Les Mœurs ecclésiales concordataires
avec les États modernes athées,
sont la cause première de "la crise de l'Église" ;
la subversion de la Foi à Vatican II
n'en est que le fruit pourri
(1)
 
 
 
 
"En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit :
Je Vous rends grâce, Père, Seigneur du Ciel et de la terre,
de ce que Vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents,
et de ce que Vous les avez révélées aux petits.
Oui, Père, Je Vous rends grâce parce qu'il Vous a plu ainsi"
(Matth XI, 25-26)
           
        Un tradi des premiers temps de la résistance contre le modernisme sous Paul VI, un "vieux de la vieille", avait fait remarquer un jour dans son petit bulletin périodique : Comment faire avaler du poivre à un chat qui le déteste ? Et il répondait : en en saupoudrant sur ses poils. Comme les mœurs du chat l'obligent à se lécher très-souvent, alors il sera obligé d'avaler le poivre par le fait même de se lécher, ipso-facto. C'est ce qui se passe dans l'Église contemporaine, poursuivait-il : on convertit le catholique au modernisme beaucoup plus et beaucoup mieux en le lui faisant pratiquer lui-même par ses mœurs qu'en le lui enseignant. Ainsi, pratiquant personnellement le modernisme pendant de longues années sans même s'en rendre compte, c'est lui-même, catholique, qui finira par se convertir tout seul à la doctrine du modernisme qu'il pratique, sans que personne n'ait besoin de l'y forcer le moins du monde. Léchant les mœurs modernistes, il ne pourra, tôt ou tard, qu'en avaler la doctrine hérétique. Tant il est vrai que si je ne vis pas mes Mœurs comme je pense ma Foi, je finirai tôt ou tard par penser ma Foi comme je vis mes Mœurs. La raison en est que les Mœurs et la Foi sont aussi viscéralement liées entre elles que le corps et l'âme dans l'être humain, elles ont une interaction directe et immédiate l'une sur l'autre, se forçant mutuellement à l'unité absolue de direction métaphysique.
           
        Montons d'un degré. Comment bien faire avaler l'antichristianisme à l'Église catholique qui, surnaturellement, de par sa Constitution divino-christique, le déteste plus encore que le chat ne déteste le poivre ? Comment bien la transformer en une ONG, une MASDU (Mouvement d'Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle, comme disait feu l'abbé de Nantes) au service de la fausse Liberté religieuse de l'Antéchrist jusqu'à, au bout du compte, arriver par le pape légitime au point inouï que nos yeux éberlués et presque incrédules voient de nos jours, d'idolâtrer publiquement et rituellement une impure, méprisable et abjecte idole païenne, Pachamama ? Réponse. Par la technique du chat empoivré. En faisant en sorte que l'Église se décide elle-même à pratiquer l'antichristianisme dans ses Mœurs, sans qu'on touche à sa Foi. Ainsi, puisque les Mœurs interagissent directement et immédiatement sur la Foi, alors, l'Église sera obligée tôt ou tard d'avaler elle-même dans la Foi ce que les Mœurs antichrétiennes qu'elle a adoptées lui font pratiquer. Sans que personne de l'extérieur n'ait à l'y forcer par violence, comme c'est le cas dans les persécutions des régimes totalitaires contre les chrétiens ; ou sans qu'il soit besoin d'aller supposer, à la manière complotiste affectionnée par les esprits obscurantistes, que ce sont des ennemis de l'extérieur, extra muros, qui ont perverti sa Foi, sans qu'elle-même n'y ait eu aucune mauvaise part. Non, si on fait accepter par l'Église de corrompre elle-même ses Mœurs, sans qu'on touche à sa Foi, ce sera l'Église elle-même qui pervertira sa Foi au bout du compte, obligée à agir ainsi pour faire correspondre sa Foi aux Mœurs mauvaises qu'elle a adoptées librement...
           
        Or, l'Histoire ecclésiastique moderne, depuis la Révolution française, nous montre que ce processus de corruption que je viens de décrire est exactement celui qui a généré "la crise de l'Église" qui, soudain, s'est révélée brutalement au niveau de la Foi avec le concile Vatican II. Notre apocalyptique "crise de l'Église", en effet, n'est pas initiée et engendrée par une corruption soudaine de la Foi à Vatican II, soudaineté qui serait d'ailleurs incompréhensible, mais par une corruption des Mœurs ecclésiales dès l'immédiat sortir de la Révolution. C'est par les Mœurs ecclésiales-pontificales corrompues au niveau du Politique constitutionnel dès le Concordat napoléonien, que la Foi a fini par être elle-même corrompue à Vatican II, au bout d'un siècle et demi de transvasement insensible et occulte, jamais interrompu, de la corruption des Mœurs dans la Foi.
           
        On se sera rendu compte que j'écris Mœurs avec un "M" majuscule (comme pour la Foi avec un "F" majuscule). C'est parce que le domaine des Mœurs est sacré, sacro-saint, visité par le Saint-Esprit, comme étant fondamentalement nécessaire ici-bas au salut et à la sainteté de tout homme. C'est pourquoi ce domaine est couvert, tout-à-fait au même titre que la Foi, par l'infaillibilité promise par le Christ à son Église. C'est-à-dire, pour prendre un simple exemple, qu'il est tout aussi impossible que l'Église, pour l'universalité des fidèles, enseigne ou définisse que Jésus-Christ n'est pas Dieu, ce qui a trait à la Foi, que d'enseigner ou définir que la polygamie ou le mariage gay est valide et légitime devant Dieu au même titre que le mariage monogame fondé sur la loi naturelle, ce qui a trait aux Mœurs.
           
        Mais les Mœurs couvertes par l'infaillibilité de l'Église ne sont pas seulement à entendre au sens étroit que je viens de dire, circonscrit au domaine matrimonial, conjugal, sexuel, elles sont à entendre au sens complet du terme. Les Mœurs couvertes par l'infaillibilité de l'Église incluent tout le mode de vie des humains ordonné au bien ou au mal. Les Mœurs se définissent en effet ainsi : "Habitudes (d'une société, d'un individu) relatives à la pratique du bien et du mal" (Petit-Robert, 1990) ; un vieux dictionnaire du XIXème siècle qui me tombe sous la main a une définition à peu près semblable, plus précise encore : "Habitudes considérées par rapport au bien ou au mal dans la conduite de la vie" (Littré, 1877).
           
        Or, le criterium de validité des sociétés politiques est au cœur même des Mœurs de soi couvertes par l'infaillibilité de l'Église. C'est même la toute première règle qui fonde les Mœurs parmi les enfants des hommes. En effet, toute société politique ordonne la règle de vie publique de l'homme par rapport au bien et au mal : si donc le criterium de validité des sociétés politiques est erroné, les sociétés politiques de mauvaises Mœurs pourront s'imposer dans le for public et forcer l'homme à respecter ces mauvaises Mœurs qu'elles ont adoptées, et ce respect sociopolitiquement obligé sera pour l'homme une tentation permanente de les adopter pour lui-même, pour son for privé, au grand risque de sa damnation éternelle ; et à l'opposé, si le criterium de validité des sociétés politiques est vrai, il ne permettra qu'aux sociétés politiques de bonnes Mœurs d'exercer leur pouvoir sur l'homme, ce qui aura pour effet de mettre l'homme privé dans les rails des bonnes Mœurs, aux fins de son salut éternel. Il importe donc au plus haut point de connaître le criterium qui fonde la validité des sociétés politiques de bonnes Mœurs, qui sont les seules à exister, saint Paul nous l'enseigne, sur le plan surnaturel et catholique. Et comprendre que cedit criterium est la perle rare de l'Évangile, gardé jalousement et surtout infailliblement par l'Église.
           
        Ce criterium de validité des sociétés politiques qui commande en clef de voûte tout le domaine des Mœurs parmi les hommes est donc primordial par-dessus toute règle de Mœurs. Y contrevenir est directement et immédiatement s'attaquer à l'essence même des Mœurs couverte au plus haut degré par l'infaillibilité de l'Église. Cedit criterium, nous le connaissons, il est très-simple et a été défini par saint Paul dans son célèbre chapitre XIII de l'épître aux Romains, comme suit (je résume synthétiquement l'enseignement paulinien) : une société politique est valide et l'exercice de son pouvoir est légitime, si, et seulement si, elle est constitutionnellement ordonnée à la poursuite du Bien commun véritable, normé à la fois sur les lois naturelles et surnaturelles ; si une société politique n'est pas ordonnée constitutionnellement à la poursuite dudit Bien commun, par-là même, elle n'est pas valide et n'a aucune existence aux Yeux de Dieu, et bien sûr n'en doit avoir aucune pour les hommes.
           
        Saint Paul, en effet, dans ce chapitre politique de Rom XIII, ne parle que des pouvoirs politiques qui sont constitutionnellement ordonnés à la poursuite du Bien commun, à l'exclusion formelle de tout autre. La démonstration en est facile à faire.
           
        Nous en avons la preuve formelle dans le v. 3 dudit chapitre XIII, qui, Lapalisse l'aurait dit, suit immédiatement les deux premiers versets, que voici : "Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures : car il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu. C'est pourquoi celui qui résiste à l'autorité résiste à l'ordre établi par Dieu ; et ceux qui résistent attirent la condamnation sur eux-mêmes". Et saint Paul, de continuer immédiatement au v. 3, en disant, sans hiatus : "CAR les princes ne sont pas à craindre pour les œuvres bonnes mais pour les mauvaises. Veux-tu donc ne pas craindre la puissance ? FAIS LE BIEN, ET ELLE TE LOUERA".
           
        La pensée de saint Paul est claire : il nous dit là qu'à chaque et toutes les fois que je fais le bien dans l'ordre public, la puissance m'en louera, m'en récompensera. Mais, théologiquement, il est rigoureusement impossible qu'une puissance qui n'est pas constitutionnellement ordonnée à la poursuite du Bien commun, puisse, à tout coup, à chaque et toutes les fois, me louer pour le bien public que je fais : il ne reste en effet pas assez de grâce dans l'homme taré du péché originel, qu'il soit seul ou réuni avec ses semblables également tarés comme lui, pour pouvoir, à chaque et toutes les fois que le bien public est acté, opéré, louer celui qui le fait. Un pouvoir politique qui n'est pas ordonné constitutionnellement à la poursuite du Bien commun, pourra certes louer quelques biens publics, mais pas tous et à chaque fois, comme l'enseigne saint Paul. Or, depuis le passage du Christ sur la terre, Lui qui a tout racheté dans sa Rédemption y compris la sphère sociopolitique, seul un pouvoir politique chrétien-sacral constitutionnellement ordonné à la poursuite du Bien commun, c'est-à-dire basant son pouvoir politique explicitement sur le Christ, a ce pouvoir de louer tout bien public opéré par l'homme, quel qu'il soit.
           
        Il est donc clair que saint Paul n'entend parler, dans son fameux ch. XIII aux Romains, que des pouvoirs politiques qui sont constitutionnellement ordonnés à la poursuite du Bien commun, qui, eux et eux seuls, sont capables de louer celui qui fait le bien dans l'ordre public, à chaque et toutes les fois qu'il l'opère. Lorsque saint Paul dit : "Il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu", cela ne doit être entendu que de la façon suivante : "Il n'y a pas d'autorité ordonnée constitutionnellement à la poursuite du Bien commun qui ne vienne de Dieu". Un point catholique, c'est tout. Les autres "autorités" n'existent tout simplement pas, pour saint Paul, il n'a aucun mot pour elles (le cas de l'Empire romain, qui était le pouvoir politique aux temps de saint Paul, ne contrevient nullement à cette grande loi que je rappelle : sans faute de sa part, le pouvoir romain ne connaît pas Jésus-Christ, certes, cependant, comme toutes les structures politiques de l'Antiquité, sa constitution est ordonnée inchoativement à la poursuite du Bien commun, et c'est pourquoi saint Paul le range dans les autorités politiques "qui viennent de Dieu", auxquelles, donc, le devoir de soumission des chrétiens est dû ; mais il serait hors-sujet et trop long d'en donner toute l'explication ici, je l'ai donnée dans la seconde partie de mon article L'obéissance et le respect dûs aux Autorités politiques légitimes sont-ils dûs à la République française actuelle et aux dépositaires de son "pouvoir"...?, auquel je renvoie mon lecteur, article qu'il pourra trouver ici : http://www.eglise-la-crise.fr/index.php/component/joomblog/post/l-obeissance-et-le-respect-dus-aux-autorites-politiques-legitimes-sont-ils-dus-a-la-republique-francaise-actuelle-et-aux-depositaires-de-son-pouvoir?Itemid=483).
           
        C'est bien pourquoi d'ailleurs l'Apôtre des Nations continue très-logiquement son propos, dans le v. 4, par ces mots : "CAR elle [la puissance politique] est le ministre de Dieu pour le bien", qui a même sens et complète très-bien le "CAR les princes ne sont pas à craindre pour les œuvres bonnes mais pour les mauvaises" du v. 3. Comprenons bien là encore ce que nous dit saint Paul. Il ne dit pas, comme l'entendent très-pernicieusement et très-faussement les scolastiques : la puissance est le ministre de Dieu seulement quand elle poursuit accidentellement le Bien commun quand bien même elle n'y est pas ordonnée constitutionnellement, l'Apôtre des Nations nous dit tout au contraire qu'elle est le ministre de Dieu dans son être et son essence même qui la constitue politiquement et la fait tenir dans l'existence. D'où il s'ensuit précisément qu'à chaque et toutes les fois que le bien est opéré dans le for public, elle le loue, car l'agir suit l'être, agere sequitur esse : puisque l'être du pouvoir politique est ordonné au Bien commun, alors, lorsque ce bien est opéré, il le loue tout naturellement et systématiquement. Et c'est également pourquoi du reste, toujours aussi logiquement, saint Paul continue ainsi ce v. 4 : "Que si tu fais le mal, crains ; car ce n'est pas sans motif qu'elle [la puissance politique] porte le glaive, puisqu'elle est le ministre de Dieu dans sa colère contre celui qui fait le mal". Notons soigneusement comme saint Paul fait exactement le même raisonnement pour celui qui fait le mal au for public que pour celui qui y fait le bien : celui qui fait le mal au for public doit s'attendre, à chaque et toutes les fois qu'il le commet, à être châtié par "la puissance", comme il dit pour parler des pouvoirs politiques. Or, si à chaque et toutes les fois que je fais le mal au for public, je dois m'attendre à être châtié par la puissance, c'est donc bien que ladite puissance est constitutionnellement ordonnée au Bien commun, et non accidentellement.
           
        Il est donc absolument clair et tout ce qu'il y a de plus indiscutable que dans Rom XIII, saint Paul n'entend parler que des pouvoirs politiques qui sont ordonnés constitutionnellement à la poursuite du Bien commun, À L'EXCLUSION FORMELLE DE TOUS LES AUTRES. Or, depuis la Révélation, c'est-à-dire depuis le passage du Christ sur la terre, le Bien commun a un Nom : celui du Christ, celui de Jésus. Tout pouvoir politique donc, depuis lors, pour être ordonné constitutionnellement à la poursuite du Bien commun sur la terre, doit être explicitement basé sur le Christ, ou, à tout le moins, sur le Dieu Un et Trine, le vrai Dieu catholique. Sous peine, tout simplement, de... ne pas exister métaphysiquement. La doctrine que j'expose ici à la suite de saint Paul, et qui veut qu'un pouvoir politique qui n'est pas constitutionnellement ordonné au Dieu vrai et à son Christ, et donc au Bien commun, n'a aucune existence métaphysique, n'est pas nouvelle, elle est au contraire celle de la Foi catholique, bien connu de tous les papes... avant les papes modernes. Voyez par exemple le pape saint Pie V reprenant vertement le faible roy de France Charles IX d'avoir nommé dans une lettre "empereur" le Pacha turc, en ces termes : "... Votre Majesté désigne le tyran le plus inhumain, qui est en même temps l’ennemi le plus acharné de la Religion chrétienne, sous le nom d’Empereur des Turcs, COMME SI CELUI QUI NE CONNAÎT PAS LE VRAI DIEU POUVAIT JAMAIS ÊTRE EMPEREUR ! Très cher fils en Jésus-Christ, donner le nom d’empereur à un tyran et à un infidèle, ce n’est pas autre chose que d’appeler le mal, bien, et le bien, mal" (Saint Pie V, un pape pour notre temps, Tilloy, p. 248). Pour saint Pie V, comme pour tout vrai catholique, le Politique dérive du Religieux, tout pouvoir politique post-christique qui ne s'appuie pas sur le Dieu vrai et sur son Christ-Messie, explicitement et constitutionnellement, n'existe... tout simplement pas.
           
        Ce criterium de validité des sociétés politiques, basé sur l'ordonnance constitutionnelle obligatoire desdits sociétés politiques à la poursuite du Bien commun, regarde au premier chef, c'est bien le cas de le dire, les Mœurs couvertes par l'infaillibilité de l'Église. Prenons donc bien conscience qu'on ne saurait le rejeter sans pécher hérétiquement contre les Mœurs AUSSI GRAVEMENT QUE SI L'ON TOUCHE À UN DOGME DÉFINI DANS LA FOI.
           
        Ces prolégomènes de la Foi la plus pure et la plus certaine étant rappelés, on a la douleur grande de voir le pape Pie VI (1717-1799), dès la fin de la Révolution française, rejeter absolument et formellement, en tant que pape, ce criterium catholique de validité des sociétés politiques que je viens de rappeler derrière saint Paul, en formulant explicitement et abominablement l'exact contraire de l'enseignement paulinien dans son Bref Pastoralis Sollicitudo du 5 juillet 1796. Dans ce Bref adressé "à tous les français", il ose professer en effet que TOUTE société politique quelle qu'elle soit, même celle qui n'est pas constitutionnellement ordonnée à la poursuite du Bien commun (comme le furent tous les gouvernements de la Révolution), est valide et légitime. Le pape Pie VI faisait donc là un attentat formel contre les Mœurs couvertes par l'infaillibilité ecclésiale.
           
        Dans ce Bref sûrement le plus scandaleux de tout le Bullaire romain, on le voit faire en effet du criterium de validité des sociétés politiques, un criterium absolutiste et totalitaire englobant autant les mauvaises sociétés politiques que les bonnes, concept parfaitement hérétique et aux antipodes de l'enseignement paulinien. On l'y voit changer brusquement à 180° le jugement de condamnation des gouvernements révolutionnaires qu'il avait adopté au début de la Révolution, et exiger du fidèle catholique français, sous peine de damnation, qu'il reconnaisse la validité de l'actuel gouvernement de 1796, qui était le pire, le plus franc-maçon de tous les gouvernements de la Révolution, à savoir celui du Directoire, avec à sa tête les tristement célèbres Paul Barras, La Révellière-Lépeaux, Reubell et autres satellites très-véreux, tel de Talleyrand-Périgord, osant appeler le Directoire, dans ce Bref, "les autorités constituées". Certes, ce Bref n'est pas intégré au Magistère ordinaire & universel pontifical de soi infaillible, car il ne sera jamais officialisé canoniquement, mais… il existe, et il existe signé par le pape, "portant l’estampille de la Chambre apostolique", j’en donne les preuves historiques très-précises et indubitables dans les pp. 70, sq., de mon livre Les papes nous ont trompés en Politique, qu'il serait trop long de reproduire ici, et qu'on pourra consulter au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/LesPapesNousOntTromp%C3%A9sEnPolitique.pdf).
           
        Je ne vais pas passer rapidement sur ce Bref, historiquement et surtout théologiquement très-important. Il y a un tel voile d'aveuglement sur les esprits, surtout quand ils sont tradis, quant à la trahison des papes modernes à partir de la fin de la Révolution avant même qu'elle soit terminée avec la pacification napoléonienne, et non à partir de la mort de Pie XII ou de Vatican II, qu'il m'apparaît très-nécessaire de dessiller les yeux profondément aveuglés de mon prochain (ce que du reste, dans l'Apocalypse, le Saint-Esprit conseille instamment aux fidèles de l'église de Laodicée, en leur proposant avec insistance pour leur salut de s'oindre les yeux avec un collyre...). À cette fin de faire vivre les âmes dans la vérité vraie en vérité de "la crise de l'Église", pour leur bien et leur salut qui se trouve seulement dans la Vérité entière qui libère (et elle seule), je vais leur faire lire le texte littéral même de ce Bref inouï du pape Pie VI. Voici donc ce document pontifical incroyable d'apostasie des Mœurs de l'Église en matière de validité des sociétés politiques, qui ne pourra qu'ouvrir les yeux les plus fermés (sauf s'ils le sont volontairement, à l'instar des pharisiens). Lorsque j'ai cité pour la première fois en 2007 ce Bref pontifical dans mon ouvrage Les papes nous ont trompés en Politique, je n'ai pu m'empêcher d'y laisser saillir mon indignation, entre crochets, dans certains passages ; je crois bon de laisser jaillir à nouveau dans ce présent article cette indignation catholique qui fut mienne il y a treize ans contre le mal de la trahison pontificale de Pie VI, elle n'est que trop justifiée, avec, par ailleurs, je m'empresse de le préciser, tout le respect entier et même mon amour filial que je conserve entier au pape aveuglé ; je vais mettre en gras le texte du pape pour une plus grande clarté de l'ensemble :
           
        "Après avoir rappelé que le souci de sa charge lui fait un devoir d’éclairer tous les fidèles et «particulièrement ceux qui sont soumis à de fortes tentations» [... vous allez voir lesquelles, ô malheureux lecteur !], le Pape déclarait : «Nous croirions manquer à Nous-même si Nous ne saisissions pas avec empressement toutes les occasions de vous exhorter à la paix et de vous faire sentir la nécessité d’être soumis AUX AU­TORITÉS CONSTI­TUÉES. En effet, c’est un dogme [!!!] reçu dans la religion catholique que l’établissement des gouvernements est l’ouvrage de la sagesse divine pour prévenir l’anarchie et la confusion [... le mensonge hérétique est total : c'est exactement le contraire d'un dogme catholique, c'est-à-dire une hérésie, de professer la validité de toute société politique du moment qu'elle se constitue par elle-même dans l'existence publique, ce qui est ni plus ni moins fonder hérétiquement le pouvoir politique sur l'homme et non sur Dieu ; une société politique ne peut être établi, c'est-à-dire valide, que si elle est constitutionnellement ordonnée à la poursuite du Bien commun comme nous l'enseigne saint Paul ; or, cette ordonnance de la Constitution d'une société politique au Bien commun est au-dessus des forces de l'homme taré du péché originel, et donc il faut une grâce divine et christique toute spéciale donnée par Dieu, que l'homme n'a pas dans son fond, pour qu'une société politique puisse être constitutionnellement ordonnée à la poursuite du Bien commun, et donc encore, puisse s'établir véritablement, et donc enfin, être valide ; Dieu doit donc être explicitement dans la Constitution politique d'une société pour en être la Force et lui donner vie politique vraie et véritable ; mais donc, selon Pie VI, le gouvernement très-révolutionnaire, franc-maçon et anti-chrétien du Directoire, constitutionnellement athée, destructeur des gouvernements très-chrétiens qui, dans leur fondation nationale, étaient, quant à eux, véritablement l’ouvrage de la sagesse divine, était, lui aussi, l’ouvrage de... "la sagesse divine" : mais s'il en était ainsi, Dieu se contredirait Lui-même ; on croit cauchemarder de lire pareille absurdité impie sous la plume d'un pape ; en vérité, ces propos sont vraiment inouïs !!!], et pour empêcher que les peuples ne soient ballottés çà et là comme les flots de la mer [mais, mais, enfin... mais qui donc «ballottaient» bien ainsi les peuples depuis 1789 ? Qui avaient renversé l’Ordre social et politique naturel pour y installer le désordre et le chaos à la place ? N’étaient-ce pas les ignobles rognures des révolutionnaires réfugiés dans le Directoire comme bêtes furieuses dans caverne, après s'être mutuellement guillotinées comme des démons ?!? Et c’est ceux-là que le pape reconnaissait être revêtus du pouvoir d’assurer... l’Ordre public !!! Mais par quel prodige incroyable cette folie du diable s’est-elle insinuée dans la tête du pape ??? La réponse est hélas diaboliquement simple : par la nouvelle profession de foi de considérer que TOUT pouvoir vient de Dieu, y compris le pouvoir qui n'est pas ordonné constitutionnellement à la poursuite du Bien commun, principe de ouf ici poussé à fond du donf, jusqu’à l’absurdité la plus totale en même temps que la plus impie, puisque ce principe nouveau fait rentrer dans les sociétés politiques valides celles qui sont ouvertement antichrists, comme étant basées constitutionnellement sur les très-athées "droits de l'homme"].
           
        «Ainsi, Nos chers fils, ne vous laissez pas égarer [... tuediable !!, voilà qui ne manque pas de sel sous la plume de celui qui s’égare comme on ne peut le faire plus !!!] ; n’allez pas, par une piété mal entendue, fournir aux novateurs l’occasion de décrier la religion catholique [... prendre les armes pour la défense de l’Ordre très-chrétien et le subséquent rejet du désordre révolutionnaire : une piété… MAL ENTENDUE ! Entendez bien, ô lecteur : pour le Pie VI de 1796, les chouans, en prenant les armes contre les révolutionnaires, que le pape appelle bizarrement les "novateurs" sans du tout condamner leur nouveauté antichrétienne et sociopolitiquement antinaturelle, sont morts pour UNE PIÉTÉ MAL ENTENDUE !!! Un siècle plus tard, le pape Léon XIII se servira exactement du même faux raisonnement pour obliger les consciences catholiques françaises au Ralliement...], votre désobéissance serait un crime qui serait puni sévèrement non seulement par les puissances de la terre, mais qui pis est, par Dieu même qui menace de LA DAMNATION ÉTERNELLE ceux qui résistent à la puissance politique [horrible, horrible, abominable phrase de la dernière abomination. Anathème, malheur, trois fois, mille fois malheur au pape qui osait enchaîner ainsi, de tout le poids de son autorité de Vicaire de Jésus-Christ, la conscience des fidèles au Satan politique incarné dans les gouvernements antichrists "novateurs" issus de la Révolution !!! Le pape Pie VI certes en sera bien puni et finira sa vie par un quasi-martyre, je serai tenté de dire : heureusement pour lui ; car cette phrase, si elle est vraiment de lui, et l'analyse poussée de l'authenticité historique du Bref ne laisse que très-peu de place au doute, lui méritait formellement l’enfer éternel dont il osait menacer les héroïques chouans, martyrs de l’Ordre très-chrétien].
           
        «Ainsi, Nos chers fils, Nous vous exhortons, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ [… au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ !!!], à vous appliquer de toutes vos forces à prouver votre soumission à ceux qui vous commandent [le pape ose invoquer le Nom de Jésus-Christ devant Lequel «tout genoux doit fléchir», pour obliger le catholique fidèle à l’obéissance citoyenne la plus soumise envers ceux qui... refusent formellement, en rebelles pleins d'orgueil, de fléchir le genoux devant Lui dans la chose publique !!!]. Par là, vous rendrez à Dieu l’hommage d’obéissance qui lui est dû [… le raisonnement de fond est tellement satanique que les bras m'en tombent...], et vous convaincrez vos gouvernants que la vraie religion n’est nullement faite pour renverser les lois civiles [le pape raisonne comme si les lois révolutionnaires manifestaient l’ordre social naturel, comme si les coupeurs de têtes étaient des hommes de bonne volonté voulant le Bien commun : encore une fois, on croit cauchemarder ; en tous cas, voyez comme le faux-prétexte lâche, imbécile et vicieux, du pape Léon XIII pour obliger les catholiques au Ralliement n’est pas né d’hier...]. Votre conduite les convaincra tous les jours de plus en plus de cette vérité, elle les portera à chérir et à protéger votre culte [... quel imbécile raisonnement !] en faisant observer les préceptes de l’Évangile et les règles de la discipline ecclésiastique [les chers tigres et autres chéris cochons de boue vont devenir de doux agneaux et de tendres chatons si on leur suce chrétiennement les pieds : ils feront alors observer l’Évangile…!!!]. Enfin, Nous vous avertissons de ne point ajouter foi à quiconque avancerait une autre doctrine que celle-ci comme la véritable doctrine du Saint-Siège apostolique [les atermoiements et l’hésitation, là, ne sont pas de mise, c’est au contraire un soutien sans réserve à la puissance révolutionnaire, un dénué de toute miséricorde pas de liberté pour les ennemis de la liberté, et subséquemment les pires foudres lancées par Dieu, les hommes & le pape réunis, contre ceux qui ne voudraient pas reconnaître validité et légitimité aux pouvoirs politiques issus de la Révolution, tous constitutionnellement athées et antichrist...!!!]. Et Nous vous donnons avec une tendresse toute paternelle [… ah !, nom d’un chien d’nom d’un chien !!, RIEN, non, vraiment RIEN, n’aura été épargné aux malheureux fidèles de ce temps-là !!!] Notre apostolique Bénédiction»" (Bref Pastoralis Sollicitudo, Paul Pisani, L’Église de Paris et la Révolution, t. III, pp. 109‑110).
           
        Nous sommes donc là, avec ce Bref de Pie VI, dans l'été 1796, aux pires moments des humiliations de l'église de Rome et de l'Italie, envahies par les troupes françaises révolutionnaires victorieuses aux ordres du Directoire. Les sans-culottes spoliaient les États pontificaux, volaient les œuvres d'art dans Rome, et le sac en règle de la ville dite éternelle pendait au-dessus des têtes romaines comme épée de Damoclès trop prête à tomber. Pour la retenir, Delacroix, ministre du Directoire, voulait du pape qu'il enjoigne à tous les français, au clergé comme aux fidèles, "l’obéissance au pouvoir établi" (Monsieur Émery, l’Église d’Ancien-Régime et la Révolution, Leflon, p. 417). Le pape Pie VI, "par gain de paix" dit honteusement de lui un autre historien (Gaston Castella, dans Histoire des papes illustrée, t. II, p. 60), "donna sur ce point entière satisfaction au gouvernement français" (ibidem) par le Bref Pastoralis Sollicitudo, comme on vient de trop s'en rendre compte, le rouge de la honte au front jusqu'à la crête et la sainte-colère Boanergès dans l'âme. Mais ce faisant, le pape péchait hérétiquement le plus grièvement possible contre les Mœurs en intimant l'ordre "à tous les français", à qui le Bref était adressé, de reconnaître la validité d'un gouvernement anti-chrétien qui, de près ou de loin, était tout ce qu'on voulait... sauf constitutionnellement ordonné à la poursuite du Bien commun.
           
        Pie VI avait auprès de lui son conseiller préféré, le cardinal Barnabé Chiaramonti futur Pie VII (1742-1823), qu'il aimait tendrement de dilection (il avait d'ailleurs quelque lointain lien de parenté avec lui), et qui sera pour lui ce que sera plus tard le cardinal Pacelli futur Pie XII pour le pape Pie XI : son dauphin, duquel il aurait bien volontiers fait comprendre à tout le monde qu'il souhaitait l'avoir pour successeur sur le Siège de Pierre. Or, le cardinal Chiaramonti, en parfait accord avec le Pie VI de 1796, est lui aussi entièrement perverti de cette nouvelle et très-hérétique doctrine en matière Politique constitutionnelle, qui consiste à reconnaître validité et légitimité à TOUT pouvoir politique quel qu'il soit, du moment que l'homme, avec ses semblables, l'a "constitué", "établi", même si ce pouvoir politique n'est pas ordonné constitutionnellement à la poursuite du Bien commun (nous sommes là en pleine autocréation immanentiste de l'homme, par l'homme, avec l'homme et pour l'homme, dans une pseudo-liturgie anthropocentrique qui exclut radicalement Dieu, per ipsum, et cum ipso, et in ipso...). Chiaramonti est du reste d'idées très-modernes, pour l'époque, et voit non seulement la forme républicaine mais celle démocrate d'un très-excellent œil : "Amoureux de la culture et soucieux de donner un enseignement moderne, proche des réalités sociales et scientifiques de son temps, il souscrit à l'Encyclopédie de Diderot [!] et se montre curieux des idées de Locke et Condillac [tous deux rationalistes et idéologues cartésiens], alors précepteur du prince héritier, l’infant don Ferdinand, et dont il traduit l’Essai sur l'origine des connaissances humaines. (...) En fait, c’est à tous les niveaux, même personnel, que Pie VII est à la charnière de l’Histoire et toute sa personne, d'esprit curieux et progressiste, est un paradoxe vivant. En examinant sa bibliothèque, l’on peut à peine deviner qu’elle appartient à un religieux d’autant que plusieurs livres s'y trouvant sont en fait à l'Index…" (Wikipedia, art. Pie VII).
           
        Un an après Pastoralis Sollicitudo, en 1797, Chiaramonti, qui avait été promu par Pie VI cardinal-évêque d’Imola en 1785, était dans le Nord de l’Italie. Or, cette année-là, un certain général Buonaparte, au nom du Directoire haineusement et grossièrement anti-chrétien, venait de changer de force en une République cisalpine, sous égide sans-culotte, les structures politiques naturelles de cette région. Les peuples italiens, comme un peu partout en Europe, se révoltèrent contre les sans-culottes français qui, non seulement renversaient l’Ordre très-chrétien chez eux, mais osaient se permettre, les misérables, d’aller le renverser chez nous, tant il est vrai que le français a vocation de soumettre à son ordre politique le monde entier, nous en avons ici, a contrario diabolique certes, une belle preuve de plus. Or, quelle fut, en l'occurrence, l’attitude du cardinal Chiaramonti, qui avait charge spirituelle de tout ce peuple ? Soutint-il, comme il le devait devant Dieu et les hommes, les "chouans" de son pays ?
           
        Il prit immédiatement à son compte la doctrine hérétique de Pastoralis Sollicitudo, allant même beaucoup plus loin que Pie VI dans l'hérésie. La chose dépasse tellement l’entendement que je préfère citer le texte lui-même de l’incroyable homélie qu’il osa prononcer alors devant tout son peuple d’Imola le jour de... la Noël 1797. Ce sermon majeur commandité par les commissaires républicains aux ordres du Directoire, entaché non seulement de l'hérésie de Pastoralis Sollicitudo mais également de l'hérésie démocrate-moderniste que Marc Sangnier débitera... seulement un siècle plus tard...!!, fut précédé d’un autre, de même abominable mouture (preuve qu’il ne s’agissait nullement de la part du futur pape du Concordat, d’un lapsus calami), fait à saint Paul-hors-les-murs le 4 mars 1797, où il osait faire injonction "à ses fidèles d’Imola de se soumettre, «dans les circonstances actuelles de changement du gouvernement temporel [!!!]», à l’autorité (car toute autorité vient de Dieu, omnis potestas a Deo -Rm. 13-) «du victorieux général en chef de l’armée française» [!!!]"  (Dictionnaire de la papauté, Levillain, art. Pie VII, p. 1335, col. 1). Remarquez bien, pour ne gloser que sur cela dans ces propos cardinalices impies et révoltants, comme l’omnis potestas a Deo paulinien, interprété hérétiquement à la manière d’une légitimité de TOUT pouvoir politique quel qu'il soit, y compris donc s'il est constitutionnellement non-ordonné à la poursuite du Bien commun, comme c'était le cas de la République cisalpine sans-culotte, est ici une fois de plus enseigné...
           
        Mais voici ce sermon du cardinal Chiaramonti, aussi incroyable, inouï et impie, que le Bref Pastoralis Sollicitudo du pape Pie VI, je n'y mettrais cette fois-ci que peu de commentaires entre crochets, le texte allocutif, rhétoriquement très-travaillé et visiblement très-réfléchi, résolument philosophe à la moderne et à la païenne antique (le prêcheur appuyait en effet les raisonnements de son prêche principalement sur des auteurs païens antiques ou modernes, par exemple La conjuration de Catilina de Salluste, ou... l’Émile de Jean-Jacques Rousseau !!!), se suffisant à lui-même :
           
        "Le cardinal-évêque publia, aux fêtes de Noël [1797], une homélie où il parle dans les termes suivants de la liberté et du gouvernement démocratique : «... Mais les devoirs envers Dieu ne sont pas les seuls devoirs de l’homme ; il a encore des obligations subalternes qui l’attachent à lui-même. Les principes purs de la raison, sa propre organisation physique, une tendance irrésistible à vouloir son bonheur, lui commandent de soigner sa conservation, de s’occuper de son bien-être, de sa perfection. Qu’il se contemple tout lui-même, d’un œil dégagé de préjugés trompeurs, il verra bien un rayon de grandeur qui semble le consoler ; mais il reconnaîtra aussi diverses ombres de misères qui tendent à l’accabler. Les passions furent les ressorts des grands événements dans l’histoire de l’homme ; elles furent ainsi la source fatale des résultats les plus funestes. Ô homme, ô homme, quand apprendras-tu à l’école du Rédempteur les moyens de conserver ta grandeur, d’acquérir ta vraie liberté et de dégager tes pieds de leurs chaînes ! Le but que se propose le plus ardemment le philosophe de Jésus-Christ [??] consiste à mettre de l’ordre dans ses actions et dans ses passions, à placer en harmonie les forces inférieures avec les forces supérieures, à subordonner la chair à l’esprit, les plaisirs à l’honnêteté, à diriger ses facultés vers ce centre et cette fin que Dieu a ordonnés. Ne vous effrayez pas, mes frères, d’une leçon qui semble au premier aspect trop sévère et qui paraîtrait incliner à détruire l’homme et à lui ravir sa liberté. Non, frères très-chéris tant de fois, vous ne comprenez pas la vraie idée de liberté [... on s’attendrait ici à ce que le prêcheur tance et fustige l’erreur révolutionnaire-démocrate...] ! Ce nom, qui a son sens droit dans la philosophie et dans le catholicisme, ne dénote pas un dévergondage ni une licence effrénée qui permet de faire tout ce qu’on veut, soit le bien, soit le mal, soit l’honnête, soit le honteux [bien, bien... ah ! que voilà enfin un bon homme d’Église qui nous prêche la vérité catholique en Politique, devait penser le malheureux auditeur au bas de la chaire...].
           
        «Gardons-nous d’une si étrange interprétation qui abat tout l’ordre divin et humain, et dénature l’humanité, la raison et tous les glorieux avantages que nous a distribués le Créateur. La liberté chère à Dieu et aux hommes est une faculté qui fut donnée à l’homme, un pouvoir de faire ou de ne faire pas, mais toujours soumis à la loi divine et humaine. Il n’exerce pas raisonnablement sa faculté de liberté, celui qui, rebelle et impétueux, s’oppose à la loi [... celle des structures politiques très-chrétiennes et naturelles, comme le discours, jusqu’ici, le laisse entendre, ou bien celle purement légale des révolutionnaires ? parvenu ici, il y a comme qui dirait un pénible doute qui s’insinue...] ; il n’exerce pas sa faculté, celui qui contredit la volonté de Dieu et la souveraineté temporelle [laquelle...?] ; car, comme dit saint Paul, qui résiste au pouvoir résiste à l’ordre de Dieu [encore une fois de plus : notons soigneusement comme l'hérétique lecture de Rom XIII est ici faite ; cependant, jusque là, l’auditeur attentif pouvait encore croire que le cardinal-évêque entendait défendre l’Ordre politique très-chrétien... ; mais tout-à-coup, soudain, tel un coup de tonnerre diabolique, d’ouïr :].
           
        «La forme du gouvernement démocratique adoptée parmi nous, ô très-chers frères, non, N’EST PAS EN OPPO­SITION AVEC LES MAXIMES EXPO­SÉES CI‑DESSUS ET NE RÉPUGNE PAS À L’ÉVANGILE [... Ainsi donc, ô perversion suprême, les principes sacrés de la liberté chrétienne en matière politique, Chiaramonti avait eu l’audace et l’impiété formidables non moins que monstrueuses de les rappeler... pour les appliquer à la Révolution !!! Il osait de plus affirmer que ce nouveau pouvoir politique italien était "adopté parmi nous" ?!? Comment ça, mille tonnerres de Boanergès, adopté parmi nous ??? Par le peuple italien libre ou à coups de baïonnettes révolutionnaires ?!? Quelle très-mensongère, inqualifiable et scandaleuse présentation des choses, que l’Histoire infirme complètement !!! Même ce fieffé bonhomme de Talleyrand-Périgord aux commandes du Directoire, ne pouvait s'empêcher de juger les envahissements des peuples voisins de la France par les armées révolutionnaires comme tout ce qu'on voulait, sauf connotés de respect des peuples  envahis : "«J’atteste que le système qui tend à porter la liberté à force ouverte chez les nations voisines [... ce qui devient : "adoptée parmi nous" dans le sermon collabo et menteur de Chiaramonti...!] est le plus propre à la faire haïr et à empêcher son triomphe». D’un trait plus imagé et bien plus éloquent, il exprimait son opinion sur la conquête et l’occupation militaires : «On peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus»" (Talleyrand ou le sphinx incompris, Orieux, p. 289) ! Mais pour Chiaramonti, Buonaparte apportait aux italiens la liberté... des enfants de Dieu. Et puis, à supposer même que ce serait le «peuple libre» qui aurait adopté cette nouvelle forme de gouvernement, en aurait-il eu le droit devant Dieu ? Ce distinguo, pourtant capital sur le plan métapolitique et théologique, n’est même pas entrevu par Chiaramonti ! Vraiment, quel scandaleux, très-hypocrite renversement de son discours jusque là chrétien, à 180° !!! Et de continuer ainsi, sur son abominable lancée :].
           
        «Elle [la forme du gouvernement démocratique] exige, au contraire, toutes les vertus sublimes qui ne s’apprennent qu’à l’école de Jésus-Christ et qui, si elles sont religieusement pratiquées par vous, formeront votre félicité, la gloire et l’esprit de votre république... Que la vertu SEULE qui perfectionne l’homme et qui le dirige vers le but suprême, le meilleur de tous, QUE CETTE VERTU SEULE, vivifiée par les lumières naturelles et fortifiée par les enseignements de l’évangile, SOIT LE SOLIDE FONDE­MENT DE NOTRE DÉMOCRATIE ! [ce que j'ai mis exprès en majuscules dans cette dernière phrase formule formellement l'hérésie sangniériste, que le pape Pie X sanctionnera bien injustement dans le seul Marc Sangnier, "oubliant" de dire que Chiaramonti futur Pie VII l'avait professé... un siècle avant lui]»" (Histoire universelle de l'Église catholique, Rohrbacher, t. XXVII, pp. 572-573).
           
        Pour bien comprendre le caractère incroyablement scandaleux du sermon de Chiaramonti, clôturant, à la Noël, l’an de très-mauvaise grâce 1797, il n’est pas inutile de rappeler que, quelque court temps plus tard, dans l'année 1798, les sans-culottes français installèrent une république à Rome même en destituant Pie VI de son pouvoir politique d’une manière inqualifiable et anti-chrétienne, couronnant ainsi leur République cisalpine «qui avait enlevé au pape par le traité de Tolentino du 19 février 1797 les légations de Ferrare, Bologne et Romagne» (Le Petit Mourre - Dictionnaire de l'Histoire, art. «Pontificaux (États)», p. 707). Or, chose à noter, curieuse, le conseiller principal de Pie VI pour signer ledit traité de Tolentino qui prophétisait la suppression des États pontificaux, fut… notre cardinal Chiaramonti, appelé d’urgence près de lui par le pape. Jean Madiran rappelait à bon escient : "On sait, ou plutôt, apparemment, on ne sait plus, qu’en application des «droits de l’homme» la République française occupa militairement Rome le 10 février 1798, pour y faire proclamer par le général Berthier la déposition du pape Pie VI et l’abolition de la papauté, en des termes dignes de mémoire : «Depuis quatorze cents ans, l’humanité demande la destruction d’un pouvoir anti-social dont le berceau ne semble se placer sous le signe de Tibère que pour s’approprier la duplicité, la férocité, la soif de sang et l’amour pour la débauche du père des Nérons»" (Les droits de l’homme, p. 55, note 15).
           
        Voilà, ô lecteur, le contexte historico-politique de cette incroyable homélie du cardinal Chiaramonti, moderne et même moderniste (les historiens actuels qui se penchent dessus en sont eux-mêmes surpris, tel Philippe Levillain, qui la qualifie de "réflexion étonnamment moderne"Dictionnaire historique de la papauté, art. Pie VII, p. 1335, col. 2). Et... quelques mois plus tard, à quelques kilomètres de là, le pape Pie VI était traîné brutalement d’exil en exil par les sbires du Directoire ("l’ambassadeur espagnol écrivait que les traitements inhumains qu’il subissait équivalaient à un lent assassinat" ― Histoire des papes illustrée, Castella, t. II, p. 274), illustrant, ... on ne pouvait mieux en effet !!, ce que le cardinal-évêque d'Imola avait déclamé péremptoirement en chaire : "la démocratie, non, mes frères, n’est pas en opposition avec les maximes évangéliques" !!! Pie VI, réduit à n’être plus que le "ci-devant pape et dernier", put lire cela, emprisonné à la Chartreuse d’Ema, près de Florence... et pleurer d’amères larmes de repentir sur son propre Bref à lui, Pastoralis Sollicitudo, qui, quoique destiné "à tous les français", avait sûrement inspiré Chiaramonti. Notons pour finir que cette politiquement infâme République cisalpine sans-culotte pour laquelle s’était dépensé et parjuré ignominieusement non moins qu’hérétiquement Chiaramonti, et même doublement hérétiquement, ne dura pas plus de... vingt mois, "et prit fin le 13 novembre 1799 après les victoires austro-russes qui avaient obligé les français à évacuer l’Italie" (ibidem, p. 275).
           
        Le scandale de ce sermon était, et d’ailleurs reste toujours malgré le temps écoulé, si grand, il servait si bien la cause antichrist, qu’il fut d’instinct exploité par tous les méchants et, non moins instinctivement, conspué avec horreur et réprobation, voire pieusement nié, par tous les gens de bien : "L’abbé Grégoire [illuminé, défroqué, débauché, régicide, franc-maçon de la pire espèce révolutionnaire], non sans malice, traduira et rééditera [ce sermon] en 1818, et le chevalier Artaud, premier biographe de Pie VII, s’efforcera de l’attribuer, bien à tort, à d’autres mains" (Dictionnaire historique de la papauté, Philippe Levillain, art. Pie VII, p. 1335, col. 1).
           
        Voici donc, mis en montre pour tous les yeux (dont j'espère que ceux qui étaient jusque là aveuglés sont maintenant dessillés avec le collyre du Saint-Esprit), le Bref Pastoralis Sollicitudo du pape Pie VI et le sermon du cardinal Chiaramonti. Prenons bien conscience que c'est dans ces deux documents ecclésiastiques de 1796 et de 1797, sur lesquels on comprendra que je me suis à dessein attardé, que réside LE PÉCHÉ ORIGINEL DE "LA CRISE DE L'ÉGLISE" DE NOS JOURS, dont on pâtit copieusement depuis le concile Vatican II.
           
        C'est en effet par l'implacable jeu du transvasement de la corruption des Mœurs dans la Foi, comme je l'exposais en commençant mon article (je vais expliquer tout-à-l'heure comment cette corruption des Mœurs va passer dans la Foi jusqu'à la crucifier usque ad mortem ; tant il est vrai que, comme disait fort bien Mgr Freppel, "on se relève de tout, sauf du sacrifice des principes"), que l'Église est arrivée à professer par son pape actuel François, cette abomination : "LA DIVERSITÉ DES RELIGIONS EST UNE SAGE VOLONTÉ DIVINE, PAR LAQUELLE DIEU A CRÉÉ LES ÊTRES HUMAINS" (déclaration d'Abu-d'Ahbi du 4 février 2019). Cette déclaration n'est rien d'autre que la corruption de la Foi par décalcomanie diabolique de la corruption des Mœurs en matière Politique constitutionnelle, ainsi formulée par le pape Pie VI dans Pastoralis Sollicitudo, qu'on vient de lire : "C’EST UN DOGME REÇU DANS LA RELIGION CATHOLIQUE QUE L'ÉTABLISSEMENT DES GOUVERNEMENTS EST L'OUVRAGE DE LA SAGESSE DIVINE". Si, en effet, toute société politique, même celles qui sont constitutionnellement mauvaises, est l'œuvre de Dieu (= Pie VI), alors, aussi, toute religion même fausse, est également l'oeuvre de Dieu (= François). C'est aussi simple que ça.
           
        Mais je continue mon historique. Pastoralis Sollicitudo et l'homélie de Chiaramonti sont, à ma connaissance, les premiers actes ecclésiastiques depuis la fondation de l'Église il y a 2 000 ans, à attenter formellement aux Mœurs couvertes par l'infaillibilité de l'Église, en matière politique constitutionnelle, attentat ecclésiastique contre les Mœurs à vocation certaine de se transmuer tôt ou tard en attentat contre la Foi, je viens d'en administrer la terrible et affreuse preuve en citant Pie VI et François.
           
        Or, le grave, le révélateur, c'est que la doctrine formellement hérétique contre les Mœurs qu'ils expriment, à savoir de considérer TOUT pouvoir politique "établi", "constitué", comme valide et légitime même ceux qui ne sont pas constitutionnellement ordonnés au Bien commun, loin d'être une simple et innocente erreur de parcours qu'on pourrait trouver "excusable" par la persécution auxquels les grands-clercs Pie VI et Chiaramonti furent soumis par les révolutionnaires sans-culottes, est au contraire déjà à cette époque une pensée élaborée, mûrie et acceptée librement dans la tête des grands-clercs de l'Église, du moins d'une grande partie d'entre eux aux plus hauts sommets de l'Église, chez les cardinaux électeurs du futur pape, autrement dit les "décideurs" de la vie de l'Église militante (et malheureusement, c'est une philosophie scolastique idolâtrique de l'être politique, agnostique, qui est à l'origine de cette corruption dans les idées ; cf. mon ouvrage St Thomas et les scolastiques ont trompé les papes qui nous ont trompés en Politique, au lien suivant : http://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/StThomas&LesScolastiquesOntTrompéLesPapesQuiNousOntTrompésEnPolitique.pdf)...
           
        L'abbé Rohrbacher, cet ancien adepte converti du démocratisme illuminé de Félicité de Lamennais, ne s'était cependant pas encore assez converti de son lamennaisisme pour ne se réjouir point et fort glousser de plaisir du sermon démocrate à la diable du cardinal Chiaramonti, qu'il cite intégralement dans son Histoire, etc., et duquel il ne manque pas de dire, après avoir écrit, le misérable, que Chiaramonti avait fait ce sermon parce que les peuples italiens "s’étaient laissés entraîner une seconde fois à l’insurrection" : "Certaines personnes, à certaines époques, ont reproché cette homélie au cardinal évêque d’Imola. Au conclave [de 1800], où on la connaissait bien et où l’on épluchait tout, ELLE NE FUT LE SUJET D'AUCUN BLÂME, PEUT-ÊTRE MÊME QU'ELLE SERVIT À FAIRE ÉLIRE PAPE SON AUTEUR" (Histoire universelle de l'Église catholique, Rohrbacher, t. XXVII, pp. 572-573) !
           
        Lorsqu’ils eurent à choisir un successeur au défunt pape Pie VI, les grands-électeurs du Siège de Pierre connaissaient en effet parfaitement bien ce sermon du cardinal Chiaramonti prononcé quelque trois ans auparavant, car, comme tout grand scandale, il avait fait beaucoup de bruit (... jusqu'à retentir aux oreilles de Napoléon, qui en avait pris connaissance, et qui, dans ses mots bien connus à l'emporte-pièce allant brutalement au fond vrai des choses, le qualifia lapidairement de "sermon jacobin"... ce qui était on ne peut plus vrai ! Gaston Castella, de son côté, précise : "Cette homélie devait être vivement critiquée en Italie et en France" ― Histoire des papes illustrée, t. II, p. 301). Et cependant donc, constat à retenir, très-important, lesdits grands-électeurs du pape, les conclavistes, les "gonds de la porte de l’Église" (cardinales), les principaux représentants de l’Église, l’élite universelle de l’Ancien-Régime finissant, enfin les cardinaux de l'époque, ont choisi Chiaramonti pour monter sur le Siège de Pierre. Voilà qui met sous les yeux certes éberlués du fidèle catholique, une grande vérité, à savoir que l’élite du haut-clergé romain était déjà acquise, conquise, dès 1800, c’est-à-dire dès avant même la fausse pacification napoléonienne, à l’idée républicaine-démocrate, à tout le moins par consentement passif...
           
        En fait, Rohrbacher a raison, et donc il n’est que trop vrai de dire que Chiaramonti fut élu pape par ses pairs cardinaux pour signer le Concordat français.
           
        Cependant, sur le plan théologique, l'Église Universelle elle-même n'est pas encore engagée dans la corruption des Mœurs de ses grands-clercs, car même quand Chiaramonti monte sur le Siège de Pierre, il n'y a pour l'instant encore que ces deux actes de Pie VI et du futur pape qui la manifestent, et leur attentat formel contre les Mœurs ne rentre évidemment pas dans des actes ecclésiaux couverts par l'infaillibilité de l'Église. Le Bref de Pie VI est non-canonique, et bien entendu le sermon du cardinal d'Imola immolant ses Imoliens à la Bête révolutionnaire, quoiqu'ayant eu à l'époque un grand retentissement, n'est évidemment pas un acte du Magistère pontifical doté de l'infaillibilité. Mais nous ne pouvons qu'être très-alarmés à juste titre, car, par le fait même que Chiaramonti est choisi canoniquement pour remplir le Siège de Pierre par plus des deux/tiers des cardinaux qui connaissaient son sermon démocratique, nous savons désormais que la majorité des têtes des grands-clercs de l'Église est tout imbue, ou à tout le moins consentante passive, de la doctrine hérétique du rejet de la règle prochaine de la validité des sociétés politiques catholiquement énoncée par saint Paul en Rom XIII.
           
        Le cardinal Chiaramonti est donc élu pape le 14 mars 1800, et prend le nom de son protecteur et mentor, Pie, septième du nom pontifical.
           
        À partir de là, l'Épouse du Christ, l'Église, est dans un grand péril, un immense danger.
           
        Que le pape, intellectuellement perverti sur le plan de la validité des sociétés politiques (mais donc, pas seulement lui : la majorité des grands-clercs autour de lui et du Siège de Pierre, au moins par consentement passif), commette un acte ecclésial rentrant dans les actes du Magistère ordinaire & universel pontifical de soi doté de l'infaillibilité, qui professe cette doctrine hérétique du rejet du criterium catholique de la validité des sociétés politiques dont le pape a la tête tout remplie et tout affectionnée, alors, cela fera rentrer l'Église immédiatement dans l'économie propre de la Passion du Christ, qui consiste essentiellement, nous enseigne saint Paul, toujours le grand saint Paul, à "être fait péché pour le salut" (II Cor V, 21), à vivre désormais dans la "si grande contradiction" (He XII, 3), et donc sous "la puissance des ténèbres" (Lc XXII, 53), précisera de son côté Jésus lorsqu'Il eut à vivre sa propre Passion. Que cette pensée hérétique contre les Mœurs qui remplit la tête des grands-clercs "décideurs" de l'Église romaine d'alors, et singulièrement celle du nouveau pape, soit en effet actée dans un document magistériel doté de l'infaillibilité, et alors, l'Épouse du Christ, l'Église, rentrera dans l'économie de la Passion par le fait même.
           
        À partir de là, nous serons, quant aux Mœurs, théologiquement très-exactement à l'identique de la situation manifestée par le décret hérétique de la Liberté religieuse de Vatican II quant à la Foi, c'est-à-dire dans le cadre d'un enseignement du Magistère ordinaire & universel de soi doté de l'infaillibilité mais contenant une formelle hérésie (gardons-nous bien cependant d'en conclure que la "si grande contradiction" théologique ainsi manifestée par cette situation est formelle -sinon, évidemment, on n'en pourrait conclure qu'une conclusion : "les portes de l'enfer auraient prévalu contre l'Église"-, elle n'est que simplement matérielle, ce qui est synonyme de crucifixion, d'économie de la Passion à vivre -et à mourir- par l'Épouse du Christ ; autrement dit, aux antipodes absolus d'être vaincue, l'Église, vivant la "si grande contradiction" de sa Passion, à l'instar du Christ sur la croix, vainc par-là même, en co-Rédemptrice : cf., pour bien vivre spirituellement en catholique cette affreuse situation, mon exposé sur "LA PASSION DE L'ÉGLISE" qu'on pourra trouver, entre autres, dans la seconde partie de mon article Sommes-nous dans le cas d'un pape hérétique ou d'une Église hérétique ?, au lien suivant : http://www.eglise-la-crise.fr/index.php/component/joomblog/post/sommes-nous-dans-le-cas-d-un-pape-heretique-ou-d-une-eglise-heretique?Itemid=483, ou encore, ici : https://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/ExposePassionEglise2.pdf).
           
        C'est le Concordat passé en 1801 entre Napoléon Bonaparte représentant une République française constitutionnellement athée, donc non-ordonnée constitutionnellement à la poursuite du Bien commun, et le pape Pie VII représentant l'Église catholique, qui va être cet acte par lequel le scandale va arriver, et qui va irrémédiablement, diablement étant en effet le mot et la chose du mot, plonger l'Église Universelle dans l'économie de la Passion du Christ, "LA PASSION DE L'ÉGLISE", sous le rapport des Mœurs... pour commencer.
           
        Contrairement à ce que pensent en effet communément les esprits qui n'ont pas pris la mesure théologique exacte des choses, survolant très-superficiellement la question sans aucunement réfléchir, croyant avec tout le monde ce que tout le monde croit avec tout le monde, par mauvais habitus concordataire dans lequel tout le monde est aveuglément plongé depuis deux siècles tête sous l'eau comme Bécassine dans son étang, le Concordat est un acte d'enseignement magistériel pontifical ordinaire & universel, doté de soi de l'infaillibilité ecclésiale, un enseignement doctrinal portant sur les Mœurs.
       
        La démonstration en est aisée à faire. 
 
 
 
À suivre, dans la deuxième page :
Les Mœurs ecclésiales concordataires
avec les États modernes athées,
sont la cause première de "la crise de l'Église" ;
la subversion de la Foi à Vatican II
n'en est que le fruit pourri
(2)
 
 
 
 
07-05-2020 09:01:00
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