... HABEMUS PAPAM !!!
... Oui, oui, oui, oui !!!, habemus papam !!, nous avons un nouveau pape, un pape enfin catholique tout de bon cette fois-ci, remplaçant de par Dieu l'abominable homme des neiges du Vatican, François !! Nous en avons même, chers amis, au moment où j'écris ces lignes, au moins... trois ou quatre, si pas plus (car il ne faut pas oublier les sédévac-survivantistes qui s'auto-élisent des papes du passé, Paul VI ou Benoît XVI, rajoutant donc de leur côté deux numéros à la liste !), tous élus, je rassure mon lecteur, non pas par le Saint-Esprit mais par les esprits hérétiques et schismatiques des sédévacantistes voulant aller perseverare diabolicum jusqu'au bout de leur hérésie et de leur schisme.
Et c'est pourquoi on ne peut certainement pas s'en conjouir et féliciter entre nous, catholiques, dans la sainte, glorieuse et joyeuse union des âmes, annonciatrice de la joie divine immarcescible qui sera communautairement nôtre dans la Vie éternelle du Ciel, comme lorsqu'un nouveau vrai Vicaire du Christ est légitimement élu par l'Église Universelle, je vous annonce une grande joie, annuntio vobis gaudium magnum..................
Habemus papam, au concile de Constance
terminant le Grand-Schisme d'Occident
par l'élection de Martin V (1369-1431)
J'aurais très-volontiers, qu'on le croit bien, passé sans m'arrêter sur ces délires d'esprits fanatiques et sectaires, obscurantistes et inintelligents, rebelles au Plan divin de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" et extrémistes, prétendant réparer à la pélagienne l'Église Universelle mortellement malade de Vatican II par leurs propres forces et non par la grâce du Christ, si je n'étais tombé dernièrement sur un hit, pardon, un pur sommet dans le genre, qui appelle vraiment à grands cris une remise à niveaux, un... remontage théologique de bretelles.
Je veux parler du nouveau "pape" qui a été "élu" par le Patriarcat Catholique Byzantin, lequel, apparemment, car ce n'est pas très-clair, a son siège en Ukraine, à Donetsk (...!), et s'avère n'être rien d'autre, en fait, qu'une petite communauté groupusculaire gréco-catholique sédévac qui se prend à peu près pour l'Église Universelle à elle toute seule, sous couverture prophétique. Cela remonte d'ailleurs à quelques courtes années puisque c'est le 14 octobre 2019 que ledit Patriarcat a "élu" comme nouveau Souverain Pontife... Mgr Carlo-Maria Viganò !! Oui-da, vous avez bien lu !!
Et il l'a fait le plus "sérieusement" du monde, comme il appert de sa proclamation fantastico-fantastique faite sur cette vidéo ci-dessous, par laquelle il annonce très-solennellement cette nouvelle "élection pontificale" à la ville et au monde, urbi & orbi (attention !, soyez bien assis sur votre chaise, mettez la ceinture de sécurité, vérifiez avec soin la prise de terre : effet électrochoc garanti) :
Vous avez vu cette vidéo ? Alors, je vous laisse vous remettre de vos émotions...!
Cependant que nos catholiques byzantins sont bien obligés d'avouer dans un entrefilet obscur sur leur site (http://vkpatriarhat.org/fr/), un peu piteux quand même, que Mgr Viganò n'a pas répondu à la lettre qu'ils lui ont envoyée pour lui annoncer avec un éclat de trompette d'Apocalypse risible son élection au Souverain Pontificat. Ne pouvant pas toujours pleurer, convenons en effet que ce serait vraiment drôle : il n'y aurait, aux dernières nouvelles qui remontent au 14 octobre 2019, date de cette super-élection pontificale, pas d'acceptation de la part de Mgr Viganò, accepto, du moins elle ne serait pas connue de l'Église et dûment scellée par la note ecclésiale de Visibilité indispensable en la matière, donc, évidemment, pas de nom pontifical choisi par l'intéressé, ce qui, au final, signifie de manière flagrante qu'en fait... il n'y a même pas de pseudo-pape élu !
Encore qu'en vérité, on se voit obligé de dire qu'on n'en sait vraiment trop rien, on ne sait pas si Mgr Viganò l'a acceptée ou bien non, car l'ancien nonce apostolique aux États-Unis est fort éloigné de cacher son sédévacantisme au moins pratique quant à François, qu'il n'appelle jamais que "Bergoglio" dans ses interventions publiques, ce qui, dans notre contexte ecclésial, est la première porte grande ouverte à deux battants pour accepter l'élection d'un nouveau pape... et pourquoi pas soi-même, puisqu'on est grand'prélat émérite et qu'on y est bougrement poussé (cf., par exemple, sa récente interview du 11 août dernier par Matt Gaspers, rédacteur en chef au "Catholic Family News", un journal web traditionaliste américain : https://catholicfamilynews.com/blog/2023/08/11/cfn-interviews-vigano-francis-trump-ukraine-child-trafficking-and-more/, dans laquelle, ne tenant hérétiquement nul compte de la règle prochaine de la légitimité de toute élection pontificale, à savoir l'infaillible pacifica universalis ecclesiæ adhæsio, Mgr Viganò ose mettre en doute la validité certaine du conclave théologiquement achevé qui a élu François au Siège de Pierre en 2013). Et donc, comme ne manquent surtout pas de le faire remarquer nos byzantins sédévacs, si Mgr Viganò n'a pas accepté son élection comme pape, il ne l'a pas non plus refusée (suivez mon regard).
Car en effet, il faut de toute nécessité un pape à la tête de l'Église militante, et comme la surnature plus encore que la nature a horreur du vide, si Mgr Viganò soutient sédévacantistement qu'il n'y en a pas actuellement sur le Siège de Pierre, alors, il n'est pas vraiment impossible qu'il se soit senti obligé d'accepter occultement l'élection de sa personne au Souverain Pontificat faite par les byzantins. Lui seul pourrait le dire évidemment, mais Mgr Viganò peut en effet aller jusque là, car, n'ayant pas vraiment compris le cadre eschatologique de "la crise de l'Église", qui s'épèle "PASSION DE L'ÉGLISE", qui est vraiment la der des der ordonnée en finale au règne de l'Antéchrist-personne et surtout à la Parousie du Christ glorieux qui le terrassera définitivement, cela lui fait émettre des opinions théologiques complètement erronées pour la solutionner, cela le soumet dangereusement à toutes sortes de tentations hétérodoxes et scabreuses, dont bien sûr, éventuellement, celle d'accepter une pseudo-élection pontificale de sa personne de toutes façons ecclésialement éminente. J'ai fait remarquer ces graves erreurs et insuffisances de Mgr Viganò dans le bon combat spirituel que par ailleurs il mène, quoique dans un conservatisme peu éclairé, dans un article le concernant écrit il y a trois ans, qu'on pourra lire au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/le-survol-tres-superficiel-de-mgr-vigano?Itemid=1.
Nous aurions donc, au moins possiblement, un nouveau pseudo-pape sédévac dans la personne de Mgr Viganò. Maintenant, il va être intéressant de savoir qui furent les électeurs de cette pseudo-élection pontificale byzantine...? Ce ne sont même pas des évêques diocésains ayant juridiction active, ce sont seulement huit simples évêques de campagne ou chorévêques (korâs - episcopos), dont peut-être uniquement l'un d'entre eux, le plus âgé, a rang d'évêque diocésain, ayant été sacré secrètement, selon ce qu'il en dit, par un évêque des catacombes sous le régime communiste soviétique. Les chorévêques, dont l'institution s'est développée beaucoup plus en Orient qu'en Occident, sont effectivement de vrais évêques possédant la plénitude du sacerdoce, mais ils n'ont qu'une juridiction très-limitée qui peut ne pas dépasser les dimensions d'une simple paroisse, et surtout ils sont eux-mêmes sous juridiction d'un évêque diocésain. On pourrait dire dans une formule sans doute un peu rapide que ce sont des curés de campagne ayant la plénitude du sacerdoce. C'est surtout dans les premiers âges chrétiens que cette institution épiscopale subalterne fonctionna, issue, semble-t-il, de la tradition apostolique de saint Jean Apôtre ; quant au statut d'évêque diocésain qui, depuis, est le seul à pratiquement exister dans l'Église, il prend plus sa source sur la lignée apostolique des saints Pierre & Paul Apôtres. Après le XIème-XIIème siècle, on ne trouve pratiquement plus trace de ces chorévêques dans l'Église, du moins en Occident, sauf de manière honorifique, pour perpétuer et respecter une tradition immémoriale (par exemples, dans certaines cathédrales d'Allemagne) ; il n'en va pas de même en Orient, où cette institution a plus ou moins perduré, selon les régions et les églises.
Quant à nos chorévêques orientaux ayant "élu pape" Mgr Viganò, on peut voir clairement leurs noms sur leur site, l'un d'entre eux se baptisant même archevêque (...???), probablement sans eau bénite ; de ce côté-là du moins, ils ne sont pas comme Archidiacre, ils n'avancent pas masqués, larvatus prodeo. Et par ailleurs, Dieu me garde de juger leurs personnes sacerdotales. Il suffit de visiter leur site pour se rendre compte qu'ils vivent leur vie de Foi dans une vraie spiritualité, en mettant fort l'accent sur la prière et l'oraison quotidiennes, comme les orientaux savent peut-être mieux le faire que les occidentaux. Qui sait si, parmi eux, il n'existe pas, trompé de bonne foi, un saint plus saint que moi devant Dieu ?, un P. Cyril Gordien comme chez les "ralliés" ? Il n'en reste pas moins, ne me jugeant pas moi-même, ni en plus ni en moins par rapport à qui que ce soit, que je dois, en tant que catholique et beaucoup plus encore en tant que prophète dans "la crise de l'Église", dénoncer à mon prochain l'hétérodoxie viscérale de leur agir ecclésial quant au Siège de Pierre.
Habemus papam, au concile de Constance
terminant le Grand-Schisme d'Occident
par l'élection de Martin V (1369-1431)
Pour commencer, je ne chipoterai pas sur leurs pouvoirs épiscopaux et prendrai l'hypothèse qui leur est la plus favorable, à savoir que ces huit chorévêques byzantins possèdent tous vraiment la plénitude du sacerdoce comme ils l'affirment, c'est-à-dire qu'ils sont vraiment évêques, ce qui est possible. Mais alors, cela signifie donc que la pseudo-élection pontificale de Mgr Viganò, dans ce synode extraordinaire tenu le 14 octobre 2019, aurait été faite exclusivement par des évêques, puisqu'ils le seraient, tous et chacun d'eux.
Et c'est justement là où le bât blesse mortellement, rien que cela fait s'écrouler toute leur procédure, nonobstant toutes autres raisons fondamentales invalidantes, très-nombreuses. Car, comme je l'expliquais dans un précédent article, il est rigoureusement impossible, eu égard à la Constitution divine de l'Église, que les évêques puissent avoir la moindre part à une élection pontificale sans que, par-là même et pour cette seule raison dirimante, celle-ci soit radicalement et complètement invalide. Je n'en referais pas ici la démonstration théologique, je renvoie le lecteur à ce précédent article où je la fais (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/o-se-situe-lacte-de-droit-divin-qui-fait-certainement-le-pape-actuel-chez-les-cardinaux-qui-l-lisent-canoniquement-dans-le-conclave-ou-chez-les-v-ques-de-lorbe-catholique-qui-approuvent-a-posteriori-l-lection-des-cardinaux-?Itemid=1).
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que des sédévacs veulent élire un nouveau pape uniquement par une assemblée d'évêques, ils n'en sont pas à leur coup d'essai, on enregistre déjà, depuis Vatican II, au moins trois "papes" sédévacs élus de cette manière. Mais les chorévêques du Patriarcat Catholique Byzantin ne le savent peut-être pas, et il me semble bon, surtout pour eux (à qui je vais envoyer les présentes), de rafraîchir ce qui est maintenant presque une page d'histoire dans le traditionalisme.
Lorsque je rédigeais il y a plus de vingt-cinq ans mon ouvrage de fond sur la théologie de "la crise de l'Église", L'Impubliable, je reçus un jour un document très-intéressant émanant d'un de ces groupes de catholiques sédévacantistes voulant procéder à l'élection d'un nouveau pape. Dans celui-ci, les auteurs exposaient dans le grand détail les lois théologiques sur lesquelles ils croyaient pouvoir fonder leur action. Les arguments étaient clairs, bien développés, quoique avec une syntaxe très-défectueuse puisqu'il s'agissait d'une traduction d'un texte en provenance des États-Unis ; cependant, par souci de bien respecter la pensée des auteurs, je n'y avais fait aucune correction lorsque je le relatais in extenso et ne varietur dans L'Impubliable, et je recopie maintenant ici de même ce document, tel quel :
"Dossier New True Pope (Nouveau Vrai Pape)
"III. 9 - Droit de suppléance contre faux cardinaux
"A. Droit de suppléance dans l'élection du Pape Martin en 1417.
"Le 11 novembre 1417 le grand-schisme d'Occident fut terminé après 39 ans, grâce à l'élection du pape Martin V. Cette élection papale a été réalisée sans le Collège normal des cardinaux.
"Depuis 1378, il y avait deux papes, l'un à Rome et l'autre à Avignon en France. Puis depuis 1409, il y en avait trois : Bénédict XIII en France, Grégoire XII à Rome et Alexandre V en Allemagne. Chacun de ces trois papes créait ses propres cardinaux et consacrait ses propres évêques. Enfin, sur l'initiative de l'empereur d'Allemagne, ces trois groupes de cardinaux vinrent s'assembler à Constance. Outre les cardinaux, venaient aussi les évêques consacrés par ces papes, avec plusieurs théologiens de renom de toute l'Europe.
"On peut dire qu'aucun de ces trois papes n'est vrai pape depuis longtemps. Mais même si nous supposons que l'un des trois est vrai pape, la conférence de Constance n'en comprenait pas moins de deux tiers de cardinaux invalides et évêques également invalides, parce que ceux-ci avaient été créés et consacrés par de faux papes. D'un pape invalide, tous les actes sont invalides.
"Dans leurs divisions, que faisaient ces dignitaires de validité plus ou moins douteuse ? Basés sur les langues, ils formaient cinq groupes appelés «Groupes de Nations». Impossible de distinguer les cardinaux valides (si valides il y en ait), des invalides. Chacun croyait fermement que lui-même était valide. Dans cette confusion inextricable, il fut vite admis que tous les cardinaux étaient autorisés à élire le nouveau pape.
"Il n'était pas si simple que cela. Chaque pape était soutenu par des nations différentes, si bien que ce rassemblement disparate (qui devait élire un vrai pape au lieu et place de trois douteux) devint une affaire politique. Si un ou plusieurs «Groupes de Nations» ne reconnaissaient pas le résultat de l'élection, le Schisme continuerait pour le pire. Il fallait donc prendre des mesures appropriées pour éviter cette catastrophe. Quelles étaient ces mesures ? Lisons ce qu'écrivit l'historien ecclésiastique Auguste Frésen :
"«Il fallait un procédé spécial pour choisir l'homme qui conviendrait à tout le monde, qui pourrait jouir de l'approbation universelle. À cette fin, en plus de vingt-six cardinaux, chaque «Groupe de Nations» avait six représentants pour entrer en Conclave le 8 novembre 1417. Cinquante-six électeurs en tout. L'Hôtel de ville de Constance avait été aménagé spécialement pour servir cette gravissime élection papale. Le choix s'avérait très difficile. Ce fut seulement trois jours plus tard, dans une atmosphère d'«exaltation religieuse au-dedans du conclave» (Flink) pendant qu'au-dehors se déroulait une procession, que fut trouvée la conciliation qui paraissait déjà aux contemporains comme un miracle opéré par le Saint-Esprit. Le 11 novembre 1417, le cardinal Odo Colonna fut élu pape. Il prit le nom de Martin V selon le Saint du jour. Non seulement au Concile, mais partout en Occident, régnait une joie indescriptible... L'Église avait à nouveau un chef qui était reconnu par tout le monde et qui avait été élu légalement» (Citation d'après Johannes Rothkranz).
"Légalement fut élu le pape Martin, malgré le fait que parmi les 56 électeurs seulement 8 ou 9 étaient peut-être vrais cardinaux et que plus de la moitié des électeurs n'étaient pas du tout cardinaux. Dans ce cas de nécessité exceptionnelle, en effet, ces 56 électeurs étaient considérés à juste titre comme les représentants les plus dignes de toute la Chrétienté et ils agissaient conformément au Droit de Suppléance. Si vous n'admettez pas la validité de cette élection papale de 1417, vous aurez à admettre que l'Église Catholique n'a pas eu de papes valides depuis 1417, durant ces dernières 582 années.
"La leçon à tirer de ce fait historique est que : en cas d'exception, quand l'Église n'a plus de vrais cardinaux, d'autres délégués ont à s'avancer pour élire un nouveau Pape.
"B. Droit de Suppléance dans le Droit Canon.
"«Faux cardinaux sans doute, mais cardinaux quand même», certains le prétendent et nourrissent le vain espoir que le présent Collège des cardinaux éliront un vrai Pape pour succéder au faux actuellement. Contrairement à leur espérance, l'existence des hérésies contenues dans les documents du Concile Vatican II n'est plus une question [à débattre], mais une certitude bien établie ; si bien qu'en les proclamant officiellement le 7 décembre 1965, Paul VI et tous les cardinaux, archevêques et évêques en communion avec lui sont devenus hérétiques publiques et furent déchus de leur charge et dignité pastorales ipso-facto. Faux collège de faux cardinaux n'a aucun pouvoir pour élire aucun valide pape. Alors, sans un valable collège de cardinaux, serons nous sans vrai pape jusqu'à la fin des temps ?
"L'ancien Droit Canon (1917) a prévu ce cas anormal et nous a donné une solution au Canon 20. Dans une circonstance extraordinaire, quand les électeurs pourvus du droit d'élire manquent à leur prérogative, il peut y avoir un droit de Suppléance pour leurs remplaçants. Ce droit sera déterminé conformément aux quatre normes : 1. Legibus latis similibus. 2. Generalibus Juris principiis cum æquitate canonica servatis. 3. Stylo et praxi Curiæ Romanæ. 4. Communiconstantique sententia doctorum. ― Un professeur espagnol, Dr. Tomas Tello Corraliza a fait des recherches en ces quatre domaines de 1. lois semblables, 2. principes généraux de droit, 3. pratique usuelle de la Curie romaine, et 4. opinions communes, constantes, des docteurs ; et il est venu à conclure : «Le résultat des recherches sur ces quatre domaines : légal, juridique, pratique et doctrinal, est une étonnante, harmonieuse convergence sur une même conclusion, à savoir que les électeurs de droit pour organiser une élection papale dans les circonstances actuelles sont les Évêques fidèles» (voir son Dictamen ― Guide de base pour une élection papale, mai 1994). Les Canons «semblables» que le professeur a consultés sont les numéros 109, 166 ; «la pratique» de l'Église à laquelle il s'est référé fut trouvée dans une documentation digne de foi, Dictionnaire de la Théologie Catholique (art. Élection des papes), les «docteurs» qu'il a personnellement consultés, et quelques-uns des récents chercheurs (qu'il mentionne : abbé A.M. Zins, Daly J. Britons, H. Johas, K.-J. Mock), sont : Cajetan, Vitoria, St. Robert Bellarmine, Jean de St. Thomas, Dom Grea, L. Billot et Ch. Journet.
"Dr. Homero Johas, professeur brésilien, avait affirmé que «Dieu ne détermine pas la forme de l'élection papale, mais la nécessité de l'élection papale continue à être de mandat divin». Puis, il discute le Droit de Suppléance sur la base des opinions des Docteurs de l'Église. Un autre chercheur, Mgr Charles Journet, se base sur la doctrine du grand théologien Cajetan et de Jean de St. Thomas pour affirmer que : En cas d'exception le pouvoir d'élire le pape est transféré à l'Église par restitution. «Exceptionnellement, par exemple, quand il est incertain qui sont vrais cardinaux, qui est vrai pape, comme il est arrivé au temps du Grand-schisme d'Occident, alors le pouvoir d'élire sera retourné à l'Église Universelle... Il revient à l'Église par restitution» (Cajetan, Apologia, chap. XIII). Restitution, au sens strictement canonique, comme Cajetan l'explique lui-même, signifie transmission de la part d'un supérieur à son inférieur immédiat... Dans notre cas, les électeurs de droit sont les Évêques fidèles, qu'ils soient nombreux ou pas, auxquels nous pouvons nous fier en nos temps présents.
"Voilà déjà la réponse à la première question : Qui seront les électeurs légitimes du prochain Pape ? Pr. Tomas Tello Corraliza a précisé : «Reviennent exclusivement au corps des Évêques Sédévacantistes le devoir et le pouvoir d'élire un pape dans les circonstances actuelles». Une deuxième question a été soulevée et examinée par le même professeur : «Quelle sera la procédure à suivre pour une telle élection ?» Quand le pape Pie VI fut tenu prisonnier par Napoléon, il accorda de larges pouvoirs aux cardinaux pour décider sur la loi du Conclave ainsi que sur les réglementations en cérémonies, formalités concernant la suivante élection papale. Son successeur, Pie VII, en fit de même. Quant à Pie IX, suivant l'invasion des États pontificaux, il établit une législation spéciale à servir comme alternative au cas où les lois normales ne pourraient pas être observées. Professeur Corraliza cite tout cela du Dictionn. De la Théologie Catho., pour supporter sa déclaration : Les Évêques électeurs de droit sont souverains pour déterminer les conditions spécifiques et la procédure de cette élection, v.g. nombre et qualités des représentants électeurs, majorité requise, etc.
"En pratique, la masse des fidèles ont à savoir qui sont, nominativement, les Évêques sédévacantistes dignes de confiance, qui restent fidèles à la Sainte Tradition de l'Église d'avant Vatican II et qui combattent les hérésies. Sont ils seulement parmi les successeurs apostoliques de l'Archevêque P. M. Ngo Dinh Thuc ? Ceux-ci pourtant, consacrés validement comparés aux innombrables faux évêques consacrés invalidement selon le rite nouveau, ne sont pas tous entièrement dignes de confiance. Par exemple, celui qui semble ignorer complètement ce qu'avait fait son Archevêque [Ngo Dinh Thuc] quand il écrivit : «Après l'Archevêque Lefebvre, Mgr Castro-Meyer est l'Évêque le plus connu parmi les traditionalistes...» La résignation de Mgr Castro-Meyer éteint le dernier espoir pour un évêque en position avec juridiction, pour accuser Jean Paul II d'hérésies. Un autre Évêque [de la lignée Thuc] semble déplorer la déclaration du 25 février 1982 de Mgr Ngo Dinh Thuc à Munic, quand il écrit de France : «En 1979, puis en 1981, spécialement en 1982 avec sa déclaration, Mgr Thuc nous a laissé un drôle d'héritage». Deux autres Évêques [de cette même lignée Thuc sédévacantiste] nous conseillent de rester tranquilles et prier, en attendant que Dieu intervienne en Son temps et à Sa manière.
"Validement consacrés, ayant à cœur de combattre les hérésies et «anathématiser les hérétiques» (St. Martin 1er, pape martyr) afin de préserver la vraie Foi, de tels Évêques [sédévacantistes, qu'ils soient ou non de la lignée Thuc, veulent dire les auteurs] sont vrais successeurs des Apôtres, quoique leur nombre est minime. De rares religieux et religieuses, qui sont restés fidèles à leur vocation initiale, sont vivants idéaux de la Foi traditionnelle, comme précieux survivants d'espèces en voie de s'éteindre. De vrais fidèles laïcs, qui ont hérité d'une solide formation religieuse traditionnelle, sont multitudes mais ils restent silencieux pour la plupart. Que ces trois catégories, qui constituent la vraie Église du Christ, s'unissent pour prier et agir en vue d'un Nouveau Vrai Pape.
"Notre-Dame de La Salette, priez pour nous.
"Note. ― L'original en anglais daté du 6 Avril, cette version française le 8 août 1999" (fin de citation).
Après avoir cité tout ce texte du plus haut intérêt pour la question du jour, il n'est pas difficile de voir que nos chorévêques byzantins se rangent exactement dans les mêmes arguments que ceux exposés il y a vingt-cinq ans par les sédévacantistes américains de mon texte...
Habemus papam, au concile de Constance
terminant le Grand-Schisme d'Occident
par l'élection de Martin V (1369-1431)
Mais voici comment je commentais ce texte apologétique des élections pseudo-pontificales sédévacantistes, il y a donc presque vingt-cinq ans maintenant, dans L'Impubliable :
"Une erreur sédévacantiste d'aiguillage : l'élection hic et nunc d'un nouveau pape.
"On l'a vu : la thèse sédévacantiste professe la vacance actuelle du Siège de Pierre. Or, la nature a horreur du vide, plus encore lorsqu'il s'agit de la vie sur-naturelle de l'Église, de laquelle dépend le salut de nos âmes : poser en principe que nous n'avons plus de pape depuis Vatican II pousse bon gré mal gré le sédévacantiste à aller jusqu'au bout de son raisonnement, à savoir tout mettre en œuvre dans l'Église pour procéder à l'élection d'un nouveau vrai pape, afin de supprimer l'insoutenable et insupportable absence du «doux Christ en terre» (sainte Catherine de Sienne). Certes, tous les sédévacantistes ne s'autorisent pas à aller jusque là (... ce qui, soit dit en passant mais il est important de le dire, ne les disculpe nullement du même gravissime péché de schisme dont se rendent coupables ceux qui vont jusque là, car, ne reconnaissant pas le pape actuel désigné infailliblement par l'Église Universelle, qui est François, ceux qui cantonnent leur sédévacantisme uniquement au non-una cum liturgique sans vouloir élire un nouveau pape, commettent autant ce péché matériellement mortel de schisme que ceux qui, parmi eux, allant jusqu'au bout du non-una cum liturgique, plus logiquement avec leurs principes et moins hypocritement, décident de faire un nouveau pape...), mais un certain nombre d'entre eux s'en font un devoir de conscience. C'est ainsi que, dans ces dernières années, des groupes sédévacantistes, en Allemagne, aux États-Unis, en Angleterre, etc., ont été jusqu'à procéder concrètement à l'élection d'un nouveau... «pape». Qu'en penser ?
"Face à cette «solution», la première question à se poser est celle-ci : dans le cas théologique précis de notre «crise de l'Église», cette «action» ecclésiale apporterait-elle une solution valable, une réparation théologiquement adéquate de l'Église, eu égard à sa divine Constitution ? La réponse est formellement négative, cette prétendue solution est totalement inadéquate. Pour la raison essentielle suivante : nous avons bien montré en effet dans notre étude que le problème théologique posé par «la crise de l'Église» n'est pas tant le fait d'un pape hérétique en tant que docteur privé que celui de toute l'Église Enseignante hérétique, puisqu'elle fut unanime dans la signature du décret sur la Liberté religieuse, una cum le pape. C'est infiniment autre chose, infiniment plus grave que le problème d'un simple pape hérétique en tant que docteur privé. En fait, il est capital de prendre bien conscience que ce qui est arrivé dans l'Église le 7 décembre 1965 avec la Liberté religieuse NE POUVAIT PAS ARRIVER SUR LE PLAN THÉOLOGIQUE. Donc, tout raisonnement exclusivement canonique de «la crise de l'Église» (et toute action subséquente, comme ici l'élection d'un nouveau pape), est radicalement impuissant à apporter la moindre solution : il n'y a pas de solution canonique à cela. Et d'ailleurs, si l'on en restait au premier degré du constat objectif, comme le feront les impies, il faudrait conclure que "les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Église", au rebours de la promesse pourtant formelle du Christ. Il n'y a en effet AUCUNE solution canonique ou théologique à l'impasse que nous manifeste «la crise de l'Église» issue de Vatican II, quelle qu'elle soit, parce qu'elle est radicale et touche l'essence même de la Constitution divine de l'Église.
"Seule l'appréciation mystique de la situation permet au catholique contemporain de comprendre ce qui se passe dans l'Église de son temps, par la Mystique de la très-sainte Passion du Christ, et de rentrer humblement le plus qu'il peut dans les Voies certes humainement incompréhensibles de la Sagesse divine : il n'y a plus qu'à contempler l'Église crucifiée, que l'on voit, tel Jésus, être «faite péché pour notre salut» (II Cor V, 21), un péché bien sûr matériel et non formel, les actes hérétiques de Vatican II ayant été posés seulement matériellement par les Pères de l'Église actuelle una cum Paul VI, c'est-à-dire en toute inadvertance du caractère hérétique formel des doctrines y professées, en prendre sa propre part de co-Rédemption dans sa vie personnelle de chrétien, puis attendre la Mort mystique de l'Épouse très-sainte du Christ dans son économie de salut actuelle dite du temps des nations et de Rome son centre (Mort mystique qui concrètement sera le règne de l'Antéchrist-personne), prélude indispensable à sa Résurrection dans le Millenium par la Parousie du Christ Glorieux venant venger l'outrage et l'opprobre suprêmes faite à l'Épouse immaculée du Christ et des âmes d'avoir été «faite péché»... mais pour le salut, comme le dit lapidairement si bien saint Paul à propos du Christ vivant et mourant sa Passion. Et ne pas se scandaliser de cette Heure certes terrible, affreuse, qui est l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint, car c'est d'elle que le Christ a dit : «C'est POUR cette Heure que Je suis venu» (Jn XII, 27).
"On voit donc par-là à quel point est totalement inadéquate pour solutionner «la crise de l'Église», vraiment hors-sujet, l'élection d'un nouveau pape. À quoi servirait-il bien, en effet, d'élire un nouveau pape, à supposer que la chose soit possible (et nous allons voir qu'elle ne l'est pas du tout, et surtout pas par un "conclave d'évêques") ? À rien du tout, puisque cela ne réparerait nullement, sur le plan théologique, le fait qu'il y a eu dans l'Église le 7 décembre 1965 la promulgation d'une hérésie, quand bien même elle n'est que matérielle et non-formelle, non pas par un pape seul mais par tout le Collège Enseignant una cum le pape, c'est-à-dire par l'Église Universelle. Ce qui met l'Épouse du Christ dans l'économie de la Passion, laquelle, une fois mise en œuvre, ne peut plus se terminer que par la mort de l'Église dans son économie de salut actuelle, dite du temps des nations et de Rome son centre...
"Et précisément, une preuve pratique que cette solution n'en est pas une, c'est que ceux qui ont cru devoir l'adopter n'ont pas réussi à réunir l'Église UNIVERSELLE, condition cependant indispensable pour procéder validement à l'élection d'un nouveau pape dans les conditions actuelles. Chaque groupe sédévacantiste qui a cru pouvoir procéder à «l'élection» d'un nouveau pape a pourtant bien prétendu réunir l'Église Universelle, mais, sensiblement dans le même laps de temps, ils ont été... plusieurs groupes sédévacantistes à faire ce raisonnement, et cela a abouti concrètement à la création de... trois «nouveaux papes» (significative analogie avec le Grand-Schisme d'Occident !), lesquels se partagent désormais une certaine obédience sédévacantiste (nous avons en effet un Pierre II, un Michel 1er, un Linus II... et à ces trois «anciens», il faut désormais rajouter un Pie XIII, ce dernier frais émoulu d'octobre 1998, tous issus de divers groupuscules sédévacantistes), preuve pratique que pour chacune de ces élections particulières, l'Église Universelle n'était nullement réunie, n'était pas au rendez-vous. Cela montre que le Saint-Esprit ne cautionne aucun de ces papes. Ce simple fait pratique est une preuve théologique de plus qui montre bien que la théorie sédévacantiste qui fonde cette action d'élire un nouveau pape, dont nous avons montré plus haut dans notre étude toute la spécieuse et hérétique fausseté, n'est pas valable.
Habemus papam, au concile de Constance
terminant le Grand-Schisme d'Occident
par l'élection de Martin V (1369-1431)
"Mais il est temps de rappeler l'authentique doctrine de l'Église concernant les électeurs canoniques du Souverain Pontife. Le cardinal Charles Journet, cité trop évasivement par nos auteurs sédévacs américains, en faisait une synthèse remarquable en ces termes très précis : «Le pouvoir d'élire le pape réside formellement (c'est-à-dire, au sens aristotélicien, comme apte à procéder immédiatement à l'acte d'élection) dans l'Église Romaine, en comprenant dans l'Église Romaine les cardinaux-évêques qui sont, en quelque sorte, les suffragants de l'Évêque de Rome (le pape). C'est pourquoi, selon l'ordre canonique prévu, le droit d'élire le Pape appartiendra de fait aux cardinaux seuls. C'est pourquoi encore, quand les dispositions du droit canonique seraient irréalisables, ce serait aux membres certains de l'Église de Rome qu'il appartiendrait d'élire le Pape. À DÉFAUT DU CLERGÉ DE ROME, CE SERAIT À L'ÉGLISE UNIVERSELLE, dont le pape doit être l'Évêque» (L'Église du Verbe Incarné, Journet, p. 623). La question qui nous occupe donc, se résume ainsi très précisément : l'élection pontificale revient au Haut-Clergé de Rome ; à son défaut, elle revient au Bas-Clergé de Rome ; à son défaut encore, elle revient à l'Église Universelle, comme du reste l'ont fort bien noté nos sédévacs américains en rappelant Cajetan, ainsi qu'on l'a vu plus haut : «En cas d'exception le pouvoir d'élire le pape est transféré à l'Église par restitution. Exceptionnellement, par exemple, quand il est incertain qui sont vrais cardinaux, qui est vrai pape, comme il est arrivé au temps du Grand-Schisme d'Occident, alors le pouvoir d'élire sera retourné à l'Église Universelle... Il revient à l'Église par restitution. Restitution, au sens strictement canonique, comme Cajetan l'explique lui-même, signifie transmission de la part d'un supérieur à son inférieur immédiat...».
"Ceci étant bien posé, supposons, pour suivre la thèse de nos sédévacantistes, que la solution théologique de notre «crise de l'Église» résiderait dans l'élection d'un nouveau pape par l'Église Universelle, l'Église romaine, dans son haut et bas clergé, ayant en corps défailli toute entière le 7 décembre 1965 par la signature à Vatican II du très-hérétique décret sur la Liberté religieuse. Toute la question reviendrait alors à définir «l'Église Universelle». Qu'est ce que l'Église Universelle, en matière d'élection pontificale ? La réponse est simple : l'Église Universelle, c'est la réunion de tous les membres enseignants avec les membres enseignés, sans distinction de rang ni d'autorité dans l'Église, ni surtout exclusions aucunes, c'est l'assemblée plénière de tous les fidèles du Christ actuellement intégrés à son Église, c'est-à-dire qui ne sont ni excommuniés, ni schismatiques, ni hérétiques, ni apostats, c'est vraiment l'universitas fidelium. Et c'est justement ici que nos sédévacantistes font une grave erreur d'aiguillage, d'où le titre de mon excursus, en faisant consister l'Église Universelle, pour ce qui est de l'élection pontificale extra-ordinaire, dans les seuls Évêques. Ainsi que je l'ai dis plus haut, leur erreur d'assimiler l'Église Universelle purement et simplement aux seuls Évêques certainement catholiques (... soit, pour eux : exclusivement ceux qui sont sédévacantistes !) est, quant à la Constitution divine de l'Église, fort grave, comme s'assimilant à l'hérétique conciliarisme.
"À l'appui de leur thèse, les sédévacs américains citent l'exemple historique du Grand-Schisme d'Occident. Ils font très-bien, car c'est effectivement le seul cas dans toute l'histoire de l'Église où un pape fut élu par ce moyen très-extraordinaire d'un «conclave universel» qui, en l'occurrence, nous allons le constater, fut fort éloigné de n'être composé que des... seuls évêques, ce qui condamne la thèse de nos sédévacs américains (reprise de nos jours par nos chorévêques byzantins), qui, apparemment, n'en ont nullement pris conscience. Un mot, cependant, avant de continuer, sur ce mode très-exceptionnel de l'élection pontificale. Il faut bien comprendre, et nos auteurs l'ont parfaitement saisi dans leur petit dossier, à quel point ce mode d'élection par voie universelle est extraordinaire, et nécessite pour ainsi dire visiblement l'Assistance toute-puissante du Saint Esprit. Car par les voies humaines, la réunion de toute l'Église pour ne former qu'une seule voix, est radicalement IMPOSSIBLE. C'est pourquoi, l'Assistance divine était presque palpable dans cette élection de Martin V terminant le Grand-Schisme d'Occident. C'est vraiment un moyen de toute dernière extrémité au-delà duquel l'Église militante meure, qui nécessite quasi le miracle visible.
"Penchons-nous à présent sur les électeurs de Martin V. Toutes les histoires ecclésiastiques les rangent en deux catégories bien marquées, bien distinctes l'une de l'autre, et nos auteurs eux-même n'ont pu s'empêcher de les distinguer ainsi dans leur article : il y a les vingt-six cardinaux de toute obédience des trois papes douteux d'un côté, et, de l'autre côté, les trente représentants des cinq Nations chrétiennes principales d'alors. On ne saurait mieux marquer la distinction membres enseignants et membres enseignés, dont la réunion, et elle seule, réalise théologiquement l'Église Universelle quant à la chose juridictionnelle dont dépend l'élection pontificale (nous ne sommes pas là en effet dans le domaine sacramentel ou celui de l'enseignement de la Foi, pour lequel, certes, les membres enseignants, c'est-à-dire le pape et les évêques, représentent, et eux seuls, l'Église Universelle). Là, on peut le dire, c'était vraiment l'Église Universelle qui était représentée par ces cinquante-six électeurs, composés de deux moitiés sensiblement égales de membres enseignants et de membres enseignés. Car en effet, notons avec soin que même s'il y avait (forcément) des évêques parmi ces trente représentants des cinq nations, ils ne l'étaient pas tous, et de plus, ceux qui l'étaient n'agirent au conclave nullement en tant qu'évêques de l'Église catholique, mais comme simples mandataires des nations.
"Toutes les Histoires de l'Église le révèlent bien ; limitons-nous à deux exemples : dans sa célèbre Histoire universelle de l'Église catholique écrite au siècle dernier, l'abbé Rohrbacher, à propos de ces trente représentants des cinq nations principales de la Chrétienté ayant voix au conclave duquel sortira Martin V, emploie le mot très-révélateur de «députés». Députés de qui ? Pas de l'Église, mais des nations chrétiennes qui, ici, figurent les membres enseignés, les laïcs autrement dit (même nos auteurs sédévacantistes ne peuvent s'empêcher, dans leur texte, de classer ces électeurs qui ne furent pas cardinaux dans des "Groupes de Nations"). Or, quand on est «député», on n'a pas plus de pouvoir que celui qui nous députe, c'est en effet un principe formel de droit que le mandataire n'a pas plus de pouvoir que ceux possédés par son mandant. Autrement dit, les personnes juridiques des nations n'ayant nullement le pouvoir d'Ordre qui appartient exclusivement à l'Église, les députés qu'elles envoyaient au «conclave universel» pour les représenter, ne l'étaient nullement en tant qu'évêques, pour ceux qui l'étaient. Il est tout-à-fait inutile de préciser que les nations chrétiennes, en effet, dans l'Ordre de l'Église, ne sont pas des membres enseignants (quoique, dans l'ordre sociopolitique inhérent au Temps des Nations qui est le nôtre jusqu'au règne de l'Antéchrist, on peut les considérer comme des sortes d'Institutions divines sub-ordonnées à l'Église), elles sont théologiquement des personnes juridiques LAÏQUES intégrées aux membres enseignés, et leurs roys très-chrétiens, quoiqu'ayant une mission très grande dans le Plan divin du salut des âmes, ne sont que des «évêques du dehors». C'est pourquoi l'appellation de Rohrbacher dans son Histoire nous semble être la plus juste, à propos de ces représentants des «Groupes de Nations» : «députés», sous-entendus de tous les membres enseignés de l'Église Universelle, dûment représentés moralement par les cinq nations chrétiennes principales d'alors, France, Allemagne, Angleterre, Italie & Espagne. Un autre historien, Gaston Castella, désigne ces trente députés des nations ayant voix au conclave universel par la double dénomination fort significative pour notre sujet de : «prélats et docteurs», parce qu'elle laisse encore mieux entendre que s'il y eut des évêques parmi ces électeurs des nations, il y eut également des laïcs, docteurs de Sorbonne, Salamanque ou autres ("Prendraient part, cette fois-là, à l'élection, non seulement les cardinaux présents, mais trente prélats et docteurs, soit six de chacune des cinq nations" ― Histoire des papes illustrée, t. 1, p. 315).
"Remarquons au passage que nos auteurs sédévacantistes américains semblent s'être rendus compte de leur bévue comme malgré eux puisque le dernier paragraphe de leur article en revient à plus d'orthodoxie : concluant d'une manière générale leur harangue sur la nécessité de faire un nouveau pape, ils font un appel solennel cette fois-ci non plus seulement aux seuls évêques sédévacantistes, mais ils leur adjoignent à parité les «rares religieux et religieuses restés fidèles à leur vocation initiale» et les «vrais fidèles laïcs qui sont multitude quoique silencieux pour la plupart» : «que ces trois catégories, qui constituent la vraie Église du Christ, s'unissent pour prier et agir en vue d'un Nouveau Vrai Pape». Là, ils sont dans le vrai (... sauf à considérer le "et agir" qui sent son activisme à plein nez...!, parce qu'il est rigoureusement impossible de toute impossibilité aux hommes de réunir l'Église Universelle dans les conditions actuelles post-vaticandeuses) : ces «trois catégories» forment effectivement l'Église Universelle, l'universitas fidelium, seule apte à procéder par un consensus omnium à l'élection d'un nouveau pape lorsque les cardinaux de la sainte Église romaine sont hors-course.
"Retenons de tout ceci que la théologie pose deux choses fondamentales : 1/ Une élection pontificale par l'Église Universelle est une chose très-extraordinaire, qui nécessite quasi un miracle de Dieu ; 2/ Quant à l'élection pontificale, l'Église Universelle n'est pas représentée par les seuls Évêques, mais par l'ensemble de tous les fidèles catholiques vivant au moment où l'élection a lieu, universitas fidelium, qu'ils soient clercs ou laïcs, qu'ils aient ou non autorité dans l'Église, qu'ils soient membres enseignants ou enseignés. Tout le monde catholique doit être dûment représenté et c'est précisément pourquoi la réunion universelle de l'Église est si extraordinaire" (L'Impubliable, p. 285, note de fin de texte "v").
J'exposais donc tout ceci dans L'Impubliable, 3ème édition du 25 décembre 1999. Mais onze ans auparavant, en 1988, je le formulais déjà dans L'extraordinaire Secret de La Salette, en ces termes : "Notons bien, en passant, que les évêques n'ont pas plus de pouvoir sur l'acte d'élection du pape que le simple catholique du rang, à quelque niveau que ce soit de l'élection. Ceci, pour sauvegarder le merveilleux équilibre constitutionnel de l'Église : si l'évêque avait un quelconque droit dans l'élection du pape, c'en serait bien fini de la liberté du pape ainsi élu !" (pp. 325-326)
. Habemus papam, au concile de Constance
terminant le Grand-Schisme d'Occident
par l'élection de Martin V (1369-1431)
Et en effet. Faire élire un pape par les seuls évêques est anti-théologique au possible : souvenons-nous du concil(iabul)e de Bâle voire même de Constance à ses débuts, lesquels n'avaient rien moins en projet que de soumettre en principe le pape à tout concile général (qui sont composés des seuls évêques quant aux voix actives). Ce n'est qu'à fort grand'peine si l'Église romaine réussit, notamment grâce à l'action intelligente, pondérée, inspirée et persévérante, du pape Eugène IV (1431-1447) et de sa Curie, à sauvegarder sa constitution voulue par le Christ, à savoir que l'Autorité du Pape prévaut sur tout concile général. Or, depuis ces conciliabules du XVe siècle, très agressifs dans leur dernier avatar, celui de Bâle, étouffés d'extrême justesse, cette révolte contre l'Autorité pontificale ne cessa jamais : les hérésiarques parus dans l'Église depuis lors, qu'ils soient luthériens, calvinistes, hussites puis jansénistes et enfin modernistes, ont tous voulu battre en brèche l'autorité du Souverain Pontife, en voulant la plier démocratiquement aux voix épiscopales de l'Église, qu'on fasse résider ces voix dans des assemblées "parlementaires" d'Église, conçues comme de véritables "États généraux permanents de l'Église" reconductibles tacitement, ou bien dans des conciles nationaux, comme avec les jansénistes français. C'est d'ailleurs cette sourde mais continuelle et formidable révolte qui a fini par susciter la proclamation libératrice de Pie IX en 1870, concernant l'infaillibilité pontificale ex cathedra. Nonobstant le caractère anti-théologique et anti-constitutionnel de la chose, soumettre donc ne serait-ce qu'une seule élection pontificale à un conclave composé exclusivement d'évêques, ce serait du même coup créer un précédent des plus fâcheux dans la vie de l'Église militante, alors que les ennemis du Christ et de son Église n'ont jamais renoncé à abattre l'Autorité pontificale. Il est bien facile de comprendre qu'une fois ce "conclave d'évêques" canoniquement enregistré dans les annales ecclésiastiques, rien ni personne ne pourrait plus désormais contredire les prétentions indues des démocrates révolutionnaires qui veulent soumettre par principe le pape au concile général d'évêques. Ne serait-ce que pour cette raison, la thèse de nos auteurs sédévacantistes de faire élire le nouveau pape par les seuls évêques catholiques actuels, serait proscrite formellement.
Conclusion générale : nonobstant la bonne intention des sédévacantistes qui veulent faire un nouveau pape au moyen d'un conclave d'évêques exclusivement de leur bord, croyant sincèrement quoique naïvement arranger ainsi les affaires, cette thèse est radicalement et absolument insoutenable, pour deux raisons théologiques fondamentales, dont une seule suffirait pour la débouter : 1/ Sur le plan théologique, l'élection d'un nouveau pape bien catholique ne réparerait en rien "la crise de l'Église", puisque l'Église a été "faite péché pour notre salut", qu'elle est rentrée dans l'économie de la Passion, le 7 décembre 1965, par la Liberté religieuse, et que rien, et surtout pas un nouveau pape, ne peut la sortir de la Passion que désormais elle endure à l'instar du Christ jusqu'à la mort, usque ad mortem, car elle est voulue par la Providence de Dieu ; 2/ L'élection d'un nouveau pape dans un conclave exclusivement composé d'évêques, même certainement catholiques, serait ipso-facto formellement invalide, car les seuls évêques ne représentent théologiquement nullement l'Église Universelle dans la procédure extraordinaire d'une élection pontificale.
Habemus papam, au concile de Constance
terminant le Grand-Schisme d'Occident
par l'élection de Martin V (1369-1431)
Pour qu'on comprenne bien à quel point il est dangereux de donner un quelconque pouvoir à l'évêque dans l'élection pontificale, je ne finirai pas cette mise au point sans citer de larges extraits de l'instructif article sur le conciliarisme contenu dans le Dictionnaire historique de la papauté, par Philippe Levillain, 1994 :
"Conciliarisme. ― Le mouvement composite du conciliarisme, qui naquit dans les milieux du concile de Bâle (1431-1449), reposait sur la conviction que le pouvoir pontifical devait être tempéré. C'est pourquoi l'assemblée générale de l'Église (concile œcuménique) devait intervenir, même et surtout dans le cadre d'une véritable réforme de l'Église elle-même. Dans sa phase plus évoluée, c'est-à-dire du XIVe au XVe siècle, cette conception aurait pu conduire à la démocratisation de l'Église. (...) Les théories conciliaristes se développèrent à partir [des thèses émises par certains théologiens sur la déchéance par l'Église Universelle d'un pape hérétique, d'où leur prétention de faire passer l'Église Universelle par-dessus le pape, même ordinairement ; au passage, remarquez bien comme les motivations théologiques du sédévacantisme et du conciliarisme sont identiques...]. Un autre canoniste, Enrico da Susa († 1271), parla de l'Église comme d'une "corporation" dans laquelle l'autorité devait être exercée non seulement par le chef, mais aussi par les membres, l'autorité du chef étant limitée par le bien général. Ces idées seront reprises par Jean Quidort († 1306). Comme le pape, les Évêques reçoivent leur pouvoir directement de Dieu. En tant qu'administrateur d'une corporation, le pontife a le droit d'agir tant qu'il recherche le bien commun, mais il peut être jugé et déposé quand il ne le fait plus, car son autorité est le fruit d'une délégation humaine, obtenue par l'intermédiaire de l'Église représentée par les cardinaux électeurs [c'est exactement le raisonnement sédévacantiste : mais cela revient à professer hérétiquement l'inexistence du droit divin de la fonction pontificale...]. L'Évêque Guillaume Durand le Jeune († 1328) peut être considéré comme un autre "père" du conciliarisme. Avant toute véritable réforme, il pensait qu'il fallait d'abord diminuer un pouvoir pontifical exorbitant. Il souhaitait donc que l'Évêque retrouvât son ancienne importance [???] et que le concile œcuménique, cessant d'être un événement extraordinaire, fût convoqué tous les dix ans, en application du principe juridique selon lequel "quod omnes tangit ab omnibus approbari debet". Par conséquent, le concile n'était plus seulement une espèce de cour d'appel ou un instrument de pression sur un pape négligent, mais un véritable organe de contrôle, essentiel pour un bon fonctionnement du gouvernement ecclésiastique.
"Le conciliarisme dans le Grand-Schisme d'Occident. ― La double élection pontificale de 1378, et l'impossibilité évidente de dénouer la situation en faisant appel à la bonne volonté des deux papes rivaux, amena théologiens et canonistes à réétudier les textes du droit canonique des deux derniers siècles afin d'en déduire des solutions possibles. Deux théologiens influents, Conrad de Gelnhausen († 1390) et Heinrich de Lagenstein († 1397), s'appuyèrent sur ces textes (et de nouveaux apports des maîtres Marsile de Padoue et Guillaume d'Ockham [ce qu'oublie de dire l'auteur, c'est que ces auteurs cités ne font pas particulièrement partie des meilleurs théologiens de l'Église : le conciliarisme s'appuie donc sur des théologies douteuses de docteurs situés pour le moins sur la frange de l'Église...]). En 1380, le premier publia l'Epistola concordiae, dans laquelle était exposée, pour la première fois de façon systématique, la thèse selon laquelle seule la "via concilii" pouvait résoudre la crise en cours. Il tirait les conséquences d'un critère ecclésiologique bien précis. L'Église universelle étant constituée par l'"universitas fidelium", la primauté revenait donc au concile général qui la représentait.
"[il y a ici une précision excessivement importante à faire, que ne fait nullement l'auteur encyclopédique de cette notice, lequel semble prendre fait et cause pour la chose conciliariste qu'il expose, c'est à savoir que la "via concilii" n'est légitime que dans la situation extraordinaire où le pape est empêché ou inexistant ou douteux, par la loi d'épikie qui veut qu'en cas d'impossibilité de la loi supérieure (le pape, règle vivante et immédiate de la Foi), c'est la loi inférieure qui fait règle (l'Église Universelle, normalement représentée par le pape), mais la "via concilii" n'est point du tout légitime dans la situation ordinaire où le pape est dans le libre exercice de ses fonctions, car dans ce cas, c'est le pape qui, de droit divin, prend lui seul les rênes de l'Église ; autrement dit, à proportion même où le pape est empêché, l'Église universelle assume ce qu'il ne peut faire, mais il est capital de comprendre que l'inverse est encore plus vrai, à savoir qu'à proportion même où le pape peut agir librement et universellement, l'Église universelle concrétisée par la "via concilii" n'a strictement plus aucun pouvoir et s'efface complètement derrière lui. Et il ne faut pas insinuer faussement qu'il en était autrement dans les premiers siècles de l'Église en invoquant une mensongère "ancienne importance de l'évêque", comme le fait l'auteur : dès les premiers siècles chrétiens, toute l'orbe catholique reconnaissait dans le pape la règle première et prochaine de la Foi et de la discipline pour réformer l'Église. Même en Afrique. Même en Orient. Où, lors de la tenue de conciles plus ou moins œcuméniques, on ne les considérait comme obligeant de Foi que lorsqu'ils avaient reçu le placet du pape... Les monuments ecclésiastiques des saints Pères de l'Église sont sur cela sans équivoque et innombrables. Cette règle de la primauté du pape, l'histoire des concil(iabul)es de Pise, Constance, Bâle, etc., l'a d'ailleurs fort bien montré... au grand dam des conciliaristes : après avoir rempli leur mission essentielle consistant à redonner une tête à l'Église pour terminer le dramatique Grand-Schisme d'Occident, c'est ce nouveau pape qu'ils ont créé qui a ipso facto repris en main la gestion suprême de la loi, en tant que premier rector (ce qui s'est fait très difficilement car justement les conciliaristes voulaient toujours indûment, même une fois le pape fait, continuer à dominer dans l'Église sur le pape !) ; continuons cependant à lire cet article hélas insidieusement apologétique du conciliarisme, mais fort intéressant sur le plan documentaire pour bien comprendre l'erreur grave et profonde de nos sédévacantistes qui veulent faire élire un nouveau pape... par des évêques :].
"Peu après, ses thèses étaient reprises par Lagenstein, auteur de l'Epistola concilli pacis. La conception conciliaire fut défendue tout particulièrement par les théologiens de l'université de Paris, creuset de ce gallicanisme où le conciliarisme puisa une grande partie de son argumentation doctrinale et politique [... ça n'est pas précisément une référence d'orthodoxie !]. En 1403, l'évêque Pierre d'Ailly († 1420) publia un traité savant dans lequel il justifiait l'utilité d'un concile universel dans lequel le vote ne serait pas limité aux Évêques, mais étendu aux théologiens et aux canonistes. Les docteurs de l'université de Bologne reprirent la doctrine de certains canonistes et rappelèrent que le pape pouvait être jugé en s'appuyant aussi sur le délit de schisme. Le fait de persister dans celui-ci pouvait être assimilé au crime d'hérésie. Ils ajoutaient que, si les cardinaux négligeaient de convoquer le concile, l'initiative pouvait être prise par quiconque avait à cœur le bien de l'Église [c'est parfaitement exact pour une situation hors-la-loi ordinaire où le pape est absent de l'Église, mais précisément n'oublions surtout pas que cet agir dans l'Église est extraordinaire, et non ordinaire, et ne mélangeons surtout pas les deux cas, comme il semble que fait l'auteur].
"Le conciliarisme aux conciles de Pise, Constance et Bâle. ― C'est ainsi que l'on arriva à 1409 et à la décision déchirante des collèges cardinalices des deux "obédiences" de convoquer un concile à Pise sans (et contre) la volonté des papes. Dans cette assemblée très représentative étant donné la quantité et la qualité des participants, de claires professions de foi conciliariste furent exprimées, à commencer par le discours inaugural prononcé par Petros Filargès († 1410), largement inspiré par les écrits de Gelnhausen. On aboutit à la déposition formelle des deux rivaux [... par le concile lui-même, mais les deux rivaux en question, dont surtout le légitime et urbaniste Grégoire XII, n'avaient nullement donné leur accord à cette déposition ! Et d'autre part, certaines nations et villes restaient dans l'obédience de l'un ou l'autre : donc, l'Église Universelle n'était pas représentée dans le concile de Pise] et à l'élection de Filargès lui-même (qui devint Alexandre V [éphémère antipape dont on peut dire qu'il doit son élection de par la grâce du conciliarisme, et duquel Jean XXIII prendra la suite douteuse et mouvementée, jusqu'à son abdication forcée]).
"Ce concile, première étape de l'application des théories conciliaristes à la vie de l'Église, permit celui de Constance et la fin du schisme. Son échec apparent, dû à l'obstination des deux papes à refuser les décisions de l'Église Universelle, ne détourna pas le plus grand nombre de continuer à penser que la voie conciliaire était la seule à suivre. Fort de cette amère expérience, le théologien et chroniqueur Dietrich von Niem († 1418) écrivit que le concile deviendrait un moyen efficace d'unification et de réforme s'il était pris en main par le détenteur du pouvoir temporel dans la chrétienté, l'empereur [!]. C'est ce qui eut lieu [... mais pas à la manière conciliariste, comme nous l'assure mensongèrement l'auteur tendancieux de cet article ; l'empereur Sigismond s'est effectivement montré très-zèlé pour procurer un nouveau pape à l'Église et pour éteindre le Grand-Schisme, prenant comme en main parfois les destinées du concile par des initiatives hardies auprès des prélats, mais il s'est immédiatement parfaitement soumis au pape dès que celui-ci fut créé...], et l'unité fut retrouvée grâce au concile de Constance (1414 1418) [au concile, oui, mais pas aux thèses conciliaristes...].
"Surtout, le 6 avril 1415 fut promulgué le décret Hæc sancta. Celui-ci faisait du conciliarisme la doctrine officielle de l'Église dans des termes que l'on peut ainsi résumer : le concile universel est inspiré par le Saint-Esprit ; son pouvoir provient directement du Christ et il représente toute l'Église ; en conséquence, chacun, même revêtu de la dignité pontificale, est tenu de se conformer à ses décisions. Ce décret représente donc la sanction officielle du conciliarisme, sinon dans la forme qui voulait réduire le pape à un simple organe exécutif subordonné, du moins dans celle qui attribuait au concile une fonction d'"instance de contrôle" du pape [ce que dit l'auteur est gravement faux. Cedit décret ne fut pas du tout approuvé par le concile, pas même par tous les conciliaristes, et son enregistrement fut refusé dans les actes officiels après d'homériques batailles au sein de l'aula conciliaire entre les cardinaux avec lesquels s'étaient rangés tous les saints prélats du concile, d'une part, et les conciliaristes durs, d'autre part : le non-enregistrement de ce décret concocté par les "progressistes" du concile, était effectivement chose très importante, et il fut obtenu ; justement, pour le dire en passant, il est instructif au plus haut point de constater que ce même cas de figure s'est reproduit à l'identique dans Vatican II, mais cette fois-ci, ce sont les "progressistes" qui ont triomphé et qui ont réussi à faire enregistrer par toute l'Église leurs décrets hérétiques, très-notamment celui de la Liberté religieuse]. Par ailleurs, cette fonction [d'un concile universel omnipotent dans l'Église, même sur le pape] ne devait pas se limiter à des moments particuliers de crise, mais être permanente [c'est précisément là que réside toute l'hétérodoxie de la thèse conciliariste, qui n'a jamais été décrétée loi d'Église dans le concile de Constance, n'en déplaise à l'auteur ; au contraire, l'auteur aurait bien fait d'ajouter que dans ce même concile, on condamna Wicleff précisément sur cela, qu'il ne reconnaissait pas la suprématie du pape sur toute l'Église Universelle...].
"En effet, par un autre décret, du 9 octobre 1417 (Frequens), le concile fixait des échéances périodiques précises pour la réunion des conciles généraux [là encore, ce décret ne fut pas plus approuvé que le précédent, Hæc sancta]. Si ces décisions solennelles avaient été appliquées par la suite, le visage de l'Église en aurait été transformé [... Oh oui certes !, mais pas pour la sanctification de l'Église, bien plutôt pour sa subversion destructrice par le démocratisme dit chrétien, dont Lamennais se fera le prophète quelques siècles plus tard, et que le Dauphin de France fustigera en ces termes remarquables, quand, à leur retour, il tancera d'importance les théologiens français qui s'étaient fait les promoteurs du conciliarisme au concile de Constance : "[Le conciliarisme] fut sévèrement blâmé à la cour de France. Les députés de l'université [qui l'avaient soutenu au Concile, Gerson en tête] y ayant paru, le dauphin, qui était encore Louis, duc de Guyenne, les reçut fort mal, et leur dit en colère : «Il y a longtemps que vous vous en faîtes un peu trop accroire, en vous donnant la liberté d'entreprendre des choses qui sont bien au-dessus de votre condition : ce qui a causé bien du désordre dans l'État. Mais qui vous a fait si hardis que d'avoir osé attaquer le Pape et lui enlever la tiare [en invoquant la thèse conciliariste que le pape est inférieur au concile universel, non pas un pape douteux, mais tout pape en tant que tel], en le dépouillant de sa dignité, comme vous avez fait à Constance ? Il ne vous reste plus, après cela, que d'entreprendre encore de disposer de la couronne du roi, mon seigneur, et de l'état de princes de son sang ; mais nous saurons bien vous en empêcher»" ― Rohrbacher, t. XXI, p. 152].
"En revanche, la Curie romaine effectua un travail subtil et persévérant pour les rendre vaines [c'est tout à l'honneur de la Curie, qui, avec l'intelligent Eugène IV, étouffa avec grande diplomatie et douceur des moyens cette gravissime subversion naissante du conciliarisme, évitant avec beaucoup de tact tout combat frontal avec les dangereux tenants conciliaristes, ce qui finira par les isoler, puis les réduire comme tout naturellement ; ici, avec grande tristesse, on ne peut que rappeler à nouveau que c'est exactement l'inverse qui arriva à Vatican II, la Curie romaine représentée par le cardinal Ottaviani fut subvertie par les prélats progressistes du Rhin...]. (...) La papauté reprit rapidement en main la situation. (...) Pie II (naguère conciliariste à Bâle [mais seulement pour résoudre une situation extraordinaire de l'Église, ici le Grand-Schisme, et point du tout à la manière hétérodoxe qui veut que tout pape, en situation ordinaire de l'Église, est soumis au concile général, comme le sous-entend sournoisement l'auteur...]) arriva à formuler une condamnation explicite du conciliarisme par la bulle Exsecrabilis du 18 janvier 1460. Dès lors, les condamnations pontificales se succédèrent, mais l'idée ne cessa pas de circuler. (...) Sur le concile de Trente, bien que solidement tenu par les papes, plana encore le spectre du conciliarisme dont, parmi les épigones, se trouvent plusieurs positions ultérieures visant à accroître l'autorité des Évêques ou même celle des curés (richerisme)" (fin de citation).
"L'idée ne cessa pas de circuler", moins encore les mauvais procédés pour l'accréditer, comme il arrive toujours d'être poussé à le faire quand on est dans le mauvais camp. C'est ainsi que les actes officiels du concile de Constance, ceux approuvés par le pape, furent falsifiés subtilement de la manière suivante : "En vérité, le conciliarisme est basé [entre autres] sur un faux en écriture. En décembre 1865, un prélat découvrit dans les archives de la bibliothèque vaticane les manuscrits originaux de toutes les sessions du concile de Constance. Il remarqua que des faussaires avaient recopié infidèlement les actes originaux : ils avaient remplacé un mot par un autre, en substituant la lettre «d» à la lettre «n». En changeant à peine une lettre de l'alphabet, ils transformèrent le mot «finem» en «fidem», ce qui donne un sens tout-à-fait différent. Car le concile de Constance se réunit pour mettre «fin» au schisme, et non pour juger la «foi» du pape (= donc soutenir que le concile serait supérieur au pape). «Ce synode, légitimement assemblé au nom du Saint-Esprit, formant un concile général représentant l'Église catholique militante, tient immédiatement de Jésus-Christ son pouvoir, auquel toute personne de tout état, de toute dignité, même papale, est tenue d'obéir, en ce qui regarde l'extinction et l'extirpation dudit schisme (obedire tenetur in his qui æpertinent ad FINEM et extirpationem dicti schismatis)» (concile de Constance, IVe session du 30 mars 1414). FAUSSE version : «est tenus d'obéir en ce qui regarde la foi et l'extirpation dudit schisme»" (Mystère d'iniquité, etc., pp. 103-104).
Le lecteur, qui saisit bien pourquoi j'ai cité longuement l'article du Dictionnaire de Levillain augmenté du petit appendice complémentaire sur la falsification des actes du concile de Constance, est mieux à même de comprendre à présent combien l'élection d'un pape par un conclave formé exclusivement d'évêques est totalement proscrite, sur le plan théologique. En aucun cas, et surtout pas le nôtre, elle ne saurait apporter la moindre "solution", aggravant au contraire d'une manière extrêmement dangereuse la situation…
Habemus papam, au concile de Constance
terminant le Grand-Schisme d'Occident
par l'élection de Martin V (1369-1431)
Portons notre réflexion, à présent, sur le fond du problème. D'où vient cette très-mauvaise et déplorable idée de "faire un pape bien catholique" dans le contexte ecclésial actuel ? Elle vient, on le sait, nous l'avons vu, de la thèse sédévacantiste, qui est d'abord une hérésie quant à la doctrine de la Légitimité pontificale, puis un schisme lorsque ses tenants, ses adeptes, la mettent en œuvre, déniant à François son caractère certain de vrai Vicaire du Christ actuel.
La doctrine catholique quant à la Légitimité pontificale est pourtant excessivement simple et claire : c'est l'Église Universelle, dont l'organe ordinaire est le Sacré-Collège cardinalice dans sa majorité canonique des deux/tiers plus un, qui fait formellement le pape actuel, verus papa.
Dès lors donc que le catholique, du plus haut rang ou au contraire du rang le plus modeste dans la chrétienté, sait que les cardinaux ont élu puis reconnu au nom de l'Église Universelle un tel comme pape actuel (et les cardinaux agissent toujours au nom de l'Église Universelle, in Persona Ecclesiae, dès lors qu'ils élisent un pape dans un conclave dûment réuni), il a l'obligation formelle de croire que celui-là est le pape que Jésus-Christ lui donne pour ses jours terrestres actuels, sous peine de s'exclure lui-même soi-même ipso-facto de l'Église, de s'auto-anathématiser sur le champ dès le moment où il refuse de faire obédience à ce nouveau pape. C'est pourquoi nous avons vu, dans un mien article fouillé sur le sujet dont j'ai mis le lien Internet au début de ces lignes, que le grand théologien thomiste Jean de Saint-Thomas professe : "Dès que les hommes voient ou apprennent qu’un pape a été élu, ils sont obligés de croire que cet homme est le pape, et de l’accepter" (Cursus Thelogicus, t. VI, questions 1-7, Sur la Foi, Disputation VIII, 1640).
Notons avec grand'soin que Jean de Saint-Thomas ne fait pas rentrer le criterium de la Foi dans l'obligation de la croyance "que cet homme est le pape" mais UNIQUEMENT le criterium de l'Église Universelle : dès lors qu'elle a parlé par l'organe des cardinaux, et l'Église Universelle le fait toujours infailliblement de par le Saint-Esprit, la croyance de fide est actée et obligatoire pour tout fidèle. Par ailleurs, le jugement de la Foi du papabile puis du pape est commis dans les seules mains des cardinaux, et non point du tout dans celles des simples "membres enseignés" comme le croient, dans un raisonnement de libre-examen hétérodoxe luthérien, les sédévacantistes (ils peuvent certes, par l'intellect seulement, prendre acte que le Magistère des papes moderne est doctrinalement défectueux, mais qu'ils comprennent bien que cette prise de conscience purement intellectuelle de leur part, comme au reste de la part de tous les catholiques dignes de ce nom, ne leur donne aucun pouvoir, aucun droit, sur le plan théologique, pour juger le pape moderne au sens fort, c'est-à-dire le déclarer déchu, pouvoir de déchéance pontificale qui est, là encore, aux seules mains des cardinaux dans leur majorité canonique).
C'est pourquoi, tout catholique actuel a l'obligation formelle de professer que François est notre pape actuel puisqu'il est le sujet avéré de l'infaillible pacifica universalis ecclesiæ adhæsio, règle prochaine de la Légitimité pontificale, par laquelle le Saint-Esprit parle depuis 2013 à toute âme vivante fidèle.
Pour refuser en rebelles revolvere la Foi de l'Église en matière de Légitimité pontificale, s'anathématisant ainsi eux-mêmes très-certainement, les sédévacantistes vont jusque dans les plus folles "solutions", les plus déjantées, dont celle de nos chorévêques byzantins n'est qu'un échantillon. On les voit se diviser en plusieurs groupes.
1/ Le premier groupe en reste paresseusement au non-una cum liturgique et ne va pas plus loin. Ces communautés réunissent le plus grand nombre (relatif) des sédévacantistes. Les adeptes de ce premier groupe, de toutes façons, je l'ai rappelé plus haut, commettent un péché de schisme aussi grave que les sédévacs qui, allant plus logiquement au bout du toub de leur positionnement hérétique, pseudo-élisent des papes par assemblée d'évêques, ou s'auto-élisent des papes du passé, Paul VI ou Benoît XVI, par survivantisme. Car qu'on comprenne bien les choses : ce qui fait le péché de schisme, c'est le refus de croire que François est notre pape actuel, quelque soit la manière dont ce refus est posé. Or, ce refus est formellement acté rien que par le non-una cum liturgique, même si le sédévac ne se choisit pas un autre pseudo-pape actuel, par pseudo-conclave d'évêques ou par survivantisme non moins pseudo.
2/ Le deuxième groupe est constitué par les sédévacantistes radicaux qui, non satisfaits dans leur Foi sédévac par le seul non-una cum liturgique y adjoigne l'obligatoire nécessité d'élire un nouveau pape par assemblée pseudo-conclavique d'évêques. Ceux-là sont très-peu nombreux, d'autant plus qu'ils se divisent en plusieurs factions puisque chacune, prétendant à faux représenter l'Église Universelle, a élu "son" pape, quatre à ma connaissance sans que je sois très-sûr du nombre. C'est évidemment dans ce groupe-là que se situe le Patriarcat Catholique Byzantin... quand bien même, dans son cas, on ne sait même pas si l'heureux élu pour remplacer François, Mgr Viganò, a accepté ou bien non sa pseudo-élection au Siège de Pierre ! Cependant, tous ces pseudo-papes sédévacs le sont ex nihilo, théologiquement tirés du néant et devant y retourner tôt ou tard... Pour la (très) petite histoire, je consigne ici que le pseudo-pape original et illuminé Pierre II m'avait téléphoné un jour, c'était un... garagiste de profession, qui, quant à lui, avait reçu son pseudo-Souverain Pontificat... directement du Ciel, par révélation privée, et, m'avait-il précisé très-fièrement, il était aussi... une ceinture noire de karaté, un dan (... rien à voir avec la tribu juive de Dan, de laquelle certains Pères de l'Église veulent voir sortir l'Antéchrist-personne...!!!) ; je me rappelle avoir eu du mal à ne pas rire, Dieu me pardonne, et qu'Il daigne aussi avoir fait miséricorde à ce pauvre illuminé de Pierre II, parce que je pense qu'il doit être décédé maintenant, rip.
3/ Le troisième et dernier groupe est constitué par les sédévacs survivantistes. Ceux-là se subdivisent en deux catégories, dont la première, certes, est la plus déjantée.
a) Les adeptes de "la survie physique de Paul VI" (... si, si, il en existe encore, je suis fort bien placé pour le savoir !) : des brontosaures de Jurassic Park, qui, s'imaginant dans les vaps une "conversion" de Paul VI dont ils n'ont strictement aucune preuve mais qui l'aurait rendu aussi blanc doctrinalement que sa soutane pontificale, vivent désormais, en 2023, leur survivantisme pontifical en schizophrènes isolés dans leurs têtes et sur leur île-laboratoire, comme dans le film... Non seulement ils n'ont aucune preuve de la "conversion" de leur pape survivant, mais ils n'en ont pas plus de son existence physique, pas l'ombre de l'ombre du plus petit indice, après la mort de Paul VI, le 6 août 1978 : ce qui ne les empêche nullement de toujours croire à... "la survie de Paul VI" (qui, né en 1897, aurait actuellement... 126 ans), dans un fidéisme surréaliste bétonné en forme de bunker, résolument à toute épreuve...!
b) Les adeptes de la survie, seulement théologique cette fois-ci, de Benoît XVI. Ceux-là, contrairement aux premiers survivantistes, ne croient pas à une survie physique de Benoît XVI, mais seulement à sa survie théologique à partir de 2013, déclarant invalide son abdication de la fonction pontificale suprême. C'est-à-dire que, premièrement, ils croient que François n'est pas pape, et deuxièmement, à l'instar des adeptes de "la survie de Paul VI" qui veulent s'amouracher d'un Paul VI converti après lequel, pontificalement parlant, il n'y aurait rigoureusement plus rien sur le Siège de Pierre, Benoît XVI serait, lui aussi, le dernier pape vraiment catholique de l'Église catholique, apostolique et romaine. Ils vivent donc de sa doctrine (enfin, de ce qu'ils veulent en prendre de catholique, mettant de sérieuses œillères très-rabattues sur leurs yeux pour ne pas voir les professions de foi ratzingériennes parfaitement modernistes que j'ai eu la tristesse de relater dans cet article : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/Que%20le%20pape%20Beno%C3%AEt%20XVI,%20MALGR%C3%89%20%20TOUT,%20repose%20en%20paix%20dans%20le%20Christ?Itemid=1), tirant un trait sur le présent Magistère pontifical de François qui crucifie l'Église...
Le point commun entre ces deux sortes de sédévacantisme-survivantisme réside dans le fait que leurs adeptes respectifs vivent dans leurs têtes avec un pape imaginaire qui serait doctrinalement "tout blanc", bien catholique, qui ne crucifierait pas l'Épouse du Christ, au contraire, qui la garderait avec soin d'être sous "la puissance des ténèbres". Or, justement, c'est précisément par-là même qu'ils se trompent le plus complètement et le plus radicalement possible dans leur compréhension de "la crise de l'Église". Par cette illusion qu'on pourrait retrouver un pape doctrinalement "tout blanc" aux temps de la "PASSION DE L'ÉGLISE" que nous vivons et mourons présentement, illusion que l'ange des fausses lumières, en riant, attise dans leurs âmes, ils rejettent ce que le Saint-Esprit fait vivre à l'Église aujourd'hui : sa Passion propre et personnelle, c'est-à-dire le "être fait péché" ecclésial opéré par la papauté elle-même, et donc se mettent par-là même hors de l'Église sur le plan spirituel. C'est-à-dire que les survivantistes n'ont rien compris à rien de "la crise de l'Église", qui est "PASSION DE L'ÉGLISE".
C'est en effet par la papauté au premier chef, c'est bien le cas de le dire, que, dans notre âge moderne, l'Église est "faite péché pour notre salut" (II Cor V, 21), qu'elle en est crucifiée usque ad mortem, jusqu'à ce que mort s'ensuive dans et par le règne de l'Antéchrist-personne... Il faut même aller plus loin, si l'on veut comprendre le fond mystique de la question : c'est le Saint-Esprit qui aveugle les papes modernes POUR QUE ils crucifient l'Église sans même s'en rendre compte, car Sa volonté est de faire vivre la Passion à l'Épouse du Christ ; exactement comme le Père VOULAIT la Passion de son Fils, non pas faut-il le dire pour la Passion en elle-même mais pour son fruit surnaturel de grâce. Vouloir donc vivre avec un pape doctrinalement "tout blanc", un pape qui ne serait pas le surnaturel instrument de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", est donc rejeter ce que Dieu fait vivre à l'Église contemporaine, juste dire qu'on ne comprend rien à rien de ce que le Saint-Esprit fait vivre à l'Épouse du Christ en nos jours.
Car en outre, cela ne remonte pas à hier : les papes ont mis l'Église en état de péché matériel inhérent à l'économie de la Passion d'abord au niveau des Mœurs, et ce fut le pape Pie VII qui initia la chose dès le sortir de la Révolution, dès 1801, par l'abominable Concordat napoléonien qui fut rien moins que le "Vatican II des Mœurs", auxquelles Mœurs sont inhérentes les choses de la Politique constitutionnelle ; puis il en a été de même au niveau de la Foi, pour sceller la longue contamination occulte des Mœurs corrompant de plus en plus la Foi pendant plus d'un siècle et demi, et ce fut Paul VI qui en fut le maître d'œuvre au moyen de Vatican II et de son décret le plus exécrable, la Liberté religieuse, le 7 décembre 1965.
Mais nos survivantistes pontificaux sont dans cette illusion totale de vouloir s'abstraire de la Volonté du Père et du Saint-Esprit de faire vivre l'économie de la Passion à l'Église. Ils disent en leurs âmes rebelles et obscurantistes : "Père, que ce calice s'éloigne de moi, et pour qu'il en soit bien ainsi, que Ta volonté, ô Père, NE soit PAS faite !"
Voyez par exemple ce récent article du site Benoît & moi, dont sa responsable est complètement obnubilée par la seule personne pontificale de Benoît XVI qu'elle veut voir doctrinalement "tout blanc", en en faisant quasi une religion (suivant d'ailleurs en cela les traces des survivantistes première mouture, qui veulent voir Paul VI comme le pape martyr de la fin des temps) :
"Benoît XVI n’a jamais abdiqué"
"Giuseppe Nardi
"katholisches.info/
"3 août 2023
"(Rome) Peu avant le départ du pape François pour le Portugal [pour les JMJ à Lisbonne], un incident s’est produit dimanche dernier sur la place Saint-Pierre. Lors de l’Angélus dominical, une femme a montré une banderole sur laquelle on pouvait lire : «Benoît XVI n’a jamais abdiqué».
"Le message qui persiste depuis dix ans. ―
"Ce message correspond à celui qui, deux semaines plus tôt, le 16 juillet, également un dimanche, avait été affiché par un avion sous forme de banderole au-dessus de la côte au large de Rome. L’avion volait vers le sud depuis Ostie, le long d’une côte envahie par les visiteurs de la plage.
"Il n’est pas possible de dire s’il existe un lien entre les deux événements. On peut toutefois supposer que ce message veut exprimer un rejet de l’actuel pontificat du pape François. Un rejet qui est si grand dans certaines parties de l’Église qu’elles continuent à se référer à Benoît XVI même après sa mort.
Ce site, qui véhicule sans trop le dire la survivance théologique de Benoît XVI (et donc, suivez mon regard, l'invalidité de François comme pape), est aussi clivé que les adeptes de la survie de Paul VI pour considérer que c'est le dernier pape légitime de l'Église catholique parce qu'il est doctrinalement impeccable (...!) : ainsi, après son décès, le site a créé toute une rubrique "École Ratzinger", pour toujours vivre doctrinalement du meilleur de lui, en tant que chef de l'Église... faisant totale abstraction ou plutôt obstruction sur le fait que Benoît XVI, lorsqu'il était sur le Siège de Pierre, mettait l'Église sous "la puissance des ténèbres" mortifères rien qu'en la soumettant à Vatican II et à la Liberté religieuse... pour en rester là.
... Savez-vous à qui me font penser les sédévacantistes, qu'ils soient survivantistes ou non ? Ils me font penser à la racaille du peuple juif qui préférait le criminel Barrabas à son Sauveur Jésus-Christ, lorsqu'Il comparaissait devant Pilate, dans sa Passion...
Où se situe le Sauveur, de nos jours ? Le Sauveur, dans tous les temps de l'Église y compris celui de la fin des fins, le nôtre par conséquent, c'est le pape actuel, "le doux christ en terre" comme l'appelait sainte Catherine de Sienne. Or, le Saint-Esprit désigne infailliblement François pour être, de nos jours, ce "doux christ en terre" ! Comme cela semble contradictoire !! C'est certes, au premier examen superficiel, vraiment la "si grande contradiction" (Heb XII, 3) inhérente à "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Et cependant, si nous voulions bien rentrer humblement dans les Desseins et les Agirs du Saint-Esprit, au lieu de nous croire plus malin que Lui pour le salut de l'humanité...?? Le pape Bergoglio, en crucifiant véritablement l'Église, n'agit-il pas en croyant faire le MIEUX DU MIEUX alors qu'en fait il fait le PIRE DU PIRE, exactement comme, peu ou prou, tous les papes modernes le font depuis Vatican II pour faire court ? Par cet aveuglement total où demeurent leurs esprits, et qui est une disposition de la Providence divine à leur égard, le Saint-Esprit se sert d'eux comme d'instruments pour faire vivre la Passion à l'Église, c'est trop sûr.
Mais, l'économie de la Passion est-elle, en soi, un péché ? Non, bien sûr. Loin de l'être, la première Passion, celle archétypale du Christ, nous mérita la Rédemption parfaite et plénière. Il en sera de même lors de la seconde Passion, celle de l'Église : lorsqu'elle sera finie, par sa mort arrivée dans le règne de l'Antéchrist-personne, elle nous méritera un surcroît de grâce inouï en faisant advenir parmi nous le Millenium, nouvelle économie de salut qui monte d'un palier vers le Ciel par rapport à l'économie de l'Église actuelle, dite du temps des nations et de Rome son centre.
Or, puisque François est désigné par le Saint-Esprit pour être le légitime pape actuel, digitus Dei hic est, alors, si l'on veut bien saisir les choses, il ne faut pas le voir dans sa personne humaine pontificale, il faut le voir comme représentant l'Église elle-même, in Persona Ecclesiæ. Prenant la suite et succession de tous les papes modernes, François crucifie certes l'Église, en en rajoutant une sérieuse couche quant à lui, quoique en toute inadvertance, mais encore, dans sa fonction suréminente, il est aussi, mystérieusement, L'ÉGLISE ELLE-MÊME. Et c'est en représentant de droit divin l'Épouse-Église que le pape François Bergoglio représente en surnaturelle décalcomanie LE CHRIST DE LA PASSION. En fait, ce n'est pas lui qui représente le Christ de la Passion, mais l'Église-Épouse qu'il représente, c'est elle qui représente le Christ de la Passion. Il faut certes s'élever très-haut pour comprendre cela, mais il est plutôt conseillé de le faire, ou du moins de s'y essayer, si l'on ne veut pas courir après des Barrabas au lieu de suivre le Christ...
À quoi ressemblent les sédévacantistes qui ne veulent pas du pape que leur envoie le Saint-Esprit, mais qui s'en inventent criminellement de toutes sortes par le péché d'hérésie et de schisme ? Ne ressemblent-ils pas à la populace juive qui, lors de la Passion du Christ, criait "Barrabas !" au lieu de "Jésus !"...?
Le Patriarcat Catholique Byzantin qui s'est créé un pseudo-pape... qui n'existe même pas, probablement, en tant que pseudo-pape, crie : "Barrabas !"
Tous ces sédévacantistes s'assemblant fébrilement dans des pseudo-conclaves d'évêques, comme le firent nos américains, créant des Linus II, des Michel 1er, des Pie XIII, crient : "Barrabas !"
Les sédévacs illuminés qui, tel Pierre II, s'auto-élisent pape par pseudo-révélation privée, crient : "Barrabas !"
Les sédévacs qui s'en tiennent au non-una cum liturgique, sans créer des pseudo-papes mais en rejetant la légitimité de François, eux aussi crient à pleins poumons : "Barrabas !"
Les sédévac-survivantistes de "la survie physique de Paul VI", crient tout aussi fort : "Barrabas !"
Les sédévac-survivantistes de la survie seulement théologique de Benoît XVI, crient : "Barrabas !"
Ils donnent tous leurs cœurs et leurs âmes à Barrabas le criminel, parce que c'est par le crime d'hérésie et de schisme qu'ils se créent leurs pseudo-papes et/ou en rejetant simplement le vrai pape actuel désigné par le Saint-Esprit, c'est-à-dire François. Tous, en effet, préfèrent s'acoquiner du criminel, c'est-à-dire du crime d'hérésie et de schisme, plutôt que de suivre le Saint-Esprit révélant "LA PASSION DE L'ÉGLISE" en désignant infailliblement François comme pape actuel.
Notre-Seigneur fait remarquer aux pharisiens que c'est à tort qu'ils se vantent de faire mieux que leurs pères qui ont tué les prophètes, car en vérité ils commettent le même crime qu'eux. Les sédévacs font exactement de même : ils s'imaginent qu'ils n'auraient jamais fait ce qu'ont fait les juifs en préférant Barrabas au Christ lors de la Passion, un criminel au Juste. Mais lors de la Passion présente, non plus du Christ mais de l'Épouse-Église, on les voit préférer, par crime d'hérésie puis de schisme, les papes de leur choix au lieu du pape que le Saint-Esprit donne à l'Église pour vivre et mourir sa Passion, et qui est actuellement François. C'est exactement comme s'ils criaient "Barrabas !" au lieu de Jésus-Christ...
Il ne va pas être mauvais, d'ailleurs, de relire cet anathème du Christ : "Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui bâtissez des tombeaux aux prophètes, et qui ornez les monuments des justes, et qui dites : «Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour répandre le sang des prophètes». Par là, vous témoignez contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes. Comblez donc aussi la mesure de vos pères. Serpents, race de vipères, comment échapperez-vous au jugement de la géhenne ? C'est pourquoi, voici que Je vous envoie des prophètes, et des sages, et des scribes ; et vous tuerez et crucifierez les uns, et vous flagellerez les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, afin que retombe sur vous tout le sang innocent qui a été répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste, jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l'autel. En vérité, Je vous le dis, toutes ces choses retomberont sur cette génération" (Matth XXIII, 29-36)
Habemus papam, au concile de Constance
terminant le Grand-Schisme d'Occident
par l'élection de Martin V (1369-1431)
Nous avons vu avec nos byzantins jusqu'où peut aller la folie des sédévacs : se créer un pseudo-pape dont on ne sait même pas s'il existe puisqu'on ne sait pas si Mgr Viganò a accepté ou refusé sa pseudo-élection pontificale !
Mais il est fort peccamineux, sur le plan de la Foi, de créer des faux papes, car c'est là titiller très-dangereusement la fibre mauvaise de l'homme, sa tendance au sectarisme et au fanatisme, son prurit luciférien de se passer de l'Église que Dieu nous donne par le Sacrifice de son Fils, en s'en auto-créant une soi-même pour auto-gérer le propre cosmos de salut qu'on s'invente, en gnostique... ce qui commence bien évidemment par s'auto-créer un pape de son choix. Il y a des précédents historiques qui montrent fort bien cette dangerosité extrême pour le salut de l'homme. Créer un faux pape est un très-grave péché pour celui qui le commet, car il peut avoir de très-graves suites. Le Grand-Schisme d'Occident nous en donne un exemple frappant, avec la figure de l'antipape Benoît XIII, très-entêté de son pseudo-pontificat et élisant un successeur, même après l'élection légitime du vrai pape, Martin V. Cette page historique est remplie d'une grande leçon pour notre sujet, que les sédévacantistes qui osent élire des pseudo-papes la lisent avec attention :
"Et si les papes d’Avignon existaient toujours ?…
"Les antipapes du Moyen-Âge n’ont pas eu de postérité, même si une séduisante légende s’est forgée autour de la figure de Pedro de Luna (1329–1423), originaire d’Aragon, qui devint pape à Avignon en 1394 et prit le nom de Benoît XIII. Après de multiples péripéties, l’Occident se retrouva en 1409 avec trois papes. La crise fut finalement surmontée, mais Benoît XIII, retiré en Aragon, refusa le compromis qui avait mis fin au grand schisme [par l'élection de Martin V au Siège de Pierre, en 1417]. Il désigna quatre cardinaux : trois d’entre eux choisirent à sa mort un nouveau pape, Clément VIII, qui abdiqua en 1429 en reconnaissant le pape de Rome, Martin V.
"Mais l’un des cardinaux de Pedro de Luna s’obstina dans sa résistance : il se nommait Jean Carrier et, arrivé par la suite, contesta pour simonie l’élection de Clément VIII. Il aurait alors élu seul un pape en 1425 en la personne d’un prêtre, Bernard Garnier, même si ce dernier contesta avoir été appelé à cette fonction. Jean Carrier mourut en prison, quasiment abandonné, en 1433. Il y eut cependant des paysans du Rouergue qui restèrent fidèles à l’héritage de Pedro de Luna et finirent par mener une existence de proscrits dans les gorges du Viaur, mais les derniers moururent ou furent condamnés en 1467 (leur histoire a été racontée dans un article ancien par Noël Valois, “La prolongation du Grand Schisme d’Occident au XVe siècle dans le Midi de la France”, Annuaire-Bulletin de la Société de l’histoire de France, t. 36, 1899, pp. 162–195 ; voir également Nicole Lemaître, Le Rouergue flamboyant : le clergé et les fidèles du diocèse de Rodez, 1417–1563, Paris, éd. du Cerf, 1988, pp. 87–99.)
"Fascinés par le destin de ces ultimes fidèles, certains auteurs contemporains ont cependant laissé entendre que l’Église avignonnaise aurait clandestinement survécu jusqu’à aujourd’hui. On doit notamment la diffusion de cette thèse à Pierre Geyraud, qui a consacré à “Une survivance secrète du Grand Schisme d’Occident” un chapitre de son livre L’Occultisme à Paris (Paris, Éditions Émile-Paul-Frères, 1953, pp. 161–177). Selon Geyraud, l’Église catholique apostolique avignonnaise durerait “à travers les siècles par la personne d’un successeur légitime”: celui-ci porterait le titre d’”Évêque d’Avignon, Vicaire de Jésus-Christ, successeur du Prince des Apôtres, Pontife Suprême de l’Église universelle, Patriarche d’Occident, Primat de France, Archevêque et Métropolitain de la Province Avignonnaise, humblement régnant”. Le Saint-Siège avignonnais serait secrètement installé dans un monastère en Suisse. Geyraud lui attribuait douze cardinaux, une vingtaine de préfets apostoliques, des évêques et quelque 10.000 fidèles tenus au secret. Certains éminents prélats de l’Église catholique romaine y appartiendraient. L’Église avignonnaise, toujours selon Geyraud, aurait décidé de “conférer à l’Église romaine la légitimité pontificale qui lui manque, afin de légitimer son action”: “À chaque élection d’un nouveau pape romain, notification écrite lui est donnée par le pape avignonnais qu’il devient son mandataire”. Il est à peine besoin de préciser que le Vatican dément avoir jamais reçu de telles notifications…
"Si la légende de la survivance de la papauté avignonnaise et de la résistance de Pedro de Luna et de Jean Carrier ne semble pouvoir s’appuyer sur aucune preuve historique, elle ne cesse de fasciner : il m’est déjà arrivé de recevoir des courriers de personnes espérant que je pourrais les aider à identifier le monastère suisse supposé abriter le pape d’Avignon" (cf. l'article très-intéressant de Jean-François Mayer, d'où je tire cet extrait, Quand le pape n'est plus à Rome : antipapes et sédévacantistes, au lien suivant : https://www.orbis.info/2013/03/quand-le-pape-nest-plus-a-rome-antipapes-et-sedevacantistes/).
Pour éviter d'aboutir à ce genre de folies honteuses, très-dangereuses pour le salut non seulement de sa propre âme mais de celles qu'on contamine par la pseudo-création de faux papes, et qu'on contamine possiblement après sa propre mort sans pouvoir plus y apporter aucun remède, il ne reste plus aux sédévacantistes qu'à admettre le devoir formel de Foi que leur intime la règle prochaine de la Légitimité pontificale, devoir qui leur est tout tracé pour redevenir de bons catholiques, ce que je leur souhaite bien sincèrement : puisque la désignation-reconnaissance ecclésiale universelle du pape fait infailliblement le vrai pape, verus papa, majeure, puisque François est le pape actuel qui en bénéficie formellement, mineure, les sédévacantistes de toutes mouvances ont donc, conclusion, sous peine d'anathème formel, à professer que François est le vrai pape actuel. C'est le devoir de tout catholique digne de ce nom, qui ne se fabrique pas orgueilleusement ex nihilo son église voire même son pape par une pseudo-élection lors d'un synode conclavique ou par auto-élection dans les nuages d'un pape du passé, mais qui prend l'une et l'autre des Mains du Saint-Esprit et du Christ, dans l'état de crucifixion et de Passion où l'Église se trouve avec le pape François. Parce que c'est là que Dieu la veut.
Reconnaître François comme verus papa, ainsi que l'Église romaine actuelle comme toujours vraie Épouse du Christ, est certes un vrai martyre pour le catholique actuel, mais justement, c'est cela le chemin de l'Église aujourd'hui : vivre "LA PASSION DE L'ÉGLISE" précisément parce que François est vrai pape, précisément parce que l'Église romaine est vraie Église. Si l'on ne reconnaît pas François comme vrai pape, l'Église romaine comme vraie Église, alors, on ne vit pas "LA PASSION DE L'ÉGLISE" que le Saint-Esprit et Dieu le Père font vivre à l'Épouse du Christ aujourd'hui, dans notre contemporanéité ecclésiale depuis Vatican II. On s'invente alors damnablement une vie ecclésiale qui surnaturellement n'existe pas, qui vit dans les ténèbres extérieures inexistentielles puisqu'elle n'est plus dans l'Église Universelle.
Rejeter avec rébellion ce formel devoir de Foi, s'appuyant sur la mauvaise force de l'orgueil, c'est en effet vivre hérétiquement sa Foi dans une bulle de savon surréaliste qui n'existe pas, c'est se créer contre la Volonté divine un petit nid douillet de pseudo-église, de petite-église schismatique, et mettre son âme, par un chemin insoupçonné du sédévacantiste, sur la voie de la damnation.
Que les sédévacantistes prennent à cœur de ne pas mériter qu'on entende dire d'eux ce que saint Bernard disait des hérétiques cathares de son temps : "On ne les convainc ni par le raisonnement (ils ne comprennent pas), ni par les autorités (ils ne les reçoivent pas), ni par la persuasion (car ils sont de mauvaise foi)" !
Que Dieu et sa très-sainte Mère, et saint Joseph Patron de l'Église Universelle, soient en bonne et victorieuse aide aux sédévacantistes pour les aider à vaincre leur démon, qui ne leur est si terrible, qui aveugle si formidablement leurs yeux au point qu'ils ne peuvent plus du tout les ouvrir, que parce qu'ils l'ont trop couvé et caressé dans leur sein, en se mettant au-dessus de tout le monde !
Habemus papam, au concile de Constance
terminant le Grand-Schisme d'Occident
par l'élection de Martin V (1369-1431)
"Veilleur, que vois-tu dans la nuit opaque de notre monde et de notre Église...??"
Le veilleur répond : "Je ne vois que ténèbres, sépulcres blanchis et ossements de morts ; et si je prends à devoir de percer d'un regard d'aigle de Pathmos ces ténèbres de la mort et de l'enfer, j'y vois tous les vices de Satan, essentiellement folie et orgueil, orgueil et folie, possédant tous les hommes" ― "Le Seigneur a regardé du haut du Ciel sur les enfants des hommes, pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent ou qui cherche Dieu. Tous se sont détournés, ils sont tous devenus inutiles. Il n'y en a point qui fasse le bien, il n'y en a pas un seul. Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se servent de leurs langues pour tromper ; le venin des aspics est sous leurs lèvres !" (Ps XIII, 1-3 & Ps LII, 3-4).
Et tous les humains en sont là, en effet, parce que tous fuient "LA PASSION DE L'ÉGLISE" (cf. l'exposé de la thèse, à ce lien : https://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/ExposePassionEglise2.pdf). Ils fuient le Royaume céleste tel que la Providence de Dieu le manifeste ecclésialement pour notre temps, et souvent pour des raisons de préférence les plus futiles, les plus indignes et très-outrageantes envers la Providence divine, que Jésus-Christ, déjà, consigne prophétiquement dans l'Évangile lorsqu'Il montre la réaction des hommes lorsque le Royaume leur est annoncé : "Tous, unanimement, commencèrent à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté une terre, et il est nécessaire que j'aille la voir ; je t'en prie, excuse-moi. Le second dit : J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer ; je t'en prie, excuse-moi. Et un autre dit : J'ai épousé une femme, et c'est pourquoi je ne puis venir" (Lc XIV, 18-20).
... Comment ne pas conclure d'une telle attitude, qui est celle de tous les hommes de nos jours, de préférence ceux qui parmi eux se croient les meilleurs, et de préférence parmi ces meilleurs, les catholiques de toutes mouvances, ce que saint Jean Baptiste le Précurseur concluait :
"Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui s'en vient ?" (Matth III, 7).
En la fête du Cœur Immaculé de Marie,
Ce 22 Août 2023.
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.