À une arracheuse de dent
qui ne trouvera dans ces lignes
aucun mensonge…
 
 
 Preambulum
 
        Voici un article qui me concerne personnellement. Mais, par extension, il concerne également tous les chrétiens de nos jours qui, bon gré mal gré, sont absolument obligés, comme tout un chacun, de frayer avec les institutions démocratiques athées actuelles, lesquelles, prenons-en bien conscience, nous obligent peu ou prou à ne pas vivre notre vie sociale en chrétien, bien au contraire, à vivre socialement au rebours et même carrément contre notre Foi.
           
        Personne de mes lecteurs n'en sera surpris : aux temps affreux et terribles qui sont les nôtres, où la Vérité vraie n'intéresse quasi plus personne, mes revenus d'écrivain catholique que Dieu a consacré à la Vérité sans mélange (et qui, subséquemment, s'y est consacré usque ad mortem), sont si faibles, que j'ai été dans l'obligation de me mettre sous le régime de la Couverture Maladie Universelle (CMU). Devant me faire soigner les dents, je me suis soudain senti moralement coincé entre deux portes, violemment pris en porte-à-faux avec ce système de solidarité anonyme où l'humain digne et responsable, qu'il soit d'ailleurs le soignant ou le soigné, n'existe plus : impossible, en effet, quant au soigné qui bénéficie de la CMU, de remercier qui que ce soit pour ces soins médicaux gratuits qu'il reçoit, puisque tout ce qui est octroyé au patient, qui n'est qu'un n° de sécurité sociale, l'est à titre d'une solidarité nationale anonyme et impersonnelle... Or, la Foi et ma dignité humaine me font un devoir fondamental de remercier personnellement lorsque je reçois un don.
           
        En ayant tout-à-fait marre d'avoir toujours à vivre ma Foi et ma dignité humaine au fond de ma poche avec le mouchoir par-dessus, soigneusement cachées et occultées, j'ai, pour une fois, une rarissime fois, car il est certes fort impossible au chrétien de nos jours d'en faire plus sans risquer les pires sévices de la société libérale dans laquelle il vit, voulu porter le témoignage de la Foi au dentiste qui me soigne en tâchant de réveiller en elle, c'est une femme, de salutaires réflexions... Je lui ai donc écrit une lettre, celle que vous allez lire ci-dessous, et la lui ai remise lors d'un rendez-vous. Inutile de vous dire, ô lecteur chrétien qui me lisez, que le personnel soignant du collectif abstrait qui me soigne, n'y a... rien de rien compris sauf que c'était du négatif cassant l'ambiance, ce qu'il m'a signifié, au rendez-vous dentaire suivant la remise de ma lettre, par un visage très-fermé et réprobateur, un silence de mort, me prenant sûrement, soit pour un fou qui ne suit pas son traitement soit pour un terroriste intellectuel extrêmement dangereux, et plus certainement encore, pour... les deux à la fois !!
 
 
        À une arracheuse de dent qui ne trouvera dans ces lignes aucune mensonge,
           
        Voici la question. Qui remercier pour ces soins dentaires gratuits dont j’ai bénéficié ?
           
        En effet, il est de la dignité essentielle de l’être humain de remercier lorsqu’il a reçu un don. Le "lien social", définitionnellement, c’est le don et la reconnaissance du don. Les deux, mis en œuvre ensemble, et surtout pas l’un sans l’autre, permettent la circulation du courant social qui réchauffe, épanouit et fait vivre les humains.
           
        Supposez par exemple qu’on empêcherait quelqu’un à qui l’on fait un don, de remercier, éh bien, on le réduirait en esclavage, on attenterait gravement à son intégrité morale personnelle, on l’obligerait à vivre dans l’indignité, et, dans son cœur, on craquerait l’allumette de la haine au lieu de l’amour.
           
        Or, comme nous l’allons voir ensemble ô arracheuse de dent, TOUTE SOCIÉTÉ DÉMOCRATIQUE OBLIGE L’HOMME À VIVRE DANS L’INDIGNITÉ SOCIALE DU NON-REMERCIEMENT. C’est du reste l’une des raisons majeures pour laquelle, dans nos sociétés modernes, on n’arrête pas de parler tout azimut de la dignité de l’homme, des droits de l’homme, etc. : précisément… parce qu’on ne les vit pas, parce qu’on ne vit pas dans la dignité. Car on ne parle jamais tant d’une chose que lorsqu’on ne la possède pas et qu’on devrait la posséder ; cela obsède et on tache de s’en délivrer par la logorrhée, le matraquage verbal, comme pour exorciser le fait de ne pas la vivre. Dans l’Ancien-Régime, avant la Révolution de 1789, on ne parlait pas de dignité humaine, on la vivait, ce qui se faisait de personne à personne, et le fait de la vivre, au moins dans le principe admis (car il y eut certes beaucoup d’imperfections), rendait inutile d’en gloser, d'en bavasser, en répandant à tout vent d’inutiles coassements de grenouilles vaines, comme les médias nous en infestent et infectent journellement de manière vomitive. Comme disait le prince de Talleyrand-Périgord, un noble qui avait vécu à égale partie les deux périodes, avant et après la Révolution, et qui savait de quoi il parlait quoiqu’ayant tourné révolutionnaire : "Celui qui n’a pas connu l’Ancien-Régime, ne sait pas ce que c’est que la douceur de vivre".
           
        Revenons à la question du jour. Dans le cadre de notre société démocratique, qui dois-je remercier pour ces soins dentaires gratuits, comme il est de mon devoir de le faire ?
           
        Vous ? C’est tout-à-fait hors de question, malgré la fort grande envie naturelle que j’en éprouve en tant qu’être humain recevant des bons soins d’un autre être humain. Car bien entendu, ce n’est pas vous qui m’offrez vous-même personnellement la gratuité de ces soins dentaires. Au vrai, dans mon cas, la Démocratie ne vous considère pas comme une personne humaine responsable, elle vous donne uniquement le rôle d’être un rouage impersonnel du système, ne vous déléguant en effet nullement la mission de la représenter pour recueillir mes remerciements (remerciements qui seraient du reste parfaitement hypocrites puisque, par définition, la Démocratie c’est tout le monde, et donc, en vous remerciant, je… me remercierai moi-même). En outre, vous êtes payée par la Sécu, et on ne remercie pas quelqu’un qui est payé : il a reçu sa récompense. Pour toutes ces raisons, je ne peux donc pas vous remercier, le système démocratique tel qu’il est bâti M’EN EMPÊCHE (c’est d’ailleurs une très, très-grande violence que me fait là la Démocratie, en m’empêchant de remercier mon interlocuteur direct).
           
        Le problème, donc, vous très-anormalement exclue de mon devoir de remerciements (qu’il est contre-nature, n’est-ce pas, de ne pouvoir remercier celui qui est le maître d’œuvre principal des bons soins octroyés !), reste furieusement entier : qui dois-je bien remercier pour vivre dignement ma condition d’être social ? Pour être un acteur positif du lien social et non point négatif, comme il y en a déjà beaucoup trop ?
           
        La Sécu ? L’État ? C’est en effet eux qui vont vous allouer vos honoraires pour votre prestation de services, comme je le disais que dessus. Donc, cogitai-je un court instant, c’est eux que je dois remercier. Malheureusement, c’est formellement impossible pour deux raisons dont une seule suffirait à dirimer l’hypothèse. 1/ La Sécu et l’État ne sont que des entités juridiques abstraites. Or, un être humain ne peut pas remercier un collectif abstrait, c’est métaphysiquement impossible, il ne peut remercier qu'un autre être humain, comme lui. 2/ Et puis, et surtout, et même si la chose était possible, on ne remercie pas un simple gestionnaire. Or, la Sécu et l’État ne sont rien d’autre que des gestionnaires, des administrateurs du "bien commun" dont j’ai bénéficié pour ma petite part, ils n’en sont pas les génésiaques créateurs. On ne remercie pas des intermédiaires, sauf à leur demander de transmettre ces remerciements à qui de droit, c’est-à-dire à celui qui a créé le "bien commun"… lequel, précisément, fait l’objet de l’enquête serrée que je mène. C’est rapé-raté donc, du côté de la Sécu et de l'État.
           
        … Avouez que la question devient angoissante. Plus la quête se poursuit, et plus je me retrouve devant un grand trou noir, un abîme infernal, une nébuleuse inconnaissable…! En se triturant la cervelle, on peut encore invoquer le fameux peuple. Ah oui, oui, le peuple souverain cher à la Démocratie, dont l’État et la Sécu, donc, ne sont que mandataires. Et puis, c’est de la matière vive cette fois-ci, et non plus un collectif abstrait. Bien, je devrais donc faire mes remerciements au ci-devant peuple souverain, c’est lui le juridique mandant, lui la cause première du "bien commun", à lui tout honneur et toute gloire, et surtout… tout remerciement (je me vois déjà, au sortir du cabinet dentaire, accoster le premier quidam rencontré sur le trottoir et le congratuler avec effusion : "Ah !, merci, merci, merci infiniment mon ami, pour ces soins dentaires gratuits que VOUS m’avez si généreusement accordés !"). Mais, réflexion rapidement faite, je ne peux pas plus remercier le peuple souverain que l’État ou la Sécu. Et pour la même raison fondamentale, à savoir qu’il n’est pas plus le CRÉATEUR du "bien commun" que l’État ou la Sécu ne le sont. S’il n’en est pas le gestionnaire puisqu’il a délégué cette tâche à l’État ou la Sécu, le peuple, quant à lui, n’est qu’un usager, il ne fait pas plus qu’USER, exploiter, mettre en valeur, la matière du "bien commun", il ne le crée nullement. C’est justement là que se situe le MENSONGE DÉMOCRATIQUE, à savoir d’attribuer la cause première au peuple souverain.
           
        Rassurez-vous, nous approchons du nœud gordien à dénouer. Cela va se faire très-simplement, très-doucement, très-rapidement. Je viens d’écrire que le peuple auquel on prétend tout rapporter ne fait en vérité qu’user d’un don, le mettre en valeur, mais qu’il ne le crée nullement. Or, dans la société démocratique des "droits de l’homme", il appert qu’on se trompe bougrement et qu’on trompe son semblable en faisant systématiquement l’impasse sur ce créateur, cette cause première, du "bien commun" : on va fallacieusement et perversement l’amalgamer avec l’usager voire le gestionnaire, et ce, pour le plus grand malheur des hommes. Le premier fondement métaphysique des sociétés démocratiques est en effet que tout doit être rapporté à l’homme : tout, stricto sensu, doit tourner et retourner dans une phénoménologie humaine qui fonctionne exclusivement sur elle-même, par elle-même, en elle-même, avec elle-même, formidablement enclavée dans une pseudo-liturgie anthropocentrique, sans clef à la serrure, jusqu’à étouffement douloureux, suffocation définitive, pour le très-peu qu’on respire sa vie par le haut et non par le bas. Mais la question inévitable, inéluctable, ne peut manquer d’être posée : pour autant qu’on a démocratiquement décidé que tout doit être rapporté à l’homme, individuel ou collectif (= nation), tout PEUT-il, sans tricher avec le Réel, être rapporté à l’homme ? En l’occurrence, le "bien commun" peut-il être rapporté à l’homme comme cause première ?
           
        Prenons le cas d’un paysan qui, dans l’année en cours, a décidé d’ensemencer du blé dans son champ. Sa récolte, à terme, va contribuer à la formation du "bien commun" par l’impôt qui en sera tiré, cet impôt qui va aboutir à la gratuité de mes soins dentaires. Mais ce blé transmué en impôt, est-ce l’homme qui le crée ? Hélas ! On a pris l’habitude, dans les sociétés démocratiques, de se tromper mutuellement copieusement les uns les autres, par des formules du genre : "Cette année, Marcel l'agriculteur a fait pousser du blé dans son champ". Et TOUT LE MONDE, à commencer par vous j’en suis sûr, va prendre cette affirmation au premier degré. C’est-à-dire que, au premier abordage de la phrase, on va vraiment conscientiser, parce qu’on a pris le mauvais pli de raisonner exclusivement en terme d’homme-matière, en terme d’économie comptable, en terme de produit, qu’effectivement c’est le paysan qui fait pousser le blé dans son champ ; dans notre tête polluée, obstruée, par les "droits de l’homme", tout tourne, avant même d’y réfléchir, dans une sphère humaine qui prétend s’autocréer et vivre par elle-même. Comme si la puissance de vie résidait DANS l’homme. C’est là que se situe le terrible MENSONGE qui tue l’âme humaine. Réfléchissez en effet à la susdite formule qui veut que le paysan fait pousser du blé dans son champ. Si vous allez enquêter auprès de Marcel l'agriculteur, il vous dira, en écarquillant les yeux : "Ben non, c’est pas moi qui fais pousser la semence, je l'ai simplement chu à bas, et elle a poussé".
           
        L’enquête contradictoire avance, n’est-il pas ? Notre brave paysan vient de nous affirmer que ce n’est pas lui qui fait pousser la semence de blé, laquelle va produire cent pour un, et, multipliée par toutes ses consœurs, cousines et parentèles, je veux dire tout ce qui peut donner du fruit dans la nature et dans tous les domaines de l’activité humaine, va donner le Produit National Brut, le PNB. En vérité, cela semble tellement évident que ce n’est pas le paysan qui fait pousser le blé dans son champ… maintenant qu’on réfléchit un peu à la formule (= et que donc l’impôt qui en est tiré, formateur du "bien commun", n’est pas créé par l’homme) ! Mais avant d’y réfléchir, était-ce si évident ? On a tellement l’esprit déformé par l’humanisme intégral ambiant, démocratiquement imposé…! Même chose, plus démonstratif encore, avec la très-choquante formule : "on a fait un enfant". Tuediable, rien que ça ! Personnellement, mais détrompez-moi si je m’abuse, je ne connais pas un seul père qui a fabriqué son spermatozoïde conquérant dans une éprouvette, et ce n’est pas non plus sa femme qui le lui a fabriqué…!
           
        Alors, la question, qui s’affine, se précise, devient la suivante : QUI fait pousser la semence dans le champ du paysan, QUI donne la puissance de vie qui fait germer, c’est-à-dire, au bout de la chaîne sociale, QUI crée le "bien commun", et, pour en rester à mon problème, QUI a créé la gratuité de mes soins dentaires ? Là, morsangbleu, je commence à être drôlement intéressé, parce que je sais que c’est CELUI-LÀ que je vais devoir remercier au premier chef et qu’enfin, enfin, mon âme va pouvoir se libérer en accomplissant son devoir social de remerciement du don, et que ce remerciement couplé au don lui-même va générer en elle l’amour, moteur spirituel premier de l’être humain.
           
        Deux typologies de réponses à la question posée se bousculent au portillon :
           
        1/ Celle du gnostique illuminé qui s’imagine que le monde s’est autocréé, et qu’il continue de le faire, et que c’est éternel. Sa réponse, à lui, donc, gnostique, c’est que ladite "puissance de vie" qu’on a discernée être la cause première du "bien commun", est créée par le monde lui-même, autrement dit que le monde la possède de manière immanentiste, de soi, ex se (je devrais donc remercier… le monde). En vérité, celui-là est ou bien fou ou bien il pèche gravement contre le Saint-Esprit, c’est-à-dire contre le bon sens et l’évidence des choses. Même Voltaire, qui n’était pas précisément un homme pieux (c’est parler par antiphrase), avait écrit : "Je ne conçois pas d’horloge sans horloger". Cette affirmation voltairienne d’ailleurs, notez-le bien, n’est même pas un raisonnement : c’est juste un fait constaté. Et, sous peine de folie, on n’argumente pas contre un fait, contra factum non argumentum comme disent les scolastiques.
           
         Mettez en effet un Airbus A 380 en pièces détachées dans un hangar à soufflerie, actionnez la soufflerie, et revenez dans cent milliards d’années. Y a-t-il une seule possibilité pour que vous retrouviez ledit Airbus A 380 assemblé et en état de marche ? Poser la question, c’est y répondre. Or, qu’est-ce que la complexité d’un Airbus A 380 à assembler par rapport à l’extraordinaire planète bleue à créer harmonieusement, qui frappe de stupeur et d’émerveillement les astronautes quand ils la contemplent du haut des cieux, tellement elle est belle (et, contrairement à l’Airbus, la planète bleue n’est pas à créer une seule fois, fixiste, au début de tous les Temps, mais elle se crée tous les jours, que dis-je, chaque seconde qui passe, car prenez bien conscience, ô arracheuse de dent, que la création du monde, c’est une création PERMANENTE parce que c’est de la vie à l’état pur et non de la matière morte, et elle s’opère formellement au moment où j’écris ces lignes et, de nouveau, à celui, différent, où vous les lirez !) ? Qu’est-ce que le hangar à soufflerie par rapport aux milliards de lois physiques qui se contrebousculent dans l’univers ? RIEN, strictement RIEN. C’est la finitude par rapport à l’infinitude.
           
        Impossible, donc, de supposer notre monde sans un Créateur tout-puissant. Et tout-puissamment bon, puisque ce qu’Il a fait à l’origine et ce qu’Il continue de faire en même temps tous les jours, est bel et bon à ma nature. Pour expliquer le deus ex machina, les dernières avancées scientifiques parlent à présent de l’Intelligent Design, c’est-à-dire que les meilleurs savants actuels, en utilisant les technologies les plus avancées, et du reste grâce à elles, en sont parvenus, sous peine de forfaiture, à devoir scientifiquement prendre en compte un Dessein intelligent bien présent dans tout l’univers, mais cependant extrinsèque à lui… Intelligent Design, voilà qui tintinnabule mieux à l’oreille moderne que Dieu-Créateur qui fait trop simple (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), et surtout, bien sûr, beaucoup trop pieusard.
           
        Mais, pour en revenir à notre problème, en vérité vraie, si, selon cette première hypothèse, le monde s’autocréait lui-même sa "puissance de vie", alors convenez que mon devoir de remerciement social pour mes soins dentaires gratuits, devrait s’adresser d’abord à… moi-même, en tant qu’étincelle active et participative du monde pan-cosmique actuellement existant ! Ou bien : je ne devrais de remerciement à personne, puisque, en tant que partie du Grand-Tout, c’est moi qui me créerai moi-même… et cependant sans le savoir (!), ce bien social que… je n’ai pourtant pas créé dans l’acte, in actu ! Ou encore et enfin : je devrais des remerciements à tout le monde… moi y compris. Et les trois alternatives étant aussi valables l’une que l’autre, il me serait rigoureusement impossible de choisir l’une d’icelles pour satisfaire à mon devoir de remerciement… que je ne pourrai donc pas accomplir quoiqu’ayant à le faire (on est en pleine folie totale, complètement aliénante, où l’humain est moralement cadenassé avec menace grave d’implosion-explosion, remarquez-le avec soin…).
           
        2/ La réponse de l’homme digne qui n’a abdiqué ni son intelligence, ni son bon sens, ni non plus la faculté la plus haute de son être, qui lui révèle Dieu : celui qui donne la puissance de vie à la semence, qui crée le PNB que les hommes ne font que communautairement mettre en valeur, c’est Celui qu’on appelle le Bon Dieu. La réponse à la question objet de cet articulet est donc en vérité tellement simple, tellement primaire, tellement basique, que le démocrate est… tout-à-fait incapable d’y penser : ce Créateur de toutes choses, et très-notamment du PNB, et donc de l’impôt qui en découle, et donc de mes soins dentaires gratuits, c’est Celui qui est appelé le Bon Dieu.
           
        Fin de l’enquête (et son complet succès, veni, vidi, VICI !). Je sais donc maintenant QUI je dois remercier (car le remerciement d’une personne ne peut se faire qu’à une autre personne, et Dieu est un Être personnel ; on est même ontologiquement comblé puisque, familialement, il y a trois Personnes en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit...), et bien sûr je le fais, en votre présence littéraire si je puis dire : "Mon cher Bon Dieu, je Te remercie affectueusement, avec une reconnaissance sans détour et aimante d’enfant, de ces soins dentaires gratuits que Tu m’accordes libéralement, j’en avais bien besoin. Amen, ainsi soit-il. Et au passage, répands s’il Te plaît Tes meilleures-meilleures bénédictions sur mon arracheuse de dent, elle en a sûrement fichtrement besoin, comme tout un chacun en ces temps modernes spirituellement émasculés, dévirilisés".
           
        Voilà, en partie grâce à vous, j’ai réussi à remplir mon devoir social, ce qui n’est pas vraiment facile, et quant à vous… votre grande pénitence est finie (à chacun son tour !).
           
        Je vous souhaite une très-bonne continuation.
Un théocrate.
           
        PS : Le "lien social" dont on se gargarise tant de nos jours, parce qu’il s’effiloche, s’effrite, se fissure, se désagrège dans l’angoisse et la frayeur (forcément ! on a rejeté Celui qui en est la base !), est fondé, dans l’Ancien-Régime ou société Très-Chrétienne (= avec un roy-père représentant Dieu dans la vie des hommes), sur l’Amour-charité. C’est-à-dire que c’est de personne responsable à personne responsable que ce lien se crée, du plus petit au plus grand niveau (c’est, je l’ai dit plus haut, le don et la reconnaissance du don qui fondent le lien social véritable : or, ceci ne peut exister que de personne à personne). Il en est bien autrement dans les sociétés démocratiques. On a remplacé l’Amour-charité par la solidarité, mais on a gardé le mot, "lien social". Est-ce la même chose ? Certainement pas ! À étiquette identique sur le bocal, contenu tout différent. La solidarité s’adresse en effet non pas à des personnes humaines mais à des animaux sociaux ou des robots mécanisés ou des fantômes phantasmatiques, comme on veut, avec toute la palette intermédiaire des mixtures, extrêmement réjouissante. Car tout, dans le module solidaritaire, humanitaire, est obligé et obligatoire. Or, rien n’est plus contraire au fondement le plus profond de l’homme, à savoir la liberté responsable mue par l’Amour. Dans une telle société, il ne peut donc plus y avoir d’homme libre ; et comme il ne saurait exister d’hommes sans être… libre, c’est affreusement, épouvantablement, abominablement dire que, dans toute société démocratique, IL N’Y A PLUS D’HOMMES DU TOUT (et, faut-il le dire, pas plus de femmes). Cette solidarité mécanique qui TUE l’être humain dans ce qu’il a de plus intimement profond aboutira, universellement imposée, à ce qu’on appelle la société du "big brother", laquelle s’avance à grands pas, elle mènera au pire du pire, avec un grand Dictateur mondial (Hitler, à côté, c’est un gentil enfant de chœur, un falot-pâlot thuriféraire de sacristie).
Postface
           
        Relisant mon texte où je tâche de montrer que Dieu le Père est à l'origine de tout ce qui est nécessaire à la vie de l'homme ici-bas et qu'Il le lui donne avec libéralité et grand amour, il m'apparaît bon de le compléter, en guise de Postface, par l'Évangile qui l'éclaire singulièrement par la Parole divine de Jésus, qu'on lit en Matth VI, 24-34 : 
           
        "Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.
           
        "C'est pourquoi Je vous dis : Ne vous inquiétez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez ; ni pour votre corps, de ce dont vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? 
           
        "Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent pas dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. N'êtes-vous pas beaucoup plus qu'eux ? 
           
        "Qui de vous, en se tourmentant, peut ajouter une coudée à sa taille ? 
           
        "Et au sujet du vêtement, pourquoi vous inquiéter ? Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent ni ne filent. 
           
        "Cependant Je vous dis que Salomon lui-même dans toute sa gloire n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. 
           
        "Mais si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui, et qui demain sera jetée dans le four, combien plus vous-mêmes, hommes de peu de foi ! 
           
        "Ne vous inquiétez donc pas, en disant : que mangerons-nous, ou que boirons-nous, ou de quoi nous couvrirons-nous ? 
           
        "Car ce sont les païens qui se préoccupent de toutes ces choses ; mais votre Père sait que vous avez besoin de tout cela. 
           
        "CHERCHEZ DONC PREMIÈREMENT LE ROYAUME DE DIEU ET SA JUSTICE, ET TOUTES CES CHOSES VOUS SERONT DONNÉES PAR SURCROÎT. 
           
        "Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit son mal".
 
 
 
 
08-12-2019 14:07:00
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