... MAIS OÙ EST DONC DIEU LE PÈRE ? (dénonciation de Fratelli Tutti, la dernière encyclique du pape François)


Author: admin-blog2 posted in Articles archivés (Blog) on 28-10-2020 13:15:00

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... MAIS OÙ EST DONC DIEU LE PÈRE ?
(dénonciation de Fratelli Tutti,
la dernière encyclique du pape François)
 
            
        Je n'irai pas par quatre chemins, je vais au contraire commencer mon nouvel article par résumer très-brutalement ma pensée sur la dernière encyclique du pape François.
           
        À tout le mieux, Fratelli Tutti est, pardon, une connerie à l'état pur (si je puis ainsi parler par antiphrase), parce qu'elle prend pour base sociopolitique l'Utopie absolue, une société qu'on s'invente dans les nuages, surréaliste et ectoplasmique, une sorte de pseudo-Millenium hétérodoxe et antéchristique, que j'ai baptisé "gnose chrétienne-laïque" dans mes écrits, et qui sera théorisé dans le délire fou par Paul VI, suivi en cela de Jean-Paul II puis de François, par "la civilisation de l'amour" que le pape du concile moderniste osait définir ainsi : "La sagesse de l’amour fraternel, qui a caractérisé le cheminement historique de l’Église en s’épanouissant en vertus et en œuvres qui sont à juste titre qualifiées de chrétiennes, explosera avec une nouvelle fécondité, dans un bonheur triomphant, dans une vie sociale régénératrice. Ce n’est pas la haine, ce n’est pas la lutte, ce n’est pas l’avarice qui seront sa dialectique, mais l’amour, l’amour générateur d’amour, l’amour de l’homme pour l’homme. (...) La civilisation de l’amour l’emportera sur la fièvre des luttes sociales implacables et donnera au monde la transfiguration de l’humanité finalement chrétienne" (Homélie de clôture de l'Année sainte, Noël 1975). Comme si la fraternité humaine était une base métaphysique en soi, alors qu'elle n'est RIEN toute seule, et qu'elle ne peut RIEN générer d'elle-même, sans la Grâce surnaturelle du Christ !!! Fratelli Tutti n'est donc pas un commencement, mais une suite de la... connerie pontificale moderne.
           
        À tout le pire, Fratelli Tutti est une apostasie radicale et luciférienne de la Foi catholique, de soi indépassable dans la perversité, que pas même l'Antéchrist-personne ne dépassera sur le plan de l'exposé doctrinal lorsqu'il paraîtra en ce très-bas monde.
           
        C'est hélas, au moins par défaut, à tout le pire, la seconde possibilité profondément blasphématoire du vrai Dieu Un et Trine révélé par la seule vraie Religion, celle catholique, qui rend le véridique et affreux compte de la dernière encyclique du pape François, énième document-fleuve horizontaliste des papes modernes, ventre collé à la poussière du sol sur des pages, des pages et encore des pages, où chacun peut trouver ce qu'il veut y trouver (Jean-Luc Mélanchon, par exemple, y a trouvé, enthousiasmé, le paradis de sa pensée !).
 
        Le diapason tintinnabule et vibre en effet à tout le pire...
           
        ... Mais où est donc Ornicar ?, disions-nous, enfants, en rigolant sous cape sur nos petits pupitres d'écolier, car ce truc mnémotechnique qu'on nous avait appris pour mémoriser les conjonctions de coordination dans la langue française, était marrant... Aujourd'hui, dans mon âge adulte, et, hélas, vraiment pas du tout en rigolant sous cape (et pas plus sur cape), ce n'est pas Ornicar que ma Foi catholique cherche dans l'encyclique Fratelli Tutti, mais... DIEU LE PÈRE.
           
        Mais où est donc Dieu le Père dans Fratelli Tutti ?!? Comment le pape François ose-t-il parler de frères sans mettre Dieu le Père au-dessus d'eux tous et chacun !?! J'entends parler bien sûr du vrai Dieu le Père, Celui consubstantiel au Fils et à l'Esprit-Saint dans la très-sainte Trinité divine. Or, radicalement, ce vrai Dieu le Père n'existe tout simplement pas dans la dernière encyclique du pape François. Cependant que Dieu le Père étant le fondement même, par excellence suprême, du principe de la vraie Religion, celle catholique, s'en extraire formellement, s'abstraire absolument de son existence, est donc pire que renier le Fils et/ou le Saint-Esprit, c'est professer une apostasie complète et indépassable. C'est pourtant, ... ô suprême abomination de la désolation !, très-exactement ce que fait le pape François dans Fratelli Tutti. Je suis obligé de le constater, dans la sainte-colère de ma Foi catholique, et tout catholique véritable fera ce même constat objectif qui appelle la très-sainte Ire de Dieu et ses foudres Boanergès sur toute la terre en commençant par l'Église et le pape, parce que nous sommes là en présence du péché antichristique suprême "qui perce la voûte des cieux" (Secret de La Salette).
           
        Dieu le Père, c'est le Principe divin transcendant d'absolument toutes choses visibles et invisibles, surtout en matière de religion et de fraternité sociale et humaine, Dieu le Père, c'est la première Personne divine qui, tout le temps et à chaque instant, par exemple au moment précis où j'écris cette phrase, et à celui, différent, où vous-même ami lecteur, la lirez, me donne et vous donne par amour, et qui donne à tous, seconde après seconde, d'être, d'exister, d'aimer, très-notamment, puisque c'est le sujet de Fratelli Tutti, en tant que frères de la grande famille humaine. Dieu le Père, en effet, ne crée pas le monde et la fraternité universelle au début des temps et puis Il va se reposer pour toujours et à jamais dans son Ciel, laissant les causes secondes travailler toutes seules sans Lui, Cause première, mais Il les crée sans cesse à chaque instant dans une Attention métaphysique inexprimable (ce qu'on appelle la Création, par entendement imparfait de notre intellection humaine, est un perpétuel et incessant Recommencement génésiaque, en harmonie parfaite avec l'Acte initial créateur). Or, cette Attention métaphysique inexprimable de Dieu le Père envers chacun de nous et de tous, exige, justement en mettant en oeuvre notre vraie dignité humaine, un retour de boomerang, elle exige notre incessante reconnaissance envers Dieu le Père... Et c'est de cette seule façon que nous pouvons être dignes : à proportion même de la reconnaissance et de l'attention que nous avons pour Dieu le Père Créateur.
           
        Et voilà pourquoi nous devons avoir sans cesse une conscience de l'existence de Dieu le Père. Simplement pour exister nous-même, car on pourrait dire d'une manière très-réelle que DIEU LE PÈRE SEUL EXISTE. C'est l'un des vrais sens de l'injonction faite aux fidèles par Jésus de "Veillez et priez" : veillez à faire attention que Dieu le Père seul existe dans et par le fait de votre existence même. Car c'est de cette seule façon que vous pourrez vous unir à la Vie réelle c'est-à-dire celle éternelle, dès ici-bas pour commencer, avant l'Éternité bienheureuse qui vous est promise si vous entez votre vie sur celle de Dieu le Père. Les grands mystiques comprennent très-bien cela, et surtout en vivent (... comme je voudrais bien en vivre avec la même intensité sans faille qu'eux !) ; on voit par exemple sainte Thérèse d'Avila avouer, à la fin de sa vie, qu'elle ne peut plus commencer à réciter le Credo sans entrer immédiatement en extase, simplement en prononçant le premier article : "Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du Ciel et de la terre"... Elle avait une telle conscience de la Présence génésiaque de Dieu le Père dans sa vie humaine et dans la vie du monde entier, qu'elle ne pouvait plus qu'en être ravie, émerveillée, hors d'elle-même !!
           
        ... Le pape François va-t-il du moins reconnaître que Dieu le Père est la cause et le moteur premiers de la fraternité humaine universelle dont il a fait le grand sujet de son encyclique ? On n'exige certes pas de lui qu'il rentre en extase, mais au moins qu'il le professe.
           
        Or, non seulement je ne trouve l'énoncé "Dieu le Père" à AUCUN endroit de Fratelli Tutti (... le constat est facile à faire : il suffit de taper "Dieu le Père" dans la fonction "rechercher" sur l'encyclique convertie en document pdf, ... à défaut de pouvoir être convertie à la Foi catholique !, et on a la réponse zéro négative tout-de-suite), mais pire encore, bien pire, effroyablement pire, je m'aperçois dans l'horreur spirituelle que le pape François, non content donc d'inexister Dieu le Père dans toute son encyclique, L'y remplace par la bande, avec une perversité sans nom, digne de l'Antéchrist-personne, L'y supplante subrepticement, par... chacun des êtres humains vivant la fraternité universelle. Selon lui en effet, chaque être humain existant est censé être un "père", par le seul fait d'accepter ontologiquement et sacrificiellement d'être le "frère" de chacun des "frères" de la race humaine. Selon la gnose du pape dans Fratelli Tutti, si j'accepte mon "frère" humain dans toute la plénitude de l'acceptation de son être, je... l'engendre. Donc, en fait, le vrai Dieu le Père de la Trinité divine transcendante serait un surnuméraire inutile, une doublure de cinéma tout ce qu'il y a de plus embêtante et gênante, car c'est nous, les humains, qui sommes, chacun et tous ensemble, des Dieu le Père à partir du moment où nous vivons authentiquement la fraternité universelle et nous sacrifions pour elle !!! La boucle est bouclée : nous sommes là en pleine immanence vitale moderniste où l'homme prétend, dans un orgueil fou et luciférien, s'autocréer lui-même par lui-même, en lui-même et pour lui-même, dans une pseudo-liturgie à l'envers, per ipsum, et cum ipso, et in ipso...
           
        Nous allons voir cela, dans cette abominable encyclique, en l'épluchant au-dessus de la poubelle, mais auparavant, pour exorciser nos âmes du venin antichristique de Fratelli Tutti, je crois bon de faire reprendre conscience de l'importance primordiale du VRAI Dieu le Père par l'Évangile de son Fils Unique, Jésus-Christ Notre-Seigneur.
           
        Jésus en effet, Sagesse en Personne, a une telle conscience que Dieu son Père est le Principe génésiaque de toutes choses qui vit, aime et existe, et que tout doit être rapporté à Lui comme au moteur premier qui meut toutes choses sinon rien, qu'Il enseigne sans cesse que sa Mission messianique parmi les hommes est elle-même une Oeuvre de Dieu le Père, et non son Oeuvre propre et personnelle à Lui, pourtant Verbe de Dieu et Fils de l'Homme. Tout ce que Jésus fait et ce qu'Il vit dans son passage terrestre, on Le voit en effet dans l'Évangile le rapporter sans ambigüité aucune intégralement à Dieu le Père comme à la Source originelle qui le crée métaphysiquement dans l'existence et dans la vie, jusqu'au point extrême où Il semble s'effacer Lui-même complètement dans la mise en oeuvre de sa propre Mission messianique. Les passages dans ce sens sont innombrables dans l'Évangile de saint Jean, le plus mystique des Évangiles. Et Jésus attache une telle importance à ce point capital de la Religion, à savoir que Dieu le Père est le Principe primordial de toutes choses qui a l'existence et la vie, et donc aussi de sa Mission rédemptrice, qu'Il profite de toutes les occasions pour l'enseigner à tout interlocuteur qu'Il trouve sur son chemin de salut, non pas seulement à ses Apôtres mais à la foule et même à ses ennemis. Prenons-en bien conscience, c'est important, notamment pour bien saisir la perversité inouïe et vraiment antéchristique de Fratelli Tutti. Voici une recension de ces passages évangéliques, sans prétendre à l'exhaustivité :
           
        "Toutes choses M'ont été données par Mon Père" (Matth XI, 27) ;
           
        "Mais Jésus leur répondit [aux pharisiens] : Mon Père agit jusqu'à présent, et Moi aussi J'agis" (Jn V, 17 ― il est clair ici que Jésus révèle tirer son agir métaphysiquement de l'agir même de Dieu le Père : son agir est l'agir même de Dieu le Père, que Jésus ne fait juste qu'incarner dans l'ici-bas, cependant, certes, en assumant l'agir du Père par un agir qui Lui est personnel) ;
           
        "En vérité, en vérité, Je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de Lui-même, si ce n'est ce qu'Il voit faire au Père ; car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement"  (Jn V, 19) ;
           
        "Car le Père aime le Fils, et Lui montre tout ce qu'Il fait ; et Il Lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci [Jésus venait de guérir le paralytique], afin que vous soyez dans l'admiration. De même, en effet, que le Père ressuscite les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu'Il veut" (Jn V, 20-21) ;
           
        "Car, comme le Père a la vie en Lui-même, ainsi Il a donné également au Fils d'avoir la vie en Lui-même" (Jn V, 26) ;
           
        "Mais Moi, J'ai un témoignage plus grand que celui de Jean [le Baptiste] ; car les œuvres que le Père M'a données d'accomplir, les œuvres mêmes que Je fais, rendent de Moi le témoignage que c'est le Père qui M'a envoyé" (Jn V, 36) ;
           
        "Je suis venu au nom de Mon Père, et vous ne Me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez" (Jn V, 43) ;
           
        "Or la volonté du Père qui M'a envoyé, c'est que Je ne perde rien de ce qu'Il M'a donné, mais que Je le ressuscite au dernier jour" (Jn VI,39) ;
           
        "Personne ne peut venir à Moi, si le Père, qui M'a envoyé, ne l'attire ; et Moi Je le ressusciterai au dernier jour" (Jn VI, 44) ;
           
        "Comme le Père qui M'a envoyé est vivant, et que, Moi, Je vis par le Père, de même celui qui Me mange vivra aussi par Moi" (Jn VI, 58) ;
           
        "Jésus leur dit donc : Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez ce que Je suis, et que Je ne fais rien de Moi-même, mais que Je parle selon ce que le Père M'a enseigné" (Jn VIII, 28) ;
           
        "Moi, Je dis ce que j'ai vu chez Mon Père ; et vous [ô Pharisiens], vous faites ce que vous avez vu chez votre père" (Jn VIII, 38) ;
           
        "Jésus leur répondit [aux Pharisiens] : Je vous parle, et vous ne croyez pas. Les œuvres que Je fais au nom de Mon Père rendent elles-mêmes témoignage de Moi" (Jn X, 25) ;
           
        "Jésus leur dit : Je vous ai montré beaucoup de bonnes œuvres, venant de Mon Père ; pour laquelle de ces œuvres Me lapidez-vous ?" (Jn X, 32) ;
           
        "Comment dites-vous à Celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde : Tu blasphèmes, parce que J'ai dit : Je suis le Fils de Dieu ?" (Jn X, 36) ;
           
        "Si Je ne fais pas les œuvres de Mon Père, ne Me croyez pas. Mais si Je les fais, et si vous ne voulez pas Me croire, croyez à Mes œuvres, afin que vous connaissiez et que vous croyiez que le Père est en Moi, et Moi dans le Père" (Jn X, 37-38) ;
           
        "Or Jésus S'écria, et dit : Celui qui croit en Moi, ne croit pas en Moi, mais en Celui qui M'a envoyé. Et celui qui Me voit, voit Celui qui M'a envoyé" (Jn XII, 44-45) ;
           
        "Car Je n'ai point parlé de Moi-même ; mais le Père qui M'a envoyé M'a Lui-même prescrit ce que Je dois dire, et comment Je dois parler" (Jn XII, 49) ;
           
        "Et Je sais que Son commandement est la vie éternelle. C'est pourquoi, les choses que Je dis, Je les dis comme le Père Me les a dites" (Jn XII, 50) ;
           
        "Jésus, sachant que le Père avait remis toutes choses entre Ses mains, et qu'Il était sorti de Dieu, et qu'Il retournait à Dieu, etc." (Jn XIII, 3) ;
           
        "Ne croyez-vous pas que Je suis dans le Père, et que le Père est en Moi ? Les paroles que Je vous dis, Je ne les dis pas de Moi-même; mais le Père, qui demeure en Moi, fait Lui-même Mes œuvres" (Jn XIV, 10) ;
           
        "Ne croyez-vous pas que Je suis dans le Père, et que le Père est en Moi ?" (Jn XIV, 11) ;
           
        "Mais il vient [le prince de ce monde] afin que le monde connaisse que J'aime le Père, et que Je fais ce que le Père M'a ordonné. Levez-vous, sortons d'ici" (Jn XIV, 31) ;
           
        "Si vous gardez Mes commandements, vous demeurerez dans Mon amour, comme J'ai Moi-même gardé les commandements de Mon Père, et que Je demeure dans Son amour" (Jn XV, 10) ;
           
        "Je ne vous appellerai plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais Je vous ai appelés amis, parce que tout ce que J'ai appris de Mon Père, Je vous l'ai fait connaître" (Jn XV, 15) ;
           
        "Je suis sorti du Père, et Je suis venu dans le monde ; Je quitte de nouveau le monde, et Je vais auprès du Père" (Jn XVI, 28).
           
        Si donc, comme il ressort si clairement de l'enseignement de Jésus-Christ, Dieu le Père est le moteur premier de tout ce qui existe et de tout ce qui vit et aime sur terre, y compris quant à la Mission rédemptrice du Fils, combien il est donc important de souligner cette théologie fondamentale quant à la fraternité humaine universelle !! C'est bien sûr le tout premier point spirituel à dire à son prochain quand on a décidé d'enseigner sur la fraternité humaine universelle, surtout quand on est le Vicaire du Christ.
           
        ... Alors donc, notre pape François va-t-il rendre un hommage vibrant et édifiant à Dieu le Père consubstantiel au Fils et au Saint-Esprit dans la Trinité divine, en tant que géniteur permanent de la fraternité humaine universelle ? Professant à tous que le seul moyen de vivre authentiquement cette fraternité humaine universelle qui est générée sans cesse par Dieu le Père est de le faire par Jésus-Christ Notre-Seigneur, seul médiateur entre Dieu le Père et les hommes, puisqu'Il est à la fois l'Unique et parfaite image de Dieu le Père, comme il ressort des versets évangéliques que nous venons de lire, et comme Il le dit clairement à l'Apôtre Philippe le soir du Jeudi-Saint ("Philippe, celui que Me voit, voit aussi le Père" ― Jn XIV, 9), et qu'en même temps, Il est le seul et unique grand-frère humain de tous et chacun de nous en tant que Fils de l'Homme ("Et le Roi [le Fils de l'Homme en gloire, assis sur son Trône pour le Jugement général] leur dira : En vérité, Je vous le dis, toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits d'entre Mes frères, c'est à Moi que vous l'avez fait" ― Mt XXV, 40) ? Est-ce là le prêche catholique surnaturellement libérateur et sanctifiant dont le pape François va prendre à bonne tâche d'édifier les fidèles et les âmes de bonne volonté dans Fratelli Tutti ?
           
        La réponse, je laisse notre pape hélas légitime actuel, véritable "agneau à la voix de dragon" (Apoc XIII, 11), la donner lui-même. Pour cela, comme je l'ai dis plus haut, le moteur de recherche dans tout le texte de Fratelli Tutti va être une aide précieuse, il va donner des réponses exhaustives, sans faille possible (... c'est un bon côté des outils informatiques, ne boudons pas notre plaisir !). Or bien, j'ai déjà fait remarquer plus haut que si l'on recherche "Dieu le Père" dans Fratelli Tutti, on ne trouve... AUCUNE RÉPONSE !, ce qui, si l'on y réfléchit bien, en théologien, est inouï. Mais essayons de n'en rester pas à ce sinistre et fort inquiétant constat de départ, cependant déjà tellement alarmant. Faute de grives acceptons de manger des merles : au lieu de "Dieu le Père", tapons maintenant seulement "Père", en réduction réduite, dans le moteur de recherche.
           
        Qu'allons-nous trouver au mot "Père", dans Fratelli Tutti ? Peut-être pouvons-nous espérer trouver que le pape François, s'il n'utilise le vocable traditionnel "Dieu le Père", du moins, ne va pas moins Lui rendre gloire et hommage sous un vocable "Père" certes plus rudimentaire et théologiquement inchoatif...?
           
        Hélas !, c'est rêver tout haut, c'est follement espérer, d'une papauté moderne pervertie dans ses Mœurs depuis la fin de la Révolution française de par le Concordat napoléonien, puis, par contamination de la perversion des Mœurs dans la Foi, définitivement corrompue dans les Mœurs ET dans la Foi de par Vatican II, qu'elle puisse encore garder contradictoirement la bonne doctrine malgré l'obsession gnostique à laquelle elle s'est soumise corps et âme depuis plus de deux siècles maintenant. Au mot "Père" dans Fratelli Tutti, nous allons voir des réponses à peine croyables, catholiquement parlant. Il y a d'ailleurs fort peu d'occurrences à trouver, à proportion de la longueur verbeuse de l'encyclique, comme si l'écrivain pontifical sentait une répulsion instinctive à parler de paternité lorsqu'il traite de fraternité, comme s'il y voyait une opposition antinomique entre l'une et l'autre (et c'est tout-à-fait le cas, car François propose dans son encyclique une fraternité absolutiste, totalitaire, qui exclut métaphysiquement, par principe même de ce qu'elle est, tout ce qui n'est pas elle-même, à commencer bien sûr par la... paternité). Et si en outre je ne tiens pas compte des passages où le mot "Père" est employé de manière simplement anecdotique, sans signification théologique particulière, alors il ne reste plus que six passages à évoquer théologiquement le mot "Père" dans Fratelli Tutti !! Aucun, donc, pour "Dieu le Père", et seulement six pour le mot "Père" !!!
           
        Voyons-les ensemble, ces occurrences, voyons la réponse du pape François.
           
        Le premier clic du moteur de recherche au mot "Père" nous envoie au § 4 de l'encyclique, quasi dans l'introduction, où saint François d'Assise est appelé "un père fécond qui a réveillé le rêve d’une société fraternelle". Ici, certes, l'occurrence trouvée ne regarde pas à proprement parler la question théologique qui nous occupe, à savoir la place et la définition données par le pape François dans Fratelli Tutti à Dieu le Père quant à la fraternité humaine universelle. Mais le mensonge du pape... François, quant à l'apostolat chrétien de saint François d'Assise auprès des non-chrétiens, est si grand, si impie, révolte tellement la Foi et l'honneur de saint François d'Assise, que ce serait péché que de ne le point dénoncer et pourfendre d'outre en outre. Et puis, nous verrons que réfuter le mensonge pontifical de François quant à saint François d'Assise va nous ramener à notre sujet...
           
        Premièrement, je commencerai par dire que contrairement au pape François qui relaie ici l'hérésie gnostique des modernistes, il n'est nullement question pour saint François d'Assise de... RÊVER. Et encore moins de RÉVEILLER UN RÊVE, formulation illuministe des plus gnostiques, qui révèle si bien le fond de la pensée du pape François, où il s'agit de faire passer dans le Réel l'imaginaire onirique qui sommeillerait occultement dans l'intime de l'homme... comme le fabule le conte initiatique La belle au bois dormant. En vérité de vérité, chers amis lecteurs, prenons bien conscience que rien que le seul verbe employé par François pour qualifier dès l'intro de Fratelli Tutti tout son projet de fraternité humaine universelleRÊVER, RÉVEILLER UN RÊVE, révèle déjà toute l'hérésie gnostique moderniste de sa doctrine !! Avec en plus, son culot hérétique impudent d'oser l'attribuer au saint Poverello d'Assise...
           
        Or, contrairement au pape François et à tous les modernistes, saint François d'Assise n'est pas un adorateur de l'ancien dieu des songes chez les grecs, Oneiros. Son projet franciscain à lui, très-notamment quand il cherche à convertir à Jésus-Christ et à Dieu son Père, le sultan Malik-el-Kamil (nom étrange, bizarre : on remarquera que le second est le parfait anagramme du premier), contrairement à ce qu'ose dire dans un mensonge flagrant et éhonté notre pape François, est au contraire une RÉALITE SURNATURELLE et non un RÊVE HUMANISTE : établir le Royaume de Dieu le Père par Jésus-Christ et son Église dans l'Égypte, en commençant par le faire naître dans le cœur du sultan. Autrement dit, pour rentrer dans la problématique de l'encyclique Fratelli Tutti : établir une fraternité universelle entre les hommes fondée métaphysiquement sur la Paternité divine véritable de Dieu le Père, CE QUE SEULS JÉSUS-CHRIST ET L'ÉGLISE CATHOLIQUE PEUVENT FAIRE, PAR LA GRÂCE SURNATURELLE.
           
        Le projet de saint François d'Assise est donc aux antipodes absolus d'un rêve de fraternité universaliste de l'homme, que l'homme, se fondant sur ses seules forces humaines, veut faire passer de l'onirique psychique dans le Réel concret par on se demande bien quelle espèce de transmutation alchimique et magique. Vouloir que l'imaginaire de l'homme devienne réalité, cela, c'est la perversion luciférienne du projet des gnostiques modernistes que relaie honteusement François dans Fratelli Tutti, mais cela n'a rien à voir, n'en déplaise au pape François, avec le projet de saint François d'Assise. Par contre, son projet à lui, pape François, qu'il veut insuffler dans le monde entier, à savoir une fraternité humaine universelle sans la Paternité divine véritable, est bien un RÊVE, effectivement, c'est même un rêve ANTICHRIST, en tant qu'il ne fait pas immédiatement et directement découler cette dite fraternité de Dieu le Père par son Fils Jésus-Christ, NOTRE-Seigneur... à tous (pas seulement des chrétiens, mais des non-chrétiens aussi).
           
        Pour bien montrer le mensonge du pape François quant à saint François d'Assise, voyons comment ce grand saint définissait l'apostolat que doivent avoir les frères franciscains auprès des non-chrétiens, programme spirituel qu'il adopta bien entendu lui-même lorsqu'il alla voir le sultan Malik-el-Kamil. Le texte de lui qui va suivre, tiré des manuscrits originaux, est titré par saint François d'Assise d'une manière très-claire et non-équivoque : "Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups" (Regula non bullata, cap. 16). Convenons que, certes, pour commencer, cela ne fait pas très... Fratelli Tutti ! Appeler l'autre qui n'a pas la Foi... un loup ! Le pape François ment donc complètement à propos de son saint Patron de pontificat, lorsqu'il ose dire que le Poverello d'Assise "invite à éviter toute forme d’agression (...) y compris vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas sa foi" (§ 3) : appeler ceux qui n'ont pas la Foi, des loups, c'est en effet les agresser, selon la pensée moderne du pape François surnaturellement émasculée. Mais, est-il besoin de le préciser, c'est saint François qui a raison, et son très-indigne homonyme pontifical qui a tort : ceux qui n'ont pas la Foi sont bel et bien des loups tant qu'ils n'ont pas la Foi, quand bien même ils n'auraient pas conscience d'être des loups (ce qui est sans doute vrai pour la plupart, il faut l'espérer du moins).
           
        Et saint François d'Assise, ce saint immense, au charisme surnaturel si puissant qu'il fut qualifié à son époque rien moins que de "second Jésus-Christ", d'expliciter son titre : "Le Seigneur dit : «Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes». Tout frère [franciscain] donc qui, sous inspiration de Dieu, voudra partir chez les Sarrasins et autres infidèles, pourra y aller, avec l’autorisation de son ministre et serviteur. Le ministre, lui, doit donner cette autorisation sans s’y opposer, s’il le reconnaît capable de cette mission ; Il devra rendre compte au Seigneur si, en cette affaire ou en d’autres, il agit sans discernement. Les frères qui s’en vont ainsi peuvent envisager leur rôle spirituel parmi eux de deux manières : ou bien, ne faire ni procès ni disputes, être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu, et confesser qu’ils sont chrétiens ; ou bien, s’ils voient que telle est la volonté de Dieu, annoncer la Parole de Dieu, afin que ceux-là croient au Dieu tout-puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes les choses, et en son Fils Rédempteur et Sauveur, se fassent baptiser et deviennent chrétiens. Car si on ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit-Saint, on ne peut entrer au royaume de Dieu... Cela et tout ce qui plaira à Dieu, ils peuvent le prêcher aux infidèles et aux autres, car, dit le Seigneur dans l'Évangile : «Quiconque me confessera devant les hommes, Je le confesserai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux» ; et : «Quiconque rougira de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme rougira aussi de lui quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges». Que tous les frères se souviennent partout qu'ils se sont donnés et qu'ils ont abandonné leur corps à Notre-Seigneur Jésus-Christ" (La letteratura francescana, vol. 1, Francesco e Chiara d’Assisi, Fondazione Lorenzo Valla/Arnoldo Mondadori Editore 2004, 31-33, 73-75).
           
        Donc, saint François d'Assise donne deux manières de se comporter en face des non-chrétiens, en l'occurrence musulmans : soit s'humilier devant tout non-chrétien mais en confessant préalablement à ce non-chrétien son appartenance au christianisme, ce qui inclut obligatoirement la volonté intérieure de le convertir dès qu'on sentira son âme ouverte à la grâce de Dieu, et plus encore d'y travailler sans cesse dans tous nos rapports avec lui tant qu'il n'est pas rendu à son point mûri de conversion, soit carrément lui annoncer dès l'abord la Parole de Dieu explicitement, si l'on sent qu'il est déjà prêt à la conversion.
           
        Faut-il le dire : la méthode de saint François n'a rien à voir avec l'œcuménisme hétérodoxe des modernistes de Vatican II et de la papauté moderne. Quant à eux, leur doctrine hérétique est de s'humilier devant tout non-chrétien sans aucune volonté de jamais le convertir à la vraie Religion, même si le non-chrétien est prêt intérieurement pour cette conversion. "Tu as ta religion, moi j'ai la mienne, tu sais que je suis chrétien je sais que tu es musulman, mais ce qui compte, dira le moderniste, est que nous vivions en frères entre nous ; c'est ainsi que nous vivrons l'Amour de Dieu qui nous sauvera, toi et moi".
           
        C'est oublier complètement, c'est-à-dire apostasier, une chose capitale, à savoir que SEUL Dieu le Père consubstantiel au Fils et au Saint-Esprit peut faire vivre dans l'homme, par Jésus-Christ son Image incarnée, le VRAI Amour de Dieu qui, effectivement, sauve, et lui seul : il est donc absolument impossible de professer que le seul amour humain fraternel entre les hommes puissent équivaloir à l'Amour de Dieu, et subséquemment apporter le Salut véritable, sans la Révélation extrinsèque de Dieu le Père et de son Fils Unique Jésus-Christ à un moment ou à un autre des relations de l'amour humain d'une fraternité universelle. Saint François d'Assise, justement, comprend fort bien cela, et c'est pourquoi, après avoir exposé à ses fils franciscains les deux manières de se comporter avec un prochain non-chrétien, continue et conclue en disant que, quelle que soit la manière choisie, le but du jeu spirituel est, dans l'un et dans l'autre choix, d'amener le prochain à se faire baptiser : "Car si on ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit-Saint, on ne peut entrer au royaume de Dieu".
           
        Mais le pape François préfère la pastorale moderniste qui consiste à faire vivre la fraternité humaine universelle en déconnection totale avec Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ associé à son Église catholique qui n'est jamais rien d'autre que "Jésus-Christ continué" (Bossuet). Ce qui l'oblige, mettant le wagon avant la locomotive, à tricher avec la sainte-Écriture qui enseigne le contraire de sa gnose, ainsi qu'on le voit faire honteusement, juste avant de dire que saint François est "un père fécond qui a réveillé le rêve d’une société fraternelle" : "4. Il [saint François] ne faisait pas de guerre dialectique en imposant des doctrines, mais il communiquait l’amour de Dieu. Il avait compris que «Dieu est Amour [et que] celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu» (1 Jn IV, 16)". C'est tout faux partout.
           
        Premièrement, ainsi que je viens de le dire, il y a erreur radicale, totale, dans l'affirmation de "communiquer l'amour de Dieu" à son prochain non-chrétien en excluant systématiquement de le faire par l'enseignement de la Révélation de Jésus-Christ (car il ne s'agit pas d'imposer cette bonne doctrine, d'imposer la Révélation, comme dit vicieusement et malhonnêtement le pape François, voulant diaboliser tout enseignement doctrinal, mais seulement de l'enseigner), l'Amour de Dieu se communique en effet à la fois par une pastorale pratique et par l'enseignement de la Parole de Vérité doctrinale, comme le rappelle justement fort bien saint François d'Assise à ses fils franciscains. Dire donc que l'Amour de Dieu parmi les hommes n'a absolument pas besoin de l'enseignement doctrinal pour exister, jusqu'à l'extrême excès bien bergoglien de le présenter en ennemi de l'Amour de Dieu, comme le fait le pape François dans ce passage de Fratelli Tutti, est une tromperie hérétique, un grave mensonge, sur ce qu'est l'Amour vrai de Dieu.
           
        Deuxièmement, nous sommes là en pleine tricherie avec le texte scripturaire, car saint Jean, dans ce passage (= "Dieu est Amour [et] celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu"), parle de l'Amour DIVIN, qu'il définit ainsi, quelques versets avant le v. 16 que cite le pape : "L'amour consiste en ce que ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais que c'est Lui qui nous a aimés le premier, et qui a envoyé Son Fils comme une propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si c'est ainsi que Dieu nous a aimés, nous aussi nous devons nous aimer les uns les autres" (1 Jn IV, 10-11), c'est-à-dire, enseigne très-clairement saint Jean, en usant de l'amour humain informé extrinsèquement de l'Amour divin de Dieu le Père révélé par le Sacrifice rédempteur de son Fils Unique Jésus-Christ. C'est uniquement de cet amour "humain"-là, donc, dont parle saint Jean, un amour certes humain mais informé absolument et extrinsèquement par l'Amour divin révélé par le Sacrifice de Jésus-Christ. Rien à voir, donc, avec un simple et seul amour humain censé faire vivre la fraternité humaine universelle sans la Révélation du Fils de Dieu par le Sacrifice de Jésus-Christ, très-frauduleusement assimilé à l'Amour divin, comme le professe très-hérétiquement le pape moderniste François.
           
        Il n'est pas anodin de faire remarquer que cet impie truquage de la 1ère Lettre de saint Jean par les modernistes n'est pas nouveau. Les Pères du concile moderne s'en sont déjà rendus coupables dans le décret Nostra Aetate, exactement, notons-le, de la même manière que le pape François le fait présentement dans Fratelli Tutti, ainsi que je le rappelais dans mon article Sommes-nous dans le cas d'un pape hérétique ou d'une Église hérétique...?! (cf. http://www.eglise-la-crise.fr/index.php/component/joomblog/post/sommes-nous-dans-le-cas-d-un-pape-heretique-ou-d-une-eglise-heretique?Itemid=483).
           
        Et toujours pour la même raison : prétendre hérétiquement que l'amour humain seul, sans l'Amour divin l'informant absolument par la grâce surnaturelle, est suffisant en soi, ex se, pour procurer à tout homme de vivre de l'Amour divin, et donc pour obtenir le salut. Les Pères de Vatican II concluaient en effet Nostra Aetate par un enseignement sur... la fraternité humaine universelle, cinquante-cinq ans donc avant le pape François !, dans ces termes acides et violents dont il n'est pas besoin de souligner l'agressivité hargneuse et la profonde malhonnêteté : "Nous ne pouvons invoquer Dieu, Père de tous les hommes, si nous refusons de nous conduire fraternellement envers certains des hommes créés à l'image de Dieu. La relation de l'homme à Dieu le Père et la relation de l'homme à ses frères humains sont tellement liées, que l'Écriture dit : «Qui n'aime pas, ne connaît pas Dieu» (I Jn IV, 8). Par là, est sapé le fondement de toute théorie ou de toute pratique qui introduit entre homme et homme, entre peuple et peuple, une discrimination en ce qui concerne la dignité humaine et les droits qui en découlent [... bien entendu : très-notamment le "droit" à la Liberté religieuse...!]. L'Église réprouve donc, en tant que contraire à l'esprit du Christ, toute discrimination ou vexation opérée envers des hommes en raison de leur race, de leur couleur, de leur classe ou de leur RELIGION" (§ 5).
           
        Or, comme le pape François dans Fratelli Tutti, les Pères de Vatican II trichaient avec le même texte de saint Jean. Voici comment je les dénonçais dans mon susdit article, après avoir rappelé les versets 10-11 de la Lettre johannique que je viens de rapporter ci-dessus : "L'enseignement johannique est très-clair : nous devons nous aimer les uns les autres «ainsi que Dieu nous a aimés», c'est-à-dire par et dans l'Amour du Christ envoyé par Dieu-Amour pour nous racheter de notre péché. Pour faire concret : je ne peux donc aimer vraiment un non-chrétien qu'en lui témoignant et vivant avec lui l'Amour du Christ crucifié [soit par l'humilité de ma conduite chrétienne implicite envers lui, soit par le prêche doctrinal explicite que je lui fais, selon les deux méthodes indiquées par saint François d'Assise, mais toutes les deux ayant formellement comme but final la conversion du non-chrétien]. Ce n'est pas du tout le message des Pères de Vatican II dans Nostra Aetate [... et pas plus celui de François dans Fratelli Tutti] : pour eux, je dois aimer le non-chrétien fraternellement, humainement, sur la prétendue base de sa dignité ontologique de personne humaine, tel qu'il est, avec sa fausse religion s'il en a une. Exactement, soit dit en passant, comme nous le prêchi-prêche le pape François de nos jours. Comme donc on le voit, le mensonge conciliaire s'étend sur tout, y compris sur les citations scripturaires... Une fois qu'on s'est donné au mensonge, rien ne doit plus rester dans la Vérité de Dieu..." (fin de citation)
           
        Nous venons donc de voir ensemble comment le pape François triche indignement et scandaleusement avec saint François d'Assise, à l'hérétique fin d'apporter une caution à sa gnose moderniste d'une fraternité humaine universelle déconnectée théologiquement de Dieu le Père, et donc de son Fils Unique Jésus-Christ associé à son Épouse-Église (Roberto de Mattei rappelle avec justesse : "Toutes les sources de l’époque nous disent que saint François voulait convertir le sultan et appuyait les croisés qui combattaient en Terre Sainte" ; et Aldo Maria Valli précise non moins justement : "[Saint François d'Assise] est allé pour convertir le sultan et tout son peuple, et il l’a dit avec des expressions fortes, qui aujourd’hui, à l’époque du politiquement correct, seraient marquées d’intransigeance, voire de fanatisme. Qu’un pape nommé François trahisse ainsi le vrai message de saint François est assez grave"... Assez grave ? Seulement ? C'est parler là par un doux euphémisme !). Or, en finale de Fratelli Tutti, le pape François ne va pas moins tricher de la même inqualifiable manière avec le bienheureux Charles de Foucauld, et toujours pour la même mauvaise  cause : tâcher d'orthodoxiser son projet gnostique de fraternité humaine universelle sans Dieu le Père ni son Christ ni son Église catholique, en faisant rentrer de force et frauduleusement dans les adeptes de sa gnose, des saints avérésC'est ainsi qu'on le voit présenter le plus mensongèrement du monde la figure du saint ermite de Tamanrasset comme un modèle de "frère universel" a-dogmatique, vivant uniquement avec l'amour fraternel humain frauduleusement assimilé tel quel à l'Amour de Dieu ! Répétant à l'identique avec cette sainte figure ce qu'il a fait avec saint François d'Assise, c'est-à-dire son mensonge sur l'Amour de Dieu qui serait soi-disant a-dogmatique !
           
        La sainte spiritualité de ces deux saints est trop liée, pour que je ne continue pas mon propos sur la lancée en dénonçant le mensonge du pape François quant au bienheureux Charles de Foucauld. Il est émouvant et édifiant, en effet, de voir que les deux serviteurs du Christ, François d'Assise et Charles de Foucauld, vivent tous deux, pour le fond, exactement de la même sainte spiritualité dans leur rapport avec leur prochain non-chrétien, qu'ils tirent d'ailleurs, au plus près, de l'exemple de Jésus-Christ dans l'Évangile, parfait Modèle de toute sainteté dans Ses rapports avec ses contemporains à convertir. Cette sainte spiritualité tirée du Christ consiste essentiellement à avoir l'idée primordiale et par-dessus toutes les autres de convertir le prochain non-converti à Dieu le Père, mais en usant envers lui d'une très-respectueuse diplomatie pastorale pour y arriver, car l'âme à convertir doit être prête spirituellement, préparée par l'Esprit-Saint, pour se convertir. Toute la motivation première de Jésus, dans l'Évangile, qu'imiteront saintement François d'Assise et Charles de Foucauld, est d'arriver tôt ou tard, et plutôt tôt que tard, à cette conversion du prochain, tout en ayant un immense respect de l'âme à convertir. Il est facile de s'en convaincre, quant à Charles de Foucauld, par la lettre qu'il écrivit à la fin de sa vie chez les Touaregs, et qui résume toute sa belle spiritualité... dont il n'est pas besoin de dire qu'elle n'a rien à voir avec celle d'un prétendu "frère universel" a-dogmatique frauduleusement présenté par François dans Fratelli Tutti (mais encore, avant lui, par Paul VI dans l'encyclique Populorum Progressio, en 1967, comme ne manque pas de le rappeler François, dans la note 288 de Fratelli Tutti). Voici cette lettre :
           
        "... Il faut nous faire accepter des musulmans, devenir pour eux l’ami sûr, à qui on va quand on est dans le doute ou la peine, sur l’affection, la sagesse et la justice duquel on compte absolument. Ce n’est que quand on est arrivé là qu’on peut arriver à faire du bien à leurs âmes. Inspirer une confiance absolue en notre véracité, en la droiture de notre caractère, et en notre instruction supérieure, donner une idée de notre religion par notre bonté et nos vertus, être en relations affectueuses avec autant d’âmes qu’on le peut, musulmanes ou chrétiennes, indigènes ou françaises, c’est notre premier devoir. Ce n’est qu’après l’avoir bien rempli, assez longtemps, qu’on peut faire du bien [la pensée de Charles de Foucauld, répétée deux fois, est fort claire et on ne manquera pas de remarquer qu'elle réduit en poudre d'un seul coup d'un seul toute la gnose de Fratelli Tutti : tout ce qu'on fait par pure fraternité humaine avec un prochain non-chrétien, dit-il, n'est spirituellement RIEN en soi, c'est juste un tremplin qui permet, APRÈS, de faire du vrai bien, et il entend par-là, amener l'âme du prochain à sa conversion à Dieu le Père et à la vraie Religion, un bien que la fraternité humaine n'opère absolument pas]. Ma vie consiste donc à être le plus possible en relation avec ce qui m’entoure et à rendre tous les services que je peux. À mesure que l’intimité s’établit, je parle, toujours ou presque toujours en tête à tête, du bon Dieu, brièvement, donnant à chacun ce qu’il peut porter, fuite du péché, acte d’amour parfait, acte de contrition parfaite, les deux grands commandements de l’amour de Dieu et du prochain, examen de conscience, méditation des fins dernières, à la vue de la créature penser à Dieu, etc., donnant à chacun selon ses forces et avançant lentement, prudemment. Il y a fort peu de missionnaires isolés faisant cet office de défricheur ; je voudrais qu’il y en eut beaucoup : tout curé d’Algérie, de Tunisie on du Maroc, tout aumônier militaire, tout pieux catholique laïc (à l’exemple de Priscille et d’Aquila), pourrait l’être" (Lettre écrite à Tamanrasset, par Insalah, via Biskra, Algérie 29 juillet 1916).
           
        Cette édifiante lettre montre avec grande évidence que pour Charles de Foucauld, la fraternité humaine universelle n'est pas en soi un terminus, un but ni une fin ultimes, mais seulement un moyen naturel d'arriver à la fin dernière surnaturelle qui est la conversion des âmes à Dieu le Père en passant par Jésus-Christ le Fils Notre-Seigneur (contrairement à la gnose du pape François qui voit la fraternité humaine universelle comme une fin en soi qui récapitule intrinsèquement et surnaturellement la fin dernière de l'homme ; gnose qui est aussi tout le fondement hérétique de "la civilisation de l'amour" de Paul VI, relayée par Jean-Paul II, comme je l'ai fait remarquer en commençant mon article).
           
        Cette lettre de l'ermite de Tamanrasset met bien en vedette la scandaleuse malhonnêteté du pape François de vouloir le dépeindre comme un "frère universel" a-dogmatique selon sa gnose, tel on le voit honteusement faire dans Fratelli Tutti, par ces lignes : "Je voudrais terminer en rappelant une autre personne à la foi profonde qui, grâce à son expérience intense de Dieu, a fait un cheminement de transformation jusqu’à se sentir le frère de tous les hommes et femmes [le pape François présente donc bel et bien, ou plutôt fort hérétiquement, la fraternité humaine universelle comme un but et une fin spirituelles ultimes en soi puisque, selon lui, "l'expérience intense de Dieu" ne sert qu'à mener Charles de Foucauld à... la fraternité humaine universelle, seule chose importante à ses yeux ; nous sommes donc là en pleine inversion antéchristique : Dieu aboutit à l'homme, fin ultime, et non plus l'homme aboutit à Dieu]. Il s’agit du bienheureux Charles de Foucauld. Il a orienté le désir du don total de sa personne à Dieu vers l’identification avec les derniers, les abandonnés, au fond du désert africain. Il exprimait dans ce contexte son aspiration de sentir tout être humain comme un frère ou une sœur, et il demandait à un ami : «Priez Dieu pour que je sois vraiment le frère de toutes les âmes […]». Il voulait en définitive être «le frère universel». Mais c’est seulement en s’identifiant avec les derniers qu’il est parvenu à devenir le frère de tous. Que Dieu inspire ce rêve à chacun d’entre nous. Amen !" (§§ 286-287)
           
        ... "Que Dieu inspire ce rêve à chacun d’entre nous". C'est donc la dernière phrase de Fratelli Tutti. On ne peut manquer de remarquer à nouveau que le pape François baptise derechef son projet de fraternité humaine universelle, dans la toute-dernière phrase de son encyclique, de RÊVE, comme la révélation testamentaire suprême de ce qu'est métaphysiquement son projet ! Exactement, donc, comme il l'a déjà fait dans l'introduction de son encyclique, en parlant, à propos de son projet, de RÉVEILLER UN RÊVE ! La fraternité humaine universelle est bien, je le tire du propos même du pape François, UN RÊVE, auquel par ailleurs il est tellement converti qu'il souhaite que tout le monde le fasse !!
           
        La révélation d'une âme est souvent dans les petites choses... Cela me donne une idée. Si l'on fait "rêv(e)" dans le moteur de recherche et qu'on scanne Fratelli Tutti, qu'est-ce que cela va donner ? Éh bien !, on n'a pas du tout comme résultat le grand désert des Tartares, comme avec "Dieu le Père" !, on a au contraire aussitôt un jaillissement !, une profusion de résultats !, un vrai feu d'artifices !, dont certains sont... ahurissants !!
 
        Jugez-en plutôt :
           
        ― "§ 6. Je livre cette encyclique sociale comme une modeste contribution à la réflexion pour que, face aux manières diverses et actuelles d’éliminer ou d’ignorer les autres, nous soyons capables de réagir par un nouveau RÊVE de fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots"...!! Notre pauvre pape moderniste ne se rend même pas compte qu'il est en pleine contradiction : le rêve consiste en effet dans la magie de mots inopérants ; alors : ou bien la fraternité humaine universelle est un rêve et alors, elle est obligée de se cantonner aux mots, ou bien ce n'est pas un rêve, et alors, et alors seulement, elle ne se cantonne pas aux mots ; mais, dans tous les cas de figure, ça ne peut pas être un rêve qui ne se cantonne pas aux mots !!
           
        ― "§ 8. Je forme le vœu qu’en cette époque que nous traversons, en reconnaissant la dignité de chaque personne humaine, nous puissions tous ensemble faire renaître un désir universel d’humanité. Tous ensemble : «Voici un très beau secret pour RÊVER et faire de notre vie une belle aventure. Personne ne peut affronter la vie de manière isolée. […] Nous avons besoin d’une communauté qui nous soutient, qui nous aide et dans laquelle nous nous aidons mutuellement à regarder de l’avant. Comme c’est important de RÊVER ensemble ! […] Seul, on risque d’avoir des mirages par lesquels tu vois ce qu’il n’y a pas ; les RÊVES se construisent ensemble» (Discours lors de la rencontre œcuménique et interreligieuse avec les jeunes, Skopje - Macédoine du Nord, 7 mai 2019). RÊVONS en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères"...!!!
           
        Ouf de ouf ! Heureusement que le pape François nous a dit, au § 6, qu'il s'agissait de "ne pas se cantonner aux mots" !! Notons au passage que notre pape théosophe n'a pas l'air de conscientiser que le rêve n'est pas substantiellement différent des mirages, ils appartiennent à la même famille onirique, ce sont deux frères du même père Oneiros...
           
        ― "§ 10. Des décennies durant, le monde a semblé avoir tiré leçon de tant de guerres et d’échecs et s’orienter lentement vers de nouvelles formes d’intégration. À titre d’exemple, le RÊVE d’une Europe unie, capable de reconnaître ses racines communes et de se féliciter de la diversité qui l’habite, a progressé".
           
        La construction européenne après la seconde guerre mondiale est elle aussi, pour le pape François, un... rêve à réaliser : nous sommes donc toujours là dans le mythe gnostique de La belle au bois dormant que le prince charmant réveille pour réaliser le rêve... Et c'est d'ailleurs exactement ça, en effet, quant à l'Europe technocratique actuelle, pour une fois le pape François ne croit pas si bien dire ! Je rappelle ici que l'Europe technocratique actuelle est une contrefaçon luciférienne de l'Empire de Charlemagne qui, quant à lui, était basé sur la grâce sociopolitique du Christ et sur le Royaume de Dieu, la pseudo-construction européiste de nos jours n'étant effectivement qu'un rêve qui ne pourra se concrétiser "deux temps et la moitié d'un temps" que par l'avènement de l'Impie sur cette terre, je veux parler du règne de l'Antéchrist-personne. Sur cette question, fort intéressante pour notre Foi, de la vraie Europe qui, métapolitiquement, n'est rien d'autre qu'une Grande-France (au Moyen-Âge, l'Allemagne, par exemple, s'appelait la Francia orientalis...), une France de constitution théocratique et acheiropoïète, c'est-à-dire non-faite de main d'homme, on pourra lire avec fruit mon grand Traité de la religion royale française ou le vrai visage de Clovis, au lien suivant : http://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/TRRFCompletDuToutAvecNDDeGra%C3%A7ayA4.pdf
           
        ― "§ 30. Dans le monde d’aujourd’hui, les sentiments d’appartenance à la même humanité s’affaiblissent et le RÊVE de construire ensemble la justice ainsi que la paix semble être une utopie d’un autre temps". Il s'agit toujours d'un rêve à réveiller en l'homme, nous sommes là en pleine gnose.
           
        ― "§ 127. Si l’on accepte le grand principe des droits qui découlent du seul fait de posséder la dignité humaine inaliénable, il est possible d’accepter le défi de RÊVER et de penser à une autre humanité. On peut aspirer à une planète qui assure terre, toit et travail à tous". Bla-bla-bla & bla-bla-bla : sans le Christ, tout cela est impossible, à commencer par la dignité humaine inaliénable qui ne peut être mise véritablement en oeuvre dans l'homme taré du péché originel que surnaturellement, par la grâce du Christ.
           
        ― "§ 150. Cette approche suppose en définitive qu’on accepte sans réserve qu’aucun peuple, tout comme aucune culture ou personne, ne peut tout obtenir de lui-même. Les autres sont constitutivement nécessaires pour la construction d’une vie épanouie. La conscience d’avoir des limites ou de n’être pas parfait, loin de constituer une menace, devient l’élément-clé pour RÊVER et élaborer un projet commun [ces phrases sont du recuit-réchauffé : le pape Jean XXIII avait déjà fait ces raisonnements à vocation mondialiste dans Pacem in Terris, sa dernière encyclique de 1963, ainsi que je vais le rappeler tout-à-l'heure]"Le prince charmant prétendant transmuer le rêve en une (pseudo)-réalité sera l'Antéchrist-personne. "Je suis venu au Nom de mon Père et vous M'avez rejeté, dit Jésus, qu'un autre vienne EN SON NOM [au nom de l'homme, pardi !], et vous l'accepterez" (Jn V, 43). Cette prophétie va bientôt s'accomplir...
           
        ― "§ 157. Enfin, il est très difficile de projeter quelque chose de grand à long terme si cela ne devient pas un RÊVE collectif"...!!!
           
        ― "§ final non-numéroté. Prière au Créateur.- Seigneur et Père de l’humanité, toi qui as créé tous les êtres humains avec la même dignité, insuffle en nos cœurs un esprit fraternel. Inspire-nous un RÊVE de rencontre, de dialogue, de justice et de paix".
             
        ... Voulez-vous que je vous dise ? On croit RÊVER de lire tout ce pathos indécent sous la plume d'un pape... catholique. La tête et l'âme de François sont plongées irrémédiablement, diablement étant en effet le mot et la chose du mot, dans une gnose illuministe dont il ne sortira pas.
           
        Mais, après avoir... rêvé, je reviens maintenant à ma première enquête : fouiller l'encyclique avec le mot "Père". Avant de passer à la deuxième occurrence du moteur de recherche, je voudrais tirer la conclusion de ce que nous a fait découvrir dans Fratelli Tutti la première occurrence à ce mot (= saint François d'Assise est présenté par le pape François au § 4 comme "un père fécond qui a réveillé le rêve d’une société fraternelle") : 1/le pape François a menti sur saint François d'Assise ; 2/ le pape François a menti sur le bienheureux Charles de Foucauld ; 3/ le pape François a menti en citant à contre-sens la première Lettre de saint Jean. François le pape moderne met donc son encyclique sous les auspices de Satan, le père du mensonge. Il n'en faut point être surpris puisque tout le fond de son enseignement dans cette encyclique abominable est la profession de foi d'une gnose antichrétienne.
           
        Clic. Je passe maintenant à la deuxième occurrence du mot "Père". Elle suit immédiatement la première, on la trouve également au § 4 de l'encyclique. Après donc avoir dit de saint François d'Assise qu'il a été "un père fécond qui a réveillé le rêve d’une société fraternelle", notre pape théosophe poursuit immédiatement, sans hiatus : "car «seul l’homme qui accepte de rejoindre d’autres êtres dans leur mouvement propre, non pour les retenir à soi, mais pour les aider à devenir un peu plus eux-mêmes, devient réellement père» (Eloi Leclerc, O.F.M., Exil et tendresse, Éd. Franciscaines 1962p. 205)". Comme je le disais en commençant mon article, cette théorie, qui, à juste titre, m'a extrêmement frappée dès l'abordage de l'encyclique, annihile à la racine, in radice, la nécessité de l'existence du vrai Dieu le Père dans le projet de fraternité humaine universelle exposé dans Fratelli Tutti. Nous sommes là en pleine abomination de la désolation d'un rêve gnostique naturaliste qui prétend avoir le droit de vouloir se réveiller dans le Réel surnaturel justement en supplantant ce Réel surnaturel de la plus sacrilège manière : si en effet, prétendument à l'instar de saint François d'Assise, nous sommes tous et chacun métaphysiquement des pères féconds pour engendrer la rédemption de l'autrec'est-à-dire en définitive ni plus ni moins des Dieu le Père, nous prétendons donc nous auto-créer nous-même tous ensemble entre nous un cosmos de salut, ce qui a pour immédiat et direct effet d'annihiler radicalement, in radice, l'économie du VRAI Salut, celui qui réside en Dieu le Père par son Fils Unique Jésus-Christ Notre-Seigneur et son Église. Voilà essentiellement et précisément en quoi le projet de fraternité humaine universelle du pape François est si antichrétien, si damnable pour le salut éternel des âmes...
           
        Il faut avouer d'ailleurs que ce projet gnostique des papes modernes épouse énormément la perversion de nos contemporains. L'homme contemporain vivant des "droits de l'homme", de nos jours, est tellement perverti qu'il en est arrivé à se prendre en effet vraiment pour Dieu. Et il n'y en a pas d'autres que lui. La sémantique des mots adoptés par l'homme contemporain de notre plus proche contemporanéité nous révèle en effet qu'il en est bel et bien à ce stade ultime de la perversion. Il vit déjà tellement l'identification personnelle avec l'autre que lui prêchi-prêche le pape François dans Fratelli Tutti, pour former ensemble les zôtres, nouvelle ethnie mondialiste où tout le monde est à tout le monde, qu'il se nomme spontanément... JE SUIS, pour s'identifier absolument à l'autre. La mode en a été lancée lors des attentats de Charlie-Hebdo, et cela continue maintenant communément lorsqu'il s'agit de s'identifier avec un "héros" républicain : je suis Charlie, je suis Samuel Paty. Or, on n'oubliera pas que "Je suis" est l'appellation de Yahweh tel qu'Il s'est révélé Lui-même en tant que Dieu : "Je suis celui qui suis". Sans le dire, mais la sémantique le dit, le crie même !, l'homme moderne prétend donc... être Dieu, épouse donc le péché de l'Antéchrist-personne. Et le pape moderne, au lieu d'y mettre un énorme feu rouge, un sens interdit, le pousse de toutes ses forces dans cette voie, très-notamment par Fratelli Tutti...
           
        Ce monde actuel acoquiné, ou plutôt accouplé de l'Église et de son pape, véritablement devenu la grande Prostituée de Babylone, qui s'illumine métaphysiquement de lui-même, appelle la Bête singulière de la terre, c'est-à-dire l'Antéchrist-personne, de toutes ses forces maudites, en tant que Bête collective de la mer.
           
        Cette prétendue fraternité humaine universelle sans paternité divine métaphysiquement authentique comme étant celle de Dieu le Père consubstantiel au Christ-Fils et à l'Esprit-Saint, qu'adoube le pape moderne perverti, est donc une pure gnose illuministe professée également par les initiés politiques de la Révolution française, synthétisée dans la fameuse formule Liberté-égalité-fraternité sur laquelle, il fallait s'y attendre, le pape François ne manque pas de donner un grand coup de goupillon dans Fratelli Tutti. La pensée de l'Église contemporaine sur le sujet est d'établir dans le monde entier une fausse paix humaniste démocratique basée sur la convivialité et le respect voire l'adoration des zôtres, nouvelle ethnie mondialiste qui doit être désormais la seule à exister en ce très-bas monde, remplaçant les races humaines créées par Dieu, les zôtres ayant vocation à être le peuple universel de l'Antéchrist-personne lorsqu'il paraîtra à la toute-fin des temps en ce monde, c'est la fameuse massa damnata dont nous parle saint Augustin, c'est-à-dire tous ces gens qui vivent totalement selon l'esprit du monde, sans aucun souci de Dieu et de son Plan quant à l'organisation des choses de cette terre (et singulièrement en Politique), pas plus collectivement qu'individuellement. C'est-à-dire qu'on est censé s'adorer tous les uns les autres et les autres dans les uns ; il ne reste plus qu'à faire briller sur l'ensemble abominable la lumière de Lucifer, ce que fera l'Antéchrist-personne.
           
        Cependant que la vraie convivialité entre les hommes, pour être authentique et pleine de fruits de paix et de salut, doit être basée sur les racines christiques réelles d'un chacun et de tous convertis au Christ et à Dieu le Père, des racines qui plongent dans le Ciel, et c'est alors seulement qu'on pourrait, si l'on veut, parler de vivre ensemble "l'humanisme intégral" (Maritain), sous le regard de Dieu "qui fera ses délices parmi les enfants des hommes" (Pr VIII, 31). La convivialité ne doit pas être basée, en effet, sur la réduction indigne de l'homme au module démocratique universel, athée et... vaticanesque, où elle est vécue par les hommes au niveau de l'écorce économico-animale de leur être réduit à "l'animal social" et coupée de Dieu, qui les différencie fort peu des bêtes. Car alors, ce n'est plus de convivialité dont il faut parler, mais de vivialité entre les cons. Aux fins réprouvées de terminer dans les bras de l'Antéchrist-personne.
           
        Mais je reprends à nouveau le moteur de recherche au mot "Père", et, clic, troisième occurrence, j'arrive maintenant au § 10 : "Souvenons-nous de «la ferme conviction des Pères fondateurs de l’Union Européenne, qui ont souhaité un avenir fondé sur la capacité de travailler ensemble afin de dépasser les divisions, et favoriser la paix et la communion entre tous les peuples du continent» (Discours au Parlement européen, Strasbourg - 25 novembre 2014)".
           
        Nous sommes ici, au niveau politique, dans la même perversion luciférienne que celle, spirituelle et théologique, de Fratelli Tutti, qui consiste en ce que l'homme prétend créer lui-même, en tant que créature, ce que seul Dieu le Père Créateur peut faire et fait effectivement : soit créer une fraternité humaine universelle mais à partir de l'humain seul ; soit créer, toujours à partir de l'humain seul, un ensemble politique donné, ici l'Europe. Or, il n'est absolument pas au pouvoir de l'homme de créer, pas seulement dans l'ordre du salut surnaturel mais encore dans l'ordre naturel. C'est pourquoi l'Europe réelle a été créée par Dieu dans l'Ordre Très-Chrétien, que manifesta excellemment Charlemagne à la suite de Clovis-le-Grand, comme je le rappelais plus haut ; puis, le péché de l'homme a détruit cette admirable Grande-France ou Europe par la suite des temps. Or, l'homme moderne veut recréer ce que Dieu avait créé déjà sous Charlemagne, non en s'appuyant sur l'Ordre Très-Chrétien théocratiquement innervé par le Christ, mais en le faisant sur ses seules forces humaines naturelles. Donc, non seulement son projet ne pourra aboutir, mais en plus, en voulant faire ce que Dieu a déjà fait mais sans se référer à Lui, il pèche très-grièvement contre Lui. Personne n'a si bien dénoncé la gravité extrême de ce péché que le philosophe espagnol Donoso Cortès, en ces termes : "De tous les péchés possibles, aucun n'égale celui par lequel l'homme veut se substituer à Dieu, ou prétend réaliser, à d'autres fins et de diverse manière, ce que Dieu s'est proposé. Deux fois, l'homme a succombé à cette tentation satanique : la première, quand il a cherché à ériger la Tour de Babel ; la seconde, pas plus tard qu'aujourd'hui, où une démocratie insensée essaie de mener à bien, pour son compte, l'unité du monde". Ces lignes étaient écrites en 1840, et elles sont d'une prodigieuse actualité. On ne saurait mieux dénoncer, en effet, le péché du projet sociopolitique de Fratelli Tutti... accouplé à celui européiste actuel.
           
        Mon quatrième clic au mot "Père" m'amène au § 46 : "Il faut reconnaître que les fanatismes qui conduisent à détruire les autres sont également le fait de personnes religieuses, sans exclure les chrétiens (...). Qu’apporte-t-on ainsi à la fraternité que le Père commun nous propose ?" Il semblerait qu'ici, le pape François invoque enfin Dieu le Père, quoique sous une dénomination qui ne L'identifie pas vraiment catholiquement : invoquer en effet le Père commun n'est pas forcément faire allusion à Dieu le Père, catholiquement révélé par son Fils Unique Jésus-Christ. Comme les deux derniers clics suivants nous amènent également à une dénomination générique d'un "Dieu le Père" pas forcément de sens catholique, je les cite dès à présent, pour commenter ensuite :
           
        Au cinquième clic qui nous mène presqu'à la fin de l'encyclique, au § 272, nous trouvons également une évocation de Dieu le Père très-insuffisante, "Père de tous" : "Nous, croyants, nous pensons que, sans une ouverture au Père de tous, il n’y aura pas de raisons solides et stables à l’appel à la fraternité. Nous sommes convaincus que «c’est seulement avec cette conscience d’être des enfants qui ne sont pas orphelins que nous pouvons vivre en paix avec les autres» (Homélie du pape François, 17 mai 2020). En effet, «la raison, à elle seule, est capable de comprendre l’égalité entre les hommes et d’établir une communauté de vie civique, mais elle ne parvient pas à créer la fraternité» (Benoît XVI, encyclique Caritas in veritate, 29 juin 2009, n. 19)". Et, au sixième et dernier clic de l'occurrence "Père", nous nous trouvons avec la prière finale qui invoque un "Seigneur et Père de l’humanité"...
           
        Ces rares et fort imparfaites dénominations d'une Paternité divine sont-elles théologiquement suffisantes pour catholiciser la doctrine de Fratelli Tutti ? Évidemment non !, malheureusement (je rappelle ici que les gnostiques antiques du temps de saint Irénée de Lyon, au IIème siècle, invoquaient sans cesse "le Père" dans leur gnose, aux aussi, mettant dans cette dénomination captieuse un tout autre contenu théologique que celui du vrai Dieu le Père de la Trinité divine, et en abusaient les simples, ainsi que saint Irénée nous le révèle dans son magistral ouvrage Contra Haereses). Car le pape François invoque un "Père de tous", un "Père de l'humanité", au nom de "nous, croyants des religions différentes" (§ 274), il ne s'agit donc pas du vrai Dieu le Père que la seule vraie Religion, celle catholique, révèle. Or, de dire que "le Père de tous", le "Père de l'humanité", qui n'a donc rien à voir avec Dieu le Père de la Trinité divine révélé par la Religion catholique, doit patronner la fraternité humaine universelle, c'est ne pas vouloir évangéliser son prochain de cette vérité métaphysique fondamentale qu'est Dieu le Père de la Trinité divine, c'est tout simplement renier soi-même sa propre Foi catholique ! Et en outre, singulièrement blasphémer Dieu le Père qu'à l'instar des pharisiens, on prétend honorer d'un culte, mais en travestissant théologiquement ce qu'Il est, copiant-collant les antiques gnostiques !
       
        Le pape François est-il prêt à évangéliser son imam d'Abou Dhabi, dont il n'est pas du tout gêné, malgré le renom rien moins que saint de cet imam musulman, de nous dire qu'il a inspiré son encyclique (§ 5), de cette primordiale vérité que Dieu le Père consubstantiel au Fils et au Saint-Esprit dans la Trinité divine est le Père divin nécessaire de toute nécessité théologique à la construction de la fraternité humaine universelle ? Poser la question, c'est hélas y répondre : le pape François n'a nullement l'intention de l'évangéliser de cette grande et indispensable vérité-là. Par-là même, il prouve que son invocation au "Père commun" , "Père de tous", "Père de l'humanité", n'est pas théologiquement suffisante ni crédible et n'orthodoxise nullement la gnose de Fratelli Tutti. L'acte au contraire de la non-évangélisation volontaire de son "Grand-Imam" (§ 5 ― exigez la marque et les majuscules) du dogme de Dieu le Père de la Trinité divine prouve que le pape François veut en rester hérétiquement à la gnose d'une fraternité humaine universelle surnaturellement émasculée du vrai "Dieu le Père". Il serait d'ailleurs bien empêtré d'évangéliser un musulman qui veut rester musulman par Dieu le Père, car le Coran interdit d'appeler Dieu, "Père" !!
           
        J'en ai fini maintenant avec le moteur de recherche, et je crois pouvoir penser à clore mon article. Cependant, avant, ayant lu quelques articles sur Internet commentant l'encyclique Fratelli Tutti, il m'apparaît important de compléter une réflexion beaucoup trop superficielle d'Aldo Maria Valli, que voici : "La référence constante [dans Fratelli Tutti] à la nécessité d’un ordre mondial est inquiétante. Nous lisons : «Nous avons besoin d’un ordre juridique, politique et économique mondial» [c'est en effet dans le § 138] ; nous avons besoin «du développement d’institutions internationales plus fortes et mieux organisées, avec des autorités désignées de manière impartiale par des accords entre gouvernements nationaux et dotées du pouvoir de sanction» [= § 172] ; nous avons besoin «d’organisations mondiales plus efficaces, dotées de l’autorité nécessaire pour assurer le bien commun du monde» [= § 172]. Question légitime : le pape s’est-il mis au service du nouvel ordre mondial ?"
           
        Il y a ici une grosse lacune mémorielle, de la part de l'auteur. Il faudrait vraiment arrêter de vivre sa Foi dans l'évènementiel immédiat. Le conseil de saint Jacques, de ne pas oublier comment son propre visage est fait après s'être regardé dans un miroir, s'impose ici d'emblée. Ce serait en effet facile au pape François, s'il voulait, de répondre à cette accusation de militer pour le mondialisme, qu'il ne fait rien d'autre, sur cela, que suivre une déjà fort longue tradition pontificale chez les papes modernes. François ne fait guère, en effet, que finir les phrases que ses prédécesseurs Pie XII et Jean XXIII ont commencées, pour ne parler que d'eux...
           
        Le mondialisme est en effet ardemment désiré par le pape Jean XXIII dans Pacem in terris, sa dernière encyclique (1963), dans des termes, je l'ai souligné que dessus, qui semblent presque recopiés tels quels en copier-coller dans Fratelli Tutti, qu'on en juge : "De nos jours, le bien commun universel pose des problèmes de dimensions mondiales. Ils ne peuvent être résolus que par une autorité publique dont le pouvoir, la constitution et les moyens d'action prennent eux aussi des dimensions mondiales et qui puisse exercer son action sur toute l'étendue de la terre. C'est donc l'ordre moral lui-même qui exige la constitution d'une autorité publique de compétence universelle" (§ 137) ; "Cet organisme de caractère général, dont l'autorité vaille au plan mondial et qui possède les moyens efficaces pour promouvoir le bien universel, doit être constitué par un accord unanime" (§ 138). Cherchez la différence avec ce que vient de citer Aldo Maria Valli dans Fratelli Tutti...?
           
        Et Jean XXIII ne faisait là que... finir les phrases que Pie XII avait, plus ardemment encore que lui, commencées, dans tous ses Noëls pro-onusiens de guerre, de 1939 à 1944. Singulièrement dans son Message de Noël 1944, Pie XII appelle, avec un enthousiasme incroyable non moins que scandaleux, à la création d'une "société des peuples" au-dessus de l'autorité de chacune et toutes les nations ! Commençant par exalter le principe de "l’unité du genre humain et de la famille des peuples", il ose dire : "De la reconnaissance de ce principe dépend l’avenir de la paix. Si cette exigence morale trouvait sa réalisation dans une société des peuples qui saurait éviter les défauts de structure et les faiblesses des solutions précédentes [Pie XII faisait là allusion à la défunte SDN de l'entre-deux guerres], alors, la majesté de cet ordre réglerait et dominerait également les délibérations de cette société et l’application de ses moyens de sanction. Pour la même raison, on comprend que l'autorité d’une telle société des peuples devra être réelle et effective sur les États qui en sont les membres, de manière pourtant que chacun d’entre eux conserve un droit égal à sa souveraineté RELATIVE"...!!
           
        Est-ce qu'on se rend bien compte jusqu'à quelle perversité antéchristique allait le pape Pie XII, dans ce passage !? L'indigne Vicaire du Christ osait déclarer là, ni plus ni moins, aboli l'économie du Temps des nations, et militait de toutes ses forces pour que soit mis en place ce qui doit la remplacer, une nouvelle économie pseudo-millénariste où tous les peuples se gèreront démocratiquement ensemble et entre eux. Autrement dit, c'était carrément vouloir "changer les temps et les lois" (Dan VII, 25) comme prophétisait Daniel de ce que voudra faire l'Antéchrist-personne dans son règne. Car dire de la souveraineté des nations qu'elle ne doit plus être que relative, c'est la supprimer tout simplement, et donc supprimer la nation elle-même qui ne peut vivre et exister que par sa souveraineté absolue, sinon rien : la souveraineté en effet, comme d'ailleurs le dit très-bien l'étymologie du mot, est absolue ou... n'existe pas. Parler d'une souveraineté relative, c'est un oxymore puissant et surtout absurde. Mais Pie XII, dans tous ses Noëls de guerre, est tellement enthousiasmé et entiché de la nouvelle économie de salut politique internationale basée sur un pseudo-Millenium de nature antéchristique, qu'il ne voit même plus l'absurdité de son propos.
           
        Et le pape illuminé ose continuer son Message de Noël 1944 ainsi : "C’est seulement de cette manière [... donc : en supprimant la souveraineté pleine et entière des États-nations, par l'érection d'une société des peuples !!] que l’esprit d’une saine [!!!] démocratie pourra pénétrer également dans le domaine vaste et épineux de la politique extérieure". Et de conclure par ce que l’on peut appeler son idée fixe en matière de politique internationale, à laquelle il se dit attachée... plus que personne : "Formation d’un organisme commun pour le maintien de la paix.— Les décisions connues jusqu’ici des Commission internationales [celles qui aboutiront, suivez le guide pontifical, aux... très-maçonniques Accords de Yalta !!] permettent de conclure qu’un point essentiel de tout aménagement futur du monde serait la formation d’un organisme pour le maintien de la paix ; d’un organisme investi de commun accord d’une autorité suprême [Comme s'il était au pouvoir de l'homme de s'autorevêtir d'une autorité légitime suprême pour régler la paix du monde, pouvoir qui n'appartient qu'à Dieu et à Lui seul !! Et c'est le pape qui ose s'accoupler à un tel projet impie qui était celui des hommes de la tour de Babel et qui sera demain celui de l'Antéchrist-personne lui-même !!] et qui aurait aussi dans ses attributions d’étouffer dans son germe toute menace d’agression isolée ou collective.
           
        "PERSONNE ne pourrait saluer cette évolution AVEC PLUS DE JOIE que celui [le pape Pie XII ici, se nomme] qui a défendu DEPUIS LONGTEMPS le principe que la théorie de la guerre comme moyen apte et proportionné de résoudre les conflits internationaux, EST DÉSORMAIS DÉPASSÉE [… Ah bon ?! Nous sommes donc, ô pape inconséquent et irréfléchi, dans une nouvelle économie de salut ?? Là encore, comme pour l’unité des peuples, la paix universelle entre les peuples est une réparation des effets du péché originel que SEUL Dieu peut opérer en instaurant le Millenium... SEUL Dieu peut engendrer une nouvelle économie de salut où les effets collectifs du péché originel seront abolis dans l’humanité : voyez comme les gens de la tour de Babel ont été punis d’avoir voulu réparer par eux-mêmes les effets du péché originel ! Il y a donc là, dans ces propos pontificaux incroyables, un orgueil et une impiété inqualifiables, inconcevables, de la part d’un… pape !!, qui épouse carrément l'impiété et l'orgueil qui sera celui de l'Antéchrist-personne, avec un enthousiasme affiché dont se glorifie impudemment l'indigne pape, mettant sa gloire dans ce qui fait sa honte, qui fait frémir de sainte-colère, de la part d'un... pape :], (...) PERSONNE ne saurait souhaiter plus ardemment plein et heureux succès à cette collaboration commune, qui est à entreprendre avec un sérieux d'intention inconnu jusqu'ici, que celui [= Pie XII] qui s'est employé consciencieusement à amener la mentalité chrétienne et religieuse à réprouver la guerre moderne et ses monstrueux moyens de lutte. (...) Et si s’ajoute la menace d’une intervention juridique des nations et d’un châtiment infligé à l’agresseur par la Société des États, en sorte que la guerre se sente toujours sous le coup de la proscription et toujours sous la surveillance d'une action préventive, alors l’humanité pourra sortir de la nuit obscure où elle est restée si longtemps submergée [... quel lyrisme châteaubriandesque !] ; elle pourra saluer l’aurore d’une nouvelle et meilleure époque de son histoire.
           
        "(...) Il y a une chose que Nous savons, c’est que le moment viendra, et peut-être plus tôt qu’on ne pense, où les uns et les autres reconnaîtront que, tout considéré, il n’y a qu’un moyen de sortir du réseau embrouillé dans lequel la lutte et la haine ont enlacé le monde, c’est le retour à une solidarité trop longtemps oubliée, à une solidarité ne se limitant pas à tels ou tels peuples, mais universelle, fondée sur la connexion intime de leurs destinées et sur les droits qui appartiennent également à chacun d’eux" [... Mon Dieu, mon Dieu !, mais quelle fougue ! mais quel enthousiasme ! mais quelle ferveur non-dissimulée ! mais quel éclat illuminé dans cet œil pontifical FIXÉ SUR LA CHIMÈRE DU RÈGNE DE L'ANTÉCHRIST-PERSONNE ! Le Vicaire du Christ ne se souvenait-il donc plus que le meilleur moyen d'attirer les châtiments apocalyptiques sur le monde, est d'œuvrer pour une fausse paix humaniste dans le monde, que les hommes se donnent à eux-mêmes sans Dieu ? Saint Paul nous révèle à quel point cela déclenche la juste Colère de Dieu : "QUAND LES HOMMES DIRONT «PAIX & SÉCURITÉ», SUBITEMENT LA CATASTROPHE LES SAISIRA COMME LES DOULEURS PRENNENT LA FEMME QUI VA ENFANTER, ET ILS N'ÉCHAPPERONT PAS" (I Thess V, 3)]" (Noël 1944, extraits).
           
        Il n'est pas inutile de noter ici, pour finir, la parfaite convergence de vues du cardinal Pacelli futur Pie XII, avec... Roosevelt, le franc-maçon Franklin Roosevelt, alors président des États-Unis ! "La diplomatie vaticane trouve en même temps un allié précieux, et de taille, dans le Président des États-Unis [dès le début de la guerre]. Le pape [Pie XII] accueille avec une joie profonde l’envoi d’un représentant personnel de Roosevelt auprès du Saint-Siège, Myron C. Taylor. Trois ans plus tôt, lors de la légation du cardinal Pacelli aux États-Unis, les deux hommes d’État avaient rendu manifeste la conformité essentielle de leurs vues sur la reconstruction du monde [!!!]. Roosevelt n’avait-il pas qualifié le légat de «mon bon, mon vieil ami» ?" (Histoire des papes illustrée, Castella, t. III, p. 237).
           
        En tous cas, il est facile de voir que le mondialisme de notre pape actuel s'appuie sur une longue tradition pontificale moderne... antéchristique. Ici, le clivage avant Vatican II-après Vatican II, les bons avant, les méchants après, cher aux esprits sectaires-obscurantistes des sédévacantistes notamment, vole complètement en éclats, n'a plus aucun sens ni aucune consistance ! Comme il appert clairement des documents pontificaux les plus officiels, les papes modernes sont "antéchristisés" bien avant Vatican II, et ceux qui viennent après ne font que finir les phrases que ceux d'avant Vatican II avaient commencées...
           
        Même réflexion de fond quant à la fraternité humaine universelle : ce n'est pas notre pape François qui l'invente dans Fratelli Tutti, il s'en faut extrêmement, il ne fait là encore que suivre une longue tradition pontificale moderne. Il faudrait parler du discours délirant du pape Paul VI à l'ONU en 1965, mais cela nous mènerait trop loin, citons, plus avant encore dans le temps, le pape Benoît XV, dont le futur Pie XII alors simple Monsignore Pacelli était la cheville ouvrière dès 1915, invoquer très-clairement la fraternité humaine universelle dans la 1ère guerre mondiale : "Dans sa première encyclique, Ad beatissimi, Benoît XV affirma que : «Chaque jour, la terre ruisselle de sang nouveau, se couvre de morts et de blessés. Qui pourrait croire que ces gens, qui se battent les uns contre les autres, descendent d’un même ancêtre, que nous sommes tous de même nature, et que nous appartenons tous à une même société humaine ? Qui reconnaîtrait en eux des frères, fils d’un seul Père qui est dans les cieux ?» À la suite de jugements aussi nets et sans appel, on a considéré que Benoît XV avait été le premier pape à REJETER LA DOCTRINE CATHOLIQUE TRADITIONNELLE D’UNE GUERRE JUSTE" (Dictionnaire historique de la papauté, Philippe Levillain, art. Benoît XV, p. 220, 2e col.).
           
        Je vais finir ici mon nouvel article, avec saint Robert Bellarmin, en rappelant, comme au début de ces lignes je l'ai fait, l'importance capitale du premier Commandement : "Tu adoreras Dieu, et Lui seul".
           
        "Quel est le grand commandement ?
           
        "Qu'est-ce que tu ordonnes, Seigneur, à tes serviteurs ? «Prenez sur vous mon joug» dis-tu. Et comment est-il, ton joug ? «Mon joug est facile à porter et mon fardeau, léger» Qui donc ne porterait bien volontiers un joug qui n'accable pas, mais qui encourage ; un fardeau qui n'écrase pas, mais qui réconforte ? Tu as ajouté à juste titre : «Et vous trouverez le repos» (Mt 11,29). Et quel est ton joug qui ne fatigue pas mais donne le repos ? C'est le premier et le plus grand des commandements : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur». Qu'y a-t-il de plus facile, de plus agréable, de plus doux que d'aimer la bonté, la beauté, l'amour que tu es parfaitement, Seigneur mon Dieu ?" (La Montée de l'âme vers Dieu, 1 – Livre des jours, Office romain des lectures, 17/09).
           
        Or, dans l'encyclique Fratelli Tutti, le pape François est en train de tricher le plus gravement possible avec ce premier et plus grand Commandement, tricher avec la Religion, religere, c'est-à-dire ce qui relie l'homme à Dieu sinon tout homme est perdu, tricher avec le channel surnaturel, pour parler moderne.
           
        Il n'y a pas de péché et de déviance plus grave.
           
        "Mais que fait Dieu ?", s'était exclamé, scandalisé, Ernest Hello, en voyant l'immoralisme des gens à l'Exposition universelle de 1900. Que dirait-il bien de nos jours !!
           
        Exsurge Domine ! Levez-vous et vengez enfin votre saint Nom !!
           
        "Que l'impie ne voit point la gloire du Seigneur !" (Is XXVI, 10) !
           
        Surtout quand il sera revêtu d'une soutane blanche.
 
En la fête des saints Simon & Jude, 
Apôtres du Seigneur,
ce 28 Octobre 2020,
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.