Le Rd Père de Blignières & le mouvement "rallié",
fils de la Lumière ou... fils des ténèbres ?
Preambulum
... Que bien penser des milieux "ralliés" ?
Peut-on y entretenir valablement sa Foi catholique ?
Il faut bien, en effet, notamment pour satisfaire au devoir dominical dans notre "crise de l'Église", se résoudre à fréquenter l'un ou l'autre lieu de culte tradi, à quelque mouvance il appartienne, lefébvriste, sédévacantiste, "rallié" ou guérardien. Quand bien même on les sait doctrinalement tous corrompus de façon ou d'autre, quant à la profession de Foi intégrale, certes d'une corruption toute autre que dans les églises modernes mais hélas pas moins grave, en refusant hérétiquement et/ou schismatiquement de vivre "LA PASSION DE L'ÉGLISE" que Dieu ordonne pour l'Église d'aujourd'hui, voulant vivre une autre vie d'Église qu'ils se sont inventée contre le Vouloir divin, qui, par voie de conséquence, n'existe pas surnaturellement, et que Dieu ne soutient nullement de sa Grâce... Après avoir cessé de fréquenter une chapelle sédévacantiste devenue tout-à-fait non-catholique par sectarisme obscurantiste, intégriste au pire sens du terme, janséniste même, et j'en passe, la Providence divine a mené mes pas, fin 2008, vers une communauté "ralliée" desservie par les moines de Chémeré, sous la direction du Père de Blignières. Je l'ai fréquentée pendant neuf ans, moins que les vingt-huit ans pendant lesquels j'ai fréquenté la susdite chapelle sédévacantiste certes, mais bail assez long tout-de-même, l'on en conviendra, pour bien jauger des choses, sans apriori, sans partialité et patiemment.
Hélas ! Ce que je savais théoriquement de la Foi "ralliée" corrompue, s'est vérifié pratiquement : à côté d'une Liturgie irréprochable et bien dans le rite tradi, d'une doctrine spirituelle ascétique bien tradi dans les sermons, coexiste chez eux un refus absolu, orgueilleux et sectaire, haineux même, de vivre ce que le Christ-Dieu fait vivre à l'Église aujourd'hui, à savoir "LA PASSION DE L'ÉGLISE".
Les "ralliés", en effet, ont la prétention, à partir d'eux-mêmes, de faire revivre l'Église dans une nouvelle période historique après la crise qu'elle endure présentement, et dont le plus dur est soi-disant derrière nous pour les plus illuminés d'entre eux, même quand Dieu ordonne apocalyptiquement, pour notre présente génération ecclésiale, la Passion de l'Église et sa mise à mort dans son économie de salut actuelle, comme Il a ordonné celle de son Fils il y a 2 000 ans. N'hésitant pas une seule seconde, dans leur rébellion contre la Volonté divine, à épouser l'hérésie vaticandeuse, très-notamment celle de la Liberté religieuse, mais encore les pires mensonges du Vatican, comme par exemple le soi-disant 3ème secret de Fatima prétendument dévoilé l'an 2 000, ou de professer que la consécration de la Russie demandée par Notre-Dame de Fatima est bien faite (!!!), ou bien de rajouter les mystères lumineux de Jean-Paul II à la récitation du Rosaire, tombant ainsi dans la surenchère mystique, pourtant condamnée par saint Jean de la Croix dans l'un de ses traités de mystique, comme étant toujours fausse. Il s'agit en effet, pour les esprits faux, très-superficiels et mondains, des "ralliés", de fabriquer un melting-pot ecclésial, où l'on prétend marier ce qui n'est pas absolument mauvais dans l'église moderne actuelle, ou qu'on veut, en se mentant à soi-même, ne pas croire mauvais (de telle façon à s'entretenir dans l'illusion que l'Église n'est pas atteinte dans sa Constitution divine même, comme c'est cependant le cas par exemple avec l'hérésie conciliaire de la Liberté religieuse), avec la tradition doctrinale du passé, méli-mélo ecclésial dans lequel l'âme est censée faire son salut et qui doit être la souche de la restauration ecclésiale de demain... que les "ralliés" commencent déjà aujourd'hui, fiers et preux pionniers de la Restauration de l'Église. Pas question, dans un tel schéma, va sans dire, de dénoncer les pires vilenies doctrinales du pape François, ne serait-ce que pour s'en préserver.
Le plus important, pour le "rallié", est en effet de refuser de prendre acte que la fumée de Satan est rentrée, non pas seulement dans "le peuple de Dieu" comme l'avait dit le pape Paul VI en 1972, mais surtout DANS l'Église elle-même en tant qu'Institution divine, ce qui signifie bien sûr que l'Épouse du Christ vit sa crise dernière, proprement apocalyptique, avant la Parousie. Le "rallié" veut vivre une Église qui n'est pas "faite péché pour notre salut", il refuse qu'elle soit crucifiée, et ce fut Vatican II, pour faire court, qui enregistra cette crucifixion, agonisant depuis lors dans la "si grande contradiction" et sous "la puissance des ténèbres". Il ne veut pas souffrir avec l'Église, même quand Dieu veut qu'elle souffre la Passion pour devenir co-rédemptrice. Son programme est celui de feu Dom Gérard de l'abbaye du Barroux, l'un des leurs : "Demain, la chrétienté [... d'hier]". Au diable, la Volonté de Dieu qui veut que l'Église vive apocalyptiquement sa propre Passion, le "rallié" veut une Église dans l'Histoire, au Thabor et victorieuse sur les forces du mal. Entêté très-orgueilleusement dans son aveuglement, il ne peut manquer de tomber dans ce qu'André Frossard avait dit des tradis : "Ils veulent faire la Volonté de Dieu contre la Volonté de Dieu !"
Ce faisant, le "rallié" n'arrive qu'à se construire une pseudo-vie d'Église qui n'existe pas surnaturellement, dans un surréalisme spirituel en forme de bulle de savon, prêt à éclater dès le moindre contact avec le réel ecclésial contemporain. Et c'est sans doute là que se situe la raison pour laquelle il y a défections ou lâchages de prêtres chez eux, autant chez les jeunes d'ailleurs que chez les plus anciens : tout-à-coup, dans les esprits les plus honnêtes et lucides, il y a soudain prise de conscience que tout ce décorum "rallié" n'est rien d'autre, sur le plan spirituel, que du carton-pâte. Comme le disait Bossuet : "Le plus grand désordre de l'esprit est de vouloir que les choses soient, non ce qu'elles sont, mais ce qu'on voudrait qu'elles soient" ; et ce n'est évidemment pas sans conséquences désastreuses.
Il est fort important en effet, de nos jours, de vivre la spiritualité authentique de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", sinon, ne vivant pas ce que "l'Esprit dit à l'Église", alors, on ne peut manquer, soit de lâcher la Foi, le combat spirituel nécessaire au salut, soit au contraire de sectariser sa Foi, la manière de la vivre, car on s'invente une pseudo-vie d'Église que la grâce ne soutient pas, et donc, on est obligé, pour la vivre, de le faire avec ses propres forces humaines. C'est ce qu'ont fait les zélotes au temps du Christ. Cela devient donc une pseudo-vie d'Église sectarisée, tenue à bout de bras en l'air avec des forces humaines qui ne sont plus ordonnées à la Charité de Dieu. On pourrait dire, en forçant quelque peu le trait, que cela devient une vie d'Église pélagienne, fasciste. Malheureusement pour eux, Dieu sait si les "ralliés" illustrent on ne peut mieux, cette loi spirituelle que je viens d'exposer : ils vivent leur Foi en la ghettoïsant avec grand soin, refusant avec l'énergie du désespoir, c'est bien le cas de le dire, tout ce qui pourrait remettre en cause l'ecclésiologie frauduleuse qu'ils se sont construite sur le sable de leur illusion, et non pas sur le Roc de la vérité ecclésiale de notre temps. "Ils veulent faire la Volonté de Dieu contre la Volonté de Dieu !" La Volonté de Dieu, c'est que l'Église vit la Passion ; il ne s'agit donc pas de tenir bon sa Foi dans l'attente d'une renaissance de nature historique de l'Église qui n'aura pas lieu, il s'agit de tenir bon dans l'attente de la mort apocalyptique de l'Église qui aura lieu, puis, après cette mort qui sera opérée sous le règne de l'Antéchrist-personne, tenir bon encore, car : "Voici, Je viens bientôt ; tiens ferme ce que tu as reçu, de peur qu'un autre ne prenne ta couronne" (Apoc III, 11).
Quant à moi, plongé par la Providence de Dieu dans ce milieu trouble, certainement pour rendre témoignage de la Foi intégrale à mon humble place, mais encore pour ma nécessaire pénitence ascétique, j'ai sans cesse essayé, depuis neuf ans, par de nombreux courriels savants et argumentés à eux adressés, de "droitiser" le combat de ces prêtres "ralliés", sans jamais les condamner ni les juger, en les invitant aimablement mais fortement à prendre conscience de la fausseté intrinsèque et viscérale de leur positionnement ecclésiologique : Dieu daignait se servir du pauvre instrument que je suis pour les amener à résipiscence (et sans doute aussi pour amasser des charbons ardents sur la tête des méchants parmi eux). Je n'ai reçu de leur part en retour que silences hostiles ou palinodies de réponses quand il y en eut, etc. ; rien qui, au demeurant, ne m'ait vraiment surpris, chacun sait que le dialogue avec les périphéries de la Foi tradi s'arrête évidemment là où commence l'idéologie de chacune des mouvances du Tradiland, sédévacantiste, lefébvriste, "ralliée", guérardienne ; au-delà, c'est nada, tabou, on ne dialogue plus ! Ce qui montre bien, pour en rester à lui, que le mouvement "rallié" fonctionne comme une secte, il en a toutes les mœurs, à la fois détestables, orgueilleuses et vindicatives, sous des dehors faussement libéraux voire mondains...
J'ai finalement compris que mon devoir de Foi, devant Dieu, était désormais de fuir toutes ces sectes camouflées derrière des dehors très-hypocrites de bien spirituel et de catholicité, et ai pris la décision de cesser de les fréquenter. Le prêche menteur d'un prêtre de Chémeré déclarant hautement que la Consécration de la Russie était bien faite par Jean-Paul II en 1984, ce pape "marial s'il en fut jamais" (!!!), me fit soudain comprendre qu'ils ne reviendront jamais du mensonge ecclésial dans lequel ils veulent vivre perseverare diabolicum ; je tiens à préserver mon âme de leur mensonge continuel, qui pourrait mettre ma Foi en péril. À voir le sectarisme de zélote où toutes les mouvances du Tradiland sont arrivées, je dirai bien, tel Jésus de Judas Iscariote : "Il eût mieux valu qu'elles ne fussent point nées". La Foi, en effet, c'est un tout : il ne s'agit pas, pour satisfaire son devoir dominical, de tolérer au-delà d'une sainte mesure de tolérance, le mensonge latent dans lequel les milieux tradis, quels qu'ils soient, vivent et font vivre les âmes au niveau de "l'aujourd'hui de l'Église" : impossible en effet, de sacrifier l'Église véritable qui vit présentement sa Passion... pour recevoir les sacrements du salut (on ne saurait au reste être étonné d'avoir à vivre cette "si grande contradiction" que saint Paul nous dit être inhérente à l'économie de la Passion du Christ... puisque l'Église vit sa Passion) ! Il me semble avoir été vraiment jusqu'aux extrêmes limites de cette sainte tolérance, avec les "ralliés" et plus généralement avec toutes les mouvances tradis, quelles qu'elles soient.
Il faut bien comprendre que nous vivons les temps de l'Antéchrist : il viendra un temps où les morceaux disparates d'Église qui restent actuellement dans le monde, qu'ils soient modernes ou (prétendument) tradis, NE TRANSMETTRONT PLUS DU TOUT LA GRÂCE DU CHRIST, MAIS AU CONTRAIRE, TRANSMETTRONT LE PÉCHÉ DE L'ANTÉCHRIST. L’Église est actuellement comme un caméléon, cet animal qui prend la couleur de fond sur lequel il est posé, un caméléon qui, avançant de plus en plus vers le noir, prend lui-même de plus en plus la couleur du noir... L'Église, pour s'aboucher et s'accoupler de plus en plus avec la Démocratie universelle et ses mœurs œcuménistes hétérodoxes, va devenir en effet de plus en plus la grande Prostituée de Babylone dénoncée par saint Jean dans l'Apocalypse, que feu l'abbé de Nantes, inspiré sur cela, a judicieusement appelé dans une langue plus moderne, le MASDU, Mouvement d'Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle. Pour garder la Foi, je dis bien : pour garder la Foi, il faudra donc EN SORTIR, tôt ou tard. À un moment différent pour chacun, sans doute, selon sa propre voie spirituelle, celle où le Christ l'a placé et le fait cheminer. Quant à moi, ce moment semble être venu maintenant...
"SORTEZ DU MILIEU D'ELLE [= Babylone-la-grande, la Prostituée dont l'Église moderne, très-notamment par la Liberté religieuse, a épousé le péché] Ô MON PEUPLE, AFIN DE NE POINT PARTICIPER À SES PÉCHÉS, ET DE N'AVOIR POINT PART À SES CALAMITÉS ; CAR SES PÉCHÉS SE SONT ACCUMULÉS JUSQU'AU CIEL, ET DIEU S'EST SOUVENU DE SES INIQUITÉS [et va donc la châtier irrémédiablement, c'est-à-dire la rejeter complètement, comme la suite du chapitre nous le montre indubitablement]" (Apoc XVIII, 4-5). Prophétie apocalyptique d'ailleurs déjà faite dans l'Ancien-Testament, par Jérémie, en LI, 45, qui donne cette terrible précision : "Sortez, ô mon peuple ! du milieu d'elle, AFIN QUE CHACUN SAUVE SON ÂME DE L'ARDENTE FUREUR DU SEIGNEUR. Ainsi donc, il adviendra un moment sacrilège où l'Église, "faite péché pour notre salut" depuis Vatican II pour faire court, sera supplantée par l'Antéchrist-personne qui lui donnera le coup décisif de la mort dans son règne maudit entre tous ; comme son divin Époux, le Christ, elle mourra dans la figure du monde qui passe, pour se retirer un court temps dans le Sein de Dieu. L'Antéchrist-personne commettra en elle, ou plutôt dans l'écorce vide de l'Église qui lui restera dans les mains, le péché formel, lequel déclenchera l'Intervention divine parce que "la voûte des cieux en sera percée" (Secret de La Salette). Toute âme qui veut son salut devra avoir quitté l'écorce vide de l'Église avant ce moment-là, où elle recevra le coups de la mort par l'Antéchrist-personne. C'est donc au plus tard du plus tard lorsque "Rome deviendra le Siège de l'Antéchrist" comme prédit lapidairement et divinement le Secret de La Salette, qu'il faudra quitter ce qui sera devenu l'écorce de l'Église. Il faut bien saisir ceci : à partir du moment où l'Église est "faite péché pour notre salut", c'est-à-dire où elle rentre dans sa Passion, et c'est depuis le Concordat napoléonien de Pie VII, l'Antéchrist-légion a pouvoir d'investir l'Église SANS ÊTRE VU. Il commence par se cacher derrière les fautes de faiblesse de toute une génération de papes modernes, concordat, ralliement, Vatican II, etc., pour se dévoiler de plus en plus dans la personne des papes, dont l'avant-dernier sera le plus "antéchristisé" avant son apparition en ce monde, Dieu le permettant ainsi "pour que l'Écriture s'accomplisse", pour l'Église comme pour le Christ. Et alors, le mysterium iniquitatis étant parfaitement mûr, l'Antéchrist-personne apparaitra en ce monde sur le Siège de Pierre, que Notre-Dame à La Salette appelle pudiquement "le Siège de Rome" dans un langage à peine voilé, comme dernier pape légitime. C'est tout le sens de l'incroyable prophétie de La Salette : "Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l'Antéchrist". Notre suprême et affreuse épreuve consistera justement en ce que l'Antéchrist-personne sera le légitime et dernier pape puisqu'il sera cet "Agneau [= figure scripturaire du grand-prêtre] à la voix de dragon" dénoncé dans l'Apocalypse.
"Quand Je reviendrai, trouverai-Je encore la Foi ?" Ô Jésus ! Mon Sauveur et mon Dieu ! J'ai envie de Te répondre : "Cela dépend de Toi !" Toi seul en effet a le pouvoir de nous conserver dans la Foi en Toi, nous ne sommes, tous que nous en sommes, rien, et nous ne pouvons pas garder la Foi en Toi par nos propres forces ! Nous pouvons juste, à deux genoux, Te demander de daigner porter un regard de commisération et de miséricorde sur nos pauvres bonnes volontés souvent si impuissantes ! Alors, Vie de toutes nos vies, aie grande pitié de nous, Fils de Dieu et Fils de l'Homme, assiste-nous de ta divine Grâce, nous avons tant besoin de Toi pour garder Foi en Toi et nous sauver !
Mais il est temps de terminer ce très-long Préambule. J'ai donc profité des dix ans d'anniversaire de la fondation "ralliée" de la communauté de La Roë, et du sermon prononcé par le Père de Blignières à cette occasion durant la messe, pour lui faire une grande épître, afin de récapituler et dénoncer leur grave déviance au niveau de la Foi. Le lecteur au courant des mœurs sectaires des mouvements tradis dans leur ensemble, et pas seulement "ralliés", ne sera pas surpris que le très-auguste prieur de Chémeré ne m'en ait fait aucune réponse. On les connaît si bien ! Que ce soient les lefébvristes, les sédévacantistes, les guérardiens, les "ralliés", dès qu'ils sont coincés dans leurs raisonnements hérétiques et/ou schismatiques, dès qu'ils se sentent pris aux tripes de leurs honteuses palinodies, alors... ils font les morts (et on peut hélas craindre que c'est parce que, spirituellement, ils le sont vraiment). Pour ne surtout pas avoir à se réformer. "Courage ! fuyons" fut donc toute la dialectique de dominicain déployée par le Père de Blignières, le vrai courage de la Foi n'étant pas son fort, pour répondre à mon épître...
C'est cette épître, qui démasque, au mieux je pense, toute la fausseté et la fourberie de l'ecclésiologie "ralliée", que je reproduis ici intégralement, dans ce nouvel article pour mon Blog.
J'en souhaite excellente et fructueuse lecture à toutes les âmes de bonne volonté qui la liront... et aussi à celles qui ne sont pas de bonne volonté, pourquoi pas.
Révérend Père de Blignières,
Le sermon que vous avez prononcé dans cette messe anniversaire a bien fait ressortir votre spiritualité, celle qui est la vôtre, et plus généralement celle de la mouvance Ecclesia Dei où vous vous situez, spiritualité que vous voulez croire la meilleure possible, la plus sanctifiante, dans le cadre de "la crise de l'Église" que nous vivons tous, prêtres et laïcs.
Je ne peux manquer de vous dire, en toute simplicité, ce que j'en pense, en tant que catholique mais encore comme fidèle de La Roë depuis 9 ans. C'est un devoir pour moi, et un devoir de Charité, autant d'ailleurs pour mon âme que pour la vôtre et celles qui liront cette épître. Le pape François se veut très-fort en voulant dialoguer la Foi dans les périphéries ; il faudrait peut-être mieux commencer par la dialoguer, cette Foi, entre les catholiques, c'est encore plus urgent, car les fondamentaux de la Foi vacillent d'abord dans les âmes des catholiques.
Un dialogue de Foi. C'est ce que je vais essayer de faire avec vous, mon Rd Père, par ce présent courriel, du moins de mon côté. Il n'y aura aucune condamnation dans cette épître, je n'en ai aucune en tête, je croirais me condamner à proportion même où je condamnerais.
Cependant, il faut bien dire certaines choses. Il y a un gravissime "décalage" dans votre spiritualité, qui est très-dommageable à la Vérité plénièrement vraie dans laquelle toute âme, de nos jours, doit vivre pour son salut.
Tout le fond de votre sermon a consisté, en effet, à présenter la liturgie traditionnelle comme l'essence même de la Foi, de la vie de la Foi. C'est fort bel et bon, et j'en profite moi-même avec joie spirituelle, gratitude et reconnaissance, envers le Bon Dieu et ses instruments que vous êtes, vous, les moines de Chémeré, depuis 9 ans donc à La Roë. Mais ce n'est pas suffisant de présenter les choses ainsi. Outre la liturgie traditionnelle et la doctrine générale du salut, il faut, pour vivre vraiment de la Foi en tant que catholique contemporain, aussi vivre "l'aujourd'hui de l'Église" comme s'exprime le moderne. Vivre dans notre âme ce que le Saint-Esprit fait vivre à l'Épouse du Christ aujourd'hui. Vouloir vivre sa Foi in abstracto de cet "aujourd'hui de l'Église" en se réfugiant intellectuellement dans la doctrine générale du salut et la liturgie, comme dans un cocon douillet qu'on claquemure et calfeutre avec grand'soin de tous côtés pour qu'il soit indestructible, inattaquable, consisterait à vivre sa Foi dans un surréalisme spirituel illusoire, c'est-à-dire dans une pseudo-réalité spirituelle qu'on s'inventerait au-dessus de la réalité, pour ne pas vouloir vivre sa Foi dans la vraie réalité spirituelle que la Providence divine ordonne pour notre temps ecclésial.
Je descends dans la pratique.
C'est quoi, "l'aujourd'hui de l'Église" ? Dans lequel, donc, nous devons vivre notre Foi, sous peine de s'abuser soi-même quant à l'exercice et la mise en oeuvre concrète de notre Foi ? C'est que l'Église vit LA PASSION DU CHRIST, elle vit l'économie très-particulière de la Passion, in concreto duro, jusqu'à ce que mort s'ensuive, usque ad mortem. Ici, j'affirme la vérité, je prouverai plus loin cette affirmation.
C'est quoi, l'économie de la Passion du Christ, que donc revit présentement l'Église ? Saint Paul l'a merveilleusement bien synthétisée en deux révélations lapidaires, comme lui seul sait si bien le faire, que voici : "Le Christ a été fait péché pour notre salut" (II Cor V, 21), et il dépeint dans une autre épître la Passion comme "une si grande contradiction" (Heb XII, 3) ; il faut compléter avec ce que le Christ dit Lui-même, lors de sa Passion : "Voici l'heure et la puissance des ténèbres" (Lc XXII, 53).
C'est quoi, que l'Église vit sa Passion propre et personnelle, à l'instar de celle de l’Époux ? Cela signifie essentiellement que la crise ecclésiale qui l'enregistre est la dernière, la toute dernière, celle devant précéder immédiatement la Parousie, celle-ci étant elle-même précédée du règne de l'Antéchrist-personne, qui manifestera abominablement une apocalypse du mal, "récapitulant et ramassant en lui les 6 000 ans d'iniquités" selon saint Irénée de Lyon, avant d'être terrassé lui-même par le Retour du Christ en Gloire venant premièrement ressusciter l'Église que l'Antéchrist-personne aura fait mourir de mâlemort dans son économie de salut actuelle, dite du temps des nations.
Or, nous avons une certitude de Foi, de fide, que l'Église vit sa Passion propre et personnelle dans notre contemporanéité, que nous sommes donc dans cette crise ecclésiale dernière, proprement apocalyptique, par l'actualisation dans cette dite crise de tous les signes eschatologiques. Il ne faut pas s'imaginer en effet être catholique, si l'on croit que l'âme chrétienne est fondée, dans toutes les générations d'hommes y compris celle dernière, à poser en doute systématique le fait qu'elle vit, ou bien non, la fin des temps ! Il y a une génération d'hommes où les signes eschatologiques, qui sont Paroles du Saint-Esprit quant à la fin des temps, sont actualisés très-certainement, très-formellement, en opposition avec ce que les générations du passé ont enregistré. Et lorsque cesdits signes eschatologiques sont actualisés dans cette génération-là, et dans celle-là seulement, alors, le devoir formel du catholique est de croire qu'il vit la fin des temps, avec toutes les très-graves conséquences qui en découlent sur le plan de la Foi, dont je vais développer les principales ci-après, et c'est une croyance de l'ordre de la Foi, de fide. Celui qui, au vu de l'actualisation à son époque des signes eschatologiques, mettrait en doute formel le fait qu'il vit certainement la fin des temps, à l'instar des antiques pharisiens qui avaient des yeux pour ne voir point l'accomplissement messianique, ne serait tout simplement pas catholique, il serait anathème. Je suis obligé de constater, mon Rd Père, que votre spiritualité quant à "la crise de l'Église", et plus généralement celle de la mouvance Ecclesia Dei, tombe sous cet anathème. Pour l'instant du moins. Car il est à peine besoin de préciser que votre spiritualité, votre ecclésiologie actuelle, n'inclut nullement cette conscience d'être à la fin des temps, c'est-à-dire de voir l'Église être sous "la puissance des ténèbres", avec la finale inéluctable de mourir prochainement dans son économie de salut actuelle sous et par le règne de l'Antéchrist-personne. J'espère de tout cœur, au moins, que vous n'en êtes pas au niveau parfaitement hérétique de l'abbé Francesco Ricossa qui, en suivant un auteur moderniste, ose carrément récuser la doctrine catholique de la fin des temps, sans aucun complexe ni retour salutaire sur sa Foi, niant, entre autres, qu'il y ait un vrai règne de l'Antéchrist-personne devant clore la fin des temps...
Les signes eschatologiques, en effet, ne sont pas des nostradamuseries ou des prédictions astrologiques de Mme Soleil, voyante extra-glucide à la mode, ce sont des signes engendrés par Dieu dans notre univers physique ou ecclésial, on pourrait dire qu'ils sont des signes métaphysiques parce qu'ils sont des réactions de la nature telles que Dieu les a programmées en icelle, lorsque la fin approche. Réactions naturelles devant la mort qui approche, qui, donc, sont l’œuvre de Dieu. Ils sont consignés avec précision, et même dans le menu détail pour certains, par le Saint-Esprit, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament, afin que l'homme soit prévenu. Et qu'il en soit prévenu, non pour satisfaire une curiosité vaine, mais pour son salut. Il y a donc péché très-grave, et même péché contre le Saint-Esprit, de n'en tenir point compte, c'est non seulement attenter à la Parole de Dieu mais mettre son salut en péril, et c'est pourquoi Notre-Seigneur dans l'Évangile nous fait un devoir formel d'en prendre conscience lorsqu'ils s'actualisent : "Quand vous verrez ces signes, etc.", nous dit-Il, insistant même lourdement, en prenant la parabole du figuier qui bourgeonne annonçant ainsi l'été, pour que l'âme catholique comprenne bien à quel point c'est important de conscientiser ces signes eschatologiques lorsqu'ils font leur apparition en notre monde, en notre église et en notre temps.
Or, les signes eschatologiques sont comparables et ont même valeur théologique que les signes messianiques devant accompagner la venue du Messie en ce monde, c'est-à-dire ils ont valeur de certitude formelle quant à ce qu'ils annoncent, à savoir la fin de ce monde. Pour bien le comprendre, méditons attentivement l’Évangile et rappelons-nous qu’à l’époque de Jésus, toute la nation juive attendait ardemment l’apparition du Messie. Jean le Baptiste ne fait que traduire l’aspiration générale et fervente de ses concitoyens et coreligionnaires juifs, lorsqu’il fait poser par ses disciples à Jésus la grande question, questio magna : "Es-tu celui que nous attendons ?" Or, que répond Jésus pour asseoir formellement la croyance de Jean ? Notre-Seigneur répond en prenant comme critères de réponse uniquement et exclusivement l’accomplissement des signes messianiques sur sa Personne : "Allez, et dites à Jean : les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent, etc.", tous signes annoncés scripturairement par les prophètes de Yahweh comme devant être les signes topiques et exclusifs du Messie. Notons avec soin comme Jésus, maître de doctrine, ne donne aucun autre critère pour que Jean puisse poser une croyance formelle dans le fait qu'Il est le Messie ou bien non. Et cela, qu’il est particulièrement important de retenir, signifie que c’est parce que l’accomplissement des signes messianiques ou eschatologiques est théologiquement SUFFISANT pour asseoir une croyance formelle (soit, quant aux signes messianiques, pour croire que Jésus était certainement le Messie ; soit, quant aux signes eschatologiques, pour croire que nous sommes certainement à la fin des temps, dans l'économie affreuse de "la puissance des ténèbres" soumettant même l'Église à son pouvoir, comme le Christ y fut soumis il y a 2 000 ans). Ce que, de son côté éclairé, Jean le Baptiste saisit fort bien, et c’est pourquoi la réponse de Jésus suffit à ce vrai juif, cet homme de Foi, pour Lui donner croyance et adhésion formelles en tant que Messie. Quel aurait été le péché de Jean le Baptiste, Rd Père de Blignières, s’il avait osé objecter à la réponse de Jésus que les signes messianiques sur sa Personne n’étaient pas suffisants pour asseoir la croyance qu'il était le Messie ? S’il avait relativisé cesdits signes ? Il aurait été exactement le péché des catholiques actuels, en ce compris ceux tradis, qui refusent d’enregistrer, au vu des signes eschatologiques cependant présentement tous accomplis à notre époque, et à notre époque seulement, que nous sommes certainement à la fin des temps. À savoir LE PÉCHÉ CONTRE L’ESPRIT, de soi irrémissible en ce monde et en l’autre lorsqu'il est commis formellement.
La question qui suit s'impose d'elle-même dans mon discours de la méthode : c'est quoi, les signes eschatologiques ? Il y en a une bonne douzaine, tous révélés infailliblement dans la Sainte-Écriture. N'en avez-vous donc point remarqué l'actualisation certaine d'au moins un seul, Rd Père de Blignières ?! C'est bien curieux. Quant à moi, fort frappé d'en voir certains advenus dans mes jours terrestres, visibles comme éléphante enceinte dans corridor étroit, j'avais, en 1992, en collaboration avec les membres d'une association "Diffusion Catholique de la Fin des Temps (DFT), que j'ai quittée depuis, co-écrit un livre-programme Actualité de la fin des temps, pour faire de tous cesdits signes une étude systématique. On avait construit le livre de la manière la plus simple du monde : un chapitre par signe eschatologique, auquel on avait rajouté quelques signes de fin des temps révélés, dans des prophéties privées, par des saints (par ex. : saint Vincent Ferrier, qui vous est très-proche, a prophétisé très-clairement qu'à la fin des temps, les hommes s'habilleront en femme et les femmes en hommes ; il est à peine besoin de dire que cette prophétie est plus que réalisé, jusque dans son essence, à l'heure de... la théorie du gender ! En effet, le dominicain-prophète voulait prophétiser que les humains de la dernière génération seront moralement si dégénérés et impies qu'ils iront jusqu'à prétendre abolir la différenciation sexuelle, mais il ne pouvait prévoir jusqu'où irait leur perversion, il en était resté à l'habit ! Nous sommes rendus bien plus loin !! Ce signe-là est d'ailleurs une constante prophétique privée, car saint Vincent Ferrier n'était pas le seul à le prophétiser comme devant être signe topique de la fin des temps, d'autres saints l'ont fait comme lui. Itou pour les prodigieuses avancées technologiques qui accompagneront la dernière génération d'hommes, cet autre signe est aussi une constante prophétique qu'on trouve également chez plusieurs saints. Cependant, ces signes eschatologiques révélés par prophéties privées n'ont pas la valeur critériologique ni le poids de ceux qui sont scripturairement, et donc infailliblement, révélés par le Saint-Esprit dans la Sainte-Écriture qui, eux, ont une portée divine).
Schématiquement, on peut cataloguer ces signes eschatologiques infailliblement révélés par le Saint-Esprit dans la Sainte-Écriture en deux catégories : certains demandent le criterium de la Foi pour savoir si, oui ou non, ils sont actualisés en notre temps, et en notre temps seulement (ex. : la grande Apostasie ou abandon de la Foi par la majorité des âmes aux temps de l'Antéchrist, exige d'avoir la Foi, bien sûr, pour se rendre compte si, oui ou non, il est réalisé : quelqu'un qui n'a pas la Foi ne peut pas se rendre compte si, in globo, une génération d'hommes a abandonné... la Foi !) ; d'autres, par contre, ne sont pas de nature spirituelle, ils sont au contraire foncièrement matériels, physiques, géographiques, ce sont des signes que j'oserai dire juifs, c'est-à-dire qu'ils sont perçus par les sens de tout homme, qu'il ait, ou bien non, la Foi, qu'il soit pie ou impie. Un petit chien sur le trottoir pourrait, s'il avait une conscience, se rendre compte s'ils sont actualisés ou non. C'est justement en faisant allusion à ces signes eschatologiques qui ne demandent que des yeux physiques pour savoir avec certitude s'ils sont, ou bien non, advenus en notre temps et notre monde, que Jésus donne l'ordre de... les voir : "Quand vous verrez ces signes, etc."
Alors, maintenant, attention, Rd Père de Blignières, faites bien attention à votre âme. La suite de mon propos va vous obliger à poser un acte de Foi très-important devant Dieu, pas devant votre serviteur qui vous écrit ces lignes et qui n'est rien. Vous allez pouvoir vous rendre compte vous-même, et Dieu également, par la réponse intérieure que vous allez faire, si vous faites hélas partie des pharisiens qui refusent agnostiquement de voir ce que leurs yeux voient (néo-pharisiens donc, dans notre fin des temps non plus, comme il y a 2 000 ans, messianique, mais eschatologique cette fois-ci), ou alors, ce que j'espère de tout cœur, si vous faites partie des humbles qui acceptent de passer sous les fourches caudines du Saint-Esprit, soumettant humblement votre esprit à Sa Parole quant à la fin des temps. Je vais en effet à présent vous mettre sous les yeux un signe eschatologique de la seconde catégorie, qui donc ne demande aucun criterium de Foi pour savoir s'il est advenu ou bien non, juste des yeux physiques pour voir, un signe eschatologique formellement advenu en notre temps, et en notre temps seulement, dont même Grosjean, l'innocent du village, serait coupable devant Dieu de n'en point prendre conscience. Faites bien attention donc, Rd Père de Blignières, à l'attitude que vous allez adopter quant à ce signe.
Il s'agit, justement, du signe juif. Les prophètes de l'Ancien-Testament sont unanimes à prophétiser un retour physique des juifs en terre géographique d'Israël à la fin des temps, de tous les temps historiques (en vue de leur conversion finale en corps de nation). Il y a évidemment un sens de la prophétie qui est historique, comme s'accomplissant sous Esdras lors du retour des juifs dans leur terre-patrie après l'exil de Babylone, il y a aussi bien entendu un sens spirituel à donner à la prophétie (comme signifiant la conversion finale du juif, selon la prophétie de Zacharie : "Ils regarderont vers Celui qu'ils ont transpercé"), MAIS il y a un troisième sens, purement eschatologique celui-là, d'un retour physique des juifs en terre géographique d'Israël comme signe topique de la fin des temps, troisième sens eschatologique qui achève le sens historique, incomplet sous Esdras. Même saint Jérôme, pourtant fort peu enclin à désenvelopper le sens eschatologique dans ses commentaires des prophètes, surtout quand ils sont à connotation millénariste, le consigne. Et Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans l'Évangile, ne fait que récapituler, en maître de doctrine qu'Il est, ce signe eschatologique juif, lorsqu'Il prophétise formellement en Luc XXI, 24 : "Jérusalem sera foulé aux pieds par les nations jusqu'à ce que le temps des nations soit accompli". En fait, Jésus récapitule sur Jérusalem, microcosme de tout Israël, la grande prophétie eschatologique du retour juif, signe topique de la fin des temps.
Or, si je tourne mes yeux vers Jérusalem, et je vous invite ici à le faire comme moi mon Rd Père, je vois, et tout le monde peut le voir, que Jérusalem n'est plus foulé au pieds par les nations, Jérusalem est foulé aux pieds, de nos jours, par les juifs, et par les seuls juifs, en leur nom et qualité de juif. Et de nos jours seulement, car une telle chose n'est jamais arrivée depuis la prophétie de Notre-Seigneur, il s'en faut extrêmement, dans aucune des générations historiques passées depuis 2 000 ans. Le langage parabolique employé par Notre-Seigneur : "foulé aux pieds", signifie en effet, en langue moderne : "occupation politique". Jérusalem est de nos jours complètement sous le pouvoir politique juif (même la mosquée d'Omar et l'important territoire du mont du Temple qui l'entoure, l'est ; les arabes musulmans ne la possèdent que par concession des juifs, après la guerre des 6 jours... concession qu'ils n'auraient d'ailleurs jamais dû leur faire, ils s'en mordent les doigts maintenant). Puisque Jérusalem n'est plus "foulé aux pieds" par les nations, mes yeux me montrent en effet indubitablement qu'elle l'est par les juifs, alors, le temps des nations est donc "accompli", autrement dit, nous sommes très-certainement, depuis l'accomplissement de ce signe eschatologique, dans la période de la fin des temps ; ce n'est pas seulement une possibilité, une thèse discutable, c'est, comme je l'ai expliqué plus haut en rappelant la valeur théologique formelle du signe eschatologique, une certitude de l'ordre de la Foi, de fide.
Tout signe eschatologique qui s'incarne sur cette terre a une naissance, une maturation, un achèvement final (la grande loi posée par Garrigou-Lagrange dans Les trois conversions, les trois voies, s'appliquent aussi très-bien aux signes eschatologiques). Ces trois étapes, car le signe eschatologique juif est parfaitement finalisé à l'heure où je vous écris mon Rd Père, sont on ne peut plus simplement discernables dans l'étude de l'incarnation dudit signe.
1917-1967-1980 sont les trois dates historiques qui voient respectivement la naissance, la croissance et l'achèvement complet de ce signe eschatologique formel qui, je le répète, oblige tout catholique à professer de Foi, de fide, qu'il vit la fin des temps aux jours d'annhuy, sous peine de pécher contre le Saint-Esprit.
2 Novembre 1917. C'est la Déclaration de l'anglais Balfour qui libère le territoire palestinien, en ce compris Jérusalem, de l'occupation ottomane vieille de quatre siècles exactement (1517), y concédant un "foyer national juif" (a jewish national home). À partir de 1917, le juif "foule aux pieds" Jérusalem en tant que juif, certes sous mandat anglais délivré par la SDN, l'ancêtre de l'ONU, ce n'est encore que la naissance du signe eschatologique, mais il le fait en sa qualité de juif. Et c'est bien cela qui commence à réaliser la prophétie eschatologique de Notre-Seigneur. 2 Novembre 1917. Vous ne manquerez pas de noter avec grande attention, mon Rd Père, que nous sommes là à quelques jours seulement du... 13 octobre 1917, l'apparition de Fatima, dont le sens profond est d'avertir les hommes qu'ils rentrent dans la période de la fin des temps, ce que montre très-évidemment, sauf pour ceux qui ont des yeux pour ne voir point, le grand miracle du soleil et de l'arc-en-ciel qui, soit dit en passant, commence à réaliser, lui aussi, un autre signe eschatologique, celui des "grands signes dans le ciel" (Lc XXI, 11). Petit à petit, les juifs vont de plus en plus occuper, politiquement contrôler, de 1917 jusqu'en 1967, la partie ouest de Jérusalem : par conséquent, à proportion même, ce ne sont plus "les nations" qui la foulent aux pieds.
La guerre des 6 jours en 1967 libère la partie est de Jérusalem, encore aux mains des jordaniens, jalon de croissance qui voit désormais TOUT Jérusalem être "foulé aux pieds" par les seuls juifs, est et ouest, et non plus seulement la partie ouest de Jérusalem, comme avant l'an 1967. Déjà à cette date, on peut dire que le signe eschatologique jérusalémite est absolument finalisé, achevé...
Mais j'en vois la finalisation définitive dans la presque incroyable déclaration de la Knesset, le parlement de l'État d'Israël, en 1980 : "Jérusalem est capitale ÉTERNELLE de l'État d'Israël". Cette déclaration, certainement inspirée par le Saint-Esprit aux juifs actuels, quand bien même ils ne sont pas convertis encore, mêle en effet la métaphysique à la politique d'une manière époustouflante : le qualificatif "éternel" n'a rien de politique, c'est une déclaration presque divine...! Pour bien en jauger, considérons qu'aucun autre pays du monde n'a déclaré dans un document officiel que sa capitale était... éternelle ! Et pourtant, pour ne prendre que cet exemple, si Paris n'était plus la capitale de la France, il est aisé de comprendre que la France ne serait plus la France ! Mais il n'est pas venu une seule seconde à l'esprit des députés du Parlement français de déclarer Paris capitale éternelle de la France, et pourtant, humainement parlant, ils y auraient été aussi fondés que les députés juifs le faisant pour Jérusalem... À partir de 1980 donc, le signe eschatologique juif est vraiment complètement et absolument réalisé, avec son message clair, sorti de la bouche infaillible de Jésus-Christ Notre-Seigneur : Jérusalem n'étant plus foulé d'aucune manière par les nations, nous sommes donc, en toute certitude, dans la période de la fin du temps des nations. Vous aurez peut-être remarqué que je ne tiens pas compte du jalon de la création de l'État d'Israël, en 1948. C'est parce qu'il ne regarde qu'indirectement, médiatement, Jérusalem. La prophétie de Notre-Seigneur en effet se focalise uniquement sur Jérusalem. Cependant, je l'ai dit, Jérusalem est comme le miroir microcosmique de tout Israël. Et c'est pourquoi les prophètes de Yahweh prophétisent dans l'Ancien-Testament le grand retour juif non pas seulement à Jérusalem mais dans tout Israël, comme signe topique de la fin des temps.
Je terminerai ma démonstration en disant que ce signe eschatologique est un signe majeur. Il dépasse en valeur d'autres signes eschatologiques (et c'est pourquoi, soit dit en passant, on ne peut que dénoncer la grande faute des Pères du concile de Trente de ne point l'avoir consigné, ... par antisémitisme ?, lorsqu'ils traitèrent des signes eschatologiques dans un décret, n'en retenant seulement que... trois). Saint Thomas More, ce grand humaniste de la Renaissance, cet érudit pétri de classicisme, écrit dans sa prison son "Dialogue du réconfort dans les tribulations" quelque court temps avant de subir son martyre, en 1534 ; il se pose la question, dans un passage de son livre, question assez ordinaire pour quelqu'un qui se sait condamné à une mort imminente, si son époque est celle de la fin du monde ou bien non ; et notre saint en instance de martyre, écrit tout simplement : "... mais il me semble que je n'aperçois pas certains de ces signes qui, d'après l'Écriture, viendront un long moment avant [la Parousie], entre autres le retour des juifs en Palestine, et l'expansion générale du christianisme". Le signe eschatologique juif est donc majeur, pour saint Thomas More, et vous n'aurez pas manqué de noter qu'il l'appuie sur l'autorité infaillible de la Sainte-Écriture. Or, saint Thomas More était un grand connaisseur des langues anciennes, singulièrement celles attachées à la Sainte-Écriture...
... Oh !, je connais bien sûr l'objection scolastico-allégorique qui prétend, mais hérétiquement, invalider la lecture littérale de la prophétie jérusalémite de Notre-Seigneur, que j'expose ici. Soit disant, selon cette dite objection, que la dite prophétie n'aurait seulement qu'un sens spirituel, à savoir la conversion finale des juifs à la fin des temps, et aucun sens littéral. Or bien, cette objection n'a strictement aucune valeur, pour deux raisons essentielles, l'une théologique l'autre exégétique, dont une seule suffirait à la dirimer radicalement (c'est même pire : elle est hérétique si elle ne veut voir dans la prophétie qu'un sens spirituel à l'exclusion de tous autres ; l'Église d'ailleurs n'a jamais professé cela, elle a tout simplement professé le sens spirituel de la prophétie jérusalémite de Notre-Seigneur en faisant silence sur tous les autres sens ; ce qui est bien sûr très-différent de ce que croient certains scolastiques de préférence antisémites, qui ont traduit indûment ce silence de l'Église sur le sens littéral de la prophétie jérusalémite par une condamnation qui n'existe nullement -- l'argumentum ex silentio est toujours très-difficile à manier par les esprits fanatiques et primaires...).
1/ Au niveau exégétique, il est strictement impossible de dire que la prophétie jérusalémite de Notre-Seigneur ne concerne qu'un sens spirituel. Cette prophétie jérusalémite de Notre-Seigneur, Lc XXI, v. 24 seconde partie, est en effet insérée dans les punitions qui vont tomber à bras raccourcis sur les juifs, suite à leur rejet déicide de Jésus, leur Christ-Messie, toutes rassemblées dans les v. 20 à 27 du ch. XXI de l'Évangile de saint Luc. Or, cesdits versets, qui précèdent et qui suivent immédiatement notre v. 24 seconde partie, qui donc se trouve au beau milieu d'iceux-là, ont TOUS trait à des prophéties physiques, matérielles, qui, TOUTES, sans exception, ont eu un accomplissement de même nature, c'est-à-dire non point du tout spirituel, mais tout ce qu'il y a de plus matériel, physique, au sens littéral, et même le plus cruellement littéral possible (châtiment des juifs par "le fil de l'épée", mise en captivité dans les nations des survivants, malédiction sur les femmes juives enceintes, etc.). Il est donc exégétiquement rigoureusement impossible, dans cet ensemble tout d'une pièce, de dire que le seul v. 24 seconde partie, qui, lui aussi, décrit premièrement un châtiment physique, géographique (= l'occupation de Jérusalem par des non-juifs), et la fin dudit châtiment, puisse n'avoir, dans la Bouche de son divin Auteur, qu'un sens spirituel.
D'autant plus que la sainte-Écriture le lie formellement, par la conjonction de coordination "ET" à la première partie dudit v. 24 (= "Ils [les juifs] seront emmenés captifs dans toutes les nations, ET Jérusalem sera foulée aux pieds, etc."), laquelle première partie, prophétisant une chose matérielle, a eu, lors de la chute de Jérusalem en l'an 70, un accomplissement tout ce qu'il y a de plus matériel, et donc a vu son sens littéral accompli, advenu. Il y a d'ailleurs, on le remarquera, un lien logique dans la pensée de Jésus lorsqu'Il décrit ce fait tout d'une pièce, qui a une cause (= les juifs seront physiquement soustraits de Jérusalem, puisqu'ils seront emmenés dans les nations) et un effet (= ils ne seront donc plus à Jérusalem, qui, bien sûr, subséquemment, sera foulée aux pieds par les nations). Or, puisque le début de cette prophétie jérusalémite de Notre-Seigneur a eu un accomplissement physique, matériel, géographique, dûment constaté et enregistré par l'Histoire, la suite et fin de ladite prophétie, qui est que le châtiment touchant la ville sainte juive, à savoir d'être aux mains des nations et non plus des juifs, finira quand le Temps desdites nations finira lui-même, ne peut bien sûr, elle aussi, qu'avoir un accomplissement D'ABORD physique, matériel, géographique, avant tout sens spirituel (qui certes existe, lui aussi, je vais en parler tout-de-suite). Or, puisque nous voyons les nations ne plus fouler Jérusalem de leurs pieds, les juifs l'occupant de nouveau librement en leur nom et qualité de juif, la foulant de leurs pieds pour reprendre la formulation de Jésus, alors cela veut dire que la dernière partie de la Prophétie jérusalémite est accomplie dans son sens premier, qui est matériel, physique, géographique, ce qui signifie formellement que la fin du Temps des nations est advenue.
"L'Écriture éclaire l'Écriture" : impossible de supposer que le seul v. 24 seconde partie puisse n'avoir qu'un sens spirituel alors que tous les autres versets de la grande prophétie de Notre-Seigneur touchant le châtiment des juifs consécutif au rejet déicide qu'ils feront de Sa personne, ont tous eu un accomplissement d'abord physique, au sens littéral le plus serré du texte. La conclusion est simple, sûre et formelle : le v. 24 seconde partie revêt D'ABORD un sens physique, matériel, géographique, avant tout autre sens, y compris celui spirituel, qu'il précède.
2/ Mais la seconde raison, théologique, invaliderait plus encore s'il était possible, ladite thèse spiritualiste agnostique qui nous occupe. En effet, loin que le sens littéral de la prophétie de Notre-Seigneur sur Jérusalem, à savoir un retour physique et géographique des juifs en terre d'Israël et à Jérusalem à la fin des temps, s'oppose au sens spirituel qu'elle contient, à savoir la Conversion finale des juifs à la fin des temps, ce sens littéral y est tout au contraire théologiquement ordonné de la manière la plus formelle, la plus nécessaire ! Le Saint-Esprit a prévu en effet, pour la fin des temps, le Retour des juifs dans "la terre que J'ai donnée à vos pères" (Jr XXX), afin de leur y donner la grâce de la Conversion finale en corps de nation. Supprimer le sens littéral de la prophétie jérusalémite de Notre-Seigneur, c'est donc, par le fait même supprimer son sens spirituel, et se positionner le plus radicalement qu'on peut contre la Conversion finale des juifs ! Zacharie en effet prophétise au pluriel : "Ils regarderont vers Celui qu'ils ont transpercé", et tous les glosateurs catholiques ont commenté cette prophétie en disant que ce "ils" signifiait les juifs in globo, en corps de nation. Or, même La Palice aurait pu le dire, il est nécessaire absolument d'être préalablement réuni en corps de nation pour pouvoir être converti... en corps de nation. Les juifs ne peuvent se convertir ensemble, ce qui est prophétisé, que s'ils se trouvent réunis ensemble. Et c'est précisément cela que nous annoncent les prophéties du grand retour des juifs en terre d'Israël à la fin des temps, une réunion physique des juifs dans leur nation, aux fins surnaturelles ultimes d'y être convertis. Le sens littéral entendu littéralement est théologiquement nécessaire au sens spirituel pur, contrairement à ce que la plupart des scolastiques ont prétendu lire dans ces prophéties eschatologiques, voulant ne voir qu'un sens spirituel, en cela hérétiquement beaucoup plus près des gnostiques qui ne croient pas au corps (sens littéral entendu littéralement), que des catholiques.
L'Écriture forme ici un tout harmonieux, exactement comme le corps et l'âme dans l'être humain, et attenter au corps de l'Écriture, c'est-à-dire à son sens littéral entendu littéralement, revient à supprimer son âme, son sens spirituel. Le Retour physique et géographique des juifs en terre d'Israël est le tout premier palier théologiquement nécessaire à leur Conversion finale. On serait tout-à-fait fondé à le baptiser : "Conversion du corps du juif", prélude nécessaire et rempli d'espérance de la conversion de son âme, proche donc, dès lors que cette "conversion du corps" est opérée ! Et c'est ainsi que le Saint-Esprit a ordonné les choses de la fin des temps. Supprimer les fondations terrestres de la maison, comme le font les scolastiques néo-pharisiens (et malheureusement ils sont foison dans tous les temps chrétiens et même parfois saints, depuis que les saints Jérôme et Augustin ont mis "à la mode" de ne voir dans les prophéties scripturaires qu'un sens spirituel, au IVème siècle), c'est donc faire s'écrouler la maison elle-même. Les juifs eux-mêmes, quoique non-encore convertis, ont grande conscience du caractère essentiellement spirituel du Retour cependant physique et géographique en terre d'Israël, d'une manière très-inspirée, car ils l'appellent l'Aliyah. Ce mot hébraïque, étymologiquement, signifie : ascension, élévation spirituelle. Et non point matérielle. Le Retour en terre d'Israël est donc moins conçu par le juif actuel comme quelque chose de matériel, physique, géographique, que comme spirituel ! Ce en quoi, on est obligé de noter que le juif non-converti est plus inspiré que le scolastique (qui se croit) catholique !
Éh bien voilà, Rd Père de Blignières. Vous êtes à présent en face d'une fort grave décision à prendre en votre âme et conscience : est-ce que je veux être catholique, ce qui inclut d'avoir à croire de Foi, de fide, que votre époque, la mienne, celle que la Providence divine nous a prédestinée à vivre, est celle de la fin des temps, car les signes eschatologiques sont formellement advenus, ou est-ce que je ne veux pas être catholique ? Ou est-ce que je veux seulement être catholique comme il me plaît de l'être, ce qui revient à dire que je ne veux pas être catholique ? À vous, bien sûr, la réponse. Et j'espère de tout cœur que, devant Dieu, vous ferez la bonne réponse.
Les signes eschatologiques sont interconnectés bien sûr : si l'un est advenu, alors les autres le sont également, pas forcément du reste au même degré, l'un pouvant être au stade deux, quand l'autre est déjà au stade trois, final, et un autre encore seulement au stade un, celui de sa naissance en ce monde. Or, comme nous venons de le voir, puisqu'on a la certitude formelle que le signe eschatologique juif est advenu, l'accomplissement de ce signe est en effet tellement évident que même un petit chien sur le trottoir pourrait s'en rendre compte s'il avait une conscience, alors, les autres ne peuvent que l'être également, à un quelconque stade. Je ne vais pas en faire la démonstration pour la douzaine d'entr'iceux-là, ce serait m'astreindre à écrire un livre (et ce livre a déjà été écrit), je vais simplement la faire pour l'un d'entre eux, à savoir le signe eschatologique de l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint, signe qui concerne l'Église au premier chef, donc censé vous toucher plus encore, en tant que prêtre du Seigneur. Ce qui vous permettra, je l'espère, de rectifier votre ecclésiologie mauvaise parce que historiciste, en cela qu'elle exclut que "la crise de l'Église" actuelle soit de nature essentiellement apocalyptique, eschatologique, vraiment la "der des der".
Par exemple, voir de l'hérésie dans le Magistère de l'Église noté d'infaillibilité. Cela, c'est de l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint.
Or, on la voit de visu, des yeux de la Foi cette fois-ci et non des yeux naturels, cette abomination de la désolation, formellement actualisée dans le Lieu-Saint c'est-à-dire dans l'Église, par le concile Vatican II. On la voit très-notamment actualisée, sans discussion possible, dans le décret hérétique de la Liberté religieuse.
Vous récusez cela, vous mettant derrière l'illusoire "herméneutique de continuité" du pape Benoît XVI, qui n'est qu'un vœu pieux, mais il faudra bien y venir, c'est-à-dire, au fait, revenir à votre premier positionnement, celui des années 1985...
Pour mieux frapper votre esprit, je ne discuterai pas ici de la théorie hérétique voire même apostate du § 2, définitionnel, dudit décret (je l'ai fait en long et en large ici : https://eglise-la-crise.fr/index.php/fr/13-la-passion-de-l-eglise/10-refutation-de-la-these-des-rallies), mais je mettrai en évidence et dénoncerai l'aspect pratique et abominablement concret du § 5, application de la Liberté religieuse aux familles, que les Pères de Vatican II font dériver très-immédiatement de la doctrine qu'ils osent professer dans ce § 2 fondateur. Tant il est vrai qu'"il n'y a rien de plus pratique qu'un principe" (Mgr Duchesne), qu'il soit bon ou mauvais hélas. Je l'avais déjà fait, d'ailleurs, dans un courriel des années passées à vous envoyé, mais vous n'y avez fait aucune réponse... Voici donc les conséquences pratiques du § 2 de la Liberté religieuse, telles que les Pères de Vatican II les professent eux-mêmes mot à mot : "À chaque famille, en tant que société jouissant d'un droit propre et primordial, appartient le droit d'organiser librement la vie religieuse du foyer sous la direction des parents. À ceux-ci revient le droit de décider, dans la ligne de leur propre conviction religieuse, la formation religieuse à donner à leurs enfants. C'est pourquoi le pouvoir civil doit reconnaître aux parents le droit de choisir en toute liberté, les écoles et autres moyens d'éducation (...). En outre les droits des parents se trouvent violés lorsque les enfants sont contraints de fréquenter des cours scolaires ne répondant pas à la conviction religieuse de leurs parents" (DHP § 5).
Ce prétendu droit général pratique appliqué à l'universalité des familles, qui est dérivé très-immédiatement du droit général théorique du § 2, est complètement hérétique. C'est ce qui ressort par exemple fort clairement de l'enseignement de saint Thomas d'Aquin, dans deux passages de sa Somme. Il commence par établir un distinguo fort important, dont les Pères de Vatican II n'ont tenu aucun compte, à savoir si l'enfant a l'âge de raison, canoniquement sept ans, ou s'il ne l'a pas ; ce n'est seulement que si l'enfant n'a pas l'âge de raison qu'alors saint Thomas fait prédominer le droit naturel des parents au-dessus du droit de Dieu de mettre l'enfant dans la voie du salut (et c'est pourquoi il interdit qu'on baptise de force les enfants juifs n'ayant pas l'âge de raison, par exemple) ; mais dès que l'enfant a passé ses sept ans, et que donc il commence à être scolarisé, saint Thomas s'empresse de faire à nouveau prédominer le droit de Dieu, qui consiste dans le devoir formel pour tous parents, qu'ils soient catholiques ou bien non, à mettre tout enfant dans la voie du salut, sur le droit naturel des parents. Dès que l'enfant a passé l'âge de sept ans, il n'y a plus AUCUN DROIT pour les parents non-catholiques d'éduquer leurs enfants, ... ô abomination !, "selon leurs propres convictions religieuses" fausses... comme ont osé l'enseigner très-hérétiquement les Pères de Vatican II. Voyez mon article exposant l'enseignement de saint Thomas sur ce sujet, au lien suivant : http://www.eglise-la-crise.fr/index.php/component/joomblog/post/non-saint-thomas-d-aquin-n-est-pas-pour-la-tres-heretique-liberte-religieuse?Itemid=483.
Il y a en ce moment un procès à Londres très-intéressant. Des "médecins" musulmans pratiquant l'abominable excision sexuelle des fillettes nées pour leur malheur dans des foyers musulmans, comparaissent devant un tribunal anglais. En effet, la loi anglaise interdit l'excision sexuelle. Savez-vous, mon Rd Père, quelle ligne de défense ont choisi les avocats de ces ignobles individus ? La Liberté religieuse, inscrite dans la déclaration des droits de l'homme, tout simplement. Et ils ont parfaitement raison de le faire. À leur place, je joindrai en plus DHP § 5 à la plaidoirie, pour faire encore plus poids, DHP § 5 qui est une parfaite décalcomanie des droits de l'homme en la matière, ils seraient encore plus sûrs de triompher, dans ce monde d'iniquité absolue ! Je n'ai pas connaissance du résultat du procès, mais, en droit, les avocats de ces infâmes exciseurs ne peuvent, logiquement, que gagner. Car ne nous y trompons pas, comme votre confrère le P. de Saint-Laumer l'a fait dans un de ses articles sur la question, voulant croire que DHP limite le droit des parents non-catholiques à l'éducation des enfants en y excluant les abus, l'excision sexuelle des fillettes musulmanes n'est pas du tout un abus pour le musulman, c'est l'application des plus légitimes de la religion du Coran, qui professe que la femme est seulement un complément de l'homme, il peut donc tout-à-fait la mutiler pour son plaisir... L'excision sexuelle des fillettes rentre dans l'éducation normale selon le Coran, ce n'est nullement un abus.
Ce prétendu droit d'éduquer ses enfants ayant passé l'âge de raison "selon ses propres convictions religieuses", universellement appliqué par les Pères de Vatican II à tout parent, qu'il professe ou bien non la vraie Religion, réalise donc pour sa part, de manière très-évidente aux yeux de la Foi, et j'espère, Rd Père de Blignières, que vous vous en rendrez enfin compte, le signe eschatologique de l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint. Il y a d'ailleurs deux Lieux-Saints souillés, ici, dans DHP § 5. D'abord, celui de l'Église, qui enregistre par le décret de la Liberté religieuse, une hérésie à caractère formel dans son enseignement universel et ordinaire, de soi toujours infaillible ; ensuite, le Lieu-Saint souillé par l'abomination de la désolation de la Liberté religieuse, est aussi l'âme de tout enfant né pour son malheur dans un foyer idolâtre non-catholique.
... Alors, c'est quoi, "l'aujourd'hui de l'Église", Rd Père de Blignières ? C'est qu'elle vit la fin des temps, parce que les signes eschatologiques sont très-sûrement advenus en ce monde dans notre génération d'hommes, et dans celle-ci seulement. Votre devoir de prêtre est donc d'en prendre conscience et de révéler publiquement que l'Épouse du Christ vit sa Passion, qu'elle est véritablement "faite péché pour notre salut" et dans "la si grande contradiction" annoncée par saint Paul comme devant être les caractères principaux de l'économie de la Passion, qu'elle vit "sous la puissances des ténèbres".
Pour cela, vous avez le devoir de dénoncer publiquement, pour en rester là, le caractère hérétique formel de la Liberté religieuse. Et, ce faisant, vous vivrez vraiment de la vie de l'Église, vous comprendrez vraiment ce que signifie le fait de vivre la fin des temps, de vivre donc au pied de la croix où est pendue cette fois-ci, non plus le Christ, mais son Épouse, l'Église, et vous rentrerez par la souffrance sanctifiante dans la Compassion de l'Église mourante. Je doute fort que Mgr Scherer vous suive là-dessus, mais pourquoi désespérer ?!
Vous n'étiez pas très-loin de la vérité vraie de "la crise de l'Église" dans les années 1985, dans votre premier positionnement avec le P. Guérard des Lauriers : 1/ vous dénonciez le caractère hérétique formel de la Liberté religieuse, 2/ en y adjoignant hélas, comme une subséquence théologique qu'à l'époque vous croyiez obligée, le sédévacantisme, plus exactement dit un sédévacantisme mitigé à la guérardienne. Or, il y avait juste à supprimer la déduction sédévacantiste que vous faisiez, pour être dans le vrai du vrai et toucher par-là même immédiatement à "LA PASSION DE L'ÉGLISE", ce que j'ai déjà dit au Père de Saint-Laumer dans un courriel il y a quelques années : 1/ Le Magistère ecclésial et pontifical est, depuis Vatican II, entaché d'hérésie à caractère formel (non, il ne fallait pas changer sur cela...) ; 2/ Le pape Paul VI qui l'a promulgué était parfaitement légitime, et les papes post-vaticandeux qui l'ont suivi, également, bien évidemment. Ce qui signifie donc, même La Palice aurait pu le dire, que l'Église, depuis lors, vit dans... "la si grande contradiction" inhérente à l'économie de la Passion.
Il y a deux sorte de contradictions qui peuvent exister, l'une, formelle, l'autre, simplement matérielle. Si l'Église était depuis Vatican II dans la contradiction formelle, c'est-à-dire si, par l'organe d'un pape parfaitement légitime agissant dans un concile œcuménique in Persona Ecclesiae, elle avait promulgué l'hérésie magistériellement avec advertance, en pleine connaissance que la Liberté religieuse par exemple était une hérésie, alors, nous serions certes en présence d'une contradiction formelle, et... "les portes de l'enfer auraient prévalu contre l'Église" ; la Foi serait vaine, Dieu et son Christ étant de leur côté de purs imposteurs. Mais si les Pères de Vatican II ont promulgué l'hérésie de la Liberté religieuse en toute inadvertance de son caractère hérétique formel, la prenant, certes à grand'tort, pour un désenveloppement orthodoxe du Dogme, un "progrès", une avancée doctrinale dûe à la maturation spirituelle-politique-sociologique des peuples s'épanouissant dans "l'humanisme intégral" à la Maritain, comme s'en sont malsainement illuminés les papes modernes depuis moult lustres (ainsi qu'il résulte notamment de la lecture des Noëls 1939-45 de Pie XII, de Pacem in Terris de Jean XXIII, de Populorum progressio de Paul VI, de "la civilisation de l'amour" de Jean-Paul II, entre autres nombreux documents pontificaux à la doctrine pseudo-millénariste hétérodoxe hélas !), alors, nous ne sommes plus qu'en présence d'une contradiction simplement matérielle. Qui est synonyme de crucifixion. Loin d'être une défaite de l'Église, c'est au contraire le sommet de la victoire, puisque par-là même, l'Épouse du Christ est mise dans l'économie de la Passion, laquelle est "cette Heure pour laquelle Je suis venue", c'est-à-dire... pour vaincre. Nous sommes donc à cette Heure-là, où l'Épouse du Christ est en train, dans un déchirement d'entrailles inouï, de devenir co-Rédemptrice.
Il est fort important de vivre cette spiritualité authentique de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", sinon, ne vivant pas ce que "l'Esprit dit à l'Église", alors, on ne peut manquer de sectariser sa Foi, la manière de la vivre, car on s'invente une pseudo-vie d'Église que la grâce ne soutient pas, et donc, on est obligé, pour la vivre, de le faire avec ses propres forces humaines. C'est ce qu'ont fait les zélotes au temps du Christ. Cela devient donc une pseudo-vie d'Église sectarisée, tenue à bout de bras en l'air avec des forces humaines qui ne sont plus ordonnées à la Charité de Dieu. On pourrait dire, en forçant quelque peu le trait, que cela devient une vie d'Église pélagienne, fasciste, qui s'appuie sur ses propres forces humaines. André Frossard avait dit un jour à Jean-Paul II, parlant des tradis : "Ils veulent faire la Volonté de Dieu contre la Volonté de Dieu !" La Volonté de Dieu, c'est que l'Église vit la Passion ; il ne s'agit donc pas de tenir bon dans l'attente d'une renaissance de nature historique de l'Église qui n'aura pas lieu, il s'agit de tenir bon dans l'attente de la mort de l'Église qui aura lieu, puis, après cette mort, tenir bon "jusqu'à ce que Je vienne" : "Tiens ferme ce que tu as reçu, jusqu'à ce que Je vienne" (Apoc VI) Étant donné que vous vivez l'Église actuelle en vous abstrayant de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", je ne suis donc pas étonné de trouver des mœurs ecclésiales complètement sectarisées dans l'abbatiale, au niveau de l'organisation liturgique musicale par exemple (les PP. Bernard & Henri savent très-bien ce que je veux dire...).
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucun bien parmi les tradis, Dieu merci. J'avais par exemple à côté de moi une femme entre deux âges, dans cette messe solennelle d'anniversaire de La Roë, venue visiblement des églises modernes. Elle avait ingénument pris avec elle pour assister à la messe, un manuel... des paroisses modernes. Elle a vite compris qu'elle ne pouvait pas suivre notre messe tradi avec ! Mais j'ai remarqué sa grande attention, au sermon notamment, et son grand respect de la cérémonie. Elle en a sûrement retiré quelque chose...
Je terminerai en citant Léon Bloy, qui m'a beaucoup appris : "La pitié que j'éprouve pour mes contemporains ne peut éteindre en moi la colère que je ressens envers eux, parce qu'elle est fille d'un pressentiment infini". Ce pressentiment infini du prophète, car Léon Bloy était le plus grand des petits prophètes de notre temps moderne, était : LE REFUS DE LA CROIX, LE REFUS DE LA PASSION. Le refus de la Passion allume la colère dans l'âme du vrai prophète.
Au niveau ecclésial, vous êtes pour l'instant, mon Rd Père, avec les onze Apôtres qui fuient la Passion du Christ. Or, il y a pour votre âme un danger mortel, puisque l'un d'entre eux, Judas, a failli dans la Foi pour refuser l'économie de la Passion, y engageant son propre salut. Il y a donc danger certain de possible damnation pour celui qui refuse la Passion, lorsqu'elle doit être vécue. Quant à moi, je trouve préférable de suivre le seul Apôtre sur douze qui a accepté la Passion, saint Jean, et demeurer avec lui au pied de la croix, malgré mon indignité, jusqu'à ce que mort s'ensuive ; pour mieux dire les choses, je n'en ai que peu de mérite, car le Bon Dieu m'a mené là sans possibilité pour moi de n'y point aller...
Il me semble bon de rappeler que le refus de la Passion attire la plus grande condamnation de la part de Jésus sur ceux qui s'en rendent coupables, que même les pharisiens n'ont pas entendu. Jésus ne les a pas traités de "Satan", en effet, lorsqu'Il condamne leur attitude, Il les traite de "sépulcres blanchis", de "race de vipères", etc., ce sont des accusations fort graves, cinglantes, mais moins que de traiter quelqu'un de "Satan". Mais Jésus traite Simon-Pierre de "Satan", lorsqu'il ose Lui faire reproche d'annoncer sa prochaine Passion... Il n'y a pas d'anathème plus grand dans tout l'Évangile !! C'est à méditer.
Votre croix à vous est d'intégrer ou plutôt convertir votre spiritualité à "LA PASSION DE L'ÉGLISE", et pour cela, vous avez le devoir devant Dieu de dénoncer publiquement, à votre place de prêtre et de supérieur de communauté, le caractère hérétique formel de la Liberté religieuse. Ce sera une très-grande croix pour vous, étant donné votre parcours, c'est évident !!! Mais voilà où se situe votre devoir pour vivre la vraie spiritualité de notre temps ecclésial, vivre "l'aujourd'hui de l'Église" que j'évoquais au début de mon épître. Et quant à moi, ma croix consiste à supporter dans la vertu d'impatience mes prêtres, ceux que la Providence a mis sur ma route, qui ne font pas encore cet effort de Foi essentiel.
Sur des choses aussi graves que le contenu de ce courriel, il faut, dans un premier temps du moins, de la discrétion. C'est pourquoi je n'adresse ce courriel qu'à vous seul, mon Rd Père, ainsi qu'aux prêtres mis en copie dans l'adresse de ce courriel. Après réflexions, j'y inclus même le P. Bernard, quoique le sachant en faiblesse en ce moment, car après tout, cela pourra lui faire du bien de voir le fond des choses, c'est de tout cœur que je le souhaite pour son âme ! Il y a eu d'autres prêtres de Chémeré que les PP. Bernard & Henri, dans cette messe anniversaire de La Roë ; je ne les connais pas, encore moins leur adresse courriel, sinon je leur aurai envoyé en copie mon présent message.
Voilà, Révérend Père de Blignières. J'ai mis du temps à rédiger cette épître, écrite par petits morceaux, plus encore à me décider à vous l'envoyer ; pour parler clair, je me la suis arrachée des entrailles, car je fais là du travail de vrai prophète. Quand un laïc, en effet, doit convertir son supérieur dans l'ordre ecclésial, un prêtre, il n'est plus un laïc, il est un prophète (rien à voir avec du travail de faux-prophète, par exemple feu Dom Gérard du Barroux, qui prêchait dans son livre : Demain, la chrétienté ; ben non, demain, ce qui nous attend, c'est pas la chrétienté... d'hier !, demain, c'est la mort de l'Église in concreto duro ; et après-demain, c'est la résurrection eschatologique de l'Église dans une économie nouvelle et supérieure de salut qui ne sera plus celle du temps des nations, et qu'il est extrêmement catholique de baptiser Millenium). Ce n'est pas forcément un rôle qu'il aime.
J'avoue, pardon mon Dieu, pardon pour cette saillie d'humeur, de paresse et de coupable retour sur moi-même, que j'aime beaucoup mieux, à l'église,
Dormir dans les bancs à l'ombre du Seigneur.
Votre serviteur très-respectueux,
En la fête de sainte Thérèse d'Avila,
ce 15 Octobre 2017.
Vincent Morlier