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de "LA PASSION DE L'ÉGLISE"...
 
 
        Nouvelles à la fraîche qui me concernent personnellement, cette fois-ci, car je dois bien sûr le témoignage de ma Foi aux visiteurs de mon site.
           
        Dans la grande dénonciation de la corruption doctrinale du mouvement "rallié" que j'ai faite dans mon précédent article Le Rd Père de Blignières & le mouvement "rallié", fils de la Lumière ou... fils des ténèbres ? (cf. http://www.eglise-la-crise.fr/index.php/component/joomblog/post/le-rd-pere-de-blignieres-le-mouvement-rallie-fils-de-la-lumiere-ou-fils-des-tenebres?Itemid=483), daté du 15 octobre 2017, le lecteur se sera sûrement rendu compte qu'en fait, cette dénonciation englobe tout le mouvement tradi dans son ensemble. Ce n'est pas, en effet, que la mouvance "ralliée" qui donne une réponse profondément hétérodoxe à "la crise de l'Église", faisant vivre les fidèles dans un positionnement ecclésial hérétique tout en leur faisant croire qu'ils sont dans le nec plus ultra de la défense de la Foi, les trompant ainsi fort gravement, c'est globalement tout le mouvement tradi qui, d'une manière ou d'une autre, fait cette réponse hétérodoxe face à "la crise de l'Église".
           
        Au bout de 28 ans de fréquentation d'une chapelle sédévacantiste, puis, après l'avoir quittée, 9 ans de fréquentation d'une chapelle "ralliée", je n'ai pu que constater, affligé dans ma Foi, que ni les uns ni les autres tradis (et pas plus ceux de la mouvance lefébvriste ou guérardienne), ne veulent vivre ce que la Providence de Dieu a ordonné pour la vie ecclésiale contemporaine, à savoir "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Ils ne font, chacun à leur manière, qu'une réponse dialectique, réactionnaire, à l'hérésie conciliaire, réponse qui, finalement, est aussi hérétique qu'elle, quoiqu'y étant opposée. Après 37 ans de pratique tradi, il m'est devenu viscéralement impossible de continuer à vivre ecclésialement ma Foi dans le cadre de toutes ces mouvances en définitive aussi hétérodoxes que l'Église moderne, mais de façon beaucoup plus hypocrite et camouflée...
           
        J'ai donc cru pouvoir prendre la décision de ne plus les fréquenter, ni les unes ni les autres, ainsi que je l'ai dis dans mon dernier article dénonçant la mouvance "ralliée". Et ceci, pour sauvegarder ma Foi. Même si je devais la sauvegarder sans les sacrements (sauf, évidemment, si j'étais à l'article de la mort où l'Église permet de quérir les derniers sacrements près de mauvais prêtres validement ordonnés, quand il est impossible de trouver des prêtres bien catholiques, qui ne soient ni hérétiques ni schismatiques ni apostats). Car il vaut mieux en effet garder la Foi sans les sacrements, plutôt que perdre la Foi ou se la laisser corrompre avec les sacrements. J'ai cru pouvoir appuyer cette mienne décision sur le fait que dans les temps de l'Antéchrist, la Femme ou Église trouve son lieu de salut au désert et nulle part ailleurs, un lieu, du reste, soigneusement préparé par la Providence divine pour elle, ainsi qu'il nous est prophétisé par saint Jean au ch. XII de son Apocalypse. Or, nous sommes dans les temps de l'Antéchrist-légion, précurseurs immédiats du temps ultime de l'Antéchrist-personne : j'étais donc fondé, pensais-je, à me réfugier déjà avec l'Église au désert qui, bien sûr, est une Église hors-institutions, une Église mystique, extra-muros.
           
        Et puis, quelques temps après, l'idée m'est venue de relire soigneusement le ch. XII de l'Apocalypse où cette Femme ou Église au désert est décrite par saint Jean, pour bien mettre mes pas dans la Voie ecclésiale du Christ, que je désire suivre par-dessus tout. Il m'est apparu alors quelque chose que j'avais oubliée. Mais avant de dire laquelle, voici les extraits importants de ce ch. XII :
           
        "Et un grand signe parut dans le Ciel : une Femme revêtue du soleil, et qui avait la lune sous Ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.
           
        "Elle était enceinte, et elle poussait des cris, étant en travail, et ressentant les douleurs de l'enfantement.
           
        "Et il parut un autre signe dans le Ciel : c'était un grand dragon roux, qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes.
           
        "Et sa queue entraînait la troisième partie des étoiles du Ciel, et les jeta sur la terre. Et le dragon se tint devant la Femme qui allait enfanter, afin que, lorsqu'Elle aurait enfanté, il dévorât son fils.
           
        "Et Elle mit au monde un enfant mâle, qui devait gouverner toutes les nations avec une verge de fer ; et son fils fut enlevé vers Dieu et vers Son trône.
           
        "Et la Femme s'enfuit au désert, où elle avait un lieu que Dieu avait préparé, afin qu'on l'y nourrît durant mille deux cent soixante jours.
           
        "Et il y eut un grand combat dans le Ciel : Michel et ses Anges combattait contre le dragon, et le dragon combattait avec ses anges. Mais ceux-ci ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le Ciel.
           
        "Et il fut précipité, ce grand dragon, ce serpent ancien, qui est nommé le diable et Satan, qui séduit le monde entier ; il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.
           
        "(...) Et quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la Femme qui avait mis au monde l'enfant mâle.
           
        "Mais à la Femme furent données les deux ailes du grand aigle, afin qu'Elle s'envolât au désert, dans son lieu, où Elle est nourrie pendant un temps, des temps, et la moitié d'un temps, loin de la présence du serpent.
           
        "Et le serpent lança de sa gueule, après la Femme, de l'eau comme un fleuve, afin qu'Elle fût entraînée par le fleuve.
           
        "Mais la terre secourut la Femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa gueule.
           
        "Et le dragon fut irrité contre la Femme, et il alla faire la guerre à ses autres enfants, qui gardent les commandements de Dieu, et qui ont le témoignage de Jésus-Christ.
           
        "Et il se tint sur le sable de la mer" (Apoc, XII).
           
        J'ai mis en italiques ce que j'avais oublié, et qui est très-important à considérer, à savoir : le temps de la Femme au désert correspond très-exactement au temps de l'Antéchrist-personne, soit les fameux 3 ans et demi de son règne finissant le Temps des nations et devant être clos eux-mêmes par le Retour en gloire du Christ ou Parousie. Cela signifie donc que la Femme ou Église sera au désert uniquement quand le règne de l'Antéchrist-personne s'ouvrira, et pas avant. Or, présentement, l'Antéchrist-personne n'est pas encore paru dans le monde et son règne n'est pas ouvert : nous sommes toujours dans les temps de l'Antéchrist-légion ou collectif, qui doivent l'engendrer.
           
        Donc, durant ce temps immédiatement précurseur du désenveloppement total du mysterium iniquitatis que sera le règne de l'Antéchrist-personne, le Christ n'a pas encore vomi la forme institutionnelle de l'Église, comme Il le fera lorsque cette forme sera entièrement circonvenue et aux mains de l'Antéchrist-personne, lors de son règne. Autrement dit : aux temps de l'Antéchrist-légion, la Femme ou Église n'est pas encore au désert, actuellement elle réside encore et toujours, certes de moins en moins plus le temps avance, dans l'Église-Institution, que celle-ci soit dans les morceaux moderne ou tradis.
           
        La déduction est simple : étant encore présentement dans ce temps de l'Antéchrist-légion, je n'ai pas le droit de me retirer de l'Église-Institution, comme si le règne de l'Antéchrist-personne était déjà manifesté au monde, ouvrant l'ère des 1260 jours ou 42 mois ou 3 ans et demi, je dois au contraire toujours satisfaire au devoir dominical en intégrant l'un ou l'autre morceau d'Église antéchristisé actuel, qu'il soit moderne ou tradi...
           
        J'ai agi en prophète en lançant mes anathèmes contre le mouvement tradi dans son ensemble, à travers celui "rallié" qui en a été l'occasion et le larron, et ne le regrette nullement, bien au contraire : c'est là, devant le Trône de Dieu, témoignage de ma Foi pour dénoncer les faux-prophètes actuels déguisés en peaux de brebis. Maintenant, et le Christ l'exige de moi, il me reste à agir en simple fidèle, c'est-à-dire à réintégrer un morceau d'Église de mon choix tant que l'Antéchrist-personne n'est pas manifesté au monde, tout en ayant bien conscience que cedit morceau sera antéchristisé, de toutes façons, puisqu'aussi bien... ils le sont tous.
           
        Réintégrer un morceau tradi ? Impossible, en raison de leur mauvaise foi et de leur Foi mauvaise tout court, qui moult me scandalise et que ma Foi ne supporte absolument plus. Réintégrer le gros morceau de l'Église... moderne, alors ? Voilà certes qui me répugne énormément, puisque, il y a quasi 40 ans, je l'ai fui, pratiquant depuis lors ma Foi dans les morceaux tradis. Mais... il n'y a pas d'autres morceaux catholiques, que ceux tradis ou celui moderne ! Alors, alors... que faire, ô mon Dieu, pour bien faire ? Pendant quelques mois, attendant l'inspiration du Saint-Esprit, je me suis contenté de faire comme certains Chouans anticoncordataires aux temps de la Révolution : réciter le dimanche une "messe blanche", c'est-à-dire lire les prières de la messe dans le missel simplement, et faire une communion spirituelle ; ce que je fis avec quelques membres de ma famille qui, notamment à cause du grand'âge, ne pouvaient, eux non plus, satisfaire au devoir dominical...
           
        J'en étais là de mon positionnement crucifié, ecclésialement et dominicalement tout-à-fait crucifié depuis le 15 octobre, quand vint la fête de saint Joseph, 19 mars. Je décidais, comme tous les ans, d'aller prier saint Joseph et l'honorer pour sa fête, dans une petite chapelle qui lui est consacrée, à quelques kms de chez moi ; ce que je fis, vers 10H, ce matin du 19 mars...
           
        J'étais seul, tout seul, et priais à genoux saint Joseph, tristement je l'avoue, à toutes mes intentions, nombreuses. J'avais déjà bien entamé la belle dévotion des 7 douleurs & 7 allégresses de saint Joseph, quand j'entends une voiture s'arrêter tout prêt de la chapelle, puis une autre, etc. : des personnes âgées, pour la plupart, rentrent dans l'oratoire ; je finis vite ma prière, allume un cierge, et accoste l'une d'elle : il y aura une messe dans... un quart d'heure ! Effectivement, j'avais vu des ornements et des hosties sur le petit autel avant de commencer mes prières... mais je pensais que c'était pour la fin de la matinée.
           
        Ce contretemps me parut comme un signe du Ciel et je me sentis fortement inspiré d'assister à cette messe. Je savais bien évidemment que ce serait une messe dans le rite moderne, mais je fus comme poussé à m'unir calmement à la prière de ces gens tout simples venus, au fait, faire exactement la même chose que moi : prier saint Joseph. J'attendis donc le début de la messe, et lorsqu'elle commença, le petit oratoire était bondé de monde. C'était un prêtre âgé, genre "génération Paul VI", qui officiait. Quand bien même elle était de rite moderne, cette messe en l'honneur de saint Joseph fut d'une grande piété, les fidèles étaient recueillis, le prêtre fit un sermon admirable sur saint Joseph, et je fus presque surpris de pouvoir m'unir en paix et sans arrière-pensée à l'assemblée ; je compris soudain, après la Consécration évidemment dite à voix haute par le prêtre, que le Christ était là, sacramentellement là, miséricordieusement là, bien présent, parmi cette foule et son prêtre moderne, et qu'il n'était pas du tout impossible pour moi, pas autant que je l'avais cru, de m'y unir sans réserve par la Foi. Et la pensée libératrice me vint tout-de-suite : si je peux le faire une fois, dans le cadre rituel moderne, pourquoi pas toutes les fois où le devoir dominical l'exige...?
           
        Saint Joseph, patron de l'Église UNIVERSELLE me donna la grande grâce de saisir que le Christ était toujours sacramentellement là, dans ces milieux modernes pourtant si défectueux sur le plan du rite. C'est un grand mystère, mais il en est bien ainsi. Ce qui solutionnait mon problème du devoir dominical d'un seul coup : malgré la forme rituelle tellement insuffisante des offices modernes, je pouvais, sans injurier ma Foi, y assister, le Christ y étant toujours sacramentellement présent. Je l'avais d'ailleurs déjà noté dans mon article du 15 août 2013 sur le devoir dominical dans "la crise de l'Église", en prenant pour preuve des miracles eucharistiques à l'authenticité indubitable, ayant eu lieu dans le cadre du rite moderne (cf. https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/zoom-sur-le-devoir-dominical-doit-on-assister-aux-messes-tradis-una-cum-ou-non-una-cum-et-que-penser-de-l-assistance-aux-messes-de-rite-moderne?Itemid=154).
           
        Éh bien ! le grand saint Joseph, le Patron de l'Église Universelle, qui a dans sa main la dispensation de tous les morceaux disparates de l'Église de nos jours, me voyant l'honorer de ma pauvre prière le jour de sa fête, me gratifia par sa grande miséricorde de la lumière du Saint-Esprit pour que je comprenne que je devais satisfaire à mon devoir dominical, désormais, avec le morceau moderne, chez les modernes. C'est ce que je ferais, désormais.
           
        Ce n'est bien sûr pas la solution parfaite. Tout simplement parce qu'aux temps de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", il n'y a pas de solution parfaite et qu'il ne peut pas y en avoir. Cette messe de saint Joseph, de rite pourtant moderne, fut admirablement bien dite, mais j'assisterai à d'autres messes de rite moderne qui seront certainement moins bien dites. La forme des messes modernes sera certes bien moins parfaite que chez les tradis ; mais le fond me sera beaucoup plus garanti que chez les tradis, à savoir : la théologiquement indispensable union avec l'Église Universelle, seule dispensatrice de la Rédemption, cause et source du salut des âmes. Il n'y a de toutes façons, je le répète, pas de solution parfaite en nos temps ecclésiaux vivant l'économie de la Passion sous "la puissance des ténèbres", pas plus que lorsque Jésus était cloué sur la croix : voulait-Il soulager la traction des bras en reposant sur les pieds, Il agrandissait par-là même la plaie des pieds ; voulait-Il soulager la plaie des pieds en tirant sur les bras, Il agrandissait par-là même la plaie des mains... Ainsi en est-il dans l'Église, de nos jours, pour satisfaire au devoir dominical : si je vais chez les tradis, je suis obligé de souscrire, au moins par défaut, à leurs positionnements complètement hérétiques quant à "la crise de l'Église", et si je vais chez les modernes, alors, les rites sont beaucoup moins purs... Les circonstances ont voulu que je choisisse désormais les modernes, Dieu soit béni des voies qu'Il me fait prendre.
           
        Il me revenait en tous cas de faire mon témoignage à mon lecteur, quant au choix actuel fait par moi pour le devoir dominical, dans le cadre de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" que nous avons tous à vivre (et à mourir), et à rectifier sur un point important la conclusion de mon précédent article, qui posait que le fidèle pouvait déjà sortir de toute forme institutionnelle de l'Église de nos jours, moderne ou tradis, alors que nous ne sommes pas encore dans le temps très-rigoureusement compté par Dieu, Mane, Thecel, Pharès, de l'Antéchrist-personne où la Femme doit aller au désert, c'est-à-dire sortir de toute institution, et... seulement à ce moment-là.
           
        C'est chose maintenant faite, mon témoignage est fait.
 
En la fête de saint Joseph,
Patron de l'Église Universelle,
ce 19 mars 2018.
Vincent Morlier 
 
 
 
19-03-2018 11:49:00
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