faillible, ce qui est faux...), Ticonius propose une interprétation purement allégorique de l'Apocalypse : pour lui, c'est essentiellement un descriptif de la lutte morale menée par l'Église pendant toute sa vie ici-bas contre tous ses ennemis que symbolise l'Antéchrist, lequel n'est plus une personne individuelle mais un collectif, l'addition de tous les ennemis de l'Église. Ce système d'interprétation morale de l'Apocalypse, qui n'est évidemment pas faux sauf s'il prétend supplanter la première interprétation obvie de l'Apocalypse à savoir la prophétie des tout derniers temps de l'Église avant la Parousie, résolument adopté par saint Augustin et saint Jérôme, est en vogue pendant tout le Moyen-Âge, et les commentateurs scolastiques qui vont dans ce sens sont innombrables. «Tous ces commentaires contiennent surtout des applications morales relatives à la lutte des méchants contre les bons. Quelques-uns toutefois entendent certaines parties de l'Apocalypse de la fin des temps et renfermant des données eschatologiques». C'est-à-dire que l'interprétation première et obvie de l'Apoc de saint Jean n'est pas complètement occultée ni obscurcie, mais le sens premier passe, à tout le mieux, au second plan, et les sens seconds prennent quant à eux indûment la première place.
"Avec Joachim de Flore, en plein Moyen-Âge pourtant, ce qui montre que le système d'interprétation purement moral, allégorique, de l'Apocalypse, ne sera jamais le seul dans l'Église, on revient, quoique de manière hétérodoxe, au premier sens de l'Apocalypse, à savoir décrire la fin des temps de l'Église et ce qui doit la suivre selon la seconde acception du terme. Le problème, c'est que le moine de Flore mélange bougrement les données, très-notamment en voyant la fin des temps à son époque, transmutant en outre le Millenium en une sorte d'Église monacale illuminée du sens ouvert et plénier de l'Écriture, son fameux ætas monacorum ; mais, positivement, il reconcrétise l'Antéchrist en une personne individuelle, ce qui est la seule version catholique ; et pour lui, cet Antéchrist-personne sera... le pape qui rejettera le sens prophétique des Écritures ! Pour lui donc, l'Antéchrist-personne sera un pape... anti-prophétique, aloge, c'est-à-dire, dans son esprit, un pape néo-pharisien, exactement au même titre que Caïphe, le dernier «pape» de l'église juive synagogale, l'était (vision des choses très-prophétique en effet...!!). Plus loin dans le temps, Wycliff, précurseur de Luther, prend dans le moine de Flore la réinterprétation individuelle de l'Antéchrist et surtout l'application qu'il en fait au pape, ce que bien sûr Luther s'empressera de cautionner à sa manière teutonne brutale et passionnelle, interprétant quant à lui le personnage maudit de l'Antéchrist-personne en l'assimilant à... tous les papes en corps d'institution, excusez du peu, et non plus seulement au seul tout dernier pape, après cependant avoir boudé l'Apocalypse dans ses premiers temps.
"En 1329, Nicolas de Myre, toujours et encore en plein Moyen-Âge donc, sort lui aussi du sens moral pour interpréter cette fois-ci l'Apocalypse comme une histoire globale de l'Église, «depuis sa fondation jusqu'à la fin des temps», qu'il divise en sept âges, interprétation qui sera reprise quelques siècles plus tard par le vénérable Barthélémy Holzhauser, ce dernier se cantonnant cependant à commenter les seuls trois premiers chapitres de l'Apoc de saint Jean ayant trait aux sept églises. Dans cette optique historiciste, la fin des temps revient, néanmoins timidement, seulement derrière l'Histoire (cf. mon commentaire interprétatif des sept églises apocalyptiques, au lien suivant, montrant que nous sommes à la fin de Philadelphie et non de Sardes, comme certains conservateurs peu éclairés l'ont cru bien à tort : https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/sommes-nous-a-sardes-ou-a-philadelphie-voire-deja-a-laodicee?Itemid=1).
"Après les protestants qui, derrière Luther, avaient souligné en rouge vif que la grande Prostituée de Babylone décrite et dénoncée dans l'Apocalypse ciblait en première ligne la Rome pontificale et le pape lui-même (... ce qui n'est pas faux, si l'on applique cette interprétation au seul tout dernier pape de l'Église catholique ; voir à ce sujet mon article L'Antéchrist-personne devant clore notre fin des temps sera-t-il... le dernier pape LÉGITIME de l'Église catholique ?, au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/AntechristDernierPapeLEGITIMEMisEnForme.pdf), les jésuites avaient réactionnairement pris le contre-pied à faux en faisant un distinguo entre la Rome païenne et la Rome pontificale, mais positivement en poursuivant le recentrage interprétatif de l'Apocalypse sur une prophétie réelle et véritable des tout derniers temps de l'Église avant la Parousie, avec de nombreuses variantes selon les auteurs.
"«Cependant, dès la seconde moitié du XVIIIème siècle, les rationalistes ont cessé de voir dans l'Apocalypse une prophétie de l'avenir». C'est devenu pour eux uniquement une histoire complètement passée et trépassée ayant lointainement eu lieu au temps de saint Jean : «la lutte de l'Église contre l'empire païen de Rome», et c'est tout. Circulez, bonnes gens chrétiens, y'a rien à voir ni à glaner dans l'Apoc de saint Jean pour votre Foi. Puis, sur cette lancée agnostique hypocritement négationniste, sont venus se greffer comme autant d'avatars encore plus radicalement destructeurs du texte inspiré de saint Jean, les interprétations exégétiques modernistes de l'Apocalypse, tâchant de découper à la tronçonneuse en morceaux d'auteurs et d'époques fort différents, les différentes visions de saint Jean, contre l'unité pourtant certaine du texte divinement inspiré.
"De tout ceci, l'auteur de l'article du DTC conclut avec une grande sagesse, que je vous recommande vivement de bien méditer Monseigneur Jean Bondu : «S'il fallait choisir entre un aussi grand nombre d'interprétations ou simplement indiquer nos préférences, nous serions fort empêché. Sans fixer notre choix, nous écarterions toute explication qui est inconciliable avec le caractère PROPHÉTIQUE, que la tradition constante de l'Église a reconnu à l'Apocalypse». L'Apocalypse est en effet d'abord et essentiellement une Prophétie. Et quoique le rédacteur du DTC, réductionniste à la moderne dans ses dernières lignes conclusives (... sans doute pour ne pas faire trop "vieux jeu" !), n'applique, quant à son opinion purement personnelle, que quelques chapitres seulement de l'Apocalypse à la fin des temps, il reconnaît très-clairement qu'elle est d'abord une prophétie des derniers temps, et ne donne pas la note de catholicité à ceux qui le dénient. Or, étymologiquement, «Prophétie» signifie : «Toute prédiction faite par quelqu'un qui prétend connaître l'avenir» (Larousse) ; ou encore, mieux dit : «Annonce d'événements futurs par une personne sous l'inspiration divine» (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales ― CNRTL).
"C'est-à-dire, on l'a déjà compris, que toute interprétation de l'Apocalypse est valable sous réserve de ne pas supprimer le sens prophétique du texte inspiré, comme décrivant formellement les tout derniers temps de vie de l'Église militante ici-bas avant la Parousie, qui est son tout PREMIER sens, le sens obvie, dont je rappelle qu'il était l'unique et le seul que connaissaient les premiers Pères de l'Église qui commentaient l'Apocalypse dans les deux-trois premiers siècles chrétiens de notre ère, et qui donc étaient chronologiquement le plus près de la pensée réelle de saint Jean lorsqu'il rédigea l'Apocalypse" (fin de citation).
Maintenant, vous me dites, voulant prendre hypothétiquement en compte mon affirmation que nous sommes à la fin des temps apocalyptiques de l'Église, mais que voulez-vous que je dise aux confirmands dimanche dernier ? Leur faire peur en brandissant devant leurs yeux l'épouvante de l'Apocalypse, etc. ? Cette question, Monseigneur, revient à se demander ce qu'auraient eu à répondre de par Dieu la très-sainte Vierge, saint Jean et les saintes femmes, tremblants de tous leurs membres en assistant Jésus-Christ se tordant comme un ver et non un homme sur le bois de la Croix du salut en attendant sans attendre sa mort ignominieuse, ce qu'ils auraient eu à répondre disais-je, si quelqu'un leur avait demandé ex abrupto de faire le témoignage de leur Foi, là, là, là, tout-de-suite, hic et nunc, dans la situation contextuelle atroce de la Passion. Oh !, Monseigneur Jean Bondu ! Que bien dire, en effet, de la Foi, quand Celui qui est tout l'objet de cette Foi est MAUDIT de Dieu dans son for externe, comme l'enseigne le Deutéronome de celui "qui est pendu au bois de la croix" (XXI, 23) ? Qu'Il est "fait PÉCHÉ pour notre salut" (II Cor V, 21) ? Sous "la puissance des ténèbres" (Lc XXII, 53) ? Dans une "si grande contradiction" (He XII, 3) avec sa mission messianique qui semble tellement prouver Son imposture ? Quand tout, dans son for externe, semble montrer que s'Il est "fait péché", c'est... pour la damnation et non pour le salut ? Humainement parlant, il n'y a rien à dire, en fait, lorsque la Providence de Dieu nous fait vivre et mourir la malédiction soit du Christ soit... de l'Église-Épouse, comme de nos jours. Il y a juste à savoir, par la fine pointe crucifiée de la Foi faisant vivre notre âme chrétienne, que c'est le chemin de Dieu à suivre, un point c'est tout. Il n'y a certes rien à dire, disais-je, mais il n'y a surtout pas à se voiler la face devant cette réalité crucifiée, autant pour le salut de sa propre âme que pour celles des fidèles dont on a charge, quand on est clerc ou grand'clerc du Seigneur...
Persuadez-vous bien en effet, Monseigneur, qu'il en est exactement ainsi pour l'Église-Épouse de nos jours. Elle est parfaitement maudite de Dieu quant à ses Mœurs ecclésiales entendues au sens large, crucifiées de par le Concordat napoléonien qui attente hérétiquement au criterium de validité des Sociétés politiques enseigné par saint Paul en Rom XIII, puis, par la suite des temps modernes, en réputant désormais valides, depuis ce diabolique Concordat qui s'est voulu archétypal, les démocraties post-révolutionnaires constitutionnellement athées (ce qui touche éminemment les Mœurs, qui sont objets de l'infaillibilité de l'Église au même titre que la Foi, comme je l'ai expliqué dans le grand détail aux Pères de La Salette dans mon dernier article que vous avez lu avec attention, puisque vous y avez réagi par votre longue lettre), et l'Église-Épouse de nos jours est plus encore maudite de Dieu quant à la Foi, de par Vatican II, très-notamment par la Liberté religieuse, abominable anti-doctrine à caractère hérétique formel, et pire encore, si l'on va au fond théologique de la question, car il s'agit en fait d'une véritable apostasie de la doctrine du Christ-Roy au for public, où l'homme moderne prétend orgueilleusement y prendre la place de Dieu, béni et approuvé en cela, ... ô abomination de la désolation dans le Lieu-Saint !, par la gent d'Église, à commencer par tous les papes vaticandeux et post actuels, de Paul VI à François. La Liberté religieuse est en effet un rejet total, un contre-tacle radical de l'encyclique du pape Pie XI, Quas Primas, dont le centenaire, avez-vous rappelé dans votre sermon aux confirmands, sera fêté l'année prochaine par l'Église... dans la folie la plus totale et la plus insensée, puisqu'en parallèle cette Église moderne ne rejette nullement l'anti-doctrine de la Liberté religieuse qui lui est directement et antinomiquement opposée !!
Mais nous n'y pouvons rien, et il faut désormais vivre et mourir "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Vous, à votre place d'évêque. Et moi, à ma place de simple laïc ayant mission de prophète (car qui dit la vérité à l'Église actuelle EST prophète du Seigneur, quand bien même il voudrait ne l'être point du tout).
Je me rends compte, en finissant cet écrit, que je vous... enseigne au sens fort, sur la fin des temps, moi le "membre enseigné", et vous le "membre enseignant". N'en soyez pas humilié, Monseigneur, cela m'humilie autant que vous sinon plus. Ne croyez pas que cela me fait plaisir, bien au contraire. En vous écrivant, j'ai le visage de mon âme en pisse-vinaigre, surtout si je fais retour sur ma pauvre misère de personne, car normalement, ce devrait être à VOUS, évêque, à m'enseigner ces choses de la fin des temps, nous sommes là, dans notre échange épistolaire, en pleine situation contre-nature, une situation de... fin des temps, précisément. C'est certes très à la mode en nos temps synodaux de fonctionner cul par-dessus tête, les laïcs à rang d'égalité avec les évêques et même avec le pape, mais quant à moi, je ne marche pas du tout dans cet attentat synodal dont François se rend très-coupable contre la Constitution divine de l'Église, dont la nature est d'être fondamentalement hiérarchisée (et le concept "hiérarchie" ne peut théologiquement pas plus se compatibiliser avec le concept "synodal", que le feu d'avec l'eau, contrairement à ce qu'osent formuler les membres complètement fous de folie totale de ce synode honteusement dérangé, à commencer par François ― en fait, nous sommes là dans une sorte d'essai non-transformé de pseudo-millénarisme ecclésial insensé, où tous les chrétiens sont censés être "rois et prêtres", comme le prophétise l'Apoc de saint Jean de la condition du chrétien dans le futur Millenium, nouvelle économie de salut qui sera parousiaquement donnée par Dieu et non pas par l'homme, et surtout pas par l'homme d'Église...).
Quand bien même je n'ai plus votre texte sous les yeux à cause d'un effacement accidentel de votre courriel sur mon ordinateur (... vraiment bien étrange, bien bizarroïde, cet effacement...), je me souviens fort d'une phrase que vous y avez écrite, qui m'a vraiment interpellée, à savoir que, je vous résume, ce que vous dites, le message apocalyptique de votre article envoyé aux Pères de La Salette, qui implique que l'Église est «faite péché pour notre salut», ne peut même plus être compris des gens actuels, surtout s'ils sont catholiques. Ahdonques Monseigneur ! En serait-il vraiment bien ainsi que vous le dites...?! Mais, mais si c'est effectivement bien le cas, comme hélas c'est plus que probable que ce le soit, savez-vous ce que cela signifie, Monseigneur ? Cela signifie que, sur le plan spirituel, tout le monde contemporain est fou de folie totale et pénétré du mensonge de Satan, quand je suis le seul à rester les pieds bien dans la Vérité de Dieu quant à "l'aujourd'hui de l'Église" (je serai donc le dernier des Mohicans...) ! Ne comptez pas sur moi pour en faire un complexe de supériorité, ni non plus d'infériorité, quand la phrase forte que je viens d'écrire n'est qu'un simple et réel constat, si ce que vous supposez est vrai, comme hélas il est trop possible que ce soit le cas (ma longue expérience des réactions des gens, qu'ils soient tradis ou modernes, devant mon message prophétique quant à "LA PASSION DE L'ÉGLISE", ne souscrivant en effet que trop bien à cette hypothèse très-pessimiste que vous faites). Mais si la Parole prophétique vraie de "l'aujourd'hui de l'Église" ne peut plus pénétrer les âmes des fidèles actuels, cela signifie que notre contemporanéité est dans la situation alarmante ainsi décrite dans la Ste-Écriture : "Le Seigneur a regardé du haut du Ciel sur les enfants des hommes, pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent ou qui cherche Dieu. Tous se sont détournés, ils sont tous devenus inutiles. Il n'y en a point qui fasse le bien, il n'y en a pas un seul. Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se servent de leurs langues pour tromper ; le venin des aspics est sous leurs lèvres !" (Ps XIII, 1-3 & Ps LII, 3-4)
Alors, en effet, que les vérités que j'expose prophétiquement depuis si longtemps à qui veut bien salutairement les entendre et saisir sont extrêmement simples et fortes de la Force de Yahweh Sabaoth (et, ... Deo gratias !, cette Force divine pleine de Joie éternelle victorieuse caparaçonne invinciblement mon âme d'avorton de prophète), alors, alors, si ces vérités ne peuvent plus être comprises de mes contemporains, surtout quand ils sont cathos, et plus encore lorsqu'ils sont prêtres et évêques ou papes du Seigneur, qu'ils soient par ailleurs modernes ou tradis, la conclusion d'un tel constat ne peut qu'être extrêmement... ALARMANTE. Cela veut juste dire que tous mes contemporains, pusillis cum majoribus, sont sous la malédiction divine bien consignée par saint Paul quant à la dernière génération d'hommes devant voir l'avènement du règne de l'Antéchrist-personne, paraissant "avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. C'est pourquoi Dieu leur enverra une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'auront pas cru à la vérité, mais qui auront consenti à l'iniquité, soient condamnés" (II Thess II, 10-11).
Et vous, évêque actuel, qui de toutes façons avez une grande responsabilité morale et charge d'âmes devant Dieu, si le Ciel vous donne la grâce de vous convertir à "LA PASSION DE L'ÉGLISE" qui est la vérité de "l'aujourd'hui de l'Église", car vous n'y êtes visiblement pas converti du tout (il serait d'ailleurs plus juste de dire que vous n'en avez nulle conscience), alors, votre devoir sera d'y affermir vos frères dans la Foi, c'est-à-dire dans LA vérité ecclésiale de notre temps de la fin des fins ultimes. En prenant les mots et les agirs que le Saint-Esprit vous inspirera, à votre place et fonction sacrée, pour bien montrer l'état de péché matériel où gît l'Église contemporaine (ce qui, certes, ne sera pas facile : un seul évêque moderne a eu ce courage de martyr, ces dernières années, de prêcher publiquement à peu près bien "LA PASSION DE L'ÉGLISE", à savoir l'américain Mgr Joseph Strickland, et il a tout-de-suite été crucifié par Caïphe II, ... oh pardon !, par François).
C'est pour que le Bon Dieu vous donne cette grâce capitale, pour votre âme et dans votre fonction d'évêque auxiliaire, à vocation, sans doute, peut-être, de prendre un jour la succession de Mgr d'Ornellas (... si tant est qu'il reste encore un laps de temps ecclésial avant l'ouverture du règne de l'Antéchrist-personne...), que je vous mets dans ma prière devant Dieu, Monseigneur Jean Bondu,
Et sollicite, genou en terre comme il convient à un laïc devant un évêque, et même son évêque puisque je gîte en Ille-et-Vilaine, votre bénédiction épiscopale.
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
https://www.eglise-la-crise.fr/
PS : Vous êtes intrigué de savoir qui je suis. Je pense qu'il est vain et inutile pour l'instant de me faire plus personnellement connaître de vous. Comme avait dit le comte de Chambord, qui était le prétendant légitime au trône des roys de France fin XIXème siècle : "Mon principe est tout, ma personne n'est rien". C'est la Prophétie de Dieu qui compte, et, en vérité, elle n'a nul besoin de la personne du prophète pour exister, elle se suffit tellement à elle-même qu'elle peut très-bien employer, pour se manifester aux hommes, une... ânesse de Balaam (Nb XXII), c'est-à-dire une bête privée de sagesse et d'intelligence... ce qui est à peu près mon cas, je pense, sur le plan humain. Souvent, on veut connaître le prophète pour pouvoir ingénument s'autoriser à mépriser la Prophétie de Dieu elle-même, dont il n'est rien d'autre que le vecteur et "serviteur inutile", c'est en effet la toute première réaction de l'homme fils d'Adam pécheur en face de la Prophétie. Et c'est bien pourquoi saint Paul avertit : "Ne méprisez pas les prophéties" (I Thess V, 19-20)...
Brimborion. "Petit objet de peu de valeur", "Fait sans importance", "L'ensemble des éléments vulgaires et futiles" (CNRTL).
Depuis mon dernier article sur La Salette paru le 3 octobre dernier, des choses apparemment excessivement importantes sont arrivées dans l'Église. Et cependant, sur le plan spirituel et théologique, si l'on va au fond de cesdites choses, elles ne valent tellement rien de rien, ne rajoutant au mysterium iniquitatis que mysterium iniquitatis déjà connu et enregistré, qu'il est impossible de ne pas penser au proverbe latin Parturient montes ; nascetur ridiculus mus, les montagnes sont en travail d'enfantement ; et elles ont accouché d'une souris ridicule.
Voilà qui s'applique tout particulièrement au Document final du synode sur la synodalité ― Pour une Église synodale : communion, participation, mission (26 octobre 2024). Tout le monde se fout de ce texte écrit en langue de buis, insupportablement technocratique, abscons et abstrait, contemplant sans cesse le dieu de l'Inconnaissable, préparé par d'assommants et très-longs papotages, popotes et popotins, que François n'a même pas relevé par une exhortation apostolique, et dont il a fallu attendre un long mois la traduction française de l'italien originel... Mais paradoxalement, à ce texte filandreux à longs fils d'haricots mal sélectionnés, immangeables et indigestes, qui apparemment fait honte même à ceux qui ont accouvé cette souris ridicule, il est donné une incroyable autorité magistérielle, qu'a bien fort soulignée le pape François en disant qu'il participe du "Magistère pontifical", ce qui est très-clairement dire qu'il est doté de l'infaillibilité ecclésiale de par le Magistère ordinaire & universel (Dom Paul Nau, bénédiction de Solesmes, a magistralement exposé, en effet, dans deux très-savants articles écrits dans les années 1960, que le Magistère pontifical est intégré de soi au Magistère ordinaire & universel doté de l'infaillibilité). Et c'est bien pourquoi François, donnant à ce document quasi l'autorité d'une nouvelle... Constitution divine ecclésiale remplaçant l'ancienne fondée par le Christ Lui-même (excusez du peu), range tous les évêques du monde entier à devoir rendre sévèrement des comptes sur sa mise en application le-petit-doigt-sur-la-couture-du-pantalon dans leurs diocèses respectifs.
Justement, lisons bien le commentaire du pape sur ce Document final, il est fort révélateur, fort intéressant. François commence par déclarer que "[le Document final] participe au Magistère ordinaire du Successeur de Pierre et, en tant que tel, je demande qu'il soit accepté" (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2024-11/synode-pape-document-final-doit-etre-accepte-comme-magistere.html). Puis, il poursuit en disant que "celui-ci [le Document final] «n'est pas strictement normatif» et que «son application nécessitera plusieurs médiations». «Cela ne signifie pas qu'il n'engage pas les Églises à faire dès maintenant des choix cohérents avec ce qui y est indiqué»" (ibid.).
Comprenons bien ce que dit François, et ne croyons surtout pas voir de la contradiction dans ses propos. À première vue superficielle, certes, on pourrait penser effectivement qu'il y a de la contradiction entre le fait de déclarer le Document final participatif de l'infaillibilité magistérielle d'une part, et d'autre part, dire qu'il n'est pas normatif. Car en soi, tout ce qui est couvert par l'infaillibilité ecclésiale est normatif. Mais, en vérité, il n'y a nulle contradiction dans le propos de François.
La pensée profonde du pape est en effet premièrement de donner la note d'infaillibilité magistérielle à la nouvelle direction constitutionnelle que le Document final fait emprunter à l'Épouse du Christ, l'Église.
Or, deuxièmement, quelle est cette nouvelle direction ? C'est de remplacer le dogmatique christique par l'immanentisme pseudo-pneumatologique, lequel ne fonctionne jamais selon le mode normatif. C'est-à-dire que l'Église n'est plus censée vivre de la grâce surnaturelle salvifique que par une révélation sans cesse nouvelle et renouvelée donnée à tous ses membres, qui recommence tous les jours que Dieu fait, singulis diebus, et qui n'est pas connue d'elle avant que cette dite nouvelle révélation se manifeste de par le Saint-Esprit. C'est bien pourquoi celui qui n'était alors qu'évêque et qui depuis est devenu cardinal, Mgr Arthur Roche, l'actuel préfet de la Congrégation pour le culte divin, disait, pour expliquer la nouvelle ecclésiologie adoptée par les modernes : "La constitution dogmatique de Vatican II sur l'Église, Lumen Gentium, est passée d'un modèle de l'Église en tant que «société parfaite» à la notion biblique de l'Église en tant que «peuple pèlerin de Dieu»" (https://www.thetablet.co.uk/features/2/21572/arthur-roche-prefect-under-pressure).
Dans cette optique, évidemment, rien ne peut plus être définitivement... normatif. Quand vous êtes pèlerin et que vous êtes en train de péleriner, ça veut dire que vous n'êtes pas arrivé au but quoique vous y rendant. Sur le plan doctrinal, voilà qui signifie donc que le Dogme du Christ n'est pas encore connu par le "peuple de Dieu", il ne fait que s'y acheminer dans le tâtonnement et la recherche obscure (comme d'ailleurs Isaïe décrit l'état des gens à la fin des temps : "Nous tâtonnons comme des aveugles le long des murs, nous marchons à tâtons comme ceux qui n'ont pas d'yeux ; nous nous heurtons en plein midi comme dans les ténèbres, nous sommes dans l'obscurité comme les morts" ― LIX, 10 ; ce qui, soit dit en passant, décrit à merveille le style rédactionnel du Document final...!).
Et c'est pourquoi François dit que le Document final, promulgué un jour donné de pèlerinage de la vie de l'Église, ne saurait donc être normatif de par lui-même, selon la nouvelle ecclésiologie adoptée. Car la Révélation se fait désormais à l'homme dans l'évolutionnisme progressiste, ce qui était normatif hier ne l'est pas forcément aujourd'hui, et encore moins demain. Et cela ne peut devenir relativement normatif que par l'acquiescement de toute l'Église comprise comme le "peuple pèlerin de Dieu" en cheminement et tâtonnement (nous ne sommes plus dans une Ecclesia doctrinalement scellé et fixé intrinsèquement par le dogme infaillible du Christ s'étant révélé explicitement il y a 2 000 ans), et seulement le temps de cet acquiescement, et seulement de la manière ecclésiastique locale dont ledit peuple pèlerin y acquiesce, qui peut infiniment varier selon les peuples et les cultures ; c'est ce à quoi fait allusion le pape lorsqu'il dit que "son application [du Document final] nécessitera plusieurs médiations" par consultations dans le sein du peuple pèlerin de Dieu, pour que le Document final soit relativement normatif, dans une fourchette spatio-temporelle de temps donnée.
C'est donc dans ce sens parfaitement hérétique que le pape François nous dit que le Document final n'est pas normatif, uniquement parce qu'il faut, selon la nouvelle ecclésiologie, que "le peuple pèlerin de Dieu" y donne ultérieurement son placet, précisément en le mettant, pour sa part, en œuvre, et pas forcément exactement de la même manière que préconisé dans le texte, selon les différenciations spécifiques des églises locales (c'est justement en se référant à ce principe synodal parfaitement hérétique en ce qu'il est non-dogmatique que François a biaisé il y a quelques mois avec les évêques africains refusant Fiducia supplicans, voulant frauduleusement croire et faire accroire que s'ils le refusaient, c'était non pas à cause de l'hétérodoxie viscérale de l'abominable Déclaration, comme c'est éminemment le cas, mais en raison soi-disant d'une différenciation basée sur des spécificités d'églises locales, parfaitement admissible dans la nouvelle ecclésiologie ; François, pour autant, ne faisant rien d'autre que montrer par-là que la nouvelle théologie ecclésiale conçue par les modernes est doctrinalement à géométrie variable, et donc, en soi, non-normative...).
Mais par contre, ce qui est strictement et rigoureusement normatif, c'est qu'il n'est désormais absolument plus permis d'emprunter ou faire emprunter à l'Église un autre chemin que celui... non-dogmatiquement normatif qui est désormais emprunté, dont le Document final est pierre milliaire que le pape veut très-importante. Et c'est pourquoi ce nouveau chemin, de soi donc non-normatif quant à lui, est normativement donné comme à croire de Foi, de fide, comme étant formellement couvert par l'infaillibilité ecclésiale...!
Tout le monde catholique en effet est strictement obligé de l'emprunter, ce nouveau chemin, à commencer par les évêques, d'où l'oukase du pape à leur endroit, quant à ce Document final : "Cela [que le Document final soit non-normatif] ne signifie pas qu'il n'engage pas les Églises à faire dès maintenant des choix cohérents avec ce qui y est indiqué", car "il correspond à ce que François a affirmé en octobre 2015 sur la synodalité : qu’elle est «le cadre interprétatif adéquat pour comprendre le ministère hiérarchique»" (ibid.). C'est pourquoi "le Souverain pontife confirme que le chemin synodal lancé en octobre 2021 et au cours duquel l'Église à l'écoute de l'Esprit Saint a été appelée «à lire sa propre expérience et à identifier les pas à entreprendre pour vivre la communion, réaliser la participation et promouvoir la mission que Jésus-Christ lui a confiée», se poursuit dans les Églises locales, en faisant du Document final un trésor précieux. Le texte a été «voté et approuvé par l'Assemblée». Le Pape François l'a également approuvé et, en y imposant sa signature, en a ordonné la publication, pour «s'unir au "nous" de l'Assemblée»" (ibid.). Ce charabia-langue de buis de la phrase finale est là encore très-révélateur, il veut signifier que l'Assemblée ecclésiale jouit de l'infaillibilité non pas parce que le pape s'unit à elle et uniquement à cause de cela, comme la théologie traditionnelle l'enseigne, mais au contraire, que c'est elle, l'Assemblée ecclésiale du "peuple pèlerin de Dieu", qui est d'abord infaillible de par elle-même, et c'est pourquoi, subséquemment, le pape s'oblige à s'unir à cette Assemblée, et surtout est constitutivement obligé de s'y unir, selon la nouvelle ecclésiologie pseudo-pneumatologique désormais adoptée. Nous sommes là en plein renversement cul par-dessus tête de la véritable théologie catholique...
C'est pourquoi encore "François a ajouté que le Document final contient des indications qui peuvent déjà être mises en œuvre dans les Églises locales et dans les regroupements d'Églises [... cassant complètement les structures de droit divin de l'Église, celles diocésaine, curiale, etc., pour ne plus envisager que des regroupements pseudo-ecclésiaux faits sous le modus charismatique et/ou démocratique...], en tenant compte des différents contextes, de ce qui a déjà été fait et de ce qui reste à faire, pour apprendre et développer toujours mieux le style propre à l'Église synodale missionnaire [entendez : l'ecclésiologie spécifique de la nouvelle Église pseudo-pneumatologique vivant selon une nouvelle économie de salut pseudo-millénariste, que François tâche de mettre en route]" (ibid.). Et tout le monde a plutôt intérêt à suivre la baguette du chef d'orchestre, car "désormais, a écrit le Souverain pontife, «dans le rapport prévu pour la visite ad limina, chaque évêque aura le soin de rapporter quels choix ont été faits dans l'Église locale qui lui a été confiée par rapport à ce qui est indiqué dans le Document final, quelles difficultés ont été rencontrées, quels en ont été les fruits»" (ibid.).
Mais qu'est-ce que ce Document final contient donc de si important, que le pape François lui donne pratiquement l'autorité d'une nouvelle Constitution divine de l'Église, rien de moins, en effet...? Ce pondéreux, infiniment hétérodoxe et très-hypocrite texte de 53 pages, fruit très-véreux de quatre longues années interminables de réunions verbeuses de toute l'Église rempilant sur d'autres réunions verbeuses de toute l'Église, des bla, bla, bla, renchérissant sur des bla, bla, bla, s'avère être en fait ecclésialement LE VATICAN III DU VATICAN II. C'est-à-dire qu'en se donnant rang d'Assemblée magistérielle infaillible, de volonté pontificale explicite, les auteurs de ce Document final qui en est le fruit pervers désenveloppent et concrétisent pseudo-théologiquement dans l'ad extra actuel de l'Église les sous-marins amphibologiques hétérodoxes dont le concile moderne montinien est truffé. Le tout consistant principalement à théoriser (Vatican II) puis prétendre mettre en œuvre (Document final ou Vatican III) une nouvelle économie de salut des plus hérétiques-antichristiques pour l'Ecclesia.
En fait, il s'agit pour nos clercs et grand'clercs modernes actuels de s'imaginer fabriquer hic et nunc par l'homme ce que Dieu se propose de faire après la Parousie, vouloir instaurer le futur Millenium par mains d'homme et non attendre que ça le soit par Mains de Dieu, de manière acheiropoïète, c'est-à-dire non-faite de mains d'homme. Or, l'homme est radicalement impuissant à créer quoi que ce soit dans l'ordre surnaturel de la grâce, quand Dieu seul, par son Verbe-Christ, a cette surnaturelle toute-puissance. Ce qui est éminemment le cas, bien sûr, pour la fondation d'une nouvelle économie de salut à instaurer parmi les enfants des hommes. C'est en faisant allusion à cette impuissance radicale de l'homme dans l'ordre surnaturel, que Jésus a dit le soir du Jeudi-Saint : "Sans Moi, vous ne pouvez rien faire" (Jn XV, 5).
Vouloir donc instaurer par voie humaine une nouvelle économie de salut, comme il appert de ce Document final, c'est ni plus ni moins se livrer sataniquement à mettre en œuvre le péché de l'Antéchrist-personne qui, lorsqu'il paraîtra, prétendra "changer les temps et les lois" (Dan VII, 25). C'est-à-dire qu'il prétendra, dans un orgueil luciférien, instaurer lui-même le Millenium, ou plutôt, cet impie chef des impies "pensera qu'il pourra" (ibid.) le faire, nous précise fort judicieusement le prophète vétérotestamentaire. Car en fait, ce qu'il mettra en œuvre ne sera qu'une grande illusion de Millenium. Cette perversité, qui est selon Donoso Cortès le plus grand péché que peut commettre l'homme ici-bas, est donc de nos jours de plus en plus ouvertement mise en œuvre, et le plus damnablement possible parce que ce sont les gens d'Église qui la mettent en œuvre, à commencer par le pape moderne, quel qu'il soit.
C'est pourquoi ils appellent ainsi très-sûrement sur eux tous la très-grande Colère de Dieu, déjà révélée prophétiquement lorsque Notre-Dame de La Salette appelle les clercs prévaricateurs des temps modernes, des "cloaques d'impureté, (...) [qui] demandent vengeance, et la vengeance est suspendue sur leurs têtes [parce qu'ils] crucifient de nouveau mon Fils" (Secret de La Salette). Et effectivement, de vouloir remplacer la Constitution divine de l'Église donnée par le Christ par une nouvelle constitution, c'est crucifier de nouveau Jésus-Christ. Voilà qui était fulminé en 1846, et cela ciblait l'impureté intellectuelle et spirituelle des prêtres en général dès cette époque post-concordataire (et non point l'impureté charnelle, qui n'est pas du tout le sujet, comme on l'a trop cru, de la violente diatribe de Notre-Dame de La Salette contre les prêtres dès le début du XIXème siècle).
Car cette perversion ecclésiologique actuelle n'est pas nouvelle du tout, elle n'est pas du tout propre à François, on se tromperait étrangement à le croire, c'est elle déjà que les Constitutionnels civils voulaient mettre en grand'œuvre lors de la Révolution française, s'appuyant sur le richérisme ecclésial ultra-démocratique d'Edmond Richer, mais heureusement barrés à l'époque par le pape Pie VI ; et c'est encore elle, cette perversion, que le pape Pie VII cette fois-ci, loin de la barrer et rembarrer comme son prédécesseur l'avait fait, cautionnera des plus damnablement, en commençant lui-même, pape, à la mettre en œuvre par le diabolique Concordat napoléonien, en 1801. La suite pontificale suivra, et François ne fait rien d'autre que finir les phrases que ses prédécesseurs modernes post-concordataires ont commencées... C'est donc bien dès le tout début du XIXème siècle que le Clergé concordatisé, surtout celui français, n'est plus qu'un "cloaque d'impuretés", la Reine des prophètes à La Salette avait bien raison, ce qui va sans dire.
Je viens d'écrire que l'Antéchrist-personne "pensera qu'il pourra" (Dan VII, 25) instaurer la nouvelle économie de salut du Millenium. C'est de l'imagination, du rêve, autrement dit, et un rêve qui est péché intellectuel impur et plein d'orgueil luciférien, puisqu'il s'oppose à la Réalité métaphysique de Dieu et de son Agir véritable. Or, il n'est pas anodin de noter que dans l'encyclique Fratelli tutti, le pape François phantasme beaucoup sur le verbe "rêver", à propos de sa "civilisation de l'amour" émasculée de Dieu le Père, à l'instar de La belle au bois dormant du conte initiatique, ainsi que, surpris, je le notais et le faisais remarquer dans l'article dénonçant la grande perversité de cette encyclique (cf. https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/mais-ou-est-donc-dieu-le-pere?Itemid=1).
Ayant d'ailleurs pour ma part dénoncé moult et moult ce venin diabolique de la synodalité hérétique moderne dans plusieurs de mes récents articles, je ne vois rien d'autre, dans ce Document final, que je m'honore de n'avoir lu que dans les très-grandes diagonales, qui mériterait une nouvelle analyse. J'en tirerai par les cheveux simplement le § 66, pour qu'on saisisse bien que ce que le pape, un pape François complètement et radicalement illuminé et fier de l'être, entend par "Église synodale missionnaire", est en fait une Ecclesia pseudo-pneumatologique, c'est-à-dire voulant vivre uniquement du Saint-Esprit, et dont la base ecclésiale constitutive est presque uniquement le charisme :
"§ 66. ― La mission implique tous les baptisés. La première tâche des laïcs, hommes et femmes, est d’imprégner et de transformer les réalités temporelles selon l’esprit de l’Évangile (cf. LG 31.33 ; AA 5-7) [d'emblée, nous sommes là en plein dans ce que j'ai appelé dans mes écrits "la gnose chrétienne-laïque" : il ne s'agit plus pour le chrétien d'établir le Règne du Christ dans le monde en révélant explicitement le Christ à ce monde et donc en l'y convertissant, mais seulement d'imprégner et imbiber le monde d'un esprit chrétien, qui n'est que surcroît non-substantiel du Royaume de Dieu, sans que le monde ait à se convertir au Géniteur divin de cet esprit chrétien, à savoir Notre-Seigneur Jésus-Christ, sans que le monde ait à changer quoi que ce soit de ce qu'il est dans son être post-révolutionnaire actuel complètement athée et antichristisé...]. Le processus synodal, soutenu par une impulsion du pape François (cf. Lettre apostolique sous forme de Motu proprio Spiritus Domini, 10 janvier 2021), a exhorté les Églises locales à répondre avec créativité et courage aux besoins de la mission [... chrétienne-laïque], en discernant parmi les charismes ceux qui doivent prendre une forme ministérielle, en se dotant de critères, d’instruments et de procédures appropriés. Tous les charismes ne doivent pas être configurés comme des ministères, ni tous les baptisés être des ministres, ni tous les ministères être institués. Pour qu’un charisme soit configuré comme ministère, il est nécessaire que la communauté identifie une vraie nécessité pastorale, et que cela s’accompagne d’un discernement effectué par le pasteur, avec la communauté, quant à l’opportunité de créer un nouveau ministère. L’autorité compétente assume la décision qui est le fruit d’un tel processus. Dans une Église synodale missionnaire, la promotion de formes plus nombreuses de ministères laïcs, c’est-à-dire de ministères qui ne requièrent pas le sacrement de l'ordre, est nécessaire et ceci, pas seulement dans le domaine liturgique [... donc, aussi dans le domaine liturgique ?! Est-il question ici d'inclure le laïc dans la liturgie transsubstantiatoire ?, ce qui, du même coup, invaliderait ipso-facto le Sacrement... On peut le craindre car on sait assez les théories modernes en matière liturgique, qui veulent que les messes sans peuple, sine populo, sont soi-disant théologiquement inférieures à celles où de nombreux fidèles sont réunis, cum populo : n'était-ce pas la thèse d'un certain Romano Guardini ?..."Le cœur de la théologie liturgique de Guardini était l’assemblée, et l’assemblée concrète. Sans elle, la liturgie est vide" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Romano_Guardini), voire même... invalide, si l'on va au bout du bout de cette pensée moderne parfaitement hérétique en matière liturgique]. Ces ministères peuvent être institués ou non. À une époque où les gens se déplacent de plus en plus facilement, il convient de réfléchir à la manière de confier des ministères laïcs en précisant les durées et les domaines où ils s’exercent".
On est là, c'est trop évident, trop frappant, en présence d'une volonté de refondation absolument radicale de l'Église, de fond en comble, incluant une tabula rasa implicite. Le texte est très-clair sur le fondement pseudo-théologique de cette nouvelle Ecclesia pseudo-pneumatologique, dont la base fondamentale, unique et essentielle, s'avère être le charisme, fruit de la soi-disant Action du Saint-Esprit dans la pâte sans levain de la Communauté ; le chef est bien toujours là, certes, mais il n'a plus comme mission que d'entériner obligatoirement ce que l'Esprit dit à l'Église-peuple pèlerin de Dieu, illustrant on ne peut mieux la maxime franc-maçonnique de Lafayette, aux temps de la Révolution française : "Puisque nous sommes leurs chefs, suivons-les !"
En vérité, il y a là, dans cet abominable Document final dont ce § 66 s'avère être une bonne synthèse, carrément la prétention impie et antéchristique de créer ex nihilo une nouvelle constitution "divine" pour l'Église... Quel orgueil sacrilège ! Quel blasphème contre Jésus-Christ !! Et comme cet orgueil impie sex-appeal l'Antéchrist-personne !!! Comment voulez-vous bien que le Bon Dieu ne permette point l'avènement du règne de l'Impie chef des impies dans ce monde puisque notre génération ecclésiale, depuis si longtemps, l'appelle fervemment avec tant d'ardeur et de perversité diaboliques...?!?
Le second brimborion dont je veux maintenant entretenir mon lecteur est l'encyclique du pape François sur le Sacré-Cœur de Jésus, Dilexit nos ― Sur l'amour humain et divin du Cœur de Jésus, 24 octobre 2024.
Ce long texte, que cette fois-ci je m'honore d'avoir lu en entier, est globalement très-traditionnel et d'une grande richesse spirituelle. Non seulement il n'y a rien à y dénoncer de subversif, mais il y a tout simplement à s'édifier soi-même, à genoux dans son âme, de ce que le pape François rappelle là très-heureusement de la Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, tellement utile et salutaire à l'homme qu'on pourrait dire que rien d'autre ne lui est autant salutaire et utile dans sa vie terrestre passagère.
Dilexit nos, Il nous a aimés, en effet, synthétise lapidairement en titre fort judicieusement le pape François, Jésus-Christ nous a aimés. Amour que symbolise et manifeste on ne peut mieux l'organe de son Sacré-Cœur.
Il ne nous a pas "aimés" par haine, comme d'un maître qui se rendrait propriétaire d'un esclave uniquement pour pouvoir jouir de son être sans y avoir aucun égard, mais par Amour divin d'amour, c'est-à-dire pour communiquer sa Divinité à notre être particulier. De le savoir et surtout d'en prendre personnellement conscience et d'en vivre, c'est le raccourci super-essentiel pour nous libérer de nous-mêmes, de notre "hommerie" (Montaigne) que saint Paul appelle le vieil homme incliné au péché. Car c'est dans le Cœur de Dieu via le Sacré-Cœur du Verbe-Fils éternel qui a en même temps, par sa très-sainte Humanité universelle qui contient toutes nos individualités particulières, communication très-intime avec chacun d'entre nous, avec notre spécificité personnelle particulière, que nous pouvons trouver et vivre l'homme nouveau arrivé à la "plénitude de l'âge", dans la perfection achevée de notre être personnel particulier, ce qui est tout le but de notre vie terrestre. Afin de goûter et jouir déjà dès ici-bas, en avancement d'hoirie, de la grâce divine qui fera de nous des co-Dieux participés dans l'Éternité bienheureuse... Quoi de plus catholique, donc, de plus beau, de plus revivifiant pour l'âme, que de nous reparler de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, comme le fait fort bien le pape François dans cette encyclique...
Je n'en citerais ici que son introduction magnifique et sa belle conclusion, qui résument très-bien toutes deux la profondeur spirituelle de l'encyclique elle-même :
"§ 1. [Introduction] ― «Il nous a aimés» dit saint Paul, en parlant du Christ (Rom VIII, 37), nous faisant découvrir que rien «ne pourra nous séparer» (Rom VIII, 39) de son amour. Il l’affirme avec certitude car le Christ l’a dit lui-même à ses disciples : «Je vous ai aimés» (Jn XV, 9-12). Il a dit aussi : «Je vous appelle amis» (Jn XV, 15). Son cœur ouvert nous précède et nous attend inconditionnellement, sans exiger de préalable pour nous aimer et nous offrir son amitié : «Il nous a aimés le premier» (I Jn IV, 19). Grâce à Jésus, «nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru» (I Jn IV, 16).
"(...) § 220. [Conclusion] ― Je prie le Seigneur Jésus-Christ que jaillissent pour nous tous de son saint Cœur ces fleuves d’eau vive qui guérissent les blessures que nous nous infligeons, qui renforcent notre capacité d’aimer et de servir, qui nous poussent à apprendre à marcher ensemble vers un monde juste, solidaire et fraternel [il est impossible de réaliser cela avec le monde actuel athée, auquel probablement pense le pape François dans cette phrase, mais pour autant, dans le principe de la question, ce qu'il rappelle ici, à savoir de faire de ce monde le Royaume de Dieu, mission de tout chrétien, est, en soi, fort juste]. Et ce, jusqu’à ce que nous célébrions ensemble, dans la joie, le banquet du Royaume céleste. Le Christ ressuscité sera là, harmonisant nos différences par la lumière jaillissant inlassablement de son Cœur ouvert. Qu’il soit béni !"
Si en effet je cite cette encyclique, c'est parce qu'elle montre fort bien la dualité anormale et même incroyable qui existe sur le Siège de Pierre, dans nos temps modernes. D'un côté, on a un prêche pontifical ordonné au bien de l'Église, d'un autre côté, un tout autre prêche du même Pontife est carrément ordonné à faire advenir le règne de l'Antéchrist dans l'Église, et le mal est beaucoup plus fort que le bien dans la personne, quelle qu'elle soit, des papes modernes, surtout bien sûr dans les derniers papes post-vaticandeux. C'est pour cela précisément que je range ce qui est pourtant en soi une très-belle encyclique sur le plan doctrinal, dans la catégorie des brimborions, c'est-à-dire des choses hélas de bien peu de poids pour renverser la tendance, changer la donne, faire basculer le plateau de la balance vers le bien. Mon chapitre précédent vient tout juste de montrer que l'esprit du pape actuel, François, est complètement antéchristisé, subverti par la doctrine de l'Antéchrist que manifeste tellement cette gnose luciférienne d'une pseudo-"Église synodale missionnaire", radicalement hérétique et destructrice de la Constitution divine de l'Église telle que le Christ l'a confectionnée par, ayons garde de l'oublier... son Sacré-Cœur, puisqu'elle est née ex corde scisso Ecclesia, Christo jugata, nascitur (De ce Cœur entr'ouvert [par la lance du soldat, après la mort du Christ en croix], l'Église, Épouse du Christ, prend naissance ― hymne de la messe du Sacré-Cœur de Jésus, dans le vetus ordo).
... Alors, mais alors, justement, comment bien expliquer qu'un pape puisse louer sincèrement le Sacré-Cœur de Jésus dans une encyclique intégrée de soi dans le Magistère pontifical infaillible, quand, dans le même temps, il détruit radicalement le plus grand'œuvre d'Amour du Sacré-Cœur de Jésus, qui est l'Église, de par son même Magistère pontifical infaillible auquel il veut, il l'a dit explicitement, que soit intégré le Document final...?!?
C'est cette formidable question véritablement apocalyptique de Janus à deux visages dans la personne pontificale moderne légitime qui m'intéresse énormément, et la raison pour laquelle j'ai cité cette encyclique récente du pape François dans ce nouvel article, car son occurrence la met fort bien en évidence et en exergue. La grande question, questio magna, qu'elle soulève en effet, elle et d'autres documents ou actions de ce même pape si décrié, et malheureusement la plupart du temps décrié à si juste titre, est, je le répète, la suivante : comment est-il possible de voir cohabiter dans la personne du pape légitime actuel, mais avant lui, bien avant lui, dans les personnes de tous ses prédécesseurs de papes modernes sur le Siège de Pierre depuis le Concordat de Pie VII, une vraie vie de Foi authentique, et, en même temps, la croyance enthousiaste à des doctrines parfaitement hérétiques voire apostates, radicalement destructrices de... cette même Foi... et, et, horresco referens, implacablement mises en œuvre maudite dans l'Église Universelle par cesdits papes ???
Or, la réponse à cette question, si troublante en soi, se trouve uniquement dans l'économie de la Passion du Christ revécue dans notre période moderne par l'Église, que j'ai synthétisée dans la thèse de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" (cf. https://eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/ExposePassionEglise2.pdf), et on ne la trouve et ne peut la trouver, cette réponse, nulle part ailleurs, car "LA PASSION DE L'ÉGLISE" seule manifeste la vérité de "l'aujourd'hui de l'Église".
Je commencerai par dire que, pour résoudre cette ambivalence du bien et du mal dans les personnes pontificales modernes à partir de Pie VII, et présentement dans celle de François, il serait certes très-facile de supposer qu'ils sont des ennemis avérés qui ont réussi à s'infiltrer dans l'Église, et alors, alors, poursuivant ce raisonnement a-priori, dire que le pape François ne fait des bonnes choses dans son pontificat, par exemple cette encyclique sur le Sacré-Cœur, que par malice diabolique, pour mieux tromper les fidèles et les empêcher par-là de lui faire barrage lorsqu'il promeut la destruction de la Constitution divine de l'Église en la supplantant par son exécrable "église synodale missionnaire". Et les esprits simplistes et primaires qui aiment la télé en noir et blanc des années 60, c'est-à-dire les bons d'un côté les méchants de l'autre et on sait bien entendu qui sont les uns et les autres, ne manquent certes pas pour souscrire à ce jugement de zélote, les réseaux sociaux sur internet sont en effet remplis de ces petits esprits mûs par leurs passions impulsives irréfléchies et superficielles, inintelligents et aimant leur inintelligence, qu'ils prennent pour de la sagesse, louchant sans retenue à travers leurs œillères malsaines et méprisables sur l'hérétique sédévacantisme, ça va sans dire, cédant à cette tentation du diable-à-froc, le pire des diables, le diable pieux.
Mais une telle appréciation des choses présuppose premièrement un jugement au for interne des papes modernes post-concordataires puis post-conciliaires, et du pape François en particulier pour ce qui nous concerne. Et tout jugement au for interne est condamné, réprouvé, étant réservé à Dieu seul, "qui sonde les reins et les cœurs" (Ps VII, 10 ; Jr XVII, 10 ; Apoc II, 23 ; Rom VIII, 27). Qu'en savez-vous bien, en effet, si François, et avec lui et avant lui tous les papes post-concordataires puis post-conciliaires modernes, donnent une mauvaise orientation à l'Église par malice, c'est-à-dire en épousant consciemment l'œuvre du diable, en y acquiesçant personnellement en toute connaissance de mauvaise cause ?, n'ayant donc comme but profond que la destruction haineuse de l'Église du Christ ? Essayez plutôt de réfléchir si ce n'est pas votre propre malice à vous qui vous pousse à voir les choses ainsi, ce sera déjà un excellent départ pour commencer le bon raisonnement à faire pour bien comprendre "la crise de l'Église"...
Que tous ces papes modernes donnent une très-mauvaise orientation à l'Église Universelle tout en étant légitimes, de Pie VII à François, c'est chose hélas effectivement avérée, patente, affreusement prouvée, terriblement évidente. Mais cela ne présuppose nullement qu'ils le font en ayant conscience que cette dite orientation est mauvaise, en d'autres termes, qu'ils le font en tant qu'ennemis conscients et avérés de l'Église. C'est si vrai ce que je dis, que bien des papes modernes infléchissant cependant incontestablement le chemin de l'Église vers l'enfer du règne de l'Antéchrist-personne, sont soit déjà déclarés saints, soit en passe d'être canonisés... comme par exemple le premier pape antéchristisé moderne, celui qui gauchira le premier, et peut-être le plus damnablement, la voie de l'Église quant à ses Mœurs, à savoir Pie VII Chiaramonti, dont la cause de béatification a été introduite sous le pape Benoît XVI. Et pour ce qui est de ce dernier pape, du pape Ratzinger, d'une grande et édifiante spiritualité, je pense avoir bien montré l'excellente bonne intention qui l'animait, dans l'article que je lui ai consacré après sa mort (cf. https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/Que%20le%20pape%20Beno%C3%AEt%20XVI,%20MALGR%C3%89%20%20TOUT,%20repose%20en%20paix%20dans%20le%20Christ?Itemid=1).
Mais certes, pour autant d'un tel constat, il est indéniable que le problème théologique de fond demeure, même si on dédouane les papes modernes, du reste en toute bonne justice et vérité, de mettre en œuvre dans l'Église la mauvaise orientation avec malice. Tous ces papes modernes qui, peu ou prou, gauchissent damnablement le chemin de l'Église Universelle, ce qui la fera aboutir dans le terminus final au règne de l'Antéchrist-personne, sont tous des papes certainement légitimes en effet, ayant tous incontestablement bénéficié et bénéficiant encore quant au pape François de l'infaillible pacifica universalis ecclesiæ adhæsio, adoubant de par le Saint-Esprit la validité de leur Pontificat suprême : alors, comment donc expliquer que sous la motion du Saint-Esprit qui les inhabitent dans leur fonction pontificale suprême, ils puissent infléchir l'Église vers une voie antéchristique, quand bien même ils le feraient sans malice...? Or, précisément, ainsi que je le disais en commençant ce crucial chapitre, ce qui apparemment est une chose absolument incompréhensible et renversante sur le plan humain, qui porterait les âmes au scandale de la Foi si on restait à cliver les choses par cedit point de vue humain, se résout dans une simplicité angélique absolument simplissime, si l'on veut bien méditer surnaturellement ces choses par l'économie de la Passion du Christ appliquée on pourrait dire en décalcomanie à l'Église son Épouse, par "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Elle seule permet de comprendre très-simplement comment il se peut bien faire, sans que la Constitution divine de l'Église soit le moins du monde atteinte, que les papes modernes sont tous, peu ou prou, des Janus à deux visages, conservant sincèrement et véritablement la Foi d'une part, quand d'autre part ils avalisent damnablement dans l'Église Universelle les pires doctrines de l'Antéchrist.
"LA PASSION DE L'ÉGLISE" commence en effet par mettre le regard de nos âmes sur la formule paulinienne qui est la base et le fondement essentiels de l'économie de la Passion du Christ ainsi que donc celle de l'Église, et qui explique tout si lapidairement, si limpidement, dans une si grande simplicité non-intellectuelle, qu'on n'arrive même pas à... la saisir dans notre première lecture de ce passage de saint Paul (il faut avant nous bien vider de notre hommerie et de notre orgueil), à savoir : "Le Christ a été fait péché pour notre salut" (II Cor V, 21). Or bien, est-il besoin de préciser, certes non mais je le fais quand même, que si le Christ est fait péché pour vivre et mourir sa Passion, Il ne l'est pas par malice, Il l'est tout au contraire sans l'ombre de la moindre malice ? Supposez le contraire serait en effet dire, ... ô blasphème !, comme Luther avait osé le faire en commentant le Eli, Eli, lamma sabachtani du Christ en croix, que Jésus-Christ, dans sa Passion, a acquiescé audit péché dont il était théologiquement nécessaire qu'Il y soit configuré dans le for externe de son Être humano-divin pour pouvoir opérer par-là même la Rédemption.
Le Christ, pour vivre sa Passion, a été fait péché sans aucune malice de sa part, ce qui, théologiquement, est certes d'une grande évidence. Mais, mais... voilà qui précisément est la clef surnaturelle pour tout bien comprendre de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", cette "clef de David, qui ouvre et personne ne fermera, qui ferme et personne n'ouvrira" (Apoc III, 7), du moins pour ceux qui peuvent comprendre (car les vérités proposées aux hommes ne peuvent pas forcément toutes être comprises de tous, c'est pourquoi Jésus termine un de ses enseignements par : "Que celui qui peut comprendre, comprenne" ― Matth XIX, 12 ; ou encore, plus souvent, ce qui a même sens : "Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende" ― Matth XI, 15, XIII, 9, XIII, 43, Mc IV, 9, IV, 23, VII, 16, XIII, 14, Lc VIII, 8, XIV, 35), à savoir : l'Épouse-Église n'est pas plus faite péché avec malice lorsqu'elle a à être "faite péché pour notre salut" lors de sa propre et personnelle Passion-fin des temps pour devenir co-Rédemptrice, que lorsque son Époux il y a 2 000 ans a été "fait péché pour notre salut" Lui-même, pour accomplir la Rédemption. Elle vit et meurt à la fois, en effet, une sorte de décalcomanie spirituelle de la Passion du Christ-Époux.
Et c'est justement bien pourquoi les papes modernes qui la représentent théologiquement et qui agissent en son nom, in Persona Ecclesiæ, lorsqu'ils le font dans leur mandat ecclésial magistériel (et non pas du tout dans leurs personnes privées faillibles, comme par exemple voulait le croire d'une manière très-fausse et très-pusillanime Mgr Lefebvre), sont, on pourrait dire, programmés par le Saint-Esprit pour faire rentrer l'Église dans le "être fait péché pour notre salut" sans aucune malice de leur part, ils ne sont en fait que les purs instruments, les suppôts passifs du Saint-Esprit, lorsqu'ils font prendre des directions à l'Église qui la font devenir "péché pour notre salut". Ils suivent en cela la Volonté divine quant à l'Église de nos jours sans aucune malice, aussi contradictoire et renversant cela puisse paraître de prime et superficiel abord. Et c'est là tout le mystère de notre temps ecclésial co-Rédempteur. En fait, lorsque les tradis veulent que l'Église ne soit pas faite péché pour notre salut, par-là même, "ils veulent faire la Volonté de Dieu contre la Volonté de Dieu", comme l'avait si lapidairement et si bien dit André Frossard des tradis (mais les modernes tombent autant qu'eux sous le couperet de cette phrase lapidaire), ils ne veulent pas se soumettre à "LA PASSION DE L'ÉGLISE", contrairement à Jésus qui, après une agonie où Il sua du sang pour accepter d'être "fait péché pour notre salut", finit par dire : "Que VOTRE Volonté, ô Père, soit faite et non la mienne" (Lc XXII, 42), cette Volonté divine du Père consistant à ce qu'Il soit fait péché pour pouvoir nous sauver, pour notre salut.
Il faut en effet que l'Épouse du Christ soit faite péché, elle aussi, puisque la Providence divine veut qu'elle rentre dans sa période finale de Passion-fin des temps propre et personnelle, et que le "être fait péché pour notre salut" en est la base théologique essentielle et fondamentale. Et c'est pourquoi la Providence de Dieu aveugle l'esprit des papes modernes qui représentent l'Église, ce qui a pour effet qu'en faisant au nom de l'Église Universelle et sans malice aucune, le pire du pire, ils croient dur comme fer œuvrer pour le mieux du mieux, mettant ainsi, dans une totale inadvertance quant à eux, l'Épouse-Église du Christ dans le "être fait péché pour notre salut", ce qui est le but du Jeu divin pour notre temps.
Concrètement, l'Épouse du Christ est ainsi "faite péché pour notre salut" d'abord par la pratique concordataire pontificale-ecclésiale avec des États constitutionnellement athées, ce qui, ipso-facto, leur répute hérétiquement la validité (Pie VII, complètement aveuglé, n'y voyait quant à lui que "bien supérieur de l'Église"...), puis par la réactivation musclée de cette pratique des plus hétérodoxes par le Ralliement (Léon XIII), puis encore par la reconnaissance de la Démocratie moderne en tant que telle (Pie XII), puis, puis, par la reconnaissance de l'ONU (Jean XXIII), puis, puis, puis, par celle de la Liberté religieuse à Vatican II (Paul VI), qui n'est rien d'autre que la mise dans le droit ecclésial de l'indifférentisme religieux pratiqué au for public par les États constitutionnellement athées, etc., puis derechef par le dialogue institutionnalisé avec les fausses religions (Jean-Paul II), corollaire obligé de la Liberté religieuse, pour finir par aboutir à notre pape François qui va carrément jusqu'à vouloir reconstruire la Constitution divine de l'Église, excusez du peu, toujours en suivant de plus en plus fort et damnablement la même mauvaise direction fléchée par bison pontifical buté (et pas du tout futé) vers l'avènement du règne de l'Antéchrist-personne, suivez le guide pontifical...
Toute cette déviance fait en effet arriver toujours plus damnablement l'Église au règne de l'Antéchrist-personne, c'est-à-dire, comprenons bien positivement les choses, aux fins surnaturelles voulues par la Providence de Dieu qu'elle y soit crucifiée et qu'elle en meure dans son économie de salut actuelle, dite du Temps des nations et de Rome son centre, parce que l'heure est venue que cette dite économie de salut soit remplacée par celle du Millenium. Il est en effet capital de bien saisir que tout cette antéchristisation de plus en plus forcenée de l'Église du Temps des nations ne fait que suivre le Plan divin, le Bon Dieu dirigeant, maîtrisant parfaitement par le haut, se jouant même pourrait-on dire, du mysterium iniquitatis, avec le but surnaturel supérieur de rendre l'Église co-Rédemptrice. Car bien sûr, ce n'est pas le mal qui triomphera in fine, comme les méchants le croient, le mal tout au contraire sera englouti par la toute-Puissance divine, car ce sera une gloire supplémentaire pour l'Église d'avoir été "faite péché" mais "pour notre salut" et non point du tout pour notre damnation collective...
Mais rentrons dans la théologie morale pratique qui concerne notre propre âme, maintenant. Dans ce contexte d'une Église "faite péché pour notre salut", qui est le nôtre, celui de nos temps modernes, la question cruciale qui se pose à tout chrétien sérieux est bien sûr la suivante : Comment donc dois-je et puis-je garder la Foi jusqu'à la fin dans ce contexte, moi catholique, car seul celui qui tiendra dans la Foi jusqu'à la fin a la certitude d'être sauvé ? C'est évidemment la grande affaire qui occupe le catholique sérieux, mon lecteur et moi-même.
Si tous les papes modernes, et de plus en plus, mènent l'Église du Christ à embrasser au terminus ultime l'abomination de la désolation du règne de l'Antéchrist-personne, et faire corps avec elle (et c'est cela qu'évoque Jésus-Christ lorsqu'Il dit : "Quand vous verrez l'abomination de la désolation établie là où elle ne doit pas être, que celui qui lit entende, etc. ― Mc XIII, 14 ; "établie là où elle ne doit pas être" signifie très-clairement que c'est dans le sein légitime de l'Église catholique et pontificale que cette abomination aura lieu, sinon il n'y aurait pas d'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint, comme le prophétise formellement la Ste-Écriture, si elle n'avait lieu que dans une anti-Église avec un anti-pape final, comme se l'imaginent à tort les esprits pusillanimes, zélotes et obscurantistes, qui se soutiennent dans cette opinion controuvée par des révélations privées toutes plus fausses les unes que les autres), alors, mais alors, s'il en est ainsi, faudra-t-il aussi suivre l'Antéchrist-personne, cet impie chef des impies, ce coryphée du mal qui aura recueilli le plus légitimement du monde la succession pontificale en tant que dernier pape, par l'acquiescement sans faille des cardinaux en corps d'institution à sa magique personne qui sera, dans son for externe, habillée de grande vertu et comme le plus grand catholique de tous les temps, car il sera en effet le plus universel des hommes, ce qui est le sens du mot catholique (un acceptus et probatus par la majorité canonique du Sacré-Collège qui est toujours règle prochaine de toute Légitimité pontificale), faudra-t-il donc suivre l'Antéchrist-personne disais-je, lorsqu'il commettra cette fois-ci, quant à lui, le péché dans l'Église en toute advertance, connaissance et pleine conscience de la malice y contenue, c'est-à-dire de manière cette fois-ci absolument formelle, méritant de soi l'enfer éternel, allant même jusqu'à se prendre pour l'Église en tant que telle à lui tout seul (saint Augustin nous dit en effet dans la Cité de Dieu que l'Antéchrist-personne "s'assoira EN Église", c'est-à-dire comme s'il était plénièrement lui-même l'Église) ?
La réponse est simple : quoique mis ecclésialement et réellement à mort dans notre Foi s'exerçant en Église (et n'oublions pas que la Foi ne peut s'exercer authentiquement qu'en Église...), par la main de l'Antéchrist-personne lorsque son règne maudit s'ouvrira à partir du Siège de Pierre, et c'est pourquoi nous y serons ligotés à merci et liés sous sa main, son règne s'ouvrant en effet à partir du Siège de Pierre au moins dans la première moitié de son règne maudit (et non point à Jérusalem, qui n'est pas du tout le pôle méta-spirituel du Temps des nations qui est nôtre), il ne faudra dans notre for interne pas plus céder à son iniquité ni y acquiescer, que Jésus-Christ mourant sur la croix n'a souscrit ni acquiescé à l'iniquité des grand'prêtres et des anciens de la nation juive, quoique mourant sous leurs mains et ne pouvant s'y extraire. En tant que chrétien et catholique, il faudra donc accepter de mourir ecclésialement sous la main du méchant, sans cependant souscrire le moins du monde à sa méchanceté, l'œil de notre âme fixé, dans les affres de notre mort mystique, sur la Passion du Christ et surtout sur sa Résurrection, gage de celle de l'Église et de la nôtre, qui n'attendra que très-peu de temps après cette mort réelle de l'Église et des âmes fidèles sous le règne de l'Antéchrist-personne (Résurrection qui ne sera pas encore celle du Ciel éternel, mais qui, par la Parousie du Christ en gloire dans notre univers physique, sera celle de son antichambre, le Millenium).
Comprenons bien ce qui se passe dans l'Église, depuis qu'elle a franchi le portillon du jardin de Gethsémani pour sa part, étant dès lors véritablement "faite péché". Ce "être fait péché" commence d'abord premièrement sous le rapport des seules Mœurs, dès le Concordat napoléonien, dès la fin de la Révolution donc. Puisque l'Église est toujours dotée de la note de sainteté dont elle est revêtue même et surtout quand elle est, à l'instar du Christ, "faite péché pour notre salut", alors, ce péché ecclésial universel qu'on est bien obligé de constater et d'enregistrer dans l'Église depuis le Concordat, n'est que donc purement matériel, c'est-à-dire sans aucune coulpe ni ombre de coulpe séparant de Dieu. L'Église est donc faite péché matériel depuis le Concordat sous le rapport des Mœurs seules, puis cesdites Mœurs dès lors corrompues corrompant à leur tour insidieusement et occultement la Foi durant un bon siècle et demi, la font prévariquer quant à la Foi, et c'est bien entendu Vatican II qui enregistre cette avancée majeure dans l'antéchristisation de l'Église, singulièrement par la Liberté religieuse. Depuis Vatican II donc, l'Église est "faite péché" non plus seulement quant aux Mœurs, comme elle l'était depuis le Concordat, mais quant à la Foi également, c'est-à-dire qu'elle l'est entièrement, complètement, cependant elle l'est toujours et encore de manière seulement matérielle, non-formelle, sans incompatibilité aucune avec sa note de sainteté.
Mais ce péché ecclésial matériel s'avance de plus en plus vers le mal absolu qui sera le règne de l'Antéchrist-personne, car le mal, s'il n'est expurgé radicalement, a une dynamique propre qui fait qu'il devient de plus en plus mauvais si on ne l'exorcise pas. Et il ne sera jamais exorcisé, les plus saints papes prenant la succession antéchristisée de leurs prédécesseurs mettant l'Église dans la situation de péché matériel, ne revenant jamais sur la mauvaise voie qu'ils lui ont fait prendre, souvent sous le très-pharisaïque prétexte que "ce qu'un pape a fait, un autre pape ne peut le défaire". On verra par exemple le pape saint Pie X ne pas du tout vouloir revenir sur l'erreur gravissime du Ralliement du pape Léon XIII, c'est sous son pontificat qu'est mis à l'Index certains écrits du P. Emmanuel Barbier, anti-libéral, critiquant à si juste titre et en termes pourtant châtrés et fort mesurés, ledit Ralliement. Et subséquemment l'Église, dès lors, voit la nature de son péché matériel devenir de plus en plus mauvais, tel un caméléon suivant toujours une même mauvaise direction vers le noir, devient lui-même de plus en plus noir... C'est justement ce qu'on constate très-bien dans l'évolution vers le mal chez nos papes modernes, Pie XII par exemple étant plus perverti quant aux Mœurs politiques constitutionnelles que Léon XIII, puis Jean XXIII l'étant à son tour plus que Pie XII, puis encore Paul VI l'étant plus que Jean XXIII, etc., jusqu'à devoir enregistrer un summum inconnu dans le mal pontifical chez François, plus perverti que Jean-Paul II et Benoît XVI.
Mais il est capital de bien saisir que tant que l'Antéchrist-personne n'est pas paru publiquement dans l'Église en s'asseyant sacrilègement dans le Siège pontifical de Rome comme s'il était lui-même soi-même l'Église à lui tout seul, ce qui aura pour effet principal de faire mourir l'Église dans son économie de salut actuelle, nous sommes toujours et encore dans l'ordre du seul péché ecclésial matériel sans coulpe. Tous les papes, de Pie VII à François, sont antéchristisés, mais seulement matériellement, c'est-à-dire sans advertance aucune du mal, de la coulpe, contenue dans ce péché matériel qu'ils commettent par leurs doctrines perverses prêchées à l'Église Universelle, et dont il est très-important de saisir, c'est pourquoi je le redis encore une fois, qu'ils le commettent non pas dans leurs personnes privées d'hommes d'Église faillibles, mais au nom et pour le compte de l'Église infaillible, in Persona Ecclesiæ, et c'est donc, en dernière analyse, l'Église qui le commet quand eux le commettent. Et c'est bien sûr encore le cas avec notre pape François.
Ce ne sera que lorsque, soudain, surgira très-brutalement, tel un diable d'un bénitier, l'Antéchrist-personne sur le Siège de Pierre, recueillant la succession pontificale en toute légitimité en tant que dernier pape, et c'est cela l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint, que ce péché ecclésial simplement matériel se transmuera brutalement, par l'opération satanique de l'Antéchrist-personne, en un péché formel, faisant du même coup mourir l'Église dans son économie de salut actuelle, dite du Temps des nations et de Rome son centre, opération diabolique qui aura bien sûr lieu sous l'épée de Damoclès de la sainte-Ire de Dieu prête à tomber à bras raccourcis sur le méchant. À partir de là, en effet, les temps impartis à l'iniquité "triomphante" dans la figure du monde qui passe et trépasse seront comptés à la microseconde près, dans une excessive rigueur de justice divine, Mane Thecel Pharès.
C'est bien pourquoi le secret de La Salette, vraiment très-inspiré, nous révèle que après "avoir perdu la Foi" et être devenu "le Siège de l'Antéchrist", la Rome pontificale, dès lors devenue radicalement "païenne" par le seul fait d'avoir placé le coryphée du mal sur son Siège, DISPARAÎTRA, pour ne plus du tout jamais exister ni pouvoir exister. Car elle aura fait corps avec l'Antéchrist-personne et son iniquité formelle, elle sera devenue la Prostituée de Babylone fort bien dénoncée et montrée du doigt dans l'Apocalypse, et sera donc devenue elle-même formellement inique. Il ne restera plus rien que de la cendre, de la Rome devenue païenne et de l'Antéchrist-personne qui l'aura subvertie... c'est bien ce que signifie le tout petit mais formidable oracle salettin, "Rome païenne disparaîtra".
C'est très-clairement à cela que fait allusion l'Écriture inspirée : "J'ai vu l'impie grandement exalté, et élevé comme les cèdres du Liban. Et j'ai passé, et déjà il n'était plus ; et je l'ai cherché, mais on n'a pu trouver sa place" (Ps XXXVI, 35-36). L'Antéchrist-personne est tellement un néant métaphysique, lui et son règne maudit auquel se sera monstrueusement accouplée la Rome pontificale-ecclésiale moderne devenue païenne, encore appelée la Prostituée de Babylone, qu'il n'en restera... RIEN ! Et cette façon qu'a le Saint-Esprit de dire dans le Psaume qu'il l'a cherché sans pouvoir le trouver, est une ironie cinglant à mort l'orgueil démoniaque de l'Antéchrist-personne, une dérision lapidaire soulignant son inconsistance totale. Saint Irénée a même langue dans son Contra haereses : "Il [l'Antéchrist-personne] était et n'est plus, il monte de l'abîme pour aller à sa perte. Comme s'il n'était jamais venu à l'existence, son nom n'a pas été proclamé : car on ne proclame pas le nom de ce qui n'est pas" (Liv. V, ch. III).
La Ste-Écriture nous apprend que c'est par le Christ en gloire et majesté qui descendra du Ciel éternel que l'Antéchrist-personne et la Rome pontificale-ecclésiale moderne irrémédiablement devenue païenne (très-diablement, en effet) seront terrassés, dans le déploiement de sa toute-Puissance, dans les cataclysmiques foudres qui ébranleront les assises mêmes du monde. Puis, ensuite, le Christ en Gloire et majesté instaurera le Millenium, c'est-à-dire ressuscitera l'Église, mise à mort dans son économie de salut du Temps des nations, dans une nouvelle économie de salut, la dernière, qui durera mille ans, avant la consommation définitive de tous les siècles et les assises du Jugement dernier.
Mais comment concilier cette révélation extraordinaire que l'Antéchrist-personne sera le dernier pape légitime de l'Église du Temps des nations et de Rome son centre, par ailleurs révélée apocalyptiquement et infailliblement par la figure de "l'Agneau à la voix de dragon" (Apoc XIII, 11) qui montre bien dans une même personne, le Pontife légitime suprême que symbolise l'Agneau, d'avec son prêche diabolique, d'où la voix de dragon, comment donc disais-je, concilier cela avec notre Foi...?
C'est évidemment la grande question qui se pose au chrétien. Qui se pose à moi aussi, à moi le premier qui l'agite, pendant même que je suis en train de rédiger ces lignes brûlantes. Car bien sûr de sûr, de prime et superficiel abordage, cela semble parfaitement et absolument contradictoire avec le fait que "les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Église" (Matth XVI, 18), pour ne citer que ce passage scripturaire parmi d'autres de même portée, qui vont dans le même sens. On ne peut qu'en être frappé, certes. Cependant, il n'y a pas le moindre moyen d'esquiver la grande révélation apocalyptique de "l'Agneau à la voix de dragon" couplée à celle de "l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint", lequel Lieu-Saint est la personne d'un pape légitime, l'Écriture inspirée ne nous prophétisant nullement, en effet, que l'abomination de la désolation aura lieu dans un lieu qui ne serait pas saint, comme le serait la personne illégitime d'un anti-pape.
Ce mystère est tellement grand que de toutes façons, je ne pourrai pas le pénétrer à fond dans ce simple article qui est pourtant long, je n'en pourrai jamais tracer que les linéaments. Mais cependant, si l'on approfondit notre réflexion, y a-t-il vraiment contradiction formelle avec les principes de notre Foi, dans le fait que l'Antéchrist-personne soit aussi le dernier pape légitime que connaîtra l'Église dans son économie du Temps des nations et de Rome ? Ne serait-ce pas le rejet pharisien de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" devant aller jusqu'au bout de la crucifixion, c'est-à-dire jusqu'à la mort, qui, à l'instar de saint Pierre osant "reprendre" le Christ lorsqu'Il annonça sa Passion à ses Apôtres, nous empêche, nous aussi, d'embrasser, salutairement pour nos âmes, le mystère de la Croix rédemptrice appliqué à l'Église in concreto duro ? Nous ferait, nous aussi, "reprendre" le Saint-Esprit lorsqu'Il nous parle de "l'Agneau à la voix de dragon" ou de "l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint" ?
Pour réprimer et répudier en nous le réflexe pharisaïque tellement naturel à notre pauvre nature humaine déchue, et ne pas voir scandale là où il y a au contraire salvifique accomplissement du Plan divin parmi les hommes, in finem dilexi, il nous faut accepter de rentrer dans le Saint des saints de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", et ne pas se satisfaire de rester sur son parvis extérieur, réservé aux païens et aux néophytes...
Il n'y a pas à dire, en effet, que si l'Antéchrist-personne recueille légitimement la succession apostolique pontificale du dernier pape, alors, cela signifie ipso-facto que "les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Église". Parce que ce dernier acte par lequel la malice des hommes couplée à celle de Satan, comble sa mesure d'iniquité, n'est absolument pas à comprendre comme une défaite de l'Église, mais comme une épreuve morale suprême, une tentation ultime, face à la "si grande contradiction" (He XII, 3) de la crucifixion de l'Église. Ce n'est pas en effet la prophétie scripturaire "Les portes de l'enfer, etc." qui éclaire notre problématique ecclésiale actuelle, mais la suivante : "Parce que tu as gardé la patience ordonnée par ma Parole, alors Moi aussi, je te garderai de l'heure de la tentation qui va s'abattre sur l'univers entier pour éprouver ceux qui habitent la terre" (Apoc III, 10 ; 6ème Église de Philadelphie, la nôtre justement).
Par ailleurs, remarquons bien le verbe employé par le Christ dans cette fameuse prophétie qui semble contredire la subversion complète de la fonction pontificale par Satan à la fin des temps de l'Église du Temps des nations, "Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Église". Le verbe employé par le Christ est : prévaloir, c'est-à-dire vaincre à la fin seulement ; mais cela ne signifie pas que l'Église n'aura pas à être vaincue dans la figure du monde qui passe, à l'instar de Jésus-Christ son Époux il y a 2 000 ans, crucifié devant les hommes et même devant ses pires ennemis stationnés tout près au pied de la croix. Ce que le Christ en effet nous promet dans cette prophétie "Les portes de l'enfer, etc.", c'est juste que les forces des ténèbres ne "prévaudront" pas contre elle à la toute-fin, Il ne lui promet pas qu'elles ne "vaudront" pas sur elle auparavant, jusqu'à humainement croire qu'elles auraient prévalu contre elle... en voyant la fonction pontificale attribuée légitimement à l'Antéchrist-personne.
Or donc, le fait de voir la légitimité pontificale venir aux mains de l'Antéchrist-personne sans que Dieu n'intervienne dans un premier temps, sera là l'accomplissement de "la grande tentation qui doit s'abattre sur l'univers entier", c'est vraiment ce qui nous attend dans un proche avenir. Méditons-la avec attention, avec soin, cette divine prophétie apocalyptique, elle confirme en effet ce que je dis : pour s'abattre sur tout l'univers entier en même temps, sur tous les hommes d'une génération donnée, comme elle le prophétise indubitablement, il faut que l'épreuve de renier la Foi provienne d'une personne individuelle qui a pouvoir spirituel sur toute une génération d'hommes à la fois : or, seule la papauté légitime remplit ces conditions, peut donner cedit pouvoir spirituel absolument universel à un être humain sur tout autre être humain de sa génération.
Il faut d'ailleurs bien remarquer, précisément, que plus la papauté moderne "s'antéchristise" en épousant de plus en plus le projet babelesque de la paix universalo-spiritualiste que le monde veut sacrilègement se donner à lui-même via les instances ONU, et plus cette dite papauté de plus en plus "antéchristisée" voit son influence grandir dans le monde...
Par exemple, dans l'élection du pape François en 2013, il a été extrêmement frappant, pour le très-peu qu'on a voulu y porter son attention, de voir le monde entier, absolument toutes les religions, toutes les politiques, venir baiser sa mule et honorer son pallium... en ce compris les pires, les plus opposées à la doctrine catholique ! Il n'y a pas eu une seule fausse note, plus aucune institution ou religion dans le monde entier oserait maintenant décrier la fonction pontificale en tant que telle ! Et croyons bien qu'il en sera ainsi de plus en plus, plus les temps antéchristiques avanceront... Ainsi, ce fut bien la toute première fois dans l'histoire de l'Église, ... mais qui l'a remarqué ?, que les juifs et les musulmans ont été invités à la cérémonie... d'Intronisation du Vicaire du Christ !!, et ils y sont venus !!, et ils ont assisté comme tout le monde... à la messe du nouveau pape !!! On croit franchement rêver, d'un tel consensus. C'est la convivialité pseudo-spirituelle parfaite entre les divers antéchrists en présence dans notre monde actuel, en ce compris bien sûr, et même au-dessus d'eux tous, le pape adepte de la Liberté religieuse, convivialité qui est, pardon, vivialité entre les cons (sauf le respect que je dois à la fonction pontificale ; car même lorsqu'elle est "faite péché pour notre salut", c'est-à-dire "antéchristisée", il faut encore et toujours la respecter... et il faut bien avouer que c'est un vrai martyr moral pour le catholique actuel).
La puissance à la fois politique et spirituelle universelle du Vatican, du pape, est en effet, inversement proportionnellement à la qualité et à la pureté de sa doctrine, de plus en plus forte sur le monde. C'est ce que faisait remarquer un article d'Aleteia : "Quels sont les atouts du Vatican qui lui permettent de peser dans les relations diplomatiques ? Son réseau diplomatique est un des plus importants au monde : il entretient des relations avec 180 États, soit plus que les États-Unis [...!]. Son réseau d’information est également une de ses grandes forces, car il est informé de tous les mouvements qui se passent dans le monde [...!]. Le Vatican entretient des relations avec 180 États, 12 de plus que les États-Unis. Mais sa véritable puissance réside dans sa profondeur historique et culturelle. C’est un État qui a de la mémoire, quand beaucoup de pays occidentaux sont amnésiques, ce qui lui permet d’avoir une approche réaliste des relations internationales [... Comme tout cela sera précieux pour le grand Pacificateur des peuples que sera l'Antéchrist-personne !! En vérité, il ne peut pas faire figure d'Empereur universel, comme on sait qu'il doit le faire pour remplir son rôle, s'il ne le fait à partir du pouvoir de la Rome pontificale ! Et il ne peut s'en attribuer le pouvoir que s'il est élu légitimement au Siège de Pierre...]" (https://fr.aleteia.org/2015/10/21/le-grand-entretien-12-le-vatican-est-la-premiere-puissance-diplomatique-du-monde?utm_campaign=NL_fr&utm_source=topnews_newsletter&utm_medium=mail&utm_content=NL_fr-Oct%2021).
Ainsi donc, il est très-important de prendre bonne note que le pouvoir de la fonction pontificale sur le monde s'accroît de plus en plus actuellement, à mesure même, notons-le avec soin, que le pape moderne "s'antéchristise" de plus en plus dans sa fonction pontificale. Donc, conclusion de ce point : aucun être humain sur cette terre autre que le pape légitime ne peut avoir un tel pouvoir universel sur tous les peuples à la fois et sur chacun des hommes, et ne sera donc capable de séduire l'humanité entière, toute une génération d'humains en même temps, comme le prophétise formellement l'Ange à l'Église de Philadelphie en parlant de : "la tentation qui va s'abattre sur l'univers entier pour éprouver ceux qui habitent la terre"... Et aucuns papes de l'Histoire, comme les papes modernes post-conciliaires n'ont jamais eu un tel pouvoir sur le monde entier, et accepté et reconnu par lui...!
... Et cependant, non, "les portes de l'enfer ne prévaudront point contre l'Église" quand bien même l'Antéchrist-personne recueillera le plus légitimement du monde la fonction pontificale de droit divin dans le tout dernier acte du processus d'iniquité, ce qui déclenchera immédiatement la Sainte-Colère de Dieu, qui sera seulement suspendue sur le monde, telle l'épée de Damoclès, pendant les trois ans et demi (abrégés) du règne de l'Antéchrist. Car ce n'est pas l'Église Éternelle qui fait faillite dans l'ultime successeur de Pierre, c'est simplement et seulement une économie de salut particulière (la nôtre, celle du Temps des nations et de l'Église romaine), dont Dieu se retire parce que le Temps que, de toute éternité, Il lui a imparti pour exister, se clôt, et qu'elle doit donc laisser place à une autre ; et qui donc meurt de la mort ignominieuse du Christ, pendu à la croix, et donc maudite de Dieu comme le révèle le Deutéronome XXI, 23 : "Maudit de Dieu est celui qui est pendu à la croix". La destinée de l'Église Éternelle étant, quant à elle, de renaître toujours sous une nouvelle économie de salut, divinement plus épanouie et glorieuse que la précédente, jusqu'à la consommation éternelle de toutes choses dans l'Alpha & Omega qui est le Christ glorieux ; à savoir bien sûr, pour ce qui nous concerne nous autres, la nouvelle économie du Millenium.
Il faut absolument, c'est dans le Plan divin, que toutes les économies de salut successives et particulières meurent dans la figure du monde qui passe ; et pas dans la gloire mais vaincues au for externe, à l'instar du divin Maître. Et toutes le font, en se reniant, en reniant l'essence même de ce qui les constitue spirituellement en ce monde de par Dieu. Les impies, pour leur perte, s'en réjouissent, les justes, quant à eux, en souffrent beaucoup, mais ne se scandalisent pas dans la Foi. Pourquoi ? Parce que le péché formel commis par l'Antéchrist-personne au moyen de l'organe de l'économie de salut en cours qu'il a conquise (et qu'il a sans cesse, depuis qu'elle est née parmi les enfants des hommes, cherché à subvertir, arrivant à le faire précisément au moment même où elle doit mourir parce que Dieu s'apprête à la remplacer par une autre dans ses admirables Décrets insondables), est nécessaire pour faire intervenir le Bon Dieu dans notre univers aux fins supérieures d'initier l'économie de salut suivante, pour déclencher la Parousie.
Si ce péché de l'Antéchrist-personne qui "perce la voûte des cieux" n'était pas commis, alors, rien n'obligerait le Bon Dieu à intervenir parousiaquement dans notre univers, puisque, la constitution divine de l'Église n'étant pas mortellement atteinte au cœur, elle pourrait se réparer d'elle-même, c'est-à-dire sans Intervention divine extrinsèque, par la seule virtus intrinsèque déposée en elle par le Christ lorsqu'Il l'a fait naître du haut de la croix : elle pourrait donc s'auto-réparer, s'auto-régénérer elle-même. Et c'est précisément ce que tant de faux-prophètes tradis mélangés d'avec les modernes, répondant favorablement pour leur grande honte aux vœux des peuples spirituellement vils et paresseux qui leur disent "Dites-nous des choses qui nous plaisent !", espèrent et font espérer de nos jours : une réparation de notre présente "crise de l'Église" qui se passerait... entre les hommes et par eux seuls.
Pour bien se convaincre que les choses se passent ainsi quant aux économies de salut respectives et à la manière dont elles doivent céder la place à la suivante, prenons l'exemple de l'Église juive, l'Église de l'Ancien-Testament. Il n'est que de lire même distraitement la sainte-Écriture vétérotestamentaire pour comprendre que les institutions juives du salut, issue de Moïse, avaient les mêmes promesses divines d'éternité et d'infaillibilité que celles faites à l'Église catholique, apostolique et romaine, sortie du Côté du Christ sur la croix pour engendrer l'économie particulière du Temps des nations. C'est d'ailleurs à cause de cesdites promesses divines d'éternité formellement faites à l'église mosaïque que les juifs religieux actuels refusent toujours d'enregistrer la mort de la synagogue et la naissance de la nouvelle Église catholique romaine, voulant croire que les promesses divines d'éternité et d'infaillibilité avaient été faites par Yahweh à une économie particulière de salut, la leur mosaïque-synagogale, alors qu'elles sont faites à l'Église Éternelle, celle qui embrasse toutes les économies particulières de salut...
Justement, ne sommes-nous pas tentés de faire la même chose que les juifs, nous les Gentils, et de croire que les promesses de pérennité, de victoire face à l'enfer, etc., sont faites par le Christ dans l'Évangile à notre économie particulière de salut du Temps des nations et de l'Église romaine... alors qu'elles sont seulement faites à l'Église Éternelle ? Ici, la réflexion de Joseph de Maistre est judicieuse : "Savons-nous ce qui nous attend ? Dieu sera avec nous jusqu'à la fin des siècles ; les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Église, etc. Fort bien ! En résulte-t-il, je vous prie, que Dieu s'est interdit toute manifestation nouvelle, et qu'il ne Lui est plus permis de nous apprendre rien au-delà de ce que nous savons ? Ce serait, il faut l'avouer, un étrange raisonnement", fait-il dire à son Sénateur, personnage fictif, dans Les Soirées de Saint-Pétersbourg.
Pour en revenir à la synagogue, Moïse, de par Yahweh, avait le charisme de l'infaillibilité pour mener les destinées du peuple d'Israël et l'a transmis aux grands-prêtres juifs (qui en avaient matériellement les insignes sur leur vêtement rituel de grands-prêtres, ces fameux et mystérieux Urim et Thummim). Dont les ultimes et LÉGITIMES successeurs, aux temps de Jésus, sont bien sûr Anne et Caïphe, quand bien même ceux-ci sont, sur le plan moral, abominablement dégénérés, livrés à toutes les compromissions possibles et imaginables avec les puissances politiques de ce monde, pour lequel le Christ, le soir du Jeudi-Saint, a cependant dit qu'Il ne priait pas (... ne manquons pas de remarquer que, aux temps du Christ, ils sont exactement dans la même situation de compromission abominable avec le monde que nos papes modernes actuels, depuis le Concordat de Pie VII avec Napoléon, et deux siècles après, avec l'ONU...).
Or, quelle était l'essence même de l'institution de salut de l'Ancien-Testament, sinon de préparer les peuples, tous les peuples et pas seulement celui juif, à accueillir le Messie, mieux, même, à engendrer elle-même de ses propres entrailles spirituelles la personne du Messie ? Et ils ont infailliblement tué de leurs mains de grands-prêtres infaillibles Celui qui était l'essence même de l'économie ecclésiale qu'ils représentaient, et ce pourquoi Yahweh les avait divinement constitués "éternellement" et "infailliblement" (c'est en effet bel et bien sous l'effet de l'inspiration divine infaillible que Caïphe, le "pape" de la synagogue au temps de la mort du Christ, dit : "Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour toute la nation", l'Évangile le dit très-clairement dans Jn XI, 49-51, en soulignant bien qu'il le dit "parce qu'il était grand prêtre cette année-là", l'évangéliste faisant là clairement entendre que le grand prêtre, Caïphe, faisait cette prophétie sous la motion infaillible du Saint-Esprit). C'est eux, les grands-prêtres juifs infaillibles et éternels, qui ont programmé l'exécution puis fait exécuter Jésus, étant, via le traître Judas, responsables au premier chef de Sa mort sur la croix, Le livrant à Pilate pour qu'Il soit mis à mort, y travaillant très-activement pour qu'une autre solution qui aurait innocenté Jésus ne soit surtout, surtout, pas trouvée, faisant souffler à la populace juive par leurs sbires de faire préférer Barabbas à Jésus, etc.
Le péché de cette église mosaïque-synagogale, commis infailliblement par le grand-prêtre légitime Caïphe, ne pouvait donc pas être plus grand que celui-là, ni surtout plus auto-destructeur d'elle-même, un véritable hara-kiri... commis par le tout dernier grand-prêtre lui-même, le dernier "pape" légitime de l'église juive, faisant mourir de mâlemort l'Église mosaïque de manière radicale et irréparable, ce que manifesta on ne peut mieux le terrible déchirement par le milieu du grand voile devant le Saint des saints, dans le temple de Jérusalem, au moment précis de la mort du Christ en croix.
Or, dans cet acte déicide entre tous, elle était, elle aussi, cette église mosaïque-synagogale, elle la première, "faite péché pour notre salut". Pourquoi dis-je que l'église mosaïque synagogale était "faite péché pour notre salut", formule paulinienne pour évoquer le péché seulement matériel, sans coulpe ? Parce que saint Pierre, s'adressant à la foule juive aux lendemains immédiats de la mort puis de la Résurrection du Christ seulement trois jours après Sa mort, le dit : "Et maintenant, frères, je sais bien que [en crucifiant le Christ], vous avez agi par ignorance, ainsi que vos magistrats, mais Dieu a accompli ainsi ce qu`Il avait prédit par la bouche de tous les prophètes" (Act III, 17-18). Le péché déicide de l'Église synagogale mettant à mort le Christ était donc, lui aussi, lui le premier, un péché simplement matériel. Et notez bien comme saint Pierre dit que Dieu, derrière ces causes secondes, "a accompli ainsi ce qu'Il avait prédit par la bouche de tous les prophètes", c'est donc Lui, Dieu, qui veut ces terribles choses ecclésiales ainsi, à peine caché derrière les causes secondes. Ne notons pas moins que saint Pierre ne fait qu'être l'écho du Christ en croix, lorsqu'Il dit : "Père, pardonne-leur, ils ne savent ce qu'ils font" (Lc XXIII, 34), ce qui signifie que l'église mosaïque-synagogale était donc dans l'ignorance invincible en faisant mourir son Messie, ce qui est le propre du péché matériel sans coulpe.
Et pourquoi dis-je, à la suite éclairée de saint Paul : "pour notre salut" ? Parce qu'ainsi, Jésus a pu être crucifié et mourir, ce qui a fait ressusciter l'Église Éternelle dans la nouvelle économie engendrée par Lui, celle du Nouveau-Testament. C'est ainsi que Satan est toujours bien attrapé par Dieu, là même où il croit attraper Dieu et les âmes qu'Il a créées ! Croyant tuer définitivement l'Église en ce monde en possédant l'économie de salut en cours... mais dont la sainte mort est divinement et providentiellement programmée au moment même où il croit lui donner le coup de la mort (et il y travaille sans cesse, en désespéré, à partir du moment même où elle naît en ce monde), il ne fait que faire exactement ce qu'il faut pour engendrer la nouvelle économie de salut rédemptrice parmi les enfants des hommes qui doit succéder de par Dieu à l'ancienne, le temps divinement imparti à cette dernière étant en effet clos dans les mystérieux Décrets divins ! C'est-à-dire qu'il ne reste plus dans les mains de Satan que... l'écorce non-substantielle de l'Église, une cosse vide d'haricot sans haricot, la peau de serpent vide du serpent, après sa mue !
Mais, pour en revenir à mon propos, l'Église de l'Ancien-Testament, parfaitement légitime et dotée de l'infaillibilité dans ses grands-pontifes au temps du Christ quant à choisir les destinées d'Israël, s'est donc infailliblement reniée dans l'essence même de sa mission divine avant de mourir définitivement, se donnant complètement et activement à la cause de Satan en livrant le Christ à la mort. Elle était pourtant incontestablement fondée par Dieu au même titre que l'Église du Nouveau-Testament, la nôtre. Or, cette destinée va être effectivement exactement la même de nos jours, pour l'Église du Nouveau-Testament.
Celle-ci va se renier elle-même avant de mourir ; son reniement formel est d'ailleurs déjà fait, déjà enregistré par l'Histoire la plus impartiale, la plus objective, mais seuls les regards d'aigle s'en sont rendus compte, il consiste essentiellement en la collusion formelle du Vatican avec la démocratie universelle, appelée "les dix rois" dans l'Apocalypse, lequel Vatican désormais démocratisé irrémédiablement non plus seulement dans ses Mœurs mais désormais dans sa Foi (le processus de synodalisation étant en effet le principe démocratique poussé à l'excès, jusqu'à la destruction radicale du principe hiérarchique qui est le fondement de la Constitution divine de l'Église fondée par le Christ), ainsi devenue la grande prostituée de Babylone, a vocation inéluctable de s'épanouir dans le règne de l'Antéchrist-personne (c'est Pie VII qui initie le mouvement par son incroyable Concordat, qui allait directement contre la prescription de saint Paul en Rom XIII, à savoir de ne considérer comme seuls pouvoirs politiques valides et légitimes que ceux qui étaient constitutionnellement ordonnés à la poursuite du "bien commun", à l'exclusion formelle des autres... comme par exemple les démocraties post-révolutionnaires antichrists, dont la République française représentée par Napoléon ; or, il ne faudrait pas s'imaginer que la signature pontificale concordataire ne rentrait pas dans le cadre de l'infaillibilité, elle y rentrait bel et bien, je l'explique dans J'accuse le Concordat ! et également dans cet article : https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/les-moeurs-ecclesiales-concordataires-avec-les-etats-modernes-athees-partie2?Itemid=1).
C'est pourquoi Paul VI, dans une inspiration subite et hélas passagère chez lui, méditant sur la crise ecclésiale moderne, ira jusqu'à dire dans les années 1972 : "On dirait presque que l'Église s'autodétruit". Notons bien le mot du pape : il ne s'agit pas ici d'une destruction de l'Église par des ennemis de l'extérieur, comme des visions mystagogiques, pas du tout inspirées quoique signées par des saints, l'ont trop dit, et auxquelles tant de tradis se sont accrochés et s'accrochent encore malsainement pour fuir "LA PASSION DE L'ÉGLISE", il s'agit d'une destruction par les membres de l'Église elle-même, d'où le mot employé par le pape, d'AUTO-destruction ecclésiale, mot qui, autrement, n'aurait évidemment aucun sens.
Évidemment, si l'on n'intègre pas dans la réflexion sur la "crise de l'Église" ce qui en est le fondement, à savoir son "antéchristisation" ou mise en état de péché matériel, l'Église étant dès lors "faite péché pour notre salut" par ses papes eux-mêmes, dans des actes infaillibles posés in persona Ecclesiae et non comme "hommes d'église" faillibles (comme le disait par exemple Mgr Lefebvre, fuyant, trichant par pusillanimité, sur le fond de la question), l'on ne peut pas saisir ce qu'est vraiment cette "crise de l'Église", qui voit l'épanouissement du cœur du mysterium iniquitatis. Cela, d'une manière pratique, empêche de prendre conscience que les grands-prêtres du Nouveau-Testament, c'est-à-dire les papes légitimes, prennent exactement la même voie d'auto-détruire eux-mêmes l'Église du Temps des nations, que les grands-prêtres de l'Église de l'Ancien-Testament l'ont fait en leur temps pour l'Église synagogale-mosaïque de droit divin.
Et le dernier pape légitime qui portera le coup fatal à l'économie particulière de l'Église dans le Temps des nations, sera l'Antéchrist-personne lui-même soi-même.
Mais il aura à peine le temps de le faire qu'il sera foudroyé par l'éclat du Retour du Christ en Gloire, dont le premier acte sera de venger son Épouse mise à mort. Puis, dans un acte second, le Verbe-Christ de Dieu en Majesté introduira le monde dans la nouvelle économie de salut du Millenium, qui verra une gloire supplémentaire de l'Église par rapport à l'Église du Temps des nations, car, par sa mort, elle sera devenue co-Rédemptrice.
C'est alors que la prophétie de Malachie, quant au sort heureux des justes, se réalisera : "Car voici, il viendra un jour embrasé comme une fournaise [déluge universel de feu, finissant le règne de l'Antéchrist-personne] ; tous les superbes et tous ceux qui commettent l'impiété seront de la paille, et ce jour qui vient les embrasera, dit le Seigneur des armées ; il ne leur laissera ni germe ni racine [les adeptes impénitents de l'Antéchrist-personne auront donc le même sort que lui, et cela concerne au premier chef la Rome devenue païenne : anéantis radicalement, il n'en restera plus rien hormis leurs indistinctes cendres...]. Et le Soleil de Justice se lèvera pour vous qui avez craint Mon nom, et le salut sera sous Ses ailes ; vous sortirez alors, et vous bondirez comme les veaux d'un troupeau sortant de l'étable [après le confinement d'hiver]. Et vous foulerez les impies, lorsqu'ils seront comme de la cendre sous la plante de vos pieds, en ce jour où J'agirai, dit le Seigneur des armées" (Mal IV, 1-3).
Ce que saint Jean décrit de la manière suivante : "Celui qui vaincra, Je ferai de lui une colonne dans le temple de Mon Dieu, et il n'en sortira plus ; et J'écrirai sur lui le nom de Mon Dieu, et le nom de la ville de Mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du Ciel d'auprès de Mon Dieu, et Mon nom nouveau" (Apoc III, 12). Remarquons bien, au passage, la même formule de saint Jean pour décrire le Millenium, employée par lui dans le ch. III et le ch. XXI de l'Apocalypse, cette "nouvelle Jérusalem qui descend du Ciel d'auprès de Dieu" : il ne peut donc pas s'agir du Ciel éternel, comme les scolastiques ensablés dans leur obscurantisme eschatologique honteusement faux et radical l'ont trop dit, puisque, s'il en était ainsi, la nouvelle Jérusalem n'aurait pas à descendre du Ciel, elle aurait juste à reste là où elle est, dans le Ciel éternel, bien au chaud près de Dieu ! Si elle est dite descendre, il ne faut pourtant pas être grand'clerc en prophétie pour comprendre que saint Jean prophétise là que la nouvelle Jérusalem doit atterrir... sur la terre et la temporalité d'ici-bas, pour vivre le Millenium.
Nos temps sont donc terribles et affreux, affreux et terribles, certes, mais il ne faut pas laisser la peur ni l'angoisse envahir nos âmes. Plus nous serons près de Dieu, et plus nous jouirons de la Paix et de la Force divines toutes-puissantes, même au milieu des pires souffrances qu'engendre la crise apocalyptique de l'Église. Et nous pouvons être près de Dieu, à proportion même où nous recherchons et nous efforçons d'être personnellement saints. C'est la sainteté qui, appelant Dieu dans nos âmes, la revêt aussitôt d'une armure de fer sans faille contre le mal, c'est elle notre sauvegarde. "Le seul problème, c'est que nous ne soyons pas des saints" (Léon Bloy)
Je terminerai mon article non par une note d'humour comme d'habitude (...!), mais en apportant ma petite contribution à l'apport... synodal, ce qui d'ailleurs, en soi, on le conçoit bien, est déjà formidablement humoristique !! Éh oui bien sûr, pourquoi pas ?!? Tout le monde dans ce synode sur la synodalité a rivalisé pour dire n'importe quoi, surtout le pape, alors moi, qui ai l'esprit de contradiction, je vais donc tâcher de dire quelque chose de surnaturellement sensé, qui apporterait synodalement vraiment quelque chose de surnaturel pour le bien de toutes les âmes dans "l'aujourd'hui de l'Église" qui est "PASSION DE L'ÉGLISE".
Puisqu'il est question de toucher aux fondements mêmes de l'Église, alors j'aurai deux ajouts à faire au Credo, qui me semblent très-importants et surtout extrêmement opportuns à faire dans le contexte de la fin des temps-Passion de l'Église qui est nôtre, pour renforcer et fortifier notre Foi.
1er ajout. ― "Je crois en Dieu le Père tout-puissant, Créateur du Ciel et de la terre, et en Jésus-Christ son Fils unique Notre-Seigneur ET GRAND'FRÈRE, qui a été conçu du Saint-Esprit, etc."
Voilà. Il faudrait, dans le Credo, rajouter à ce qu'est Jésus-Christ pour nous tous les humains, son attribut d'être notre grand'Frère, Celui qui veille sur nous et nous garantit de tout mal, car c'est le propre de l'aîné de la famille de protéger au plus près d'eux ses puinés, ses cadets Rousselle, ses petits frères... Et voilà-t-il pas une invocation qui nous mettrait sous la Protection invincible de Jésus-Christ aux temps où le... big brother, le faux et diabolique grand'frère qui est l'Antéchrist-personne, doit paraître en ce monde avec une très-grande puissance démoniaque ! La grâce de Jésus-Christ en tant que grand'Frère serait en effet l'antidote surnaturelle radicale contre l'Antéchrist-personne... Quelle protection spirituelle supplémentaire nous aurions, si nous invoquions Jésus-Christ très-souvent, autant que nous récitons le Credo, comme notre grand'Frère, pour nous protéger contre la domination totalitaire de l'Antéchrist-personne qui prétend usurper ce titre frauduleusement, non pas, quant à ce maudit des maudits, pour nous protéger du mal, mais tout au contraire pour nous y soumettre de force !
Pas question évidemment de faire des ajouts au Credo qui n'aient comme base la Ste-Écriture. Et cela tombe bien, car rappelons-nous que dans l'Évangile Jésus Lui-même se considère amoureusement comme notre grand'Frère, notre meilleur ami intime, si proche de nous, son Sacré-Cœur nous le dit avec un amour de proximité si touchant, si humble. Frère, c'est en effet une appellation émouvante qu'Il ne dédaigne absolument pas d'employer pour nous, tous les humains, dans l'Évangile :
"Quelqu'un Lui dit : Voici que Votre Mère et Vos frères sont dehors, et Vous cherchent. Mais Il répondit à celui qui Lui avait dit cela : Qui est Ma Mère, et qui sont Mes frères ? Et étendant Sa main sur Ses disciples, Il dit : Voici Ma mère et Mes frères. Car quiconque fait la volonté de Mon Père qui est dans les cieux, celui-là est Mon frère, et Ma sœur, et Ma mère" (Matth XII, 47-50).
"Jésus lui dit [à Marie-Madeleine, juste après sa Résurrection] : Ne Me touche pas, car Je ne suis pas encore monté vers Mon Père. Mais va vers Mes frères, et dis-leur : Je monte vers Mon Père et votre Père, vers Mon Dieu et votre Dieu" (Jn XX, 17). Ici, il y a même une affirmation supplémentaire de taille, de la part de Jésus, qui renforce plus encore l'affirmation de sa fraternité ontologique avec nous, puisque non seulement Il se dit être notre frère, mais Il complète en disant que nous avons le même Père et le même Dieu que Lui. Or, évidemment, ceux qui ont même Père, sont évidemment frères entre eux... surtout quand ce Père est aussi Dieu.
"Alors Jésus leur dit [aux disciples d'Emmaüs, après sa Résurrection] : Ne craignez point ; allez, dites à Mes frères de partir pour la Galilée ; c'est là qu'ils Me verront" (Matth XXVIII, 10)
Dans ces trois premières citations évangéliques, on pourrait penser que Jésus restreint l'appellation "frère" uniquement à ceux qui croient en Lui et au Père, c'est-à-dire aux disciples d'abord, et, de nos jours, aux seuls chrétiens catholiques. Mais le sens est radicalement élargi, universellement, dans la redoutable représentation du Jugement dernier, où il est clairement dit aux justes, relativement à tous les humains sans exception, surtout ceux qui sont les plus pauvres, les plus petits :
"Et le Roi leur dira : En vérité, Je vous le dis, toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits d'entre Mes frères, c'est à Moi que vous l'avez fait" (Matth XXV, 40).
Or, si Jésus dit seulement dans l'Évangile qu'il est notre frère, il faut bien entendu traduire qu'Il est notre grand'frère, étant par rapport à tous les hommes et à chacun d'eux, en avant de nous par tous les côtés et surtout par le haut.
Tout homme vivant sur terre a donc comme grand'Frère, Jésus-Christ Lui-même. Quelle consolation de le savoir et de l'invoquer dans le Credo, au temps maudits du big brother de Satan !
Voilà donc mon premier ajout, ma petite pierre à la construction... synodale !
2ème ajout. ― Toujours dans le Credo : "... est né de la Vierge Marie, a BEAUCOUP souffert sous Ponce-Pilate, etc."
Pourquoi donc l'Église n'a-t-elle pas repris ce que Jésus dit Lui-même dans l'Évangile de sa souffrance inhérente à sa Passion ? Pourquoi ne fait-elle dire par tous les fidèles dans le Credo, depuis 2 000 ans, qu'une "vérité diminuée"...? Voici en effet comment Jésus dépeint Lui-même la souffrance qu'Il endurera dans sa Passion :
"Dès lors Jésus commença à montrer à Ses disciples qu'il fallait qu'Il allât à Jérusalem, qu'Il souffrît beaucoup de la part des anciens, et des scribes, et des princes des prêtres, et qu'Il fût mis à mort, et qu'Il ressuscitât le troisième jour" (Matth XVI, 21)
"Et Il commença à leur déclarer qu'il fallait que le Fils de l'homme souffrît beaucoup, qu'Il fût rejeté par les anciens, par les princes des prêtres et par les scribes, qu'Il fût mis à mort et qu'Il ressuscitât après trois jours" (Mc VIII, 31).
"Il leur répondit [en descendant de la montagne, après la Transfiguration] : Élie, lorsqu'il viendra d'abord, rétablira toutes choses, et comme il est écrit du Fils de l'homme, Il souffrira beaucoup et sera méprisé" (Mc IX, 11). Jésus parle ici de la souffrance d'Élie, mais Il l'applique identiquement à celle qu'Il aura à souffrir dans sa propre et personnelle Passion.
"Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'Il soit rejeté par les anciens, par les princes des prêtres et par les scribes, qu'Il soit mis à mort, et qu'Il ressuscite le troisième jour" (Lc IX, 22).
"Car, comme l'éclair resplendit et brille d'une extrémité du ciel jusqu'à l'autre, ainsi sera le Fils de l'homme en Son jour. Mais il faut auparavant qu'Il souffre beaucoup, et qu'Il soit rejeté par cette génération" (Lc XVII, 24-25).
C'est donc indiscutable. Lorsque Jésus évoque la souffrance de sa Passion, Il nous révèle à chaque fois qu'Il aura BEAUCOUP à souffrir.
Cette précision capitale de Jésus n'est pas du tout anodine. Et je ne comprends pas du tout que l'Église ait pu, pendant 2 000 ans, faire dire aux fidèles que le Christ avait seulement souffert dans sa Passion, sans préciser ce qu'Il révèle Lui-même sur le sujet, à savoir qu'il y avait beaucoup souffert. Et ce "beaucoup souffert" est d'ailleurs encore un euphémisme plein de retenue, de pudeur, de la part du Christ, un adoucissement de la terrible vérité, si l'on veut bien comprendre que par-là, Jésus veut révéler qu'Il a souffert plus que tous et chacun des hommes nés sur cette terre et qui y naîtront, depuis que le monde est monde et jusqu'à sa fin ultime.
Ici, qu'on me permette un souvenir personnel. Il y a une dizaine d'années, un de mes frères est décédé à 53 ans d'un cancer, après avoir par ailleurs beaucoup souffert durant toute sa vie à partir de ses 18 ans, tant moralement que physiquement. Dans ses tout derniers jours terrestres, le sentant découragé, je lui conseillais le mieux que je pouvais d'unir ses souffrances à celles du Christ dans sa Passion, car alors cette communion avec la souffrance du Christ nous communique en même temps la Force invincible de Dieu pour supporter la nôtre, Force divine qui surpasse et engloutit dans le principe même toute souffrance, Force de Dieu dont le Christ jouissait toujours, même dans sa grande souffrance de crucifié. Comme le disait admirablement bien saint Hyppolite de Rome, mort martyr l'an 235 : "Le Christ a offert comme prémices sa propre humanité [sur la Croix] afin que toi, dans ta souffrance, tu ne perdes pas courage mais que, reconnaissant que tu es toi-même homme, tu attendes toi aussi ce que le Père a donné à cet homme-là" (Réfutation de toutes les hérésies, X, 33-34).
Mon frère me rétorqua alors soudain : "Oh !, mais il y a eu bien d'autres crucifiés aux temps du Christ, les romains crucifiaient en effet à tout-va, ces crucifiés-là ont donc autant souffert que Lui". Ne m'attendant pas à cette réflexion soufflée certainement par le tentateur, je fus pris de court, sentant mon pauvre frère être la proie d'une tentation du diable pour le pousser au désespoir. Mais heureusement, après un court temps de réflexion, je fut inspiré, merci mon Dieu, de lui répondre rapidement ceci : "Non, ne crois pas cela, Jésus-Christ a infiniment plus souffert que tous les hommes, aucun autre homme n'a souffert comme Lui, et la raison de cela, c'est que sa nature humaine était la seule à être parfaitement sans péché. Étant dans l'intégrité et la plénitude parfaites de son être personnel doté de toutes ses puissances humaines, il a donc plus souffert que n'importe quel autre homme fils d'Adam pécheur a pu souffrir, car le péché originel augmenté des péchés actuels obscurcit et estompe dans tout homme ses puissances naturelles, et donc aussi ses facultés de souffrir en la profondeur et plénitude de son être".
Certes, ce que je dis alors à mon frère fut beaucoup moins construit que la belle phrase que je viens d'écrire, mais j'eus le soulagement de voir qu'il avait compris ce que je lui disais, et que la maudite tentation dont il était la proie était ébranlée dans son âme. D'autant plus que je lui donnais une autre raison prouvant que le Christ avait plus souffert qu'aucun et tous les hommes réunis, argument cette fois-ci tiré de la Foi, qui, Deo gratias, acheva de le convaincre : "... D'ailleurs, continuais-je à lui dire, s'il était vrai qu'un autre homme que le Christ a plus souffert que Lui, alors, cela signifierait que la Rédemption n'est pas universelle, le Christ ne pouvant sauver en effet un homme qui aurait souffert plus que Lui, ou seulement autant que Lui ; car en effet, la cause instrumentale de la Rédemption est la souffrance du Christ dans sa Passion. Ce qui signifie très-clairement que puisque la Foi nous enseigne que le Christ a sauvé tous les hommes par sa Passion sans en excepter aucun, alors cela inclut qu'Il a souffert plus que tous les hommes et chacun d'eux". Là encore, ce que je luis dis fut beaucoup moins élaboré que ce que je viens d'écrire, mais il en saisit l'idée et cela le remit sur les bonnes rails de l'Espérance.
J'eus donc la bénie consolation de voir que ces arguments l'avaient touché et exorcisé en lui cette mauvaise tentation que l'enfer lui soufflait. Mais c'est à ce moment-là, il y a une bonne dizaine d'années donc, sortant de la chambre d'hôpital où mon frère vivait ses derniers jours, que je pris conscience de la carence de ce que nous fait dire le Credo à propos de la souffrance du Christ dans sa Passion. Non, non, non, Jésus n'a pas seulement souffert dans sa Passion, comme le fait dire le Credo, ce qui pourrait tout-à-fait être compris comme assimilable à n'importe quelle autre souffrance humaine, donc non-rédemptrice en soi, Il y a BEAUCOUP souffert, comme Il le révèle Lui-même très-clairement dans l'Évangile à chaque et toutes les fois qu'Il entretient ses disciples de la souffrance de sa Passion, ainsi qu'on le voit bien par les citations que je viens d'en faire.
Il sera très-précieux, de nos jours, de nous le rappeler sans cesse en récitant notre Credo avec ce second ajout, cela nous sera d'un grand secours pour nous tous, de nous appuyer sur le Christ qui a beaucoup souffert dans sa Passion, aux temps apocalyptiques de fin des temps que la Providence nous destine à vivre et surtout à mourir, où le catholique aura lui aussi beaucoup à souffrir, surtout ecclésialement, lorsque le règne de l'Antéchrist-personne s'ouvrira...
Et c'est pourquoi je préconise également (... toujours synodalement, bien sûr !) ce second rajout au Credo : "... a BEAUCOUP souffert sous Ponce-Pilate".
C'est avec ces deux ajouts, tous les deux fondés sur le roc infaillible de la Ste-Écriture, que, désormais, je récite maintenant mon Credo, sans attendre, pour le faire, quatre longues années de bla, bla, bla, sur du bla, bla, bla, ni de Document final qui ne finalise rien du tout puisqu'il n'est pas "strictement normatif" (François).
Mettant le point final à mon propos, je ne saurai surtout pas manquer de vous souhaiter un excellentissime et très-saint Noël, à vous tous mes chers amis lecteurs, car nous en sommes seulement à quelques jours, à la date de signature de ce nouvel article (n'oublions pas d'invoquer la Naissance du Notre-Sauveur par les Antiennes "Ô", du 17 décembre au 23 ; voir ci-dessous).
GOÛTONS ENCORE CE BON NOËL 2024 QUE LA PROVIDENCE DE DIEU NOUS DONNE DANS SA TRÈS-GRANDE MISÉRICORDE, GOÛTONS LA GRÂCE INEFFABLE DE CE SAINT JOUR ENTRE TOUS, LA GRÂCE DE L'EMMANUEL, LA GRÂCE DE DIEU SAUVEUR AVEC NOUS !!
... Dès lors, qu'avons-nous à craindre ?
En la fête de saint Lazare,
... ce saint Patron des morts liés
à qui est promis la Résurrection !
Ce 17 décembre 2024.
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
Bas-relief de l'autel latéral de saint Joseph
(église saint-Gilles de l’Île-Bouchard,
où la très-sainte Vierge apparut en 1947)
Les antiennes "Ô", qui magnifient très-profondément dans ses attributs et charismes divins le Verbe incarné, Jésus-Christ Notre-Seigneur et grand'Frère, récitées liturgiquement après Vêpres, sont à méditer religieusement par le fidèle chaque jour du 17 au 23 décembre. Elles permettent de bien fixer le regard de nos âmes sur le Sauveur, qui est notre Dieu avec nous, Emmanuel, et vivre avec Lui dans l'attente de la Noël de Délivrance. Je les recopie ci-dessous :
17 déc | O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponensque omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ. | Ô Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, qui enveloppez toutes choses d'un pôle à l'autre et les disposez avec force et douceur, venez nous enseignez le chemin de la prudence. |
18 déc | O Adonai, et Dux domus Israel, qui Moysi in igne flammæ rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos in bracchio extento. | Ô Adonaï, guide du peuple d'Israël, qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, armez votre bras, et venez nous sauver. |
19 déc | O Radix Iesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, iam noli tardare. | Ô Fils de la race de Jessé, signe dresse devant les peuples, vous devant qui les souverains resteront silencieux, vous que les peuples appelleront au secours, délivrez-nous, venez, ne tardez plus ! |
20 déc | O Clavis David, et sceptrum domus Israel ; qui aperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo aperit : veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis. | Ô Clef de la cité de David, sceptre du royaume d'Israël, vous ouvrez, et personne alors ne peut fermer ; vous fermez, et personne ne peut ouvrir ; venez, faites sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et la nuit de la mort. |
21 déc | O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol iustitiæ : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis. | Ô Orient, splendeur de la Lumière éternelle, Soleil de justice, venez, illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et la nuit de la mort. |
22 déc | O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti. | Ô Roi des nations, objet de leur désir, clef de voûte qui unissez les peuples opposés, venez sauver l'homme que vous avez façonné d'argile. |
23 déc | O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster. | Ô Emmanuel, notre roi et législateur, que tous les peuples attendent comme leur Sauveur, venez nous sauver, Seigneur notre Dieu ! |